570 notes dans la catégorie "EtudesRessources"

Xerfi : un "livre numérique" français à 250M d'euros en 2015

XerfiA quelques semaines du Salon du Livre, c'est toujours l'éclosion de nouvelles études sur le secteur de l'édition. Le livre numérique n'échappe pas aux perspectives de croissance bien entendu. C'est le cabinet Xerfi qui propose ses analyses pour 2017. Trois hypothèses de 269 à 527€M d'euros, la fourchette est large. Des chiffres qui donnent un marché du "livre numérique" très étendu qui va bien au-delà du marché grand public trade de l'ebook (celui qui sert de référence en général) mais qui agrègent les abonnements de licences -juridique, technique, éducation, etc-, le numérique dématérialisé sur tous supports de stockage amovibles, etc. Les chiffres du SNE (Syndicat National de l'Edition) sont donnés en général au début de l'été. A périmètre égal, le chiffre d'affaire du numérique éditorial global représentait 105M d'euros en 2013 soit une évolution avec un coefficient de 2,5 en deux ans. Xerfi table en effet sur un chiffre de 250M d'euros en 2015. A retrouver les chiffres réels du SNE ici (via LeJournalduNet).

Livre numérique


GfK : le marché du livre numérique français à trois ans

GfKA découvrir cette projection du marché du livre numérique en France selon l'institut GfK et donnée par LesEchos. Le chiffre de 64M d'euros pour 2014 devra encore être confirmé l'été prochain par le SNE (Syndicat National de l'Edition). GfK donne une projection d'ici 2017 à 140M d'euros, ce qui représenterait 40% du marché du livre de poche si celui-ci se maintient en l'état.

Livre


La Souris Grise : étude sur les usages des tablettes chez les enfants

Souris griseA découvrir une étude très complète du côté de La Souris Grise sur les usages des tablettes chez les enfants de 0 à 12 ans. Pas moins de 800 familles équipées au minimum d’une tablette à la maison ont été interrogées entre février et août 2014. Confirmation de l'usage massifs des jeux, de l'éveil/ éducation. "La lecture fait partie des activités les moins pratiquées sur les tablettes. Plus de 86% des parents indiquent ainsi qu’ils ne lisent pas d'histoires numériques à leurs enfants via la tablette. Cependant, la pratique de la lecture n’est tout de même pas négligeable. Presque 17% des parents notifient tout de même que leurs enfants lisent sur tablettes. Et surtout, 55,3% d’entre eux déclarent que leur enfant, et ce à tout âge, écoutent seuls par ce biais des histoires. Un intéressant renouveau des livres audios." Côté modèle économique, des parents qui veulent tout gratuit, voilà qui va rassurer les éditeurs. Un marché complètement siphonné par celui des applications. Année après année la situation n'évolue guère. L'étude complète est à télécharger sur La Souris Grise, le prix à discrétion.


Amazon : le livre comme Cheval de Troie

AmazonA signaler un excellent article très complet sur Amazon et ses visées dans les contenus dans INAGlobal. La liste est longue des acquisitions d'Amazon dans le secteur du livre, à revoir ce récapitulatif qui date du rachat de Goodreads en 2013. Depuis, Amazon a encore racheté ComiXology en avril de l'année dernière.


Lagardère donne ses chiffres 2014

LagardereLe groupe Lagardère/ Hachette Livre a communiqué aujourd'hui ses résultats pour l'année 2014. Une année en deçà puisque le groupe a manqué de best-sellers qui sont plus que jamais des enjeux stratégiques. Sur le numérique, des éléments intéressants puisqu'ils concernent à la fois le marché français où Hachette Livre est le premier groupe français, mais aussi sur les marchés anglo-saxons où le groupe est très présent également:

"La transition numérique demeure pour l'instant cantonnée essentiellement aux marchés anglo-saxons, et uniquement sur le segment de la Littérature générale (environ 40% du total du chiffre d'affaires de la branche). Aux États-Unis, dans un marché en stabilisation, le chiffre d'affaires numérique de Lagardère Publishing est en retrait, et représente désormais 26% des ventes Trade contre 30% en 2013. Au Royaume-Uni, où le marché du numérique poursuit sa progression (à un rythme cependant moins soutenu), le chiffre d'affaires des e-books représente 31% des ventes Adult trade, contre 27% en 2013 et 20% en 2012. En France, où le développement du marché numérique reste modeste, le e-book atteint 3,8% des ventes de littérature générale.
Au total sur l'année, l'e-book représente 10,3% du chiffre d'affaires de la branche (contre 10,4% en 2013)."

Lire le communiqué de presse complet ici.


GfK : un marché du livre numérique à 63,8M d'euros

Marche_livre_numeriqueL'institut GfK a présenté aujourd'hui sa traditionnelle étude sur le marché du livre en France. Sur un marché global du livre en 2014 en recul de 1,3% en valeur, à 3,9M d’euros, et de 1,4% en volume, à 351 millions d’unités vendues, le livre numérique reste encore "marginal", représentant 1,6% du chiffre d’affaires total et 2,4% des volumes. Un chiffre d'affaires annuel à 63,8M d'euros en augmentation de 45% par rapport à 2013 (valeur) et de 60% en volume avec 8,3 millions de titres téléchargés. C'est néanmoins une tendance en conformité avec la tendance haute donnée par GfK il y a plus de deux ans. GfK prévoit une progression pour cette année, de +40%, soit environ 90M d'euros pour 2015. Autre observation, par rapport à un marché du poche aux alentours de 350M d'euros, le livre numérique représenterait désormais en 2014 près de 20% des ventes de poche en France. A voir si nous aurons d'autres chiffres au moment du Salon du Livre. C'est peut-être au-delà des 100M d'euros que le livre numérique sortira de la "marginalité"... (via LivresHebdo).


Etats-Unis : un marché du livre en bonne santé

AapL'AAP, l'association des éditeurs américains, a donné ses chiffres pour l'année 2014. Une année excellente pour l'édition américaine avec un chiffre d'affaire en hausse de 3,7%. Même si le livre numérique ne progresse désormais plus d'un rythme à deux chiffres, il continue son développement sans concurrencer les formats brochés et cartonnés. A noter la légère érosion de ce dernier. Le livre numérique représente environ un quart des ventes aux Etats-Unis (via TheDigitalReader).

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Italie : un marché du livre numérique proche de la France

ItalieLe marché italien du livre numérique est proche du marché français. On peut s'en convaincre une nouvelle fois en découvrant la récente étude qu'a consacré Marcello Vena du cabinet AllBrain à Milan, les résultats présentés à Digital Book World mi-janvier. Vous pouvez télécharger la présentation complète ici (via Publishing Perspective). Intéressant de constater que les éditeurs italiens ont choisi de dynamiser l'offre légale en début d'année, avec des baisses de prix significatives qui accompagnent la baisse de la TVA sur le livre numérique. C'est aussi une bonne façon de lutter contre un piratage endémique.

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Polar : près de 30% des lecteurs adoptent "aussi" le format numérique

BabelioA lire sur le blog Babelio le compte-rendu de la réunion du 11 décembre dernier autour du polar. Les résultats d'une grande étude à laquelle 3714 lecteurs ont répondu, ce qui constitue un chiffre record dans le cadre des sondages menés par Babelio auprès de sa communauté. Un signe que, plus que tout autre genre, le polar mobilise. C'est aussi l'occasion de prendre la température du numérique chez les amateurs: "Le numérique n’est pas pour autant porté par le faible attachement à l’objet livre des lecteurs de polars. Seuls 28,2% des lecteurs sondés lisent en effet au format numérique. Plus éloquent encore, 68% des lecteurs numérique lisent tout de même majoritairement au format papier. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il n’y a pas de consensus net sur le prix moyen de l’ebook. Il s’agit d’un marché en cours de calibrage. Les choses sont ainsi certainement amenées à évoluer dans les années à venir." Pour les lecteurs de polars, le format numérique reste un complément à la lecture imprimée. Retrouver la présentation complète ici.

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Bibook : un point d'étape après trois mois

BibookPremiers retours du prêt numérique en bibliothèques dans le cadre de PNB, c'est Bibook des médiathèques de Grenoble. 25 personnes se sont réunies au Salon de la bibliothèque de l’Enssib le 11 décembre dernier pour débattre du prêt numérique en bibliothèque autour de Mélanie Le Torrec (bibliothèque municipale de Grenoble avec Bibook) et d’Antoine Fauchié (Arald). Un peu moins de trois mois après l'ouverture en septembre, c'est près de 500 lecteurs qui sont inscrits au service avec 1510 livres empruntés, 18 prêts par jour en moyenne. À découvrir la présentation de Bibook qui a été diffusée ainsi qu'une synthèse de la rencontre accompagnée de ressources sur le prêt numérique en bibliothèque. Sur le site de l'Enssib et la présentation en archives ici. On pourra retrouver l'ensemble des bibliothèques entrées dans le dispositif PNB sur cette carte.


Les bibliothèques sont des portes sur l'avenir

GaimanA lire absolument ce petit essai "Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination" de l'auteur anglais Neil Gaiman, une conférence qu'il a donné le 14 octobre 2013 à l'invitation de la Reading Agency, au Barbican Centre de Londres. Traduite et proposée gratuitement par Le Diable Vauvert, merci à eux. Avec la surabondance de l'accès aux informations que nous avons aujourd'hui, ne pas oublier le rôle particulier et important que les bibliothèques ont toujours eu, et auront encore demain pour la lecture et le savoir. "Les bibliothèques sont en réalité des portes sur l'avenir". Chez tous les bons libraires. Si vous démarrez aujourd'hui votre nouvelle liseuse, commencez donc par ce petit texte, 17 pages à ne pas manquer.

PS: dans le même ordre d'idée cette récente vidéo 'Librairies Change Lives"


Etats-Unis : Amazon à 57% du marché

EbooksusaDernière étude de Nielsen qui confirme qu'Amazon détient 57% du marché du livre numérique aux Etats-Unis. Des résultats qui couvrent le troisième trimestre 2014. Derrière suivent Barnes and Noble et Apple avec respectivement 14 et 6%. Des marges de manoeuvre bien difficiles pour les éditeurs, le conflit avec Hachette l'a prouvé. On comprend que des nouvelles offres comme Kindle Unlimited se présentent comme des spectres de la part d'un acteur aussi monopolistique (via Livres-Hebdo).


Bibook : tout savoir sur la lecture numérique

BibookOn ne saurait trop parler de la nécessité d'accompagner les nouveaux lecteurs dans la lecture numérique sur leurs différents appareils. Le rôle des bibliothèques est fondamental. Introduction aux livres numériques et aux appareils de lecture, guide de démarrage, appareils et applications compatibles, foire aux questions, astuces de recherche. A signaler le remarquable travail réalisé par DeMarque et Bibook, la nouvelle bibliothèque numérique de prêts à Grenoble. L'expérience québecoise dernière elle, c'est une mine pour tout ceux qui veulent se familiariser avec le livre numérique. C'est par ici, sans modérations.


La chaine de valeur du livre numérique

LogoIntéressant schéma mis en ligne sur le blog des Editions NumerikLivres concernant la chaine de valeur dans le livre numérique en parrallèle du livre imprimé. Les deux sources sont les chiffres du Syndicat National de l'Edition et les propres rémunérations d'un éditeur numérique. J'aime beaucoup le schéma, car plus que les camemberts il réintègre la notion du chaine du livre et les intermédiaires entre l'auteur et le libraire. A l'heure où les nouveaux modèles s'esquissent, cela donne une intéressante vue que près de la moitié de la valeur restent dans les fonctions éditoriales intermédiaires. Les fonctions supports (fabrication et distribution) passent de 35 à 15%. Cela explique bien des appétits chez des libraires monopolistiques qui exercent déjà une pression intense avec des marges arrières. En espérant bien plus. A signaler l'effort particulier en direction des auteurs que développe NumerikLivres. On est loin de là en moyenne chez les éditeurs traditionnels. Le poste fabrication est un peu difficile à appréhender car il s'agit d'un poste fixe à intégrer en pourcentage. La situation est aussi très différente entre des livres numériques qui demandent un investissement important et ceux juste déclinés de la version papier.

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La Souris Grise : un guide des meilleures applications pour les enfants

GuideUne vraie jungle pour se retrouver dans les stores d'applications où le meilleur côtoie bien souvent le pire. Bravo à La Souris Grise de nous proposer un guide sur les meilleures applications pour les enfants. Il est issu du travail de veille infatiguable mené depuis 4 ans par le magazine en ligne La Souris Grise. Ce guide propose une sélection de 120 applications belles et intelligentes, créatives et innovantes. Des QRCode à l'intérieur renvoient sur le site pour des détails complémentaires. Tous les détails ici. En vente sur le site de la Souris Grise au prix de 11,55€ (port compris). J'espère que nous retrouverons ce guide bientôt dans toutes les bonnes librairies! (via LudoMag, merci à Cédric).


Volumen : des chiffres sur le numérique

VolumenRetours d'expérience(s) sur la vente de livres numériques, c'était à l'Arald aujourd'hui. Suivi sur twitter, merci à Antoine, Jane et Anaïs. J'ai retenu la présentation du prochain ePoints proposé par les Editions du Seuil, un site qui devrait s'ouvrir dans les semaines qui viennent. 17 premiers titres sont déjà en vente. En plus de l'achat à l'unité à 0,99€ sans DRM, un mode inédit de commercialisation (forfait 4,99€ temps de lecture pour 10h) devrait être proposé sur le site ainsi que des cartes/ forfait en librairies. Les chiffres de diffusion par revendeurs chez Volumen ont également été communiqués, ils sont les suivants: Amazon 42%, Kobo/ Fnac 27%, Apple 19%, Google 4%, les 8% restants entre les libraires indépendants. Un chiffre d'affaires de plus de 14 millions d'euros pour Volumen. C'est la première fois qu'un acteur important en France communique ses chiffres, c'est à saluer.

PS: un compte-rendu complet de cette journée est ici.


The Economist : The Future of the Book

PapyruspixelsA découvrir "The Future of the Book: Papyrus from pixels". Un court essai proposé par TheEconomist. Plus que le texte en lui-même c'est la présentation très complète qui retient l'attention. L'ensemble du texte est à la fois proposé en audio, mis en page en double page, en version web déroulante. Toutes les possibilités de lecture au choix selon les dispositifs. Ne manque plus que les versions ePub ou PDF à télécharger sur une liseuse ou lire déconnecté sur tablettes et ce serait tout à fait complet. Des fonctions sociales de partages et d'annotations sont aussi proposées à droite. Lire le billet de Thierry Crouzet.


Hadopi : étude des perceptions et usages du livre numérique

HadopiDans le cadre de sa mission légale d’observation, l’Hadopi et le GLN ont conduit une étude exploratoire sur les usages et perceptions du livre numérique, comprenant une phase qualitative et une phase quantitative. Cette étude a été réalisée par l’institut d’études IFOP. A télécharger sur le site de l'Hadopi. L'enquête quantitative a été réalisée d'abord par téléphone du 6 au 21 juin 2014 auprès d'un échantillon national représentatif de 3.000 français de 15 ans et plus, puis en ligne du 9 au 24 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 lecteurs de livres numériques. Elle a été complétée par la partie qualitative. J'aurais l'occasion de revenir sur certains aspects de cette étude très complète.


Regards France-Québec : le livre résiste-t-il au numérique?

Numérique"Le livre résiste-t-il au numérique?" C'est le titre de l'intéressant billet rédigé par Julie Therriault (Ebsi-Montréal) et Pierre Gandonnière (Enssib-Villeurbanne) dans le cadre du cours en ligne Economie du web. Merci à Jean-Michel Salaün. Un regard croisé à la fois québecois et français. Nous devrions plus souvent confronter nos pratiques entre nos deux cultures. Nous sommes enfin loin des débats manichéens et stériles que l'on entendait constamment il y a quelques années. Certains en arrières-gardes en font toujours leur petit fond de commerce. Observer avec humilité et prudence sans dénier les usages, plus intéressant. Je trouve leur conclusion pleine d'à-propos: "En conclusion, les différentes pistes explorées ici plaident plutôt en faveur d’un livre papier qui recule sans doute, mais se maintient et recompose sa formule éditoriale pour se positionner différemment de la version numérique". N'hésitez pas à échanger avec eux.


Liseuses : certains y ont cru, d'autres pas...

LiseusesIntéressant billet sur Liseuses.net qui revient sur le marché des liseuses. Un marché démarré en 2007 par Amazon qui a lui-même lancé celui du livre numérique dans son entier. Tablettes/ liseuses, c'est le même marronnier depuis tellement d'années, relire seulement au printemps 2013. Les "chaussures de randonnée" résistent toujours bien. J'ai eu envie de compléter ce billet par un panorama des sociétés (12 au total) qui ont cru ou non aux liseuses. Un retour en arrière sur des stratégies bien différentes, certaines très récentes qui sont riches d'enseignements:

Ils n'ont pas cru aux liseuses

Google: le géant américain a démarré son programme de numérisation GoogleBooks très en avance dès 2005. On aurait pu croire qu'il allait prendre une longueur d'avance sur le marché du livre numérique, malgré la défiance des éditeurs. Aucune réaction à l'arrivée du Kindle d'Amazon. Google a hésité un temps en 2011, une fois que le marché était bien parti autour d'un modèle IRiverStory. Le projet a été stoppé, la firme a choisi de se déployer vers les smartphones et les tablettes Nexus avec le succès que l'on connait du côté d'Android. En revanche, malgré l'arrivée d'une offre de livres sur GooglePlay il y a deux ans, Google représente moins de 5% des ventes de livres numériques sur le marché anglo-saxon. A peine plus en Europe. C'est bien maigre aux regards des investissements consentis dans la numérisation en amont par Google. Pas très grave sans doute, tant le géant américain n'en est pas à un business près.

Samsung: le fabricant coréen est le principal acteur en terme d'innovations sur le high-tech. Il n'a pas repéré la technologie comme Sony ou Philips à son démarrage. Samsung a exploré le marché en Asie en 2010 avec deux modèles développés en interne. J'avais même rencontré l'équipe commerciale au Salon du Livre. Des bons modèles, Fnac, Darty pressentis chez nous. Quelques mois seulement plus tard, enterrement de première classe. Samsung lâche l'affaire à l'international, brade les séries fabriquées et passe à Android. On ne croit plus aux liseuses chez Samsung, Amazon aura beau jeu de venir en Asie avec son Kindle. Samsung n'existe pas sur le marché du livre numérique. Depuis cette année, le géant corréen a conclu un partenariat avec Barnes and Noble sur les tablettes aux Etats-Unis. Quels retours sur les ventes? A Frankfurt la semaine dernière, Samsung affichait un volontarisme certain envers les éditeurs du monde entier pour promouvoir ses technos sur smartphones et tablettes. Deux marchés sur lesquels sa situation va être très difficile selon les analystes dans les années à venir.

Borders: la chaine de librairie américaine n'a pas cru aux liseuses au démarrage sur le marché américain. Le train du numérique parti sans Borders, Amazon l'a tuée.

Apple: Steve Jobs ne croyait pas aux liseuses, comme d'ailleurs au marché de la lecture numérique. Voir ses propos révélateurs en janvier 2008: "Aujourd'hui, il y a un large éventail d'observations sur l'industrie, y compris sur l'Amazon Kindle, un livre électronique qui, selon moi, ne mène nulle part en grande partie parce que les américains ont cessé de lire. Peu importe si le produit est bon ou mauvais, le fait est que les gens ne lisent plus". Malgré le succès de son iPod qui était bien un lecteur spécialisé et non généraliste, Apple a cru mettre au pas la lecture numérique avec les succès de son iPhone, puis de son iPad et de sa formidable machine à cash iTunes. Malgré la part hégémonique qu'Apple possède sur les marchés des smartphones et des tablettes depuis de nombreuses années, le géant américain pèse moins de 15% du marché du livre numérique anglo-saxon. On est très loin de la razzia qu'Apple avait fait sur la musique dématérialisée. Certains rêveront toujours d'une liseuse Apple? La razzia aurait bien pû se faire en effet. Amazon peut bien remercier Jobs et Apple qui part aujourd'hui sur les montres.

Orange: l'opérateur français a travaillé sur les premiers modèles de liseuses au moment du lancement de la première offre de livres numériques Read and Go dès 2008. En partenariat avec cinq grands titres de la presse française (Le Monde, le Parisien, les Échos, l’Équipe et Télérama) ainsi que les Editions Mango et des premières titres d'Hachette, Orange avait démarré un prototype autour des liseuses Iliad et CybookGen3. A l'époque Pierre Assouline rapportait même la réflexion d'un éditeur: "C’est plié: les télécommunications feront la loi chez nous aussi. Vous verrez, un jour, Orange sera le vrai maître de l’édition en France”. Lettre morte chez Orange pour un déploiement important, le prototype est resté en cet état, les équipes sans doute renvoyées à leurs chères études. En mai 2010 encore, on pressent un accord entre le fabricant chinois Hanwang et Orange. La commercialisation devait intervenir en septembre de la même année. Là encore, il n'en sera rien, on ne croit toujours pas aux liseuses à la tête d'Orange, qui rate une nouvelle fois le coche. Depuis deux ans, Orange est à l'initiative du modèle ouvert MO3T. Des éditeurs, des libraires autour de la table, aucun fabricant de liseuses. Fermez le ban. Orange n'existe tout simplement pas sur le marché du livre numérique en France.

SFR: comme Orange, SFR s'était rapproché de l'univers des liseuses en 2008 autour d'un prototype sur le CybookGen3. Vite remisé dans les cartons de l'opérateur.

 

Ils ont cru aux liseuses

Amazon: Amazon a tout de suite compris le business qu'il pouvait réaliser avec les liseuses dans son emprise globale sur le marché du livre. Le Kindle sorti en 2007, c'est son arrivée qui a fait décoller le livre numérique dans le monde entier. Réplique dans chaque pays à l'arrivée d'Amazon. Revoir la recette du Kindle en 2012. Une dizaine de modèles très largement subventionnés au total depuis cette date. Amazon près aujourd'hui 60% du livre numérique américain et près de 80% au Royaume-Uni. Amazon sort aujourd'hui deux nouveaux modèles de liseuses, trois modèles au total entre 79 et 199$.

Barnes and Noble: le libraire américain a vite compris l'enjeu au démarrage du marché aux Etats-Unis en 2007. Le développement du premier modèle Nook s'est fait en 2008, la première Nook lancé en 2009. C'est un modèle très innovant avec un double écran. Bien que Barnes and Noble ait bien failli boire le bouillon avec ses tablettes propriétaires, il représente près de 20% du marché du livre numérique américain. On regrettera qu'un développement international ambitieux, pressenti il y a quelques années, n'ait finalement pas abouti pour le Nook. L'alliance avec un libraire, pas facile pour d'autres libraires eux-mêmes.

Sony: Sony est le pionnier des liseuses. La technologie très tôt repérée, les premiers modèles sortent en 2004 au Japon et en 2006 aux Etats-Unis. Objectif de Sony, ne pas rater le livre comme il a raté la musique quelques années plus tôt. Dix ans plus tard, Sony abandonne le marché des liseuses cette année. Il n'a pas percé aux Etats-Unis face à Amazon mais surtout n'a pas réussi à convaincre des grands libraires dans le monde entier. Maintenir une liseuse "générique" devient impossible tant les modèles sont désormais très largement subventionnés par tous les libraires. Malgré une liseuse toujours de qualité, impossible de tenir sans la librairie associée. Sony supprime la ligne "liseuse", dommage.

Rakuten/Kobo: le géant du e-commerce japonais met la main sur la petite start-up canadienne en 2011. Objectif, suivre Amazon à la trace. Malgré l'échec aux Etats-Unis sans chaines associées, Kobo conclu de nombreux accords avec des distributeurs en Europe. Des sommes très importantes sans doute investies par Rakuten pour suivre le rythme en gamme (liseuses et tablettes) avec des modèles fortement subventionnés, mais le livre numérique s'inscrit dans un enjeu plus global pour le géant asiatique.

Fnac: plusieurs tentatives de la part de la Fnac. La première en 2008 avec Sony. L'offre de livres n'est pas là, un désengagement total de la part d'Hachette au niveau de l'offre, la Fnac jette l'éponge. Nouvelle tentative en 2010 avec un modèle FnacBook, développé en interne par la Fnac. Celui-ci se révèle assez médiocre, aussi bien la conception que l'ergonomie, dommage. Dernière tentative en 2011 au lancement du Kindle en France, un partenariat avec Kobo. Les Kobo rentrent en France avec succès. Fnac/ Kobo réprésentent plus de 20% du marché du livre numérique dans notre pays.

Deutsche Telecom: l'opérateur allemand a sans doute observé très tôt en interne ce marché. Très discret sur la question, il démarre tard au printemps 2013 seulement avec un modèle développé en interne et, sous la marque Tolino, rallie des grands acteurs de la distribution en Allemagne. En moins d'un an, Tolino raffle le morceau, plus de 30% du marché allemand et taille des croupières à Amazon. Il part à l'international depuis le début de l'été, Belgique, Pays-Bas, Italie...


Domaine public : interview d'Isabelle Attard

CopyTrès intéressante interview de Isabelle Attard (députée Nouvelle Donne à l’Assemblée Nationale depuis juin 2012) sur le domaine public, son image et sa vocation. Elle revient notamment sur le très controversé BNF-Partenariats, une numérisation avec des aspects restrictifs qui s'écarte de sa vocation d'ouverture au plus grand nombre. "Oui, ça fait mal mais on va partager..." (via Romaine Lubrique).


Italie : l'ebook, seul secteur en hausse malgré une tva discriminatoire

Italian-FlagL'édition italienne connait des jours particulièrement difficiles avec une baisse de son chiffre de 6,8% en 2013, tous les secteurs en négatif à l’exception de la jeunesse et jeunes adultes. C'est ce qui ressort d'une conférence organisée à Frankfurt la semaine dernière. Pourtant, “dans ce contexte à la baisse, le marché numérique continue de croître”, souligne l’AIE (Association des éditeurs italiens), qui veut apporter une touche d'optimisme. "L’association annonce 30382 nouveautés numériques en 2013, soit 40800 titres disponibles (contre 28500 en 2012). Les ventes numériques représentent désormais 3% du marché total du livre italien (contre 2% en 2012) pour un chiffre d’affaires qui reste modeste à 40 M€, en croissance de 55,9% entre 2012 et 2013. L’AIE insiste aussi sur la TVA discriminatoire pour le livre numérique au taux de 22%, au lieu de 4% pour le livre imprimé, un combat dans lequel les Italiens entendent entraîner l’ensemble des éditeurs européens, comme l’a expliqué Dario Frenceschini, ministre de la Culture et du Tourisme" (via Livres-Hebdo).


Royaume-Uni : il est légal de copier à usage privé

Gov ukLe Royaume-Uni avance depuis plusieurs mois sur le terrain de la légalisation des copies à usages privés. Avec la multiplication des supports, il devient inacceptable pour le consommateur de ne pas pouvoir copier et transférer des contenus culturels achetés légalement. J'en avais parlé au printemps dernier. Des mises à jour ont été faite début octobre avec un certain nombre de nouveaux documents disponibles sur le site du gouvernement britannique. J'ai traduit ce court passage qui traduit bien l'évolution en cours:

Des orientations pour les consommateurs

Des copies personnelles pour un usage privé

Qu'est-ce qui a changé?
Le droit d'auteur a été modifié pour permettre de réaliser des copies personnelles des médias (ebooks, fichiers vidéo ou musique numérique, etc) que vous avez acheté, à des fins privées telles que le changement de support ou de sauvegarde.
Avant ce changement à la loi, il n'était pas légal de copier de la musique que vous aviez acheté sur un CD sur votre lecteur MP3. Les changements, qui s'appliquent à partir du 1er octobre, une mise à jour du droit d'auteur pour faire de ce droit, aussi longtemps que vous possédez ce que vous copiez, par exemple un album de musique, et que la copie que vous faites est pour votre usage privé.
Vous êtes également en mesure de copier un livre ou un film que vous avez acheté pour l'un de vos appareils sur un autre de vos appareils, sans contrefaçon des droits d'auteur.
Cependant, il est toujours illégal de faire des copies pour les amis ou la famille, ou pour faire une copie de quelque chose que vous ne possédez pas ou avez acquis illégalement, sans l'autorisation des propriétaires du droit d'auteur. Donc vous ne pouvez pas faire des copies de CD pour vos amis, copiez des CD empruntés à des amis, ou de copier des vidéos téléchargées illégalement sur des sites de partage de fichiers.
La loi vous permet de faire des copies sur n'importe quel appareil que vous possédez, ou sur un support de stockage personnel en ligne, comme un cloud privé. Cependant, il est illégal de donner à d'autres l'accès aux copies que vous avez fait, y compris, par exemple, en permettant à un ami d'accéder à votre stockage en cloud personnel.