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20 notes en novembre 2007

Le Kindle: fuggly et houston

Dsc00968 Beaucoup de commentaires s'accumulent depuis quelques jours sur le Kindle d'Amazon. On avait déjà fuggly, traduction: foutrement moche... Cela revient toujours beaucoup dans les commentaires. Si vous avez un peu de temps ce week-end, je vous dresse une petite synthèse. D'abord les deux gaulois sur place, vous aviez déjà eu l'avis de Francis Pisani (photo), c'est maintenant Jean-Michel Billaut qui trouve le Kindle "houston"? (je le cite: "cela veut dire pour moi qu'il y a des machins (boutons, claviers, trucs ..) un peu partout sur le matos... ce qui me fait penserà la grande salle de commande à Houston trés encombrée par des écrans, trucs, etc.", on pourrait traduire Kourou!). J'ai lu souvent la remarque que l'on savait pas trop où mettre les mains sur le bidule sans changer malencontreusement de page! Une série de témoignages intéressants sur Teleread qui tournent globalement autour des mêmes remarques: "Some pros: E-ink, full text searches, easy controls, convenient shopping, newspapers delivered automatically via wireless. Some cons: Design flaws and inconsistent interface and sluggishness, insufficient screen contrast, and “nerve-wracking” terms of service."
Une série de vidéos très intéressantes d'un dénommé Gottabemobile, un peu long mais l'ensemble vaut le détour pour bien se rendre compte. Voilà, à vous de vous faire votre propre opinion; allez, pour faire bonne mesure, je vous donne aussi l'avis de l'incontournable Walt Mossberg du Wall Street Journal (Est-ce que le Kindle va mettre le feu?)


L'OLPC, le livre électronique ultime ?

738pxlaptopebook Vous connaissez sans doute l'OLPC (One Laptop Per Chid), ce formidable projet de développement de PC portable éducatif à 100$ pour les pays en voie de développement (le site officiel ici, wikipedia et une excellente vidéo de présentation déja ancienne sur Clubic). Est-ce que cela ne serait pas le lecteur qui pourrait lancer la lecture électronique auprès des plus jeunes? C'est la question que se pose Hilaire Fernandes sur le site d'éducation Ofset.org. Je le cite: "Pour évaluer l'intérêt d'une utilisation en configuration livre électronique, plusieurs critères sont à prendre en compte. C'est sans aucun doute un des points forts, l'écran dispose de deux modes: un mode couleur retro-éclairé et un mode noir et blanc lorsque l'écran n'est plus rétro-éclairé ou bien lorsqu'il est utilisé en plein soleil. En noir et blanc la résolution passe à 200dpi, autant dire un gain Illustrationdetailnb_s_2 très important pour le confort de lecture: les caractères sont parfaitement lissés, les contours sont nets, la fatigue visuelle est réduite d'autant. Le prix en nombre de l'OLPC est annoncé autour de 180$, soit 120/130€. Pour ce prix là, en plus d'un intéressant lecteur de livres électroniques, l'enfant dispose d'un véritable ordinateur pensé et conçu pour lui."
Et cet intéressant calcul pour finir: "Si on faisait un calcul... Quel serait le coût de revient d'un tel portable pour un enfant à partir du CE1? Sachant qu'une telle machine est faite pour durée au moins 4 ans, à un prix disons de 130€, le coût de revient mensuel serait d'environ 2.71€/mois ou d'environ 9 cents par jour. Soit 3 cafés... par mois."
Deux points faibles quand même, la légèreté très relative de l'objet (l'OLPC pèse environ 1.5kg alors que le Kindle d'Amazon pèse 280g), je vois mal nos chers bambins lire à bout de bras pendant très longtemps et l'autonomie bien sûr, les piles recharchargeables et même le pédalier avec la dynamo, on est très loin des 8000 pages tournées du Cybook dernière génération! Bref, un certain retour aux premiers livres électroniques lourdingues, gourmands (comparaison ici) sauf le prix bien sûr. Bien joli tout cela, mais si l'Education Nationale commandait des milliers de Cybooks pour les écoles, un livre électronique ouvert et multi-formats, avec des contenus -Gallica et des éditeurs scolaires- adaptés ? Cela donnerait quoi du côté des prix de revient? Combien de tablettes chocolatées par mois? J'espère que l'on planche sur ces sujets du côté du Ministère de l'Education...


Le New York Times sur l'Iliad

Nous découvrirons sans doute bientôt les différents journaux électroniques sur le Kindle; on parle beaucoup des livres, beaucoup moins de la presse qui est loin d'être en reste: top U.S. newspapers including The New York Times, Wall Street Journal, and Washington Post; top magazines including TIME, Atlantic Monthly, and Forbes—all auto-delivered wirelessly,top international newspapers from France, Germany, and Ireland; Le Monde, Frankfurter Allgemeine, and The Irish Times. La NMPP-Amazon, c'est déjà lancé, c'est clair. Reparlons du livre électronique Iliad. Ma petite vidéo des Echos fait gentiment son petit bonhomme de chemin (plus de 2300 lectures, j'en reviens pas). J'espère que les souscriptions sont au rendez-vous et que Philippe Jannet pourra présenter à son tout nouveau patron un bilan positif!  Je vous propose aujourd'hui cette vidéo de présentation du New York Times (via HFICompany) sur l'Iliad. Les choix graphiques ont été différents des Echos. On retrouve une première page qui se rapproche plus de la une du journal papier avec des photos et le collonnage des articles (identique au modèle YantaiDaily que j'avais découvert il y a tout juste un an). Cela passe relativement bien dans le format assez large de l'Iliad mais j'ai des doutes sur des écrans plus petits comme le Kindle ou le Sonyreader. Je vois aussi beaucoup de publicités (oups!), on surveillera aussi beaucoup cela en rapport aux prix des abonnements relativement élevés. Je sais pas ce que ça vous fait mais moi, de voir le New York Times sur le papier électronique, ça me fait chaud au coeur dans le modèle Epic2015 que vous connaissez certainement. Alors, les canards, pas morts? Et comme l'on sait depuis hier que la lecture sur livre élctronique au delà d'une demi-heure est, sans commune mesure, écologiquement préférable au modèle web, alors à consommer sans modération comme on dit.

PS: je viens de voir à l'instant que Libération, après sa formule Mobile propose une offre Expresso sur l'Iphone (via Lorenzo); voilà pour bientôt NMPP-Apple, la bagarre va être rude...


Le e-paper, la feuille écologique ?

Ecologie Repéré hier sur GinjFo (de la plume de Frédéric Lohier) un excellent point sur ce sujet qui émane d'une étude publiée par la très sérieuse Swedish  Royal Institute of technology, qui a étudié le cycle de vie des trois manières  possibles de lire un journal: la version papier, la consultation de documents en ligne à l’aide  d’un ordinateur (version web ou pdf du quotidien) et enfin, la lecture de documents via le papier électronique (sur un appareil type Irex ou SonyReader). Bref, la première fois que je vois quelque chose qui sort des clichés et des poncifs qui nous vendent le papier électronique, "qui va nous empêcher de détruire tous ces arbres... blablabla..."
L'étude complète est ici (j'ai eu du mal à la trouver et je suis pas le seul, ...). Les données chiffrées ici sont sans appel, le papier électronique est devant haut la main. Je n'ai pas eu le temps de tout lire, mais je peux reprendre la conclusion de Frédéric: "Pour la version papier, la majeure partie de l’impact sur l’environnement intervient en amont de la lecture (production du papier, impression, distribution). Pour la version en ligne, l’impact environnemental se résume à la consommation d’énergie de l’ordinateur nécessaire pour lire cette version. Enfin pour la version sur papier électronique, l’impact environnemental correspond à l’énergie consommée pour la production de l’appareil en lui-même. En effet, dans son usage, le papier électronique ne consomme que très peu d’énergie. Il ne nécessite pas de rétro éclairage comme pour les écrans LCD et seuls les changements de pages consomment une quantité très limitée d’énergie. Fait surprenant: l’étude indique que la lecture d’un document électronique sur un ordinateur, s’il est consulté pendant plus de 30 minutes, aurait un impact sur l’environnement supérieur à la version papier! (et toc pour la lecture en ligne des magazines et autres canards sur le web). Néanmoins, les chercheurs concluent que plus de recherches sont nécessaires, mais précisent que limiter la consommation d’énergie et se doter d’une bonne gestion des déchets électroniques est la meilleure solution pour assurer l’avenir écologique du papier électronique."
Bref, des bons livres électroniques, cohérents, universels, qui ne se jettent pas tous les quatre matins au gré des projets e-paper et qui ne viennent pas encore remplir nos poubelles électroniques.


Kindle: alors, ce "Minitel écrasé" ?

Après les premières impressions de Francis Pisani (j'ai souligné ce qui me parait important):

"Très agréable au lit. J’ai fait l’essai avec Tree of Smoke un roman récent sur les années soixante, guerre du Vietnam etc. que j’hésite à acheter. Cool de pouvoir se faire une idée tranquillement. Le Kindle se lit au pieu avec autant de lumière qu’un livre normal, mais pas moins. Lire sans avoir à tourner les pages est un sport délicieux. Le passage de l’une à l’autre se fait par une sorte d’écran noir souvent critiqué mais qui passe très vite (beaucoup plus vite que quand on tourne la page d’un livre en papier).

Superbe au soleil. Il faisait beau sur San Francisco aujourd’hui, j’ai donc pu l’essayer en pleine lumière à midi. Aucun problème. A côté, l’écran de mon mobile était totalement gris.

Parcourir le San Jose Mercury News s’est révélé plus agréable que prévu. J’ai trouvé assez facilement cinq ou six articles qui m’intéressaient et j’ai feuilleté tous les titres. Je maintiens quand même que la navigation est un problème. La plus grosse limite reste le prix demandé pour lire un quotidien (15 dollars par mois) qui est téléchargé automatiquement le matin mais n’est pas mis à jour par la suite, et que je peux trouver gratuitement sur le web.

Deux réserves sur l’objet lui-même: il est difficile de le tenir sans appuyer involontairement sur les touches de navigation (page suivante ou précédente). On s’y fait mais il manque une ou deux zones neutres pour bien le saisir. Malgré ces touches qui se trouvent des deux côtés, l’appareil a été conçu pour les droitiers: la roulette de navigation est à droite et le “volume” est plus épais (donc plus facile à saisir) du côté gauche.

Ma conclusion du jour: une des bonnes idées d’Amazon, c’est que l’objet ne ressemble pas du tout à un ordinateur. C’est simple et on apprend à le manier très vite."

Je vois beaucoup de points communs avec l'Iliad sur l'appréhension générale de la lecture hormis toutes les réserves sur l'ergonomie d'utilisation avec le placement des touches. Benjamin Higginbotham, dans la vidéo jointe (via Teleread) y revient lui-aussi avec une analyse très pertinente avec des comparaisons avec le Sony reader et l'Iliad. J'ai buté sur le terme "fuggly" (si vous pouvez m'éclairer...) mais vu sa tête, ça a pas l'air d'être un compliment... Alors fuggly ou pas fuggly, le Kindle?

 

 


Encres de Loire, article (suite et fin)

C’est au cœur de cette réflexion sur ces nouveaux usages qu’est né le projet Abicia à la fin de l’année dernière. Au départ, il s’agissait à travers la rédaction d’une thèse de fin d’études à l’Ecole des Mines de Nantes (mastère spécialisé entrepreneuriat et technologies de l’information entrepris fin 2005) d’explorer le champ des nouvelles possibilités sur internet en matière d’édition et de contenus. La volonté aussi de mener à bien un projet d’installation sur la région nantaise, qui puisse s’insérer au cœur des évolutions de l’édition et du web. Mon expérience dans l’édition et une formation complémentaire dans l’internet indispensable pour affuter mes compétences et mon expertise. Après de nombreuses années de travail sur Paris, je souhaitais personnellement m’installer dans un autre cadre de vie, une façon de mûrir de cette façon là aussi, c’est aussi une grande force de l’internet de ne pas être obligé de mener un tel projet depuis quelques arrondissements dans Paris… Au travers de l’Ecole des Mines de Nantes, j’ai pu rencontrer les compétences nécessaires pour développer un projet de création d’entreprise, trouver les bonnes personnes et les bons réseaux. Pour revenir rapidement à l’édition et internet, je dirais que le monde du livre, comme celui de la presse d’ailleurs, a longtemps eu une certaine défiance vis-à-vis de l’internet. Le spectre de la musique en ligne hante, je pense, les esprits; depuis de nombreuses années certains prédicateurs font peser de sombres menaces en assurant que le processus est en route. Mais c’est vrai aussi que depuis deux ans environ, avec l’extension de l’internet dans notre société, de nouveaux champs d’exploration se développent sur internet autour des livres, des initiatives de librairies, d’éditeurs, de sites d’incitation à la lecture, aux échanges de critiques. Parallèlement, et comme beaucoup d’observateurs, je considère que la librairie en ligne, je veux dire la librairie sur internet qui puisse proposer au domicile de l’internaute les livres physiques que ce soit en neuf ou en occasion, et cela au meilleur prix, est un domaine qui a été définitivement gagné par Amazon. Même si d’autres librairies existent, Amazon a eu l’intelligence de rallier à travers son Marketplace un grand nombre de librairies d’occasion qui écoulent des livres épuisés mais aussi des services de presse qui repassent aisément dans le circuit via internet. Quand vous interrogez des lecteurs familiers du Quartier Latin, ils vous diront tous qu’ils vont régulièrement chez Gibert, parce que chez Gibert, on trouve à la fois des livres neufs et des livres d’occasion. Ce que Gibert a fait dans le Quartier Latin, Amazon l’a fait à l’échelle d’internet. Récemment un libraire de livres d’occasion me confiait qu’il réalisait près de 40% de son chiffre d’affaires sur internet, remettant sérieusement en question sa présence dans un local de centre ville qui lui coûte bien cher. Si Amazon a gagné la bataille du livre physique, un éditeur ne pouvant refuser de vendre à Amazon qui est un libraire comme un autre, il n’est pas dit qu’Amazon gagne la bataille du livre numérique, car la balle est d’abord dans le camp des éditeurs et de leurs choix par rapport à l’ensemble de leurs partenaires. En observant attentivement Amazon, je me suis rendu compte que ce sur quoi, ils butaient malgré leurs efforts depuis quelques années, c’était sur le programme «au cœur des livres», c'est-à-dire la mise en ligne des premières pages des livres avec l’accord des éditeurs. Google, conjointement, a la même politique, en proposant des espaces pour les éditeurs, entre des modèles quelques pages et des modèles à l’intégralité des pages, choisis par certains. A coté de ces deux alternatives américaines, rien du tout. Entre des ebooks au prix élevés et des ebooks «gratuits», je me suis demandé si il n’existait pas un espace qui permettrait à la fois aux éditeurs de bouger sur la question et aux internautes de pouvoir accéder à des débuts de livres autrement que les cinq pages réglementaires proposés sur les sites des éditeurs.

C’est en menant conjointement mes investigations sur le web et ma pratique du livrel que le projet de construire un site qui propose des débuts de livres a mûri. Tout d’abord, pourquoi ne pas aller au-delà de quelques pages, en proposant quelques chapitres, une trentaine de pages pour rentrer un peu plus dans la lecture de tel ou tel livre. C’est très frustrant de ne découvrir que cinq pages d’un livre, même pas le premier chapitre! Des nouveautés très médiatiques bien sûr, mais aussi des livres de fonds qui «dorment» sur les catalogues d’éditeurs. Abicia, c’est d’abord le site que j’aurais souhaité trouver pour commencer avec ce nouveau support qui allie à la fois découverte de nouveaux livres et un prix modique d’accès. Les nombreux échanges avec des professionnels du secteur m’ont convaincu qu’il y avait un espace, notamment les libraires dont je me suis rapproché très tôt dans le projet, au travers du Syndicat des Libraires de France. Au proposant des débuts de livres, nous nous devions évidemment d’orienter les lecteurs vers un livre complet. Nous ne souhaitions pas pointer une nouvelle fois vers telle ou telle librairie en ligne mais proposer une alternative près de chez soi. Le Syndicat nous a ouvert son réseau auprès de plus 600 librairies en France, nous mettons en ligne les coordonnées et des liens sur une carte de France, phénomène qui s’est développé sur internet avec des liens pour des services près de chez soi. Nous allons bien évidemment étendre notre partenariat à d’autres réseaux. Pour démarrer avec une offre de livres, il était indispensable de proposer des titres incontournables, que l’on puisse trouver dans toute bonne libraire, je veux dire une sélection de livres classiques. Même si ces livres ne représentaient une grande attractivité, il était nécessaire de commencer avec cela. Après une petite analyse de ce que l’on trouvait dans le domaine du gratuit sur internet, nous nous sommes vite rendu à l’évidence que l’on ne pouvait se fier à rien du tout, qu’à nous même en l’espèce, sur la qualité de ce que nous mettrions en ligne. Accueillant des éditeurs sur le portail, nous nous devions une certaine exigence sur la qualité des fonds y compris sur ceux libres de droits, cela va de soi. C’est pourquoi, nous avons entrepris la numérisation professionnelle d’une sélection de plus de 500 titres libres de droits en collaboration avec une entreprise spécialisée. Nous nous sommes rapprochés d’éditeurs qui ont été intéressés par le projet. Au fur et à mesure des partenariats que nous passerons, nous commencerons les mises en ligne dans le courant du mois de septembre. Nous avons aussi choisi une voie différente que les traditionnelles vignettes de couvertures de livres pour accéder aux livres. Nous orientant vers le domaine de la littérature générale, nous avons pensé que le portrait d’écrivain était un accès intéressant, plus intéressant qu’une petite vignette illisible, la couverture d’un livre étant essentielle à l’objet physique mais assez accessoire sur le web. C’est aussi un élément complètement absent des sites en ligne traditionnels mais bien présents sur les sites d’éditeurs qui communiquent sur les auteurs en renforçant une proximité avec le lecteur (avec des éléments connexes, blogs, vidéos, conférences), bref renforcer cette proximité de l’écrivain. Nous avons choisis de mettre en scène les portraits d’écrivains en passant des accords avec des agences spécialisées. Un accès très simple des auteurs classés par rubriques, par éditeurs, par époques, puis des livres, puis des pages de livres, c’est le principe que nous avons retenu pour la construction de notre site avec des vitrines dynamiques qui changeront par éditeurs, par thèmes. Une sorte de cabinet de lecture sur internet et les nouveaux livres électroniques qui vont arriver dans les prochains mois, avec un prix unique d’accès de 2.99€ pour accéder à 300 pages au choix sur notre catalogue qui permettent une juste rémunération des auteurs et des éditeurs partenaires. Le succès d’Abicia ne dépendra bien entendu aussi que de l’offre aussi large que possible que nous pourrons présenter dans les mois qui viennent en fédérant le plus d’éditeurs sur le concept. Nous pensons également nous rapprocher de fabricants de livres électroniques pour proposer des offres sur le site. Le marché de la lecture en ligne ne fait que commencer, même si quelques acteurs sont présents depuis quelques années, c’est un nouveau secteur qui s’ouvre pour découvrir de nouveaux livres, de nouvelles lectures potentielles pour les écrivains d’hier et d’aujourd’hui. C’est une grande chance pour l’édition, je pense. C’est tout le pari d’Abicia d’ouvrir les pages des livres et d’être au cœur de ces nouvelles offres de lecture.

 


Encres de Loire, dossier livre numérique

Encres Suite à la journée "Polyphonies du Livre" qui s'était tenue en juin dernier à l'IUT de La Roche-sur-Yon à laquelle j'avais participé, la Revue Encres de Loire (revue du livre publiée par la Région Pays de Loire) dans son numéro 42 d'octobre 2007 (disponible en papier et ici en version PDF) a consacré un large dossier au livre numérique et a eu la gentillesse de m'ouvrir très largement ses colonnes. Je les remercie ainsi qu'Olivier Ertzscheid (passionnant blog Affordance) qui est à l'initiative de ce dossier complet. Je suis revenu longuement sur mon expérience du papier électronique et sur le développement d'Abicia. Mon texte a été légèrement remanié pour les besoins de la publication, je vous donne le texte original, pour ne pas être trop long, j'ai coupé le texte complet en deux parties, voici la première...

Lors de la dernière journée des Polyphonies 2007 à l’IUT de La Roche-sur-Yon, Olivier Ertzscheid m’a fait la gentillesse de m’inviter à venir parler de mon retour d’expérience sur les nouveaux supports électroniques de lecture que j’observe depuis plusieurs années maintenant. Cela, aussi, à travers le blog que je tiens depuis un an maintenant, Aldus2006, blog qui m’a permis de rejoindre beaucoup d’observateurs comme moi, aussi bien dans les communautés de «geeks et d’early-adopters», que dans celles des métiers du livre qui s’interrogent sur son évolution, des communautés qui à priori sont assez éloignées les unes des autres! A travers cet exposé avec des étudiants, c’était aussi une façon pour moi de renouer avec une activité d’enseignant que j’ai beaucoup apprécié durant plusieurs années à l’Université de Paris-Villetaneuse, en DESS-Edition, pour transmettre mon humble savoir concernant la fabrication de nos chers livres. Même si mon âge n’est pas si avancé que cela (grands dieux, je n’ai que 44 ans), c’est un fait qu’avec une activité dans la fabrication dans l’édition durant une vingtaine d’années, j’ai pu observer de manière privilégiée l’adaptation de la chaîne du livre à l’évolution numérique. Si je vous disais que quand je suis sorti d’Estienne en 1985, mes chers professeurs voyaient de loin le MacIntosh d’Apple comme un gentil outil de bureautique pour les secrétaires averties! Mais, faire des livres avec ça, vous n’y pensez pas ! Et c’est vrai que j’ai démarré à un moment charnière, ces années 1985/1990 avec l’avènement de la PAO (Publication assistée par ordinateur), dont ce qui arrive aujourd’hui n’est finalement qu’un aboutissement, j’y reviendrais. Durant toutes ses années passées dans des maisons d’éditions (Bordas, Albin Michel, Citadelles et Mazenod, Flammarion, Editis) en tant que chef de fabrication puis directeur de production, j’ai pu approcher de près ces évolutions et l’adaptation des professionnels qui, il faut bien le dire, c’est aussi traduit par énormément de difficultés pour les entreprises du secteur (photocomposition, photogravure, imprimerie). Si le numérique avait conquis durant une quinzaine d’années l’ensemble des étapes dans la chaîne de fabrication du livre, depuis la conception de la maquette jusqu’à l’ultime fabrication des plaques chez l’imprimeur (celle-ci n’étant intervenue qu’à l’orée des années 2000), restait alors, ultime saut, la mise à disposition du fichier numérique pour le lecteur qui puisse rivaliser ou du moins approcher la qualité du support papier.

Depuis les débuts de l’informatique, tout un chacun est confronté à la pénibilité d’une lecture prolongée sur écran. Fatigue visuelle, maux de tête, la médecine du travail a depuis longtemps entériné le phénomène. L’écran d’ordinateur est par essence même un écran comme la télévision qui émet des rayonnements, contradictoire avec la notion de lecture prolongée qui exige un support inerte. Nous étions beaucoup dans cette profession à nous interroger sur les premiers modèles de livres électroniques, notamment au lancement du Cybook au Salon du Livre en 2000. Si la plupart d’entre nous étions assez conquis par les avancées technologiques, nous étions par contre très sceptiques sur le battage médiatique qui l’a accompagné. De faire du Cybook le futur du livre, était quand même, il faut bien le dire, assez grotesque pour l’ensemble des professionnels. Vous me direz, et c’est aussi un paradoxe, cela a fait vendre beaucoup de papier à l’époque... Car de quoi s’agissait-il sinon d’un écran d’ordinateur déporté, la page d’accueil nous introduisant d’ailleurs dans un univers internet avec un explorateur windows simplifié? Une sorte de portable réduit à sa plus simple expression, un écran. Que dire des défauts rédhibitoires pour un produit que l’on propulsait comme grand public, à savoir son ergonomie peu satisfaisante (lisibilité, poids, faible autonomie) mais aussi son prix très élevé. Je veux retenir de l’expérience Cytale sa réelle avancée pour les personnes mal voyantes avec des possibilités très intéressantes de grossissement de caractères. Qu’un grand lecteur comme Sartre, par exemple, qui ne pouvait plus lire à la fin de sa vie, puisse continuer à lire, quel progrès! Je pense qu’il aurait été judicieux à l’époque de rester sur ce marché spécifique, je suis certain que le succès du Cybook aurait été au rendez-vous plutôt que de se perdre dans ce battage médiatique livre papier versus livre électronique stérile sur le fond. Bref, mauvais procès, échec couru d’avance, au moins Cytale aura eu le mérite de préparer les esprits. Vous savez comme dans ces temps anciens où les ordinateurs étaient régulièrement battus par l’homme aux échecs. Le débat était clos, mais le doute subsistait dans les esprits, on se disait jusqu’à quand… Jusqu’à quand, c’est ça.

C’est au Québec fin 2004 que j’ai découvert la technologie du papier électronique avec le Sony Librié entre les mains. J’avais lu quelques articles sur internet sur cette nouvelle technologie. Pour qu’un défricheur des innovations comme Sony s’intéresse au procédé, cela inaugurait certainement de quelque chose d’intéressant. Mais c’est vrai que l’avoir entre les mains, c’est très différent que de lire des articles sur internet. Donc, le Librié entre les mains, tout de suite, j’ai pensé que c’était vraiment la bonne idée. J’avais pu tester longuement le Cybook en décortiquant ces défauts, et je me rendais compte que cette nouvelle technologie d’encre électronique levaient les trois défauts majeurs –lisibilité, portabilité et autonomie- qui sont les qualités intrinsèques du livre que nous connaissons tous. Lisibilité d’abord, plus de rétro-éclairement qui procure une fatigue, mais des billes d’encre qui montent et descendent à l’intérieur d’un support plastique sous l’effet d’impulsions électriques. Blanc, noir, qu’est-ce que le livre si ce n’est une histoire de blanc-noir, justement. A travers mon métier et les corrections de photogravure, je connaissais bien les théories de la couleur, cette fameuse dichotomie entre synthèse additive (dite RVB, avec un support noir –tous les écrans qui nous entourent-, vous devez recomposer une lumière blanche avec trois faisceaux mélangés, rouge, vert, bleu) et la synthèse soustractive (dite CMJ, avec un support blanc –notre bon vieux papier-, vous devez recomposer une lumière noire –l’encre- avec trois faisceaux mélangés, cyan, magenta, jaune). Excusez-moi pour cette digression un peu technique mais elle est au cœur du débat. C’est une lapalissade mais pour lire, nous avons besoin de lumière. Tous les écrans qui nous entourent font abstraction de la lumière du jour, ils la combattent avec leur propre rayonnement. Le monde électronique rêvé pour Microsoft et consorts serait un monde sans lumière du jour… J’avais entre les mains pour la première fois de ma vie, le premier dispositif électronique qui ne produisait plus de lumière mais qui au contraire, comme du papier, requerrait la lumière du jour, la mettant au cœur même de la lecture. Le support électronique était blanc d’emblée (grâce à la lumière blanche qui nous entoure) et des petites billes d’encre s’affichaient, délivrant leurs messages puis disparaissaient pour reparaitre à nouveau, sorte de subtil jeu de go. Je pense que Pérec aurait adoré le papier électronique. Puis on m’a expliqué, en plus, qu’une fois les billes affichées, il n’y avait plus de consommation d’énergie, seulement dans le mouvement des billes dans le support. Cela levait bien évidemment la hantise de tous les constructeurs d’électronique, à savoir la consommation d’énergie et tous les câbles qui nous entourent. Ce petit appareil avec des consommations d’énergie extrêmement faibles pouvait afficher des milliers de pages sans revenir vers la prise de courant. Magie de l’encre électronique, je trouve. J’étais frappé aussi tout de suite par la qualité de contraste équivalente au support papier. Certes le support n’était pas encore tout à fait équivalent à la blancheur de notre papier (surtout avec la quantité d’azurants optiques que les fabricants y déversent depuis longtemps – plus blanc que blanc, vous savez Coluche), mais l’équivalent d’un bon recyclé, un gris léger, de toute façon très bon pour assurer un contraste suffisant confortable à la lecture. Je passerais rapidement sur la portabilité de ces supports, Sony ayant fait le choix d’un appareil très petit et très fin. Bref exit aussi, les livres électroniques lourdingues qui nécessitaient des tables ou des genoux, nous aurions des supports très légers, aussi légers que des livres traditionnels. Restait à lever l’obstacle du prix, obstacle incontournable pour rencontrer le public bien sûr. Mais il était évident que la production de masse allait bien évidemment faire chuter les prix. C’est le cas pour toute l’électronique, pourquoi le phénomène ne se produirait pas pour le papier ? D’autant que le livre n’était qu’un modeste secteur par rapport aux multiples applications dans tous les secteurs du papier, de la presse à l’affichage publicitaire.

Je n’ai pas acheté d’emblée le Sony Librié, tout d’abord parce qu’il était spécifiquement conçu pour le marché japonais, annoncé comme tel et que je n’aurais que très peu de chance de me procurer des contenus. J’ai préféré attendre et continuer de surveiller attentivement l’évolution du marché notamment avec l’observatoire Tebaldo à Paris qui anticipe de très près ces nouvelles technologies émergentes. C’est fin 2005 que j’ai entendu parler de la sortie imminente du premier livre électronique européen, fruit des efforts d’Irex Technologies, une petite société au Pays-Bas, dans l’ombre du géant Philips. Au printemps 2006, je découvrais sur les tables de Tebaldo, les trois dispositifs mis sur le marché, Sony toujours (avec un prototype du SonyReader prévu pour le marché américain en fin d’année), Jinke (un dispositif chinois se rapprochant du Sony avec un prix plus faible), Irex avec son modèle Iliad qui malgré son prix plus élevé (650€) présentait deux atouts importants, son format plus grand et son écran tactile. J’ai tout de suite vu que ce modèle était le plus intéressant pour défricher l’ensemble des applications possibles. Fin de l’été 2006, je commandais l’Iliad sur le site d’Irex. Autour de moi, beaucoup de gens dans les métiers du livre surveillaient aussi de près ces nouveaux dispositifs. Je décidais donc de créer ce blog Aldus pour faire part au quotidien de mes remarques de lecteur, de mes recherches de contenus. Car c’est bien là que j’ai eu des difficultés à trouver quelque chose. Je passerais rapidement sur les sites de téléchargements gratuits qui ne proposait rien de spécifiquement conçu pour ces livres électroniques. J’ai toujours pensé que l’adoption de ces supports se ferait par un développement de contenus quotidiens, réguliers, destinés à ne pas être conservés. Et c’est bien sûr la presse qui est la plus à même de fournir cette source de contenus de première qualité. Quand on sait par la même occasion les problèmes qu’elle rencontre pour la rentabilité de la fabrication et la diffusion du journal, on voit tout l’intérêt pour un quotidien de proposer de telles offres. Si des journaux flamand et chinois ont réalisés quelques essais en 2006, c’est bien sûr en France que je surveillais le mouvement. Le journal les Echos a annoncé la sortie d’une expérience e-paper au printemps 2006. En fait, elle ne viendra qu’un an plus tard, avec des propositions d’abonnement autour de plusieurs livrels. Il est encore trop tôt pour évaluer cette expérience, d’autant que les livres électroniques vont se diffuser dans les prochains mois, le premier modèle français est annoncé pour septembre de cette année, d'autres chinois sont eux aussi prévus pour cet automne, bref le marché ne fait que démarrer. Il est indispensable que les journaux puissent mutualiser leurs efforts, on rêve d’un organisme comme les NMPP pour diffuser l’ensemble de la presse sur ces supports!

Avec un recul d’une année sur la pratique de mon livre électronique, je peux d’abord confirmer le confort de lecture. Il est bien là. Malgré la difficulté à trouver des contenus, j’ai pu lire au quotidien dessus et de manière très agréable. Trainant au hasard sur mon bureau, dans ma sacoche, dans ma bibliothèque, le livre électronique devient complémentaire. C’est cet aspect qui m’a le plus frappé. Pour moi, il n’a jamais été question d’engranger des fichiers dans un disque dur ou sur une clé usb (il n’était aussi pas question que j’arrête d’acheter des livres!) mais d’observer plutôt comment il modifiait mes pratiques de lectures, aussi bien chez moi, qu’à l’extérieur.  Consommateur aussi de lectures sur le net au travers des blogs, de sites d’informations, le livre électronique s’est inséré peu à peu, malgré le peu de contenus à disposition, dans ma vie autour des livres. Il n’est venu prendre la place de personne! L’embarquant au milieu d’une pile de journaux et de livres pour le week-end, l’attrapant pour un trajet en tram, délaissant le web un instant pour une lecture d’un article, d’une thèse, complémentarité, c’est bien le maître-mot que je mettrais au cœur de la problématique. J’ai beaucoup échangé sur ce sujet avec des observateurs qui voient un basculement complet à court, voire à moyen terme. Je suis très sceptique sur le sujet. Une opinion que je rejoins est celle de Frédéric Kaplan, texte issu d’un entretien qu’il a consacré à Livres Hebdo en juin 2006, je le cite: "Le futur nous dira si nous arrivons avec l'encre et le papier électroniques à une sensualité satisfaisante, mais je note que les progrès enregistrés, en seulement quelques années, sont déjà remarquables. Les usages du livre électronique restent aussi à définir. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il y aura basculement du livre papier vers le livre électronique, mais au contraire que les consommateurs définiront des usages complémentaires. Mais, encore une fois, il ne m'appartient pas d'y répondre. Mon interrogation est plutôt de savoir comment ce genre d'outils va, tout d'un coup, transformer de manière profonde notre rapport au livre". Certes, pendant toute cette année, j’ai eu envie d’acheter des livres spécifiquement sur le livre électronique, pour des raisons de prix, pour des raisons d’actualité aussi, à quoi bon acheter tel ouvrage qui va être très rapidement obsolète, redécouvrir au hasard des pages de classiques. Mais les livres au format numérique restent chers et ils vont le rester car ils ne sont que la mise à disposition parallèle d’une industrie du livre qui a une économie particulière et c’est aussi heureux pour la diversité. Dans cette rentrée littéraire, on épingle le très grand nombre de nouveautés sur les tables des librairies, impossible de tout lire, le même débat revient et ce n’est pas nouveau. Mais c’est aussi une période très excitante avec une effervescence sur de nouveaux auteurs, dans la presse, chez les libraires, sur les blogs. Sur le livre électronique, j’ai envie en ce moment de trouver de la presse, des critiques de livres, des débuts de livres, tout un tas de lectures impossibles à compiler dans leur totalité hormis sur le web, et encore, tout n’est pas en libre accès, et avec les réserves de confort de lecture que l’on sait! En cette rentrée littéraire, je voudrais des articles, acheter toute la presse autour des livres, impossible, alors qu’un abonnement avec toute la presse, cela, si je pouvais l’avoir en cette rentrée pour un coût raisonnable? La rentrée littéraire à l’automne 2008 sera disponible en numérique, j’en suis certain et c’est tant mieux… Je pense que le livre électronique va s’installer durablement comme un média complémentaire aussi bien dans la presse que dans l’édition. Je vais vous dire une chose, depuis que je l'ai, je n’ai jamais eu autant l’envie d’acheter des livres! Un peu paradoxal pour certains, n’est-ce pas? Et pourtant, c’est la réalité et je ne vais pas être le seul, j’ai ce sentiment. Par le livre électronique, je découvre des livres, savoir si je souhaite ensuite les acheter en papier ou en numérique, si j’ai le choix, je pourrais choisir entre ces deux voies. Le livre électronique aura suscité l’envie et c’est très bien comme cela. S’il y a bien un terrain sur lequel va venir il va venir mordre, c’est celui d’internet. Avec un livre électronique connecté, je vais pouvoir disposer des blogs préférés, de la presse du jour, d’une masse de contenus au quotidien que j’aurais préalablement sélectionné. Libération qui arrête son supplément Livres, est-ce que les journalistes de Libération n’ont plus rien à nous dire sur les livres? Est-ce que les lecteurs de Libération ne sont plus intéressés? Je ne crois pas, c’est simplement que la rentabilité économique de l’espace d’un tel supplément n’est plus là. Mais avec une diffusion sur livre électronique à moindre coût, est-ce que la chose ne pourrait pas être reconsidérée? Reste à savoir comment les compilateurs de news sur internet vont avancer et la gestion des droits sur les contenus. Cette complémentarité exemplaire, je l’assimile complètement à celle du livre de poche. Même si le livre de poche a modifié les pratiques de lecture, il n’a pas complètement fait disparaître les autres livres. Un juste équilibre a été trouvé dans la profession, les lecteurs s’y sont habitués, certains attendant avec impatience les versions poche, d’autres réservant les poches pour le voyage, les vacances, préférant des éditions au format plus grands pour le cadeau, la conservation en bibliothèque pour les relire, les achats en éditions cartonnés via les clubs... Bref des dizaines de pratiques des jeunes et moins jeunes qui rythment la vie des livres dans notre société. Les livres électroniques avec les interactions qu’ils vont pouvoir générer avec l’internet vont naturellement se diffuser et les lecteurs y trouver de nouveaux usages, moitié papier, moitié internet, je dirais. Et c’est très bien comme ça.

(à suivre...)

 


L'imprimé bientôt privé de son poumon publicitaire

Newspaperchartinflationadjusted Ce qui se dégage à travers ces deux informations. La semaine dernière s'est tenu à Bercy un colloque sur le futur de l'imprimé (voir Caractère): "L'imprimé a-t-il un avenir? Sans aucun doute, ont répondu les participants à la première table ronde littéralement portée par l'intelligence et l'humour de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS. «L'écran, c'est la modernité», a-t-il souligné, «l'écrit, c'est la légitimité», ajoutant que «tout homme a besoin d'un rapport à la nature et à la matière, en l'occurrence, le papier, et que jamais un média ne s'était substitué à un autre». Chacun de ses interlocuteurs décrivant les réussites qu'ils avaient vécues, dans la presse jeunesse, l'édition, la publicité et l'évolution du courrier papier. Moins consensuel, le débat sur les mutations de l'imprimé. Si tous les participants se sont accordés pour dire que média papier et numérique sont complémentaires, les avis étaient plus que partagés sur l'évolution de la publicité dans la presse papier." Publicité dans la presse papier justement, ce matin, avec cet article sur Techcrunch: "La publicité en ligne continue sa croissance; près de 21% de hausse soit $773 millions pour toute l’industrie américaine, mais cela ne suffira pas pour aider la publicité “papier” dont le montant pour le troisième est de $10,1 milliards. Ce qui est 1 milliard de moins qu’au même trimestre de l’année dernière. La publicité sur les journaux en ligne a augmenté de $135 millions. Les publicités imprimées sont en chute depuis maintenant six trimestres de suite et atteignent le niveau de 1997" (chiffres de la Newspaper Association of America). La publicité est absolument indispensable pour la filière de l'imprimé, il n'y a que dans les livres où vous ne trouvez pas de publicité! Si les surfaces d'impression publicitaire se vident, c'est mécanique, c'est la rentabilité du secteur du papier et de l'impression qui va être très difficile avec des investissements lourds qui vont être de plus en plus difficiles à faire et des marchés qui vont partir peu à peu. Et après la vague internet, les développements du papier électronique (pour l'instant anecdotique) à l'horizon 2010-2012 ne vont clairement pas inverser cette tendance, bien au contraire... Alors, Print is dead? Les imprimeurs de livres resteront-ils les derniers?


Le Cybook : la véritable innovation accessible partout

Cybook Pendant que les premiers Kindle commencent à être déballés, Francis Pisani ici, d'autres photos ici, (cela me rappelle le déballage de mon Iliad, si loin déjà!) et en attendant le verdict de Francis dans son lit!, le blogueur italien Luca Conti a élu le Cybook invention de l'année (via Irène), "un produit à la fois innovant et grand public: un livre électronique de dernière génération à un prix accessible, qui soit vraiment en mesure de séduire les lecteurs comme alternative à la lecture de livres papier; et contrairement au SonyReader et au Kindle tout juste annoncé, il est disponible à la vente dans le monde entier! Des utilisateurs de Mobileread ont essayé d’en commander depuis l’Espagne ou la Suisse, et ont vu leur commande refusée pour cause de “restrictions géographiques”. J’ai aussi fait le test: même résultat."
Donc pour un Noël sans restrictions géographiques dans le monde entier, pour une expérience vraiment innovante, c'est bien par ici que ça se passe.
A noter aussi que des éditeurs comme M21 se joignent à eux pour développer des offres (voir la proposition du Cybook rebaptisé Digibookpro), pas qu'aux Etats-Unis que ça bouge!


Amazon en maître du jeu

Amazonjeff_bezosbooks_ttn Conférence de presse hier à New-York pour le lancement du Kindle d'Amazon (voir Techcrunch), on en sait beaucoup plus sur l'offre elle-même et le détail du dispositif ici, je vous conseille de prendre le temps de tout regarder, ça vaut la peine. Si Lorenzo n'aime toujours pas le l'appareil lui-même, je serais plus nuancé pour ma part, je crois qu'Amazon a fait un réel effort sur l'ergonomie dans la pratique de lecture, je crois qu'une prise en main avec quelques heures de lecture est indispensable pour arréter un jugement définitif (Amazon a quand même mené une campagne de tests avec des vrais lecteurs!). Comme le remarque Bruno, ce n'est pas le livre électronique lui-même qui est essentiel mais bien le service lié à un réseau-mobile spécifique qui se dégage du média internet en tant que tel. Plus de fil à la patte, la même souplesse que l'abonnement des Echos via le serveur d'Irex, où et quand l'on veut, c'est bien là qu'est la vraie innovation par rapport à l'offre de Sony et son ConnectStore. Je suis catégorique, sans cela, j'aurais déjà laché la lecture de mon journal le matin, c'est à peu près sûr. D'ailleurs, le Kindle propose également des journaux, des blogs, Wikipedia, mobilité, instantanéité sont les mots d'ordres. Utiliser le Kindle comme un téléphone mobile pour accéder à la plus grande librairie du monde (et le fameux clavier prend tout son sens!); je vois bien d'ailleurs de nombreux services se profiler avec Google/Android (je ne vois aucune lutte frontale avec Google mais plutôt une convergeance de plus à terme). Côté des contenus aussi, Amazon avance fort. Tous les titres (nouveautés comprises) à 9,99€, Amazon est en train d'édicter au marché entier la règle du jeu, c'est clair. La même que Steve Jobs avait édicté pour la musique il y a quelques années, rappelez-vous. Je vous conseille aussi de lire, si cela n'est déjà fait, l'excellente analyse de LaFeuille et celle de FredCavazza. Bref, Amazon va être très, très fort sur ce marché qui s'ouvre maintenant. Un de plus, après la librairie-papier en ligne neuve et d'occasion, avec peut-être même confirmation du port gratuit en France? (c'est pour la fin du mois que ça se joue). Et le Sony Reader prend soudain un sacré métro de retard, aujourd'hui qui plus est...

PS: "Amazon nous met le feu", c'est en substance ce que suggère ce nom de Kindle, voir les posts relevés cet après-midi du côté de chez Virginie et Daniel Garcia (au fait, Francis Pisani-Transnets devrait avoir la bestiole qui embrase le net dès demain, à suivre de très près donc...)


Encore un autre Jeff...

33238_825_amazon_kindle_l_ipod_de_m Pour prendre le contrepied de Jeff, un autre, Bezos celui-là (patron d'Amazon), doit révéler aujourd'hui le fameux Kinddle dont on parle tant depuis un an maintenant. Doté d'un écran 6 pouces, tarifé 399$ (bien cher), le Kindle est capable de se connecter à l'internet sans fil via un système spécifique lié à l'opérateur Sprint pour mettre dans sa mémoire flash jusqu'à 200 titres, audiobook ou e-book. Amazon propose, dès le lancement, 88.000 titres numérisés, téléchargeables pour 10$, ou 2$ dans le cas de 071116_bz01reading_vlvertical_2 Amazoncadeauaavantenvoi_3 classiques (domaine public?). La batterie est donnée pour 30 heures et se recharge en 2 heures. Il lui sera aussi possible de rapatrier les versions numériques des journaux papier. Print dead, Books aren't dead, merci Monsieur Bezos. Une interview est sur Newsweek aujourd'hui. Mais si les livres papier sont morts, est-ce que la belle machine logistique d'Amazon prend encore tout son sens? M.Bezos, Son Grand Maître du Livre (SGML)? Moins sûr, heureusement, quand on lit La Feuille cette interrogation, pleine de bons sens finalement... En attendant, le buzz continue...


Voilà ça repart, la guerre des Jeff...

Pid_3d_small Oui, voilà c'est reparti comme au bon vieux temps du livre électronique (Salon du Livre 2000), les débats binaires manichéens, pour-contre, faîtes vos jeux. A ma gauche, le Print est mort de Jeff Gomez, expert en marketing chez Penguin US (vraiment joli coup marketing que ce titre, il va surfer sur la vague, ce Monsieur Gomez), un autre Jeff (qui tire la chasse sur les livres scolaires, les cahiers et les stylos avec), voilà qui va donner du grain à moudre à notre ami Lorenzo qui était bien seul jusqu'à présent, à ma droite d'autres voix s'élèvent, François Bon hier, Peter Brantley aujourd'hui (tout cela via LaFeuille et Virginie) ou plutôt qui s'interrogent. En attendant que le livre en question trouve son éditeur et son traducteur pour une version papier dans les librairies (ça va être la cas rapidement avec le réseau de Jeff, l'américain), mon humble sentiment sur la question. D'abord, les livres électroniques d'aujourd'hui sont infiniment meilleurs que leurs lointains cousins, la technologie va aussi se développer dans d'autres domaines du print (revoir l'interview de Jacques Angele). Le livre ne pèse pas grand chose en comparaison avec les autres productions d'imprimés, il ne pourra pas soutenir à lui seul un secteur dans son entier (voir les difficultés actuelles de grands papetiers comme StoraEnso, tendance des dix géants du secteur ici.)  En cela, je crois que le support papier et le print qui lui est subordonné est évidemment très sérieusement menacé (si ce n'est condamné à terme comme le pétrole, tiens un bon titre Oil is dead, CheapOil is dead  pour l'instant). Le débat est, en effet, plutôt là, CheapPaper is dead? Je pense sérieusement que c'est à une échelle de plusieurs dizaines d'années, 2040-2050 pour reprendre une thèse reprise par des esprits éclairés et éclairants; le support papier, faut-il le rappeler est éminemment lié à la gestion de notre patrimoine forestier, il est au coeur de la gestion de notre environnement. Mes petits-enfants, mes arrières petits-enfants liront-ils exclusivement sur ces livres électroniques? Connaitront-ils les livres en papier comme mes enfants les disques vynils? (au moins les livres en papier seront toujours lisibles dans ce futur là). Je n'en sais fichtre rien. En attendant, on va se procurer de l'électronique, du papier pour lire des textes, gloser sur le sujet, en faire encore de jolis coups marketing (à quand le livre de Bill Gates ou de Steve Jobs sur le sujet) et il va encore s'écouler, se déplacer beaucoup d'encres minérales et électroniques...


Le livre sans chaînes

517644955_d5417b4210_m Le livre sans chaîne du livre... Beaucoup d'interrogations que se posent François, Virginie, visiblement on en a beaucoup parlé à l'occasion du Forum de la SGDL. Bon, je sais, tout n'est pas rose, les offices plantureux à rotation de plus en plus rapide, les concentrations dans le secteur de l'édition et plus précisément celui de la diffusion/ distribution, les camions, le kérosène, la fragilité des trésoreries des petits libraires, les loyers de centre-ville, sans parler du papier, des arbres... Donc, ok, plus de chaine du livre. Plus d'éditeur, plus de représentants, plus de diffuseur, plus de distributeur, plus de libraire, pour les bibliothécaires et les imprimeurs ça se jouera pour un peu plus tard... Directement du producteur au consommateur. Bon, regardons. Le problème pour le livre, c'est que c'est plus compliqué que les fruits et légumes, je me faisais la réflexion, l'autre jour. Rappelez-vous ces producteurs qui débarquent à Bastille et à Nation avec rabais, pieds de nez aux grandes enseignes, avec quelques annonces sur France Info, c'est du tout cuit (comme légumes). Un coup d'oeil, on voit tout de suite la marchandise, enlevez c'est pesé. Alors? des auteurs en guérites de Bastille à l'Etoile? déjà plus compliqué, l'exploit physique de faire le tour de tout le monde, de voir ce qu'il y a derrière les uns, les autres... Alors internet, bien sûr, le nirvana, la solution à tout, l'auto-édition miracle, tous ces librairies Lulu, TheBookEdition, LePublieur, Publibook, JePublie, ImprimerMonLivre, Jetsdencre, etc. En dix minutes, on peut en trouver des dizaines... Déjà, laquelle choisir? Quand on est auteur, on se raccroche sur le prix de fabrication, c'est normal avec tous les aigrefins qui traînent, mais quand on est lecteur, on va choisir quoi ? Bon, la mondiale Lulu, allons-y, cherchez, littérature et fictions (catégorie 291), 719 auteurs, autant que la dernière rentrée littéraire. Je fais défiler les pages, 5 livres par page, 145 pages en tout... Au bout d'un quart d'heure, j'ai le vertige, oui celui-là, peut-être, je sais pas, non celui-là... J'ai un peu le sentiment d'être au cul du camion de la Poste qui arrive chez Gallimard tous les trois jours. Les notes des auteurs, les résumés, le sentiment que l'éditeur, c'est devenu moi, qui doit lire, trier, sélectionner, ne pas me tromper, puis finir par prendre le risque financier! Bon, plus le temps, bla-bla-bla comme on dit, finalement j'ai pas retenu grand chose de tout ça (et vous? vous y avez trouver des perles dans ces bibliothèques virtuelles? très sincèrement, je demande qu'à être orienté la-dedans...). Moi, quand je rentre dans une librairie, je sors tout le temps avec plusieurs livres et encore c'est un vrai crêve-coeur d'en laisser d'autres. Alors vous me direz, pour tout un tas d'autres livres que la littérature générale, des livres que l'on lit pas, ouais peut-être. Bref, pas convaincu du tout, la chaîne du livre, c'est peut-être pas rose mais c'est encore loin devant tout ça. Vendredi, je vois François Bon dans une bonne librairie, on va pas avoir de problèmes à trouver des bons livres...


Prospectives du livre

Très intéressante interview sur l'avenir du livre de Francis Pisani dont le blog Transnets est une mine (mais vous le savez sans doute déjà). J'aime beaucoup cette notion d'écosystème/coexistence des médias sur laquelle il revient. A croiser avec l'article de Anthony Grafton dans le New Yorker (signalé par Olivier-Affordance) et l'excellent livre Où va le livre? dont j'avais parlé et que reprennent l'excellent BBF et l'Humanité qui met le doigt sur le terme de bibliodiversité... Vers un écosystème du livre et de l'écrit, c'est aussi le titre du hors-série de l'Aquitaine numérique (merci Alain), décidément... Bref, de quoi commencer la semaine en bonne intelligence, tout cela en attendant bien évidemment les podcasts de Roger Chartier au Collège de France... Au fait, ça vient quand? C'est si compliqué? On rêve de podcasts le jour même pour les pauvres "collégiens" non-parisiens que nous sommes!


Gronde des prix littéraires

Celine_meudon Semaine du Goncourt/Renaudot qui s'achève avec Gallimard plébiscité. Année faste donc avec Harry Potter, on se dit que c'est beaucoup pour un même éditeur, non? Leroy et Pennac donc... Je n'ai pas lu, je ne me permets pas de commentaires. Pourtant, un appel à la révolte sur le blog de Léo Scheer, relayé de çi de avec la réaction de Christophe Donner dans le Figaro Littéraire, même le Guardian so british s'y met, c'est vous dire. Léo Scheer propose un plan B des prix littéraires, alors votez. Cela me fait penser, bien sûr, à la fameuse attribution des Goncourt/Renaudot en 1932 et la gronde autour du livre de Louis-Ferdinand Céline, le Voyage au bout de la Nuit... 75ème anniversaire (on n'en parle pas beaucoup), Céline, dont je relis les lettres à son jeune éditeur d'après-guerre, Frédéric Monnier. Céline, au fin fond du Danemark, Denoël assassiné, dont les livres ne sont pas encore chez Gallimard. Je ne résiste pas à vous donner celle-là...
"Mon cher Monnier
Je vous vois partir dans l’édition et déjà dans les dettes! Attention! C’est un métier atroce! Le bouche-trou perpétuel, Denoël y est mort. Et enfin, dans son genre, il était bien armé. L’imprimeur, lui, se fait payer, et tout le reste tourne carambouille, fatalement. Une maison d’édition ne peut subsister que si elle ne paye pas du tout de droits d’auteur. Voilà la crue vérité, et même il faut que les auteurs payent pour être imprimés pour qu’elle étale tant bien que mal! Et sans aucun frais de publicité, c’est de la sauvette et bientôt de l’escroquerie pour Froissart. Réfléchissez. Vous vous contenteriez d’être agent littéraire, prélevez votre commission, étranglez l’éditeur, qu’il raque les droits d’auteur d’avance (comme est payé l’imprimeur), vous serez moins tracassé. Tantôt vous porterez ici et là vos clients, cash sans entrer dans la cavalcade des traites, des comptes, et patata au bout desquels: le plongeon! Fatal! Je vous dis ça en ami, hélas bien au courant! Je ne vous quitterai pour rien au monde. On fera naufrage s’il le faut! Diantre! Je m’y connais en naufrages! Mais pas d’optimisme."
Votre fidèle. L.-F. Céline (Lettre à Pierre Monnier, 30 août 1950)/ Ferdinand Furieux, L'Age d'Homme.
Une pensée aussi pour Robert Denoël, qui gît dans une fosse commune, dans une banlieue anonyme...


Plus on lira sur les livres électroniques...

Plus on lira sur les livres électroniques, plus on achètera des livres... C'est la déclinaison évidente que je fais, transposée à celle de la musique qui vient d'être révélée par une étude canadienne et que relaie aujourd'hui sur son blog Francis Pisani. Puisque les majors de la musique vont peut-être se mettre enfin à méditer sérieusement sur la question, que les majors de l'édition méditent eux-aussi. Et puisque que je vous dis que depuis un an, avec mon Iliad, j'achète toujours autant de livres et que la bestiole me donne envie d'en lire de plus en plus, j'en suis une preuve vivante, et toc!


Gilles Guias s'approprie le papier électronique

Epaper_gillesguias_1 Démarche très intéressante que celle de l'artiste Gilles Guias qui expose des oeuvres en papier électronique à la Galerie Nouvellet. Il a d'ailleurs ouvert un blog sur la peinture numérique. Une vidéo aussi en situation avec des commentaires sur l'exposition Elysées de l'Art 2007. Je pense en effet que c'est un vrai support d'exploration pour les artistes avec les possibilités du trait et la précision de restitution qu'offre le e-paper.


Apple préparerait-il une tablette ?

Mactablet2 Plusieurs rumeurs persistantes (Techcrunch,Teleread) sur la préparation d'une tablette Apple chez l'un de leurs fabricants Asus. "Avec la puissance d'un MacBookPro et les possibilitées tactiles d'un Iphone", de quoi alimenter les rumeurs, n'est-ce pas? La photo ci-contre est une plaquette développée par Axiotron.
A mettre en relation avec les premiers chiffres donnés par l'Expansion hier sur les résultats du kiosque numérique d'Hachette, ici ou (un autre ici). Plus de 15000 téléchargements mensuels avec plus de 300 titres. «Nous percevions, il y a un an, que la lecture de la presse dématérialisée s'inscrivait dans de nouvelles tendances de consommation, l'arrivée de nouveaux venus depuis peu le confirme. Cette compétition est très stimulante: nous disposons d'un an de recul et au regard des habitudes enregistrées chez nos clients, nous savons que ce mode de lecture est en plein essor. Ainsi, nous espérons dépasser le plus gros point de vente physique qui réalise en moyenne 100.000 ventes de magazines par mois, et ce dans les 18 mois», estiment Aymeric Bauguin et Sébastien Bégel cofondateurs du Kiosque Numérique.
Pour ceux d'entre-vous qui ne le connaitrait pas, le modèle anglo-saxon le plus développé reste PressDisplay avec plus de 500 journaux sur 70 pays, mais il y en a surement bien d'autres...


Le e-paper en Chine et au Japon

A signaler ces deux vidéos mises en ligne par Jean-Michel Billaut, invité à la conférence Tebaldo (organisée par Bruno Rives) qui s'est tenue à Paris le 23 octobre dernier autour des solutions e-paper. L'occasion de faire le point sur le marché en Chine et au Japon. D'ailleurs, le nouveau Cybook accepte très bien les textes chinois, la preuve. Pour ce que préparent les éditeurs français, hormis l'initiative des Editions Flammarion (relayée par NouveauLivreActu et LaFeuille) avec un thriller (le Testament des Siècles) spécifiquement pensé pour les livres électroniques, c'est toujours silence... radio!