1,292 notes dans la catégorie "Editeurs"

Le polar enfin en numérique

Polars Voilà qui devrait en ravir enfin certains pour les week-end ensoleillés qui s'annoncent. 80 polars et thrillers (Gallimard, Flammarion, Seuil, POL, etc.) disponibles chez vos libraires (via ePagine) et 230 du côté de l'offre Hachette et autres sur la Fnac.

PS: ePagine vient de proposer un bouquet de romans noirs à télécharger ici. Plus de détails sur le blog.


Amazon fait de la résistance

échecs La lutte est âpre entre Amazon et les éditeurs en ce moment dans la redéfinition des contrats imposés par le nouveau "agency model" lancé par Apple. En jeu bien entendu un déférencement pur et simple de leurs catalogues. Le magazine Publisher's Weekly rapporte: "Amazon et Penguin ne sont pas parvenus à un accord sur les conditions de vente et les nouveautés de chez Penguin ne seront pas disponibles sur la boutique Kindle. Les livres publiés avant le 1er avril continueront à être disponibles. Les livres imprimés ne sont pas affectés. Le président de Penguin a envoyé une lettre aux auteurs et aux agents en disant: «Nos conversations avec Amazon sont en cours et nous espérons poursuivre notre relation de longue date avec eux». Shanks note que les nouveautés Penguin "sont disponibles auprès de Barnes and Noble.com, applications Sony Reader, Kobo, eBooks.com, sur l'iPhone et bientôt sur le iBookstore de l'IPAD. En outre, nous travaillons avec nos partenaires de diffusion numérique (Ingram, Overdrive, et Baker & Taylor) pour rendre vos livres numériques encore plus largement disponible." Amazon a déjà conclu des accords avec HarperCollins, Simon & Schuster et Hachette" (via Teleread).
 



Lire: ce que gagnent les écrivains

Logo_lire Je vous recommande la lecture du dernier numéro du magazine Lire qui consacre un dossier complet à "Ce que gagnent les écrivains". Cela reste bien entendu un tabou dans le paysage éditorial français mais Lire a réussi à ouvrir les consciences. Montants des droits d'auteurs, des à-valoirs (800€ pour un débutant), confortables résidences d'écrivains, prix rémunérateurs, bourses en cascade, traductions, négritudes, postes influents, grand et petit écran, commandes diverses, auteurs "salariés" appointés, rôle des agents, vérités sur les "transferts en or"... Bref, le constat est clair de la part de Jean-Marc Roberts (PDG de Stock): "La situation a tendance à se radicaliser: vous allez avoir, d'un côté, des auteurs inconnus qui, jadis vendaient à 3000 exemplaires, mais qui plafonnent aujourd'hui à 400, et auxquels il va falloir dire que l'on va diviser leurs à-valoir par trois et, de l'autre, des romanciers qui ont la chance de dépasser les 30.000 exemplaires et seront surpayés. Le risque, c'est que les éditeurs ne financeront plus de véritables projets littéraires." La situation semble bien se dégrader pour bon nombre d'écrivains tombés peu à peu dans la paupérisation. Au coté de Jean d'Ormesson (Monsieur 18%), un article sur la situation inédite (décidément, il est partout) de Marc-Edouard Nabe (Monsieur 70%) qui avec ses premiers 3000 lecteurs inconditionnels vient bien de réussir le pari qu'il s'était fixé. A savoir, comme le rappelle François Busnel dans son éditorial, le postulat somme toute assez clair: "Oui, il est normal qu'un écrivain dont les livres se vendent (quelque que soient les chiffres de vente) puisse vivre de sa plume plutôt que d'un autre métier". Autrefois, Nabe touchait avec un "contrat-salarié" 2200€ mensuels des Editions du Rocher. Il vient de s'assurer en quelques semaines près de deux années de rémunération et l'année est loin d'être terminée. Nabe, avec quelques milliers d'exemplaires, vie à nouveau de sa plume, ce qui est loin d'être le cas pour les autres. On ne peut refermer ce dossier sans se demander si l'édition littéraire tourne normalement, elle qui ne permet plus actuellement de rémunérer correctement les écrivains...

CNL: les publics du livre numérique

Cnl Passionnante étude sur les publics du livre numérique présentée au Salon du Livre en fin d'après-midi par le Centre National du Livre et confiée à l'Institut Ipsos MédiaCT pendant une période de six mois: "Un tiers des français se disent prêts à lire un roman sur écran, à condition que le confort de lecture soit amélioré et que le prix du livre numérique soit nettement inférieur à sa version papier. Le public du livre numérique est encore très réduit: 5% des français, dont 0,25% qui utilisent un terminal dédié. La transformation des habitudes de lecture sera profonde et irréversible, mais le choc sera moins brutal que pour la musique ou le cinéma. Les pionniers du livre numérique, essentiellement des hommes jeunes épris de nouvelles technologies, privilégient plutôt des contenus récents, professionnels ou pratiques. Mais le public potentiel, beaucoup plus large (30% des français), se dit également prêt à lire des romans sur écran. Les futurs adeptes du livre numérique seraient les mêmes qu'aujourd'hui mais aussi des femmes, peu branchées technologies, et très grandes lectrices, selon l'étude. Le confort de lecture reste le critère numéro un pour 45% des français, devant le prix à 31%. Ils attendent en moyenne un prix inférieur de 40% à celui du livre papier. L'essor du livre numérique se joue aussi autour de l'accès à une offre substantielle, et du droit d'en conserver et d'en partager le contenu. Pour 45% d'entre eux, papier et numérique coexisteront." On peut dire que c'est la première étude de cette envergure réalisée en France (4000 interviews en face à face, 1000 interviews on-line, 10 entretiens individuels). L'ensemble de l'étude est sur le site du CNL. [je la joint également à titre d'archive].

Sondage Figaro: l'avenir du livre en papier et en numérique

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Intéressant sondage publié par Le Figaro dans son édition de jeudi dernier réalisé auprès d'un échantillon de 1008 personnes âgées de 18 ans et plus. Premier constat flagrant, plus de 9 français sur 10 lisent aujourd'hui un livre dans sa version la plus classique en papier. Quand on leur demande, dans l'avenir, sur quel support lirez-vous le plus souvent, ils répondent à 77% sur le support papier et à 22% sur le support  numérique. La répartition avec l'évolution sur l'illustration ci-dessus. Presque pas de clivage générationnel et il semblerait même que les femmes sont plus technophiles que les hommes (15% contre 8% d'hommes)! L'intégralité du sondage est 
ici.

Iznéo is nouveau

Logo Iznéo, le portail de bandes-dessinées du groupe Média-Participations a ouvert aujourd'hui. D'emblée, la plus grande offre de titres avec 12 éditeurs parmi lesquels, excusez du peu, Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Casterman, etc. Iznéo parie sur la location avec des prix démarrant à 1,99€ pour 10 jours de lecture et annonce une centaine de nouveautés chaque mois. Coup très dur pour les autres sites précurseurs avec une course aux catalogues et une bataille engagée sur les tarifs qui semble bien difficile à tenir quand les éditeurs se distribuent aux-mêmes. Voir les tests chez PédagoGeek.

Les auteurs de BD grondent

Snac Alors que douze éditeurs s’apprêtent à lancer une plateforme de lecture de BD en streaming vendredi prochain, plus de 500 auteurs, dont certaines des signatures les plus connues du 9eart, lancent un “Appel du numérique” via le groupement bande dessinée du Snac (Syndicat national des auteurs compositeurs). La pétition est ici. Dans ce texte, ils annoncent qu'à partir de lundi 22 mars, ils “n'autoriseront plus l'exploitation des droits numériques de leurs livres tant qu'un groupe de travail entre auteurs et éditeurs, sous l'égide du ministère de la Culture, ne sera pas mis en place pour définir ensemble les règles du jeu du livre numérique, et tant que leurs questions et revendications sur ce sujet n'auront pas eu de réponses satisfaisantes” (via LivresHebdo).

Hachette avec Apple en chevalier blanc

020427359527_web Interview de Arnaud Nourry le patron d'Hachette aujourd'hui sur les Echos qui revient sur l'arrivée d'Apple en chevalier blanc dans le secteur: "Apple vient de redonner des marges de manoeuvre aux éditeurs américains face à Amazon… Lorsque, en janvier, Apple est sorti du bois avec son iPad, nous nous sommes dit qu'il y avait une véritable fenêtre de tir pour rééquilibrer le rapport de force avec Amazon sur cette question du livre numérique. Rappelez-vous  courant 2008, Amazon, qui venait de lancer aux Etats-Unis une nouvelle version de son lecteur numérique, le Kindle, avait décidé, sans rien dire aux éditeurs, de vendre les nouveautés au prix de 9,99 dollars le téléchargement, quitte à perdre plusieurs dollars sur chaque ouvrage. Cela a été un choc terrible pour les éditeurs. D'autant que Barnes & Noble et tous les autres revendeurs de livres numériques se sont alignés. Nous avons essayé de discuter avec l'ensemble des acteurs, sans succès. Amazon -qui, l'an dernier, a représenté 85% de nos ventes de livres numériques -estimait que c'était son affaire s'il voulait faire du livre numérique un produit d'appel. Il avait une stratégie claire: installer son Kindle sur le marché et peut-être empêcher d'autres acteurs de prospérer. Mais les éditeurs américains, dont Hachette, ne se sont pas laissé faire. En septembre, Hachette a contre-attaqué. Au moment de la sortie des mémoires de Ted Kennedy, nous leur avons fourni le livre, commercialisé un peu plus de 30 dollars, mais pas le fichier numérique. En décembre, nous avons franchi un palier de plus en annonçant que nous ne leur donnerions plus aucun fichier numérique des nouveautés au moment de leurs sorties. D'autres grands éditeurs ont fait de même. La sortie programmée de l'iPad d'Apple devrait nous permettre de sortir de cette impasse". Il semblerait que l'on aille vers une situation tout à fait 20070219-igod-steve-jobs-ipod inédite aux Etats-Unis avec un prix unique des livres numériques. "Nous nous sommes mis d'accord sur un mandat d'agent. Dans ce schéma, c'est l'éditeur qui fixe le prix de vente des livres -ce sera donc pour les nouveautés 12,99 dollars ou 14,99 dollars s'il ne s'agit pas de best-sellers et les prix seront moins élevés pour les livres de poche. Nous percevrons une rémunération de 70% du prix de vente, Apple 30%. Pour les revendeurs, il y a maintenant deux possibilités: accepter ce contrat de mandat ou attendre près d'un an, c'est-à-dire la sortie en poche, pour disposer du fichier numérique. Nous sommes en discussion avec tous les revendeurs américains qui seront ravis de sortir de la vente à perte. Apple apparaît aujourd'hui comme le chevalier blanc de l'édition américaine. D'autant que, malgré sa grande puissance, il n'a jamais cherché à intégrer l'amont, c'est-à-dire la création." Reste à savoir si Hachette a plus à gagner avec Apple et son iPad, qu'avec Amazon, son Kindle et son offre en papier, surtout sur le marché des best-sellers! Est-ce que tous les éditeurs vont faire de même? En tous cas, une reprise en main salutaire sur les prix pour les éditeurs, à condition que les ventes suivent...

Hachette Group sur le marché numérique

Hachette David Young (Chairman & CEO of Hachette Book Group), Maja Thomas (VP of Digital Media of Hachette) et la journaliste Charlotte Abbott s'expriment sur le développement de l'édition numérique sur BlogTalkRadio (via Actualitte). David Young confirme le chiffre de 3% actuel du marché d'Hachette Group aux Etats-Unis et le très fort développement à attendre avec le nombre de lecteurs nouveaux cette année. Le chiffre pourrait tripler en 2010, est-ce que c'est possible?

Et si Nabe avait tout faux?

Express "Un clip qui donne des sueurs froides à tous les acteurs du livre. Chez aucun éditeur, dans aucune librairie..." C'est le démarrage du long article de Bruno Abescat dans l'Express de cette semaine "Livre, révolution à l'oeuvre" qui revient sur la nouvelle donne des cartes dans le paysage éditorial français sur fond de la dégradation de la rentabilité du secteur (-0,9% en 2008 selon KPMG). Une bonne introduction avant la grand messe du Salon du Livre la semaine prochaine. Les deux grands absents de ce Salon seront Hachette Livre (qui affiche un insolent résultat opérationnel en hausse de 23,8%) et... Marc-Edouard Nabe qui vient, aux dernières nouvelles, de réimprimer son livre à 3000 exemplaires et les ventes vont bon train... Et si Nabe avait "tout faux"?, c'est la conclusion de l'article...

PS: j'ai eu l'occasion ce week-end de voir la réimpression du livre: les petites réserves que j'avais faites sont levées, papier de couverture plus épais et pelliculage mat, résultat impeccable...


Les éditeurs font preuve de pragmatisme

L'association britannique des éditeurs online (AOP/Association of Online Publishers) ne pense pas que l'arrivée de l'iPad et des autres tablettes ne changent grand chose à court terme. Pas d'impact significatif à attendre cette année. Voir le billet sur PaidContent (via Teleread). Rappeler aussi comme le magazine Wired que les lecteurs dédiés à base d'encre électronique ne sont pas condamnés avec l'arrivée de ces tablettes à écrans LCD. Complémentarité est bien le maître-mot en la matière, Amazon l'a parfaitement compris avec "ses" livres qui se liront sur tous les supports.


Les Guides Petit Futé sur l'Phone avec Milibris

Screenshot 2010.03.13 16.13.19 Les éditions du Petit Futé annonceront demain à l'occasion du Salon MAP qui se tient actuellement à la Porte de Versailles à Paris la sortie de versions numériques de ses célèbres guides sur l'iPhone: "A cette occasion, nous espérons que nos premiers guides numériques seront téléchargeables sur l'iPhone, puisque nous les avons rendus disponibles il y a quelques jours sur l'Appstore. Pour le lancement, nous pensons proposer la gratuité de 6 guides pendant 48h avant de passer à 3.99 euros l’unité. Les guides sont les suivants: Marrakech, Ile Maurice, République Dominicaine, Réunion, Thaïlande et Australie. Dans quelques semaines, ce sont plusieurs dizaines de guides numériques qui seront disponibles sur l'iPhone et jusqu’à 250 dans quelques mois. En parallèle, nous lançons en avril un site mobile universel Petit Futé et une application iPhone gratuite (inspirés de notre portail), puis les premières applis géolocalisées payantes en mai". A noter que c'est une nouvelle fois la société Milibris qui s'est chargé du développement de ces applications spécifiques.

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Glénat avec AveComics

Ave-comics-300x180 Les Editions Glénat rejoignent en exclusivité le catalogue d'AveComics. Un joli coup pour la petite société pionnière dans le domaine qui élargie son offre. "Avec Casterman et Delcourt, Glénat était l'un des derniers gros éditeurs à n’avoir pas franchi le pas du numérique. Soleil et Les Humanoïdes associés ont testé les différentes formules d’adaptation de leurs oeuvres (Relay, Digibidi, Ave!Comics…); Bamboo et les éditeurs du groupe Média-Participations (Dargaud, Dupuis, Lombard) sont apparus sur la plateforme BDTouch. Glénat était resté en retrait jusqu’ici de ces premières expériences. Et le voilà qui s’associe de manière « exclusive » avec Ave!Comics" (voir Bodoi). A signaler que le groupe Média-Participations prépare l'ouverture d'une plateforme Iznéo pour le prochain Salon du Livre.

Place des éditeurs: Dreamworld sur l'iPhone

Dreamworld2-200x300 Place des Editeurs est toujours le laboratoire numérique R&D au sein du groupe Editis. Nouvelle initiative aujourd'hui avec un titre/application sur l'iPhone, Dreamworld de Sire Cédric, un recueil de neuf nouvelles fantastiques chez l'éditeur Le Pré aux Clercs avec un prix de 5,99€ contre 16€  pour la version papier (63% de remise), uniquement disponible sur l'AppStore. Stratégie très différente de celle des versions numériques vendues en ePub où l'écart de prix est absolument minime, voire plus cher que les versions papier comme c'est le cas de ce même titre chez Dialogues ou la Fnac qui peuvent aller se rhabiller. Exit un prix unique par mandat sur l'ensemble des réseaux de distribution. Le problème de la TVA ne semble d'ailleurs plus se poser tout d'un coup. Deux poids, deux mesures, on appréciera. J'ose espérer que c'est un pur exercice marketing. Je sais que Hachette/Numilog prépare des titres sur l'iPhone, Eden-Livres sans doute aussi, je souhaite personnellement que ce n'est pas le chemin qui va être suivi par l'ensemble des éditeurs. Ce n'est pas un "monde rêvé"...

PS: rectificatif, je viens de parler avec un responsable du numérique chez Editis. Il s'agit d'une erreur, la version en ePub avait été supprimée il y a plusieurs semaines maintenant pour ne pas brouiller les cartes dans les contrats de mandat, par rapport à cette nouvelle offre qui a valeur d'expérimentation chez eux. Dialogues était resté hors de la confidence et vient de rectifier. Preuve s'il en est de la gestion de changements de prix et d'offres pour du numérique dans la situation actuelle... Je retire mes propos, bravo Place des Editeurs, on vit bien pour l'instant dans un "monde rêvé". Autre chose aussi, Aldus est bien lu chez les éditeurs! Et en temps réel!


Benchmark Group: étude sur le livre numérique

Voilà qui va certainement battre en brèche certains discours qui enterreraient un peu vite les qualités de l'affichage bistable propre à l'encre électronique et les nouvelles technologies d'affichage couleur qui s'annoncent pour la fin de l'année. Et oui, n'en déplaise à certains, nous ne vivons pas dans un monde binaire. Plus de détails en effet donnés aujourd'hui par communiqué de presse sur l'étude réalisée par BenchmarkGroup concernant la lecture numérique: "48% des lecteurs de livres numériques citent le confort de lecture comme l'un des principaux avantages. Ce sont surtout les possesseurs de livres électroniques (comme le Kindle d'Amazon ou le Reader de Sony) qui plébiscitent cet atout. 73% d'entre eux jugent le confort de lecture très bon sur leur appareil. Les lecteurs sont en revanche peu convaincus de la qualité de lecture sur les ordinateurs ou téléphones portables. Au moment où l'offre littéraire sur mobile ne cesse de se multiplier, les possesseurs de smartphones ne sont pour l'instant que 5% à juger ce support adapté pour la lecture de romans."

 

Schéma1
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Les lecteurs n'ayant jamais expérimenté la lecture numérique montrent un fort attrait pour le livre numérique. 66% d'entre eux se déclarent notamment intéressés par la lecture de romans sur un support électronique. Mais ce n'est pas le confort de lecture qui les attire, ce sont plutôt les fonctions de stockage et de recherche qui retiennent leur attention. "Les lecteurs qui n'ont pas l'expérience du livre numérique ont tendance à penser que la lecture à l'écran fatigue les yeux. Pour beaucoup, ils ignorent les possibilités de réglage de l'affichage et de la luminosité. Pour les fabricants de livres électroniques ou les éditeurs, la promotion du livre numérique passe donc par une amélioration de la communication autour de la qualité de lecture numérique. La diffusion de ce nouveau support devrait également s'accompagner d'un bouche à oreille positif flattant le confort de lecture" indique Stéphane Loire, directeur des études de Benchmark Group. Si le livre numérique suscite un fort intérêt, les freins à la consommation dématérialisée de livres sont encore nombreux. Les principaux obstacles cités sont le prix et la pauvreté du catalogue. Les lecteurs sont particulièrement sensibles à la différence de prix entre un ebook et sa version papier: 81% des lecteurs d'ebook souhaitent des prix moins élevés qu'en version papier. Dans le cadre de son étude "Le livre numérique: ce que les utilisateurs en pensent", Benchmark Group a interrogé 625 lecteurs dont 196 ayant déjà testé un ebook." L'étude complète est disponible ici.

A titre personnel, comme je lis depuis trois ans maintenant des heures et des heures par mois sur des livres électroniques et étant toujours infichu de lire en continu plus d'une dizaine de pages sur écran, ouf, finalement je me sens à nouveau assez normal. Merci Benchmark Group!


Michelin à la sauce iPhone

Michelin Le célèbre Guide rouge Michelin des restaurants de France est disponible sur l'iPhone depuis quelques jours. Parmi les premiers commentaires celui-ci qui visiblement émane d'un lecteur assidu de la version papier: "Même si le contenu est là, je reste sur ma faim... Au démarrage de l'application, trois choix: par nom, près d'ici ou près d'une adresse. C'est un bon début, mais ca manque de possibilités. Le guide rouge est infiniment plus convivial! Vous souhaitez jeter un coup d'oeil au restaurant de cuisine italienne à Lyon? Pas simple à faire... La liste des restos avec un bon rapport qualité prix à Paris, pas mieux... Bref, je m'attendais à quelque chose qui soit aussi simple et convivial que la version papier du guide, avec l'avantage de l'avoir toujours en poche... C'est raté". Si vous avez basculé pour la version électronique du célèbre guide, je serais ravi d'avoir vos commentaires sur le sujet.

A qui la faute?

Faute du loup Comme je vous l'annonçais il y a quelques jours le nouveau livre de Stephen King est proposé en version numérique. "En octobre dernier, aux Etats-Unis, la version numérique d'«Under the Dome» n'était sortie qu'un mois après la version papier, pour ne pas cannibaliser les ventes. Ce ne sera donc pas le cas cette fois-ci. L'écrivain a confié à Albin Michel l'exploitation des droits numériques de ses œuvres en français. La maison d'édition compte bien profiter de la manne. D'ores et déjà, trois autres romans, «Duma Sey», «Histoire de Lisey» et «Cellulaire» sont disponibles en téléchargement. Les autres devraient suivre progressivement" (via NouvelObs). Prix absurdes, seulement 9% de remise par rapport à la version papier (4% quand les libraires proposent les remises légales), je ne vous parle même pas de l'écart entre les anciens titres et leurs versions de poche (voir Dialogues). On touche le fond. Si vous lisez Stephen King en anglais c'est cela que l'on vous propose. On prend le chemin de la musique, cannibales pirates, régalez-vous... Et après cela on dira, à qui la faute?

Le livre numérique: coûts et profits

EconomyTrès intéressant billet publié hier par le New York Times qui revient sur les différents coûts dans la production des livres (papier et version numérique) et les profits générés en fonction des prix de vente. On sait que les éditeurs sont en train de batailler ferme pour revoir le modèle de prix de vente à 9,99$ imposé par Amazon avec un prix plus élevé à 12,99$ au minimum. Ci-dessus, le tableau synthétique que l'on peut détailler ensemble en les comparant avec une économie du livre en France (je me suis basé sur les chiffres fournis par le Syndicat National de l'Edition l'année dernière). Les chiffres du New York Times sont donnés à la suite d'interviews réalisés avec plusieurs éditeurs et consultants qui travaillent dans l'industrie du livre aux Etats-Unis. Ils représentent bien entendu des chiffres moyens qui sont à moduler fortement selon la diversité des livres, entre un roman simple et des livres plus complexes à fabriquer. Autre chose, la notion de profit pour l'éditeur en pied de tableau ne tient évidemment pas compte de tous ses frais de structure (salaires, charges locaux, électricité, etc.). La dégradation de valeur est posée pour les éditeurs même si les gains attendus sont supérieurs dans les deux cas au modèle papier. Côté papier tout d'abord, les frais de diffusion/distribution ont été fixés à 50%, en France c'est au-delà, nous sommes à 56% en moyenne, 15% de droits d'auteurs (8% seulement en France), 13% de papier/impression et 3% de pré-presse (15% au total en France, tirages inférieurs mais cela est modulé du fait que le livre est cartonné -hardcover book- aux Etats-Unis, broché en France), 4% de frais marketing (frais difficiles à déterminer chez les éditeurs français). Côté numérique, on retiendra les différents pourcentages: entre 17 et 25% de droits d'auteurs (on en est loin actuellement en France), 4% de frais de numérisation/composition et 6% de frais marketing (effort à faire plus que sur une version papier). Une remarque importante, si les frais de marketing peuvent être envisagés de manière proportionnelle selon les titres et les objectifs de vente, les frais de numérisation sont en revanche des frais fixes dont l'importance est très différente dans le calcul pour un best-seller à 100.000 exemplaires (Dan Brown par exemple) et un livre très confidentiel qui va se vendre à quelques dizaines/ quelques centaines d'exemplaires seulement en version numérique. Un rapport pratiquement de 1 à 1000! Par exemple pour amortir une somme de 400€ de frais de fabrication/ correction en France, il faudra vendre pas moins de 800 exemplaires en numérique, on est loin encore de tels chiffres sur le marché français. Par contre une fois l'amortissement fait, ces 4% deviennent de la marge nette pour l'éditeur, un point aussi à garder en tête.

Je me suis amusé à appliquer ce modèle anglo-saxon à la France. Si on prend une hypothèse de 18€ de prix de vente TTC (17,06€ H.T.), côté livre-papier, nous aurions les chiffres suivants: 7,51€ de frais de diffusion/distribution, 1,36€ pour l'auteur, 2,56€ pour l'ensemble de la fabrication, 0,68€ pour le marketing soit un profit de 4,95€ pour l'éditeur. Côté numérique, on peut reprendre les deux modèles d'Amazon et d'Apple, en évacuant le problème actuel de TVA différente entre papier et numérique, j'ai appliqué une TVA à 5,5%. Nous aurions les chiffres suivants: pour le modèle à 12,99€ TTC (12,31€ HT) / 3,69€ de frais de distribution, 2,46€ pour l'auteur (avec des droits à 20%) [on remarque au passage qu'ils sont bien supérieurs à la version papier],  0,49€ de frais de numérisation/composition (j'ai reporté le même chiffre américain de 4%, ce qui me semble inapplicable compte tenu des différences considérables entre le marché anglo-saxon et le marché français, c'est un chiffre que l'on pourrait discuter), 0,74€ de frais marketing. Au total, il resterait un profit de 4,93€. Pour le modèle à 9,99€ TTC (9,47€ HT)/ 2,84€ de frais de distribution, 1,89€ pour l'auteur,  0,38€  de frais de numérisation/composition, 0,57€ de frais marketing. Au total, il resterait un profit de 3,79€. On voit que le premier modèle est tout juste tenable pour les éditeurs français sans dégradation de leurs profits. Le point clé est justement l'appréciation de l'amortissement des frais fixes de numérisation/composition au regard des ventes espérées. Entre 0,40 et 0,50€/ l'ex. pour amortir ces frais, c'est très peu par rapport aux ventes espérées actuellement. Je serais ravi d'avoir vos commentaires sur ces extrapolations.

PS: voir également billet et commentaires sur eBouquin.



Stephen King en version numérique

King Le prochain livre de Stephen King, "Juste avant le crépuscule" (Albin Michel), sera disponible le jour de sa sortie le mercredi 3 mars prochain en version numérique. Dans toutes les bonnes librairies qui disposent du catalogue Hachette/Numilog... (via LivresHebdo). Pas de cavaliers seuls et de sites dédiés pour des auteurs américains "best-sellers" de la trempe de Stephen King, c'est une bien bonne nouvelle!