231 notes dans la catégorie "DRM"

Editions Super-8 : le format numérique aussi

ObsessionA saluer cette semaine l'arrivée d'une nouvelle maison d'édition Super-8, petite soeur des Editions Sonatine. "Nous prônons la confusion des genres, les fables déjantées, les aventures ludiques et la participation active du lecteur", souligne Fabrice Colin, son directeur éditorial. Au menu de Super 8, du réalisme où surgissent le fantastique et d'étranges créatures. Destiné à un large et jeune public, Super 8 Editions va dénicher des textes oubliés ou de premiers romans sans enchères importantes, achetés par le cinéma ou la télévision. D'où le nom de la maison, qui conserve la même équipe que Sonatine: François Verdoux et Anne-France Hubau-Nicolas à la direction, Arnaud Hofmarcher et Marie Misandeau dans le comité éditorial. Huit titres paraîtront en 2014, les premiers "L'Obsession", premier roman de l'Américain James Renner, et "Carter contre le diable", premier roman de son compatriote Glen David Gold (via RTBF). Ces deux premiers titres proposés aussi en versions numériques. 12,99€ sans DRM bien sûr, comment les nouveaux éditeurs pourraient-ils garder de vieux paradigmes? On souhaite à Super-8 un avenir de Super Héros!


Eden Livres : la part des DRM

DrmAlors que des initiatives commencent enfin à venir du côté du Royaume-Uni avec une législation qui avance pour les lecteurs à disposer librement de leurs livres numériques, intéressant de voir où nous en sommes en France sur la question des DRM. J'avais fait un relevé dans le catalogue français la semaine dernière, je donne aujourd'hui un relevé chez l'un des distributeurs français les plus avancés sur la question, à savoir Eden-Livres. 97 éditeurs sur 167 (près de 6 éditeurs sur 10) qui choisissent le sans-DRM, avec un pourcentage de 28% du catalogue. La lutte continue...

EDEN


Royaume-Uni : un vent se lève enfin

EnglandNon, ce n'était pas un poisson d'avril. C'est vrai que l'annonce qui a été faite cette semaine par le Royaume-Uni et effective au 1er juin prochain, est une avancée très importante pour les lecteurs à disposer librement des livres numériques qu'ils achètent. Formats propriétaires, limitation de copies, interdiction de copies de sauvegarde, bibliothèques verrouillées, livres perdus, appareils inutilisables, la liste est longue des restrictions qui touchent tout ceux qui achètent des livres numériques et jouent pleinement la carte de l'offre légale. "Dégoûtés d'être honnête", combien de fois les commentaires reviennent sur le sujet. Des restrictions qui nous sont toutes imposées par des acteurs anglo-saxons -luxembourgeois devrais-je ajouter-. On se rappelle du débat porté, malheureusement sans lendemain, par la députée Isabelle Attard à l'Assemblée Nationale en novembre dernier. C'est un signal fort que la défiance arrive enfin par le Royaume-Uni. Il est temps que l'Europe s'empare enfin de ces sujets qui touchent à nos libertés. De quoi avoir envie de prendre la nationalité britannique au 1er juin! Le document à traduire fissa pour nos politiques français pour s'en inspirer est ici.


Le Royaume-Uni légalise la copie personnelle à usage privé

IpoUne décision importante au Royaume-Uni. Une mise à jour du droit d'auteur va conduire à partir du 1er juin prochain à lever les interdictions qui sont faites pour les particuliers à disposer librement des contenus culturels qu'ils achètent, CD, DVD, mais aussi ebooks (livres numériques). Selon la loi actuelle, il est en effet interdit de réaliser des CD/ DVD de sauvegarde, de reformater un livre numérique pour le transférer sur un autre appareil. En vertu des nouvelles dispositions sur le droit d'auteur, chacun pourra librement transférer des contenus achetés sur les supports de son choix pour un usage personnel. Il restera bien entendu interdit de faire des copies pour les amis et la famille. En ligne de mire côté livre numérique, bien évidemment, le format propriétaire d'Amazon. Chaque britannique devrait pouvoir librement reformater les livres qui'il aura acheté sur Amazon, pour utiliser un autre appareil supportant le format ePub ou PDF. L'usage d'un logiciel libre comme Calibre pour le livre numérique, y compris l'extension pour supprimer les DRM (qui empêchent de fait le reformatage), deviendrait complètement légal au Royaume-Uni. Exit aussi les limitations à six appareils imposées par la DRM Adobe, désormais des limitations sans fondements. La page sur le site officiel de l'IPO (Intellectual Property Office) est ici et le document explicatif. Une décision qui devrait accélérer la réflexion sur l'abandon des DRM en Europe. J'espère que la France prendra au bond cette avancée, que nous ne soyons pas moins avancés que nos voisins anglais sur ces questions importantes pour le libre usage personnel de nos contenus numériques (via ArsTechnica).


Livre numérique : l'offre disponible en France (mars 2014)

SecteurOn aura parlé de beaucoup de choses lors de ce Salon du Livre. Pas trop de l'offre de livres numériques en France elle-même. C'est pourtant le principal sujet. Les éditeurs et les distributeurs restent peu loquaces, chacun dans leurs silos. J'avais procédé à un recencement précis grâce à notre partenaire, le site LesLibraires.fr, l'été dernier. Celui-ci mène un travail considérable et difficile, tant les offres des éditeurs restent trop souvent mal référencées. Revoir mon relevé de l'année dernière ici. Même exercice aujourd'hui pour voir où l'on en est exactement. Ces statistiques ont été établies au 25 mars 2014, avec un total recencé de 147.798 titres. C'est plus de 60% de titres en plus qu'en août dernier, signe que l'offre numérique se déploie très fortement de nouveautés et de fonds numérisés. Nous allons doubler sans doute en un an. Je vous laisse imaginer l'ampleur du catalogue numérique dans quelques années. C'est bien entendu le secteur de la littérature générale qui est toujours le plus représenté avec près de la moitié de l'offre. Suivent SSH, livres pratiques, jeunesse et bande-dessinée. Côté prix, 55% de l'offre en deça des 10€, stable par rapport à l'année dernière. La baisse de la TVA n'aura bien été suivie d'aucuns effets. C'est une grande déception par rapport aux objectifs. Côté DRM, 61% de l'offre complète reste verrouillée, c'est 3 points de moins, c'est une petite embellie vous me direz. Je vous laisse découvrir les répartitions. Merci LesLibraires.fr pour ce travail de référencement sur la production française.

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NumerikLivres : un modèle de licence en bibliothèques

Collage_albi500A signaler un modèle de licence particulièrement ouvert déployé en bibliothèques. Celui que mène l'éditeur numérique NumerikLivres. Une annonce faite avec le réseau TabenBib, des bibliothèques d'Albi, le mois dernier. Une licence d’utilisation quelque peu atypique puisqu’elle permet aux bibliothèques et aux médiathèques d’acheter en direct les fichiers numériques garantis sans DRM et sans tatouage numérique (watermark) qu’elles peuvent dupliquer sur un maximum de 5 appareils. Un contrat de confiance entre une médiathèque, ses usagers et un éditeur 100% numérique. Confiance bien sûr envers le lecteur, de ne pas tout récupérer à la maison.


Gavalda et Angot : format numérique?

Gavalda AngotDeux dames à succès de l'édition (remarquez que je n'ai pas dit "poids lourds") sortent aujourd'hui leurs nouveaux livres à la veille du Salon du Livre. "La Vie en mieux" d'Anna Gavalda au Dilettante et "La Petite foule" de Christine Angot chez Flammarion. Le format numérique disponible. Le premier avec une réduction de 50% sans DRM, l'autre 21% avec DRM. Deux conceptions du livre numérique qui s'affrontent brutalement... La vie du livre numérique en mieux...


Eyrolles : l'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée

Picture-1157-1355740059A lire l'interview de Marie Pic-Pâris Allavena, directrice générale du Groupe Eyrolles, sur le site Actualitté. Elle revient sur les DRM: «Pour nous, c'est simple: pas de DRM. Nous proposons des fichiers avec un watermarking: c'est, pour l'utilisateur, plus souple en termes d'utilisation. Et il est vrai que l'on n'apprécie pas beaucoup les diktats des monopoles». Elle exprime aussi sans langue de bois la déception actuelle sur les livres enrichis: «L'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée: concevoir les fichiers coûte cher, les commercialiser aussi.» Et de citer l'exemple d'un ouvrage intégrant des vidéos, ayant coûté quelques dizaines de milliers d'euros, pour des ventes qui n'avaient pas dépassé quelques exemplaires seulement. «Désormais, nous ne faisons plus les mêmes erreurs, mais il faut prendre en compte que le livre numérique ne représente que 8% de notre chiffre d'affaires. Et les meilleures ventes concernent souvent les livres de management».


Editions Métailié : le polar comme moteur du numérique

MétailiéAprès Philippe Picquier en début de semaine, je vous propose d'en savoir plus aujourd'hui sur le catalogue numérique des Editions Métailié, l'une des maisons d'édition de littérature étrangère les plus réputées. Evénement aujourd'hui, puisque sort le dernier roman d'Arnaldur Indridason "Le Duel", un polar sur fond de guerre froide dans l'univers des échecs en 1972 à Reykjavík, où se déroule le championnat du monde opposant l’américain Bobby Fischer et le russe Boris Spassky.

DuelUn nouvel Indridason qui s'annonce déjà comme l'un des titres incontournables de ce début d'année.

Je remercie vivement Lise Belperron, chez Métailié, qui a bien voulu répondre à mes questions autour du catalogue numérique:

Pouvez-vous nous présenter rapidement la maison d'édition?

Créée en 1979, les Editions Métailié publient essentiellement de la littérature étrangère, beaucoup de Latinos, mais aussi des Italiens, des Ecossais, des Portugais, des Espagnols; un fort penchant pour le roman noir aussi, d’où qu’il vienne, et quelques ouvrages de sciences humaines.

Quelle est votre politique en matière de numérique? Numérisation, distribution, DRM, prix, part du catalogue imprimé?

Nous avons commencé assez tôt à produire des titres en numérique, en février 2011. Dès le départ nous avons choisi de faire systématiquement un format ePub pour toutes les nouveautés (pour peu qu’on nous autorise à le faire!), mais aussi de numériser le fond –par exemple, la première année, toute l’œuvre d’Arnaldur Indridason, et tous les livres de Luis Sepúlveda. Nous sommes en train de numériser des titres importants du catalogue, mais nous devons également nous préoccuper de leur commercialisation (comment faire pour qu’ils ne tombent pas tout au fond des vitrines numériques, qui privilégient la nouveauté). Nous vendons nos titres via EdenLivres, ce qui nous permet d’être présents facilement et efficacement dans toutes les librairies numériques.

Tous nos titres sont sans DRM. Nous sommes à un maximum de -30% du prix papier pour les grands formats (mais il nous arrive d’être nettement en dessous pour les titres du fond) et un prix équivalent pour les poches. Nous avons actuellement 110 titres disponibles en numérique, soit environ 15% de notre catalogue papier, ainsi que 43 «Petites Suites», chapitres ou nouvelles que nous vendons à l’unité.

Actuellement notre catalogue numérique est composé de nouveautés à 70%. Nous tentons de numériser progressivement toute l’œuvre d’un auteur quand un nouveau roman est prévu; nous nous penchons aussi sur nos «classiques» (nous avons ainsi numérisé dernièrement toute l’œuvre de Quiroga, immense écrivain uruguayen).

Comment voyez-vous l'articulation du numérique par rapport au poche?

A l’heure actuelle il nous semble important de ne pas cannibaliser le marché du poche, c’est pourquoi nous pratiquons un alignement des prix. A terme, je pense qu’il y a une place pour le poche et pour le numérique; cela se jouera sans doute en termes de priorité (plus d’exhaustivité en numérique, plus de visibilité en poche). En numérique, nous manquons cruellement de médiation, on a la sensation d’envoyer certains de nos livres au casse-pipe –c’est un problème que nous avons moins sur le poche car il y a des libraires! Et assez de diversité parmi eux pour faire passer des auteurs un brin moins connus…

Quelle sont les difficultés avec les droits? Beaucoup de traductions chez Métailié, comment réagissent les auteurs et les éditeurs étrangers?

Il faut tout négocier et ce n’est pas toujours facile; tout le monde croit que le marché du numérique, c’est la poule aux œufs d’or. Il faut souvent expliquer qu’en France on n’en est pas encore là, que c’est un marché balbutiant, dans lequel chacun doit trouver sa place.

Les auteurs sont relativement indifférents à la question du numérique. Ils sont contents d’y être mais pas toujours très au courant (comme beaucoup de professionnels d’ailleurs, y compris journalistes, libraires). Ils s’inquiètent beaucoup des prix très inférieurs pratiqués sur le numérique dans certains cas (comment vivez-vous si vous vendez des livres à 2,99€??)

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes? Des indications sur les différentes plateformes et la répartition des titres?

Nous avons vendu 22.000 exemplaires l’an dernier, dix fois plus qu’en 2011, deux fois plus qu’en 2012. Les cinq livres les plus vendus sont tous des polars signés Arnaldur Indridason: Etranges Rivages, Betty, La Muraille de Lave, La Cité des Jarres et La Voix. D’une manière générale, le noir se vend beaucoup mieux que la littérature –on peut atteindre 4% des ventes papier dans ce genre; pour la littérature, ça ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, les 2%.

IndridasonEn termes de plateformes, on constate cette année un très net recul (en pourcentage) d’Apple, au profit de Kobo et d'Amazon, qui sont clairement et de très loin nos plus gros revendeurs. On atteint plus de 80% des ventes avec seulement 4 librairies numériques. Malheureusement, je crains que la partie soit très inégale pour les libraires.

En ce qui concerne la répartition nouveautés/ best-sellers/ ouvrages plus anciens du fond, pas vraiment de surprises de ce côté-là. Ce qui fonctionne en papier fonctionne en numérique, avec une très nette «prime à la visibilité» (et du coup à la nouveauté), les librairies numériques étant peu nombreuses et mettant souvent en avant les mêmes titres. Il est très difficile de faire vivre le fond sur le web. Même des titres emblématiques, très connus, qui se vendent plutôt bien en papier, à des prix abordables, ont du mal à se faire une place dans les vitrines.

Vous avez fait le choix du sans-DRM. Certains de vos confrères ont beaucoup de défiance envers le piratage et hésitent à se passer de verrous numériques. Quel est votre sentiment?

En réalité, ce qui fait qu’on pirate plus tel ou tel livre, c’est surtout son succès en papier. Quoiqu’il en soit c’est un risque mineur. Nous ratissons régulièrement le web, nous faisons retirer très facilement tous les fichiers illégaux, et dans ce cas le watermarking nous permet de détecter l’origine du fichier. En outre, les sites de piratage sont de plus en plus commerciaux (il faut s’inscrire, payer quelque chose, ou esquiver des tonnes de publicité –je le sais, je pirate systématiquement mes livres, pour vérifier!) et donc de moins en moins attractifs. Ce qui me gêne c’est qu’en réalité seuls 20% de nos lecteurs achètent des livres vraiment sans DRM, en s’écartant des plus gros revendeurs dont l’écosystème est fermé. Et oui, les agents et éditeurs étrangers ont peur à la fois du piratage et des baisses de prix.

Quels sont vos projets, axes de développement, promotions?

Progressivement, nous allons numériser une grande partie de notre fonds; nous ne pourrons pas numériser systématiquement (il faudrait renégocier trop de contrats, et nous relisons tout systématiquement, ce qui prend tout de même un certain temps) mais nous essaierons d’avoir un catalogue complet sur les titres qui tournent encore en librairie.

Nous sommes très attirés par de nouveaux modèles de publication (offre couplée papier+numérique, prêt en bibliothèque, abonnements, vente de chapitres) mais il faut reconnaître que tout est très compliqué et très artisanal dans ce domaine: entraves législatives et techniques innombrables, relations avec les agents (qui par contrat nous imposent de respecter certaines clauses strictes), visibilité limitée (j’ai dû renoncer à plusieurs opérations faute de partenaires). Sans compter qu’on doit faire avec tout un tas d’acteurs dont les décisions influencent très directement nos livres sans que nous puissions faire quoi que ce soit (par exemple, nous ne mettons pas de DRMs, mais Amazon et Apple en mettent dans tous les cas!). Ce n’est pas toujours facile d’avoir aussi peu de maîtrise. Parfois, on aimerait être plus libre!

En tout cas nous allons continuer à proposer des nouvelles à l’unité, ainsi que des opérations de baisses de prix (sur les Suites au printemps, les polars à l’été), et tenter de valoriser notre fond sur les réseaux sociaux. Nous proposerons aussi, comme pour Quiroga, des petites nouvelles gratuites -d’ailleurs j’en profite pour les recommander, ce sont de petits bijoux littéraires, cruels, cyniques, exotiques! Pour nous, numérique ou papier, peu importe, tant que les gens lisent!

Pouvez-vous nous parler de votre actualité du mois?

Reig Couv-1516Le nouveau Indridason est bien entendu le grand événement du mois de février. Si vous aimez le genre, il y a aussi Rafael Reig, avec Ce qui n’est pas écrit, un super polar par un Espagnol qui n’avait jamais été traduit en France. Et la semaine prochaine, tout Agualusa, un écrivain angolais absolument génial, avec son nouveau roman, Théorie générale de l’oubli. Ou comment survivre à Luanda enfermée pendant trente ans dans un appartement. La femme en question pêche des poules chez ses voisins du dessous et cultive des légumes sur son balcon tout en écrivant sa vie sur les murs!


e-Readers has Killed Adobe

TrafalgarAdobe annonçait la semaine dernière une nouvelle mise à jour de son logiciel Adobe Digital Editions en version 3. Je vous exhortais de ne pas la télécharger. En fait, il ne "s'agissait" pas d'une simple mise à jour mais d'une refonte complète de l'éco-système de la DRM Adobe, supportée par l'ensemble des acteurs indépendants sur le marché. Adobe a divulgué lundi le planning et les nouvelles conditions qui "devaient" entourer le déploiement de cette nouvelle DRM. Aucun des acteurs du marché (éditeurs, distributeurs, fabricants de liseuses, développeurs d'applications, etc.) n'ayant été préalablement tenu au courant, tous mis devant le fait accompli avec un planning dément de mars à juillet pour mettre à jour toutes les liseuses du marché. Inconcevable. A partir du mois de juillet, la bascule étant complètement réalisée. Les anciennes liseuses bonnes à jeter, car ne pouvant ouvrir de livres supportant la nouvelle DRM. Certains comme GoodeReader commençait même à lancer des titres provocateurs "Adobe has killed e-Readers". Vous aurez remarqué que mes verbes sont tous au passé. Cela n'aura pas tenu 48h. Désolé messieurs. Devant le tollé général de tous les professionnels depuis lundi, Adobe a été renvoyé à ses chères études, le communiqué est tombé dans la nuit. Une tempète dans un verre d'eau mais qui aura mis en valeur une chose: Adobe est désormais complètement décrédibilisé en ayant voulu passer en force de la sorte. Cette DRM Adobe pourrie et la daube ADE pour aller avec, seront sans doute enterrées cette année. Les liseuses et tous les lecteurs ont bien gagnés la partie aujourd'hui, même si ce n'est pas encore la guerre qui les opposent aux DRM, pour lire sans contraintes sur tous les supports existants comme dans l'univers de la musique. Le communiqué d'Adobe pourrait bien être le dernier chant du cygne (un signe?) avec la mise en place de Readium, souhaité par tous les acteurs du marché.

Dear Valued Datalogics Customers:

As stated during our January 29th Datalogics and Adobe webinar announcing the release of the new hardened Digital Rights Management (DRM) for Reader Mobile SDK (RMSDK) 10 and Adobe Content Server (ACS) 5, Adobe revealed a July 2014 time table for migrating to RMSDK 10 and ACS 5.

After receiving feedback from customers and webinar attendees, Adobe has revised the migration timetable for customers.  “Adobe does not plan to stop support for ACS 4 or RMSDK 9.  ACS 5 books will be delivered to the older RMSDK 9 based readers”, according to Shameer Ayyappan, Senior Product Manager at Adobe.  “We will let our resellers and publishers decide when they wish to set the DRM flag on ACS 5, thus enforcing the need for RMSDK 10 based readers.”

In other words, ACS and RMSDK customers can migrate to the new hardened DRM that provides a higher degree of security to EPUB & PDF content and prevents unauthorized viewing of content now and in the future in a timeframe that makes sense for them.

We’ll continue to work closely with Adobe on the transition details, and will post additional information here when it becomes available. In the meantime, feel free to share your thoughts and questions in the comments below.

Thank you,

Datalogics Team

Gardez vos liseuses, gardez votre version ADE en version 2. Cela ne vous empêche surtout pas, bien entendu, de libérer vos livres dans les prochaines semaines. On ne peut que remercier Micah Bowers (BlueFire) et Hadrien Gardeur (Feedbooks) d'avoir alerté les consciences dès la semaine dernière.


DRM Adobe : on vous aura prévenu

SosJe vous lançais un appel la semaine dernière pour ne pas télécharger la version 3 d'Adobe Digital Editions. Des nuages sombres se profilent malheureusement sur la comptabilité de votre bibliothèque actuelle, de vos liseuses, avec la prochaine version de cette DRM. Dans quelques mois la bascule sera effectuée. Je prépare un billet sur ces nouvelles conditions. En attendant, je vous incite vivement à nettoyer votre bibliothèque actuelle de toute DRM Adobe. C'est très simple, mieux vaut prévenir que guérir. Parlez-en autour de vous. Dans quelques mois, il sera tout simplement trop tard. Prenez le temps soit avec ePubee, soit avec l'extention de Calibre (détails ici). Libérez votre bibliothèque des prédateurs, pire que les insectes et les champignons. A bon entendeur.


Adobe Digital Editions 3.0 : ne pas télécharger

AdeAdobe Digital Editions dans sa version 3 à peine annoncé la semaine dernière que déjà des voix s'élèvent qui émettent de sérieux doutes sur sa mise en place. Ainsi les créateurs de BlueFire et Feedbooks se sont exprimés en l'espace de quelques heures sur twitter. Bref, prudence, passez votre chemin pour l'instant si vous ne voulez pas rester en rade. Quand ces gars-là le disent...

PS: il n'y a pas le feu, surtout ne pas succomber à la campagne d'intox lancée aujourd'hui, continuer tranquillement à utiliser la version 2. Pour les petits nouveaux, télécharger toujours pour l'instant cette version 2.0.1 en bas de page.

Micah

Gardeur


Des best-sellers sans DRM: il est où le problème ?

Chardonneret"Le Chardonneret" de Donna Tartt aux Editions Plon, en tête des meilleures ventes de romans sur Livres-Hebdo aujourd'hui. Réjouissant qu'il soit proposé sans DRM dans sa version numérique. A signaler deux autres romans dans le Top 5: "Beautiful bitch" chez Hugo roman et l'inamovible "L'Extraordinaire voyage du fakir qui était resté dans une armoire Ikéa" de Romain Puertolas chez Le Dilettante. 3 titres sur 5 sans DRM, c'est à mon avis une première. Compliments à Plon, Hugo et au Dilettante. Sans oublier bientôt, le prochain Arnaldur Indridason chez Métailié. Même pas peur!


Adobe Digital Editions 3.0 : la DRM lave plus blanc

ADEAdobe a annoncé une nouvelle version 3.0 de son logiciel Adobe Digital Editions pour lire les livres numériques au format ePub. L'occasion surtout, sur le mode déclaratif, de justifier la gabelle versée par les éditeurs par le renforcement de la DRM, véritable passoire. Le temps comme d'habitude aux solutions bien connues de déverrouillage de se mettre à jour, quelques semaines? A privilégier plus que jamais les éditeurs qui s'en passent intelligemment, ils sont nombreux en France. En attendant malheureusement encore 2014 que la plaisanterie cesse, ma dernière lecture d'un ePub sous DRM Adobe doit bien remonter à 2008, c'est dire... (via GoodeReader).


Donna Tartt en numérique sans DRM

Donna tarttA signaler la sortie du nouveau roman de Donna Tartt "Le Chardonneret" dans la collection Feux Croisés aux Editions Plon. C'est aussi l'occasion de la parution au format numérique de ses deux précédents livres, notamment le célèbre "Le Maître des illusions". Incohérence des prix pour ceux-ci puisqu'ils sont tous les deux disponbles en poche avec un prix deux fois moins cher. En revanche une bonne surprise de voir proposer les trois titres sans DRM avec un marquage numérique seul. Une ouverture certaine chez Little, Brown and Company filiale d'Hachette Group aux Etats-Unis qui possède les droits. Une volonté spécifique de l'auteur qui aura prévalue?


Cultura s'engage dans le débat contre les modèles propriétaires

Livre libreUne campagne de publicité intéressante dans la presse à l'initiative de Cultura. Sur le thème du livre numérique libre, l'occasion d'alerter les lecteurs sur les modèles de licences propriétaires qui restreignent la liberté de disposer de ses livres numériques. Un débat ouvert récemment à l'Assemblée Nationale par la députée Isabelle Attard (sous la forme d'un amendement sur les taux de tva) qu'il s'agit de porter dans l'espace public. Est-ce la même chose une licence d'utilisation dans un environnement propriétaire et un livre numérique libre?

Vous ne le savez peut-être pas, mais la plupart des liseuses actuellement proposées sur le marché sont verrouillées par les marques qui vous les vendent.
Ainsi, bien malgré vous, vous devenez dépendant à vie d’un seul appareil pour lire vos livres numériques, vous empêchant d’en profiter sur un autre support de lecture existant ou à venir. Vous achetez des livres, mais dans les faits vous n’en êtes pas propriétaire. Les marques en question ne vous donnent qu’un droit d’utilisation.

Cultura


Libération ouvre sa librairie numérique

Ebook-cover-None_5Je l'avais signalé hier sur Twitter, Libération ouvre sa librairie numérique. Fin 2011, le quotidien avait déjà lancé quelques livres en ePub. Aujourd'hui, c'est un vrai espace qui est créé pour diffuser des contenus éditoriaux provenant des équipes de Libération, une riche idée. Je crois beaucoup à ces passerelles entre presse et édition. Formats ePub pour les liseuses et tablettes, 15 premiers titres avec un prix unique à 2,90€ (accès gratuit et illimité pour les abonnés), sans DRM visiblement, bonne nouvelle également. Un premier titre est offert aujourd'hui. Vous pourrez retrouver tous les titres dans un espace dédié sur le site.


L'Ecole des Loisirs : un catalogue numérique

Ecole des loisirsEn cette semaine de l'édition Jeunesse, un petit clin d'oeil à L'Ecole des Loisirs qui a démarré discrètement depuis l'été son catalogue numérique. Pas d'albums, juste des romans pour les jeunes, 22 titres pour l'instant qui sont proposés sans DRM, avec un seul filigrane. Un éditeur emblématique de plus qui rejoint l'offre sans DRM. La distribution numérique a été confié à EdenLivres.


Tva réduite sur le livre numérique : un retour sur l'amendement

AttardLa députée écologiste Isabelle Attard, qui a porté l'amendement sur le taux de tva sur le livre numérique cette semaine, revient très clairement sur les enjeux de cette proposition dans ce billet.

Les livres numériques vendus sur les plateformes américaines actuellement sont clairement des offres vendues sous licences d'utilisation. Ces conditions ne sont pas suffisamment lisibles pour le consommateur qui va découvrir au bout de quelques mois que le livre qu'il a acheté est impossible à lire sur un nouveau matériel qu'il s'est procuré depuis.

J'illustrerais seulement son propos au travers d'un exemple, celui du livre "Molloy" de Samuel Beckett aux Editions de Minuit, qui ont choisi une diffusion ouverte en deux formats ePub et PDF avec un seul filigrane qui n'a pas d'influence sur la restriction entre les appareils.

Molloy amazonL'offre d'Amazon est une licence d'exploitation. Aucune mention particulière sur la fiche du produit mais on ne peut plus claire quand on fait l'effort de la chercher ici. Les conditions sont bien cachées d'ailleurs, je vous invite à calculer le temps qu'il vous faudra pour les trouver à partir de la fiche, bon courage; il faudra mieux passer par le moteur Google pour les trouver. Les conditions d'utilisation sont sans ambiguités: "Dès votre téléchargement de Contenu Kindle et votre paiement des frais applicables (y compris les taxes applicables), le Fournisseur du Contenu vous concède le droit non exclusif de visualiser, d'utiliser et d'afficher ce Contenu Kindle de manière illimitée, uniquement sur le Kindle ou sur une Application de Lecture ou de toute autre manière permise dans le cadre du Service, uniquement sur le nombre de Kindle ou d'Appareils Compatibles spécifiés dans la Boutique Kindle et exclusivement pour une utilisation personnelle, non commerciale. Le Contenu Kindle vous est concédé sous licence, et non vendu, par le Fournisseur de Contenu. Le Fournisseur de Contenu peut inclure des conditions supplémentaires d'utilisation de son Contenu Kindle. Ces conditions seront également applicables, mais le présent Contrat prévaudra en cas de conflit."

Est-ce vraiment un "livre"? Pas de format ePub et PDF interopérables sur tout type d'appareil, une licence d'utilisation accordée uniquement dans l'environnement propriétaire d'Amazon. L'acheteur sera incapable de lire son "livre" s'il change d'appareil ou même de le partager à sa compagne ou ses enfants qui reçoivent à Noël une liseuse d'une autre marque. Même dans un usage familial et privé des restrictions sont ainsi imposées. Très éloigné de la diffusion ouverte qu'ont choisi les Editions de Minuit pour leurs lecteurs.

Molloy dialoguesMême offre sur la Librairie Dialogues à Brest. Les deux formats ePub et PDF sont proposés. Les conditions d'utilisations sont clairement explicitées ici. Sur la même fiche de l'ouvrage le fait de cliquer sur le format avec la mention [Aide] affiche un pop-up qui explicite clairement l'utilisation. La pose du filigrane souhaité par les Editions de Minuit n'a pas de conséquences si l'acheteur souhaite changer d'appareil, l'importer sur l'appareil de son conjoint ou d'un ami auquel il accorde sa juste confiance. Le respect du cadre familial et privé de l'utilisation de ce livre pour sa diffusion est respecté.

Peut-on faire croire une seule seconde que ces deux offres de livres numériques sont équivalentes? Au consommateur oui, tout est fait pour lui faire croire que c'est le cas, sous l'appellation générique livre numérique. Le cynisme atteint son paroxisme en ce moment quand on sait que sur ces mêmes offres Amazon reverse actuellement 3% de Tva à l'Etat luxembourgeois et Dialogues 5,5% à l'Etat français.

Personnellement, je soutiens pleinement cette initiative de la députée Isabelle Attard de distinguer clairement des offres de "livres" sous licences assimilables à des logiciels et des offres de livres libres vendus sans licences, qui puissent être proposées par tous les libraires indépendants en France, au même titre que tous les livres imprimés. La philosophie du taux réduit de Tva sur le livre numérique serait pleinement justifiée et non dévoyée comme elle l'est actuellement.

Libérons Molloy!


Tva réduite : l'amendement est adopté ! puis retiré!

AdopteAlors que l'on pensait le débat définitivement envoyé aux pelotes il y a une semaine à peine, il a pris un tour inespéré cet après-midi. L'amendement qui visait à priver du taux réduit de tva sur le livre numérique des systèmes à base de licence de lecture qui enferment le client avec un logiciel spécifique, a été finalement adopté cet après-midi à l'Assemblée Nationale. Lire la dépêche de l'AFP ici, ainsi que l'amendement lui-même (vidéo ici, article 55, 6''20).

I. – Le 3° du A de l’article 278-0 bis du code général des impôts est complété par les mots: «sauf si le ou les fichiers comportent des mesures techniques de protection, au sens de l'article L. 331-5 du code de la propriété intellectuelle ou s'il ne sont pas dans un format de données ouvert, au sens de l'article 4 de la loi n°2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique.».

II. – Le présent article s’applique à compter du 1er janvier 2015.

Même si sa date d'effet est pour janvier 2015 et que le débat se poursuivra sans doute l'année prochaine sur le terrain européen, c'est une vraie avancée pour reconnaître la différence entre des livres vendus au format ouvert et des livres vendus sous licences. Bravo à la pugnacité de la députée écologiste Isabelle Attard pour avoir fait avancer ce débat jusqu'à son terme. Le livre, enfin traité à l'égal de la musique, une première avancée significative dans ce sens.

PS: concrètement un acteur comme Amazon se verrait appliquer un taux de tva à 15%, lu sur leur site: "Les prix de produits et services numériques, le contenu Kindle, les applications Amazon, les jeux et logiciels numériques, les téléchargements MP3, Cloud Player et Cloud Drive incluent le taux de TVA de 15% applicable au Luxembourg (3% pour les e-books)."

PS: l'amendement a été finalement retiré ce soir 15 novembre sans autre forme de procès par le gouvernement.

Cet amendement a pour objet de supprimer la restriction aux seuls livres électroniques vendus sous un format de fichier «ouvert», c’est‑à‑dire non soumis à une licence de lecture, l’application du taux réduit de la TVA applicables aux livres numériques.

Depuis le 1er janvier 2012, les livres numériques, quel que soit leur format, bénéficient de l’application d’un taux réduit de TVA.

La Commission européenne a déjà contesté cette décision et a déféré notre loi fiscale devant la Cour de Justice, estimant que la directive TVA n’ouvre pas une telle possibilité et que cette mesure crée des distorsions de concurrence au sein du marché intérieur. Même si nous contestons cette interprétation, il existe un risque d’entraîner la condamnation de la France pour l’application du taux réduit de TVA au livre numérique.

Le dispositif adopté par votre Assemblée avec l’amendement 22 restreint le champ d’application de la mesure ce qui fragilise encore l’ensemble du dispositif au regard du droit de l’Union européenne.

Le développement d’une offre de livre numérique diversifiée doit sans aucun doute être accompagné de mesures visant à prévenir les fortes poussées monopolistiques qui affectent naturellement les secteurs de la diffusion des biens culturels numérisés. Mais la modulation du taux de TVA n’est pas le bon moyen pour y parvenir.

En conséquence, il convient de supprimer cet article.

En espérant que l'on trouve le bon moyen mais il faut que l'on m'explique lequel. Les licences de lecture ont de beaux jours...


TVA réduite : fichiers format ouvert et licences d'utilisations

AssembléeLe sujet avait été évoqué par la députée Isabelle Attard lors des débats autour de la révison de la loi sur le prix unique en septembre dernier. Sur l'application d'un taux de Tva réduit pour le livre numérique, pourquoi ne pas différencier la vente de fichiers numériques ouverts et les licences d'utilisation qui sont proposées de manière propriétaire? Les systèmes à base de licence de lecture qui enferment le client avec un logiciel spécifique ne bénéficieraient plus du taux réduit actuel. Un différentiel de 15% de Tva qui ne serait pas annodin. C'est peut-être ainsi le terrain fiscal qui ouvrirait le chemin vers plus de libertés pour le consommateur. Un amendement au code des impôts fait l'objet d'un premier exposé sur le site de l'Assemblée Nationale. Il devrait être discuté en commission des finances dans les prochains jours.

La vente de livres sous une forme dématérialisée est en pleine croissance. Le marché est encore réduit par rapport à celui des livres papier, mais les prévisions laissent à penser que ce secteur continuera à se développer. Les principaux acteurs ont profité de leur avance pour constituer des écosystèmes fermés. Lorsque l'on regarde les contrats de vente qu'ils proposent, on réalise facilement que ce ne sont pas des livres qui sont vendus, mais des licences de lecture. Ces licences contiennent bien plus de contraintes que celles entourant la vente d'un livre papier (notamment concernant l'épuisement des droits).

Alors que la majorité des acteurs concernés (auteurs, éditeurs, bibliothécaires, responsables politiques) appellent à un plus grand respect des droits des lecteurs, notamment en essayant de promouvoir l'interopérabilité des livres en format électronique, il nous paraît important de favoriser les vendeurs qui respectent ce principe.

Nous proposons donc que seuls les livres électroniques vendus en format électronique ouvert puissent bénéficier de la TVA à taux réduit. Les systèmes à base de licence de lecture qui enferment le client avec un logiciel spécifique n'en bénéficieront plus.

Cette incitation fiscale à la vente de livres permettra aux éditeurs de se recentrer sur leur métier principal, sans dépenser des fortunes en mesures de protection qui finissent toutes par être contournées.

Ce changement sera transparent du point de vue du client, puisque c'est l'éditeur qui fixe le prix final du livre.

Aujourd'hui, la TVA est payée dans le pays de localisation fiscale du vendeur en Europe. Cela changera au premier janvier 2015, lorsque la TVA sera payée dans le pays de l'acheteur. Il est donc important d'opérer ce changement dès maintenant, afin que les acteurs concernés puissent anticiper. C'est pourquoi nous proposons que cet amendement soit mis en œuvre à partir du 1er janvier 2015.


Claude Simon à l'honneur

ClaudesimonCentenaire de la naissance de Claude Simon ce mois-ci. Merci à ePagine de nous le rappeler à travers son blog. Pratiquement tous les livres de Claude Simon sont disponibles en version numérique. L'occasion de féliciter les Editions de Minuit sur la richesse de leur catalogue (200 titres à ce jour) et leur politique de distribution sans DRM. Son fondateur Jérôme Lindon serait de tous les combats aujourd'hui pour un marché du livre numérique ouvert. Les Editions de Minuit, un catalogue qui rayonne toujours aussi beaucoup à l'étranger.


Adobe : les comptes sont piratés

AdobeMessage dans la boite mail ce matin de la société Adobe qui confirme ce qui avait circulé la semaine dernière, à savoir du piratage de tous les comptes de ses clients. Tous les acheteurs de livres numériques en France avec une DRM Adobe sont concernés. Non seulement les livres que vous achetez sont soumis à des restrictions d'usage de plus en abérrantes avec la vaste diffusion des supports (smartphones, tablettes, liseuses) mais n'êtes pas à l'abri du piratage de vos données personnelles. Décidément, le meilleur des mondes pour l'offre légale... 

Objet : Informations importantes relatives à la réinitialisation des mots de passe

Nous avons récemment découvert qu'un pirate a illégalement pénétré notre réseau et a pu avoir accès à votre identifiant et à votre mot de passe chiffré Adobe. Nous ne disposons actuellement d'aucune information confirmant des activités suspectes sur votre compte.

Pour éviter tout accès non autorisé à votre compte, nous avons réinitialisé votre mot de passe. Veuillez vous rendre sur le site www.adobe.com/go/passwordreset_fr pour créer un nouveau mot de passe. Nous vous recommandons de modifier également le mot de passe de tous les sites sur lesquels vous utilisez le même identifiant utilisateur ou mot de passe. Par ailleurs, faites preuve de vigilance en cas de réception d'e-mails ou d'appels téléphoniques suspects vous demandant de fournir des informations personnelles.

Nous regrettons profondément tout désagrément que cela pourrait vous causer.  La confiance et la protection de nos clients sont essentielles à nos yeux. Nous poursuivrons nos efforts afin d'éviter que ce genre d'incident ne se reproduise à l'avenir. Pour toute question, visitez notre page d'alerte à la clientèle disponible ici.


Le Dilettante : le nouveau Gavalda à petit prix

BillieLe nouveau roman d'Anna Gavalda "Billie", publié aux Editions du Dilettante, présente la particularité d'un prix très attractif pour une nouveauté, 4,99€ alors que la version imprimée est à 15€. Une réduction des 2/3 du prix, une initiative absolument unique en France. L'éditeur, Dominique Gaultier, a confirmé dans Livres-Hebdo que c'est Anna Gavalda elle-même qui avait imposé le prix de la version numérique de son nouveau livre. Claude Tarrène, le directeur commercial du Dilettante, revenait aussi sur la politique sans DRM et prix à 50%: "L'option est concluante, parce qu'elle donne un message qui est de valoriser le prix du papier. C'est la réalité des pratiques à l'étranger où les fichiers sont vendus au prix du poche. Nous ne mettons pas de DRM, seulement du watermarking (empreinte numérique), dans un esprit ouvert. Nous sommes en train de négocier avec Apple, Fnac, Kobo, qui pensaient que l'on avait lâché la distribution numérique au profit de notre distributeur, ce que nous n'avons pas fait. La protection et les prix élevés ne sont pas justifiés, mais tout cela va évoluer très vite." On souhaiterait que plus d'éditeurs indépendants français aient la même réflexion sur leurs catalogues numériques.


Adobe rejoint Readium

AdobeAnnonce importante cette semaine avec l'arrivée de la société Adobe dans la fondation Readium, dont la mission est de développer des composants Open Source pour faire progresser l'édition numérique au format EPUB et les modèles web ouverts. Adobe a déclaré avoir "l'intention d'apporter une contribution significative au développement du projet SDK Readium, un moteur EPUB 3 de rendu complet optimisé pour les applications natives sur des tablettes et autres appareils mobiles". Adobe est un acteur décisif, aussi bien en amont sur la production de contenus avec des logiciels comme Indesign et en aval avec ACS4, la solution de DRM (Digital Rights Management) la plus répandue sur le marché. Le communiqué est ici.