Où vont les sous?
01 janvier 2011
A lire absolument le petit billet que consacre Virginie Clayssen au partage des gros sous aux Etats-Unis entre éditeurs/agents et auteurs. Une situation qui éclaire grandement nos petits débats franco-français!
A lire absolument le petit billet que consacre Virginie Clayssen au partage des gros sous aux Etats-Unis entre éditeurs/agents et auteurs. Une situation qui éclaire grandement nos petits débats franco-français!
Le Cléo propose cette offre Premium aux bibliothèques, à partir de janvier 2011 (brochure): “Cette offre est tout simplement le moyen concret que propose le Cléo aux bibliothèques et aux éditeurs pour créer une alliance durable en faveur du libre accès en sciences humaines et sociales.”
Suite à une présentation par Marin Dacos (directeur du Cléo) qui a eu lieu le 15 décembre dernier, tous les détails sur un billet de Fabrizio Tinti (via son blog).
Hachette UK a révélé par l'intermédiaire de son responsable Tim Hely Hutchinson que les ventes de livres numériques réprésentaient 5% du chiffre d'affaire au Royaume-Uni (via TheBookSeller).
La commission mixte paritaire députés-sénateurs a validé l'application de la TVA sur le livre numérique à 5,5%, mais en a reporté la mise en œuvre au 1er janvier 2012. Si on peut se réjouir de cette annonce en revanche le délai semble surréaliste. Il faudra attendre un an encore avant d'obtenir des prix en adéquation avec les attentes des consommateurs. A moins bien entendu que les éditeurs n'anticipent d'eux-mêmes en rognant sur leurs marges avec l'assurance d'obtenir la baisse pour 2012. C'est personnellement ce que je souhaite. A l'heure où le marché du livre numérique démarre en France dans le grand public, le signe serait fort pour faire face à un piratage qui risque invitablement de s'étendre sur les réseaux. Un an, c'est très long à l'ère du numérique et il se crée bien des habitudes... (via L'Express). A lire également le communiqué de presse du Ministère de la Culture mis en ligne sur le site du CNL.
Aujourd'hui 17 nouvelles applications guides numériques Petit Futé sur iPhone/iPad. Comme d'habitude gratuites pendant 24h. L'occasion de faire un petit point avec Eric Martin, Directeur des Ventes: "A ce jour, nous ne pouvons pas en mesurer les effets sur les guides papier. Nous pensons tout de même plutôt «toucher» des consommateurs qui n’achètent pas de guides papier. L’un des effets notables est la notoriété qui se propage pour la marque sur ce nouveau média et ce nouveau canal de vente auprès de nouveaux consommateurs. Depuis début avril, nous en sommes à plus de 3.150.000 téléchargements dont environ 1% transformés en payant pour 123 apps (+17 nouveautés aujourd’hui). Le Top 5 des ventes: Corse, Thaïlande, New York, Italie, Provence. Top 5 des téléchargements: Londres, Bretagne, Espagne, Barcelone, New York. Les mêmes guides au format epub arrivent sur iBookStore dès janvier prochain, ainsi que sur d’autres supports et chez d’autres distributeurs. L’an prochain ce sont plus de 300 titres qui seront disponibles dans les formats pdf et epub sur plusieurs supports et chez plusieurs distributeurs, ainsi que plusieurs dizaines d’apps interactives géolocalisées sur plusieurs environnements de mobiles et tablettes." A signaler également la présence dans les «Rewind 2010» iTunes d’Apple: 4 Apps Petit Futé dans le top 10 des Apps gratuites Voyage sur iPad avec Paris Gourmand, Paris Enfants, Argentine et Dordogne et 1 App Petit Futé dans le top 15 des Apps rentables Voyage sur iPhone avec la Corse. L'ensemble des titres sont ici.
Livres multimédias, livres-applications, livres augmentés, livres enrichis, etc. Avec plus de 600.000 titres imprimés disponibles, l'essentiel du marché n'est pas là comme le rappelait très justement l'étude Idate. «Renoncer au numérique, ce serait comme s’il y a 20 ans on avait laissé le livre de poche aux grandes surfaces», assure Olivier Dumont de la librairie Doucet au Mans, pionnier dans la vente de livres numériques. Le livre numérique est le livre pas cher de demain, c'est un fait, enrichi ou pas. Avec le Kindle d'Amazon sans doute pour le printemps prochain en France, c'est sur ce marché-là que la concurrence va être rude (via LeMaineLibre).
A lire absolument le billet sur La Feuille, aujourd'hui consacré au développement du livre numérique dans les pays de Maghreb. Accès, piratage, opportunité pour la diffusion des textes?
PS: lire également le billet sur Textes auquel je joint la vidéo mise en ligne suite à l'atelier qui a eu lieu récemment à Tanger organisé par Diversités.
Avec un peu de retard, je relaie un communiqué de presse annonçant la sortie d'une étude sur le marché du livre numérique entre 2008 et 2014 réalisée par le cabinet français Idate dont l'activité est reconnue depuis plusieurs années sur le sujet.
Principaux résultats:
La brochure de l'étude est ici et le lien sur Idate (merci Marc).
Un dossier à lire pour votre week-end, c'est sur Non-Fiction:"Pourquoi les éditeurs français courent à leur perte" avec quatre articles de Rémi Mathis (archiviste paléographe et wikipediste de la première heure), Lionel Maurel, (conservateur à la BNF), Mathieu Pérona (chercheur en économie à Science-Po) et Constance Krebs. Entre offre actuelle, aspects juridiques, prix et évoution des contenus. Les éditeurs apprécieront, toujours un peu éculé ce cliché que les éditeurs sont de manière générale fossilisés, ignorants ce qui se passe et incapables de transition. Cette réflexion avec des bibliothécaires cette semaine, "à quoi va t'on servir", remplacer éditeurs par bibliothécaires...
Encore très discrète, voici l'application Read and Go d'Orange sur les smartphones et tablettes sous Android: "Pour le moment, le catalogue est assez pauvre, 300 titres pour chaque catégorie. Néanmoins, techniquement c’est solide et simple d’utilisation. Orange travaille avec Milibris, pour s’occuper de tout le système. Le process est simple: l’éditeur envoie tout simplement un fichier en PDF, ePub ou HTML 5 à la plateforme d’intégration Milibris. Milibris, l’intègre et redistribue vers les serveurs d’Orange. Pour faire simple. L’identification se fait grâce à la carte SIM, du coup, vous retrouverez toutes vos acquisitions même après un changement de téléphone. L’objectif est de pouvoir accéder à sa bibliothèque d’un peu partout: PC, TV, tablette, smartphone… La road map semble bien fournie avec des fonctionnalités plutôt intéressantes comme le text-to-speech. Le paiement, c’est la même, vous retrouverez vos achats sur votre facture Orange à la fin du mois..." (via FrAndroid).
Stephen Belfond de la société iGutenberg était l'invité du BillautShow il y a quelques semaines pour nous parler de livres "augmentés". Déjà 36 titres disponibles sur l'Appstore. Deux titres aussi en collaboration avec Les Musées Nationaux.
Petit échantillon de ces "nouveaux" livres enrichis disponibles sur l'iPad, celui-ci chez HarperCollins. Si vous en repérez d'autres, n'hésitez pas! (merci à Chloé).
Une nouvelle plateforme de vente, c'est Dilithèque crée par Dilisco, la filiale de diffusion-distribution d’Albin Michel en collaboration avec Immatériel. Dilithèque propose à la vente des livres numériques sur tous les thèmes. Les éditeurs faisant déjà partis de l’aventure sont: La Plage, Res Publica, Les portes du soleil, Jacques Marie Laffont, Editions Delavilla, Circonflexe, etc. (via LeMotif).
Vous vous rappelez sans doute de Story Lab, l'un des pionniers des petits feuilletons sur vos bidules mobiles. Des auteurs comme David Foenkinos, Irène Frain, Vincent Ravalec, etc. Aujourd'hui la sortie d"une nouvelle collection Novellas avec quatre premiers titres à tout petit prix: "Dans la grande tradition du roman feuilleton, la collection Novellas vous plongera dans la vie de personnages d’aujourd’hui, aux destins surprenants! Parfois drôles, parfois dramatiques, ces tranches de vie vous feront passer, épisode après épisode, du rire aux larmes, pour des instants de lecture inoubliables." Bonnes lectures mobiles!
Un reportage consacré au livre numérique dans l'émission "A bon entendeur" sur le site de la TSR (Télévision Suisse-Romande). La séquence démarre à partir de la 20ème minute environ après un reportage sur les saumons. Savoir si le livre numérique est aussi "conservateur" et va lui aussi savoir remonter les rivières! (via LaFeuille, merci).
A signaler une interview de Vincent Marty, directeur Général de Dilicom, sur IDBoox. En savoir plus sur le fameux hub inter-professionnel "facilitateur de commandes des ebooks pour les libraires"! En première ligne à observer les retours-libraires, lui aussi prône l'abandon des DRM au profit d'une protection dite "sociale", un marquage en filigrane pour identifier l'acheteur.
A lire aujourd'hui dans Le Monde un article signé par quatre auteurs, Paul Fournel, Cécile Guibert, Gérard Mordillat et Gilles Rozier, sous le titre "Inéquitables droits du livre numérique". "Voici déjà dix ans, le PDG d'une grande maison d'édition française affirmait dans Le Monde: "Notre système traditionnel craque aux jointures. Dans un monde qui se dématérialise de plus en plus, et où le "one to one" est de plus en plus fréquent, la tentation va être grande, notamment pour les auteurs, de changer les règles du jeu. Celle surtout qui consiste à n'avoir que 10% à 15% de droits sur une création qui est quand même la leur, là où ils pourraient obtenir bien davantage." Je passe sur ce "une création qui est quand même la leur", formule plus ironique -j'en suis certain- que malheureuse. Je voudrais te rassurer: "changer les règles du jeu" n'est pas mon immédiate intention." Faut-il pour autant humilier un allié? La question est posée.
Comme il avait été annoncé ce week-end, le prix Goncourt 2010, le livre de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, est désormais disponible en version numérique sur le réseau ePagine. A noter le prix de 14,90€ qui représente une réduction de 30% par rapport à la version papier. C'est plus que les remises proposées par beaucoup d'éditeurs, Hachette en tête. Bravo Flammarion!
PS : petit détail qui est loin d'être anodin, la mention de copyright "@Michel Houellebecq et Flammarion", bien différente de celle habituelle alignée sur les copyrights des livres imprimés, comme sur le dernier livre de Michel Rocard par exemple!
Les Editions L'Harmattan verse leur catalogue dans l'offre d'ePagine. C'est plus de 23000 titres qui s'ajoute d'un coup. Même si les méthodes de l'éditeur sont très discutables (on se rappelle du billet de Pierre Assouline il y a quelques années), le vent du numérique souffle en effet, l'offre de titres d'ePagine a ainsi doublé en quelques minutes avec plus de 52000 titres au catalogue. On reste cependant discret sur le blog. Hormis pour Google/Amazon/Apple, on ne semble pas très regardant en cette période d'expansion des catalogues numériques. Est-ce que les librairies numériques et les syndicats des auteurs sont maintenant plus "bienveillants" sur des livres publiés avec de faux contrats d'éditeur, mais de vrais contrats à compte d'auteurs, comme on le lira du côté de l'oie plate? Quid des clauses numériques? On attend (ou pas) un appel à la vigilence de ce côté-là? Le numérique lave t'il plus blanc par chez nous?
Bonne nouvelle, un accord a semble t-il été trouvé avec ses éditeurs, les livres de Michel Houellebecq seront disponibles en téléchargement légal dès la semaine prochaine. Une bonne façon aussi de répondre face aux récentes mises en ligne illégales sur le web (via France 2).
Petit message de Gwen Cathala de NumerikLivres, un éditeur 100% numérique, qui profite du BlackFriday des ventes Apple pour proposer une remise de 40 à 60% jusqu'à demain midi sur les 12 titres de leur première rentrée littéraire. C'est par ici et rappelons-le, c'est sans DRM!
Voilà un éditeur qui a tout compris! "Préparez-vous: Bragelonne annonce pour le lancement plus de 100 ouvrages (déjà 55 en ligne à ce jour) dont 25% d’auteurs français. Ces e-books, qui fonctionneront sur tout type de supports (ordinateur, Bookeen, Sony, iPad, iPhone…), sont tous disponibles en epub à des prix très attractifs (entre 2,99€ et 12,99€) et sans protection DRM (avec marquage immatériel) pour une plus grande liberté d’utilisation. Sachez également qu’une dizaine de titres seront mis en ligne en décembre et, que pour 2011, Bragelonne prévoit d’ajouter plus de 200 titres supplémentaires via des mises à jour hebdomadaires qui auront lieu tous les mercredis et qui proposeront 4 nouveaux titres, une vente flash de 24 heures les vendredis et une opération spéciale chaque semaine. Pour être au plus près de l’actualité, certains titres connaîtront des sorties simultanées en version papier et numérique." Tous les détails sur le blog ePagine et celui de l'éditeur. A relayer massivement tant l'expérience (catalogue, prix, absence de drm) devrait être suivie par TOUS les éditeurs!
Dans la même veine que mon billet de la semaine dernière sur les DRM, à signaler aujourd'hui l'excellent article de Korben. Cette illustration qui devrait figurer sur chaque livre acheté, qu'il n'y ait pas de tromperie sur la marchandise. Tout est dit. Messieurs les libraires, poussez, car vous allez être en première ligne, croyez-en un de vos confrères!
PS: je diffuserais cette illustration tous les premiers de chaque mois, aujourd'hui 12ème jour de la lutte.
Intéressant billet de Romain Péchard (Cabinet Persuaders) sur Techcrunch France qui revient longuement sur le phénomère MyMajorCompany dans le domaine de la musique.
"Après avoir été un phénomène de mode, les labels communautaires ont pour la plupart fermés par incapacité à trouver un artiste capable de rapidement être grand public comme Grégoire, artiste signé chez MyMajorCompany. Mais aussi par incapacité à produire une véritable valeur ajoutée pour les visiteurs de ces sites qui se retrouvent bien souvent confrontés à des artistes très formatés. La promesse de produire de nouveaux artistes, et par “nouveau” entendez différents, n’est pas tenue. Joyce Jonathan et Grégoire sont de bons exemples du formatage musical. Car ce modèle de label ne se repose pas sur la prise de risque mais l’investissement de particuliers qui espèrent bien gagner de l’argent après le lancement de stars, comme cela a pu être le cas avec l’artiste Grégoire. La direction artistique peut être faite en amont par une pré-sélection de l’entreprise, comme il fait chez MyMajorCompany, mais ce sont les investisseurs qui décident de produire tel ou tel artiste, sans connaissance artistique ni expertise du milieu musical. Ce qui fait qu’ils vont investir dans des artistes qui ressemblent à ce qu’ils aiment actuellement, empêchant alors à cet artiste de sortir du lot car bloqué par la star du moment. La faiblesse de ce modèle réside donc dans la notion du particulier qui prend le rôle d’expert et qui investit dans des artistes qui ressemblent à des artistes grand public. Le billet complet ici.
A l'heure où les Editions Fixot ont rejoint le modèle avec MyMajorCompanyBooks et la sortie de trois premiers livres, on peut là-aussi se demander si ceux-ci ne sont pas déjà "pré-formatés" à entrer dans un catalogue déjà bien identifé. Reste à savoir s'ils feront de l'ombre aux stars de la maison!
A signaler l'arrivée sur le numérique d'un éditeur que beaucoup attendait dans le domaine de la Fantasy. Ce sont les Editions Bragelonne qui ont fêté leur 10 ans d'existence cette année. Plus de détails sur le blog. "En plus de proposer des tarifs attractifs, entre 2.99€ et 12.99€, de nombreuses opérations seront mises en place comme des ventes. Cette première fournée comptera 52 titres en Fantasy, 12 titres en bit-lit, 17 titres en science-fiction, 8 titres en Terreur, 7 titres en Licences et 2 titres en ados/jeunesse. Au fil des mois de nombreux autres opus seront ajoutés et certaines sorties seront même simultanées en version papier et numérique." (via Lilie, merci).