Une petite histoire du livre numérique, avec un clin d'œil à Alde Manuce, éditeur-imprimeur à Venise pendant la Renaissance.
Bientôt 20 ans, 8.000 billets, plus de 5,5 millions de pages vues. Merci pour votre fidélité.
Je réponds à tous les commentaires, souvent hors du blog pour plus de discrétion.
C'est peu de dire qu'en France nous avons des créations originales particulièrement innovantes dans le secteur de l'édition numérique. Une nouvelle preuve aujourd'hui, à signaler un remarquable livre-application sur l'iPad "Un mot est un oiseau" réalisée par l'équipe d'Actialuna. Nous leur devions déjà "L'Homme volcan" de Mathias Malzieu. Ils nous reviennent avec un travail titanesque d'animation réalisé planches à planches qui a mobilisé dessinateurs à l'aquarelle, scénaristes, illustrateurs sonores, graphistes et développeurs pendant de longs mois. A l'arrivée toute la technologie s'efface au profit de la seule poésie pour les petits et grands. Une merveilleuse réussite pour saluer le printemps, qu'il arrive vite maintenant. A retrouver sur l'AppStore ici.
PS: ce projet fait aussi l'objet d'une expo making-of au Labo de l'Édition jusqu'à fin mai.
Les baisses de prix, un peu c'est bien, mais en abuser? C'est la question posée au travers d'un échange sur le Crak Linkedin, le blog de la Souris qui Raconte qui relaie. Ce témoignage d'un éditeur d'applications repéré dans la discussion: "Lorsque nous sortons une nouvelle application, nous activons de nombreux leviers marketing (…). Nous parvenons le plus souvent à bien positionner cette nouvelle app au classement de l’appstore. Mais
au bout de quelques jours, l’effet de la nouveauté s’estompe et cette
application s’enfonce mécaniquement dans les profondeurs du classement.
Pour faire remonter cette app, il n’existe malheureusement que très peu
de solutions aujourd’hui. La plus efficace et la plus facile à
actionner, est la baisse de prix temporaire (…) Mais finalement est-ce viable? (…)
A force de faire des promos, ne sommes-nous pas en train
d’habituer les consommateurs à attendre une baisse de prix pour acheter?
Au final, je pense que cela risque d’appauvrir la qualité de l’offre
des éditeurs, car il ne sera bientôt plus rentable de proposer des apps
riches en contenu (puisque non rentable, ou alors à très très long
terme)."
Je m'étais posé la même question pour Bragelonne en début d'année.
Le BookCamp Jeunesse s'est déroulé la semaine dernière au Labo de l'Edition. C'était plein comme un oeuf, à chercher la poule aux oeufs d'or. Jeunesse oblige, beaucoup de têtes nouvelles avec un renouvellement de génération que les plus anciens d'entre nous auront perçus. Echanges fructueux même si je regrette que beaucoup de petits éditeurs innovants qui étaient présents à Montreuil étaient absents pour des retours d'expérience sur un marché qui se cherche encore. J'ai beaucoup aimé les témoignages d'acteurs dans le domaine du jeu qui sont venus s'exprimer sur les modèles. A lire les compte-rendus recencés sur le site de DéclicKids. Merci à eux, à Tralalère et au Labo pour avoir porté ce premier rendez-vous Jeunesse!
Le groupe Bayard a profité du Salon du Livre pour annoncer un partenariat avec Tea, la solution numérique du libraire lyonnais Decitre. Tea se chargera de la distribution numérique des magazines et des livres du groupe Bayard. Tea se présentait jusqu'ici comme une solution de librairie numérique, il entre dans la distribution de magazines en concurrence avec d'autres acteurs positionnés en "kiosques numériques", l'enjeu principal de cet accord. C'est une grande première. Les libraires seront-ils aussi les nouveaux kiosquiers de demain? (via BibliObs).
Bravo à DéclicKids et Tralalère à l'initiative de ce nouveau BookCamp consacré au secteur Jeunesse. C'est le 11 avril prochain au Labo de l'Edition. Tous les détails et les inscriptions sur ce site. Soyez nombreux!
Vous vous rappelez sûrement du verdict de l'Académie des Sciences rendu sur l'usage des tablettes pour les enfants fin janvier, mon billet ici, les débats sont sur le site. Un peu plus d'un mois après, Libération a relayé cette semaine une remise en question de cette étude par un groupe de 60 spécialistes de psychologie sociale et clinique et de neurosciences. "On ne peut que s'interroger devant la méthode utilisée pour
réaliser cet "avis de l'Académie des sciences" surtout qu'il a été
utilisé comme un "argument d'autorité" par des journalistes peu
familiers du fonctionnement de la science comme de l'Académie. Ce point
est d'autant plus important que l'opinion publique attribue souvent une
valeur d'indépendance, de crédibilité et de compétence à l'Académie des
sciences". A lire sur Libération.
Une pensée au français André Cassagnes, l'inventeur du Télécran (Ecran magique), qui est décédé le 16 janvier dernier à l'âge de 86 ans, dans l'indifférence générale en France. L'info est venue des Etats-Unis, relayée par tous les médias anglo-saxons. Je me demande quel enfant n'a pas eu au moins une fois dans ses mains cette extrordinaire tablette à dessiner. Avec nos tablettes actuelles, nous sommes tous des enfants du Télécran. Merci Monsieur Cassagnes! (via CNN).
Le débat était lancé depuis quelques années avec l'arrivée des tablettes. L'Académie des Sciences rend un verdict aujourd'hui en n'excluant pas l'utilisation des tablettes dès les six mois de l'enfant. Avec bien entendu des réserves d'usage, qui paraissent de bon sens: "Il ne s’agit surtout pas de laisser un bébé seul, et trop longtemps,
devant une tablette. C’est l’excès qui est négatif. Voilà pourquoi nous
conseillons aux parents de multiplier les stimulations. Garder, bien
sûr, des vrais jouets comme les cubes en bois, les hochets ou
les tables d’activités multisensorielles. Mais introduire aussi les
tablettes tactiles numériques, qui stimulent également le cerveau des
bébés, à condition que l’usage soit accompagné d’un parent, d’un
grand-parent, d’un frère ou d’une sœur. Dans le cerveau des bébés, les
premières régions matures sont les zones sensorielles et motrices.
Lorsque le nourrisson apprend à observer le mouvement de son doigt sur
un écran, il fait un lien entre l’image et le mouvement. C’est très bien
pour son éveil cognitif. Le priver de cet accès précoce au numérique
serait une façon de le couper de son présent et de son avenir." Préconisation aussi avec des journées sans écrans, le conseil serait bien valable pour nous adultes.L'ensemble de leurs conclusions est à paraître en fin de mois sous le titre "L'Enfant et les écrans" aux Editions du Pommier, l'éditeur de Michel Serres, le plus jeune d'entre tous (via FigaroMadame).
PS: à lire le billet d'une enseignante qui revient sur un an d'utilisation dans une classe de primaire.
PS: le rapport est téléchargeable ici (conservé en archive).
La mode est au mini et prend le chemin du maxi. La petite tablette d'Apple, l'iPad Mini, en passe de devenir un standard et de renverser l'adhésion pour le grand modèle, notamment chez les plus jeunes sur le marché américain. A voir les graphiques mis en ligne sur le site TechCrunch.
J'ai tenté pendant les vacances de Noël de convertir les enfants (entre 12 et 20 ans) à la lecture de bandes-dessinées numériques, sur deux tablettes Asus Transformer et iPad, trois smartphones, tous présents dans la famille réunie. Au programme, Ducobu, Astérix, Tintin, Lucky Luke, Black et Mortimer et quelques autres. Pas très convaincant, je dois le dire. Au bout de quelques dizaines de pages seulement, les ados se sont rapidement lassés. Ils ont fait bien autres choses sur les tablettes/ smartphones et sont retournés dévorer les bandes-dessinées imprimées à disposition dans la maison. Je suis même aller en acheter d'autres, c'est dire. Et vous? Plus convaincant chez vous?
A découvrir l'une des dernières productions du studio Néolibris, c'est "Francis et la souris verte" de Michel Garus et Thibault Balcaen, une application avec des animations visuelles et sonores à télécharger sur iTunes. C'est le premier titre distribué par Néolibris, qui travaille déjà en partenariat avec beaucoup d'éditeurs sur des livres enrichis dans les secteurs jeunesse et illustrés.
La tablette pour les petits. L'objet de toutes les convoitises en ce moment. Il n'y a qu'à aller faire un petit tour sur Google pour s'en convaincre. A lire le billet sur MiniMachines qui fait le tour de l'offre. Verdict que je rejoins complètement, l'excuse du jouet en effet: "Achetez donc une tablette pour enfant en ayant en tête un usage
familial, elles auront un meilleur rapport qualité-prix et serviront à
tous en proposant des applications variées et sans cesses renouvelées.
Cela ne vous coûtera pas forcément plus cher, voir moins puisque
plusieurs utilisateurs pourront se servir de l’engin et que l’objet ne
sera pas mis au rebut en quelques dizaines d’heures." Pour les jouets, il y a sûrement bien meilleurs à leur acheter!
Bienvenue à Doigtdecole, l'école du bout des doigts ou le tactile et ses usages en Education. Un nouveau blog, vous saurez tout sur l'utilisation d'iPads en classe de
maternelle, petite (et moyenne) section: scénarios, applications,
usages concrets, pistes de réflexion et coups de cœur.
Une application très réussie pour les petits chez Hatier Jeunesse, "Mon Chemin" de Vincent Gaudin et Sandra Poirot-Cherif. Une histoire avec une ligne en flocage à caresser du bout des doigt dans la version imprimée, qui réserve à l'enfant bien d'autres surprises dans l'application. Compliments à l'éditeur, un exemple réussi de complémentarité avec le livre, bien dommage que cette application ne puisse être vendue avec lui. Sur iTunes ici.
Si beaucoup d'entre vous succomberont aux tablettes en cette fin d'année, les plus petits sont aussi l'enjeu de toutes les convoitises de la part des fabricants asiatiques. Pas dès le berceau mais presque. A lire le billet de la Souris Grise qui a testé pas moins de 7 modèles destinés aux enfants. De quoi exercer votre méfiance.
Deuxième édition des "Pépites du Numérique" qui ouvre le Salon du Livre jeunesse de Montreuil. Le premier prix a été attribué hier soir à "Fourmi" de Olivier Douzou chez Opixido, une
application pas encore disponible sur l’AppStore, adaptée de l’album
éponyme paru aux Editions du Rouergue en mars dernier, l’histoire très graphique et très réussie d’une fourmi noire qui se
balade sur le pelage d’un ours blanc. Tous les détails chez Déclickids.
PS: à lire également les commentaires du côté de La Souris Grise.
Témoignage intéressant sur le site Parents3.0. Fabienne et Eléonore, sa fille de 9 ans, racontent comment elles découvrent le plaisir de lire en mode électronique. Pour celles et ceux que rebutent l'épaisseur des livres. Sans parler de s'immerger dans la lecture, sans zapping constant sur d'autres propositions, un point sans cesse souligné par ceux qui observent les pratiques.
A signaler jusqu'à ce week-end du côté de La Souris qui raconte, tous les titres sont à 50%. C'est le moment de découvrir un maximum de titres avec les enfants. Faites passer et chauffez les tablettes! C'est à la fois surItunes et GooglePlay.
Sony Computer Entertainment lance aujourd'hui "Wonderbook: Book of Spells, le livre
des sorts" le premier livre en réalité augmentée qui fait entrer
l'univers de J.K. Rowling dans le salon.
Via la console de jeux PlayStation 3 et son système de reconnaissance
de mouvements, le PlayStation Move, le livre prend vie sur l'écran de
télévision et transforme le joueur en jeune magicien muni de sa
manette/baguette magique. D'autres titres sont prévus pour la fin de l'année (via Challenge). Lire également le test sur GameKult.
Une expérience qui n'est pas sans rappeler des développements suisses et français il y a quelques années comme ceux de la société Total Immersion et le livre Dokéo qu'avait sorti les Editions Nathan (il y a trois ans, revoir la vidéo sur Nouvo).
PS: à propos de réalité augmentée, à suivre absolument le blog d'Olivier Schimpf.
Le Salon du Livre de Jeunesse de Montreuil, qui se déroulera du 28 novembre au 3 décembre, choisira dans quelques semaines ces pépites! Six publications sont en lice pour la Pépite de la Création numérique (création francophone):
Balloon paper app, éditions Volumiques
Fourmi, Oliver Douzou, d’après l’album paru aux éditions du Rouergue, Opixido
Joue avec l’art, Joue avec Dada
Les 4 saisons d’Antoine, conception et réalisation Gordon, Chloé Jarry, illustrations Emmanuelle Tchoukriel, Camera Lucida productions, France 3 Ludo et France Télévisions Distribution
Une arrivée intéressante chez Primalinéa, l'agence de production de films et de livres enrichis à qui l'on doit notamment les très remarqués "Herbier des Fées" et "Zarafa", qui sont des références dans le domaine. Celle de l'éditeur bien connu Jacques Binsztok, dont la réputation dans l'édition jeunesse n'est plus à faire, tant chez Albin Michel Jeunesse, au Seuil que chez Panama et Hugo&Compagnie plus récemment. Nul doute que son arrivée va être le point de départ de nombreux projets avec des auteurs et illustrateurs bien connus sur la place. A suivre tout particulièrement.
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