852 notes dans la catégorie "Libraires"

Place des éditeurs: Dreamworld sur l'iPhone

Dreamworld2-200x300 Place des Editeurs est toujours le laboratoire numérique R&D au sein du groupe Editis. Nouvelle initiative aujourd'hui avec un titre/application sur l'iPhone, Dreamworld de Sire Cédric, un recueil de neuf nouvelles fantastiques chez l'éditeur Le Pré aux Clercs avec un prix de 5,99€ contre 16€  pour la version papier (63% de remise), uniquement disponible sur l'AppStore. Stratégie très différente de celle des versions numériques vendues en ePub où l'écart de prix est absolument minime, voire plus cher que les versions papier comme c'est le cas de ce même titre chez Dialogues ou la Fnac qui peuvent aller se rhabiller. Exit un prix unique par mandat sur l'ensemble des réseaux de distribution. Le problème de la TVA ne semble d'ailleurs plus se poser tout d'un coup. Deux poids, deux mesures, on appréciera. J'ose espérer que c'est un pur exercice marketing. Je sais que Hachette/Numilog prépare des titres sur l'iPhone, Eden-Livres sans doute aussi, je souhaite personnellement que ce n'est pas le chemin qui va être suivi par l'ensemble des éditeurs. Ce n'est pas un "monde rêvé"...

PS: rectificatif, je viens de parler avec un responsable du numérique chez Editis. Il s'agit d'une erreur, la version en ePub avait été supprimée il y a plusieurs semaines maintenant pour ne pas brouiller les cartes dans les contrats de mandat, par rapport à cette nouvelle offre qui a valeur d'expérimentation chez eux. Dialogues était resté hors de la confidence et vient de rectifier. Preuve s'il en est de la gestion de changements de prix et d'offres pour du numérique dans la situation actuelle... Je retire mes propos, bravo Place des Editeurs, on vit bien pour l'instant dans un "monde rêvé". Autre chose aussi, Aldus est bien lu chez les éditeurs! Et en temps réel!


A qui la faute?

Faute du loup Comme je vous l'annonçais il y a quelques jours le nouveau livre de Stephen King est proposé en version numérique. "En octobre dernier, aux Etats-Unis, la version numérique d'«Under the Dome» n'était sortie qu'un mois après la version papier, pour ne pas cannibaliser les ventes. Ce ne sera donc pas le cas cette fois-ci. L'écrivain a confié à Albin Michel l'exploitation des droits numériques de ses œuvres en français. La maison d'édition compte bien profiter de la manne. D'ores et déjà, trois autres romans, «Duma Sey», «Histoire de Lisey» et «Cellulaire» sont disponibles en téléchargement. Les autres devraient suivre progressivement" (via NouvelObs). Prix absurdes, seulement 9% de remise par rapport à la version papier (4% quand les libraires proposent les remises légales), je ne vous parle même pas de l'écart entre les anciens titres et leurs versions de poche (voir Dialogues). On touche le fond. Si vous lisez Stephen King en anglais c'est cela que l'on vous propose. On prend le chemin de la musique, cannibales pirates, régalez-vous... Et après cela on dira, à qui la faute?

Stephen King en version numérique

King Le prochain livre de Stephen King, "Juste avant le crépuscule" (Albin Michel), sera disponible le jour de sa sortie le mercredi 3 mars prochain en version numérique. Dans toutes les bonnes librairies qui disposent du catalogue Hachette/Numilog... (via LivresHebdo). Pas de cavaliers seuls et de sites dédiés pour des auteurs américains "best-sellers" de la trempe de Stephen King, c'est une bien bonne nouvelle!

Numilog: vendra, vendra pas?

Numilog Le Monde est revenu hier sur la situation tout à fait ambigüe de Numilog à la fois distributeur des livres numériques d'Hachette et libraire sur le net: "Que se passera-t-il si demain les éditeurs décident de se passer des libraires pour vendre directement leurs ouvrages numériques. Pour l'instant, toutes les maisons d'édition assurent qu'il n'en est pas question. La plate-forme d'Editis et Eden-livres du regroupement Gallimard, Flammarion et La Martinière ne sont accessibles qu'aux libraires et distributeurs. Pour acquérir un ouvrage, les clients sont donc contraints de passer par eux. Mais un autre éditeur, Hachette, a déjà décidé de s'affranchir de ce modèle fermé sur sa plate-forme Numilog.  Une faille qui irrite les libraires. "Je comprends qu'Hachette vende directement des livres éducatifs numériques sans passer par les libraires, comme cela se passe déjà pour le marché papier, mais vendre aussi de la littérature est plus problématique", s'inquiète Guillaume Husson (directeur du Syndicat des Libraires de France), tout en avouant ne pas avoir les moyens d'empêcher l'éditeur de le faire. "Numilog a vocation à fermer son accès au grand public", assure de son côté Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national des éditeurs. Ce que rejette Hachette: "Nous avons besoin des libraires, mais nous avons aussi besoin de garder Numilog ouvert au grand public pour apprendre comment fonctionne ce nouveau marché", défend Myriam Simmoneaux, directrice adjointe de la communication de l'éditeur. Cette plate-forme fonctionnait sur ce modèle dès sa création, bien avant d'être rachetée en 2008 par Hachette, ajoute-t-elle." Il faut combien de temps pour "apprendre"? Un grand écart qui va être de plus en plus difficile à tenir au fur et à mesure que le marché se développe. Qui distribue, qui vend?

Distribution numérique: bientôt le capharnaüm

Dlivre On savait déjà que plusieurs librairies en France proposent à la fois l'offre ePagine et Hachette/Numilog dans l'espace de la librairie (comme Doucet au Mans). A signaler le cas de la librairie DLivre à Dinant en Belgique qui  se retrouve obliger de proposer deux bibliothèques différentes de livres numériques sur leur site. On voit toute l'absurdité de la situation pour le libraire et l'on se demande bien comment le malheureux lecteur peut s'y retrouver...

Librairie Filigranes sur l'iPhone

Filigranes A signaler que la principale librairie de Bruxelles, Filigranes, lance la première application d’une librairie francophone sur l’AppStore d’Apple. Téléchargeable gratuitement, iFiligranes présente l’ensemble de l’actualité du magasin. Comme l’explique dans un communiqué de presse, Marc Filipson, fondateur et PDG de Filigranes, “La présence de Filigranes sur un terminal populaire comme l’iPhone s’inscrit dans la stratégie de développement numérique mise en route par la librairie. Nous mettons tout en œuvre pour développer notre marque de fabrique de services et de convivialité sur les nouveaux médias”. Et de prévoir de prochaines évolutions pour l’application avec l’envoi d’alertes, d’informations sur le monde littéraire, de recherche de livres, mais aussi d’offre de livres numériques. Filigranes a déjà rejoint l'offre numérique d'ePagine (via LivresHebdo).

Bibliosurf peut-il vendre tous les livres?

Logo-bibliosurf Avec la multiplication des plateformes de distribution, c'est souvent le casse-tête pour les libraires pionniers qui souhaitent pouvoir disposer d'une offre la plus complète possible. Symptomatique de cette situation, le récent billet de Bernard Strainchamps sur Bibliosurf qui souhaite pouvoir vendre les livres numériques provenant d'Hachette et d'Editis. Parce que les libraires vendent les livres, tous les livres. A suivre de près et à soutenir les efforts de Bernard...

Editions Dialogues: le numérique avec le papier

Logodialogues Les Editions Dialogues (issues de la librairie Dialogues à Brest) viennent d'ouvrir un site dédié. 5 premiers livres disponibles dans quelques semaines avec des auteurs comme Hervé Hamon, Michel Serres, Dominique Julien, Jacques Baguenard, etc.

"Nos livres sont également disponibles en version numérique grâce à un code 2D et à un lien, que vous trouverez à la fin de chaque livre. Lorsque vous faites l'acquisition de l'un des ouvrages de notre catalogue, vous avez donc la possibilité de télécharger gratuitement son texte pour le lire sur votre téléphone, votre tablette de lecture ou votre ordinateur." Tous les détails ici.

PS: A signaler également que l'ensemble des métadonnées sont disponibles au format ONIX aisément récupérables par tous ceux qui souhaitent vendre et présenter ces livres. Maintenant que Dialogues devient éditeur, il met en pratique ses propres recommandations. "Aujourd’hui, n’ayant, pour beaucoup, toujours pas pris la mesure des bouleversements que la révolution numérique entrainera dans l’édition et la librairie, les éditeurs sont en train, par mégarde ou par inertie, de sacrifier leur réseau de libraires revendeurs sur l’internet. Hélas. A l’heure où, de façon très marginale et modeste, nous passons de l’autre côté du miroir, nous faisant éditeurs, nous mettons nos actes en accord avec nos paroles. A disposition de tous les sites internet de libraires, sans exclusive, et y compris les grands méchants loups d’outre atlantique, à disposition de tous les blogueurs, à disposition de tous les bibliothécaires, à disposition de tous les amateurs de livres, sont disponibles, toutes les métadonnées existantes sur le site de la maison nouvellement créé" (voir blog de Charles Kermarec).

 


Où va l'argent? (suite)

Images Beaucoup de réactions suite à mon petit tableau "Où va l'argent?" publié il y a une dizaine de jours. J'ai rectifié quelques points. D'une part les récentes annonces d'Amazon sur les rémunérations auteurs/éditeurs. D'autre part, il m'a semblé pertinent dans ce contexte de rééquilibrage de l'ensemble des intervenants, d'anticiper une rémunération plus élevée des auteurs. François Bon avance un chiffre de 25% seuil. Le chemin est encore long. Un fait qui me semble acquis maintenant, c'est que les éditeurs (même les plus grands) sont bien conscients qu'il va falloir "lâcher du lest" comme on dit. Pour l'instant, j'ai mis 15%, chiffre intermédiaire entre la situation actuelle et celle qui prévaudra demain comme une évidence. Voir mon tableau revu et corrigé. C'est une base de travail, je reste ouvert à vos commentaires pour le rectifier ou le compléter. Je voulais éclaircir aussi la notion de distributeur/plateforme. Un distributeur est un grossiste qui se fournit directeur chez l'éditeur et qui vend en direct (typiquement Amazon, Relay, LeKiosque...). J'ai introduit la colonne plateforme qui pour l'instant fourni des revendeurs "secondaires" comme les librairies physiques. Je déteste cet adjectif, vous vous en doutez, mais il traduit pour l'instant cette disparité dans la part de chacun des intervenants. Et la profonde injustice. Quelle différence en effet entre le chiffre d'affaires de Dialogues avec des éditeurs comme Fayard et Grasset et le distributeur concerné avec ces mêmes éditeurs! On peut en sourire. Là aussi, il va bien falloir en tenir compte rapidement et que chacun retrouve sa place, comme Amazon l'a justement fait. Reste aussi bien des questions en suspens sur ces fameuses plateformes de distribution des éditeurs et leurs capacités à fournir l'ensemble des vendeurs du marché, libraires, sites distributeurs/e-commerce, Amazon, demain Apple, Orange...

Fnac: les chiffres du numérique

Images Interview de Marie-Pierre Sangouard, directrice du livre à la Fnac dans le Parisien la semaine dernière: "Nous enregistrons 60.000 téléchargements en 2009 pour 40.000 titres. Cela peut paraître anecdotique comparé aux 50 millions d'ouvrages vendus par la Fnac cette année mais le livre numérique est un dossier stratégique pour les années à venir, les ventes ne feront que croître. Les consommateurs attendent des prix plus bas comme pour la musique numérique. Une récente étude de GFK montre que les lecteurs veulent payer entre 30 et 50% moins cher que la version papier. Il est urgent de trouver des bonnes pratiques pour développer ce marché. Et éviter ainsi une crise majeure comme aux Etats-Unis où l'écart de prix d'une nouveauté entre les versions numériques et papiers est tel que le prix papier perd de son attractivité".

Dialogues ouvre le dialogue

La_lecture Blogueurs, blogueuses, vous désirez faire découvrir des livres et soutenir la proposition éditoriale d'une librairie de référence? La Librairie Dialogues à Brest ouvre un programme d'affiliation:
"Désireuse de répondre aux besoins des communautés de lecture sur Internet, la librairie Dialogues ouvre un programme d’affiliation et met à disposition des internautes, les outils nécessaires leur permettant de présenter sur leur site, l’offre culturelle proposée à la vente sur le site «www.librairiedialogues.fr», soit un catalogue de plus d’un million de références, enrichis de vidéos, de podcasts et des dossiers thématiques. En rejoignant l’offre d’affiliation de Dialogues, vous invitez vos communautés à découvrir et soutenir la proposition éditoriale d’une librairie de référence et générez par ce trafic, un revenu additionnel pour votre site." Tous les détails ici.

La NRF en version numérique sur Eden Livres

Nrf2 A signaler que 425 numéros de la prestigieuse Nouvelle Revue Française chez Gallimard viennent d'être mis en ligne par Eden-Livres sur la plateforme ePagine. Ce numéro de Juin 1914, par exemple, avec les extraits de la Recherche de Marcel Proust parus en pré-publication et le numéro 1 historique de Novembre 1908. Ce fond fait partie du programme du fond "patrimoine numérisé" chez l'éditeur [des détails sur la NRF sur Wikipédia].

Le big-bang suisse

NouvoNon, ce n'est pas celui prévu avec le CERN. Un petit reportage bien fait du côté de nos amis suisses de Nouvo avec notamment l'interview de Patrice Fehlmann, le directeur général de l'Office du livre à Fribourg (OLF). «Il va y avoir une espèce de big-bang. Les utilisateurs du livre électronique vont pouvoir télécharger des milliers de titres. Au-delà des romans, ils auront accès à des guides, aux livres de cuisine, et d'autres prestations littéraires.» Après des mois de négociations avec les éditeurs et les libraires, l'OLF réussit un joli coup en mettant d'accord ses partenaires autour d'un projet commun d'une plateforme de téléchargement de titres numériques." On notera aussi le Kindle DX testé auprès des étudiants de la Bibliothèque Universitaire de Lausanne".

Où va l'argent?

Quand j'achète un livre numérique, je pense légitime de savoir à qui va mon argent, pas vous? Assez opaque il faut bien le dire, même si certains commencent heureusement à donner quelques chiffres. Un petit tableau récapitulatif des différents pourcentages sur la base d'un prix hors-taxe bien entendu. J'ai repéré sept modèles mais il y en a peut-être d'autres. Je rappellerais que ces chiffres ne sont pas confidentiels et qu'ils ont été donnés au fur et à mesure. J'ouvre le débat et je rectifierais mon petit tableau.

PS: je viens de mettre à jour avec l'ajout de Google que j'avais oublié, oups!

Mise à jour 23/01/10 et ajout modèle papier 27/01/10; nouvelle mise à jour 10/04/10

 
Tableau


Les libraires, tous "ensemble" derrière le numérique?

Somarseine-somarloggrandcouronne À l'occasion d'une conférence de presse organisée hier, le Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels (SDLC) qui regroupe la Fnac, Virgin, Cultura, Furet du Nord, Decitre et le Syndicat de la Librairie Française (SLF) qui regroupe 550 libraires indépendants, ont appelé à la mise en place rapide d'une "plateforme unique pour le téléchargement du livre numérique", faute de quoi le marché français risque rapidement d'être sous contrôle d'entreprises étrangères, comme Google, Amazon et bientôt Apple. Ils demandent également des avancées rapides sur le taux de Tva réduit et un prix unique pour le livre numérique (via Numerama). C'est assez inédit de voir ainsi ces différents libraires, que tout à toujours opposé, réclamer de concerts une plateforme commune de distribution du livre numérique. Il ne manque plus que la grande distribution avec Leclerc, Auchan, Carrefour et ce sera complet. Entre les initiatives récentes des groupes d'éditions français (Numilog, Eden-Livres, e-Interforum) et le projet de portail de la librairie indépendante à venir en fin d'année, on ne comprend pas bien comment l'on pourrait revenir au montage d'une "plateforme interprofessionnelle unique" comme l'on fait les allemands depuis plusieurs années avec Libreka. On a l'impression que tout ce petit monde à découvert le Kindle dans les chaussons du Père Noël... Et Charles Kermarec, il en pense quoi, lui qui n'a pas attendu les discours d'intentions et qui renfonçait encore le clou hier avec son franc-parler habituel?