695 notes dans la catégorie "Bibliothèques"

Des rapports en plus

Rapport Nous ne sommes que le 12 janvier et déjà trois rapports de plus sur le livre numérique. Après le rapport Zelnik sur le développement des offres légales (pdf ici), l'avis de l'Autorité de la Concurrence sur le prix unique (pdf ici), c'est maintenant le rapport Tessier qui a été remis ce matin par la "Mission sur la numérisation du patrimoine écrit" (pdf ici). A vos imprimantes et bonnes lectures!

Prêts de livres électroniques à Issy-les-Moulineaux

Issy A noter que la médiathèque d'Issy-les-Moulineaux se lance aussi dans le prêt de livres électroniques (Sony, Bookeen) garnis de 200 titres classiques à partir de demain. 24 jours de durée de prêt, 3 modèles disponibles. Ci-joint le programme de la soirée de lancement et le lien pour plus d'informations. A titre personnel, j'aurais opté pour plus de livres de la Bibliothèque Electronique du Québec en version ePub, mais bon...

Bibliothèque d'Angers: un an après

Faceecran Notre ami Daniel Bourrion, qui avait démarré l'expérience il y a plus d'un an à la Bibliothèque Universitaire d'Angers, a fait récemment un petit bilan sur le prêt des "Livrels en Bibliothèque" en trois séquences 1, 2, 3. Mise en place, points douloureux et minute-prospective avec offre correcte/livres électroniques communicants. Bilan mitigé avec cette question finale: "Nos efforts ne doivent-ils pas porter plutôt sur l’acculturation des équipes aux pratiques de médiation numérique?" [Si vous aviez raté son intervention au Cléo en septembre, ça décoiffe et c'est par ici].

François Gèze sur le livre dématérialisé

Geze Intéressante intervention de François Gèze (directeur éditorial des Editions La Découverte) sur le livre dématérialisé à l'ENSSIB qui se livre à l'exercice périlleux d'une prospective à l'horizon 2019. Passionné et passionnant que François Gèze que l'on entend finalement trop rarement. Quelques remarques sur les aspects historiques qu'il rappelle. Tout d'abord, il y a dix ans en 1999, la technologie de l'encre électronique était encore sur les paillasses des laboratoires. Tous les professionnels des métiers du livre ne savaient absolument rien de cette technologie. Assimiler les premiers modèles de livres électroniques (2000-2001) à l'encre électronique, comme il semble le faire, est absolument faux. C'est à partir de 2004 que Sony a développé ce procédé pour une application au livre avec le Librié sur le marché japonais. D'autre part, une erreur grossière concernant la photocomposition qui ne date pas des années 90, comme il le dit, mais qui s'est développé entre 1950 et 1970, une évolution lente et constante (voir Wikipedia). François Gèze a connu bien évidemment cette évolution mais il semble un peu se perdre dans les dates. C'est à partir du début des années 80 que la Publication Assisté par Ordinateur (PAO) s'est développé avec l'accélération que l'on connait. Il passe sur les "illuminations de Jean-Marie Messier", ensuite il énumère les différents secteurs du livre et les implications du numérique. De manière très affirmative (trop me semble t-il), il passe à la trappe les livres pratiques, les guides de tourisme. Cela supposerait que nous ayons de l'internet haut débit sur l'ensemble du globe dans dix ans pour partir aussi bien à San Francisco qu'en Afghanistan ou en Irak (j'espère que l'on pourra y retourner à cette date). Je fais le pari contraire. Nous offrirons aussi toujours à nos proches des livres sur la cuisine au wok ou la santé par les plantes. Assez d'accord avec lui sur les scénarios "rose" et "gris" sur le marché du livre scolaire français qui dépend de l'implication de l'Etat dans le développement numérique dans les écoles. Pour le pari sur la littérature, moitié numérique/ moitié papier, je le rejoins complètement à la fois sur l'idée du livre-clos, d'une oeuvre finie qui est justement en  contradiction (et le restera) avec le flux du web. "Fixer à l'instant t une oeuvre finie, c'est absolument irremplaçable". J'ajouterais que la notion de livre en tant que "conservateur de notre mémoire" (je lance la formule) est au coeur de ces livres clos. Et les livres "non liquides" iront bien au-delà des livres de littérature, j'en suis convaincu. Il voit la FNAC en 2019? La maison est à vendre en ce moment et je ne sais pas si les futurs investisseurs sont aussi sûrs que lui là-dessus! Amazon en 2019? Cela me semble sûr, lui qui investit aussi dans nos chaussures. Google en 2019? C'est beaucoup moins sûr avec les enjeux du web sémantique. Prix unique du livre "numérique clos" en 2015 pour protéger des libraires spécialisés "anti-robots"? Bien avant, j'ai envie de dire si l'on veut protéger notre réseau de libraires incapables de pratiquer le dumping actuel d'Amazon. Merci à François de nous faire cogiter. A signaler d'autres interventions en vidéos (merci à Alain Pierrot).


Un portail numérique allemand

L'Allemagne numérise et a décidé de créer une bibliothèque numérique (DDB) accessible via Internet. Un portail qui devrait démarrer en 2011. Tous les détails ici. Une déclinaison d'Europeana? On se rappelle de la récente position du gouvernement allemand auprès de la justice américaine. La résistance à Google continue de s'organiser.

Google et son appétit de Lyon

Loup Tous les détails sur le contrat liant Google et la Bibliothèque de Lyon, seule bibliothèque française a avoir signé l'accord GoogleBooks, sont désormais dévoilés et disponibles sur le site de France2. On saura si c'était de l'agneau ou du cochon (merci Isabelle).

PS: Sur Livres-Hebdo à qui l'on doit cette levée par l'administration: "Après l’avis de la Cada, la mairie de Lyon a fini par communiquer le contrat de numérisation de livres signé avec Google, désormais consultable par tous". Accès bloqué, on appréciera...


Livres Hebdo chasse l'accord Google-Lyon

Lyon On va peut-être en savoir plus sur le fameux accord de numérisation qui lie Google et la Bibliothèque de Lyon. Livres Hebdo vient en effet d'avoir l'accord de la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs). «Après avoir pris connaissance de la réponse du maire de Lyon, la commission estime (...) que l’ensemble des documents que celui-ci lui a transmis et qui font partie intégrante du contrat visé dans la demande, à savoir l’acte d’engagement, qui ne comporte aucune coordonnées bancaires, et le cahier des clauses techniques particulières, sont entièrement communicables à toute personne qui en fait la demande» : la Cada a donné un avis favorable à Livres Hebdo, qui souhaitait consulter le contrat de numérisation signé par Google pour la numérisation d’une partie du fonds de la bibliothèque municipale de Lyon." (via Livres Hebdo).

Table ronde à la Médiathèque de Rueil-Malmaison

M250-mediatheque-j-1245313532 La Médiathèque de Rueil-Malmaison organise le mardi 17 novembre à 20h30, dans le cadre de la troisième édition des «Rendez-vous du numérique», une table ronde intitulée: «Quel avenir pour le livre numérique?».
Elle réunira Loïc Roussel, co-fondateur de Feedbooks, Laurent Catach, Responsable des Editions Multimédias des Editions Le Robert, et Georges Hoyos, administrateur délégué du Groupe De Boeck. Entrée gratuite. Inscription au 01 47 14 54 54

Des ivres électroniques Sony à Beaubourg

Beaubourg A partir du 4 novembre, des auteurs français contemporains pourront être lus sur dix livres électroniques Sony, consultables sur place à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou à Paris. Il semble que ce soit des modèles PRS-505 achetés à prix bradés récemment. Il y en a un d'ailleurs en plus à gagner si vous répondez au questionnaire sur le site.

Mitterrand : Google passé au crible

Scan_pro_numerisation Comparant la numérisation des bibliothèques à un véritable tsunami déferlant sur l'Europe, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a officiellement donné hier le coup d'envoi d'une mission de réflexion (rapport définitif pour le 15 décembre) chargée d'établir dans quelles conditions devra se dérouler la transposition sur support informatique des fonds patrimoniaux dont dispose les grands établissements français:
«Vous devez bien évidemment avoir à l'esprit non seulement l'aspect technique du problème, mais aussi sa portée politique, au sens noble du terme, c'est-à-dire la visée de l'intérêt général et de l'indépendance nationale fondamentale en matière de culture et en particulier de valorisation du patrimoine», a expliqué le ministre de la Culture et de la Communication. «Trop de réflexes, trop de fantasmes, trop d'à-peu-près m'ont paru grever les échanges du mois d'août. Et j'ai été frappé, depuis, par la diversité des avis de toutes les personnes éclairées que j'ai pu écouter et consulter sur cette question», s'est contenté d'exposer Frédéric Mitterrand (via Clubic). Voir aussi LeFigaro et LePoint.

Gestion des métadonnées

Alain

"Billet envoyé par Alain Pierrot, business manager, société I2S:"

Suite à la discussion à la SGDL sur les difficultés à fournir des données riches dans ONIX, en particulier les couvertures, il serait peut-être utile de rappeler que le lien fort entre couverture et oeuvre n'est qu'un moment historique relativement restreint (fin XIXe-XXe). Au XVIIIe les livres étaient envoyés aux libraires en feuilles et reliés à la demande du client. Les bibliothèques de conservation gèrent massivement leurs collections avec des chantiers de reliure (parfois au dam de Google, quand ils scannent des volumes composites sans s'en apercevoir ni récupérer les données bibliographiques pertinentes). On devrait rapprocher les initiatives de création automatique de couverture, le problème de lisibilité des vignettes, — et les problèmes de droits sur la création des couvertures (intéressant billet de Pierrat pour la musique sur Livres Hebdo).

Pas sans rapport non plus avec la pratique des ex-libris...


La Bibliothèque du Québec : plus de détails

Livre8Petit échange ce week-end avec Jean-Yves Dupuis, le fondateur de la Bibliothèque électronique du Québec, qui vient de se procurer un Sony PRS-505 et qui va encore améliorer les versions PDF pour les lecteurs 5 et 6 pouces:

Quelles sont vos premières impressions?

"Tout d'abord, j'ai été très déçu de voir que les documents PDF de la BEQ que je pensais tout à fait adaptés pour les liseuses s'affichaient en beaucoup trop petit à l'écran. Sur un écran de 5 pouces, cela doit être tout à fait inutilisables. - Deuxième petite déception: que le PRS-505 ne prend pas la justification du texte dans le format EPUB. Mais bon, je n'aime pas particulièrement ce format. Je crois tout de même que j'ai assez bien réussi la conversion des volumes à ce format. La possibilité de choisir la taille des caractères rend la lecture agréable, cependant.
Pour les documents PDF, j'ai résolu le problème:
Je reprendrai tous les documents. Au lieu de la taille 16 pts, je reformate à la taille 18 pts, et je diminue la marge de .25 po à .1 po. Ce que j'ai fait pour le document que je suis en train de corriger (Michel Zévaco: Buridan, le héros de la Tour de Nesle). Et, merveille, cela devient maintenant beaucoup plus agréable à lire. J'ai lu plusieurs heures sur l'appareil avec le document ainsi formaté, et je n'ai ressenti absolument aucune fatigue oculaire.
Si vous voulez voir les nouveaux documents ainsi formatés, regardez du côté des Contes de Provence de Paul Arène ici. Je ne suis pas du tout déçu, finalement, de l'appareil, et il va m'être utile grandement."

Vous avez fait le choix de ne pas afficher de publicité sur le site alors que votre site a une visibilité très importante depuis de nombreuses années. Pouvez-vous m'en dire plus?

"Je suis sur le net depuis plus longtemps. 1995 ou 96, je ne sais plus. et je fais la Bibliothèque depuis janvier 1998. Mais aucune importance. Je ne suis pas nécessairement contre la publicité sur un site, mais, bien sûr, j'aime mieux quand il y en a pas. Il faudrait que ladite publicité rapporte suffisamment, cependant. Je ne me verrais pas ajouter un gros bandeau clignotant, juste pour les quelques pauvres petits dollars que ça pourrait éventuellement rapporter. Il y a déjà trop de pubs partout. Mais lorsqu'on ne paie pas pour le serveur, lorsqu'on a pas d'employés à payer, lorsqu'on n'a pas de frais de matériels, ni aucuns autres frais d'aucune sorte, comme c'est mon cas,  je crois bien que l'on peut très bien faire le sacrifice de se passer de publicité. D'autant que dans la plupart des cas, pour des sites personnels surtout, les revenus seraient probablement très minimes. Je considère que c'est un peu du bénévolat que je fais. Aussi, dans mon cas, étant donné l'état de mes sites, il serait difficile d'y mettre de la pub. Mais cela, c'est une autre histoire".

Justement, quels sont vos coûts de fonctionnements pour la BeQ?

"Moi? zéro sou sur Skydrive. Et 25 go d'espace personnel ou public. Accessible à tout le monde d'ailleurs. Sur le site IBiblio aussi, zéro sou. Et espace illimité. Sur Apinc, on me demandait 14 euros par année les dernières années. Mais rien les premières années. Espace limité.
Mais la BEQ est un site personnel, rien à voir avec un site professionnel. Et j'imagine que le trafic n'est pas le même. En dernier, sur Apinc seulement, j'avais entre 1800 et 2000 visites par jour.
Même si ça m'avait coûté plus cher, je crois pas que je n'aurais pas mis de la publicité. Il s'agit de choisir ses priorités. Je ne suis pas très trucs inutiles, genre Ipod vidéo, caméra web, téléphone portable qui fait tout même des tartes... Alors, même si ça m'avait coûté plus cher, j'aurais trouvé que cette dépense (les frais de mon site web) passe avant tout."

(propos recueillis et publiés avec l'autorisation de Jean-Yves Dupuis).


Google Books : ce que Marc Tessier doit lire "aujourd'hui"

Si Marc Tessier a quelques instants "aujourd'hui" à consacrer à la lecture du billet "Google Books: ce qu'il faut faire" de Olivier Ertzscheid, il n'aura pas perdu sa journée...

PS: Claude Durand avec dans sa manche Olivier, on aurait gagné un temps fou, sans parler d'argent quand on sait que ce gars-là est payé par l'Education Nationale. Deux caractères bien trempés comme ces deux-là n'auraient pas été de trop face à Google!


Google : pactiser avec ou contre le diable

Drapeau A lire absolument l'interview conjointe, réalisée par Frédérique Roussel pour Libération, de Robert Darnton, directeur de la bibliothèque de Harvard et Bruno Racine, président de la BNF. Ils parlent des défis que pose la numérisation des œuvres entreprise par le géant américain Google. On se rappelle de l'appel solennel lancé par Robert Darnton au printemps dernier (le texte en français est ici). J'ai retenu les deux paragraphes suivants qui ouvrent des pistes:

B. R. : Dans le cas des discussions préliminaires que nous avions eues avec Google, la proposition était que les œuvres de la BNF qui auraient été numérisées par Google soient également accessibles à travers Gallica et Europeana. Sans quoi, il n’y aurait pas eu de discussion possible. La position dominante de Google est liée à des périodes d’exclusivité d’exploitation des données numériques. Au-delà de cette période, le matériau redevient libre. Et il est toujours détenu par des institutions comme la bibliothèque de Harvard. Tout devrait nous inciter à réfléchir dès maintenant à la manière dont, en tant qu’institutions non commerciales désireuses de propager le savoir, nous pourrons enfin travailler ensemble à long terme en assurant la conservation pérenne des données. Un cadre commun a manqué aux bibliothèques pour intégrer un certain nombre de préoccupations d’intérêt public dans les contrats particuliers. A la dernière conférence des bibliothèques nationales européennes, il y a quinze jours à Madrid, j’ai constaté qu’à part la France, aucun Etat européen n’était prêt à investir de manière significative dans la numérisation et que le recours à des partenaires privés était la seule option disponible pour la plupart de mes collègues. Nous avons donc, avec les Anglais, proposé d’élaborer une charte commune des bibliothèques pour leurs négociations avec Google ou d’autres. Pendant qu’il en est encore temps, essayons de nous mettre d’accord sur un niveau d’exigence commun minimal. Cette question sera bien sûr abordée dans le cadre de la réflexion que Frédéric Mitterrand a annoncée sur le sujet.

R.D. : Très bonne idée. J’aimerais voir cette charte et y souscrire. Pourquoi ne pas créer une sorte de front international de bibliothèques? Elles pourraient ainsi s’appuyer les unes sur les autres, notamment pour leurs exemplaires numérisés. Pourquoi ne pas les accumuler et créer une bibliothèque numérique qui soit internationale? C’est un projet qui démarre aux Etats-Unis, avec la fondation Hathai. L’idée est de créer une masse de données gigantesques des titres sous droits numérisés par Google, qui a d’ailleurs accepté que plusieurs bibliothèques mettent ensemble, mutualisent, leurs exemplaires numérisés. Ils ne peuvent pas les communiquer librement mais, au moins, ils préparent leur conservation."

Un nouveau pacte transatlantique en vue pour contrer l'hégémonie de Google?