696 notes dans la catégorie "Auteurs"

Numérique: défendre le rôle des éditeurs

Logosne Nouvelle initiative d'Antoine Gallimard, Président du SNE (Syndicat National de l'Edition) sous la forme d'une lettre-ouverte en réaction au rôle de certains agents littéraires qui cherchent de plus en plus "à se positionner en concurrents directs des éditeurs de leurs propres clients-auteurs". Plus d'une centaine d'éditeurs ont déjà apportés leur soutien à cette pétition. Le calendrier concomitant avec la foire de Frankfurt n'est bien entendu pas un hasard pour mobiliser les éditeurs européens sur le sujet.


Gin: un nouveau cru sans le Diable

Bel amour A signaler l'initiative d'un auteur, Gin, dont j'avais beaucoup aimé le premier livre BadBusiness paru Au Diable Vauvert il y a quelques années, polar truculent plein de sexe et d'humour en digne héritier de San Antonio. Il récidive aujourd'hui, en se distribuant lui-même en cavalier seul, avec un nouveau livre "T'es vraiment trop con mon bel amour". "Le Diable le prenait mais pour l'éditer en 2011. Alors j'ai décidé de l'éditer via Mandchou.
Le modèle éco n'est pas si idiot que cela ... J'ai pensé que cela ouvrirait pour tous, mon travail.."

Allez ici :
Trois possibilités sont offertes aux lecteurs:
- Télécharger gratuitement le premier chapitre,
- S'inscrire gratuitement et recevoir tout le roman en 1 page par jour
- Acheter le livre imprimé, 320 pages au même prix que son précédent livré édité, frais de port offerts...


Le Houellebecq sera en numérique

Houellebecq Le prochain livre de Michel Houellebecq, La Carte et le territoire l'évènement de la rentrée littéraire, sera bien disponible en version numérique le 8 septembre prochain, le jour même de la parution du livre imprimé aux Editions Flammarion; l'auteur faisant bien le choix de suivre son éditeur et la plateforme de distribution Eden-Livres. C'est ePagine qui le confirme dans son programme de la rentrée Flammarion mis en ligne hier.

Atelier sur l'édition d'auteurs

L_Atelier-logo En cette période d'été, l'Atelier numérique revient sur l'auto-édition avec une interview réalisée au printemps dernier avec Marc-Edouard Nabe, écrivain et Luc Spooren, directeur de la société Unibook: "Il est désormais possible de publier son propre manuscrit, sans passer par les étapes classiques de prospection et de sélection des maisons d’édition. Deux écoles: l’auto-édition et l’ «anti-édition». La première consiste à simplement faire publier et diffuser son manuscrit grâce à une plateforme d’auto-édition, tels que Lulu ou Unibook. La dernière représentée par Marc-Edouard Nabe, l’«anti-édition», est la démarche d’un écrivain s’affranchissant du circuit classique de publication, en endossant les rôles d’éditeur et publiciste de sa propre œuvre, grâce au web". Les deux sont désormais possible pour tous les écrivains d'aujourd'hui, selon leurs statuts, reconnaissance passée ou en devenir. La voie numérique est une chose, la voie papier ne doit pas être dédaignée pour autant, par respect pour le lecteur, même si elle comporte une part de risque et d'engagement financier comme dans le cas pour Marc-Edouard Nabe. La liberté et l'indépendance est à ce prix-là. A l'heure où des groupes d'édition s'affranchissent des libraires traditionnels pour vendre en direct sur des portails, il ne me parait pas choquant que des auteurs fassent ce choix-là, une philosophie de vie d'écrivain en quelque sorte. Contraste sur le magazine Lire aujourd'hui avec cette liste et l'article paru au printemps dernier.

Publienet: bientôt 350 titres en cave

Publienet Un petit clin d'oeil à Publienet qui compte bientôt 350 titres à son catalogue. Vous pourrez désormais faire des recherches par auteurs, titres, dates, etc. Toute la liste sur TiersLivre. L'occasion de saluer, faudrait-il encore le rappeler, cette expérience unique au monde. Des inédits d'écrivains avec des abonnements, des petits prix, sans drm, en librairies comme en bibliothèques... "Tout ça prend de l’épaisseur, du parfum et de la consistance avec les années". A déguster sans modération!

Numérique: des agents de plus en plus présents

Odysseus Des agents littéraires qui contractent directement avec les auteurs et leurs ayants-droits pour le passage sur Amazon, Apple, demain Google et autres. Annonce aujourd'hui de l’agent littéraire Andrew Wylie qui exploite directement les droits numériques de ses auteurs, de ceux qui ne les ont pas cédés à leurs éditeurs. Une maison d’édition 100% numérique a été créée pour cela, nommée Odyssey et démarre avec une vingtaine de titres. Il s’agit de grands noms de la littérature: Saul Bellow, John Updike, Philip Roth, Ralph Ellison, Salman Rushdie, Norman Mailer mais aussi Emerson, Borges, Burroughs, Nabokov etc. Dans un premier temps, les livres sont en vente exclusivement sur Amazon, (pour une durée de 2 ans) mais il est prévu par la suite qu’ils le soient également via Google Editions ou Apple. En parlant d'Odyssée, c'est plutôt d'une Guerre de Troie qui est en cours avec les éditeurs.... (via NewYorkTimes).

James Patterson: millionnaire en numérique

Patterson Plus d'un million de livres numériques vendus par l'auteur de best-sellers américain James Patterson, 1.141.273 exactement à la date d'aujourd'hui. C'est ce que révèle le magazine TheBookSeller. Même si cela reste encore modeste quand aux ventes totales des livres de Patterson, c'est un cap symbolique fort qui est atteint. A noter que James Patterson a décidé d'exploiter ses droits numériques non pas de manière autonome mais par l'intermédiaire d'Hachette Book Group. En France, Patterson est déjà présent en numérique au travers de son éditeur, Les Editions de l'Archipel  (via eBouquin).

Lire Boris Vian

Vian Pour nos amis francophones qui ne se trouvent pas sur le territoire français, à signaler les deux romans les plus emblématiques de Boris Vian, L'Ecume des Jours et L'Automne à Pékin à télécharger sur le site EbooksLibresetGratuits. Les deux adresses sont ici et ici. On ne reviendra pas sur l'absurdité des copyrights. Pour les résidents français, "prévenez les gendarmes, que je n'aurais pas d'armes, et qu'ils pourront tirer..."

PS: les versions ePub ici et ici.


L'agent littéraire au Motif

Motif Aide aux écrivains, défiance vis à vis des éditeurs, renégociations de leurs droits, volonté d'indépendance voire de cavalier seul... Le rôle des agents littéraires et le modèle anglo-saxon n'ont jamais été aussi présents dans les choix qui s'ouvrent aux auteurs de demain. Le numérique ne faisant qu'accentuer un phénomène d'affranchissement de l'éditeur dans une mise en relation directe avec son lectorat. Le MOTif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) propose aujourd'hui une étude complète sur le phénomène des agents littéraires réalisée par Juliette Joste (éditrice free-lance).


Ecrire pour Anna Gavalda

Gavalda Lecteurs-éditeurs, c'est maintenant lecteurs-écrivains. Quand les auteurs de best-sellers proposent à leurs lecteurs d'écrire leurs propres livres...
"Du 21 juin au 5 juillet, Anna Gavalda vous donne rendez-vous sur Facebook. En exclusivité pour les fans de France Loisirs, Anna Gavalda a imaginé le début d'une histoire. C'est à vous d'écrire la suite, en 700 caractères maximum...
A chaque épisode, vous votez pour ou contre les contributions des autres participants. Ainsi, c'est vous qui orchestrez le déroulement de l'intrigue. Les trois plumes les plus audacieuses, élégantes et imaginatives remporteront un exemplaire de l'Echappée belle dédicacé à leur nom par Anna Gavalda.
Cette opération se déroule par le biais d'une application Facebook.
Une fois achevé, le récit sera disponible au format numérique, en téléchargement gratuit sur notre site internet". Roman Facebook en 700 caractères, on attend désormais le roman Twitter en 150 caractères... Quelle opération de communication à la rentrée pour le prochain Houellebecq?

Marc Lévy vend lui-même sur l'iPad

Marclévy Marc Lévy faisait déjà cavalier seul, sur son site et des sites libraires, en exploitant lui-même ses droits numériques. Il verse désormais ses livres sur l'iPad et sur l'iBooks d'Apple directement lui-même avec son nouveau roman aujourd'hui (le titre est d'ailleurs prémonitoire). Premier auteur français à le faire avec un partage avec Apple sans intermédiaire-éditeur, il ne sera sans doute pas un cas unique dans les prochains mois, la tentation est grande en effet. Quand on est une marque à part entière comme lui, on peut légitimement émerger dans le catalogue pêle-mêle d'Apple et dans les moteurs de recherche. Attention cependant de ne pas confondre avec un autre Marc Lévy, diabétologue celui-là. Les éditeurs soigneront, quant à eux, leur crise d'urticaire...

Manolosanctis dans les librairies

A noter une initiative intéressante, l'édition communautaire appliquée à la bande-dessinée. Manolosanctis, un collectif d'auteurs qui offrait jusqu'ici une diffusion gratuite en numérique (voir l'article sur l'Expansion), propose depuis la semaine dernière de retrouver dans les librairies certains titres les plus plébiscités par les internautes (distribution Volumen). Ah, ils sont venus des profondeurs du web...


My MajorCompanyBooks: l'édition sans risque

Mymajor Décidément, à peine une quinzaine de jours et déjà trois auteurs édités du côté du site MyMajorCompanyBooks et des Editions XO. Un thriller, un roman d'anticipation et une comédie romantique. Les auteurs sont jeunes et beaux, bankable à souhait comme on dit. Espérons que la transformation sera au rendez-vous dans les librairies pour les courageux éditeurs/parieurs, qu'ils n'en soient pas réduit à l'exemplaire dédicacé. Ils sont d'ailleurs plus de 81000! L'équivalent d'une ville comme Albi! Une frénésie d'éditeurs, je vous dis. On en sait un peu plus sur la somme à réunir: "les 20.000€ sont intégralement consacrés aux frais d'édition de l'ouvrage (lecture, corrections, mise en forme, conception graphique de la couverture), aux coûts de fabrication proprement dits de l'ouvrage dont le tirage sera au minimum de 10.000 exemplaires (achat du papier, impression, reliure, conditionnement et transport vers le distributeur) et à l'ensemble des coûts engagés pour la préparation de la sortie de l'ouvrage (notamment actions de lancement auprès de la presse)." Ainsi que sur les rémunérations pour les éditeurs-parieurs: "Vous percevrez, avec les autres coéditeurs, 25% des revenus nets générés par les ventes du livre en librairie et 5% des revenus nets liés aux éventuelles cessions de droits (exploitation du livre au format poche, club, traductions à l'étranger, adaptation au cinéma, etc.). Ces revenus seront redistribués au pro-rata des mises de chacun." 10% pour l'auteur, 25% pour les banquiers (à fonds perdus), c'est 15% à se partager entre MyMajorCompany et les Editions XO pour un risque absolument nul, qui se réservent d'ailleurs bien plus sur les droits dérivés. Pas mal, non? Tous les détails ici. (via Fluctuatnet).

Albin Michel: valse des best-sellers et... des étiquettes

Albin Avec l'arrivée de l'iPad, Albin Michel passe beaucoup de ses auteurs de best-sellers en versions numériques. Stephen King (20 titres), Bernard Werber (16 titres), Mary Higgins-Clark, Patricia Mac Donald, Katherine Pancol, Maxime Chattam... (voir Fnac ou Numilog). A noter que les contrats de mandat ont du mal à passer, ou alors ils passent à la vitesse des fourmis. Ce titre de Bernard Werber ici chez Dialogues et ici à la Fnac...

Nabe: l'auto-publication indépendante

Nabe 4000 exemplaires vendus. Deux tirages épuisés et une nouvelle réimpression à 4000 exemplaires! Marc-Edouard Nabe et son dernier roman "L'Homme qui arrêta d'écrire" n'en fini pas de déjouer tous les pronostics qui ne donnaient pas cher de son entreprise d'auto/anti-édition (voir plateforme). Il est bien en train de prouver deux choses: la première qu'une diffusion exclusivement sur le web pour rejoindre son public est possible pour un auteur déjà reconnu, en s'affranchissant de l'édition et de la librairie traditionnelles; la deuxième que l'aventure du papier est plus jamais essentielle et pertinente pour un auteur d'aujourd'hui, certains auraient peut-être tendance à l'oublier. Je n'ai pas connaissance d'autres auteurs ayant tenté et réussi un tel pari. Et vous? Marc-Edouard Nabe n'a pas encore décliné des versions numériques de ses différents livres. Peut-être y viendra t-il bientôt? En tous cas, si c'est le cas, on peut lui faire confiance pour conserver la même indépendance vis-à-vis de solutions verticales et monopolistiques. Le Wall Street Journal revenait la semaine dernière sur l'auto-publication et les "stars" du phénomène. Marc-Edouard Nabe ouvre bien quant à lui sa propre page personnelle... 

Self_Publishing_Vs_Publisher


My MajorCompanyBooks avec les Editions XO

Mymajorcompany Les sites de paris sur internet sont ouverts, c'est la même chose pour l'édition. On l'attendait depuis un moment, ce sont finalement les EditionsXO qui ont conclu un accord avec la société MyMajorCompany pour décliner le concept au monde de l'édition littéraire, avec vous l'aurez deviné MyMajorCompanyBooks. En gros, vous internaute, vous misez sur le bon cheval et vous devenez l'heureux propriétaire du nouvel étalon de l'édition française. Il y a déjà des millions d'auteurs potentiels, il y a désormais des millions d'éditeurs potentiels. En théorie oui. Reste à savoir si autant de lecteurs vont jouer le jeu pour donner une quelconque crédibilité au système. Est-ce que les lecteurs des Editions XO vont se ruer sur le concept? Pas sûr. Repérer Grégoire dans une play-list en moins de quelques minutes, c'est plus facile que de lire des dizaines de pages sur un écran! 20000€ de mise à réunir, c'est pas rien, pour signer un contrat avec les Editions XO qui sortiront le roman à 10.000 exemplaires dans les librairies (on aimerait d'ailleurs voir la teneur du dit contrat). Pas gagné sauf pour XO qui minimise le risque à presque rien. C'est aussi un excellent coup marketing et celui-là pour toute de suite, pas besoin d'attendre trente ans comme le cognac... Pour mémoire, on se rappellera que Jean-Paul Bertrand, l'ancien patron d'édition des Editions du Rocher, avait essayé d'initier un tel projet d'édition participative l'année dernière sans grand succès avec son EditeursAuteursAssociés. Comme quoi, l'éditeur qui cautionne le système ne fait rien à l'affaire. A suivre, en se demandant si Proust ou Céline, voire même Musso ou Jacq auraient été repérés sur un tel site? Pour moi, rien n'est moins sûr, les choses se passent bien plus en coulisses que sur la place publique dans le repérage des auteurs. Et les chevaux, ça se passe comment? (via TheBestPlace qui a un avis encore plus tranché sur la question, merci Hubert). 

François Bon allume la mèche

Arton2139 Deuxième étage de la fusée Publienet dirigée par François Bon, l'édition numérique de livres précédemment parus chez des éditeurs dans leurs versions papier. Si depuis plus de deux ans maintenant il s'en était toujours tenu soigneusement, sans franchir la barrière, à l'édition au format numérique d'inédits d'écrivains reconnus ou de textes n'ayant pas trouvé d'éditeurs, François Bon s'engage maintenant dans l'édition de ses propres textes parus chez ses anciens "petits" éditeurs. L'Enterrement (paru chez Verdier) aujourd'hui, Limite paru aux Editions de Minuit suivra dans quelques semaines: "Les droits numériques m'en appartiennent évidemment, mais surtout le souhait de compléter le travail de fond mené par Verdier: si vous avez L'Enterrement Verdier dans votre bibliothèque, ou si vous vous le procurez en librairie dans sa couverture jaune (le prix en Folio est sensiblement le même que la version numérique, il y était paru en 1994, avec un nouveau tirage en 2000 je crois, mais on est peu informé, dès lors que c'est en poche), envoyez-moi une photo, et on vous donnera code d'accès pour la version numérique. On doit marcher en complément, et disposer d'une version numérique, avec recherche plein texte, portabilité sur téléphone ou liseuse, bibliothèque numérique transportable, c'est un service que vous, lecteur, êtes en droit d'exiger de l'éditeur lorsque vous achetez un livre papier –le contrat que vous passez avec l'auteur et l'éditeur est un contrat sur la lecture, donc les services qui y sont associés, et pas seulement sur le transfert d'un objet matériel". Au delà d'un choix individuel, François Bon compte bien fédérer d'autres auteurs avec lui avec des arguments dans la rémunération bien supérieurs à ce que proposent actuellement les éditeurs. "Auteurs, Publie.net vous propose une exploitation de ces droits numériques à partage égal de recettes, ne signez pas un avenant numérique à moins de 20%, et –selon le droit commercial en vigueur– si notre proposition est meilleure que celle de votre éditeur papier, vous avez toute légitimité à nous confier cette diffusion. Il ne s’agit pas d’une diffusion concurrentielle de celle encore très bâtarde de vos éditeurs principaux (DRM qui ne gênent que le client, prix prohibitif, pur décalque papier), mais d’un outil complémentaire et stratégique –sur le web en général, et sur l’iBookStore en particulier." Un véritable défi aux plateformes récemment mise en place par les distributeurs traditionnels avec une invitation aux petits éditeurs à entrer en discussion avec Publienet plutôt qu'avec elles! "Nous pouvons envisager toute forme technique adaptée à une éventuelle collaboration: simple insertion de vos epub et PDF sur notre plateforme, et nous vous reversons 50% des recettes, soit prise en charge création des ressources numériques, etc. L’important c’est la présence, et c’est d’agir ensemble. Et bien sûr, autre point stratégique: la page web avec ressources numériques renvoie au livre papier, et possibilité d’offrir à l’acheteur du livre en librairie un code privé pour la version numérique (simple tatouage à son e-mail) en sus. Amis éditeurs: l’excellence de votre savoir typo, presses, colles et papiers, distribution à coups de kilomètres et de dimanches, nous c’est la même chose en terme de codage, Ruby on Rail, Onix 3, communautés et réseaux, nuits de geeks –travaillons ensemble, et ce sera le meilleur moyen pour vous de vous approprier les outils..." A suivre de très près cette initiative dans la mesure où beaucoup d'auteurs sont dans la même situation que lui et se trouvent déjà dans la sphère Publienet avec des inédits. Publienet sort du bois et entre bien en concurrence avec les plateformes numériques (une de plus). Le catalogue Publienet dispose d'ailleurs d'un accès potentiel à tous les libraires de France avec l'interopérabilité des catalogues en vigueur dans quelques semaines (via Immatériel). Toussaint, Chevillard, Rollin, Delaume et d'autres vont-ils s'engager dans un tel pari? Est-ce que François Bon, renégat qu'il est, n'est pas en train de signer son "Enterrement" dans l'édition et dans la librairie traditionnelles? A suivre, mais c'est clair que c'est une mini-bombe dans le landernau de l'édition française!

Ego comme X ouvre ses pages

Couverture-petite Décidément, la BD numérique bouillonne de créativité et des modèles les plus contrastés. C'est l'éditeur Ego Comme X qui propose aujourd'hui une sélection d'albums en ligne en libre-accès dans une forme rudimentaire, certes, mais sans aucune limitation de pages. A noter que les auteurs ont été consultés! "Certains des ouvrages proposés sont épuisés (le but est de continuer à les tenir ainsi disponibles, dans l’attente de futures rééditions…), d’autres sont hors commerce, d’autres encore sont toujours disponibles en librairies ou à commander sur notre site dans leur version papier. Dans tous ces cas, il convient de remercier - en plus de l’éditeur - l’auteur qui, de manière également désintéressée, a ainsi bien voulu partager son œuvre avec le plus grand nombre." Pour certains éditeurs, l'objectif est bien de proposer une visibilité maximale et de favoriser les albums papier (via Bodoï).

BD numérique: décidément un bon laboratoire

Devices-BD A lire un très intéressant billet sur RegardsD'ailleurs sur la BD numérique, au sujet d'une table-ronde qui s'est tenue récemment à l'EAC autour de l'Edition BD et la mobilité: «C’est un autre produit. Vous changez le format, le mode de lecture, de méthodes de production, vous enrichissez le contenu. C’est super, mais c’est un autre produit et un autre métier! Ce n’est pas notre métier!» déclare Guillaume Dorison des Humanoïdes Associés. Ne pas tout confondre en effet, rejoint tout à fait les positions exprimées par Thomas Cadène (Les Autres Gens) à l'ESAM à Caen. L'objectif n'est pas pour lui de s'affranchir de son éditeur traditionnel ni d'attendre de lui qu'il lui prenne la main. C'est bien d'expérimenter lui-même de nouveaux espaces de création personnelle, éloigné de l'édition. Cela ne remet pas en cause un travail sur un album, à aucun moment il ne s'agit de remplacer, il s'agit de faire autre chose et ce n'est pas le rôle de son éditeur. Par ailleurs, Guillaume Dorison rappelle l'inexistence d'un quelconque modèle économique pour l'instant: "les à-valoir dans la BD peuvent aller jusqu’à 25 à 30 000 euros pour un album représentant un an de travail et vendu à 12,99 euros, impossible pour un éditeur d’imaginer investir de telles sommes pour une œuvre numérique vendue dix fois moins chère ou pour l’auteur de ne vivre que d’un pourcentage des ventes. C’est donc quasi impossible selon lui d’envisager une production purement numérique pour le moment". J'ai demandé un compte-rendu détaillé de ce qui s'est dit, que je mettrais en ligne bientôt.

Dialogues ouvre la porte aux auteurs

Logo Charles Kermarec, directeur de la la librairie Dialogues et des éditions du même nom, était à l'ESAM (Caen) le 6 mai dernier et il est longuement revenu sur les premiers titres sortis en début d'année aux Editions Dialogues qui proposent le téléchargement gratuit des versions numériques à partir d'un flash-code imprimé sur la version papier. Quatre titres sortis pour l'instant, les versions numériques sont désormais disponibles depuis quelques jours au prix de 5,90€ (contre 17,50€ contre la version papier/numérique). C'est plus de 65% de remise! On se demande encore si Christine Albanel ne va pas lui envoyer les gendarmes. Sans ambiguïté dans son esprit, la version numérique avec une sortie différée dans le temps à vocation à se substituer à une éventuelle édition en version de poche. La version papier gardant à terme toute sa pertinence car elle propose aussi la version numérique. Il est revenu aussi sur les contrats qu'il propose à ses auteurs. Progressif avec le tirage à 10/12/14% sur la version papier mais à 30% d'entrée sur la version numérique! On rappellera pour mémoire que les auteurs touchent généralement 5% de droits d'auteurs sur les versions poche: 0,28€ seulement contre 1,48€ par exemplaire chez Dialogues (différentiel de TVA incluse). Une paille... Charles Kermarec a choisi un modèle de contrat plus proche de ce qui existe dans le milieu anglo-saxon. De quoi certainement faire réfléchir beaucoup d'auteurs et de petits éditeurs. A noter également que l'ensemble des versions numériques sont proposées sans aucune DRM. Toujours dans le sens de l'Histoire, notre libraire de Brest.