696 notes dans la catégorie "Auteurs"

SCAM-SGDL : les auteurs grognent

4ebarometreDu rififi chez les auteurs. Baromètre des tendances des relations auteurs-éditeurs réalisé par la SCAM-SGDL pour le Salon du Livre. Gros coup de mou, la pression "atmosphérique" chute:

"1.145 écrivains interrogés, dont 61% se disent satisfaits des relations avec leurs éditeurs, contre 71% l’année précédente, alors que 31% se disent insatisfaits, contre 22% en 2011, 8% jugeant ces relations conflictuelles (6% l’année précédente, voir synthèse en pdf).

Cela a l'air d'autant plus grave que même Livres-Hebdo relaie en ouvrant le flux, fichtre, c'est Amazon qui doit se frotter les mains en voyant cela...

PS: "Relevant une interprétation parfois sévère de certains résultats de l’enquête, Antoine Gallimard, président du SNE, s’est toutefois déclaré très satisfait du principe de cette initiative, qui concoure à l’amélioration des relations entre auteurs et éditeurs, et dont il s’est engagé à communiquer les résultats aux adhérents du SNE." Je pense que les réseaux sociaux vont s'en chargé pour lui...


Mercredi, la copie on lui fait sa Fête

Copyparty_mPetite piqure de rappel, la Fête à la Copie, c'est mercredi, après-demain à la Roche-sur-Yon. En toute légalité, bien entendu. Des charters de toute l'Europe pour ce premier événement mondial, Copy Party!

"La législation a tendance à se crisper actuellement face aux nouveaux usages permis par les réseaux. Mais elle a ses petites failles dans lesquelles se sont joyeusement engouffrés une bande de joyeux mais sérieux drilles qui ont bien voulu répondre à quelques questions". La suite à lire sur Framablog.


La publication à la demande s'invite

PetitéditeurJe surveillais le démarrage du phénomène, c'était acté avec l'arrivée du Kindle en France, c'est désormais fait. A signaler l'entrée sur les plateformes depuis quelques semaines de livres numériques issus d'une société qui propose des livres en publication à la demande, c'est Mon Petit Editeur. L'auteur doit se charger lui-même de la composition de son livre, 20 exemplaires imprimés à la clé, distribution exclusive, rachats des livres pour en sortir. Pas de contrat d'édition mais un contrat de publication que l'on retrouve ici.

"Les frais relatifs à l’édition de l’ouvrage sont entièrement couverts par Mon Petit Éditeur. Cependant certaines options complémentaires payantes peuvent être proposées à l’auteur par Mon Petit Éditeur. Le prix de ces options sera fixé préalablement à la signature du présent contrat par Mon Petit Éditeur."

Ambiguité habituelle entre édition et publication. D'autres sites pourraient vite venir alimenter la pompe, Société des Ecrivains, Publibook, TheBookEdition, Lulu, YouScribe, la liste serait très longue. Des dizaines de milliers de titres en perspective.

Près de 200 titres sont pour l'instant proposés en numérique au travers du distributeur Immatériel, à retrouver chez tous vos libraires habituels. A suivre...


Benoit Peeters et son métier d'auteur

Passionnant interview de Benoit Peeters qui revient sur son métier. Il revendique pleinement cette nature double du travail d'auteur, un travail qui repose à la fois sur la passion, le pur désir et sur la dimension du travail exigeant, du temps passé, qui mérite pleinement d'en retirer les fruits (via Culture2012).


Le métier d'auteur selon Benoit Peeters par SACD


Salon du Livre 2012: Amazon et son Kindle feront Salon

SalonDécidément, Amazon n'est pas un client comme un autre. Alors qu'il était absent de la liste des exposants au début du mois encore, Livres-Hebdo a annoncé qu'Amazon serait présent au prochain Salon du Livre avec un stand de 80m2, que l'on aura sans doute trouvé au débotté.

Tout un symbole, pour la première fois donc, le marchand en ligne aura un stand; il se vendra sans doute beaucoup de Kindle:

«Le stand d'Amazon devrait être dédié à la promotion du lecteur numérique Kindle, que le numéro un mondial de la librairie en ligne a lancé en France en novembre dernier.»

Amazon a fait son apparition entre Amandier et Anacharsis, ma petite dame sera contente. On lui avait bien dit...

PS: si l'on ouvre en grand au géant américain, on ferme en revanche en catimimi l'entrée aux auteurs français, le pot-aux-roses découvert par Ayerdhal. Lire l'Express, triste époque.


Les romans populaires

27000100117950STrès intéressante présentation sur les romans populaires de Daniel Compère qui enseigne la littérature à l'Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3. Grand spécialiste de Jules Verne, il a également publié un Dictionnaire du roman populaire francophone (2008) et tout récemment un ouvrage synthétique, Les Romans populaires (Presses de la Sorbonne nouvelle, 2011) (via ArchéoSF).


Les romans populaires en France par epam-tv


Le Vieil Homme et la Mer : traductions comparées

601px-Ernest_Hemingway_1950Premières phrases du "Vieil Homme et la Mer" d'Ernest Hemingway, dans la version anglaise suivie de la traduction "officielle" chez l'éditeur et de la traduction proposée par François Bon, qui a subie le sort que l'on sait. Chacun jugera. L'avis de Claro qui a une petite légitimité en matière de traduction anglaise. On rappellera qu'il faudra attendre 2032 pour "libérer" Ernest Hemingway en France...
He was an old man who fished alone in a skiff in the Gulf Stream and he had gone eighty-four days now without taking a fish. In the first forty days a boy had been with him. But after forty days without a fish the boy's parents had told him that the old man was now definitely and finally salao, which is the worst form of unlucky, and the boy had gone at their orders in another boat which caught three good fish the first week. It made the boy sad to see the old man come in each day with his skiff empty and he always went down to help him carry either the coiled lines or the gaff and harpoon and the sail that was furled around the mast. The sail was patched with flour sacks and, furled, it looked like the flag of permanent defeat.

TRADUCTION JEAN DUTOURD - 1952

Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En quatre-vingt-quatre jours, il n’avait pas pris un poisson. Les quarante premiers jours, un jeune garçon l’accompagna; mais au bout de ce temps, les parents du jeune garçon déclarèrent que le vieux était décidément et sans remède salao ce qui veut dire aussi guignard qu’on peut l’être. On embarqua donc le gamin sur un autre bateau, lequel, en une semaine, ramena trois poissons superbes.
Chaque soir le gamin avait la tristesse de voir le vieux rentrer avec sa barque vide. Il ne manquait pas d’aller à sa rencontre et l’aidait à porter les lignes serrées en spirale, la gaffe, le harpon, ou la voile roulée autour du mât. La voile était rapiécée avec de vieux sacs de farine; ainsi repliée, elle figurait le drapeau en berne de la défaite.

TRADUCTION FRANCOIS BON - 2012

Le vieil homme pêchait seul dans le Gulf Stream sur son canot depuis quatre-vingt-quatre jours sans avoir pris un poisson. Les quarante premiers jours, le garçon était venu avec lui. Mais après ces quarante jours, les parents du garçon lui avaient dit que le vieil homme était finalement et définitivement salao, ce qui est la pire forme pour dire pas de chance, et selon leurs ordres, le garçon était parti sur un autre bateau, lequel avait pris trois gros poissons la première semaine. Cela le rendait triste, le garçon, de voir le vieil homme revenir chaque soir le canot vide, et toujours il le rejoignait pour l’aider à porter les lignes enroulées, la gaffe, le harpon et la voile ferlée autour du mât. Une voile rapiécée avec des sacs de farine qui pendait ainsi comme le drapeau d’une permanente défaite.
Lire également les remarques sur la traduction chez La Bibliomancienne.

Gallimard : retrait imposé à Publienet

Levieilhommeetlamer-publienetJe m'étonnais il y a quelques jours de voir François Bon proposer sur Publienet une nouvelle traduction du "Vieil homme et la mer" d'Ernest Hemingway. Comme dans le cas de Dashiel Hammett, lui aussi décédé en 1961, les oeuvres de cet auteur ne sont pas dans le domaine public en France. Aujourd'hui, les Editions Gallimard viennent logiquement de demander le retrait à François Bon. Lire son commentaire. En souhaitant que le Québec, terre de liberté des textes francophones, relaie rapidement les oeuvres de Ernest Hemingway en versions numériques, toutes indisponibles en France. Beaucoup de sites vont sans doute relayer solidairement la traduction de François Bon, vous la trouverez par exemple ici (une liste complète à cette adresse). Si l'on doit faire une "tournante", je m'y associerais bien évidemment. Ce soir j'ai décidé, à mon humble niveau, de supprimer le tag Gallimard et dorénavant toutes mentions de l'éditeur, toutes critiques de livres tant que les versions numériques des livres d'Hemingway resteront indisponibles (le vrai scandale est là). Si chacun pouvait faire de même. On ne peut à la fois "défendre" les droits d'un auteur/ayants-droits et dans le même temps prendre le parti de ne pas le diffuser.

PS: voir également les traductions comparées.

PS: un premier site canadien qui le relaie donc en toute légalité (sous réserve du proxy).

PS: lire le billet d'Emmanuel Pierrat qui revient sur la durée de protection. Ce sera bien 2032 pour la France.


Fermeture de deux sites illégaux de téléchargements de livres

Library.Nu Logo_thumb[13]Les grands groupes d'édition bien décidés à en découdre. Deux très gros sites de téléchargements de livres basés en Irlande viennent de fermer leurs portes sous l'action de l'UIE (Union Internationale des Editeurs) et plus particulièrement d'éditeurs et de libraires allemands. Communiqué de Livres Hebdo qui pour l'occasion a ouvert l'accès:

"Véritables librairies virtuelles, www.ifile.it et www.library.nu offraient aux internautes en téléchargement illégal, gratuit, et anonyme près de 400.000 eBooks haute résolution, générant ainsi, grâce aux publicités, aux donations, et aux comptes premium de leurs adhérents, près de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le processus judiciaire a duré 7 mois et a du enquêter dans 7 pays. Plus de 17 éditeurs ont lancé des injonctions, au tribunal régional de Munich, concernant 170 livres dont les droits étaient protégés. Parmi les éditeurs, on trouvait HarperCollins, McGraw-Hill, MacMillan Publishers et Pearson Education. La procédure était également soutenue par les Associations d'éditeurs des USA, des Pays-Bas et d'Italie."

Lire également le communiqué de l'AAP (Association of American Publishers).

Les responsables des sites sont eux-mêmes incriminés pour violation de droit d’auteur au lieu d’être seulement tenu pour responsables du comportement de leurs usagers. Je recommanderais la plus grande méfiance pour des sites français bien connus, le boulet risque de venir rapidement sur eux.

Le jeu de domino continue, le peer-to-peer va t-il redevenir l'unique moyen d'accès pour télécharger des contenus de manière illégale?


Richard Stallman à Marseille

220px-Richard_Stallman_2005_(chrys)Relais d'un communiqué de presse, vous pourrez rencontrer Richard Stallman, l'un des plus ardents défenseurs du logiciel libre, à Marseille la semaine prochaine. A relire, en attendant, ses positions récentes en ce qui concerne les livres numériques. Il ne décolère pas contre les modèles propriétaires, voir le billet récent sur Framablog.

Richard Stallman, président de la Free Software Foundation (http://www.fsf.org/), militant du logiciel libre et initiateur du projet GNU (http://www.gnu.org/) sera à Marseille le mercredi 22 février pour une conférence exceptionnelle intitulée «Logiciel Libre, Société Libre et Solidaire». Stallman montrera que le logiciel libre constitue un bien numérique commun échappant aux mécanismes de marchandisation et de privatisation et qu’il est un maillon essentiel d’une société libre et solidaire.

• Lieu : Grand amphithéâtre du campus Saint-Charles d’Aix-Marseille Université – 3, place Victor Hugo (Métro Gare St Charles), Marseille ici
• Horaires : ouverture des portes à 18h30 ; conférence de 19h00 à 21h30
• Entrée libre. Pré-inscription (optionnelle): ici
• Conférence en français

Cet événement est co-organisé par Assodev-Marsnet et le Centre pour l’édition électronique ouverte, en partenariat avec la Bibliothèque de l’Alcazar, le cerLL, et avec la contribution de partenaires universitaires et associatifs.
http://www.marsnet.org/
http://cleo.cnrs.fr/
http://www.bmvr.marseille.fr/
http://www.cercll.org/

Richard Stallman

Richard Stallman est un programmeur américain né en 1953. Président de la Free Software Foundation et initiateur du mouvement du logiciel libre, il a développé, à partir de 1984, le système d’exploitation GNU, qui complété par Linux, donne le système GNU/Linux utilisé aujourd’hui sur des dizaines de millions d’ordinateurs. Il est aussi le créateur de la licence publique générale GNU (GPL) qui met en œuvre la notion de copyleft et vise à préserver la liberté d’utiliser, étudier, modifier et diffuser le logiciel et ses versions dérivées. Depuis plus de vingt ans, Stallman fait la promotion d’une informatique libre qu’il considère comme condition de base pour un accès citoyen aux systèmes de traitement de l’information.

Organisateurs

Assodev-Marsnet regroupe une centaine d’associations de la Région PACA et a pour but le développement de l’Économie Sociale et Solidaire par l’accompagnement à l’usage des outils de l’Internet éthique et solidaire et de l’informatique libre.
Le Centre pour l’édition électronique ouverte est un laboratoire associant le CNRS, Aix-Marseille Université, l’EHESS et l’Université d’Avignon. Il développe, sous le portail OpenEdition (http://www.openedition.org/), un ensemble de plateformes dédiées à l’édition électronique en sciences humaines et sociales. Il favorise la diffusion des résultats de la science en participant, notamment, au mouvement de l’Open Access. Il encourage l’utilisation de licences libres et de formats ouverts. En invitant Richard Stallman, il souhaite contribuer au débat sur la relation entre informatique et société.

Informations complémentaires

Sur le site de la conférence : http://stallman.marsnet.org
Sur le blog du Cléo : http://leo.hypotheses.org/8453
Sur le site d’Assodev ; http://www.marsnet.org/spip.php ?article687


Martine et Laurent sans MegaUpload

3073529Un mois après la fermeture de MegaUpload, qu'est-ce qui a changé? Entre la hausse de fréquentation de l'offre légale et le retour au bon vieux peer-to-peer, lire le billet de l'Express. Une chose est sûre, les cartes sont bien en train de se rebattre alors que l'on croyait le phénomène gravé dans le marbre. Un qui n'a pas le temps de s'ennuyer, c'est Laurent Joffrin, toujours sur l'Express, qui revient sur les droits d'auteur et "l'infantilisme des pirates du net". Houlà, de quoi encore remettre le site en rideau...


L'Etranger de Camus au format numérique

étrangerTout un symbole, le livre le plus vendu au format de poche en France avec près de 7 millions d'exemplaires depuis sa sortie en Folio, à savoir "L'Etranger" d'Albert Camus, arrive enfin ce mois-ci au format numérique. Quand on saura qu'Albert Camus était plutôt retiscent aux versions de poche... (lire ce billet qui retrace la sortie au Livre de Poche). Le prix, à 4,99€, reste équivalent à celui de la version imprimée à 5,10€. L'autre roman de Camus le plus vendu chez Folio "La Peste" est également disponible. C'est peu de dire que l'on aura été jusqu'au bout pour les retenir (même pendant la large commémoration du cinquantième anniversaire de la mort d'Albert Camus il y a deux ans), ceux-là comme tant d'autres. On rappellera pour mémoire que les deux titres étaient disponibles déjà gratuitement pour nos amis québécois depuis plus d'un an, les livres d'Albert Camus là-bas libres, dans le domaine public (via blog ePagine).


Yann Moix: la haine du liseur numérique

MoixAprès Frédéric Beigbeder, c'est aujourd'hui Yann Moix qui s'élève contre le livre numérique sur la Règle du Jeu. Tout y passe, la frénésie de téléchargement compulsif (intégralite), le papier serait le règne de la "lecture véritable". Plus on possèderait de livres, moins on les lirait. Raisonnement assez bizarre. Plus agressif encore, avec un discours de haine:

"L’e-booker s’achète du fantasme, s’offre du mensonge, loue de la sensation. C’est le nouveau bourgeois: on possède tout sans connaître rien. L’e-booker, en ce sens, est un salaud. Il baigne et barbote dans une boue cultureuse, ébahi par sa propre puissance nulle. Orgie numérique oblige."

"Le lecteur est supérieur au liseur parce qu’à la quantité qui ne veut plus rien dire, il préfère la qualité qui veut dire quelque chose. Les lecteurs numériques, c’est-à-dire les liseurs, sont des morts glacés, des cuistres et des bourgeois. Ce sont des hommes d’amoncellement et de stockage, de ceux qui gardent et entassent ce qui est gratuit. Ce sont des radins. Ce sont des petits. Ils sont dans leur librairie comme dans un harem: accès à tout, tout le temps. L’écoeurement pourrait guetter: mais non. Ils ne liront pas plus demain qu’ils ne lisaient hier: ils se font simplement davantage croire à eux-mêmes qu’ils deviendront demain les lecteurs qu’ils ne furent jamais. Lire, c’est s’absorber dans une œuvre et une seule, ce n’est pas, ce ne sera jamais, se dissiper dans toutes."

Opposer lecteur/liseur, comme opposer lecteur/bibliophile... J'avoue que ce genre de discours haineux me laisse très mal à l'aise. Il est même prêt à organiser l'e-todafé, c'est dire.

PS: A lire le billet sur La Toison d'Or.

PS: A lire absolument le second billet de la Toison d'Or qui revient sur les similitudes avec la période des incunables et la "Nef des Fous".

"Là où le billet de Yann Moix devient passionnant, c’est que ce monsieur joue parfaitement un rôle dont j’aurais pensé qu’il ne pouvait plus exister. J’ai tendance habituellement à nuancer assez fortement les discours faisant de la concurrence livre électronique/livre sur papier un remake de celle manuscrit/incunable. Mais là, c’est exactement cela. C’en est même surprenant car j’ai peine à croire que cet écrivain n’ait pas pu s’en rendre compte en rédigeant son billet."

Je retiens également le commentaire de Christian Vandendorpe:

Merci d’avoir attiré mon attention sur ce billet de Yann Moix –et merci au twittérien qui m’a signalé le vôtre!

Votre analyse est très juste. Au début de la Renaissance, le déluge de livres publiés en cinquante ans par l’imprimerie (20 millions selon Febvre et Martin) a suscité le même genre de jérémiade de la part des clercs et des tenants de la “haute” culture du manuscrit qui se sentaient menacés.

En revanche, un demi-siècle plus tard, Montaigne n’avait pas honte d’être un surfeur avant la lettre, profitant des richesses de sa bibliothèque:

“Là, je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein, à pièces descousues; tantost je resve, tantost j’enregistre et dicte, en me promenant, mes songes que voicy. ” (III, 3)

Dans le billet de Moix, je décode surtout une posture exagérée — au point d’en être caricaturale– de l’homme qui se pose en Écrivain, défenseur des vraies valeurs: “Un véritable amoureux de la littérature préférera ne posséder qu’un seul livre (Ulysse? La Recherche? L’Iliade?) et le relire en boucle toute sa vie.” C’est pousser le culte de la Grande Littérature jusqu’à un extrême où elle s’anéantit. Il faut dégonfler ces baudruches!


MegaUpload: les sites qui assurent la relève

LiensFermeture de MegaUpload oblige, la migration des fichiers est en cours pour certains sites de piratages de livres. Petit tour d'horizon. Si des sites comme FileSonic et FileServe ont préférés jeter l'éponge, d'autres prennent la relève. Alors que Streamiz et DPStream sont privilégiés pour le streaming de séries et de films, les fichiers de livres se reportent sur des sites comme BayFiles (qui est pourtant devenue la vitrine légale de PirateBay), GigaSize, MediaFire et le très populaire Rapidshare. Quitte à mettre les mêmes contenus sur tous les endroits possibles. Des fois qu'ils tombent tous comme des dominos?

PS: lire également le billet de Libération, c'est la maxi dêche pour l'instant.


Paulo Coelho: piratez-moi

Paulo-Coelho-005On connaissait de longue date les positions de Paulo Coelho qui est depuis longtemps un partisan actif des téléchargements illégaux de ses livres, depuis une édition pirate russe de L'Alchimiste qui a été mise en ligne dès 1999 et qui, loin de nuire aux ventes dans le pays, leur a au contraire donné un formidable dopage d'un million d'exemplaires en 2002 et plus de 12 millions aujourd'hui. Sur le thème, lisez-moi, si vous aimez achetez mes livres imprimés. Sa dernière initiative va cependant encore plus loin, Paulo se joignant à un nouveau programme sur The Pirate Bay et exhortant les lecteurs à télécharger tout son travail gratuitement, allez hop, toute la compil d'un coup! (via TheGuardian).


Studio Walrus: un magazine sur iBooks Author

WALRUSLe Studio Walrus, toujours à la pointe dans la créativité de livres enrichis (on se rappelle du livre qu'il avait sorti en partenariat avec Mnémos) s'est essayé à la nouvelle plateforme d'auto-publication d'Apple, iBooksAuthor. Un premier magazine de 76 pages gratuit pour présenter leur savoir-faire et les possibilités offertes par Apple. Tous les détails donnés sur le site.

PS: A signaler également que MacGénération a mis en ligne un test complet de la plateforme.


MegaUpload: la fermeture en question

Vous vous rappelez sans doute, c'était il y a à peine trois semaines, Emmanuel Gadaix, le directeur technique de MegaUpload, était l'invité du Sénat. A regarder, c'était quelques jours avant la fermeture du site de service de partage. Emmanuel Gadaix ne s'était pas exprimé depuis. Il revient pour ZDNet.fr sur le projet d’offre légale MegaBox qui devait être lancé le lendemain de l'arrestation de Kim DotCom, le fondateur de MegaUpload.

PS: voir aussi le billet de Clubic qui propose un petit retour en arrière sur l'histoire de la fermeture des sites de partage; souvenirs, souvenirs...


François Hollande: pas de licence globale

HollandebourgetEn ces temps où chacun commence à penser l'après-MegaUpload, la fameuse "licence globale" sorte d'arlésienne aurait-elle repris de la vigueur du côté des projets politiques qui s'annoncent? Pas du côté de François Hollande en tout cas. Même si l'anti-Hadopi était un thème en vogue la semaine dernière dans son entourage, il se positionne très nettement contre tout projet en ce sens:

Il cite les trois axes retenus, qui ne contiennent pas la dépénalisation du partage de fichiers:

  1. Renforcement de la lutte contre la contrefaçon commerciale et les atteintes au droit moral (les camcorders notamment) ;
  2. Renforcement des offres légales en ligne et du préfinancement des contenus par les FAI, chaînes TNT et services de SVOD.
  3. Création de nouvelles ressources pour les industries culturelles.

(via Numérama).


Le nouveau Todorov chez Versilio

DownloadA signaler la sortie en version numérique du nouveau livre de Tzvetan Todorov "Les Ennemis intimes de la démocratie" chez Versilio. Un auteur de plus qui s'affranchit de son éditeur traditionnel en avancant avec son agent. Pour la nouveauté seulement, une façon de ménager la chèvre et le chou (qui est la chèvre, qui est le chou), six de ces anciens livres étant disponibles chez les éditeurs.

"Il y a quelques années, le célèbre best-seller de Fukuyama annonçait la "fin de l'Histoire".
Plus humblement — mais sûrement plus justement — Todorov nous invite à réfléchir à une possible "fin de la Démocratie".
On peut regarder l'histoire politique du XXe siècle comme l'histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs: le fascisme et le communisme. Ce combat s'est achevé avec la chute du mur de Berlin. D'après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis — islamo-fascisme, terrorisme, dictateurs sanguinaires... Pour Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c'est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu'à l'existence même."

Critique, historien et philosophe, universitaire mondialement reconnu, ayant enseigné dans les plus grandes universités en France et aux États-Unis, Tzvetan Todorov est directeur de recherches au CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Mémoire du Mal, tentation du Bien (Robert Laffont, 2001), Devoirs et délices, Une vie de passeur: une autobiographie intellectuelle (Seuil, 2002), Le Nouveau Désordre mondial (Robert Laffont, 2003), Les Aventuriers de l'absolu (Robert Laffont, 2005), L'Esprit des Lumières (Robert Laffont, 2006) et La peur des Barbares (Robert Laffont, 2008).