155 notes dans la catégorie "Piratage"

Lectures de vacances

Clubdes5-tresorileA quelques jours des départs en vacances, les cinq auteurs français les plus téléchargés sur les sites pirates cet été? Petit sondage sur les dits réseaux. Surprise pour personne: Fred Vargas, Khaterine Pancol, Marc Lévy, Amélie Nothomb et Guillaume Musso. Pratiquement tous les titres sont disponibles sur les réseaux en quelques clics. On ne reviendra pas sur leur disponibilité en poche et en numérique. Contraste dans les rayons des Fnac entre les étalages de poches -3 pour le prix de 2- et les pauvres plv Fnacbook. 


Harry Potter sera sans DRM!

Rowling Quand l'auteure la plus vendue (plus de 400 millions d'exemplaires) et la plus piratée au monde annonce son intention de se passer de DRM! C'est ce qu'a annoncé JK Rowling, l'auteure d'Harry Potter, en marge de la présentation de l'ouverture de son site Pottermore pour octobre. Un allié incroyable dans le combat contre les DRM, contre en particulier ceux qui en sont les principaux bénéficiaires autour de modèles propriétaires comme Amazon et Apple. Quid d'applications Harry Potter? Un sacré chèque en moins aussi pour Adobe! Nul doute que Sony, l'un des partenaires principaux de Rowling, aura donné son avis en la matière. On pense bien entendu à ces nouvelles tablettes à venir, qui seront optimisées pour Pottermore et les jeux déclinés de la série. Une annonce qui va sans aucun doute être suivie par d'autres auteurs influents et qui risque bien d'accélérer la suppression des DRM. Mike Cane en reste sans voix! Et Bezos, et Jobs? 23 juin 2011, une date à marquer d'une pierre blanche. La magie d'Harry Potter! (via The Inquirer et Teleread).

PS: voir également un billet sur les conséquences sur la politique des auteurs américains, un "changement de jeu" pour TheBookSeller.


Les poches pour l'été

Pourquoi le téléchargement illégal de livres risque-t-il bien de s'étendre?

Plutôt que de grands discours, il suffit de regarder la liste des 10 meilleures ventes de poches et l'offre numérique actuelle sur ces titres (chiffres Edistat) :

Classement des meilleures ventes poches du 13 au 19 juin 2011

01. Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi. Katherine Pancol (Livre de Poche) ici
02. Le voleur d'ombres. Marc Levy (Pocket) ici
03. La fille de papier. Guillaume Musso (Pocket) non disponible
04. L'épouvantail. Michael Connelly (Points) non disponible
05. Le scandale de Modigliani. Ken Follett (Livre de Poche) non disponible
06. La délicatesse. David Foenkinos (Folio) ici
07. Sans laisser d'adresse. Harlan Coben (Pocket) non disponible
08. Trois femmes puissantes. Marie Ndiaye (Folio) ici
09. La forêt des Mânes. Jean-Christophe Grangé (Livre de Poche) ici
10. Hypothermie. Arnaldur Indridason (Points) ici

4/10 sont non disponibles, 5/10 sont à des prix bien supérieurs aux versions imprimées, 1 seul de la liste est au prix de la version poche le Foenkinos...

Situation ubuesque. On lui dit quoi au lecteur de livres numériques à la Fnac? D'aller chercher sur les réseaux?


Richard Stallman : la lutte a déjà commencé

Staalman Richard Stallman, le pape et gourou du libre bien connu (Président de la FreeSoftwareFondation), s'élève contre le système actuel des ebooks. Son texte "Le Danger des ebooks" ici, dont je donne une traduction (via l'Express):

"Dans une époque où les entreprises dominent nos gouvernements et nos lois, tous les technologies en avance offrent aux entreprises la possibilité d'imposer de nouvelles restrictions sur le public. Les technologies qui en ont le pouvoir nous habituent à nous enchaîner toujours un peu plus.

Avec un livre imprimé:

  • Vous pouvez l'acheter avec de l'argent, de façon anonyme.
  • Ensuite, il vous appartient.
  • Vous n'êtes pas obligé de signer une licence qui limite votre utilisation de celui-ci.
  • Le format est connu, et aucune technologie brevetée est nécessaire pour lire le livre.
  • Vous pouvez, physiquement, numériser et copier le livre, et il est parfois licite au regard du droit d'auteur.
  • Personne n'a le pouvoir de détruire votre livre.

 Voilà qui contraste avec les ebooks d'Amazon (entre autres):

  • Amazon oblige les utilisateurs à s'identifier pour obtenir un ebook.
  • Dans certains pays, Amazon indique que l'utilisateur ne possède pas l'ebook.
  • Amazon oblige l'utilisateur à accepter une licence restrictive sur l'utilisation de l'ebook.
  • Le format est secret et propriétaire, restraiyant l'utilisateur à un logiciel pour pouvoir le lire.
  • La copie de l'ebook est impossible en raison de "Digital Restrictions Management" dans le lecteur et interdite par la licence, qui est plus restrictive que le droit d'auteur.
  • Amazon peut supprimer à tout moment à distance les ebook en utilisant une porte dérobée. Il a utilisé cette porte en 2009 en supprimant des milliers d'exemplaires de 1984 de George Orwell.

Même une seule de ces infractions fait des ebooks une régression par rapport aux livres imprimés. Nous devons boycotter les ebooks jusqu'à ce qu'ils respectent notre liberté.
Les entreprises de livres numériques entendent nier nos libertés traditionnelles sous le prétexte de continuer à rémunérer les auteurs. Le système du droit d'auteur actuel fait un mauvais travail en cela, il est beaucoup mieux adapté à soutenir ces entreprises. Nous pouvons soutenir les auteurs bien mieux, par d'autres moyens qui ne nécessitent pas des restrictions à notre liberté, et même légaliser le partage. Deux méthodes que j'ai proposé sont:

  • distribuer les revenus aux auteurs avec une taxe basée sur un calcul de la popularité de chaque auteur (voir http://stallman.org/articles/internet-sharing-license.en.html.)
  • comme dans le cas des jeux, les utilisateurs peuvent envoyer aux auteurs, mêmes anonymes, des paiements volontaires.

Les ebooks n'ont pas besoin d'attaquer notre liberté, mais ils feront si les entreprises le décident. C'est à nous de les arrêter!

La lutte a déjà commencé.

Copyright 2011 Richard Stallman
Paru sous Creative Commons Attribution NoDerivs 3.0

PS: en complément, à lire un entretien avec Actualitte.


Le Motif: entre offre légale et illégale

Motif Nouveau rendez-vous avec Le Motif (Observatoire du Livre en Ile-de-France) qui publie aujourd'hui un nouvel état des lieux de l'offre légale et illégale du livre numérique.

"Il ressort de l’étude que plus d’1 titre sur 3 parmi les best‐sellers est disponible en téléchargement légal, contre 17% en 2010 : l’offre légale s’est fortement développée, mais l’offre pirate augmente également, avec 36% de disponibilité des titres du panel. Les titres étudiés sont vendus à un prix numérique moyen de 12,2 € (13,6 € hors BD), contre 15,5 € pour la version papier, soit un différentiel de 21,3% (contre 18 % en octobre 2010). On note une augmentation des plates-formes de livres numériques : + de 80 libraires-revendeurs ont une plate-forme web France, hors éditeurs en vente directe. Le marché est porté par le développement des liseuses et smartphones (x3 en 2 ans), qui booste la demande et induit une offre d’opérateurs mobiles (Orange/ Milibris, Bouygues Telecom /Storylab...)."

La suite par ici. Merci Le Motif!


Le nouveau Musso sur l'iPad

Musso Autre inauguration avec un auteur emblématique, c'est le nouveau livre de Guillaume Musso, "L'Appel de l'ange" (le livre porte bien son nom, Apple de l'ange, est-ce Steve Jobs l'ange en question?), qui marque l'entrée du groupe Editis dans la librairie IBooks à travers la maison d'édition XO (le lien ici). Après Hachette l'été dernier, Editis a pris son temps et rejoint donc maintenant le modèle d'Apple. Premier fichier laché au géant américain! Reste à savoir s'il s'agit encore d'une expérimentation ou si le rythme va s'enchaîner très vite maintenant, nouveautés et livres de fonds, et si toutes les filiales seront concernées. En tous cas, 400 pages à "dévorer sur l'iPad", à grignoter avec modération...

PS: à noter que le livre est aussi disponible à la Fnac... et sur un serveur bien connu à Hong-Kong, record pulvérisé, c'est le jour même maintenant. Preuve s'il en était que les DRM n'ont aucune utilité, seulement d'écarter, avec les prix trop élevés, un peu plus les lecteurs. Les anges ne sont pas partout!


Plus de morale, vers un piratage citoyen ?

Pirate Intéressant me semble t-il, repéré sur le blog d'un pirate notoire:

"Je suis allé voir les bouquins proposé par Bragelonne. Comme la maison d'édition distribue ses ebooks, je ne prendrais plus la peine de les faire. Ainsi les Zombie, les Leïlan et autres Dresden, par exemple, sont disponibles là bas; comme j'ai le papier, je n'ai plus besoin de mettre la main à la pâte, et je peux me concentrer sur ceux qui ne seront jamais réédités et je n'ai pas de problème moral à régler.
Je pense qu'il faut encourager les éditeurs qui font le passage au numérique de façon intelligente, je ne distribuerais donc plus que des livres numérisés à la main. Il y a assez de romans qui mériteraient d'être disponibles et qui ne le sont qu'en papier à des prix prohibitifs chez les bouquinistes, c'est mon esprit "grande bibliothèque".
Nous sommes des pirates et je l'assume. Mais il faut faire la différence entre un piratage citoyen et un piratage commercial (même si les législateurs s'en br...). Le premier est éthique, il permet au plus grand nombre d'avoir accès au livre et à la littérature en général. L'autre est destructif, il transforme le papier en bien de consommation (la toile est une grande surface, c'est de la grande distribution) et en tant que tel, participe aux lois commerciale de l'offre et de la demande et pousse à la répression puisque le piratage est considérable comme de la concurrence. Il ne gène pas les grosses maisons et enrichiront leurs avocats tout en tirant dans les pattes des petits éditeurs qui se donnent de la peine.
Je ne suis pas sur d'être clair ni d'avoir raison mais cela me permet de dormir l'esprit tranquille. Et si d'autre postent des epubs commerciaux, je les gouteraient probablement pour voir s'il me plaisent."

Une invitation à ce que les pirates concentrent uniquement leurs efforts sur les livres sans offre légale intéressante? Un piratage ciblé? Arrivera t'on peut-être même à un déréférencement des pirates eux-mêmes à l'encontre de catalogues d'éditeurs comme ceux de Bragelonne? Assurément à méditer chez les éditeurs...


Tolkien: une édition de référence... en piratage

Tolkien De longues années maintenant que je surveille l'édition de l'oeuvre de Tolkien en version numérique. Tant de livres qui, comme beaucoup, ont nourri mon adolescence. A part un premier titre secondaire mis en ligne en septembre chez Bourgois, rien de rien. Déjà abondamment présente sur les réseaux, nullement surpris de voir débouler aujourd'hui sur une "team" pirate bien connue et pointée par le dernier rapport du MOTif, toute l'oeuvre de Tolkien dans une qualité remarquable. Une réelle édition de référence, il faut bien le dire. Quoi dire, sinon que je suis assez dépité de cette situation. Franchement, messieurs les éditeurs, carton rouge; je trouve inacceptable que l'on ne puisse disposer aujourd'hui de ces textes de manière légale alors qu'ils ont été déclinés tant de fois chez tant d'éditeurs avec le succès que l'on sait. Rappelons que les éditions anglaises sont disponibles depuis avril 2009 sur le Kindle d'Amazon. Situation pitoyable, le mot n'est pas trop fort...


Le MOTif: étude EbookZ sur l'offre illégale

Rubrique_fond_img_03 Le MOTif (Observatoire de l'écrit et du livre en Ile-de-France) nous gratifie aujourd'hui de sa deuxième étude EbookZ sur "l'offre numérique illégale des livres français sur internet en 2010". Comme la première l'année dernière, elle a été réalisée avec une méthodologie rigoureuse par Mathias Daval. C'est par ici. Tous les bons corsaires sauront si la piraterie progresse et surtout à quel rythme! Bien entendu, je souscrie complètement en lisant: "le meilleur moyen d’enrayer le développement du piratage est la mise en place d’une offre légale attractive et de qualité. Reste à déterminer précisément ce que constitue l’attractivité de cette offre et dans quelle mesure le marché rencontre les usages (et réciproquement), car il existe un risque d’accroissement du piratage avec le développement du légal numérique, tant que la qualité du légal ne l’emporte pas sur la qualité des fichiers pirates." Pour le moment malheusement, nul doute que l'offre illégale est plus attractive et pas seulement pour sa gratuité. Il va falloir s'activer sur les trois paramètres: offre étendue, pas de DRM et prix intéressants. Certains corsaires "petits futés" l'ont bien compris. Toutes voiles dehors! Bonne lecture à vous.

PS: en parcourant rapidement, intéressant de voir que parmi les six premiers éditeurs les plus piratés en nombre de titres (page 25), deux d'entre eux ont déjà choisis le parti du "DRM fre" à savoir Eyrolles et Bragelonne.


Le marché du livre numérique en Russie

Russie-carte-drapeau Intéressant article sur le marché russe du livre numérique dans Russia and India Report, un marché dont on ne parle pas assez et c'est bien dommage tant il peut nous donner des signes intéressants sur le développement d'un marché légal face au piratage notamment. Traduction aussi fidèle que possible, s'il reste quelques erreurs merci de me les signaler:

    "Le marché russe des livres numériques et des lecteurs dédiés se développe de façon exponentielle. Alors que seulement quelques milliers de lecteurs avaient été vendus en 2007, les ventes ont bondi à 60.000 en 2008, 250.000 en 2009 malgré la crise et 470.000 en 2010. Le marché a augmenté de plus de sept fois en deux ans. Le coût moyen d'un lecteur à la fin de 2010 était d'environ 110 euros pour un modèle avec un écran TFT et 175 euros pour un modèle avec un écran E-Ink. Le coût de ce dernier a diminué de près de 30% par rapport à l'année précédente, selon Marina Rozhkova, qui analyse le marché russe.

    PocketBook est l'acteur le plus populaire en Russie avec une part de 40% du marché, suivi par Sony (29%), Lbook (12%) et d'autres fabricants. La croissance explosive du marché des lecteurs a contribué à une baisse des ventes de livres traditionnels. Les ventes d'Eksmo, l'une des maisons d'édition importante en Russie sur le marché du livre ont diminué de près de 15% en 2009, poursuivant une tendance observée  dans les années précédentes. Les éditeurs ont été les premiers à réagir à ce phénomène et ont été rapidement rejoints par des écrivains. Après avoir enregistré 145.000 nouveaux livres il y a trois ans, la Chambre du livre russe a enregistré 59.500 nouveaux livres dans la première moitié de 2010. La baisse de la circulation globale s'élève à 17,2%.

    Mais les lecteurs ne sont pas les seuls à blâmer pour la contraction du marché du livre, la circulation et les redevances. «Ce sont les pirates qui tuent l'industrie du livre, pas les livres électroniques», a déclaré Vladimir Obroutchev, le directeur du groupe non-fiction chez Eksmo. "Il est pratiquement impossible de condamner des personnes qui distribuent des livres électroniques illégaux parce que leur serveur peut être situé n'importe où." Attributor, une société de recherche aux États-Unis, a déclaré que les demandes de téléchargement de livres électroniques gratuits ont augmenté de 54% en 2010. Après avoir étudié le marché russe, Jason & Partners Consulting a évalué le marché pour les livres électroniques juridiques à 1,95 millions de dollars en 2010, mais le marché pirate est environ cinq fois la taille du marché légal.

    "Il était très difficile d'acheter de bons livres dans le passé (à l'époque soviétique). L'ancienne génération s'en souvient très bien. Mais maintenant la situation a changé. Vous pouvez les acheter librement, mais ils sont coûteux. Le salaire moyen est assez faible. «Tout le monde ne peut pas se permettre d'acheter un bon livre», a déclaré le fondateur et administrateur du site Web Book.Libertorrent.com qui utilise le pseudonyme Vovchenko. «Nous essayons de proposer aux gens la possibilité de lire les livres qu'ils aimeraient par voie électronique." Les avocats demande à la législation russe de protéger la propriété intellectuelle. Le plus gros problème est la passivité de la part des propriétaires de la propriété intellectuelle. «La législation sur la propriété intellectuelle est très développé en Russie", déclare Pavel Shinkarenko, directeur général du cabinet d'avocats Sénéchal Neyman. "Je dirais qu'elle n'est inférieure à autres pays européens [législation sur la propriété intellectuelle]. Le retard est plus probablement dans le commerce électronique que dans la propriété intellectuelle."

    Shinkarenko déclare que les outils sont en place, mais la loi n'est pas appliquée particulièrement bien dans la pratique en raison d'un certain nombre de facteurs non liés à la législature. "En règle générale, les titulaires du droit d'auteur ne prennent pas une position très active dans la lutte contre le piratage. Au mieux, ils se limitent à la surveillance des réseaux pour identifier le plagiat et puis envoyer des lettres manuscrites pour la plainte. Il y a eu très peu de cas auprès des tribunaux pour protéger les droits. Ceci est le résultat des procédures judiciaires lentes, les frais de justice élevés et le fait que seules de petites quantités d'argent sont généralement attribués, mais récemment nous avons réussi à convaincre les juges que la compensation pour de tels délits devaient être assez élevée. Nous avons eu un cas avec les smart-book (des versions abrégées de livres de business) qui a été résolu avant que le cas soit allé devant la cour; nous avons réussi à parvenir à un accord avec les pirates sur la légalisation de leurs activités", a t-il dit.

    Un autre facteur clé de la baisse des ventes sur le marché du livre russe est que les gens ont tout simplement cessé d'imprimer des livres. Les livres imprimés ont non seulement été remplacés par des livres électroniques, mais avec l'Internet en général, en raison de son accès facile et le fait qu'il en coûte beaucoup moins que de produire des documents imprimés.

    Ce point de vue est également soutenu par les fondateurs de LiveLib, le plus grand réseau social en langue russe pour les lecteurs. "Ce n'est pas la première fois que le livre a changé sa forme", a déclaré Yelizaveta Ponomaryova, directeur du réseau social PR. “Il n'y a pas si longtemps, les utilisateurs du forum se sont plaints en disant que l'écran ne pourra jamais remplacer le bruissement des pages de papier. Mais les versions électroniques sont devenus plus accessibles et les écrans sont devenus plus confortables pour la lecture. Et maintenant, le forum des utilisateurs se demandent les uns les autres: quels est le meilleur lecteur à acheter? Quelles sont les bibliothèques électroniques  que vous utilisez? Nous croyons que le remplacement des livres papier est inévitable. Bien sûr, certains vont encore rester avec des livres, les bibliophiles, les conservateurs, les fans d'exclusivité et ceux qui n'ont pas accès à l'équipement adéquat pour une raison ou une autre."

Merci à SobookOnLine.


Megaupload fait le ménage

Mega Intéressante information côté piratage sur TechcrunchFrance qui annonce un changement de politique des deux sites, basés à HongKong, Megaupload et MégaVidéo qui représentent un très grand nombre de "médiations" y compris dans le domaine des livres numériques. Une vaste opération de nettoyage de contenus illégaux est en cours. Je souscris complètement à l'avis suivant sur la vidéo qui peut être appliqué au livre: "A se demander si finalement ce n’est pas des efforts en vain d’essayer d’arrêter ce type de services en ligne car il y en aura toujours des nouveaux créés pour les remplacer ou des méthodes pour contourner les interdictions. Il faudrait peut être aborder le problème inversement. Plutôt que d’essayer de couper court à toutes les sources de fichiers piratés pour ensuite mettre en ligne un contenu réglementé dépendant directement des productions, il faudrait que ce type de contenu légal – en vidéos de rattrapage par exemple (même payantes à prix abordable) – soit accessible aux utilisateurs dès maintenant. Ils pourront ainsi choisir d’eux mêmes et nombre d’entre eux préfèreront certainement se rendre sur un site officiel pour regarder leurs séries télévisées plutôt qu’aller en quête de liens sur des sites peu recommandés. Je ne dis pas que ça règlera définitivement le problème mais offrir une alternative légale viable est déjà un bon début pour réduire l’ampleur des dégâts."  Viable, cela veut dire large, attractive en terme de prix et sans DRM, tous les professionnels de la musique nous l'ont déjà dit et répété depuis des années. Une voie suivie par un éditeur comme Bragelonne, abondamment piraté sur Megaupload justement!


Piratage en téléchargement direct

Logo Les comportements des internautes sont en train de changer par rapport au piratage. Mais ce n'est pas encore ce que l'on croit! Beaucoup moins d'échanges P2P au profit de téléchargements directs vers des sites basés à Hong-Kong qui échappent à Hadopi et qui en plus (c'est le comble) se rémunèrent sur le débit de téléchargement. C'est notamment le cas du site Megaupload, le plus populaire d'entre tous. 7,4 millions de français sont concernés, une paille! Et de plus en plus d'ebooks dans tout cela, bien évidemment! (voir l'article du Figaro).

PS: à propos de piraterie toujours et de son nouvel âge d'or, lire l'excellent billet publié sur Owni hier.


DRM: enfonçons le clou

Locked-Books Dans la même veine que mon billet de la semaine dernière sur les DRM, à signaler aujourd'hui l'excellent article de Korben. Cette illustration qui devrait figurer sur chaque livre acheté, qu'il n'y ait pas de tromperie sur la marchandise. Tout est dit. Messieurs les libraires, poussez, car vous allez être en première ligne, croyez-en un de vos confrères!

PS: je diffuserais cette illustration tous les premiers de chaque mois, aujourd'hui 12ème jour de la lutte.


Prix à moitié numérique

PrixGoncourt Prix Goncourt et Renaudot aujourd'hui, l'un existe en version numérique, l'autre pas mais se trouve déjà abondamment présent sur les réseaux pirates. Il va être intéressant de suivre leur devenir à chacun. Marc-Edouard Nabe n'aura finalement pas créé la surprise que beaucoup attendait. Disposant de la liberté totale de ses droits, peut-être nous réservera t-il une surprise du côté du numérique pour bientôt? A suivre...


Réussir les casse-têtes

Casse-tete_5 Bons prix, libraires, piratage. Les trois casse-têtes pour les éditeurs selon Nathalie Silbert sur les Echos d'hier. Les débats sont toujours les mêmes depuis plusieurs années. Je me rappelle de ce libraire irlandais exhortant ses confrères français à y aller lors d'une conférence. Lettre morte... On est revenu aux bons vieux temps du démarrage de la musique numérique sauf que pour les disquaires on a eu beaucoup moins de scrupules à l'époque. Pour éviter de se casser la tête, mais cela ne regarde bien évidemment que moi:

- prix: entre 2,99 et 9,99€ (40% de remise minimum sur les versions papier), des prix très près des versions de poche. A quelques euros près vous sautez le pas, quand c'est plus de dix dont il s'agit... Les marchés anglo-saxons, allemands l'ont compris. Les lecteurs attendent cela, il faut aller avec le marché, pas contre le marché; le livre numérique est le livre pas cher de demain, le livre de poche d'hier. J'écarte bien entendu les livres "augmentés" du débat tant les coûts sont pour l'instant importants et le marché encore à construire de toute pièce. On pourra peut-être les vendre quelques euros supplémentaires encore... Tant que l'on n'aura pas compris l'attente sur les prix des lecteurs, on entretiendra avec un gros soufflet (que dis-je une forge!) le troisième point ci-dessous. Actuellement la situation est très claire: on entretient la suspiscion (les s... d'éditeurs), la défiance (allez-vous faire f...) et la recherche sur les réseaux (puisque c'est comme ça).

- libraires: dans la boucle et très vite on le souhaite; avec des grands libraires mais aussi des mutualisations comme ePagine, Dialogues et 1001 libraires. Apple déjà dans la place, Amazon pour bientôt sans doute, le compte à rebours est lancé. La barre est très haute quand on voit le nouveau Kindle.

- piratage: on le contiendra comme on pourra avec des rustines plus ou moins grosses. Abandon des DRM complètement inutiles, on le voit depuis quelques mois. Plusieurs libraires qui vendent eux-mêmes des livres numériques qui me confient qu'ils n'achèteront jamais ces livres-là, c'est dire.


Best-seller: un nouveau temps du numérique

Visuel_Chattam_Leviatemps Toujours plus vite. Si la durée de présence d'un livre sur les réseaux peer-to-peer était jusqu'ici de trois semaines minimum (il fallait le temps de le scanner, de le corriger -voir le cas du dernier Houellebecq par exemple qui n'existe pas dans sa version légale en numérique), dans le cas où le best-seller est très attendu et surtout disponible dès sa sortie (il ne reste qu'à supprimer la DRM), la durée est de l'ordre de quelques jours. Une première en cette rentrée en France, c'est le cas aujourd'hui pour le dernier livre de Maxime Chattam, "Léviatemps" chez Albin Michel (meilleures ventes à la Fnac), le temps numérique en période infinitésimale...


Jisui, ils n'y sont pas

Scann Suite au récent BookCamp3 la semaine dernière, à signaler sur LaFeuille un long article consacré à ces afficionados qui scannent leurs livres pour pouvoir en disposer en version numérique. C'est le Jisui, terme japonais qui commence à se répendre sur la pratique. Entre 3 à 4 heures avec des scanns à plat et 15mn pour des scanns à chargeurs. Rajouter 20mn pour un passage à l'OCR puis le travail de structuration lui-même pour obtenir un fichier correct. Et la relecture pour chasser les coquilles. Bref, un sacerdoce, mais rien ne les arrête...

"La communauté est active. Elle partage et améliore sans cesse ses macros. Calibre est mis à jour en moyenne toutes les 2 semaines. Elle est parfois plus attentive que les auteurs et éditeurs à leurs erreurs, repérant ainsi dans un même livre un pistolet qui se transforme en carabine d’une page à l’autre. L’édition à du mal à savoir intégrer les corrections postimpression. Combien de livres de poches, même parmi les classiques, comportent encore des fautes reproduites d’édition en édition, parfois depuis des dizaines d’années, alors que celles-ci ont surement été signalées aux éditeurs de multiple fois (Quoi que? Quels éditeurs ont mis en place des dispositifs de retour et d’intégration des erreurs sur les livres qu’ils publient?).
Bastien reconnait avoir scanné entre 50 et 100 livres, mais il estime avoir accompli un travail complet sur seulement une dizaine de titres. Car la relecture c’est du travail et qu’il y a peu d’outils permettant de faire ce travail de manière collaborative. Il estime que si des particuliers peuvent avoir de meilleurs rendus que les professionnels, cela signifie que de petits éditeurs peuvent aussi utiliser ces techniques. C’est juste quelques heures de travail. Le support numérique n’est pas réservé à des professionnels ou à de grosses entreprises."

Les éditeurs présents dans la salle auront sans doute esquissé un sourire sur la méconnaisance de leur travail, beaucoup moins sans doute des échanges sur les réseaux. Au fait, le dernier Houellebecq vient d'apparaître sur les sites peer-to-peer, moins de trois semaines seulement après sa sortie. On est dans la norme que donnait Eyrolles au printemps dernier. Et ce, dans une excellente version d'ailleurs. Rappelons qu'il n'est toujours pas en vente par l'éditeur. Un jeu de chasse à la souris qui ne fait que commencer. Le Jisui est là, les éditeurs n'y sont pas.


DRM: des éditeurs dans le sens de l'histoire

Nodrm A signaler sur l'excellent blog de Liza Daly, une liste des éditeurs distribuant leurs livres sans DRM. Une liste qui heureusement n'en fini pas de s'allonger. Publienet y figure en bonne place. Rappelons que le recours aux DRM pour la musique a été un frein pour les offres légales et un accélérateur pour les offres illégales. Les deux conjuguées, on connait le tableau. Tous ces éditeurs sont bien entendu en avance sur l'histoire, rien à savoir pour combien de temps encore... (merci à Pierre Ménard sur Twitter).

Musique, le vent en train de tourner

Note Le vent serait-il en train de tourner? Pour la première fois depuis 2005, le chiffre d'affaires de l'industrie musicale en France est en hausse: +8% sur le premier trimestre. Des nouveaux modèles qui séduisent les jeunes avec des petits prix, plus de DRM (il y en a eu un jour?). Le paradoxe est que cela fait aussi rebondir le CD! La peur du gendarme aussi? On est peut-être bien en train d'assister à un changement dans les comportements. Lire le billet de Claude Soula dans le Nouvel Obs de cette semaine. L'industrie de l'édition devrait regarder attentivement, mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas?

Les livres business très largement piratés

Ist2_10597188-business-books Le piratage massif se fait pour l'instant du côté des livres professionnels et techniques souvent assez chers mais aussi les plus largement disponibles au téléchargement par les éditeurs. Business, Professionnel/Technique, Sciences, Computers/Internet, Santé, autant de catégories les plus pillées. Selon une enquête de Attributor Corporation, agence spécialisée aux Etats-Unis qui compte parmi ses clients John Wiley et Hachette Book Group, les livres les plus téléchargés se trouvent dans la catégorie Business and Investing. 9 millions de copies piratées sur plus de 1000 titres dans différents genres. Chaque titre de cette catégorie (13000 copies téléchargées sur une moyenne générale de 10000 copies pour les autres) perdrait potentiellement 1 million de dollars du fait du piratage. Les téléchargements de livres représenteraient une perte de  2.75 à 3 milliards de dollars pour l'industrie de l'édition soit à peu près 10% des ventes aux États-Unis. Le site le plus pointé du doigt serait  Rapidshare.com, avec 35,6% du total de livres téléchargés, suivi par 4shared.com avec 32,7% (via le blog d'Emilie, merci d'avoir repéré cette étude).