155 notes dans la catégorie "Piratage"

Paulo Coelho: piratez-moi

Paulo-Coelho-005On connaissait de longue date les positions de Paulo Coelho qui est depuis longtemps un partisan actif des téléchargements illégaux de ses livres, depuis une édition pirate russe de L'Alchimiste qui a été mise en ligne dès 1999 et qui, loin de nuire aux ventes dans le pays, leur a au contraire donné un formidable dopage d'un million d'exemplaires en 2002 et plus de 12 millions aujourd'hui. Sur le thème, lisez-moi, si vous aimez achetez mes livres imprimés. Sa dernière initiative va cependant encore plus loin, Paulo se joignant à un nouveau programme sur The Pirate Bay et exhortant les lecteurs à télécharger tout son travail gratuitement, allez hop, toute la compil d'un coup! (via TheGuardian).


MegaUpload: la fermeture en question

Vous vous rappelez sans doute, c'était il y a à peine trois semaines, Emmanuel Gadaix, le directeur technique de MegaUpload, était l'invité du Sénat. A regarder, c'était quelques jours avant la fermeture du site de service de partage. Emmanuel Gadaix ne s'était pas exprimé depuis. Il revient pour ZDNet.fr sur le projet d’offre légale MegaBox qui devait être lancé le lendemain de l'arrestation de Kim DotCom, le fondateur de MegaUpload.

PS: voir aussi le billet de Clubic qui propose un petit retour en arrière sur l'histoire de la fermeture des sites de partage; souvenirs, souvenirs...


François Hollande: pas de licence globale

HollandebourgetEn ces temps où chacun commence à penser l'après-MegaUpload, la fameuse "licence globale" sorte d'arlésienne aurait-elle repris de la vigueur du côté des projets politiques qui s'annoncent? Pas du côté de François Hollande en tout cas. Même si l'anti-Hadopi était un thème en vogue la semaine dernière dans son entourage, il se positionne très nettement contre tout projet en ce sens:

Il cite les trois axes retenus, qui ne contiennent pas la dépénalisation du partage de fichiers:

  1. Renforcement de la lutte contre la contrefaçon commerciale et les atteintes au droit moral (les camcorders notamment) ;
  2. Renforcement des offres légales en ligne et du préfinancement des contenus par les FAI, chaînes TNT et services de SVOD.
  3. Création de nouvelles ressources pour les industries culturelles.

(via Numérama).


Le piratage à quels prix?

000145496_5A lire le billet sur l'Usine Nouvelle qui revient sur le piratage, les éditeurs dans l'expectative:

"Dans mon souvenir, il n'a jamais été aussi difficile de prédire où en sera le secteur d'ici 12 mois", a déclaré à Reuters John Makison, le directeur général de Penguin, filiale de Pearson. Et c’est ce que confirme Hachette: "Nous tatonnons encore. Pour le moment les livres numériques sont un investissement à perte mais nous pensons que c’est l’avenir." Plus que cela: "La seule façon de contrer le piratage, c’est d’offrir un catalogue complet nous même, 15% moins cher que le papier." Ce qui reste une différence inférieure au reste du marché français. Hachette prévoit de baisser ses prix avec le changement de TVA.

Avant le 1er janvier 2012, elle était de 5,5% pour le papier et 19,6% pour le numérique. Désormais. il n’y a qu’un taux pour les deux de 7%. Avant, la différence de coûts liée à l’impression était absorbée par cette différence de taux. Cette excuse invalidée, les prix devraient se creuser entre le livre électronique et le papier."

15%? Un récent sondage nous donne lui 40%, un chiffre que l'on connait depuis longtemps maintenant, il avait été donné déjà lors des Salons du Livre 2010 et 2011. A force d'ignorer le consommateur...


L'après MegaUpload

BannerMegaUpload fermé, les questions se posent, lire par exemple le billet de ZDNet. C'est aussi beaucoup de sites de téléchargements illégaux de livres qui sont à la peine. Petit tour d'horizon ce soir sur les sites les plus connus. C'est à mon avis plus des 3/4 des liens qui disparaissent. Pans entiers de forums en friche, migrations vers d'autres serveurs, reposes des liens. Un travail très important sur des catalogues de plusieurs centaines de livres. Un peu comme recataloguer pour les bibliothécaires, réétiqueter pour les libraires, jusqu'à la prochaine fois. De quoi aussi en faire réfléchir beaucoup sur la pratique des bibliothèques dans les nuages. Revenir au bon vieux P2P? En tous cas avec Hadopi, le vilain méchant courrerait toujours, c'est sûr. "Bref, MegaUpload a fermé".

PS: d'autres sites comme Filesonic décident de jeter l'éponge.


MegaUpload: c'est fermé!

The bestCoup de tonnerre. Le site MegaUpload, dont on avait suivi les provocations depuis quelques semaines avec la fameuse MegaSong et l'aventure "mafieuse" au Sénat, vient d'être purement et simplement fermé par la justice américaine. Le communiqué sur le site du FBI. Des inculpations sont en cours à l'encontre des dirigeants. Lire le détail sur MacGénération. On parle même de date historique à l'échelle du web. Beaucoup de sites de téléchargements qui se retrouvent orphelins aujourd'hui.

PS: Beaucoup de détails sur Numérama ce matin. On est quand même très loin du partage altruiste envers la communauté, de Wikipédia!


Le Motif : la bande-dessinée au top du piratage

Www.lemotif.frLe MOTif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) dévoile aujourd'hui un premier extrait de son observatoire sur le téléchargement illégal; le document complet paraîtra pour le prochain Salon du Livre. L'occasion d'un focus sur la bande-dessinée:

La BD est la catégorie éditoriale la plus piratée sur Internet. De nombreux sites et forums agrègent des liens de téléchargement, classés par ordre alphabétique et/ou chronologique. Dans le cas de sites généralistes proposant musiques, jeux ou vidéos, la BD y constitue presque toujours une sous-rubrique de la catégorie «Ebooks», parfois même répartie entre comics et mangas.

Notre estimation compte de 35.000 à 40.000 titres de BD piratées, dont 8.000 à 10.000 réellement accessibles (liens de téléchargement et sources P2P actifs, à la portée d’un internaute moyennement averti).


MegaUpload au Sénat

Mini-108032-megaupload-senat-Le site MegaUpload, basé à Hong Kong et très critiqué par l'importance du traffic de téléchargements illégaux (certains vont jusqu'à parler d'entreprise mafieuse), avait les honneurs du Sénat à l'occasion d'une table-ronde consacrée à la liberté sur Internet et la rémunération des auteurs. Un débat où l'on retrouvait Hadopi, Nicolas Seydoux (ALPA, Gaumont), mais également l’UFC-Que Choisir, Philippe Aigrain (la Quadrature du Net), la SPEDIDAM, etc. Rappelons que c'est le 22ème site le plus visité chaque jour par les français (15 millions de visiteurs), 10% du flux internet français. Je ne sais pas si l'on a repris en choeur la MegaSong au Sénat. A lire l'interview d'Emmanuel Gadaix, directeur des opérations du site, sur PC Impact et le billet sur CitizenKane. Il a une bonne tête Emmanuel pour un mafieux!


Le Club des Cinq se rebiffe?

ClubdescinqA lire l'excellent billet de Daniel Garcia sur son blog hébergé par Livres-Hebdo qui revenait fin novembre sur le massacre dont font l'objet les textes d'Enyd Blyton (décédée en 1968) qui ont tant bercé notre enfance, Oui-Oui, le Club des Cinq. Des réécritures qui soulèvent bien des passions. Daniel parle même de "traîtres immondes", c'est dire! Heureusement, les pirates veillent et proposent des éditions numériques de qualité avec les textes que nous avons tant aimé, ça commence à circuler. Alors, le Club des Cinq se rebiffe? Bientôt en samizdat!

PS: Actualitte avait soulevé le problème lui aussi en octobre dernier.


Lucia Etxebarria va arrêter d'écrire

SIPA_sipausa30054915_000001L'écrivain espagnol Lucia Etxebarria, très connue de l'autre côté des Pyrénées et publiée en France aux Editions 10/18, a décidé d'arrêter d'écrire pour s'élever symboliquement contre le piratage très important dont font l'objet ses livres et l'inertie du gouvernement espagnol. Elle a annoncé sa décision la semaine dernière sur sa page Facebook (via l'Express):

"Étant donné que j’ai constaté aujourd’hui qu’on a téléchargé plus d’exemplaires illégaux de mon roman qu’on en a achetés, j’annonce officiellement que je ne publierai plus de livres pendant un long moment. Du moins pas tant que cette situation n’aura pas été réglée d’une façon ou d’une autre. Je n’ai pas envie de passer trois ans à travailler comme une bête de somme ['como una negra'] pour ça. Si je veux offrir des romans, je ferai des copies pour mes amis, à la Sébastien Venable*.

[*Sebastian Venable est le héros d'un film de la fin des années 1950, "Soudain l'été dernier". Il avait été tué par des cannibales. Lucía explique que: "Sebastian Venable était un millionnaire qui vivait de l'argent de sa mère et écrivait un livre une fois par an qu'il n'offrait qu'à ses amis. Il y a beaucoup de gens qui font ça.]

Lire l'interview qu'elle a accordé à MyEurop pour s'en expliquer.


MegaUpload : 100% des retraits pour Hachette

MegauploadConversation aujourd'hui avec Pierre Danet, Directeur Innovation et Technologie Numérique chez Hachette Livre, à propos de l'accord avec Attributor. Concernant les contenus hébergés sur les sites basés à Hong Kong, je le cite: "Pour Megaupload, pas de probléme, je suis à 100% de succès en deux semaines sur toutes les demandes de retrait, j'ai regardé spécifiquement. Le site MegaUpload, bien que situé à Hong Kong mais aussi aux Etats-Unis, est parfaitement collaboratif".


Hachette surveille les réseaux pirates

Logo Hachette LivreMessage fort au moment où le marché démarre en France. Hachette a pris la mesure du piratage et a désormais recours à une société américaine spécialisée. Un communiqué de l'AFP aujourd'hui le confirme:

PARIS — Hachette Livre a annoncé jeudi avoir fait appel à la société américaine de surveillance du web Attributor pour lutter contre le piratage des livres publiés par les différentes maisons d'édition françaises du groupe.

"Le piratage des livres scannés et publiés illégalement existe depuis longtemps mais la numérisation décuple les possibilités" que ce soit par numérisation sauvage d'exemplaires imprimés ou par téléchargement illégal d'ebooks, a expliqué à l'AFP une porte-parole du groupe.

Selon elle, Hachette livre est le premier groupe d'édition français à faire appel à ce type de prestataire et souhaite ainsi "protéger ses actifs et les intérêts de ses auteurs à l'heure où la lecture sur tablettes numériques se généralise".

La société Attributor, basée dans la Silicon Valley spécialisée dans le "Big data", le tri et l'analyse des données transitant par internet, revendique la place de leader mondial de la chasse aux pirates de livres numériques, que ceux-ci opèrent en "peer to peer" ou en téléchargeant depuis des plateformes de stockage (DDL).

"Elle repère, explique Hachette, les infractions concernant les titres qu'elle surveille par un balayage automatisé du web et une technologie d'identification sophistiquée des titres comme des sites indélicats. A ces outils s'ajoute un processus de vérification manuelle 24 heures sur 24".

Une fois repérés, ces sites sont mis en demeure de cesser leur activité délictueuse, faute de quoi ils s'exposent à des poursuites. Cette initiative s'avère dissuasive dans la majorité des cas.

Le groupe d'édition français a signé un contrat avec Attributor après une période de test portant sur 500 titres, lui confiant ainsi la surveillance de toutes ses nouveautés françaises à compter de ce jour, ainsi que de tous les titres actifs de ses catalogues.

Avec un chiffre d'affaires de 2,165 milliards d'euros (32% réalisés en France), Hachette Livre, filiale de Lagardère SCA, est le deuxième éditeur mondial de livres grand public, loin derrière le géant britannique Pearson. La centaine de maisons d'édition qui font partie du groupe publient plus de 15.000 nouveautés par an, dans une douzaine de langues, mais principalement en français, en anglais et en espagnol.


MegaUpload : quel pilote dans l'avion?

D90d6_megaupload_logo"Sur MegaUpload, chaque internaute ayant créé un compte peut y stocker un fichier et autoriser son téléchargement à n’importe qui. Au fil du temps, il s’est imposé comme un lieu de consommation audiovisuelle sur le net ainsi qu’un repère pour les fichiers pirates. D’après sa vidéo promotionnelle, il rassemblerait quotidiennement 50 millions de personnes et représenterait, à lui seul, 4% du net. En France, la diabolisation du peer-to-peer par Hadopi 2 se serait traduite par une migration des internautes vers des plateformes de streaming comme MegaUpload. C’est aujourd’hui le 22ème site le plus visité chaque jour par les français." Plus de détails sur OWNI.


Histoires de pourcentages

6C8B7-percentLa TVA sur le livre ce sera bien 7%, votée hier par les députés malgré les efforts de certains qui défendaient une vision différente du livre. Le plan d'accompagnement pour les librairies a été annoncé par Valérie Pécresse, on frêmit... (via Vincent Monadé). Pour le livre numérique, il devrait en principe rejoindre son frêre ainé, Jacques Toubon s'active, lire à ce sujet le billet de Nicolas Gary sur Actualitte. En tous cas c'est clair, si pas de baisse des prix, tous pirates en janvier! On comptera le pourcentage dans ce sens-là!


Livre numérique: on suit le même chemin

CdsBeaucoup de conversations à bâtons rompus dans le train, dans des grandes surfaces, avec des proches autour du livre numérique. Surtout de la part de gens qui découvrent complètement ce nouveau mode de lecture, et il sont nombreux, les publicités commencent à faire de l'effet, c'est très net. Une chose revient constamment, le problème des prix trop élevés. Et toujours la même remarque, presque mot pour mot: "on nous refait le coup des cd". Surtout par rapport à une clientèle de seniors qui est passé par ce chemin-là. J'ai l'impression que l'on est complètement à côté de la plaque et de l'enjeu qui est en maintenant en place. Messieurs les éditeurs, attention, demandez à vos confrères de la musique ce qu'ils en pensent, une vraie grenade que vous dégoupillez...


Bragelonne et la DRM Amazon

BargelonneA signaler une mise au point très intéressante d'Alexandre Levasseur chez Bragelonne qui revient sur la DRM Amazon. Bragelonne vends d'habitude ses titres sans DRM mais avec une solution de watermark transparente pour l'utilisateur. Pour le passage dans le catalogue du Kindle, Amazon a pris l'initiative de poser une DRM propriétaire sur les titres en question. Pour un éditeur déterminé à ne pas poser des verrous pour ses lecteurs, un éclairage important: 

"Il existe néanmoins des cas particuliers et Amazon en fait partie. Nous les avons rencontrés recemment pour comprendre cet ajout de DRM sur nos titres et en quoi consistait cette DRM un peu spéciale.

Il faut tout d’abord comprendre que le Kindle d’Amazon, comme beaucoup le savent, embarque un format de fichier différent de l’ePub. Nous convertissons selon les standards demandés par Amazon nos fichiers chez Immateriel et nous les livrons à Amazon.

Et c’est là que rentre en jeu cette DRM. Après explication il s’avère que la DRM Amazon ne fait pas que protéger le fichier pour n’être lu que par des appareils ou applications Amazon.

D’ailleurs à ce sujet-là, il faut quand même admettre la fonctionnalité du cloud d’Amazon qui permet l’envoi simultané, sur 6 appareils, de l’ouvrage acheté. Personnellement je n’arrive pas au nombre de 6. J’ai 1 Kindle, 1 iPhone, 1 iMac, 1 iPad et 1 Galaxy S II. Bref, il me reste encore 2 emplacements de libres pour la future Kindle Fire et un autre appareil. Je doute qu’il soit donné à tout le monde la possibilité de remplir ces 6 emplacements.

Enfin, cette DRM, qui vous l’avez compris permet quand même de lire son livre sur tous ses appareils ne rajoute pas que ça. Elle embarque également une couche software qui active les fonctionnalités de l’ecosystème Amazon. La liste est variée mais passe du “Text to Speech” au “Facebook Connect” et toutes les prochaines évolutions d’Amazon. Et croyez moi, elle vont être nombreuses dans les mois à venir.

Si nous décidons de supprimer cette DRM nous supprimons également toutes les fonctionnalités qui font du Kindle le lecteur tel qu’il a été conçu. Et de facto nous privons une partie de nos lecteurs de fonctionnalités qu’ils souhaiteraient utiliser avec nos ouvrages.

Or comme je l’ai expliqué plus haut nous voulons que l’expérience de lecture soit la plus confortable possible. C’est pourquoi nous allons laisser les ouvrages Bragelonne avec cette “couche Amazon” qui n’est pas vraiment une DRM."

L'odeur d'une DRM qui n'est pas une DRM. Ouais, je ne sais pas ce qu'en aurait dit Voltaire! (It becomes property of all...)

PS: petit complément de notre ami Hadrien Gardeur (Feedbooks) et grand spécialiste sur ces questions via Twitter :

"Gros enfumage de la part d'Amazon cette histoire de DRM. Les annotations et le Text2Speech n'ont rien à voir là dedans. Leur seule volonté est d'enfermer et de contrôler l'utilisateur, rien de plus." Si Hadrien le dit! :-)



Amazon et Apple à la rescousse contre le piratage

CremisiMessage clair en substance à la profession, via un communiqué Livres-Hebdo: "C’est la meilleure façon de défendre le droit d’auteur face au piratage et de préserver la place centrale du livre dans notre culture. Cet accord va permettre à Flammarion de défendre nos auteurs, d’accompagner de nouvelles manières d’accéder aux livres, de contribuer à la diffusion de la littérature, des idées et de la langue au-delà même des frontières. A terme, ces choix ne pourront être que bénéfiques à l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre".

C'est en ces termes que Teresa Cremisi a annoncé l'entrée de Flammarion dans les plateformes américaines (via LaTribune).

PS: relais international sur TheBookSeller, Amazon n'a plus besoin d'attaché de presse. Je propose que Frédéric Mitterrand fasse demain en conseil des ministres, un appel vibrant pour remercier l'Amérique.


Rentrée numérique : circulez, rien à voir

Tribune A lire l'article sur la rentrée et le livre numérique dans LaTribune qui se demande si l'une va faire décoller l'un. "Le marché américain sert de modèle... Avec un autre argument fort, le prix: les éditions électroniques sont vendues de 15 à 20% moins chères". Je ne sais pas sur quelle planète vit LaTribune. Plus sûrement, alimenter encore et toujours le piratage. Vous croyez vraiment que les lecteurs ont très envie d'acheter des livres numériques entre 15 et 20€? Pour ma part, le constat est absolument unanime autour de moi, et vous? A boycotter bien évidemment, il faut bien lacher le mot. Continuez ce petit jeu messieurs les éditeurs, éduquez le marché de la sorte, vous ne tuerez pas le livre numérique. La France n'est pas un village gaulois, chaque mois passé renforce la frustration des lecteurs et les échanges sur les réseaux. En avant toute, continuons l'effort d'éducation et la sensibilisation aux usages responsables. La route sera plus longue, allez donc demander à Pascal Nègre. Attendons janvier et une baisse effective des prix, après, nous en reparlerons peut-être.


Meilleurs polars sur les réseaux

Gif Petite statistique qui vaut ce qu'elle vaut, mais qui me semble symptomatique de l'évolution des échanges sur les réseaux sur un secteur relativement en friche chez les éditeurs, à savoir celui du polar: 720 titres disponibles seulement. En prenant comme référence le Guide des 200 meilleurs Polars de la Fnac (version épuisée), j'ai dénombré 34 titres qui circulent sur les réseaux soit 17%. Prix élevés, offre indigente, DRM, un cocktail garanti qui ne va pas freiner la donne et l'ardeur des gros lecteurs.


Musique, livre: les pratiques divergent

Noyade L'institut GFK confirme dans ses dernières analyses que le streaming est désormais en train de prendre le pas sur le téléchargement dans les pratiques des français concernant la musique:

"Selon l'étude de GFK visant à cerner les usages numériques des Français, au deuxième trimestre, 51% des écoutes de musiques se font désormais en streaming, et 49% à la suite d'un téléchargement. Mais les internautes ne sont toujours pas prêts à mettre la main à la poche: 61% des personnes écoutant de la musique en streaming se contentent de l'offre gratuite, légale ou non. Sur l'ensemble de l'offre, seulement 11% donnent lieu à paiement. Dans l'ordre, les sites les plus populaires pour écouter de la musique en streaming sont les plateformes vidéo (Youtube et Dailymotion), les sites d'écoute en direct (Deezer, Spotify), puis les webradios.

Quant aux livres numériques, dont la consommation progresse en France grâce au succès des tablettes multimédia et liseuses électroniques, ceux-ci sont à 27% téléchargés sur des sites pirates ou illégaux, selon cette enquête réalisée auprès de mille personnes en France, via internet. Une majorité de ces livres est toutefois téléchargée légalement, soit via un site internet des fonds de bibliothèques, comme Google Books, Gallica ou celui de la Bibliothèque nationale de France (52% des cas), soit sur les sites de librairies (41% des cas).

10% des personnes lisant des livres électroniques indiquent en outre avoir téléchargé directement les ouvrages par le biais des applications dédiées de leur téléphone portable ou tablette.

Sur l'ensemble des ouvrages téléchargés, une majorité (77%) est constituée de livres gratuits mis à disposition par les bibliothèques virtuelles. Seulement 3% des lecteurs indiquent s'offrir exclusivement des ouvrages payants, tandis que les éditions gratuites suffisent à 77% des personnes ayant répondu à l'enquête." (via l'AFP et LeMonde). Le communiqué de presse complet ici.

Dans la perspective de mon billet de lundi. Signe que si une industrie culturelle comme celle de la musique est en train de trouver enfin sa "maturité" numérique, celle du livre s'enfonce maintenant irrémédiablement dans des pratiques qu'a connu la musique il y a plus de dix ans. Espérons seulement que la "maturité" numérique du livre ne se fera pas en 2020 en France...


Offre illégale: estimation à 20000 titres

Point Combien de livres circulent sur les réseaux? Question que beaucoup se posent pour évaluer le rythme d'adoption du livre numérique en France, tant l'un est forcément lié à l'autre. Le Motif avançait dans l'étude publié au mois de mars dernier les chiffres suivants:

"Toutes catégories de livres confondues, on compte environ 2000 à 3000 livres disponibles contre 1000 à 1500 en octobre 2009. En ce qui concerne la BD, sur près de 30000 titres existants (hors streaming), 6000 à 7000 sont disponibles et facilement accessibles (contre 3000 à 4500 l’année dernière). Soit au total, une offre pirate encore faible: moins de 2% de l’offre légale papier."

Quelques remarques suite à mes propres observations:

En ce qui concerne la littérature générale, le chiffre de 3000 titres me semble tout à fait minoré. Des séries entières de livres de science-fiction, de thrillers, de policiers, de fantasy, de bit lit, de sentimentaux sont désormais disponibles. Pratiquement tous les best-sellers sont présents et apparaissent dans les semaines qui suivent leurs sorties. Au delà des catégories entières se structurent. Un récent sondage, auteur par auteur, me confirmait que pratiquement tous leurs titres étaient maintenant présents. Sur la seule bibliothèque d'un forum, 20000 titres s'échangent avec certes beaucoup de doublons mais titre à titre cela concerne forcément plus d'un quart de titres différents. Plusieurs dizaines de personnes actives scannent, corrigent et échangent entre eux le fruit de leur travail. C'est même un process quasi industriel qui est mis en place depuis quelques mois. Plusieurs offres sur le web proposent même aux particuliers de scanner leurs livres, une pratique déjà très populaire au Japon par exemple.

Je n'ai bien entendu pas fait de relevé précis mais j'estime que tous livres confondus, l'offre de littérature générale se situe assurément entre 5 et 10000 titres. Si l'on rajoute l'offre de bandes-dessinées de 7000 titres ainsi que tous les guides pratiques, livres techniques au format PDF qui sont présents eux-aussi de manière importante sur les sites par séries entières, je pense que le nombre de titres qui circulent sur les réseaux se situe entre 15 et 20000. Nous serions peut-être même plus proche des 20000 titres.

J'émets l'hypothèse que le rythme de l'offre illégale suit strictement en volume le rythme de l'offre disponible de qualité (livres qui ne sont pas simplement proposés dans leurs versions PDF), les livres des éditeurs que l'on ne retrouve pas étant compensés par des livres qui ne sont pas proposés dans les catalogues.

En un an, du fait de l'accélération du marché des readers et surtout de l'iPad, conjugué à l'attentisme des éditeurs sur l'offre disponible et surtout sur la politique des prix pratiqués, je pense que nous sommes bien en train d'assister à une explosion de l'offre, un phénomène comparable à celui que l'on a connu sur la musique. Certes, il est plus lent, plus souterrain mais il n'en est pas moins bien réel. Alors que l'on se gargarisait il y a un an ou deux sur la nécessité de proposer des offres larges et attractives (les professionnels de la musique l'ont bien dit), je pense que l'on a malheureusement loupé le coche en France et qu'il va être très difficile d'enrayer le phénomène. Et l'on aura beau jeu de mettre cela sur le dos de la TVA...