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Livres numériques : ce qu'ils disent sur vous

IdentitéA lire le billet de Rue89 qui revient sur notre identité numérique au travers des livres numériques que nous lisons. Au même titre que votre navigation sur le web ou les différentes traces que vous laissez sur les réseaux sociaux (photos, textes, intérêts d'achats, etc.), les livres numériques achetés (même consultés) et vos lectures de ceux-ci peuvent bien évidemment en dire long sur vous. Une politique dans la collecte de données bien floue chez la plupart des acteurs Amazon, Apple, Google et même Kobo. Le témoignage du distributeur Immatériel en dit long sur la question: «Mettre des DRM (dispositifs qui contrôlent l’utilisation des œuvres numériques) sur les livres relève du choix des éditeurs. Nous préférons le simple “tatouage numérique”. On appose l’e-mail de l’utilisateur sur le fichier pour le lui attribuer et celui-ci en fait ce qu’il en veut. Quand on lit dans un environnement fermé et propriétaire comme ceux d’Amazon, Apple et Kobo, c’est différent. Même à nous qui sommes partenaires, ils ne nous disent rien». Une raison de plus pour militer pour le seul tatouage des fichiers.

Côté éditeurs/ distributeurs, à retenir le témoignage de Flore Roumens, éditrice numérique au Seuil, et Hélène Patrelle, responsable du développement numérique du groupe La Martinière: «Nous utilisons la plateforme de distribution et de diffusion Eden, et nous ne collectons que des données commerciales et aucune donnée de lecture. Le temps de lecture, le taux d’engagement [jusqu’où lisent les lecteurs, ndlr]... nous n’en savons rien. Ces données sont souvent payantes: Kobo les monnaie. Et nous n’en sommes pas à consacrer du budget à ça. Bien sûr, ces données peuvent être intéressantes et permettre de repérer des ouvrages sur lesquels on n’avait pas misé au départ. Aujourd’hui, tout le monde est très demandeur de données. Mais nous n’avons pas encore la capacité de les exploiter».

Dommage de n'avoir pas parlé des librairies indépendantes qui proposent strictement l'intégrité des offres des éditeurs sans ajouts de couches sociales supplémentaires qui traquent vos lectures. A lire les éléments des CGV du site LesLibraires.fr. Le responsable m'a confirmé: "Nous masquons l'identité des clients, nous ne transmettons aux distributeurs que notre ID interne pour tracer en cas de problème." La seule réserve est bien évidemment l'utilisation des données recueillies au travers de la DRM Adobe qui avait soulevé une vaste polémique l'automne dernier. L'étape ultime sera le streaming avec un flicage généralisé de ce qu'on lit, comme de ce que l'on écoute ou de ce que l'on regarde avec Spotify ou Netflix qui porte bien son nom. Une nouvelle fois, privilégions les livres numériques ouverts avec un seul tatouage numérique que les plateformes américaines ne veulent pas, ce n'est pas un hasard.

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