357 notes dans la catégorie "Blogs"

Le livre soluble dans le web?

Muriel Puisque le livre serait une base de données, le flux serait l'avenir du livre... On lira le long plaidoyer de Hubert Guillaud sur LaFeuille pour un livre/web universel -suite aux remarques de Thierry Crouzet, hier, qui s'interrogeait sur l'inadéquation du passage de son dernier livre sur le web (900 téléchargements, 3 commentaires): "Les nouveaux formats ne sont pas adaptés à la lecture web, à la lecture à l’écran, avec les possibilités communicationnelles des écrans. Ces images de livres (le fameux pdf) n’ouvrent pas suffisamment de possibilités en terme d’interaction. Ils demandent de s’immerger dans un document, sans bénéficier des possibilités communicationnelles et relationnelles qu’a inventé le web: ces documents ne sont pas citables autrement que dans leur entièreté, ne proposent pas d’interaction poussées (difficiles à annoter, à partager, à commenter), ne sont pas indexables, mixables, cherchables, scriptables… Ils demeurent des silos, assez semblables à ceux que le papier à produit, hormis pour ceux qui les produisent. Google sera seul capable d’exploiter les contenus des livres qu’il va proposer dans ces formats: lui seul pourra en produire le graphe, car lui seul en disposera sous un autre format que celui qu’il proposera aux lecteurs. Lui seul pourra créer des graphes et des relations entre les contenus, car lui seul disposera de la base de données des livres: nous n’aurons accès qu’à une succession de fichiers, que nos outils auront du mal à interpénétrer. La structure web, elle, propose un autre contrat de lecture. Chaque partie de document est citable, anotable, commentable, accessible, indexable, cherchable, mixable, scriptable… De page en page, de billets en billets, de flux en flux, ces contenus sont agrégables et peuvent proposer des oeuvres finalisées, consommables comme on le souhaite. Mais leur flux n’est pas génératif. Si je m’abonne au flux RSS de la Feuille, j’obtiendrais les derniers billets et les prochains. Je ne pourrais pas obtenir l’oeuvre dans son ensemble, depuis le début, à une dose que je serais capable d’absorber, petit à petit. Si cela n’a que peut d’intérêt pour une oeuvre en continue, en devenir, qui se couple à l’actualité comme l’est un blog, cela n’est pas la même chose pour une oeuvre finie, aboutie, terminée. En passant au format numérique, le livre demeure un bloc qui n’est pas adapté au flux du web". Et si les livres n'étaient justement pas un contrat de type web, mais le passage d'une oeuvre finie, repérable, mémorisée, indépendante entre un auteur et un lecteur, entre un éditeur (lui-même à l'initiative du livre) et un lecteur. Est-ce qu'un livre suppose obligatoirement une glose infinie sur lui-même "indexable, mixable, cherchable, scriptable, citable, annotable, commentable, agrégable, consommable, accessable"? Je ne pense pas que le livre est soluble (dissolvable?) dans le web. Amazon, Barnes and Noble (et Apple demain) ne se posent pas trop la question en "singeant le papier" avec un contrat de lecture simple qui n'a rien à voir avec le web justement. Un livre, je vous le délivre en vingt secondes sur votre téléphone ou votre Kindle/Nook. Il semblerait que cela garde du sens et rencontre un certain nombre de lecteurs intéressés. Je me demande aussi si Marc Lévy a envie ce week-end d'échanger, de répondre à 300.000 lecteurs, voire de modifier son texte lundi matin? Le débat est ouvert...

PS: pour ceux qui auront du mal à lire complètement le billet, voici un fichier fini et exportable justement, une bonne alternative à l'imprimante.

@ photographie: Muriel Taragano (Espace Mica).


Libération et sa chimère mobile

Iphone_autopromo Intéressant commentaire de Benoit Drouillat, décidément incontournable, à propos de la nouvelle formule mobile de Libération sur l'Iphone disponible aujourd'hui: "Je trouve passionnant le besoin que suscite le numérique de se raccrocher à la matérialité des supports de l’information. Cette métaphore de navigation, le journal lui-même, propose-t-elle un journal miniaturisé ou une relation hybride et nouvelle entre ses supports? Cette expérience laisse perplexe, car on ignore si c’est la nostalgie du papier ou le désir d’innovation qui a conduit le journal à formuler cette étrange proposition. D’un point de vue utilitaire, le principe n’apporte qu’une correspondance approximative au mieux et au pire illisible entre le journal papier et une interface mobile. C’est une transposition assez fruste d’un medium dans un autre medium. D’un point de vue symbolique, la mise en abyme ne peut que suggérer un questionnement sur le rapport hiérarchique entre les différents media et la difficulté à se départir de la culture du papier. Le procédé donne assurément naissance à un objet curieux, une chimère".



Découvrir le rich media

Couverture_communiquer-rich-media Benoit Drouillat a pointé ce week-end sur un livre qui a l'air très intéressant, qui vient de paraitre au CFPJ, "Communiquer en rich media" d'Alain Johannes qui fait "la distinction entre plurimedia (plusieurs media s’additionnent sur des supports différents), multimedia (plusieurs modalités sont proposées dans un même support, comme un site web) et rich media (un ordonnancement complémentaire, scénarisé et interactif de plusieurs modes d’expression)." A lire sa note de lecture sur son blog.

Le marché américain: quelques chiffres

Quelques chiffres repérés qui concernent le marché américain et qui sont donnés sous toutes réserves car ils proviendraient d'indiscrétions. Malgré le fait qu'ils méritent d'être confirmés, il m'a paru intéressant de les relayer:
  • Septembre 2009 - Les ventes de livres numériques/Kindle pour Random House s'élèvent à 22,6 millions de dollars - une augmentation énorme par rapport à il y a un an quand ils étaient seulement à 2,9 millions de dollars.

  •  "The Lost Symbol" représente une énorme partie avec 100.000 ventes dans la première semaine de parution (5% des ventes totales).

  •  Au premier semestre de 2009, les ventes de Random House/Kindle ont augmenté de 400% sur un an.

Les ventes de Random House ne sont pas le seul signe que les ventes de livres numériques explosent:

  • Pearson a déclaré que les recettes Penguin ont augmenté de 12% et l'une des raisons était «une forte croissance des ventes de livres numériques».

  • MediaPost confirme la prédiction In-Stat selon laquelle les ventes de livres numériques passeront de 323 millions de dollars en 2008 à 9 milliards de dollars en 2013. Ils prévoient également l'augmentation de 6.1 millions de lecteurs vendus en 2010 et 29 millions de lecteurs vendus en 2013.

  • Galesburg signale un article où la bibliothécaire Jane Easterly parle des livres numériques. Apparemment, 5400 bibliothèques publiques à travers les États-Unis achètent maintenant des livres numériques.

  • Kindle, Sony Reader et autres ont des prévisions très importantes pour les fêtes de fin d'année (en tête sur les listes le Kindle2, Nook est censé être en rupture). Cela voudrait dire encore plus de gens avec des lecteurs.

  • Amazon et Barnes & Noble sortent des logiciels PC et Mac pour lire bientôt des livres numériques (Kindle pour PC est déjà sorti). Cela accroît la clientèle encore plus.

Les deux derniers facteurs entrent en jeu uniquement à partir de fin décembre - les ventes augmenteront encore plus vite alors.

Qu'est-ce que l'augmentation de livres numériques signifie pour l'édition?

C'est une question difficile. Il y aura beaucoup de changements avec le passage intensifié des livres physiques vers les livres numériques
, voici quelques petites choses que cela pourrait signifier:

  • Nous sommes au début ou au milieu d'un point de basculement énorme - d'ici la fin 2010, les ventes de livres numériques pourraient représentés 10 à 20% des ventes totales.

  • Les éditeurs ont besoin pour commencer de trouver comment survivre avec 7$ - 8$ par vente de livre numérique.

  • Les éditeurs devraient avoir une stratégie de contingence au cas où les livres numériques tomberaient à 4$ - 5$  par livre.

  • Une opportunité énorme pour les nouvelles entreprises à devenir des éditeurs de succès.

[Article traduit du blog KindleReview].

Lorenzo Soccavo propose une prospective

PLE_LB_COUV Je vous l'annonçais il y a quelques semaines, Lorenzo Soccavo, déjà l'auteur de "Gutenberg 2.0" paru en 2007 (2ème édition début 2008), vient de terminer un livre-blanc intitulé "Prospective du Livre et de l'Edition". Il est disponible sur demande personnelle sur son blog. J'espère qu'il proposera bientôt une version au format ePub. Bonne lecture.

Instapaper: lire le web sur votre livre électronique ePub

Instapaper Vous êtes en train de lire un billet trop long, vous voulez le conserver et le lire plus tard sur votre livre électronique dans une version ePub. C'est désormais possible avec Instapaper. En deux clics, vous obtenez une version exportable (il y a même une version Kindle). Absolument épatant pour la complémentarité entre deux modes de lecture. Tous les détails sur le blog.

Livres à bookstrapper

Logo_grd Le Bookstrapping, vous connaissez? C'est ce que propose ce site imaginé par Frédéric Kaplan (je vous avais déjà parlé de lui - revoir l'interview réalisée par Daniel Garcia notamment). Le principe est simple: transformer chaque  page d'un livre en autant de pages web où vous pouvez glisser vos commentaires comme de petits post-its collés. Mais aussi des liens, des vidéos, des photos. Conversations entre lecteurs, entre lecteurs et l'auteur, peuvent se superposer en suivant la trame du livre (qui reste essentielle), l'ensemble réparable ensuite avec la fréquence des commentaires. Vous pouvez ainsi "bookstrapper" n’importe quel livre. Il suffit d’entrer son IBSN pour le créer dans la base et discuter, page à page, entre lecteurs. Frédéric Kaplan propose l'expérience notamment sur son dernier livre. Tous les détails sur LaFeuille (merci) qui ajoute de manière pertinente : "Reste qu’il faudra imaginer des passerelles entre les différentes éditions pour que les pages des versions de poches correspondent à celle des éditions grand format, afin d’agréger tous les commentaires de plusieurs éditions de livres. Voilà qui sera techniquement peut-être un peu plus difficile. Enfin, il faudra que l’auteur se prête au jeu et apprenne à répondre. Ce ne sera pas nécessairement le plus simple. Or cette présence de l’auteur est essentielle au succès de l’opération, afin que ces systèmes ne montrent pas une édition d’éditeur, sans auteurs. Bookstrapping montre encore une fois, s’il était nécessaire, que ce sont les auteurs qui sont la pièce maîtresse du dialogue avec les lecteurs". Moi aussi, j'ai eu envie de démarrer une expérience avec le livre que j'ai commencé hier soir "N'espérez pas vous débarrasser des livres" de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco. Si vous voulez vous joindre à moi et que nous arrivions à éveiller la curiosité des deux auteurs, c'est par ici.

Les auteurs et la BD numérique

ComptoirBD Si vous êtes amateur de bande-dessinées, vous connaissez sans doute l'excellent blog Comptoir de la BD. A lire absolument le billet d'hier (et les commentaires) où l'auteur Joseph Béhé revient sur les interrogations des auteurs par rapport à une utilisation spécifique de la publication numérique. L'auteur du blog ajoute: "Un préalable simple et fondamental à avoir en tête quand on est auteur pour BD numérique : quel est le mode de format et de narration qu’il faut plébisciter? Et là, au risque de décourager tout le monde, il n’y a rien de fixé! Cela implique donc qu’il faut penser l’histoire et les personnages indépendamment du support final, du moins au début. Artistiquement parlant, il me paraît de prime abord évident qu’il faut rendre le trait simple et lisible. Ne perdons jamais de vue que le marché de la BD numérique va sans doute se développer sur des écrans nomades et donc avec des dimensions modestes. Deuxièmement, il ne faut plus penser un projet en BD numérique comme un projet en BD papier. Le dialogue entre un dessinateur et un scénariste, dans l’hypothèse où et l’un et l’autre peuvent s’offrir le temps de développer un projet et surtout dans l’espoir que l’un des deux a une maîtrise claire des outils techniques de montage, doit se jouer à un autre niveau." Surtout ne faites pas l'économie de la lecture de ce billet passionnant et indispensable pour une recherche sur le sujet [merci à Guillaume pour sa veille].

Actualitté refait son look

Logo A signaler qu'Actualitté vient de refaire son site et "s'engouffre dans les univers du livre". Avec plus de 9500 lecteurs par jour revendiqué. Un groupe de jeunes journalistes professionnels qui a obtenu dès le début une visibilité très importante sur GoogleNews. La clef c'est bien cela, Google. Maintenant que Google s'ouvre aux informations locales, on ne peut que conseiller aux libraires "locaux" de s'y intéresser de près. [A noter aussi qu'un nouveau décret définit désormais le statut d'éditeur de presse en ligne (via LeMonde)].

Le blog ePagine: des détails

Je vous avais parlé du blog ePagine. Un peu plus de détails de la part de Christophe Grossi:

"Bonjour

Je participe actuellement à un projet expérimental avec ePagine dont l'ambition est de permettre:

- aux libraires d’être des acteurs essentiels de la vente de livres numériques sur Internet et en librairie.
- aux éditeurs de participer à la constitution d’un catalogue de livres numériques vendus par les libraires.

Mes chroniques ("Le Livre-Avenir") sont consultables sur le blog qui vient d'ouvrir ses portes.
J'explique le projet dans les deux premières ici et ici.
Les chroniques seront postées plusieurs fois par semaine et vous pourrez vous abonner aux flux RSS si vous le souhaitez.
Je vous remercie d'avance de l'attention que vous porterez à ce projet et accueillerai avec plaisir toutes vos remarques.
Et si cette aventure vous semble intéressante, n'hésitez pas à relayer l'information.
Au plaisir de vous lire, de vous voir, de vous entendre!

Christophe Grossi

PS: le week-end du 6-8 novembre, la ville de Thionville organise son premier festival: Des frontières et des Hommes; j'y animerai là plusieurs rencontres (en compagnie de Christophe Fourvel, Nedim Gürsel, Thierry Hesse, Olivier Rolin, entre autres)."

Bienvenue Christophe!


Amazon Kindle : succès "à l'export" annoncé

On a depuis quelques jours les résultats d'Amazon avec son Kindle. Le vent en poupe, c'est le moins que l'on puisse dire avec un chiffre d'affaire en hausse de 28%... C'est pas prêt de s'arrêter. De nombreux témoignages en ce moment à propos du Kindle d'Amazon en version internationale qui vient d'être livré un peu partout dans le monde. J'ai retenu celui de Johanna Penn, auteur de nombreux livres sur Amazon justement, et qui anime le 4ème blog de livres en Australie (TheCreativePen). Auto-publicité bien sûr, mais au-delà symptomatique de nombreux auteurs indépendants avec des communautés de lecteurs très importantes qui trouvent une diffusion supplémentaire avec le Kindle. Facilité d'accès, prix très intéressants, quand vous vous trouvez à la fois auteur et lecteur en Australie... Bref, enthousiaste, elle vous explique pourquoi.


Aldus vous invite

Un mois maintenant qu'Aldus est sous Google Analytics avec le bilan suivant:
  • 1290 notes, 1402 commentaires, 171847 pages vues.
  • Mensuellement, c'est 17122 pages vues, 11050 visites dans 75 pays et 5846 visiteurs uniques absolus.
J'ai commencé ce blog il y a maintenant plus de trois ans. La petite heure de veille quotidienne que je m'étais fixé (et que j'ai tenue) est devenue de plus en plus difficile tant l'accélération du marché est intense depuis le début de l'année, sans parler depuis quelques semaines.

Aldus est devenu, avec quelques autres, un outil de veille pour beaucoup de lecteurs, mais aussi pour beaucoup de professionnels (et de futurs professionnels) des métiers du livre. Les différents témoignages que j'ai autour de moi m'incite à penser qu'il a un espace qui lui est propre dans l'évolution de nos métiers. Plus j'avance et plus j'ai le sentiment que je dois le faire évoluer en ouvrant cet espace à d'autres personnes qui puissent apporter des éclairages différents, avec leurs témoignages, leurs doutes, leurs certitudes. Auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires, bibliothécaires, lecteurs, j'invite ceux qui voudraient me rejoindre et participer à l'aventure à prendre contact avec moi.

C'est le rêve de l'Académie Aldine chère au grand Alde, finalement, qui peut se poursuivre...


Un français "exporté" juge le Kindle

Francis Pisani (Transnets), en "early adopter", revient aujourd'hui sur le Kindle d'Amazon:

"La mise en vente du Kindle hors des Etats-Unis m’oblige à redire tout le bien que j’en pense (et les quelques réserves que j’ai) au bout de deux ans d'usage continu. Le plus surprenant c’est que quand je suis pris par un texte, j’oublie complètement que je suis en train de le lire sur un support électronique. C’est l’histoire, qui compte, le récit. Pas le support. Et n’oublions pas que la commodité de lecture des livres sur papier est chose récente. Les œuvres imprimées par Gutenberg n’étaient pas faites pour lire en bikini sur la plage." La suite est ici.