Après un palier l'année dernière, de nouveaux chiffres publiés par l'AAP, le syndicat des éditeurs américains, font état d'une baisse des ventes de livres numériques de l'ordre de 10%, associé à une reprise des ventes de livres imprimés. Voir le comparatif avec les mêmes mois 2014 et 2015. De janvier à mai 2015, les ventes d'ebooks sur le marché "trade" (grand public), la principale catégorie de livres selon la classification américaine (qui exclut essentiellement les livres scolaires et les publications universitaires), ont baissé de 10,1%, à 610M€. Dans le même temps, les ventes de livres imprimés n'ont reculé que de 2,3%, à 1,88Md€. Les chiffres publiés par l'AAP correspondent au chiffre d'affaires des éditeurs (vente directe, via des sites, aux libraires) et pas au total des ventes de détail.
L'AAP s'appuie sur les données mensuelles communiquées par environ 1200 éditeurs aux États-Unis (les données annuelles s'appuient sur un échantillon plus important). On rappelera que l'explosion des ventes d'ebooks aux États-Unis s'est produite entre 2009 et 2012. Sur la seule année 2012, elles ont progressé de 41%, toujours selon l'AAP. De 1% du chiffre d'affaires des éditeurs sur le segment trade, les ebooks ont vu leur part passer à 22,8% l'an dernier.
Le New York Times y voit déjà l'amorce d'une défection pour le livre numérique de la part du lecteur américain. Attention, deux éléments dont il faut tenir compte. D'abord des prix des livres numériques qui ont fortement augmenté depuis un an aux Etats-Unis, les rendant moins attractifs, ensuite l'absence totale de prise en compte dans ces chiffres du phénomène de l'auto-publication en plein boom de l'autre côté de l'Atlantique. A lire le billet sur Fortune (via LaPresse).