Balzac, nous revoilà !
"La Vendetta" de Honoré de Balzac (dans Scènes de la vie privée dans la Comédie Humaine)
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La vendetta c’est la justice privée, hors de l’Etat. Comme dans ce roman de Balzac, en Corse, la vengeance d’un meurtre qui implique toute une famille.
Ici la famille Piombo tue tous les membres de la famille Porta (on ne sait pas trop pourquoi?). Un seul enfant Porta, Luigi, serait miraculeusement sorti indemne de ce carnage.
Bartholoméo di Piombo, sa femme et sa fille Genevra fuient la Corse pour se réfugier à Paris.
Plus tard la belle Genevra tombe amoureuse d’un bel officier nommé... je vous le donne en mille... Luigi!
Bien sûr, la fille n’était pas au courant du terrible destin des deux familles.
Je vous raconte pas le drame familial chez les Piombo, surtout du côté du père très très possessif!
D’ailleurs, je ne vous raconte pas la fin non plus!
Ce petit roman «d’apprentissage», même s’il contient quelques «clichés», même s’il apparait comme du «déjà lu quelque part» (Mérimée vient d’écrire à peu près la même chose un an auparavant dans son «Mateo Falcone»), ce mélodrame donc, se lit tout de même jusqu’au bout de la curiosité.
Allez, je vous laisse regarder la tête du père Piombo quand sa fille lui présente le fameux miraculé, l'inattendu Luigi.
«Bartholoméo di Piombo se leva, chancela, fut obligé de s'appuyer sur une chaise et regarda sa femme, Elisa Piombo vint à lui; puis les deux vieillards silencieux se donnèrent le bras et sortirent du salon en abandonnant leur fille avec une sorte d'horreur. Luigi Porta stupéfait regarda Ginevra, qui devint aussi blanche qu'une statue de marbre et resta les yeux fixes sur la porte vers laquelle son père et sa mère avaient disparu: ce silence et cette retraite eurent quelque chose de si solennel que, pour la première fois peut-être, le sentiment de la crainte entra dans son coeur. Elle joignit ses mains l'une contre l'autre avec force, et dit d'une voix si émue qu'elle ne pouvait guère être entendue que par un amant: -Combien de malheur dans un mot!»
T.C.