852 notes dans la catégorie "Libraires"

Coelho, Patterson: une stratégie différente

Coelho Si Paulo Coelho propose des versions gratuites de ses livres numériques, il vient aussi de signer un contrat d'exclusivité pour six mois avec Amazon  avec notamment certains de ses titres en version originale en langue portugaise. Certains auteurs de best-sellers commencent à traiter directement avec Amazon (via TheBookseller). A signaler qu'en France, James Patterson a choisit de faire confiance à son éditeur, les Editions de l'Archipel. Il propose désormais son dernier livre "Dernière Escale" sur l'ensemble des réseaux de libraires (Fnac, Dialogues, etc.). C'est à ma connaissance, le premier auteur américain à apparaître en numérique. Une exception française...

Dialogues entre papier et numérique

Logo Près de 10.500 titres disponibles chez la librairie Dialogues à Brest qui propose depuis quelques semaines la plus grande offre sur le marché français en "moissonnant" chez l'ensemble des distributeurs. Et dans quelques semaines une filiale d'édition numérique, à lire l'article que lui consacre le Magazine Littéraire. «Il se trouve que l’arrivée du numérique dans le livre est en train de bouleverser les pratiques usuelles de la librairie et de l’édition et que, probablement, le métier de libraire est un métier en danger», ajoute Charles Kermarec, pour justifier sa parade au péril électronique. Pour lui, le support papier reste en effet irremplaçable et le numérique viendrait seulement le compléter grâce à un concept breveté qui permet d’associer la vente du livre papier à sa version numérique afin de «faire en sorte que la librairie en général ne soit pas écartée de l’avènement du numérique dans le monde de l’édition". Une pensée pour Hélène Clémente qui a rejoint Dialogues depuis hier. Bon vent Hélène, ça souffle dur du côté de Brest!

Livre numérique: pour un développement durable

000398614 Je ne voulais pas commencer cette nouvelle année sans revenir sur l'excellent rapport sur l'économie du livre et son avenir confié à Hervé Gaymard, publié à l'automne dernier aux Editions Gallimard/ La Documentation Française, que je viens de finir. Une excellente synthèse que tout les gens qui travaillent dans les métiers du livre (mais pas seulement) devraient se procurer. Face aux enjeux du numérique et de la vente sur internet, c'est bien le moment de faire le point. J'avais été séduit par la présentation qu'avait faite Hervé Gaymard de son rapport lors du dernier Salon du Livre. La lecture de son livre au titre heureux "Pour le livre" est passionnante de bout en bout. Notamment le rappel historique et le vaste comparatif du prix unique pays par pays. Une vraie loi de développement durable. Un petit livre face aux différents lobbying qui s'exercent à Bruxelles. Comprendre que si le livre est partout, dans sa diversité et son accès, autour de nous en France, nous le devons à l'égalité de tous les acteurs avec son prix unique. Un large chapitre en fin de volume est consacré au livre numérique avec cette évidence: "Le prix de vente devrait en touté état de cause être unique pour un même titre, si l'on souhaite éviter de retrouver sur internet ce que la loi de 1981 a permis d'éviter pour le livre papier, à savoir une guerre des prix entraînant une forte concentration de la diffusion et, à terme, un appauvrissement de l'offre. Les prix auront en revanche tout intérêt à être différents selon les titres (contrairement aux offres musicales aujourd'hui), en proposant le cas échéant des prix inférieurs pour les titres les plus anciens. Il est même envisageable d'imaginer des offres permettant l'acquisition de tout ou partie d'un livre, voire des possibilités d'abonnement. L'essentiel pour les acteurs de l'édition est, comme l'a rappelé Bruno Patino dans son rapport, de garder la maîtrise de la fixation du prix de vente et d'éviter qu'il soit fixé par les diffuseurs ou, plus probablement, par un opérateur dominant dont on peut présumer qu'il serait extérieur au secteur. On peut dès lors évoquer deux pistes principales: faire entrer le livre numérique dans le champs de l'application de la loi de 1981 ou développer la pratique du mandat, telle qu'elle existe, par exemple, pour la presse. Si cette dernière solution, qui repose sur le mode du contrat, est plus fragile que la voie législative, la première option pose quant à elle la question difficile de la définition du livre numérique. Le mandat pourrait également apporter de meilleures garanties en ce qui concerne le téléchargement de titres opéré sur des sites implantés dans des pays sans prix fixe." Les deux, loi pour un prix du livre "numérisé" strictement identique dans son contenu à la version papier, mandat pour des livres aux possibilités étendues? En tout cas, loi ou mandat, l'essentiel est bien de conserver, pour le livre dans sa version numérique, la même diversité dans l'accès au livre que nous avons aujourd'hui et que nous envient de nombreux pays à travers le monde.

Mon libraire est-il mon grand frère?

Images Hubert Guillaud sur LaFeuille avait l'autre jour pointé sur un intéressant article de l'Electronic Frontiere Fondation à propos des données personnelles issues des lecteurs et pouvant être utilisées. En gros, est-ce que les livres que j'achète sur tel ou tel site sont tracés, alimentant une base de données personnelle? Nous n'avons plus beaucoup d'illusions sur notre navigation sur le web mais est-ce qu'il en de même sur les livres numériques que nous achetons? Le constat est édifiant aussi bien sur GoogleBooks, on s'en douterait, mais aussi sur le Kindle d'Amazon, le Nook de Barnes and Noble... J'ai été posé la question à Charles Kermarec de la librairie Dialogues: "Sur le site web, nous enregistrons les commandes des clients. Pour le moment, tout le monde doit créer un compte, dans le futur, on va rendre cela facultatif. Le fait d'enregistrer les commandes est un service rendu, puisque le client peut à chaque instant retélécharger ses ouvrages. C'est quasiment obligatoire pour la vente de livres électroniques (je dis bien vente, pas livre hors copyright qui sont gratuits). Pour le téléchargement des livres, ce sont les serveurs des différents fournisseurs qui sont appelés et ce sont donc leurs politiques qui s'appliquent. Nous leur communiquons le minimum de données requises pour enregistrer la commande du client sur leur service. Juridiquement les fournisseurs s'engagent avec nous à ne pas se servir des coordonnées des clients si ce n'est pour leur envoyer le lien vers leur achat. Cela et, par contrat, exclusivement cela." [Merci à Eric Fauconnier, Caroline Kernen et Charles Kermarec pour ces précisions]. Il serait souhaitable que les éditeurs et leurs prestataires se prononcent de manière très claire sur ces questions.

PS: lire aussi les billet de PCInpact et de Miscellannees.


440 librairies vendent des livres numériques

Medialivres 440 librairies en France proposent depuis la fin de la semaine dernière une offre numérique au travers de la société ePagine. En mars dernier, avec le soutien du Centre National des Lettres, ePagine réalisait un prototype de vente de numérique en librairie, en magasin, en démonstration durant tout le Salon du Livre de Paris. Le mois dernier, la librairie Doucet au Mans était la première librairie en France à mettre ce dispositif en réel dans la librairie. Aujourd'hui 440 libraires français de toutes tailles disposent de cette offre dans leur propre espace de vente. Reste à chacun à l'organiser comme ils le souhaitent, PLV, recherche avec le libraire, tables dédiées comme Ombres Blanches à Toulouse, terminaux à disposition des lecteurs... C'est une première brique importante dans l'accès aux livres numériques dans les librairies physiques (voir blog ePagine). Et si vous en parliez à vos libraires?

François Gèze sur le livre dématérialisé

Geze Intéressante intervention de François Gèze (directeur éditorial des Editions La Découverte) sur le livre dématérialisé à l'ENSSIB qui se livre à l'exercice périlleux d'une prospective à l'horizon 2019. Passionné et passionnant que François Gèze que l'on entend finalement trop rarement. Quelques remarques sur les aspects historiques qu'il rappelle. Tout d'abord, il y a dix ans en 1999, la technologie de l'encre électronique était encore sur les paillasses des laboratoires. Tous les professionnels des métiers du livre ne savaient absolument rien de cette technologie. Assimiler les premiers modèles de livres électroniques (2000-2001) à l'encre électronique, comme il semble le faire, est absolument faux. C'est à partir de 2004 que Sony a développé ce procédé pour une application au livre avec le Librié sur le marché japonais. D'autre part, une erreur grossière concernant la photocomposition qui ne date pas des années 90, comme il le dit, mais qui s'est développé entre 1950 et 1970, une évolution lente et constante (voir Wikipedia). François Gèze a connu bien évidemment cette évolution mais il semble un peu se perdre dans les dates. C'est à partir du début des années 80 que la Publication Assisté par Ordinateur (PAO) s'est développé avec l'accélération que l'on connait. Il passe sur les "illuminations de Jean-Marie Messier", ensuite il énumère les différents secteurs du livre et les implications du numérique. De manière très affirmative (trop me semble t-il), il passe à la trappe les livres pratiques, les guides de tourisme. Cela supposerait que nous ayons de l'internet haut débit sur l'ensemble du globe dans dix ans pour partir aussi bien à San Francisco qu'en Afghanistan ou en Irak (j'espère que l'on pourra y retourner à cette date). Je fais le pari contraire. Nous offrirons aussi toujours à nos proches des livres sur la cuisine au wok ou la santé par les plantes. Assez d'accord avec lui sur les scénarios "rose" et "gris" sur le marché du livre scolaire français qui dépend de l'implication de l'Etat dans le développement numérique dans les écoles. Pour le pari sur la littérature, moitié numérique/ moitié papier, je le rejoins complètement à la fois sur l'idée du livre-clos, d'une oeuvre finie qui est justement en  contradiction (et le restera) avec le flux du web. "Fixer à l'instant t une oeuvre finie, c'est absolument irremplaçable". J'ajouterais que la notion de livre en tant que "conservateur de notre mémoire" (je lance la formule) est au coeur de ces livres clos. Et les livres "non liquides" iront bien au-delà des livres de littérature, j'en suis convaincu. Il voit la FNAC en 2019? La maison est à vendre en ce moment et je ne sais pas si les futurs investisseurs sont aussi sûrs que lui là-dessus! Amazon en 2019? Cela me semble sûr, lui qui investit aussi dans nos chaussures. Google en 2019? C'est beaucoup moins sûr avec les enjeux du web sémantique. Prix unique du livre "numérique clos" en 2015 pour protéger des libraires spécialisés "anti-robots"? Bien avant, j'ai envie de dire si l'on veut protéger notre réseau de libraires incapables de pratiquer le dumping actuel d'Amazon. Merci à François de nous faire cogiter. A signaler d'autres interventions en vidéos (merci à Alain Pierrot).


Dialogues: premier libraire du XXIème siècle

Dialogues, premier libraire du XXIème siècle? Je ne suis pas le seul à le penser. Immatériel revient sur le cas du libraire breton. Trois raisons à marquer d'une pierre blanche selon Xavier Cazin:

  • La plupart des libraires traditionnels ne se sentent pas encore concernés par l’édition numérique. Ils considèrent que l’offre des éditeurs n’est pas assez importante, et que la demande de leurs clients est trop faible. Dialogues préfère agir tout de suite, en se disant que les nouveaux usages du réseau et du numérique créeront nécessairement de nouveaux désirs pour les lecteurs.
  • Les quelques libraires qui vendent aujourd’hui des livres numériques choisissent généralement de séparer leur catalogue numérique de leur catalogue papier. Dialogues pense au contraire que, plutôt qu’un support particulier, ses lecteurs recherchent d’abord un auteur, un titre, voire un thème.
  • La distribution numérique ayant la particularité d’être non exclusive, Dialogues en profite pour multiplier les offres, en s’appuyant sur les différents types d’accès à une même œuvre, parfois issus de distributeurs différents.

Dialogues, c'est aussi un média vidéo (qui vient de dépasser les 100 rencontres avec des écrivains), un partenariat avec le réseau Libfly et le blog de son directeur Charles Kermarec (sans parler de groupes Facebook -officiel et officieux- évidemment).

PS: décidément, un nouveau blog depuis ce week-end!

 

 


Marc Lévy en version numérique

MarclevyPremier auteur français "best-seller" en version numérique, c'est Marc Lévy qui propose son nouveau roman au deux formats eBook et iPhone avec la sortie du livre papier aujourd'hui. Une mise en place vers le plus grand nombre de distributeurs possibles selon la volonté de l'auteur, on écoutera son interview ci-dessous. C'est la plateforme Interforum qui prend en charge la distribution. A noter que la vente directe est aussi faite depuis le propre site de Marc Lévy (qui arrive en tête des requêtes sur Google, on s'en doute). Du producteur au consommateur. Il vous faudra remplir un formulaire complet. Une pratique un peu particulière et que ne s'autorise même pas Dan Brown par exemple. Marc Lévy aurait-il encore besoin de la chaine du livre et de ses "compétences"?


Dialogues avec Libfly

Logo-libflybis Quand les librairies s'invitent dans les réseaux communautaires: "Vous êtes client de la célèbre librairie Dialogues à Brest? Vous souhaitez connaitre la disponibilité d'un livre directement depuis Libfly? C'est désormais possible. Il vous suffit d'ajouter la librairie Dialogues dans vos librairies préférées et vous verrez s'afficher la disponibilité à chaque consultation d'un livre. Un lien permet de rebondir directement sur la fiche de la Librairie Dialogues pour passer commande". C'est par ici.


La Fnac propose le livre électronique

100_7660 Une page consacrée au livre "électronique" dans le très attendu Guide de Noël de la Fnac. Plutôt que de ne la noyer au milieu de l'offre high-tech qui représente plus de la moitié du guide, coincée entre les écrans plats et les GPS, la Fnac a eu la bonne idée de glisser cette page au milieu de la quarantaine consacrées aux livres. Bravo! "Avis aux boulimiques de lecture! Emmener des dizaines d'ouvrages sans se surcharger, garder à portée de main les guides indispensables au quotidien... Le livre électronique, c'est tout cela, avec un excellent confort de lecture, même en pleine lumière, à un prix bien moins élevé qu'un ouvrage papier". On ne discutera pas le dernier argument... En tout cas, plusieurs dizaines de millions de personnes, petits et grands, vont découvrir ainsi le "livre électronique", le terme a décidément un bien bel avenir!

Foyles: quelques yards de plus pour le numérique

Foyles Foyles, la célèbre librairie sur Charring Cross à Londres a ouvert ses rayons au numérique. Tout un symbole pour cette institution de l'establishment britannique qui dispose de 50 kilomètres de rayonnages! C'est le premier grand libraire indépendant à franchir le pas en Grande-Bretagne après les chaines Waterstones, Borders, WHSmith (via Livres Hebdo).

Editeurs: libérez vos métadonnées

Photo 007 "Depuis dix ans déjà il y a urgence à libérer les métadonnées.
Chaque jour l’urgence ne devient que plus urgente.
Songez à ce que sont devenues les compagnies «majors» du disque pour avoir délibérément sacrifié le réseau des disquaires, pour avoir, par pusillanimité, négligé de proposer sur l’internet une offre acceptable pour les amateurs de disques, pour avoir, par rapacité, construit une politique de prix méprisante et inacceptable par les clients. Vraiment, ne nous laissez pas désarmés face à Amazon. Ne laissez pas Amazon seul, ou presque, en lice. Il y va, aussi, de votre intérêt.
Libérez vos métadonnées au profit des vendeurs de livres".

C'est Charles Kermarec, directeur de Dialogues, qui renouvelle le coup de gueule qu'il avait lancé au Salon du Livre et au dernier colloque à la SGDL. Des solutions simples et efficaces existent, comme par exemple du côté de GiantChair. Maintenant que Dialogues devient la meilleure librairie numérique de France, va t-il être enfin entendu?


Le Nook fait carton plein

Nookpanel_0 Le Nook de Barnes and Noble, victime de son succès comme avant lui le Kindle quand il était sorti (rappelez-vous), sera envoyé non pas fin novembre comme il était annoncé mais à partir du 10/15 décembre. Si vous êtes américain et que vous craquez aujourd'hui, c'est même le 18 décembre qu'il partira, tout juste le temps d'être déballé pour Christmas Day. Barnes and Noble joue gros pour ne pas mécontenter ses clients. En restera t-il pour les libraires, c'est la question que l'on peut se poser! Une vidéo sur Engadget pour patienter. ainsi que le comparatif avec le Kindle donné par Barnes and Noble lui-même. Vraiment, le livre électronique le plus innovant et attractif de cette fin d'année, j'ai hâte de voir les premiers tests.