Un blog pour suivre l'actualité du livre et de la lecture au format numérique.
Avec un clin d'œil à Alde Manuce, éditeur-imprimeur à Venise pendant la Renaissance.
Témoignage d'Hélène Frey, éditrice à l'agence Koukla Maclehose à Londres, qui utilise un livre électronique dans son travail quotidien:
"Pour le travail, je le choisis souvent pour que ce soit plus efficace. Mais je ne choisis pas les manuscrits que je lis: nous lisons tout ce qui nous est envoyé.
En revanche, nombreux sont les lecteurs professionnels de l’édition qui, comme moi, trouvent qu’ils sont plus durs avec un roman lu sur un e-reader que sur papier. L’e-reader n’est pas «friendly» par définition, donc si le livre manque de style ou d’intrigue ça ne pardonne pas: ce qui pourrait passer sur papier nous rebute franchement sur l’e-reader. Il faut vraiment que le livre soit bon pour qu’on soit accroché sur l’e-reader. En un sens, cela rend notre évaluation du livre plus facile.
En faites-vous la même utilisation que pour le papier?
D’une certaine façon oui: je lis, j’évalue, et je passe à autre chose. Mais je n’ai pas de charge émotionnelle avec l’e-reader.Ce qui change entre les deux supports c’est ma relation au texte après la lecture. Garder le fichier sur l’e-reader ne me donne pas l’impression de garder le livre de toute façon, c’est trop artificiel pour moi. Je les efface donc au fur et à mesure alors que lorsque j’aime bien un livre lu sur papier, même sans l’adorer, j’ai tendance à le garder, l’archiver, et à le prêter par la suite. Je suis donc plus dans une logique jetable de pur travail/rendement avec l’e-reader alors qu’avec le papier je suis plus dans l’émotif. J’aime parfois respirer l’odeur de mes livres… de mon e-reader, non!"
Les grandes manoeuvres, le géant de la bande-dessinée américaine DCComics ouvre un partenariat avec Amazon. Les super-héros seront bien sur la tablette KindleFire qui est déjà propulsée en tête des ventes d'Amazon US. Il s'en serait déjà vendue 250.000 en seulement cinq jours selon Techcrunch.
PS: à lire le billet de O'Reilly Radar qui nous donne un premier avis, Bezos est bien parti pour en vendre des millions.
Après le Kindle, c'est le dernier Sony PRS-T1 qui a droit à la présentation de MobileTechReview. Il nous faudra patienter jusqu'au 18 octobre pour le découvrir en France.
Combien le prix du Kindle en France dans quelques semaines? Les conjonctures vont bon train, 119€? 99€? Est-ce que les deux versions Kindle et KindleTouch seront concernées? Jusqu'où Jeff Bezos mettra t-il la barre pour asphyxier la concurence? Petite information, en commandant directement sur le site Amazon US, le Kindle revient pour l'instant à 118,64€. Cela comprend le coût du Kindle ($109.00) + frais de port ($25.48) + frais douanes ($25.48).
A lire absolument l'article de Claire Barthelémy "Amazon s'assied au Flore" sur Owni:
"Après avoir maudit Amazon, le petit monde parisien de l'édition l'invite à sa table, en catimini, au nom des livres numériques. Hachette, Albin Michel et Gallimard ont signé ou négocient avec le géant américain. Seul Flammarion a officialisé".
J'adore le: "Nous ne souhaitons pas communiquer sur le sujet, rappelez d’ici quinze jours. Par contre, ce sera peut-être trop tard."
PS: Claire a changé son titre pour un agressif "Les Editeurs se couchent en ligne"... L'odeur de la gamelle...
A découvrir ce lecteur Asus Note EA800 qui fait la part belle à la prise de notes. Bravo à HighTechPlanet, si vous voulez en savoir plus et l'acquérir, à surveiller le site dans les semaines qui viennent.
Bravo à notre ami Kotkot qui fait un petit point d'étape sur 7 expérimentations qui ont eu lieu à la Bibliothèque de Toulouse en 2010/2011. C'est par ici.
Décidément, je touche du bois en cette rentrée, c'est le cas de le dire, avec encore un autre très bon livre. Rarement rentrée littéraire ne m'aura donnée autant de bonnes surprises. Ce livre c'est "Le Bois des Hommes" de Fabrice Loi qui parait aux Editions Yago. Après Lyon et Alexis Jenni, direction Marseille. Un premier roman d'un auteur marseillais de 31 ans, photographe et saxophoniste (s'il excelle dans l'un et l'autre de la même manière, cela promet) avec comme thème l'errance, l'itinéraire d'un homme, ouvrier au travail aujourd'hui dans une société libérale qui ne cherche qu'à l'exploiter, le broyer.
Ivan, le héros et pour partie narrateur, désire comme beaucoup échapper à sa condition. Tour à tour prof, éducateur, veilleur de nuit, il choisit de devenir charpentier entre ciel et terre, pour mieux s'envoler, se désencager, lui semble t-il, retrouver aussi ce bois, matière des hommes depuis la nuit des temps. D'abord il intègre l’intérim et ses règles esclavagistes dans le Paris des chantiers soumis aux multinationales, en haut des échafaudages. Des conditions barbares, féroces qui exploitent de manière éhontée la misère humaine, des rencontres avec les sans-papiers, les exilés d'Europe de l'Est, du Portugal, d'Afrique, tous avec des destins quasi-identiques. Il s'enfuit vers d'autres destinations, Marseille, l'Espagne, Bamako, sans vraiment de but, sauf celui de se perdre un peu plus. Au Mali donc, il s’engage sur un chantier exploité par les Chinois, les nouveaux seigneurs/saigneurs de l’Afrique qui remplacent les anciens colonisateurs avec des méthodes qui n'ont pas du tout changées. La colonisation de l'ombre, hors des manuels d'histoire. Il retrouve partout les mêmes règles qui s'appliquent de part et d'autre de la planète, la pauvreté, la soumission imposée aux sans-grades. Avec des peurs journalières pour ne pas mourir, le danger toujours présent, pour ne pas subir l'amputation ou pire. Allers et retours constants dans le récit entre Paris, Afrique et la Galice où le héros se ressource avant de reprendre son périple. Les pages sur cette Galice au milieu du livre, avec notre héros en quête de son propre graal, avec la description des paysages océaniques et la sortie en mer à photographier des pêcheurs au travail, sont absolument magnifiques.
Un premier roman puissant, épris d'humanité, très bien construit avec un style excellent, une dimension politique, mais aussi la trajectoire personnelle d’un homme à la recherche d’amour et refusant l’injustice. Un homme en quête de sa propre liberté. Vraiment un livre qui plante son auteur dans le paysage littéraire, il faudra compter sur Fabrice Loi. Merci à mon ami Olivier de m'avoir alerter sur ce livre, en bon marseillais qu'il est!
A signaler particulièrement l'initiative des Editions Yago qui proposent ce livre dans sa version numérique sans DRM et avec une réduction de plus de 40% soit 10,99€. Pas commun! Voir par exemple chez ePagine. Bref, ne pas hésiter, dans toutes les bonnes bibliothèques!
Je vous avais parlé en début d'année des deux livres électroniques d'Icarus GO et Sense, c'est l'occasion aujourd'hui de vous présenter le dernier modèle de la marque, l'Icarus Sense G2, distribué en France par le site HighTechPlanet et proposé dans les jours qui viennent au prix de 169,95€.
Un nouveau livre électronique tout juste sorti au mois d'août dernier, proposé par ce distributeur Icarus basé à Eindhoven aux Pays-Bas et qui vend beaucoup dans le nord de l'Europe, le marché est bien plus mature que chez nous. Sur le papier beaucoup de choses intéressantes, affichage eink, tactile, stylet, wifi, nous allons détailler tout cela.
Déballage, lecteur et cable usb, ni chargeur prise, ni étui, dommage. Mais c'est un lecteur bien résistant, en tout cas il inspire comme tel. Coté design, bords ronds, ce qui frappe tout de suite, c'est sa légèreté (220g), une prise en main très agréable avec un revêtement au dos soft, la finition est excellente, les boutons très réussis au niveau de la résistance et de la souplesse, bon point également. Lecteur 6 pouces donc, avec technologie eInk, pas Pearl, la précédente Vizplex mais qui est de qualité, standard du marché. Un avantage par rapport au SciPix gris que je n'aime pas beaucoup vous le savez, le marché semble bien en phase avec moi! Première sensation, c'est la dalle extrèmement brillante au-dessus qui apporte malheureusement beaucoup de reflets intempestifs, aussi bien en extérieur que chez soi avec des éclairages incidents. Pourquoi donc ne pas avoir utilisé une dalle mat comme Bookeen par exemple avec son CybookOrizon? Le contraste est flagrant malheureusement entre les deux, dommage. La très bonne surprise en revanche vient de l'utilisation à la fois d'un tactile au doigt qui fonctionne bien et la possibilité d'utiliser un petit stylet d'excellente qualité qui se glisse sur le côté.
Côté boutons, réussi, le bouton central de navigation général très fonctionnel, on se repère rapidement dans les différents menus. Les temps de latence sont relativement lents, plus lents que sur les modèles de dernière génération des leaders du marché (performance du processeur), mais acceptables. Un bémol certain avec l'absence de modération du flash noir. Du coup avec le temps de latence, ce flash entre les pages est bien long. Le tactile est moins réussi que sur des modèles modèles comme Sony ou Nook, il faut accentuer le geste avec le doigt. Une question d'habitude mais j'ai l'impression de retrouver malheureusement des petits défauts du passé.
On regrettera l'absence de choix de polices embarquées, il faudra vous contenter des choix qu'auront fait les éditeurs pour le rendu. Pas de logiciel alternatif non plus comme FReader ou autre qui apportent des plus. Pour gestion pdf, classique avec des zooms. A noter beaucoup de dictionnaires embarqués, vous retrouverez la liste sur le site d'Icarus. Sur l'ensemble dommage, on aurait aimé un peu plus de fonctionnalités.
Le petit stylet apporte un vrai plus à ce modèle, c'est absolument indéniable, on peut annoter des versions pdf comme de l'ePub, certains apprécieront la chose surtout sur un petit modèle maniable et très pratique comme celui-ci. Je pense que beaucoup de personnes doivent déjà l'utiliser dans un environnement semi-professionnel. C'est vraiment la grande originalité de ce modèle, j'ai beaucoup aimé. On fini d'ailleurs très naturellement par beaucoup plus utiliser le stylet que le doigt en utilisation courante.
Côté accès wifi, pas grand chose à en dire, tout fontionne bien, le navigateur web rudimentaire comme d'habitude sur les readers du marché, mais qui permettra l'accès facile à des bibliothèques. Environnement Linux sur ce lecteur. Des interrogations sur les évolutions logicielles, sur leurs fréquences, est-ce que le marché français est réellement pris en compte?
Au final, un sentiment très positif avec un petit lecteur tout-terrain extrêmement polyvalent. L'utilisation du stylet, pour ceux que l'envie d'annoter démange continuellement et ils sont plus nombreux qu'on ne le croit. Seul petit bémol, cette dalle brillante, une question d'habitude mais il faut en être bien conscient, bref, on n'est pas loin du sans fautes pour un lecteur qui se distingue bien de la concurrence avec ce petit stylet! Bravo!
Les plus:
écran 6 pouces eInk avec tactile doigt/stylet et accès wifi
très léger
design réussi, prise en main agréable
gestion du stylet très fonctionnelle, la grande originalité de ce modèle
2 Go de mémoire interne, carte micro SD, prise casque
prix compétitif
Les moins:
dalle brillante par rapport à la concurrence, dommage
pas de pochette, ni de prise secteur
flash noir
temps de latence un peu élevés
quelles évolutions logicielles?
Vous trouverez ci-dessous une vidéo bien complète réalisé par le site HighTechPlanet que je remercie pour l'envoi du lecteur pendant une période suffisante.
PS: comme d'habitude, ce test vient enrichir la liste ici.