231 notes dans la catégorie "DRM"

La Fille du train : best-seller avec DRM et sans DRM

SonatineSortie le 7 mai dernier en France de "La Fille du train" de Paula Hawkins aux Editions Sonatine. Ce livre est un best-seller phénomène aux Etats-Unis, déjà vendu à 2,5 millions d'exemplaires depuis sa sortie au début de l'année. Il a été classé en tête de liste durant 13 semaines consécutives jusqu'à fin avril et continue puisqu'il est toujours deuxième cette semaine (imprimé et ebook confondus). Du jamais vu pour un premier livre. C'est l'occasion de mettre en valeur le traitement dont est l'objet ce livre dans sa version numérique en France par rapport à la DRM. L'éditeur Sonatine propose ce livre comme tout son catalogue sans DRM. Il préfère appliquer un simple tatouage numérique sans contrainte pour le lecteur. Un certain nombre de distributeurs/ libraires respectent ce choix, d'autres appliquent d'autorité une DRM contrayante pour le lecteur:

Si vous souhaitez vous procurer ce livre dans les semaines à venir sous sa forme numérique (comme le fait Kobo dans sa vidéo promotionnelle avec la valise qui ne ferme pas), je vous invite à choisir des libraires indépendants qui vous le proposent librement sans DRM et respectent ainsi à la fois leurs lecteurs et la volonté de l'éditeur. Pensez-y, vous pourrez le lire et le relire longtemps, ainsi que le partager en toute liberté dans un cadre privé!


6 mai 2015 : journée internationnale contre les DRM

DrmLe 6 mai, c'est traditionnellement depuis quelques années une journée d'information sur les dangers des DRM, des systèmes de gestion de contrôle d'usage des fichiers numériques. Nous n'en avons malheureusement pas terminés avec elles. Cette initiative est propulsée par l'organisation DefectivebyDesign. Les DRM sont présentes sur de nombreux fichiers comme une partie de la musique en ligne, les livres numériques mais aussi sur les supports physiques comme les DVD et les BlueRays pour la vidéo. Les DRM ont pour principal objectif d'établir un contrôle de l’usage dans le cercle privé, jusqu’ici impossible à mettre en œuvre. Mettre en valeur en cette journée les 171 éditeurs français qui ont décidés de ne pas utiliser les DRM, proposant un simple marquage sans contraintes sur les fichiers et les usages. Souhaitons-en beaucoup plus l'année prochaine, la lutte continue pour nos libertés!

PS: Il faut bien comprendre les enjeux qui sont derrière les DRM. Je vous invite à regarder l'excellente vidéo mise en ligne par le site April.


French publishers without DRM

RAD_semicircleFrench publishers without DRM, they are respectful of their customers readings rights by offering their books without DRM, just with watermark solutions on ePub files.

From ActuSF to Zulma, I propose an updated list in alphabetical order of 166 French publishers without DRM. They honor French digital publishing. Always favor their books in independent bookstores. A citizen act. Do not let track your readings. Read freely!

PS: Note that "French publishers without DRM" titles are excluded under this form of platforms AMAZON, APPLE, FNAC, KOBO and GOOGLE. All these platforms affix authoritatively DRM on the books despite the willingness of publishers.

FRENCH PUBLISHERS WITHOUT DRM (166):

 ActuSF, AllaryAllia, Alma, Alto, Anacharsis, Arachnéen, LesArenes, Armada, Artège, Asphalte, L'Atalante, L'Atelier, L'AubeBakerStreet, Balland, LeBecenlair, Bélial, LesBellesLettres, LaBibliothèque, Bleuautour, LaBoétie, FrançoisBourin, BragelonneBuchetChastel, Busclats, Caetla, Cambourakis, Capricci, DidierCarpentier, Castelmore, CastorAstral, LeCerf, ChampVallon, Cheminante, ChercheMidiChronique, JoséCorti, Critic, LaDécouverte, Desclée, Desjonquères, AuDiableVauvert, Dialogues, LaDifférence, LeDilettante, BrunoDouceyHenryDougier, Dupuis, LesEchappés, L'Eclat, L'Ecoledesloisirs, EDPSciences, Ems, Epel, L'Epée, Epoints, Equateurs, Erès, EyrollesFabert, FFRandonnée, Finitude, First(part), Fleurus, AuxForgesdeVulcain, LaFosseauxOursGalaadeJCGawsewitch, Ginkgo, LaGrandeOurse, Griffed'Encre, Grund(part), GulfStream, VivianeHamyHugoetCie, L'Iconoclaste, IdéesduMonde, LesImpressionsNouvelles, Indigène, IpanemaOdileJacob, LaJoiedelire, Jouvence, Julliard, Jungle, SharonKena, Kero, RobertLaffont(part), MichelLafon, Leduc, Libretto, Limonade, LonelyPlanet, Macro, Mame, Mangakana, Mango, Manucius, ThierryMarchaisse, Mareuil, Maxima, MétailiéMinuit, MiroboleMnémos, Mobilibook, MonsieurToussaintLouvertureOlivierMorattel, Mosquito, LeMotetlereste, LesMoutonsélectriques, LaMusardine, NoirsurBlanc, NouveauMonde, LesNouveauxAuteurs, Opoto, Opportun, LePassage, PassageNordOuest, LePasseur, Pearson, Perrin, LePetitFuté, LesPetitsmatins, Phébus, PhilippePicquier, PierreGuillaumedeRoux, Piranha, Plon(part), Prat, PremierParallèle, Privat, PUF, PUG, PUR, Quae, LeQuartanier, Rémanence, ReveursPhilippeRey, Riez, RuedesPromenades, Rustica, SciencesHumaines, Scrineo, Séguier, SerpentàPlumes, Silène, Sonatine, ThierrySouccar, Steinkis, Super8, Syllepse, Tallandier, LeTripode, Ulmer, Vendémiaire, VerdierLaVolte, SabineWespieser, Wombat, Xyz, Yago, Zoé, Zulma

To this list should be added the french digital-only publishers. Over 80, the list is here. All offer their titles without DRM, apart from the applications vendors who are related to DRM.

Thank you to let me in others I could mention.

For information in French-speaking, 90% of Quebec publishers are also available without DRM.

[FRENCH VERSION HERE]


Tatouage numérique : pourquoi est-il le grand oublié?

Flexlibris-logoLes DRM (Digital Rights Management) ou verrous numériques sont de plus en plus décriés et rejetés. On parle désormais de futures solutions de DRM "light", "pragmatique", sans doute "bio" ou "citoyen" bientôt...

Ces futures évolutions resteront de toutes façons complètement ignorées par les environnements propriétaires des GAFA. Les éditeurs tous embarqués là-dedans comme l'ont montré les récents débats au dernier Salon du Livre. Pas un mot sur le tatouage numérique, pourtant si agréable pour l'utilisateur, qui lui permet de lire son livre numérique sur tous les supports sans absolument aucune contrainte. Il est pourtant proposé par un très grand nombre d'éditeurs dans toute l'Europe. Silence assourdissant.

Et si à l'ombre de tous les services en accès que l'on nous imagine demain (faisons leur confiance), les solutions de watermark (tatouage) pouvaient "aussi" se développer pour le plus grand bonheur des lecteurs? La société Flexedo propose depuis fin 2012 une solution française innovante Flexlibris. Plus sûre pour les éditeurs, toujours sans aucune contrainte pour l'utilisateur final. Valérie Ferrière, PDG de Flexedo, sera à la Foire du Livre de Londres dans quelques semaines. Souhaitons qu'elle puisse défendre sa solution auprès des acteurs anglo-saxons. Porter une voix différente, la voix du lecteur, qui plus est européen demain...


Europe : imposer le tatouage numérique souhaité par les éditeurs

Drapeau-europAlors que le débat sur le numérique va s'ouvrir en Europe, le livre numérique doit en faire partie, il est crucial pour le lecteur de demain. A l'instar de ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, instaurer qu'il est légal de pouvoir copier à usage privé. Acheter un livre au format numérique, c'est acheter un fichier dont on peut avoir une jouissance absolument totale pour un usage privé. Liberté de le lire sur tous les supports de son choix sans contraintes, liberté de le conserver sans limites, liberté de pouvoir le partager dans un cadre privé. Toutes ses libertés, celles que nous avons avec un livre imprimé. Acheter un simple accès dans le cadre d'un abonnement reste autre chose, le consommateur doit en être clairement informé.

La politique de la DRM reste le choix de l'éditeur, libre à lui de la définir ou pas. Par contre, il est anormal que le distributeur apporte des restrictions quelconques. La mainmise est actuellement  totale. Il n'est pas acceptable que les plateformes anglo-saxonnes ignorent le tatouage numérique des fichiers quand les éditeurs européens le souhaitent. Il faut l'imposer. Ce serait une première pierre avant l'abandon des DRM dans un futur proche, faut-il l'espérer.

Je vous propose ce tableau synthétique qui montre les différences actuelles qui existent chez les principaux revendeurs:

Libraires


Prix des Libraires 2015, un livre sans DRM ou presque...

AmoursLe Prix des Libraires 2015 vient d'être attribué à "Amours" de Léonor de Recondo chez Sabine Wespieser (via Livres-Hebdo). Un très bon livre, une belle surprise également de voir primer un éditeur indépendant qui défend une solution sans DRM avec un simple marquage numérique pour la version numérique de ce livre. Ils sont plus de 150 éditeurs en France. Malheureusement les quatre leaders anglo-saxons, ainsi que la FNAC, imposent les DRM à ces éditeurs respectueux de leurs lecteurs. Avec DRM, vous achetez des livres verrouillés sous licence avec un accès réglementé par le vendeur, sans aucune possibilité de le télécharger librement sur les matériels de votre choix, de le partager dans un cadre privé, à terme vous perdrez la possibilité de lire ce livre numérique. Sans DRM, vous êtes libre de télécharger le livre sur tout ordinateur, smartphone, tablette et liseuse de votre choix, sans aucune restriction d'utilisation ni dans l'espace, ni dans le temps. Si les plateformes anglo-saxonnes imposent ces restrictions d'usage, c'est bien entendu pour vous empêcher de lire librement hors de leurs environnements respectifs. Tracer vos achats, vos lectures, vos intérêts, plus généralement toutes les données personnelles qu'elles pourront utiliser. Maintenant vous avez toute l'information pour acheter ce livre chez le libraire de votre choix. "Amours" est un beau titre, il mérite le meilleur. Belle lecture.

Licence vendue avec DRM par: Amazon, Apple, Fnac, Google, Kobo,

Livre numérique vendu sans DRM par: Decitre, réseau librairies ePagine, réseau librairies LesLibraires.fr, Numilog, Cultura, Relay, Feedbooks, Bookeenstore, Chapitre,


Editis : 12-21 propose des dédicaces numériques sans DRM

12-2112-21, l'éditeur numérique d'Univers Poche chez Editis, propose lors du Salon du Livre une application de dédicace numérique:

"Désormais, sans se déplacer sur les salons du livre ou dans les librairies à la rencontre des auteurs, il sera quand même possible d’entrer en contact avec eux et d’obtenir une dédicace personnalisée de chez soi.

Le principe est simple.
Le lecteur se connecte sur le site de 12-21 afin de commander le livre de son choix (nombre de dédicaces limitée pour chaque opération promotionnelle). Au moment de la validation de la commande, il a la possibilité d’adresser un message à l’auteur et de lui demander une dédicace personnalisée.
De son côté, l’auteur reçoit ce message et dédicace une page qui sera intégrée à l’ebook.
La dédicace se fait sur tablette avec un stylet offrant une très bonne prise en main et une grande précision. Le résultat est quasi identique à une dédicace papier. Le livre numérique ainsi dédicacé et personnalisé sera alors immédiatement renvoyé par e-mail au lecteur.

La dédicace se faisant sur des livres numériques sans verrou d’utilisation DRM (mais avec un tatouage numérique), une fois l’ebook dédicacé reçu par l'acheteur, il est possible de l’envoyer à la personne de son choix.

Cette application développée par Editis est disponible en exclusivité sur le site de 12-21, l’éditeur numérique. Attention cependant, seuls les livres commandés au moment de l’opération pourront bénéficier de la dédicace numérique."

La suppression de la DRM est obligatoire bien évidemment. On peut s'étonner que 12-21 la lève pour ce type d'opération promotionnelle sur son propre site alors que les DRM restent posées chez l'ensemble des revendeurs pour les mêmes livres...


Amazon verrouille de plus en plus son Kindle

KindleAmazon est en train de revoir entièrement la partie logicielle de son écosystème Kindle. L'objectif pour le géant américain est de dissuader les lecteurs de ne pas utiliser ses propres applications de lecture Kindle sur tous les appareils. Rester "sous contrôle". La tendance est au renforcement des environnements propriétaires pour les liseuses. Sous prétexte de lutte contre l'extension du piratage, de moins en moins de libertés et d'interopérabilité pour les lecteurs. Une raison de plus en Europe de se pencher vite sur la fiscalité entre accès et ventes de livres numériques sans contraintes de DRM (via GoodeReader).


Le débat sur l'interopérabilité du livre numérique est relancé

Assemblée nationaleLa décision de la Cour de justice européenne aujourd'hui de retoquer la TVA réduite, adoptée par la France et le Luxembourg, relance les questions autour de l'interopérabilité du livre numérique. Des débats qui avaient été portés à l'Assemblée Nationale depuis plusieurs années, la dernière fois à la fin de l'année dernière sous la forme d'un amendement. Le gouvernement français avait jusqu'ici botté en touche, en prétextant que cela aurait brouillé la position de la France auprès de Bruxelles. L'argument tombe désormais aujourd'hui. C'est en effet maintenant le moment de faire fiscalement la distinction entre des offres qui peuvent être assimilées à des services, puisqu'à aucun moment le lecteur ne dispose réellement du fichier toujours soumis à une DRM contrayante qui en limite l'usage et des offres de livres numériques véritablement interopérables sur tous supports sans contraintes pour les lecteurs. Des offres toujours ignorées par les acteurs américains GAFA, on s'en doute. C'est en novembre 2013 que la députée Isabelle Attard avait posé cette excellente distinction entre des offres qui n'ont véritablement rien à voir entre elles. Revoir la vidéo du débat à l'Assemblée Nationale fin 2014 sur le site April. Le débat est ouvert au Royaume-Uni également, où il est légal de copier à usage privé. Rappelons que plus de 150 éditeurs en France ont choisis les simples solutions de marquages pour leurs livres numériques. Bien d'autres éditeurs sont sur les mêmes positions dans toute l'Europe. Défendons des livres numériques sans DRM avec une TVA réduite!

Drm


Livres numériques : ce qu'ils disent sur vous

IdentitéA lire le billet de Rue89 qui revient sur notre identité numérique au travers des livres numériques que nous lisons. Au même titre que votre navigation sur le web ou les différentes traces que vous laissez sur les réseaux sociaux (photos, textes, intérêts d'achats, etc.), les livres numériques achetés (même consultés) et vos lectures de ceux-ci peuvent bien évidemment en dire long sur vous. Une politique dans la collecte de données bien floue chez la plupart des acteurs Amazon, Apple, Google et même Kobo. Le témoignage du distributeur Immatériel en dit long sur la question: «Mettre des DRM (dispositifs qui contrôlent l’utilisation des œuvres numériques) sur les livres relève du choix des éditeurs. Nous préférons le simple “tatouage numérique”. On appose l’e-mail de l’utilisateur sur le fichier pour le lui attribuer et celui-ci en fait ce qu’il en veut. Quand on lit dans un environnement fermé et propriétaire comme ceux d’Amazon, Apple et Kobo, c’est différent. Même à nous qui sommes partenaires, ils ne nous disent rien». Une raison de plus pour militer pour le seul tatouage des fichiers.

Côté éditeurs/ distributeurs, à retenir le témoignage de Flore Roumens, éditrice numérique au Seuil, et Hélène Patrelle, responsable du développement numérique du groupe La Martinière: «Nous utilisons la plateforme de distribution et de diffusion Eden, et nous ne collectons que des données commerciales et aucune donnée de lecture. Le temps de lecture, le taux d’engagement [jusqu’où lisent les lecteurs, ndlr]... nous n’en savons rien. Ces données sont souvent payantes: Kobo les monnaie. Et nous n’en sommes pas à consacrer du budget à ça. Bien sûr, ces données peuvent être intéressantes et permettre de repérer des ouvrages sur lesquels on n’avait pas misé au départ. Aujourd’hui, tout le monde est très demandeur de données. Mais nous n’avons pas encore la capacité de les exploiter».

Dommage de n'avoir pas parlé des librairies indépendantes qui proposent strictement l'intégrité des offres des éditeurs sans ajouts de couches sociales supplémentaires qui traquent vos lectures. A lire les éléments des CGV du site LesLibraires.fr. Le responsable m'a confirmé: "Nous masquons l'identité des clients, nous ne transmettons aux distributeurs que notre ID interne pour tracer en cas de problème." La seule réserve est bien évidemment l'utilisation des données recueillies au travers de la DRM Adobe qui avait soulevé une vaste polémique l'automne dernier. L'étape ultime sera le streaming avec un flicage généralisé de ce qu'on lit, comme de ce que l'on écoute ou de ce que l'on regarde avec Spotify ou Netflix qui porte bien son nom. Une nouvelle fois, privilégions les livres numériques ouverts avec un seul tatouage numérique que les plateformes américaines ne veulent pas, ce n'est pas un hasard.


Epoints s'ouvre aujourd'hui

EpointsUn nouveau site très attendu s'ouvre aujourd'hui. Je vous en avais parlé dès le mois de septembre, Epoints propose une nouvelle offre de livres numériques au format court à 0,99€. Tous les titres d'auteurs sont édités au Seuil et dans la collection Points bien connue. Outre le petit prix, tous les titres d'Epoints sont vendus sans DRM, c'est une initiative à saluer, une première dans le groupe La Martinière. L'ensemble des livres (une trentaine à ce jour) sont bien entendu proposés sur l'ensemble des plateformes de ventes (sur LesLibraires.fr par exemple ici) mais aussi sous forme d'abonnement sur le site Epoints. Chaque livre représente un certain nombre d'heures de lectures qui est indiqué à chaque fois. Vous pouvez vous abonnez pour 4,99€/ mois pour obtenir un crédit de 10 heures de lecture, les livres étant téléchargeables sur tous les appareils, l'accès au catalogue est complet dans la limite du crédit. Le premier mois est offert pour tester. Tous les détails ici. Titres originaux, catalogue étendu, petit prix, pas de DRM, nouveau modèle d'abonnement innovant. A signaler également la conception, la ligne graphique et le design réalisés par Marine Crespel. De belles perspectives pour Epoints à son démarrage. Longue vie!


Protection des livres numériques

FiligraneA lire le billet sur le blog du distributeur DeMarque qui revient sur la protection des livres numériques par les éditeurs. Filigrane, DRM, LCP, des explications très claires sur le sujet. Mon relevé des éditeurs français qui utilisent le seul filigrane a dépassé les 150 maisons d'édition. "Les éditeurs qui en font le choix misent sur la bonne foi des lecteurs et sur un partage responsable des livres achetés: il s’agit ainsi d’une forme de dissuasion contre le piratage basée sur le sens éthique des consommateurs". Privilégiez leurs livres. Deux des prix littéraires qui viennent d'être décernés, le Prix Jean Giono pour "Les Tribulations du dernier Sijilmassi" de Fouad Laroui chez Julliard et le Prix Fémina pour "Bain de Lune" de Yanick Lahens chez Sabine Wespieser sont protégés par un seul filigrane. Des éditeurs qui sont respectueux de leurs lecteurs.

PS: un troisième prix toujours sans DRM aujourd'hui, avec le Prix Médicis Etranger pour "Lola Bensky" de Lily Brett chez La Grande Ourse.


Adobe revoie la sécurité

AdobeAdobe a mis à jour hier son logiciel Adobe Digital Editions 4 dans une nouvelle version 4.0.1. La sécurité des données qui circulent sur les utilisateurs serait désormais assurée. Adobe en profite pour repréciser l'utilisation qui est faite de ces données. Comme vous pourrez le constater, on va désormais au-delà d'une simple authentification de principe. Personnellement, je vous conseille toujours de télécharger la version 3 toujours disponible sur la page. Plus de 150 éditeurs français qui tournent le dos désormais aux DRM, souhaitons que beaucoup d'autres dégagent définitivement Adobe l'année prochaine. La question des bibliothèques est préoccupante, souhaitons que d'autres alternatives arrivent vite (via DigitalBookWorld).

PS: à lire la réaction de l'ALA à cette annonce.


Tous les éditeurs sans DRM

LogoIls libèrent leurs auteurs et leurs lecteurs. Editeurs sans DRM, un logo plus que jamais d'actualité quelques semaines après les révélations autour d'Adobe et de la gestion de son logiciel ADE4. Bravo à Bernard chez Feedbooks de mettre en valeur une sélection de titres chez 40 éditeurs français qui sont respectueux des droits de lectures de leurs clients en proposant leurs livres sans DRM, avec un seul taouage numérique.

De ActuSF à Zulma, je vous propose une liste à jour par ordre alphabétique des 253 éditeurs français sans DRM. Ils sont l'honneur de l'édition numérique française. Privilégiez toujours leurs livres chez les libraires indépendants. Un acte citoyen. Ne laissez pas tracer vos lectures. Lisez en toute liberté, partagez vos livres avec votre famille et vos amis!

PS: à noter que les titres des éditeurs sans DRM avec un simple tatouage/ marquage numérique sont exclus sous cette forme des plateformes Amazon, Apple, Fnac, Kobo et Google. Toutes ces plateformes apposent de manière autoritaire des DRM sur les livres malgré la volonté des éditeurs. Voir un exemple ici.

EDITEURS SANS DRM (253):

 ActuSF, AgoneAlexandrines, Allary, Allia, Alma, Alto, Amphora, Anacharsis, Analogues, L'AntilopeArachnéen, Arbrefleuri, LesArenes, Armada, ArtBookMagazine, L'Arlesienne, Artège, Asphalte, Assimil, L'Atalante, L'Atelier, L'Aube, Audeladuraisonnable, BakerStreet, Balland, Baudelaire, LeBecenlair, Bélial, LesBellesLettres, LaBibliothèque, BibliothèqueNationaledeFrance, BibliothèquePubliqued'Information, Bleuautour, LaBoétie, LaBourdonnaye, FrançoisBourin, BragelonneBuchetChastel, Busclats, C&FEditions, Caetla, Cambourakis, Capricci, CarnetsNord, DidierCarpentier, Castelmore, CastorAstral, LeCavalierBleu, LeCerf, ChampSocial, ChampVallon, ChatMinou, LaCheminante, ChercheMidi, HervéChopin, Chronique, ChroniqueSocialeCoëtquen, CollègedeFrance, Corsaire, JoséCorti, Critic, LaDécouverte, Delpierre, Desclée, Desjonquères, Diabase, AuDiableVauvert, Dialogues, LaDifférence, LeDilettante, DocumentationFrançaise, BrunoDouceyHenryDougier, Dupuis, LesEchappés, L'Eclat, L'Ecoledesloisirs, EDPSciences, Ehess, Ems, Ens, Epel, L'Epée, Epoints, Equateurs, Erès, Esprit, EyrollesFabert, LaFabrique, FeniXX, FFRandonnée, Finitude, First(en partie), Fleurus, Fleuve(en partie), AuxForgesdeVulcain, LaFosseauxOursGalaadeJCGawsewitch, Ginkgo, Globe, LaGrandeOurse, Griffed'Encre, Grund(en partie), GulfStream, VivianeHamy, L'Harmattan, HC Editions, Hommesansnom, HugoetCie, L'Iconoclaste, IdéesduMonde, Iero, Imav, LesImpressionsNouvelles, Ina, Indigène, Intervalles, IpanemaOdileJacob, Jigal, LaJoiedelire, Jouvence, Julliard, Jungle, SharonKena, Kero, Klincksieck, RobertLaffont(en partie), MichelLafon, Lavoisier, Leduc, DominiqueLeroy, Libretto, LesLiensquilibèrent, Limonade, LonelyPlanet, LaLouve, ChristopheLucquin, Luneécarlate, Lux, Macro, Mame, Mangakana, Mango, Manucius, ThierryMarchaisse, Marchialy, Mardaga, LaMarelleMareuil, Mauconduit, Maxima, MétailiéMinuit, MiroboleMnémos, Mobilibook, MonsieurToussaintLouvertureOlivierMorattel, Onlit, Mama, Mardaga, MKF, Mosquito, LeMotetlereste, LesMoutonsélectriques, LaMusardine, NoirsurBlanc, NouveauMonde, LesNouveauxAuteurs, L'Ogre, Opoto, Opportun, HeloisedOrmesson, Pantheon, LePassage, PassageNordOuest, LePassagerClandestin, LePasseur, Paul&Mike, Paulsen, Pearson, Perrin, Persée, PetitFuté, LesPetitsmatins, LesPetitsPlatons, Phébus, PhilippePicquier, Pictorus, PierreGuillaumedeRoux, Piranha, Plénitude, Plon(en partie), ePoints, LePommier, Prat, PremierParallèle, PrivatPublienet, PUB, PUF, PUG, PUR, Quadrature, Quae, LeQuartanier, 404Editions, QuidamEditeur, Rémanence, Renaissancedulivre, ReveursPhilippeRey, Riez, RobertLaffont/Bouquins, Rocher, Ruedel'Echiquier, RuedesPromenades, Rustica, SergeSafran, SciencesHumaines, Scrineo, Séguier, LeSerpentàPlumes, Silène, Slatkine&Co, Sonatine, Sonneur, ThierrySouccar, Steinkis, StoryLab, Super8, Syllepse, Tallandier, Trinome, LeTripode, Ulmer, Vendémiaire, Verdier, LeVerger, LeVergerdesHesperides, AndréVersaille, LaVilleBrûle, LaVolte, SabineWespieser, Wombat, Xyz, Yago, Zoé, Zulma

A cette liste il convient de rajouter aussi les éditeurs exclusivement numériques. Plus de 80, la liste est ici. Tous proposent leurs titres sans DRM, hormis les éditeurs d'applications qui restent liés à des DRM imposés.

Merci de m'en signaler d'autres que j'aurais pu oublier.

Pour info dans l'espace francophone, 90% des titres des éditeurs québécois sont également proposés sans DRM.

MAJ : 21/05/2018

Je joins cette excellente vidéo mise en ligne par le site April.


Adobe répond sur la collecte des données dans ADE 4

AdobeDe très nombreuses réactions hier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne à propos du billet de Nate Hoffelder qui révêlait les pratiques d'Adobe à partir de son logiciel ADE en version 4. Aucune réaction de la part des éditeurs français, pas un mot sur Livres-Hebdo. Nos lectures données en pâture en clair par Adobe (qui en profiterait même pour fouiller dans nos disques durs), les libraires et les bibliothèques pris en otages par rapport à leurs clients et usagers, pas très grave sans doute. Clément Laberge, chez le distributeur québécois De Marque, a réagit sur Twitter hier: "Il ne fait pas de doute que c'est inacceptable —et que cela soulève des débats qui dépassent largement le seul cas Adobe". Adobe justement qui a répondu hier en communiquant sur DigitalBookWorld. Il a bien reconnu qu'il récoltait des informations et en a donné la liste:

Adobe confirme certains détails des récents rapports publiés par TheDigitalReader et Ars Technica. Adobe Digital Editions 4, la dernière version de la plate-forme d'ebook largement utilisée, organise bien la collecte de nombreuses données sur les habitudes de lecture d'ebook de ses utilisateurs.

Selon Nate Hoffelder de TheDigitalReader: "Adobe recueille des données sur les ebooks qui ont été ouverts, les pages qui ont été lues, et dans quel ordre."

En réponse, Adobe a confirmé que la collecte de ces données regroupant les pratiques sont effectivement en place. "Adobe Digital Editions permet aux utilisateurs de visualiser, de gérer des livres numériques et autres publications numériques, dans leurs capacités à lire sur leurs appareils préférés -qu'ils achètent ou empruntent". Adobe poursuit:

"Toutes les informations recueillies par l'utilisateur sont collectées uniquement à des fins telles que la validation de la licence et de faciliter la mise en œuvre de différents modèles de licence pour les éditeurs. En outre, ces informations ne sont enregistrées que pour le livre numérique en cours de lecture par l'utilisateur et non pour toute autre eBook dans la bibliothèque de l'utilisateur ou en lecture/ disponible dans n'importe quel autre lecteur. La vie privée de l'utilisateur est très importante pour Adobe et toutes les informations sur la collecte des données dans le logiciel Adobe Digital Editions est en ligne avec le contrat de licence de l'utilisateur final et la politique de confidentialité d'Adobe.

Mise à jour: Hoffelder a rapporté que le logiciel Adobe Digital Editions semblait recueillir des informations sur sa bibliothèque entière d'ebooks et pas seulement les titres vus à travers le logiciel Adobe Digital Editions. Dans un échange postérieur avec Adobe, qui comprenait le fichier d'Hoffelder affecté à l'appui de cette suspicion, la société a réitéré sa déclaration antérieure selon laquelle "les informations ne sont enregistrées que pour le livre numérique en cours de lecture par l'utilisateur et non pour toute autre eBook dans le mode de bibliothèque ou en lecture/ disponible dans n'importe quel autre lecteur ".

Selon les derniers rapports, les données semblent transiter sur les serveurs d'Adobe en texte clair, qui fait craindre que des tiers pourraient facilement avoir accès à elles.

Mise à jour: Adobe reconnaît que la transmission de données non cryptées pourrait poser un risque pour la sécurité: "S'agissant de la transmission des données recueillies, Adobe est en train de travailler sur une mise à jour pour résoudre ce problème". Adobe dit en outre que plus d'informations viendront au moment de cette mise à jour.

Dans sa déclaration cet après-midi, Adobe énumère les données qu'il recueille grâce à Adobe Digital Editions:

  • Nom d'utilisateur: le nom d'utilisateur est recueilli pour authentifier l'utilisateur.
  • Device ID: ID de l'appareil est collecté à des fins Digital Right Management (DRM) afin que les éditeurs limitent généralement le nombre d'appareils d'un livre numérique ou la publication numérique qui peuvent y être lus.
  • ID certifié App: le Certified App ID est collecté dans le cadre du flux de travail de la DRM pour s'assurer que les applications certifiés peuvent rendre un livre, réduisant le craquage et l'implémentation caduque de la DRM.
  • Device IP: l'adresse IP de l'appareil est recueillie pour déterminer la zone de géo-localisation, car les éditeurs ont différents modèles de tarification en place en fonction de l'emplacement du lecteur, acheter un eBook donné ou de la publication numérique.
  • Durée pendant laquelle le livre a été lu: cette information est recueillie pour faciliter les modèles de tarification limités ou mesurés afin que les éditeurs ou distributeurs facturent les lecteurs sur une base d'une durée d'un livre lu. Par exemple, un lecteur peut emprunter un livre pour une période de 30 jours. Alors que certains éditeurs/ distributeurs facturent pendant 30 jours à compter de la date du téléchargement, d'autres suivent un modèle de tarification mesurée et facturent pour le temps réel qu'un livre est lu.
  • Pourcentage du livre lu: ces renseignements sont recueillis pour permettre aux éditeurs de mettre en œuvre des modèles d'abonnement dans lesquels ils peuvent facturer en fonction du pourcentage de la lecture du livre. Par exemple, certains éditeurs facturent seulement un pourcentage du prix total si seulement un certain pourcentage du livre est lu.

En outre, les données suivantes sont fournies par l'éditeur dans le cadre de la licence actuelle et DRM pour l'eBook:

  • Date d'achat / téléchargement
  • ID du distributeur et Adobe URL de l'opérateur du serveur de contenu
  • Métadonnées du livre fournies par l'éditeur (y compris le titre, auteur, liste de prix de l'éditeur, le numéro ISBN)

Adobe Digital Editions est utilisé par un grand nombre de lecteurs de livres numériques, y compris les éditeurs et les usagers de bibliothèques. Alors qu'Adobe soutient que ses pratiques de suivi des données sont dans les limites de ses accords d'utilisation et la politique de confidentialité, la portée du programme semble venir comme une surprise pour beaucoup.

Adobe a été contacté pour des éclaircissements et des informations supplémentaires, notamment si Adobe Digital Editions 4, qui a été lancé le 8 septembre dernier, est la seule version de la plate-forme qui ait fait l'objet du programme de collecte de données qu'Adobe présente aujourd'hui. Les versions antérieures semblent jusqu'ici ne pas être affectées. Nous mettrons à jour ce billet dès que d'autres d'informations seront disponibles.

Mise à jour: Adobe n'a pas directement abordé les rapports que les versions précédentes de la plate-forme ne sont pas soumis à la collecte de données, mais il affirme que les accords d'utilisation régissant les versions 3 et 4 ne diffèrent pas par rapport aux données de l'utilisateur. Un porte-parole Adobe dit: "Alors que les capacités des produits supplémentaires ont été ajoutées dans la version 4 pour faciliter les besoins des éditeurs et d'autres modèles d'affaires, le contrat de licence de l'utilisateur final et la politique de confidentialité ne nécessitent pas de changements. Les informations recueillies par l'utilisateur dans les versions 3 et 4 sont collectées uniquement à des fins telles que la validation de la licence et de faciliter la mise en œuvre de différents modèles de licence par les éditeurs".

Un effort de transparence à reconnaître de la part d'Adobe. Des informations que l'on souhaiterait données par d'autres acteurs qui ne communiquent absolument rien. Pour moi les inquiétudes qui restent portent sur la sécurité du transfert des données et la collecte d'informations sur les livres non présents dans ADE4. Bien flou tout cela. Comme je vous le disais hier, en attendant que des mises à jours interviennent et que toutes les informations claires soient données, je vous invite à revenir à la version Adobe Digital Editions 2 que vous trouverez ici. Faites passer le message autour de vous. Videz votre bibliothèque ADE et ne vous en servez que pour télécharger le livre numérique sous DRM. Si vous ouvrez des livres de votre bibliothèque qui ne sont pas sous DRM, ne les copiez pas dans la bibliothèque ADE (une demande vous est systématiquement demandée à la fermeture du fichier).


Adobe Digital Edition : la version 2.0 plus que jamais

Adobe 2On observe de jour en jour avec effarement toutes les magouilles d'Adobe depuis le début de l'année avec les mises à jours d'Adobe Digital Edition en version 3 puis 4 tout récemment. Et encore, on ne sait sans doute pas tout. Je vous avais prévenu à l'époque. Adobe, sur la page d'accueil, a supprimé la version 2 du logiciel. Si malheureusement vous avez procédé à la mise à jour ou si vous débutez seulement dans l'univers du livre numérique, je vous conseille de retélécharger la version 2 qui est encore disponible ici. C'est encore assez discret sur le site Adobe, il faut bien chercher ici. Je met également le fichier en téléchargement direct en archive. A reconfigurer évidemment avec votre identifiant personnel ID Adobe pour récupérer vos livres sous DRM. C'est un moindre mal en attendant des jours que l'on souhaite meilleurs.

PS: Micah, CEO de Blue Fire, a confirmé de privilégier l'utilisation de ADE3 pour éviter la collecte de données. Dans le doute, pourri pour pourri, je préfère aller jusqu'à ADE2 :-)


Adobe espionne les lecteurs, collecte des données sur nos bibliothèques

AdobeQuand pourra-t-on en finir avec Adobe? C'est la question qui vient naturellement à la lecture du billet publié hier sur TheDigitalReader. Une alerte de plus -nous en avions déjà eu au printemps dernier de la part de spécialistes de ces questions-, mais qui pose aujourd'hui clairement le problème de l'utilisation qui est faite des données sur nos bibliothèques personnelles. Je donne une traduction complète de ce billet tant il interpelle sur la politique suivie par Adobe avec sa version ADE4. Il serait enfin temps que les éditeurs européens agissent enfin solidairement pour clarifier les conditions dans lesquelles Adobe utilise les données de millions de lecteurs à travers toute l'Europe. C'est aussi à la Commission Européenne de se pencher sur ce problème, tant l'échelle est importante aujourd'hui avec le développement de la lecture numérique dans tous les pays. En France on pense également au développement de PNB (Prêt numérique en bibliothèque), un dispositif qui doit absolument être clarifié quant aux informations que récupère effectivement Adobe au niveau des bibliothèques et des abonnés concernés. La traduction du billet de Nate Hoffelder:

Adobe vient de nous faire une démonstration éloquente de la manière dont il traite aujourd'hui les questions de sécurité et de confidentialité.

Un ami hacker m'a alerté sur le niveau de violation de la sécurité et de la vie privée de la part d'Adobe. Celui-ci examinait la DRM d'Adobe à des fins éducatives quand il a remarqué que Adobe Digital Editions 4, la nouvelle version de l'application de lecture d'Epub d'Adobe, semblait envoyer un très grand nombre de données vers les serveurs d'Adobe.

Cette source m'a dit, et je peux le confirmer, qu'Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application et télécharge les données sur leurs serveurs (Adobe a été contacté à l'avance de cette publication, mais a refusé de répondre).

Pour être clair, je peux aussi vous dire que Benjamin Daniel Mussler, le chercheur en sécurité, qui a trouvé la faille de sécurité sur Amazon.com, a également testé cela à ma demande et l'a vu de ses propres yeux.

Adobe recueille des données sur les livres numériques qui ont été ouverts, les pages qui ont été lues, et dans quel ordre. Toutes ces données, y compris le titre, l'éditeur, et d'autres métadonnées sur le livre sont actuellement envoyées au serveur d'Adobe en texte clair.

Je ne plaisante pas; Adobe n'est pas seulement connecté à ce que les utilisateurs font, il procède aussi à l'envoi de ces données sur leurs serveurs en clair, d'une façon telle que toute personne observant l'accès aux serveurs peut librement tout écouter et tout savoir.

Mais attendez, il y a plus.

Adobe n'est pas seulement en train de traquer ce que les utilisateurs font avec ADE4; cette application a également été scanné mon ordinateur, organiser la collecte des métadonnées de tous les ebooks installés sur mon disque dur et le téléchargement de ces données envoyé sur les serveurs d'Adobe.

Pour être clair, ce qui inclut non seulement les ebooks j'ai ouvert avec ADE4, mais aussi les ebooks que je stocke dans Calibre et chaque ebook en Epub que j'installe sur mon disque dur.

Juste pour montrer que je ne suis ni en train d'exagérer ni d'être sous l'influence d'un quelconque médicament, en voici la preuve.

     ADE-4-datacollector
     données adobe

Le premier fichier prouve que Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application, tandis que le second montre que Adobe indexe ma collection d'ebooks.

Les deux fichiers ci-dessus ont été générés en utilisant les données recueillies par une application appelée Wireshark. Cette petite application astucieuse peut être utilisé pour connecter l'ensemble des informations qui sont envoyés ou reçus par l'ordinateur via un réseau. Muussler et moi, nous avons vu que les données ont été envoyées à 192.150.16.235, l'une des adresses IP d'Adobe. Wireshark connecte toutes les données envoyées à Adobe et sur ​​demande réinjecte les fichiers texte.

Il s'agit d'une violation caractérisée de la vie privée et de la sécurité à un niveau tel que je passerais sur les aspects techniques et encore moins sur les aspects juridiques soulevés.

Sur le plan technique, ce genre d'erreur n'est pas nouvelle. De nombreuses applications ont été pris en train d'envoyer des données en texte clair, et d'autres ont été surprises à capturer des données sans autorisation (des carnets d'adresses mail, par exemple). De plus, LG a été pris dans une violation de la confidentialité très similaire  en novembre dernier lorsque l'un de leur Smart TV a été surpris à télécharger les métadonnées de fichiers privés d'un utilisateur vers les serveurs de LG -et comme Adobe, ces données ont été envoyé en texte clair.

Je partage ces détails qui ne sont pas là pour excuser ou justifier Adobe, mais pour vous montrer que c'est une erreur stupide et crétine, que Adobe aurait vu venir à bout s'ils avaient eu ne serait-ce que le cerveau d'un poisson rouge.

En ce qui concerne les aspects juridiques, je ne suis toujours pas sûr de combien de lois sur la protection de la vie privée ont été violés. La plupart des États américains ont des lois sur la vie privée sur les livres empruntés dans les bibliothèques; si l'application a été installé dans une bibliothèque ou utilisée avec un ebook d'une bibliothèque alors ces lois n'ont pas été respectés. De plus, Adobe peut avoir également violé les sections de protection des données de la FERPA, les droits à l'éducation familiale et la vie privée, et des lois similaires adoptées par les États comme la Californie (je vais devoir laisser un avocat répondre à ce sujet).

Et puis il y a les lois européennes sur la confidentialité, dont certaines font les lois des États-Unis très laxistes en regard.

En parlant de l'Europe, la Foire du Livre de Francfurt s'ouvre cette semaine. Adobe sera présent sur les stands, et quelque chose me dit qu'ils ne seront pas déçu du voyage (pour ma part j'ai l'espoir que la direction d'Adobe sera présente pour être interrogé).

En tout cas, je vous recommande fortement en tant qu'utilisateurs d'éviter de mettre à jour les applications d'Adobe. Heureusement pour nous, il existe des alternatives.

Plutôt que d'utiliser ADE 4, je vous suggère d'utiliser une application fournie par Amazon, Google, Apple ou Kobo. Amazon utilise le format Kindle, et chacune des trois dernières plates-formes d'ebook utilise sa propre DRM unique et le format Epub comme format de fichier à l'intérieur de leurs applications (Google et Kobo vous permettront de télécharger un ebook qui peut être lu dans Adobe DE, que la DRM n'est pas utilisé en interne soit par Kobo ou Google).

Chacune de ces quatre plates-formes sont sensibles à la faille de sécurité d'Adobe. Bien sûr, je ne peux pas dire avec certitude si ces plates-formes sont plus sûres et privées qu'Adobe, mais je suis sûr qu'elles seront plus dans le respect de la sécurité dans les prochaines semaines.

PS: à lire également le billet d'Eric sur Survol.


Valérie Trierweiler : la version numérique du livre se vend toujours bien

PileLes ventes du livre de Valérie Trierweiler ne semblent pas faiblir depuis une semaine. Loin de là. Nouveaux chiffres communiqués par GfK hier. 313.500 exemplaires vendus au total en France selon l’institut d’études, dont 23.000 unités en format numérique (soit 7,3% du total). Si les ventes numériques sont confirmées par l'éditeur, les ventes imprimées sont une estimation. Donc un pourcentage à confirmer plus tard. C'est la première fois qu'un éditeur communique ses chiffres numériques en toute transparence. Un excellent révélateur de l'impact du numérique sur le secteur. Ce n'est pas 1% comme le claironnent toujours certains. A 14,27€ HT par exemplaire, cela fait déjà un chiffre d'affaire de plus de 328.000€ HT (via LesEchos).
 
PS: à signaler que le livre est vendu sans DRM avec un seul tatouage numérique, chez les libraires qui le permettent.

Seuil : une collection ePoints à 0,99€

CendresAprès 12-21 chez Pocket, ce sont les Editions du Seuil qui nous proposent en cette rentrée une nouvelle collection exclusivement numérique chez Points. Des textes courts et inédits d'auteurs de la maison -Olivier Adam, Philippe Delerm, Denis Roche, Jean-Paul Dubois, Marc Villard, Thierry Jonquet, Henning Mankell, etc.-. Mais aussi des classiques comme Guillaume Apollinaire avec "Les Onze mille verges" ou Pierre Louys. Baptisée ePoints, cette collection démarre avec 15 premiers titres à 0,99€. Une belle réalisation graphique, compliments pour la conception et le design réalisés par Marine Crespel. Un site dédié avec la vente en ligne devrait ouvrir bientôt, la page facebook déjà ouverte. Les maisons d'éditions traditionnelles entendent bien désormais exploiter leurs fonds sur des filons comme les formats courts à prix réduits, qui se vendent très bien en numérique. C'est aussi des auteurs qui sont bien décidés à suivre leur éditeur sur le numérique. A signaler et c'est une première, les livres sont sans DRM, la porte s'ouvre discrètement du côté du Seuil. Décidément, cela bouge du côté du poche!


DRM: Random House bouge en Allemagne

Penguin-Random-image-1-107x150Allons-nous assister à un tournant sur le front des DRMs? Ces verrous qui bloquent les usages de nos livres numériques. C'est la question que l'on peut légitimement se poser avec l'annonce qui vient d'être faite en Allemagne. L'éditeur Penguin, filiale du groupe Random House qui appartient à Bertelsmann, aurait supprimé les restrictions de la DRM Adobe chez plusieurs détaillants, optant pour une solution de watermark (tatouage numérique). C'est le site Lesen qui a donné cette information aujourd'hui. D'autres filiales seraient aussi concernées. A prendre quand même avec beaucoup de prudence, pas d'annonce officielle encore du côté de Penguin/ Random House. Un premier domino dans l'édifice? Si c'est bien confirmé, le petit pingouin ne serait décidément pas manchot (via TheDigitalReader). Côté français, le débat avance aussi. Je sais par certains détaillants que le taux du catalogue sous DRM "baisse doucement mais sûrement". A cause d’incompatibilités techniques, notamment du côté des ePub3, certains éditeurs "ne seraient plus dans l’opposition idéologique à tout refuser ce qui n’est pas sous DRM". A suivre, d'abord du côté de nos amis allemands, on rêverait d'annonces à la prochaine Foire de Frankfurt en octobre.

PS: retour à la réalité malheureusement, l'espoir n'aura été que de courte durée. C'est finalement une erreur technique qui était en cause. Le pingouin reste enchainé.


Les députés écologistes redemandent une TVA élevée pour les livres sous DRM

Code impotsNouvelle tentative à l'Assemblée Nationale pour faire ajouter un amendement à l’article 278‑0 bis du code général des impôts sur la tva du livre numérique, qui viserait à traiter différemment les livres numériques qui sont soumis à une licence d'exploitation contrayante pour l'utilisateur (via ZDNet).

"La vente de livres sous une forme dématérialisée est en pleine croissance. Le marché est encore réduit par rapport à celui des livres papier, mais les prévisions laissent à penser que ce secteur continuera à se développer. Les principaux acteurs ont profité de leur avance pour constituer des écosystèmes fermés. Lorsque l’on regarde les contrats de vente qu’ils proposent, on réalise facilement que ce ne sont pas des livres qui sont vendus, mais des licences de lecture. Ces licences contiennent bien plus de contraintes que celles entourant la vente d’un livre papier (notamment concernant l’épuisement des droits).

Alors que la majorité des acteurs concernés (auteurs, éditeurs, bibliothécaires, responsables politiques) appellent à un plus grand respect des droits des lecteurs, notamment en essayant de promouvoir l’interopérabilité des livres en format électronique, il nous paraît important de favoriser les vendeurs qui respectent ce principe.

Nous proposons donc que seuls les livres électroniques vendus en format électronique ouvert puissent bénéficier de la TVA à taux réduit. Les systèmes à base de licence de lecture qui enferment le client avec un logiciel spécifique n’en bénéficieront plus.

Cette incitation fiscale à la vente de livres permettra aux éditeurs de se recentrer sur leur métier principal, sans dépenser des fortunes en mesures de protection qui finissent toutes par être contournées.

Ce changement sera transparent du point de vue du client, puisque c’est l’éditeur qui fixe le prix final du livre.

Aujourd’hui, la TVA est payée dans le pays de localisation fiscale du vendeur en Europe. Cela changera au premier janvier 2015, lorsque la TVA sera payée dans le pays de l’acheteur. Il est donc important d’opérer ce changement dès maintenant, afin que les acteurs concernés puissent anticiper. C’est pourquoi nous proposons que cet amendement soit mis en œuvre à partir du 1er janvier 2015."

A titre personnel, je soutiens de manière inconditionnelle cet amendement. Il faudra bien faire un jour la différence entre deux modèles de distribution qui n'ont strictement rien à voir pour le consommateur. Un débat sur les DRM qui est ouvert également en Grande-Bretagne depuis le début de l'année. La sanction financière est la seule façon de lutter efficacement contre l'hégémonie des plateformes propriétaires pour qu'elles fassent évoluer leurs modèles en distribuant des livres ouverts, je m'en étais longuement expliqué il y a quelques mois avec le livre de Samuel Beckett, libérons Molloy!

PS: 27/06/14: amendement rejeté sans surprises, à lire le billet sur NextImpact.


Livre numérique : seulement le droit de se taire...

DroitA lire le billet de LettresNumériques qui revient sur les droits des lecteurs numériques. On ne peut pas dire que nous soyons gâter en la matière. Format propriétaire, limitation des usages et du nombre d'appareils, impossibilité des prêts, suppression à terme des livres, déni des auteurs et des éditeurs qui souhaitent des modèles ouverts, solidification des monopoles anglo-saxons. C'est beaucoup. La Grande-Bretagne avance sur le sujet début juin prochain. La bonne façon en effet serait peut-être d'attaquer le portefeuille, comme l'avait soulevé la députée Isabelle Attard dans le débat à l'Assemblée Nationale à la fin de l'année dernière. Taxer à 20% les offres de livres numériques verrouillés, assimilées tout à fait à un service. A relire mon propre billet en novembre dernier. Pour l'instant nous n'avons en effet que "le droit de se taire"...


Que sais-je? : plus de 600 titres en numérique

Que sais-jeLa collection "Que-sais-je?" des Presses Universitaires de France était arrivée au format numérique fin 2012. Tous les titres au prix de 6,49€ sans DRM. Une décision saluée à l'époque, particulièrement importante pour la diffusion sans contraintes des savoirs. Un peu plus d'un an après, ce sont désormais plus de 600 titres qui sont au catalogue. A retrouver chez tous les libraires numériques indépendants, les seuls à respecter la volonté de libre interopérabilité de l'éditeur.


6 mai : journée internationale contre les DRM

Eliminate drmDemain, 6 mai, journée internationale contre les DRM, des détails sur le site DefectivebyDesign. Lire le billet de TheDigitalReader qui revient sur l'événement. Pour ce qui nous concerne dans le livre, une situation bien triste pour les lecteurs. Amazon, Apple, Google, aucun livre disponible sans DRM sur leurs sites, alors que 39% des titres en France sont proposés par les éditeurs sans DRM ou avec un seul tatouage numérique sans contraintes pour le lecteur. L'exemple des Pays-Bas à suivre. Une année de plus sous le signe de la domination des plateformes anglo-saxonnes. Jusqu'à quand? Et si, comme moi, vous n'achetiez aucun livre avec une DRM pendant ce mois de mai? Plus d'une centaine d'éditeurs français s'engagent dans le "sans DRM", la liste actualisée ici.

PS: à signaler les commentaires de David Quefellec (ePagine) qui circonscrit parfaitement le problème et les enjeux.