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11 notes en décembre 2008

La conception d'un livre

A noter l'intéressant billet d'Alain que j'avais raté il y a quelques semaines sur la conception des livres au format électronique. Bannir le terme de contenus, assurément quel vilain mot. Je glisse ici aussi mon commentaire:
"Je remarquerais que les éditeurs ont toujours fait cela, travailler sur des éditions avec des moyens technologiques complémentaires. Il y a vingt ans la réalisation d’un index était un travail très important, maintenant il se révèle très simple. Cela n’empêche pas que beaucoup de livres n’en comporte même plus, c’est lamentable (le nouveau pavé de Pierre Jourde par exemple). Alors des liens, des photos, oui, peut-être, étendre les possibilités de l’internet dans les usages du papier électronique. Mais je me demande si le lecteur a besoin de cela, de se disperser quand il lit. Les livres, c’est justement pas des contenus, mais de la lecture, tout sauf du zapping, respecter un rythme fluide, ne pas être constamment sollicité par des appels à la diversion. Déjà nous respecter en tant que lecteur avec des typographies et des mises en page bien faites, messieurs les éditeurs, reprenez les codes typographiques, ils ont plus que jamais leur utilité. Alors des notes et des index, oui, pour le reste… On va pas mettre Europeana dans le Sonyreader, au secours."
Et vous, qu'en pensez-vous?


La bande-dessinée en kiosque

Bd Le Kiosque avait déjà lancé le magazine numérique à la demande avec une formule illimitée attrayante. Il lance aujourd’hui en partenariat avec quelques maisons d’éditions de la bande dessinée à la demande. Pas de formules illimitées mais un prix de 4.90€ pour un volume (ce qui fait une remise de 50 à 60% par rapport à la version papier). Quand on voit les remises du côté d'Hachette et de Gallimard, on sourit... Les éditeurs de bande-dessinée ont l'air de se poser bien moins de questions existencielles que les éditeurs de littérature générale. Résultat: déjà plus de 50.000 amateurs inscrits pour le service. (via Techcrunch)


Imagine ePagine

Vous savez tous l'intérêt que je porte au portail ePagine et à son modèle innovant qui associe des libraires à la diffusion de livres numériques (une douzaine à ce jour). Et bien, après avoir jeté les fondations, il semble bien que les éditeurs préssentis s'engagent enfin avec eux. Je viens en effet de repérer que sur ePagine, bientôt, on pourra lire en versions numériques 540 livres de chez POL, 365 livres (un par jour) du Seuil, 158 pour Minuit, 50 de chez Bourgois et la quasi totalité des titres des éditions Sabine Wespieser (environ 80). Soit plus d'un millier de titres, et cela avec le lecteur et le libraire que l'on souhaite... Etonnant, non? (via Kotkot).


Livres électroniques à petits prix

Foxitsoftware Des livres électroniques à petits prix de toutes les couleurs. Moins de 150€, légers, en coque plastique. C'est sans doute pour l'année prochaine. Une première tentative du côté de chez Foxit avec un modèle eSlick. Nous attendions ces petits modèles, concurrents du Cybook, du côté de chez Feedbooks et d'une grande surface française, mais c'est encore aux Etats-Unis que l'offre s'étend. Il nous faudra encore patienter ou faire le voyage...


Bibliothèques et fantômes

BonnetUn délicieux petit livre, celui de Jacques Bonnet, "Des bibliothèques pleines de fantômes" qui vient de paraître aux Editions Denoël, se propose de nous initier aux joies et aux vissicitudes des très grandes bibliothèques, celles des plus de 5000 volumes - les fantômes étant ces feuilles ou cartons que l'on met à la place d'un livre sorti d'un rayon de bibliothèque, d'un document emprunté. Ces grands paquebots sortis tout droit d'une époque qui semble aujourd'hui révolue et qu'il est bien difficile de barrer. J'ai connu Jacques Bonnet du temps où il officiait en tant que secrétaire général d'une grande maison d'édition, en essayant d'allier, bon gré mal gré, l'exercice périlleux de la passion des livres et de la rentabilité à deux chiffres. Il a heureusement poursuivi son chemin dans la première voie en tant que traducteur, éditeur, critique d'art et auteur, nous gratifiant de temps en temps de délicieux petits ouvrages. Après "A l'enseigne de l'amitié" paru il y a quelques années autour du philosophe italien Giordano Bruno, il nous donne aujourd'hui un petit essai sur l'art et la manière de gérer une très grande bibliothèque, perpétuant en cela la tradition des grands bibliophiles et qui n'est pas sans rappeler les petits ouvrages du Bibliophile Jacob que l'on trouve de temps en temps dans les boites des bouquinistes. Le livre fourmille d'anecdodes (on regrette un petit index), de curiosités, de bizarreries sur l'art et la manière d'aimer les livres et de les accumuler. A ce propos, iI y a quelques années, un pompier de Paris m'avait raconté qu'il avait quelques années auparavant, vidé de toute urgence de ses livres un appartement qui menaçait d'écrouler l'immeuble entier. En fin d'ouvrage, l'auteur se pose la question de l'usage de ces bibliothèques dans leurs rapports avec le savoir. "Curieusement la source d'informations infinie que constitue Internet n'a pas pour moi le même statut magique que ma bibliothèque. Je suis devant mon ordinateur avec lequel je peux accéder à tous les renseignements inimaginables, encore plus maître du temps et de l'espace, et pourtant il y manque "le divin". Peut-être une question charnelle: je fais cela du bout des doigts, cela reste extérieur, cela passe par une machine et un écran. Rien à voir avec mes murs tapissés des livres que je connais - presque- tous par coeur. D'un côté j'ai l'impression d'être au commande d'un fabuleux bras articulé capable de toutes les performances dans le vide sidéral extérieur, de l'autre dans un utérus aux parois tapissées de rayonnage dont l'archétype romanesque pourrait être le Nautilus. Comme on le voit la question n'est pas seulement de rationalité". Sans opposer de manière dogmatique électronique et papier, Jacques Bonnet s'interroge s'il aurait constitué la même bibliothèque s'il avait été de la génération Internet? Sans doute pas, répond-t-il, même si pour lui: "Quant à lire Guerre et Paix ou feuilleter L'Os à moelle de Pierre Dac sur un écran, le support papier, comme disent les spécialistes, a encore tout un avenir".


Aldus: le retour

Après deux mois d'inactivité, j'ai décidé il y a quelques jours de reprendre mon activité sur le blog. Comme dirais l'autre, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. C'est dit, je remet le couvert. Deux mois de réflexion autour de ce blog, de lectures aussi, je vous en reparlerais. Toujours aussi sollicité par beaucoup d'entre vous, blogueurs, journalistes, professionnels du livre, j'ai eu le sentiment de laisser en jachère un certain espace de réflexion, le sentiment d'une démission, un bien grand mot, mais c'est un peu cela finalement. Durant ces deux mois, je ne suis pas resté inactif, interventions, rédaction d'articles, interview. J'ai eu aussi la chance de découvrir le nouveau modèle de chez Irex dans un petit bar près du Salon de Montreuil, avec la gentillesse de 4DConcept, pour un article à paraître prochainement dans un journal à grand tirage. L'occasion de revenir sur ce nouvel espace de diffusion pour la presse quotidienne. Un grand écran magnifique, le premier au monde à ce format-là, c'est vraiment très impressionnant. Le même émerveillement pour le papier électronique qu'il y a deux ans maintenant. Pour la presse, c'est certainement un déclic qui est en train de s'opérer avec ces nouvelles tailles d'écran, j'en veux pour preuve ce nouveau partenariat entre Irex et Pressdisplay (à lire le test complet sur Liseuses). L'année 2009 va être riche de nouvelles perspectives, c'est sûr.
Alors, ce blog, comme avant? Non, moins de matériel, moins de high-tech, plus de contenus, plus de livres...
En un mot, ravi de vous retrouver...