Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006

A décoder les propos d'Alexandre Bompart (PDG de la FNAC), l'offensive Fnac/Kobo présenterait selon lui plusieurs avantages:

• Kobo devrait être disponible dans les 82 magasins Fnac de France, alors que le Kindle n’est vendu pour le moment qu’en ligne = Avantage incontestable à la Fnac. L'essayer, c'est l'adopter comme on dit.
  
• Il s’agirait d’un livre électronique dernière génération = Petit avantage à la Fnac avec un modèle tactile que ne propose pas Amazon sur le marché français.
  
• Le client devrait bénéficier d’une aide pédagogique = Avantage à la Fnac, sur ce marché naissant, le public a besoin de repères, le conseil en magasin est important.
  
• La Fnac proposera une bibliothèque numérique riche de 80.000 titres en français, contre seulement 35.000 pour Amazon = Egalité (on va voir sur pièce j'ai envie de dire) tant les éditeurs jouent aussi la carte Amazon.
  

La grande inconnue, le prix? Vous vous rappelez du prix Kindle! Autre élément décisif, les taxes ne sont pas égales pour la Fnac et Amazon, société basée au Luxembourg pour sa filiale européenne, et qui paie beaucoup moins de taxes que ses confrères français…

Une situation anormale qu'il va bien falloir régler du côté des autorités de la concurrence!

Un déballage Kindle tout juste arrivé des Etats-Unis. On devrait en voir bien d'autres dans quelques semaines en France.

Pour patienter avant de découvrir l'offre que proposera la Fnac, revoir cette excellente présentation du KoboTouch proposée par TheEbookreader.

PS: j'ai ajouté la présentation du Kindle par le même présentateur.

Bienvenue à eBooksurf, la nouvelle librairie 100% livres numériques de Bibliosurf. Un développement réalisé avec la collaboration de l'équipe ePagine qui a respecté un cahier des charges précis. Une visibilité nouvelle sur le numérique qui bénéficiera bien entendu de tout l'enrichissement que réalise Bibliosurf en terme de critiques référencées, d'entretiens, etc. Cela fait un peu américain, j'espère que certains en parleront, comme il n'y a que ce qui vient des Etats-Unis qui est bien. Cela vient de sortir et c'est 100% français! A découvrir, sur la vague!

Sacré pavé dans la mare en début d'après-midi avec cette annonce d'un partenariat entre la Fnac et Kobo. C'est LeMonde qui a eu la primeur en la matière. Comme je le rappelais pas plus tard qu'hier, seul un partenariat avec un acteur majeur du secteur pouvait permettre à la Fnac de se désengluer de cette situation calamiteuse. Sincèrement, je voyais le coup venir plutôt avec une alliance avec Sony. Ce sera finalement nos amis canadiens qui vont tenter d'être les canadairs du libraire français pour tenter d'éteindre ou du moins de retarder la propagation du feu Amazon en France. Un accord gagnant/gagnant entre la Fnac et Kobo! L'un revenant avec une offre de lecteurs et de livres associés autrement plus crédible que le défunt FnacBook, l'autre donnant un coup d'accélérateur formidable à son arrivée en Europe. Bien entendu, nous ne serons pas au courant des accords entre les deux partis, communauté universelle, réduite aux acquets ou séparation de biens. En tous cas, j'ai eu l'occasion de prendre ce livre électronique Kobo en main il y a huit jours (merci Vincent), il est extrêmement bien fait, et d'après ce que j'ai pu lire ici et là, c'est plus du côté du soft qu'il y a des progrès à faire; espérons que l'implémentation de l'offre de la Fnac sera réussie. En tous cas, très bonne nouvelle, un petit lecteur (pardon liseuse, j'ai du mal) eInk/ePub/tactile à la Fnac. A 129€, ce serait parfait. Bien entendu, cet accord concerne aussi la prochaine tablette Kobo, double coup pour la Fnac. Comme disait Bompard, on va se battre, avec cette annonce, c'est bien parti! Vivent les accords franco-canadiens!

PS: J'espère aussi que les pionniers du FnacBook auront une petite ristourne, merci pour eux. Un choc des cultures. Passer du FnacBook au Kobo, c'est comme passer de la Russie soviétique à Las Vegas!

Le communiqué de presse sur le blog de Kobo.

Le pétard est finalement assez mouillé, iBooks ne serait pas la machine à cash tant escompté il y a 18 mois maintenant, pas au niveau d'iTunes sur le secteur de la musique. Malgré le succès phénoménal de l'iPad, les ventes iBooks ne suivent pas au même rythme. C'est le constat que fait cette semaine le site BusinessInsider.

"Sans surprise, Steve Jobs est grimpé tout en haut des classements, que ce soit chez Amazon ou chez Barnes & Noble.com, les deux plus gros vendeurs de livres numériques aux États-Unis.

L'iBookstore aussi a ménagé sa première place au livre, du moins aux États-Unis. Selon l'éditeur néanmoins, en terme de chiffres de vente, la boutique d'Apple serait largement en dessous des deux autres. On manque de chiffres précis, mais les analystes s'accordent pour situer la part de marché de l'iBookstore autour de 10 à 15% du marché américain, contre 50 à 60% pour Amazon. Les ventes sont manifestement assez mauvaises, notamment parce que tous les utilisateurs d'iPad ne lisent pas avec la tablette. Un analyste a établi qu'un peu moins de la moitié des possesseurs d'iPad se servait de la tablette pour lire des livres. Pis, ceux qui lisent sur iPad utilisent souvent l'application de lecture iOS d'Amazon." (via IGénération).

Un billet tout à fait symptomatique de ce qui est en train de se passer en ce moment, c'est celui de Bernard Strainchamps de Bibliosurf:

"La librairie Bibliosurf était jusqu’à ce jour une exception sur le net. Non pour le volume de commandes générées mais par le niveau de son référencement sur Google lequel assurait un trafic quotidien de 4 à 6000 visiteurs."

"A l’heure de la mondialisation, des sociétés qui défiscalisent et ne paient même pas la TVA pour des produits dématérialisés vendus en France, il n’est plus possible à un artisan d’exister sur internet.
Fait plus grave, Internet n’est plus un réseau de réseaux. Quelques multinationales dénommées Google, Facebook, Amazon ont mis la main dessus et verrouillent à présent toutes possibilités de développement à des sociétés qui se placent sur le même terrain qu’eux. Devenu parano, je vois le déréférencement massif des notices des librairies en ligne SAUF CELLE DE LA FNAC comme un billard à trois bandes de Google contre Amazon."

Bien complète comparaison entre le Sony PRS-T1 et le précédent modèle PRS-650 sur le site Goodereader. Bien des regrets concernant le design, Mike Cane aussi qui parle de dégénérescence du modèle précédent et qui ne tarri pas d'éloge sur le Kindle 4 notouch! Est-ce que ce nouveau modèle de Sony aura le même succès que son prédecesseur, avec les ruptures de stock que l'on a connu?

Longtemps que j'essayais de regrouper des informations sur les différents composants avec leurs coûts respectifs. Le BlogKindle a été bien plus loin que moi avec un récapitulatif poste par poste du coût d'un Kindle:

"The component list is based on the disassembly I mentioned:

• 6″ E INK Display – ED060CF(LF)T1 REN60B7075(C62)
• ARM Cortex-A8 CPU – MCIMX508CVK8B N78A 8TFC1130E
• WLAN 802.11 b/g/n – Atheros AR6103T-BM2D 26AR0620.142D PAF284.1B 1126
• Flash – SanDisk SDIN502-2G
• Memory – Hynix H5MS2G22AFR E3M 129A
• E INK Controller(?) – Winbond W25Q40BV
• Power Management Chip – Texas Instruments SN92009 A4 TI 18IG2 AOR5 G4
• Battery Controller – Freescale MC13892AJ CQQD129D
• 30 Day Lithium Polymer Battery – 3.7V, 890mAh, MC-265360
• Aluminum Case

Some of this was hard to find. Other bits, like the Atheros AR6103T, don’t really seem to exist as far as the internet is concerned.  Where necessary I’m using best guesses, product families, and superficially equivalent parts for comparison.  After a bit of inquiry, here are the numbers I’m coming up with:

• Display: $48 (Based on similar 6″ E INK Displays, no bulk pricing calculations)
• CPU: $13
• WLAN: $6 (Based on Kindle Fire breakdown by iSuppli. May be cheaper here since performance matters less)
• Flash: $2.50 (Assuming similarity with previous models)
• Memory: $1 (Researched as low as $0.01 in bulk orders.  Rounding up)
• E INK Controller: $9
• Power Management: $4 (Assuming similarity with previous models)
• Battery Controller $3.50 (Rounding up from $3.32/1000 units.  Probably cheaper in batches of millions)
• Battery: $3
• Case: $5 (Assuming slightly more expensive than older Kindle models based on materials used)
• Manufacturing Costs: $8 (Based on iSuppli Kindle Fire breakdown)
• Other Materials: $10 (I’m sure I missed something)
  • Total Costs: $113

La société néerlandaise PolymerVision, qui n'avait pas été jusqu'au bout du serpent de mer Readius il y a quelques années, renoue ce mois-ci avec le buzz en mettant en ligne un concept de lecteur pliable en demi-format. Sur le papier, séduisant! Mais j'ai appris à être circonspect sur tous les prototypes restés dans les placards! A suivre...

Christine Albanel, Directrice de la stratégie des contenus chez Orange, était l'invitée de France-Culture hier soir. Christine Albanel a parlé du livre numérique et décrit un "modèle ouvert gêrer par Orange" s'opposant à des modèles fermés des grands opérateurs américains. Nous allons finalement "acheter des droits de lecture":

"Dans le modèle sur lequel nous travaillons en ce moment -je ne sais pas s'il finira par aboutir, j'ai beaucoup d'espoir-, il y a l'idée d'essayer d'intégrer les libraires. Vous le savez, en France il y a un réseau de librairies absolument extraordinaire. Et bien pouvoir aller dans une librairie, acheter un bouquin, et que le libraire vous dise, je ne sais pas, que pour trois euros de plus "vous pouvez avoir la version numérique, et puis cet auteur a fait un autre bouquin que l'on ne trouve qu'en numérique, vous pouvez aussi le trouver sur cette borne...". Sachant que finalement vous achetez un droit de lecture, France Télécom Orange étant un tiers de confiance, étant celui qui va gérer votre droit de lecture, vous retrouvez beaucoup de vocations de France Télécom Orange: la capacité d'innovation, la sécurité, la pérennité... et là je trouve que l'opérateur est complètement dans son rôle."

Sincèrement, je ne vois pas de différences avec les modèles clouds d'Apple et d'Amazon mais je demande bien volontiers que l'on m'explique... (via Numérama).

Conjointement à l'ouverture du KindleStore en France, Amazon en a profité pour traduire en français l'application de lecture disponible sur l'iPad. Politique d'Apple oblige, vous ne pourrez pas acheter via cette application mais par contre vous pourrez retrouvez l'ensemble de votre bibliothèque AmazonKindle pour lire sur l'iPad (via iPadd).

Autre sujet sur lequel j'attendais Amazon la semaine dernière, c'est sur la dénomination du lecteur Kindle. Amazon valide le terme de liseuse dans ses pages, pas de doutes. La liseuse dans le petit Larousse 2012, c'est sur les rails?, si ce n'est pas aussi le Kindle avec un renvoi de pages. Bravo à Virginie Clayssen, le lobbying liseuse a gagné, sa contribution au livre numérique en France!

PS: retrouvé le billet d'octobre 2007!

"Une nouvelle solution de lecture numérique annoncée dans les prochains jours". C'est en ces termes que la Fnac a réagi à l'annonce du Kindle en France. Reader, tablette? les deux? Si le marché des tablettes ne présente pas beaucoup de problème tant les offres Androïd sont pléthores, en revanche l'accès à des écrans eInk, réservés depuis longtemps par les leaders mondiaux, pose problème. On rappellera que la Fnac avait optés pour des dalles SiPix pour son FnacBook, une technologie abandonnée peu à peu par l'ensemble des fabricants. A moins d'un accord avec un partenaire majeur, je vois mal la Fnac venir avec une nouvelle offre de reader cette semaine. Un boulevard de plus pour Amazon. A suivre...

Très intéressant dossier sur le Journal du Net qui a mené l'enquête sur les prix des applications iPad catégories par catégories. De manière globale, moyenne à 1,70€ l'application. Dans la catégorie Livres numériques, c'est un peu plus élevé à 3,34€ en moyenne, avec "seulement" 15% d'applications gratuites. Avec une TVA à 19,6% et une remise de 30% à Apple, pas de quoi crier à l'optimisme chez les éditeurs!

Hervé de la Martinière est longuement revenu pour le site Actualitté ce week-end sur les accords passés avec Amazon et Google. Une bonne nouvelle, même si la baisse de la TVA est encore un peu nébuleuse dans son application, si elle a bien lieu début 2012, elle sera répercutée sur les livres du groupe La Martinière. Hervé de La Martinière ne nous fera pas le coup de la restauration:

"Il faut être certain que juridiquement cela sera accepté. Et je vous avoue être un peu inquiet sur cette transition, ainsi que de la réaction de la Commission européenne. Mais bien sûr, si l'on peut mettre en application ce taux de TVA réduit, nous le ferons. Et il faudra le répercuter sur le prix de vente pour les lecteurs. C'est cependant là l'autre problème que pose cette baisse de TVA. Il sera important de protéger le livre de poche. Et nous réfléchissons donc à cette mise en application de la réduction de prix sur les ouvrages grand format, et sur le livre de poche. Dans tous les cas, nous estimons bien entendu légitime que les lecteurs profitent de cette diminution de prix."

Après Apple l'année dernière, les Editions Albin Michel ont donc annoncé avoir signé vendredi un accord pour la diffusion de leurs livres numériques sur le KindleStore d'Amazon. Concernant un éditeur indépendant comme Albin Michel, il serait intéressant de savoir si cet accord prévoit un désengagement de la part de leur distributeur numérique "historique" Numilog, qui appartient au giron d'Hachette. Le type d'accord que tous les éditeurs indépendants pourraient désormais contracter directement avec Amazon.

Débat la semaine dernière à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris "La lecture a t'elle un avenir?", l'une des membres de notre club des lecteurs numériques était présente, petit compte-rendu sur son blog.

Un nouveau travail pour Steve, là-haut! (via twitter).

copyright: Bruce MacKinnon

MobileTechReview a mis en ligne ce week-end son test du nouveau Kindle 4 de base. A l'arrivée une note de 3,3 seulement, un peu plus que le KoboTouch à 3, mais moins que celle du NookTouch à 4. On attend les tests du Sony PRS-T1 et du KindleTouch. L'absence du tactile est un handicap sérieux pour ce Kindle, modèle d'entrée de gamme. Beaucoup préféreront mettre quelques dizaines d'euros supplémentaires pour bénéficier d'un confort de lecture plus intéressant. En France, nous n'aurons pas le choix pour Amazon, peut-être une "petite" opportunité pour la concurrence!

Intéressant témoignage de Jack Shaffer, l'un des journalistes contributeurs réguliers de Slate.com, qui parle de sa "pratique" au quotidien du New York Times: "Ces quelques observations anecdotiques relatives à la supériorité du papier ont été récemment confortées par une étude universitaire présentée à la conférence annuelle de l'Association for Education in Journalism and Mass Communication."

C'est François Bon qui le révèle aujourd'hui:

"On vous tient au courant depuis 15 mois l’élément déterminant a été la montée en pression de iTunes chez Apple –achat tout simple en 1 clic depuis son iPad ou son iPhone, lecture confortable et facile via le logiciel iBooks... Ajouter la ténacité des responsables de iTunes.fr à faire entrer dans leur service les éditeurs français qui se bouchaient le nez avec arrogance. Résultat, bien voilà: ce dernier trimestre, l’été calme, publie.net diffuse 6245 titres...

Et événement majeur côté Apple aussi: la semaine dernière, mise en lien de tous les iTunes "nationaux", publie.net accessible en 1 clic depuis la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, la Roumanie, en tout cas 25 pays d’Europe. Et je tiens à nouveau à témoigner de l’écoute, dialogue et régularité paiements nickel de l’équipe iTunes.fr.

On vous a tenu au courant aussi: dès début juillet, l’équipe d’Amazon.fr nous intègre comme cobaye dans la plateforme Amazon.com. Nous bénéficions du convertisseur fourni par Amazon pour passer nos epubs dans le format propriétaire d’Amazon, mobi."

La suite est ici.

Un excellent article de Dominique Nora dans le NouvelObs de cette semaine "Amazon à livre ouvert". Elle revient sur l'aventure du Kindle depuis 2007 et son arrivée sur le marché hexagonal. Avec une conclusion tout à fait lucide sur la situation: "Les éditeurs français, qui se lancent dans la bataille du numérique en ordre dispersé avec quatre plateformes concurrentes et une offre peu séduisante, résisteront-ils au rouleau compresseur Amazon? L'obsession du milieu a jusqu'ici été de protéger l'éco-système de l'édition et de son réseau de libraires. D'où le vote d'un "prix unique du livre". Les plus naïfs semblent croire qu'il suffira à protéger les acteurs hexagonaux de la déferlante américaine; les plus lucides tiennent le dispositif pour une illusoire Ligne Maginot. D'autant qu'il ne s'applique pas aux sociétés basées à l'étranger! L'enjeu central de la bataille du livre numérique consiste, pour les éditeurs, à empêcher Amazon de les déposséder de leur relation privilégiée avec les auteurs, décode l'économiste François Benhamou: "Il faudra que les éditeurs donnent aux auteurs des royalties plus élevées, sinon c'est Amazon qui va le faire".

Une nouvelle donne désormais sur le marché français et une prémonition qui fait écho à mon billet d'hier.

Amusant de voir apparaître déjà dans le top des ventes d'Amazon Kindle en France un titre pornographique, juste devant "Candide ou l'Optimiste" de Voltaire (pas Zadig). Une statégie différente de celle d'Apple sur le sujet qui chasse toujours le moindre bout de sein. Chez Amazon, tout est bon, même le cochon!