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Service de presse sur le Cybook

Cybook-gen3-reader-lg3 C'est une formidable initiative qu'a lancé la société Tite-Live (déjà à l'origine du site PlacedesLibraires). Pour que la carte des libraires proposant une offre numérique et des livres électroniques s'étende comme chez nos voisins européens, quoi de plus naturel que de leur faire découvrir, en avant-première sur les-dites machines, les premiers romans de la rentrée littéraire? C'est le pari réussi de Stéphane Michalon avec une première offre de 25 premiers romans et la livraison des livres électroniques qui vient de se faire auprès de plus d'une centaine de libraires sélectionnés. Beaucoup d'éditeurs ont répondu présents (Gallimard, Actes Sud, Bourgois, Denoël, Belfond, Alia, Métaillé pour ne citer que quelques-uns) pour s'essayer à ces services de presse qui leur coûte beaucoup d'argent chaque année. Je vous invite à découvrir les commentaires de Bernard Strainchamps (vous savez Bibliosurf) qui a reçu son livrel la semaine dernière. Il échelonne ses chroniques (1, 2...) au rythme de ses lectures de vacances.

" On m’a dit: Bernard, teste et dis-nous! Aussi, je teste et je vous dis... avec mes mots et dans la limite de mes capacités de compréhension. C’est à dire terre à terre et sans prospective aucune.

Je lis allongé – écroulé - dans mon lit. Et telle une crêpe, je me retourne toutes les cinq minutes. J'ai donc lu dans toutes les positions. Le premier soir, ma compagne m’a gentiment chambré. "C’est bien plus facile de lire un vrai livre. Ton gadget demande à être rechargé, et quand il tombera en panne..." Depuis, quelques jours, elle a changé d’avis: son gros livre lui pèse et n’aide pas sa tendinite. Si le Booken est plus lourd qu’un poche, il est plus léger qu’un roman grand format de 500 pages. Au niveau du confort de lecture, l’écran est certes encore de petite dimension, celle d’un poche, avec néanmoins un avantage sur celui-ci, la possibilité d’agrandir la taille du texte. Toutefois, à quand la page A4, la couleur et la feuille flexible? Mais le grand atout de ce livre électronique, c’est l’encre électronique, cette feuille magique qui s’encre... et ensuite n’a plus besoin d’électricité pour rester encrée. Il n’y a donc aucun rétroéclairage pénalisant. On peut lire ce support aussi bien dans une chambre peu éclairée que sur la plage en plein soleil.

Ce livre électronique est ultra simple avec un bouton central qui permet d’afficher un menu et de tourner les pages. C’est même un peu trop simple. Certes, j’avoue: marquer une page est très facile et j’apprécie d’autant plus que je suis un lecteur qui n’a jamais utilisé de marque-page. Je cherche désespérément ma page à chaque reprise de lecture! Je regrette toutefois qu’il n’y ait pas de numérotation des pages dans cette version. Le visuel qui donne un pourcentage de lecture n’est pas encourageant et ne permet pas de répondre aux grandes questions: dois-je abandonner ou m’accrocherai-je encore un peu à cette lecture?

Alors que je n’ai lu que trois romans sur ce livre électronique, je l’ai déjà adopté pour la suite. Et je suis heureux de partir en vacances avec 25 romans + 15 à venir pour un poids et un encombrement minimum. Mon sac de voyage sera plus léger. Par contre, ces romans ne prendrons jamais la direction de ma bibliothèque sauf si j’achète ensuite la forme papier"

C'est bien entendu le Cybook (vous l'aurez reconnu) qui a été retenu. A titre personnel, je suis ravi d'avoir participé à l'opération en me penchant avec Stéphane et ses collaborateurs sur la structuration en epub et en prc. Finalement, ce n'est pas plus compliqué que cela (le plus compliqué est la gestion de la multiplicité des sources) et j'ai hâte que les appels à ce format epub tant attendu soit bientôt une réalité sur tous les livres électroniques du marché... 


Les métiers de la trouvabilité

Droopy Je vous conseille l'excellent billet de Bibliobsession aujourd'hui qui revient sur la trouvabilité:
"La trouvabilité. C’est-à-dire la capacité à rendre visible une copie, une oeuvre… Dans un océan de données, nous paierons pour les outils où les personnes qui vont rendre visible ou trouvable ce que l’on cherche. Les éditeurs, critiques, labels ont encore un rôle à jouer."
Bibliothécaire, journaliste, j'y ajouterais éditeur, libraire... Avec une pensée à tous mes étudiants en métiers du livre (le plus court chemin pour aller loin) auquels je souhaite des vacances bien méritées...


Le Cybook mieux que la Pléiade ?

R0022822a Maintenant qu'ils sont recouverts de leur nouvelles parures, c'est un nouveau lecteur sur le Cybook qui, dans son enthousiasme, se pose la question avec des photos à l'appui. Il donne match nul! Bigre! En n'oubliant pas cependant que la parure ne fait pas tout et que les contenus disponibles pour l'instant sont loin d'égaler ceux de la célèbre collection... N'est pas Penguin ou Gallimard qui veut... Penguin c'est pour bientôt, Gallimard pour quand? "Malgré mon attachement aux beaux livres" dit-il, j'ai envie d'ajouter "aux bons et beaux textes..."


L'Appel pour le Livre

Je vous avais parlé en mai dernier de cette opération bizarre pilotée par deux députés "évadés" pour remettre en cause certaines dispositions de la Loi Lang. "J'ai été traité de député imbécile au cours d'une émission de radio, le pompon de l'hystérie est clairement pour Teresa Cremisi, PDG de Flammarion, qui a jugé mon argument digne d'un "évadé de l'asile de Charenton". Je ne connais cette dame ni d'Eve ni d'Adam, mais j'imagine qu'elle doit être une écologiste exemplaire et une authentique démocrate !" (JeanDionis). Excellent...
Cette opération faisant elle-même suite à l'arrêt de la Cour de Cassation
"Ou comment la vente à perte est interdite mais comment il est permis de perdre de l’argent en vendant" (PartiPris).
Et il semble bien que tout cela ne soit qu'un début... Autant de motifs de s'inquiéter et de relayer massivement l'Appel pour le Livre qui est fait aujourd'hui et déjà entendu et signé par beaucoup de membres de la profession, écrivains, éditeurs, libraires, bibliothécaires...
Rejoignez-les pour défendre le livre partout et sous toutes ses formes, papier, bientôt numérique...

PS: Magie de l'internet et de Google. Si l'on tape "Dionis et Charenton", on trouve 717 occurrences et oh miracle, celle-ci dans un livre "Le Magasin de Librairie" publié par Charpentier en 1858. On y lit avec ravissement: "Le 26 janvier, l'ambassadeur arriva à Charenton, où il fut logé sur le bord de l'eau, dans une assez jolie maison appartenant au sieur Dionis, payeur des rentes". Certainement l'aïeul lointain de notre sieur Jean... Il y a des choses de l'ordre de la métaphysique qui nous dépassent...


Léo Scheer continue encore

Léo L'éditeur Léo Scheer continue d'explorer les possibilités du web pour l'édition. Après ses initiatives du côté d'un blog, d'une chaîne télé pour ses auteurs, de la mise en ligne des manuscrits reçus, il propose maintenant pour le prochain livre de Nathalie Rheims, à paraître au mois d'août, une vidéo promotionnelle et une version audio-livre, lue par l'auteur elle-même, qui sortira en même temps que le livre. En attendant, n'en doutons-pas, des versions numériques téléchargeables, Léo Scheer mérite décidément le titre de premier éditeur 2.0!


O'Reilly lance l'initiative

Sans titre Excellente initiative du coté des Editions O'Reilly qui annoncent une accessiblité muti-formats à leur catalogue, l'ensemble sans DRM, mais avec un système de watermark. J'ai traduis rapidement tellement cela me semblait intéressant, et je ne suis pas le seul à le penser...
"Il est clair que les choses changent dans le marché du livre numérique (bien que des chiffres précis soient difficiles à obtenir). Nous avons décidé d'annoncer officiellement deux nouvelles:

  • Tout d'abord, par le biais de OReilly.com nous proposerons un certain nombre de livres avec un ensemble Ebook de trois formats (eEpub, PDF et Kindle compatible Mobipocket) pour un prix unique. - à commencer au début juillet. Depuis que nous avons commencé à vendre directement des fichiers PDF, il y a quelque temps, nous avons donné à nos clients des mises à jour gratuites du fichier PDF, afin de refléter les changements publiés dans les livres, il en sera de même à l'ensemble Ebook, qui remplacera l'option PDF sur ces titres. Cela signifie également que, bien que les livres numériques ne sont pas encore disponibles, si vous achetez maintenant le PDF, vous recevrez les versions Epub et Mobipocket comme une mise à jour gratuite une fois qu'ils sont disponibles au début du mois de juillet. Ces fichiers (comme tous nos fichiers PDF en vente actuellement) sera libéré sans DRM, mais nous explorons certaines options de tatouages personnalisés (watermarks). Avec ces trois formats, les clients devraient être en mesure de lire les livres sur l'ensemble des logiciels et des dispositifs, y compris Adobe Digital Editions, Kindle, Blackberry et SonyReader (Sony a annoncé en mai que Epub serait disponible dans une prochaine mise à jour logiciel de leur livrel).
  • Deuxièmement, O'Reilly a accepté de vendre des livres numériques en sélectionnant le Kindle d'Amazon. Nous espérons voir ces livres numériques disponibles à la vente par le magasin Kindle dans un proche avenir.

Alors que nous aurions aimé rendre ces Ebooks disponibles plus tôt, nous avons estimé qu'il était important d'abord de contribuer à l'édification de certains des outils nécéssaires, invitant d'autres éditeurs à suivre notre exemple, comme les améliorations à l'open-source (feuilles de style XSL DocBook), qui peut générer maintenant Epub de DocBook XML des fichiers source.

Nous avons l'intention d'offrir autant que possible de notre catalogue en Ebooks (certains titres ont une restriction des droits, d'autres sont si vieux qu'ils présentent des défis pour un format de conversion), mais le programme-pilote de juillet sera limité à quelques dizaines, y compris les titres énumérés ci-dessous... Chacune de celles-ci peuvent être achetées en format PDF tout de suite, avec la pleine ebook-bundle comme une mise à jour gratuite en début d'année.

Nous vous annoncerons la liste complète des titres quand ils sont tous disponibles au début du mois de juillet.

Pourquoi seulement quelques dizaines? En plus de vouloir limiter à un pilote-expérimental avant d'engager des ressources pour d'autres évolutions, non-négligeable, de mise à jour de commerce électronique, une grande partie de notre catalogue repose largement sur les codes informatiques complexes et de tableaux - deux types de contenu qui ne sont pas rendus sur la plupart des lecteurs de livres numériques. Bien sûr, il y a des problèmes à rendre le code des blocs, regardez un peu mieux sur un Kindle...

Notre espoir est que, dans les mois à venir, les livrels s'améliorent suffisamment pour faire que nos ouvrages soient utilisable pour les clients. Et quand il y a incertitude sur les fontes, les clients auront également la possibilité d'utiliser toutes les fonctionnalités PDF.

Que l'avenir des livres (et de l'édition) s'articule autour des livres numériques est certainement discutable; les livres numériques sont seulement un tremplin vers véritablement la lecture numérique en réseau. Jusqu'à ce que cet avenir soit plus sûr, nous sommes très heureux d'être sur la frontière, et nous attendons avec impatience de voir d'autres éditeurs nous suivre."

L'appel est lancé, l'initiative à suivre...


Sony reader: lecture de manuscrits, d'épreuves

100_5140 Lecture de manuscrits, d'épreuves, de service de presse... On mesure tout l'intérêt de ces nouveaux livres électroniques pour lire des textes en gestation, le confort et l'économie de papier qui en résulte. Il faut se représenter les budgets de photocopies au sein des maisons d'éditions... Une gabégie, indispensable, mais une gabégie quand même...
Sur le Sony, je comprends mieux l'adhésion récente de l'éditeur de P.O.L., Paul Otchakovsky-Laurens. Il témoignait dans le numéro spécial du Monde qu'il avait craqué pour un Sonyreader lors d'un voyage aux Etats-Unis. L'appareil a beau avoir une utilité uniquement professionnelle chez lui, puisqu'il ne s'en sert que pour lire les manuscrits des auteurs qu'il publie, Paul Otchakovsky-Laurens est plutôt séduit par la chose: "L'écran est non seulement moins agressif que l'écran rétro-éclairé d'un ordinateur mais il est également moins éblouissant qu'un manuscrit imprimé sur du papier blanc A4. Certes, il n'y a plus de contact physique avec le texte, mais ce que l'on perd en matière, on le gagne en confort de lecture."
Aussi technophile soit-il, Paul Otchakovsky-Laurens n'a pas pour autant engagé sa maison d'édition sur la voie du tout-numérique. Seulement une cinquantaine d'ouvrages de chez P.O.L. (Marie Darrieussecq, Martin Winckler, Camille Laurens…) sont actuellement disponibles en version numérique chez Numilog.
L'occasion aussi de rappeler aussi ses propos pleins de bon sens:
"Personne n'a envie de scier la branche sur laquelle il est assis, explique l'éditeur. En ce qui me concerne, je sais ce que je dois aux libraires puisque ceux-ci représentent pratiquement 100 % de mon chiffre d'affaires en vente de livres et que le livre numérique y est tout à fait marginal. Je ne veux pas être l'apprenti sorcier qui va détruire un système qui me donne satisfaction. D'autant plus que le numérique ne sera jamais dominant. Les deux modèles vont devoir cohabiter dans un futur proche, et le monde du livre va très certainement souffrir. Mais il ne sera pas détrôné. Pas plus que le numérique n'imposera sa suprématie. Ni l'un ni l'autre ne triompheront." (propos recueillis par Frédéric Potet)
Merci à Olivier de m'avoir envoyé le manuscrit du livre qu'il prépare sur l'édition contemporaine. 400 feuillets recto, cela fait presque une ramette de papier, avec l'élastique à fournir en plus... Je passe sur l'extrême facilité du passage sur le livre électronique, 635 pages, 1,9 Mo. En espérant que son futur éditeur en proposera aussi une version électronique...


L'Amour impossible chez Léo Scheer

Barbey Lire Jules Barbey d'Aurevilly... Vous me direz c'est gratuit, l'éditer en papier, à quoi bon... Tous mes respects et ma gratitude à Léo Scheer de remettre le grand Barbey (avec l'Amour impossible, son premier roman méconnu), sur les tables des librairies en ce mois de juin. J'envie celui ou celle qui va le découvrir, cela ne tiendra pas du hasard et d'un moteur de recherche...


Publienet: ça marche

100_5124 100_5125 Un petit clin d'oeil à François Bon dont le projet Publienet, qui propose des inédits d'écrivains contemporains, ne cesse de grandir. Plus de 120 textes sont disponibles maintenant sur plusieurs supports de lecture numérique. Pour moi, l'occasion de découvrir un inédit de Claro dont j'apprécie les traductions depuis de nombreuses années (Pynchon, Gaddis, Vollmann et tant d'autres) et un autre d'Eric Chevillard sur le Sonyreader. Hardi François...

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Minuit se lève sur le numérique

Etoile Une quatrième librairie (la première parisienne), la librairie Le Divan dans le 15ème arrondissement, vient de rejoindre le petit réseau de libraires qui commencent à diffuser une offre numérique de livres. Le mouvement est en marche... Autre bonne surprise, après l'Olivier, le Seuil, Actes Sud, Viviane Hamy, Zulma, Metailié, la Table Ronde, l'Eclat, La Volte, Elina, Michalon, Chronosports, c'est aujourd'hui les Editions de Minuit qui viennent de rejoindre cette offre avec un premier titre "L'Incident" de Christian Gailly. Tout un symbole que cet éditeur, emblématique à la fois pour la qualité de ses textes et de ses livres, vienne maintenant dans l'univers du numérique. Et chez les libraires, bien sûr! L'occasion de rappeler aussi la mémoire de Jérôme Lindon qui, soyons-en sûr, en ces temps présents de chahutements du livre et de réflexions en tout genres, aurait été sur ces fronts-là plus que jamais!
100_5121 100_5122 100_5123 Pour l'instant, le livre est seulement disponible pour une lecture sur son PC avec AdobeDigitalEditions (avec une DRM). Pas moyen de l'exporter sur mon livrel contrairement au livre de Spinoza.
Pas très grave, c'est l'occasion aussi pour moi de réaliser rapidement quelques essais de transfert sur le Sonyreader avec les quelques pages fournies sur le site de l'éditeur. Impéccable, preuve s'il en était besoin que pour les poches et les semi-poches (comme c'est le cas de Minuit), le passage sur les livres électroniques se fait très bien sans attendre, avec son univers typographique reconnaissable entre tous...
Alors, Sony/ Minuit, choc des cultures?


OffbeatGuides: des guides touristiques à la demande

Eh bien ça alors! Le fondateur de Technorati, Dave Sifry, qui avait quitté la société il y a un an, se lance dans les guides touristiques à la demande au travers d'une nouvelle société OffbeatGuides basée à San Francisco (viaTechcrunch). "Imaginez un “LonelyPlanet” ou “Guide du Routard” créé entièrement avec des sources provenant d’Internet et personnalisé selon vos goûts; à télécharger en PDF immédiatement ou à imprimer avec livraison en 4 jours. Les données proviennent de sources ouvertes comme Wikipedia, Flickr ou Google Maps et de sites propriétaires de contenus qui ont un accord avec la société. Il est ainsi possible de créer un guide pour n’importe quel endroit au monde; 30 000 destinations déjà disponibles et des versions plus régionales prévues pour bientôt." Les guides sont payants, une version imprimée coute $25 et le PDF coute $10. Vous jugerez avec ce guide sur Paris, cartes de son itinéraire, météo durant le séjour, photos, des enfants?, végétarien?, la personnalisation peut-être très poussée, on peut l'imaginer. Dave Sifry insiste particulièrement sur le respect des copyrights dans les contenus retenus. Nul doute que les éditeurs vont surveiller de très près cette expérience. Prépareraient-ils déjà quelque chose? Et l'expérience du Guide du Routard testé il y a bientôt un an sur mon Iliad? Des guides personnalisés sur livre électronique et sur papier à la demande...


Livre électronique: lequel choisir ?

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Attention, pas seulement le livre électronique lui-même, à regarder aussi du côté de l'édition du livre en version numérique que l'on achète. Alors, lequel choisir?

Jeff Bezos, le patron d'Amazon, a révélé enfin deux chiffres (via Actualitte), il explique qu'un acheteur sur vingt est plus enclin à acheter une version ebook qu'une version papier, et que ces ventes représentaient 6% des ventes d'ouvrages où les deux formats sont disponibles. Pendant ce temps-là, l'éditeur Simon & Schuster ajoute plus de 5000 titres supplémentaires avec un argument de poids: «se procurer des livres plus anciens ou plus difficiles à trouver» (vous savez, la fameuse LongueTraine).


Manifeste éditeur numérique

Je ne saurais trop vous conseiller la lecture de ce texte de Sarah Lloyd  chez l'éditeur MacMillan sur  Digitalist. La traduction a été mise en ligne du côté de la Feuille. Beaucoup de bénévoles pour cette traduction...  Et puisque la lecture sur papier électronique, c'est plus sympa, en une minute-chrono (plus simple y-a-pas), le texte complet est disponible sur son livre électronique...

Téléchargement MacMillan.rtf

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On se lève tous pour l'ePub

Epub C'est en substance le message qui ressort de la réunion IDPF qui vient de se terminer aux Etats-Unis. Les exhortations à adopter ce format sont venues de partout, en espérant «une explosion dans l'adoption de ce format partout et pour les différents marchés».
Le président Steve Potashy a «prié instamment les acteurs d'adopter le format ePub».
Je reprends l'article: "La dernière manifestation de l'ePub s'articule autour de trois spécifications livres décrivant la manière dont l'ebook doit être encodé ainsi que sa structure XML, puis le regroupement d'informations en un seul contenu destiné à la diffusion. La prochaine étape pour les éditeurs, et celle qui sera la plus bénéfique pour les consommateurs et les bibliothèques tendra vers la démocratisation de l'interopérabilité et la normalisation du contenu de ces livres électroniques. En ce sens, l'ePub présente une flexibilité et une capacité d'adaptation à différents supports et leurs contraintes."
Le sens de l'Histoire en quelque sorte...


Numilog racheté par Hachette

Hachette Les grandes manoeuvres commencent dans le secteur du livre numérique. L'absence remarquée d'Hachette durant le dernier Salon du Livre aura été de courte durée. Il était en effet impensable que le groupe leader de l'édition française reste absent plus longtemps des enjeux à venir. Numilog dans l'escarcelle d'Hachette donc, c'était à prévoir avec déjà l'entrée d'un acteur-clef comme Albin Michel sur le site en début d'année, un premier signal. A lire absolument l'interview de Arnaud Noury, PDG d'Hachette Livre dans le Figaro d'avant-hier (via PapierElectronique): "Il s'agit de préparer l'avenir. Le projet de rachat de 100 % du capital de Numilog ne constitue pas une grosse opération financière. Elle ne se monte qu'à quelques millions d'euros. Mais cette acquisition marque une étape majeure dans notre stratégie numérique. Avec Numilog, notre groupe va se doter d'une infrastructure permettant de distribuer des livres édités par le groupe, ainsi que par des éditeurs extérieurs, en formats numériques en permettant à chacun de conserver le contrôle de ses contenus. La société a vocation à offrir ses services à tous les éditeurs du marché à l'image du système de distribution des livres sous forme papier existant de longue date au sein de Hachette Livre."
D'autres motifs de se réjouir pour le marché? (c'est nous!): "Au total, le livre numérisé sera vendu 10% à 20% moins cher que le livre papier. En dessous de ce prix, le système ne serait rentable qu'avec des volumes de ventes importants. Or, il n'est pas sûr que ce segment soit un marché de masse." Une bonne façon de contrôler ce marché et les prix avec le rachat de Numilog. En gardant en tête que sur le marché anglo-saxon, c'est bien Amazon qui a dicté ses propres régles avec des remises bien plus importantes!
La marque blanche pour les libraires aussi: "Nous allons mettre à disposition des libraires notre plate-forme en «marque blanche», c'est-à-dire qu'ils pourront l'habiller aux couleurs de leur marque. C'est une manière pour eux de fidéliser leurs clients. Hachette Livre n'a pas pour vocation de vendre directement aux lecteurs." A marquer d'une pierre blanche justement cette dernière réflexion...
Numilog/Hachette, Cyberlibris/Fnac, Mobipocket/Amazon, la suite bientôt...


Lire 2666

100_4832_2 J'ai terminé hier la lecture de 2666, le roman posthume de Roberto Bolaño paru chez Christian Bourgois, livre-continent comme on en découvre très peu, qui le classe maintenant dans la lignée des plus grands, je pense à Borgès bien sûr, Powys, Selby, Gaddis, Pynchon, Vollmann pour ne citer que quelques-uns. D'autres du côté de chez FricFracClub en parlent bien mieux que moi. L'occasion de penser à Christian Bourgois, Alenlauzanfalcon_3 disparu en fin d'année dont nous, français, devons tant de découvertes de lectures étrangères. Sur le dernier Salon du Livre, sa présence tangible qui planait au dessus de ses livres. Moment extrêmement troublant. Pas de portrait affiché, juste une petite plaquette presque anonyme sur une étagère dont la couverture est comparable à ses premiers livres reconnaissables entre tous, à la typographie épurée. Son dernier discours à l'occasion du prix Merito Editorial qu'il avait reçu un mois avant sa disparition, au Mexique, justement, cadre de ce 2666 inoubliable... Merci Monsieur Bourgois pour ce nouveau livre si important.

Illustration: Alen Lauzan Falcon


Un kiosque numérique chez Orange

Orangereadgo Vous l'aurez sans doute déjà lu chez Virginie ou Lorenzo, Orange lance une expérimentation "Read and Go" (un angliscisme de plus) en partenariat avec cinq grands titres de la presse française (Le Monde, le Parisien, les Échos, l’Équipe et Télérama) ainsi qu'une bibliothèque numérique associée, Feedbooks, Médiatoon (Dargaud, Dupuis, Lombard et Kana) et les éditions Mango. Frileux les éditeurs-majors, c'est le moins que l'on puisse dire... Tout cela sur quel livre électronique? L'Iliad bien sûr. Aucune mention de la marque, c'est bien pourtant la société 4D Concept (qui diffuse l'Iliad en France) qui s'associe au projet. Accès non plus sur le serveur d'Irex avec le Wifi mais avec une carte 3G fournie par Orange. Alors, Orange, une alternative aux NMPP? Inscrit sur le programme, je vous invite à faire de même rapidos... A la vidéo très marketée, je préfère celle-ci qui nous donne une première idée de la navigation. Je vous en supplie, messieurs, oubliez le zoom PDF! Comme il est bien dit, il faut qu'il soit avancé! Un petit tour du côté de l'équipe des Echos qui sait de quoi il retourne. A suivre, donc...


Librairies numériques, Spinoza sans DRM

Logoventdouest Une deuxième librairie qui entre dans le bal du numérique. Après la librairie l'Alinéa à Martigues dont je vous avez parlé, c'est maintenant la librairie Vent d'Ouest à Nantes qui propose des livres numériques en téléchargement sur son propre espace. Les mêmes pour l'instant, des titres test des Editions Actes Sud, Seuil, l'Olivier, La Table Ronde, Viviane Hamy, Zulma... Intéressante aussi, l'initiative des Editions de l'Eclat à qui l'on devait déjà leur position militante pour des libers ouverts sur GoogleBookSearch. Michel Valensi, son directeur, en avance sur l'histoire, toujours... Et maintenant de s'affranchir de ces fichues DRM, vous savez ces petits verrous qui sont sensés nous protéger "de nous-mêmes" pour les ayants-droits mais qui finissent bien vite par devenir insupportables (voir les plaies d'Irène). L'édition de livres sera t'elle en mesure d'imposer ce que l'édition musicale n'a jamais réussie à faire, ce que les consommateurs ne veulent pas?
Spinoza Donc, notre ami Michel Valensi de proposer via nos libraires en question, l'Ethique de Spinoza dans une version numérique à 50% de la version papier. Un format  Adobe-PDF sans aucune DRM, libre comme l'air mais avec une watermark, une version numérotée avec un filigrane très léger sur l'ensemble des pages mais absolument illisible à la lecture. J'ai récupéré le numéro 1183, vous verrez l'agrandissement. Un petit recadrage rapide 100_4823 100_4825 avec la suppression des marges pour mon Iliad, lecture impeccable... Ce livre, je serais toujours en mesure de le relire sur n'importe quelle "machine", d'en récupérer des extraits, de le prêter autour de moi, à des amis, à mes enfants dans quelques années... Cette exergue en tête du livre: "Ce fichier porte un numéro de téléchargement attribué à son acquéreur au moment du téléchargement payant. Ce livre n'est pas doté de système DRM (Digital Rights Management), qui en empêche la duplication et la diffusion. Toutefois son acquéreur ne peut, sous peine de poursuites, en faire un usage commercial. Il peut le prêter à des amis - comme on prête un livre. En dupliquant ou en diffusant, il met l'édition indépendante en péril." Pouvoir acheter à un prix juste et en toute confiance dans la pérennité des livres que l'on a acquis, important non? Avec en récompense, la recherche de la béatitude en la compagnie de Spinoza...


Toujours quelques coquilles

Coquilles_saint_jacques Repéré ce témoignage sur un forum sur le Cybook:
"Bonjour, J’utilise le Cybook Gen3, et j'ai acheté plusieurs DRM dont "l’Elégance du Hérisson», je trouve qui il y a beaucoup de coquilles, cela est pénible pour la lecture, vu le prix du livre 19€!"...

PS: Réaction de ce même lecteur ce matin...

"Je viens de télécharger la nouvelle version, et les coquilles ont été corrigées! Bravo à Mobipocket."

Mea culpa et donc bravo à Mobipocket et à Numilog pour leur réactivité!


Les livres électroniques dans les maisons d'éditions

Allia_pile_de_manuscrits Je vous avais déjà parlé de l'expérimentation chez Simon et Shuster fin décembre. C'est maintenant RandomHouse (via BrunoRives) qui "investit massivement dans l'encre électronique, en équipant de plusieurs centaines de Sony Reader ses équipes. L'application principale est la relecture de manuscrits et de nombreux documents numériques. D'après Stuart Applebaum, représentant de la firme, l'objectif visé est, comme chez Simon et Shuster, d'éliminer la forme papier, génératrice de frais et de lourdeurs dans le circuit de préparation des ouvrages." Des économies sonnantes et trébuchantes pour tout de suite...


Les PDF, c'est vendable tout de suite

Home_tarsier C'est la première fois à ma connaissance qu'un éditeur français publie ses chiffres de ventes de livres numériques (via La Feuille).
L'article s'appelle de manière provocatrice "Les PDF, ça se vend!". Ce sont les Editions O'Reilly, spécialisée en livres d'informatique, qui font un bilan d'une année de ventes au travers d'un nouveau blog Immatériel animé par son responsable Julien Boulnois.
Je reprend la conclusion particulièrement intéressante:
"Si plus de 60% de nos clients ont choisi le livre électronique de préférence au papier, c’est qu’il existe bel et bien un public pour les formats numériques payants. Plusieurs facteurs ont sans doute encouragé ce choix:

  • Prix de vente plus faible (entre 75% et 80% du prix papier)
  • Disponibilité immédiate du produit
  • Possibilité de copier/coller le contenu, ce qui est particulièrement apprécié dans notre secteur
  • Fichiers sans DRM, c’est-à-dire sans limitation d’utilisation de l’ouvrage une fois acquis.

Il n’en reste pas moins que la disponibilité de contenu gratuit sur l’Internet n’a pas découragé nos lecteurs d’investir dans du contenu numérique payant. Mieux, il semble que ce format ait attiré de nouveaux clients, au lieu de détourner les clients habituels du papier".

Quand on sait la chute des ventes de livres universitaires en librairies...



Pour lire Dostoïevski

    Le débat s'est poursuivi pendant trois jours du côté de chez Virginie autour du thème ''Apprenons à éditer nos textes numériques". Hubert y est revenu aussi. Difficultés d'appréhender les formats, les typographies, les mises en pages, les différents livrels disponibles... Le chemin reste long à parcourir pour intégrer l'ensemble des contraintes et plaire au lecteur!
    Pour illustrer la chose. Vous voulez vous lancer dans la lecture de "Crime et Châtiment" de Dostoïevski sur votre nouveau livre électronique. Entre ces différentes versions disponibles au hasard, toutes gratuites, laquelle vous préféreriez? Laquelle vous chiperiez dans une bibliothèque... En ce qui me concerne sur l'Iliad, mon choix est fait, et vous?
PS: attention entre 656 et 1531 pages selon les versions, à prendre en compte aussi, non?


Excellent papier dans l'Express

    Un article intéressant de Guillaume Grallet dans l'Express (via Bruno Rives) qui fait bien le tour de la question: la technologie, l'offre actuelle, les disparités dans les prix, etc.
Minitel    Ce propos relevé: «Pour l'instant, nous en sommes encore au stade du Minitel par rapport à l'ordinateur: des objets coûteux, en noir et blanc, et sans véritable ergonomie. Mais d'ici à cinq ans, tout au plus, nous devrions disposer d'appareils aptes à séduire les jeunes générations» diagnostique Stéphanie Van Duin, directrice stratégie et développement du groupe Hachette (Grasset, Fayard, Lattès...).
A titre personnel, je ne considère vraiment pas mon Iliad comme un Minitel (j'en ai eu un à l'époque, Irexproductjpg600_2 d'ailleurs rappelez-vous, c'était gratuit), ce n'est pas non plus un Kindle; je ne me sens pas non plus "ancienne génération", je pense que les plus jeunes vont s'y intéresser bien plus vite que cela. Plus loin, Guillaume parle des enjeux chez les éditeurs: "On ne peut pas dire que l'émergence de l'e-book déchaîne l'enthousiasme à Saint-Germain-des-Prés. Il est vrai que trois piliers immémoriaux de l'économie des lettres risquent, avec son essor, de disparaître: la fabrication du livre, sa distribution vers les librairies et la problématique gestion des invendus. «La dématérialisation du livre pourrait être une catastrophe pour quelques maisons prestigieuses», confie même un observateur. Et cela en raison d'une spécificité bien française: nombre de gros éditeurs, comme Hachette, Gallimard ou Flammarion, contrôlent en effet également les circuits de distribution du livre. Du coup, ces maisons pourraient perdre sur les deux tableaux: non seulement le dernier Modiano rapportera moins de royalties à Gallimard (puisque la version numérique est vendue moins cher que la version papier), mais, en outre, l'éditeur ne percevra plus sa commission sur l'acheminement du livre vers les libraires."
    En recoupant (traduisant) les deux citations, on en déduit donc que les éditeurs se donnent cinq ans pour finir de rentabiliser leurs outils de distribution et préparer des portails numériques! après...
On apprend aussi qu'Amazon proposerait déjà 35% de droits d'auteur à ceux qui franchiraient le pas en s'affranchissant de leurs propres éditeurs - contre environ 12% sur un livre traditionnel...
    Amazon se réserve ni plus ni moins que la différence, 65%, une paille! Quand on pense que les libraires luttent depuis quarante ans pour obtenir une base de 40% sans succès auprès des éditeurs! Décidément, ces libraires, ces nantis de la chaîne du livre, comme disait certains...

PS
: pour l'objet couteux, les "jeunes générations" n'hésiteront pas à sauter le pas Outre-Atlantique avec des prix intéressants (merci à la faiblesse du dollar), notamment l'liad à 485 euros port compris (via Marc-André). Revendeur officiel à préférer aux revendeurs e-bay (voir blog Irex).


Les libraires seront numériques

Mob101_1189494510    Quelle lumineuse interview que celle parue ce week-end dans le journal suisse Le Temps. Le directeur général de Payot Librairie, Pascal Wandenberghe, donne son sentiment sur le développement de la lecture numérique et des nouveaux livrels avec un crédo, allons-y!
    "Il ne faut pas rater un train qui démarre! Même si l'offre n'est pas encore très développée dans le monde francophone, nous étudions ce marché de près. Nous nous préparons à commercialiser l'ebook dans nos librairies. Et sur notre site internet, nous vendrons des livres à télécharger. A l'avenir, nous pourrions même installer des bornes de téléchargement dans nos librairies. Mais nous y allons à notre rythme. Pour ce qui est du support, nous hésitons encore entre le ebook de Sony et celui de Philips, l'iLiad, qui est un peu plus cher, mais qui a une grande capacité de mémoire et une bonne ergonomie."

    A la sempiternelle question: "Certains vous diront que vous contribuez à la mort du livre, votre gagne-pain!" Pascal de rebondir avec intelligence: "L'ebook ne tuera rien du tout, pas plus que le livre de poche n'a été le fossoyeur de la création littéraire dans les années 1950. Ce ne sera ni une révolution, ni un flop. Le livre papier restera, il est lié affectivement aux œuvres littéraires. Mais il y a des nombreux écrits à caractère documentaire, pratique ou encyclopédique qui n'ont pas forcément ce rapport affectif au papier. Les canaux de commercialisation se diversifient, et c'est tant mieux: cela prouve que nous sommes dans un secteur économique qui peut aussi bouger."
    Et de pointer sur le véritable danger qui se prépare actuellement: "Le vrai risque réside à mes yeux dans la volonté de certains acteurs de vouloir créer des formats propriétaires et négocier des exclusivités avec les éditeurs, ce qui semble être l'option d'Amazon aux Etats-Unis. Dans cette situation, le choix pour le client de s'approvisionner où bon lui semble serait annihilé, ce qui à mon avis est contraire aux règles du commerce et à l'exercice de la liberté individuelle."
    Qui dira encore que les libraires subissent l'internet et le marché du numérique sans rien faire...
    Combattons les clichés, vivent les libraires numériques!


Open access pour l'éducation, on y arrive doucement....

Une décision qui risque bien de constituer un tournant historique et que relaie aujourd'hui Olivier Ertzcheid sur le site Affordance.

Celle qui doit être prise cette semaine par les illustres professeurs de l'Université d'Harvard. Rien moins que de rendre accessible LA TOTALITE des publications via le Web. Rien que cela... Le New-York Times donne un compte-rendu de ce qui en train de se décider en ce moment (j'ai traduit rapidement): "Publier ou périr est depuis longtemps l'obligation de chaque aspirant professeur d'université. Mais la faculté de Harvard se prononcera ce mardi sur la question de la publication - sur le Web, du moins - gratuitement. Les membres du corps professoral sont invités à voter sur une mesure qui permettrait de distribuer leurs Harvard's "bourse" en ligne, au lieu de signer des accords exclusifs avec des revues savantes qui ont souvent des minuscules lectorats et les coûts élevés d'abonnement.
    Bien que le résultat du vote de mardi ne s'appliquerait pour l'instant qu'aux facultés des arts et des sciences, l'impact, étant donné le prestige de l'université, pourrait être important pour le développement de l'Open Access, qui vise à mettre la recherche scientifique et universitaire à la disposition d'autant de personnes que possible, sans frais.
    "Au lieu d'un système fermé, couteux et réservé à des privilégiés, il aidera ouvrir le monde de l'apprentissage pour tous ceux qui veulent apprendre», a déclaré Robert Darnton, directeur de la bibliothèque universitaire. «Ce sera un premier pas vers la libération de l'étau des éditeurs commerciaux en les rendant disponibles gratuitement sur notre propre fonds de l'université».
    Selon la proposition de Harvard il suffirait de déposer des documents dans un accès ouvert référentiel géré par la bibliothèque qui se chargera de les rendre instantanément disponibles sur Internet. Les auteurs conserveraient leurs droits d'auteur et pourrait les publier là où ils le voudront - y compris à un prix élevé s'ils le désirent.
    Ce qui distingue ce plan de la pratique actuelle, a déclaré Stuart Shieber, un professeur d'informatique qui parraine le mouvement du corps professoral, est que cela créerait un "opt-out": un article d'autorité serait inclus, sauf si l'auteur a expressément demandé qu'il ne le soit pas. M. Shieber a été le président d'un comité créé par Harvard pour enquêter sur la publication scolaire, cette proposition est née d'une des recommandations, a-t-il dit.
    L'industrie de l'édition, ainsi que certains groupes universitaires, se sont opposés à certaines formes de libre accès, en soutenant que la distribution gratuite d'articles savants, allait à terme, ronger les revues et leur modèle d'entreprise actuel. Une telle évolution pourrait à son tour nuire à la qualité de la recherche, estiment-ils, en permettant à des articles qui ne sont pas passés par le biais d'un processus rigoureux d'examen par les pairs à être diffusées sur l'Internet aussi facilement qu'un clip de Britney Spears. Elle permettrait également de couper les subventions que certains journaux obtiennent pour fournir une formation scolaire et professionnelle des réunions, du moins ce qu'ils disent.
    J. Lorand Matory, professeur d'anthropologie et d'Afrique et d'études afro-américaines à Harvard, a déclaré qu'il comprenait le but de faire baisser les prix parfois exorbitants des périodiques scientifiques, mais s'inquiète de ce que la suite serait d'éliminer toute une série de revues moins populaires, qui sont subventionnés par les plus revues plus rentables.

...
    Le professeur Shieber a également émis des doutes sur le fait que la distribution gratuite nuirait à l'industrie des revues: «Nous ne savons pas si cela peut se produire", a-t-il dit. "Il y a peu de preuves à l'appui. Presque tous les articles savants sur la physique ont été disponibles gratuitement sur l'Internet depuis plus d'une décennie, a-t-il ajouté, et les revues, et la physique de continuer à prospérer!
    "Pour autant que je sache, tout le monde avec qui j'ai parlé soutient le principe sous-jascent. Mais il y a une différence entre un principe sous-jascent et la proposition spécifique. "

Résultat du vote très vite... Voilà qui risque d'écorner les marchés juteux chez certains groupes qui ont tendance pour l'instant à sérieusement saler la note dans l'accès aux savoirs. Une bonne façon pour les institutions de reprendre la main, non?