852 notes dans la catégorie "Libraires"

L'Iliad, ça se présente comment ?

Iliad1 Iliad2 Merci à Alain, qui m'a envoyé ces photos des nouveaux présentoirs en librairies... Cela se passe en Italie, à la librairie Feltrinelli à Milan... "Le voir pour le croire", j'ai toujours pensé cela, et qui mieux que les libraires pour vous les faire découvrir, livres parmi d'autres livres... au pays de Dante et d'Alde Manuce... en France, vite, très vite...
(photos Luigi Passerino)


L'Amour impossible chez Léo Scheer

Barbey Lire Jules Barbey d'Aurevilly... Vous me direz c'est gratuit, l'éditer en papier, à quoi bon... Tous mes respects et ma gratitude à Léo Scheer de remettre le grand Barbey (avec l'Amour impossible, son premier roman méconnu), sur les tables des librairies en ce mois de juin. J'envie celui ou celle qui va le découvrir, cela ne tiendra pas du hasard et d'un moteur de recherche...


Sans jamais oser le demander

Ebook-et-livre A noter l'initiative de deux étudiantes en STIC (Sciences et Technologies de l’Information et de la Communication) en Arts et Métiers du Livre et de l’Edition à l’ULg (Université de Liège) qui ont réalisé ce blog très bien fait. Bravo les filles, continuez... Si vous êtes libraires et du côté de Liège le jeudi 16 juin prochain, les librairies Siloë ont décidé d’ouvrir une journée de formation et surtout d’information à tous les libraires francophones belges. Des intervenants très intéressants. A ne surtout pas manquer...


Minuit se lève sur le numérique

Etoile Une quatrième librairie (la première parisienne), la librairie Le Divan dans le 15ème arrondissement, vient de rejoindre le petit réseau de libraires qui commencent à diffuser une offre numérique de livres. Le mouvement est en marche... Autre bonne surprise, après l'Olivier, le Seuil, Actes Sud, Viviane Hamy, Zulma, Metailié, la Table Ronde, l'Eclat, La Volte, Elina, Michalon, Chronosports, c'est aujourd'hui les Editions de Minuit qui viennent de rejoindre cette offre avec un premier titre "L'Incident" de Christian Gailly. Tout un symbole que cet éditeur, emblématique à la fois pour la qualité de ses textes et de ses livres, vienne maintenant dans l'univers du numérique. Et chez les libraires, bien sûr! L'occasion de rappeler aussi la mémoire de Jérôme Lindon qui, soyons-en sûr, en ces temps présents de chahutements du livre et de réflexions en tout genres, aurait été sur ces fronts-là plus que jamais!
100_5121 100_5122 100_5123 Pour l'instant, le livre est seulement disponible pour une lecture sur son PC avec AdobeDigitalEditions (avec une DRM). Pas moyen de l'exporter sur mon livrel contrairement au livre de Spinoza.
Pas très grave, c'est l'occasion aussi pour moi de réaliser rapidement quelques essais de transfert sur le Sonyreader avec les quelques pages fournies sur le site de l'éditeur. Impéccable, preuve s'il en était besoin que pour les poches et les semi-poches (comme c'est le cas de Minuit), le passage sur les livres électroniques se fait très bien sans attendre, avec son univers typographique reconnaissable entre tous...
Alors, Sony/ Minuit, choc des cultures?


Borders on line

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Si la chaîne de librairies Borders tente une expérience de vente de livres électroniques Iliad au Royaume-Uni dans les points de vente (j'en avais parlé), elle vient aussi d'ouvrir un nouveau site marchand. "Le groupe s'était déjà essayé à la vente en ligne avant de cesser cette activité - déficitaire - en 2001. Depuis, Borders avait passé un partenariat avec Amazon pour être distribué via un site dédié. Aujourd'hui, Borders reprend son indépendance" (via JournalduNet). L'occasion aussi d'ouvrir un espace ebooks avec Sony. Sur tous les fronts les libraires...


Edition, des soldes toujours plus vite

Soldes2007__085346000_0953_29112007 Attention, je relaie ici le post d'Hélène sur Mélico qui alerte l'ensemble de la profession sur l'action de parlementaires qui passent des amendements en "loucedé".
Je cite: "Ces articles visent à supprimer l’une des dispositions majeures de la loi du 10 août 1981 relative au prix du livre en réduisant de deux ans à six mois le délai durant lequel les soldes de livres sont interdits. L’intervention de la Ministre de la culture et de la communication, Christine Albanel, et de ses services, ainsi que la mobilisation commune des auteurs, des éditeurs et des libraires à travers leurs organisations professionnelles (Société des Gens de Lettres; Syndicat National de l’édition, Syndicat de la librairie française) a permis d’alerter les parlementaires sur les dangers extrêmes de ces amendements et a favorisé le retrait de celui défendu par un membre du groupe UMP. Il semblerait néanmoins que le second amendement, porté par un député du groupe «Nouveau Centre», puisse encore être maintenu malgré le vote négatif de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ce que dénoncent avec la plus grande fermeté les auteurs, les éditeurs et les libraires".

On se demande à qui peut bien profiter une telle opération de lobbying...


Les libraires ont la clé

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Des livres numériques sur des clés USB, c'est l'option qu'à choisi l'éditeur italien Bruno Editore pour vendre ses livres et cela dans les librairies (via Actualitté). «L'idée est née quand nous avons décidé d'assigner un code ISBN à nos produits; à ce moment-là, il nous a paru logique de chercher une forme tangible pour présenter nos e-books en librairies» révèle Viviana Grunert, directrice de Bruno Editore. Les futurs lecteurs ne sont donc plus obligés de commander leurs e-books sur internet. Il leur suffit de noter le titre de l'e-book qui les intéresse sur le site et d'aller le commander dans leur librairie préférée. Celle-ci leur remettra quelques jours plus tard (ou dans l'instant si elle a l'USB-book en stock), la précieuse clé USB dans laquelle le livre est enregistré.

Je suis assez sceptique sur ce mode de distribution. Même si c'est une bonne idée pour vendre une série de titres, une collection (clé ou SD card), je vois assez mal la vente d'un seul livre sur une clé. Outre le surcoût, l'obligation aussi pour le libraire de se mettre à gérer un stock de clés, l'inventaire en fin d'année... Il me semble bien plus pratique de fournir au moment du passage en caisse un code d'accès pour obtenir son livre à la maison. Et vous, qu'en pensez-vous?


Actualitté du livre électronique

Borders_slant_203x152 Des informations toujours très pertinentes sur le marché du livre électronique du côté du site Actualitté, notamment ce qui se passe en Angleterre et aux Etats-Unis. On a l'impression qu'ils ont un correspondant sur place!
Clément revient cette semaine sur les propos de Luke Johnson, président de Borders, qui a décidé de distribuer l'Iliad en Angleterre. Selon lui, il ne s'agit pas pour autant d'une révolution aussi importante que celle qui eut lieu lorsqu'est sorti l'iPod, célèbre baladeur d'Apple. Le directeur général, Philip Cohen, a même enfoncé le clou un peu plus au cours d'une conférence. «Cela peut paraître une offre très intéressante, mais ce n'est pas bon marché, il existe des formats concurrents et le livre classique conserve encore une valeur forte. D'une certaine manière, le commerce du livre, qui n'est probablement pas aussi glamour ni complexe que d'autres secteurs du divertissement, reste relativement sûr. C'est une gigantesque industrie, bien établie et remarquablement stable. Par-dessus tout, il y a plus de ventes de livres qu'il n'y en a jamais eu». Entre pragmatisme économique et opération marketing...


Les librairies Borders vendent le nouvel Iliad

2480470134_f69f417024 2479656231_263aa62048_2 Messieurs les anglais... Les libraires anglais s'y mettent. Pour preuve, ces premières photos de displays et des livres électroniques pour mettre en avant le nouvel Iliad, Iliad Book Edition, en version blanche. Cela se passe à Islington, un quartier de Londres le week-end-dernier. L'essayer, c'est l'adopter, non? Un partenariat avec Borders, sept librairies pour l'instant, l'annonce à été faite fin de semaine dernière par Irex sur son site. Merci à Mat pour la mise en ligne sur Flickr.


Librairies numériques, Spinoza sans DRM

Logoventdouest Une deuxième librairie qui entre dans le bal du numérique. Après la librairie l'Alinéa à Martigues dont je vous avez parlé, c'est maintenant la librairie Vent d'Ouest à Nantes qui propose des livres numériques en téléchargement sur son propre espace. Les mêmes pour l'instant, des titres test des Editions Actes Sud, Seuil, l'Olivier, La Table Ronde, Viviane Hamy, Zulma... Intéressante aussi, l'initiative des Editions de l'Eclat à qui l'on devait déjà leur position militante pour des libers ouverts sur GoogleBookSearch. Michel Valensi, son directeur, en avance sur l'histoire, toujours... Et maintenant de s'affranchir de ces fichues DRM, vous savez ces petits verrous qui sont sensés nous protéger "de nous-mêmes" pour les ayants-droits mais qui finissent bien vite par devenir insupportables (voir les plaies d'Irène). L'édition de livres sera t'elle en mesure d'imposer ce que l'édition musicale n'a jamais réussie à faire, ce que les consommateurs ne veulent pas?
Spinoza Donc, notre ami Michel Valensi de proposer via nos libraires en question, l'Ethique de Spinoza dans une version numérique à 50% de la version papier. Un format  Adobe-PDF sans aucune DRM, libre comme l'air mais avec une watermark, une version numérotée avec un filigrane très léger sur l'ensemble des pages mais absolument illisible à la lecture. J'ai récupéré le numéro 1183, vous verrez l'agrandissement. Un petit recadrage rapide 100_4823 100_4825 avec la suppression des marges pour mon Iliad, lecture impeccable... Ce livre, je serais toujours en mesure de le relire sur n'importe quelle "machine", d'en récupérer des extraits, de le prêter autour de moi, à des amis, à mes enfants dans quelques années... Cette exergue en tête du livre: "Ce fichier porte un numéro de téléchargement attribué à son acquéreur au moment du téléchargement payant. Ce livre n'est pas doté de système DRM (Digital Rights Management), qui en empêche la duplication et la diffusion. Toutefois son acquéreur ne peut, sous peine de poursuites, en faire un usage commercial. Il peut le prêter à des amis - comme on prête un livre. En dupliquant ou en diffusant, il met l'édition indépendante en péril." Pouvoir acheter à un prix juste et en toute confiance dans la pérennité des livres que l'on a acquis, important non? Avec en récompense, la recherche de la béatitude en la compagnie de Spinoza...


Le nouvel espace de l'Alinéa

Logo_alinea Quelle merveilleuse nouvelle, les libraires se mettent à vendre des livres numériques. Nous en avions parlé avec Hadrien chez Feedbooks à l'époque. Pas des pseudo-libraires-grossistes de livres, des vrais de vrais, avec leurs caractères, leurs choix, vous savez des passionnés des livres qui n'ont pas encore désertés les villes pour des entrepôts à la campagne et qui font que les vrais livres trouvent leurs lecteurs. C'est la librairie l'Alinéa à Martigues qui ouvre le paragraphe avec une quinzaine de titres pour démarrer, feuilletage, pdf pour l'instant et des recommandations qui ont fait leurs preuves, même avant Gutenberg! C'est loin pour moi, Martigues, mais je les aime déjà... A bientôt des commentaires d'un early-bookshop-reader- sur l'Iliad...


Excellent papier dans l'Express

    Un article intéressant de Guillaume Grallet dans l'Express (via Bruno Rives) qui fait bien le tour de la question: la technologie, l'offre actuelle, les disparités dans les prix, etc.
Minitel    Ce propos relevé: «Pour l'instant, nous en sommes encore au stade du Minitel par rapport à l'ordinateur: des objets coûteux, en noir et blanc, et sans véritable ergonomie. Mais d'ici à cinq ans, tout au plus, nous devrions disposer d'appareils aptes à séduire les jeunes générations» diagnostique Stéphanie Van Duin, directrice stratégie et développement du groupe Hachette (Grasset, Fayard, Lattès...).
A titre personnel, je ne considère vraiment pas mon Iliad comme un Minitel (j'en ai eu un à l'époque, Irexproductjpg600_2 d'ailleurs rappelez-vous, c'était gratuit), ce n'est pas non plus un Kindle; je ne me sens pas non plus "ancienne génération", je pense que les plus jeunes vont s'y intéresser bien plus vite que cela. Plus loin, Guillaume parle des enjeux chez les éditeurs: "On ne peut pas dire que l'émergence de l'e-book déchaîne l'enthousiasme à Saint-Germain-des-Prés. Il est vrai que trois piliers immémoriaux de l'économie des lettres risquent, avec son essor, de disparaître: la fabrication du livre, sa distribution vers les librairies et la problématique gestion des invendus. «La dématérialisation du livre pourrait être une catastrophe pour quelques maisons prestigieuses», confie même un observateur. Et cela en raison d'une spécificité bien française: nombre de gros éditeurs, comme Hachette, Gallimard ou Flammarion, contrôlent en effet également les circuits de distribution du livre. Du coup, ces maisons pourraient perdre sur les deux tableaux: non seulement le dernier Modiano rapportera moins de royalties à Gallimard (puisque la version numérique est vendue moins cher que la version papier), mais, en outre, l'éditeur ne percevra plus sa commission sur l'acheminement du livre vers les libraires."
    En recoupant (traduisant) les deux citations, on en déduit donc que les éditeurs se donnent cinq ans pour finir de rentabiliser leurs outils de distribution et préparer des portails numériques! après...
On apprend aussi qu'Amazon proposerait déjà 35% de droits d'auteur à ceux qui franchiraient le pas en s'affranchissant de leurs propres éditeurs - contre environ 12% sur un livre traditionnel...
    Amazon se réserve ni plus ni moins que la différence, 65%, une paille! Quand on pense que les libraires luttent depuis quarante ans pour obtenir une base de 40% sans succès auprès des éditeurs! Décidément, ces libraires, ces nantis de la chaîne du livre, comme disait certains...

PS
: pour l'objet couteux, les "jeunes générations" n'hésiteront pas à sauter le pas Outre-Atlantique avec des prix intéressants (merci à la faiblesse du dollar), notamment l'liad à 485 euros port compris (via Marc-André). Revendeur officiel à préférer aux revendeurs e-bay (voir blog Irex).


Les libraires seront numériques

Mob101_1189494510    Quelle lumineuse interview que celle parue ce week-end dans le journal suisse Le Temps. Le directeur général de Payot Librairie, Pascal Wandenberghe, donne son sentiment sur le développement de la lecture numérique et des nouveaux livrels avec un crédo, allons-y!
    "Il ne faut pas rater un train qui démarre! Même si l'offre n'est pas encore très développée dans le monde francophone, nous étudions ce marché de près. Nous nous préparons à commercialiser l'ebook dans nos librairies. Et sur notre site internet, nous vendrons des livres à télécharger. A l'avenir, nous pourrions même installer des bornes de téléchargement dans nos librairies. Mais nous y allons à notre rythme. Pour ce qui est du support, nous hésitons encore entre le ebook de Sony et celui de Philips, l'iLiad, qui est un peu plus cher, mais qui a une grande capacité de mémoire et une bonne ergonomie."

    A la sempiternelle question: "Certains vous diront que vous contribuez à la mort du livre, votre gagne-pain!" Pascal de rebondir avec intelligence: "L'ebook ne tuera rien du tout, pas plus que le livre de poche n'a été le fossoyeur de la création littéraire dans les années 1950. Ce ne sera ni une révolution, ni un flop. Le livre papier restera, il est lié affectivement aux œuvres littéraires. Mais il y a des nombreux écrits à caractère documentaire, pratique ou encyclopédique qui n'ont pas forcément ce rapport affectif au papier. Les canaux de commercialisation se diversifient, et c'est tant mieux: cela prouve que nous sommes dans un secteur économique qui peut aussi bouger."
    Et de pointer sur le véritable danger qui se prépare actuellement: "Le vrai risque réside à mes yeux dans la volonté de certains acteurs de vouloir créer des formats propriétaires et négocier des exclusivités avec les éditeurs, ce qui semble être l'option d'Amazon aux Etats-Unis. Dans cette situation, le choix pour le client de s'approvisionner où bon lui semble serait annihilé, ce qui à mon avis est contraire aux règles du commerce et à l'exercice de la liberté individuelle."
    Qui dira encore que les libraires subissent l'internet et le marché du numérique sans rien faire...
    Combattons les clichés, vivent les libraires numériques!


Comment j'ai été sur La Route ?

Maccarthy Je viens de terminer hier La Route de Cormac Mc Carthy (Editions de l'Olivier). Roman éblouissant qui laisse une marque profonde en soi. Travail très important sur le choix des mots, le dépouillement du récit, bref un livre qui compte.
Plutôt que de me fendre d'une critique, je ne me sens pas une âme de critique littéraire, (désolé pour Babelio, Critiqueslibres, Amazon...), je pense que parler des livres est un métier que certains font très bien, alors je leur laisse la place.
Donc des commentaires qualifiés:
- un journal, deux libraires ici et ici, deux blogs très différents ici et ici mais c'est bien ainsi, un bibliothécaire (à travers blogs de bibliothécaires). Ils m'ont donné envie de lire ce livre, je les en remercie. Lisez la Route...


Bibliosurf nous parle

Jjg A noter hier cette très intéressante interview de Bernard Strainchamps sur Bibliobsession. Le créateur de Bibliosurf (que j'avais rencontré lors de la première Bouquinosphère) revient sur son parcours et l'expérience unique qu'il est en train de mener sur le web.
Peut-on être "libraire" aujourd'hui et se passer d'une boutique physique?
Bibliosurf.com est une librairie interactive. Ce sont les internautes qui à terme vont constituer l’offre. Le contenu éditorial est constitué de l’apport des éditeurs (description bibliographique, présentation des ouvrages et couvertures), renforcé par l’interactivité et la syndication des articles de centaines de journaux et autres blogs littéraires.... (à noter qu’une partie des archives du site Mauvais genres est reprise). L’originalité du site repose sur son contenu très multimédia et l'apport important de la vidéo.
Et bien sûr, on peut passer commande...
Par exemple, cette page de Cormac Mac Carthy, je suis en train de lire la Route (magnifique roman que je vous conseille). Chroniques, presse en parle, fil du web, tout y est. Plus une collection d'interviews et de critiques inédites.

Pour finir, je cite Bernard sur deux questions:

Une récente polémique oppose le Syndicat de la livrairie française et Amazon à propos des frais de ports… que pensez vous de cette question?
J’en pense rien de bon. Amazon cherche l’étouffement. Il contacte toutes les librairies de France pour proposer ses services. Même moi, ils ont osé. J’ai été heureux de la condamnation d’Amazon. La livraison gratuite que je pratique contraint et forcé me divise ma marge brute par deux.
Quel regard avez vous sur l’évolution de la chaîne du livre à l’heure du numérique?
DRM. Guichet unique de téléchargement? Ce sont des options régressives qui ne sentent pas bons. Le papier est un support qui n’a pas dit son dernier mot. Et contrairement, à ce que certains écrivent, il est plus écolo. Le numérique, c’est une nouvelle voie. Et je ne suis pas sûr qu’il faille appeler ce support papier électronique. Ce sont les quotidiens, les premiers touchés par les précédentes révolutions technologiques dénommées radio, télé et Internet, qui vont s’emparer de ce support. Ce sera la revanche. Mais tout reste à inventer! En tout cas, il n’est pas difficile de prévoir que ce support entraînera de grands bouleversements dans la gestion des fonds en bibliothèque. Sera-ce le cauchemar du bibliothécaire? Bien sûr que non si ce n’est pour les décideurs qui pensent encore comme en 1995.

Bref, Bibliosurf, un passage obligé que je vous conseille...


La Grande conversion numérique

Conversion Pendant que certain déblatère dans les colonnes du Monde pour stigmatiser (à coups de contre-vérités) les libraires qui seraient les nantis et les poujadistes de la chaîne du livre (franchement ce Wolton, lui rime parfaitement un gentil mot de trois lettres... et certains réagissent avec raison, Mélico, Lekti-Ecriture), j'ai littéralement dévoré ce week-end l'excellent livre de Milad Doueihi "La Grande conversion numérique" qui vient de sortir aux Editions du Seuil. Je ne saurais trop vous recommander cet ouvrage qui propose des éclairages précis sur la façon dont une technologie modifie radicalement la vie de chacun, le lien social même, mobilisant les repères les plus tangibles: écriture et lecture, identité, présence, propriété, archives et mémoire.
Conversion numérique, c'est une véritable prégnance du numérique sur notre quotidien que Douehi met en lumière: "C'est à cet égard que nous pouvons comparer cette culture en plein essor, avec sa tendance universaliste, à la religion. Je soutiendrais que dans la période actuelle, la culture nunmérique est, de fait, la seule rivale de la religion en tant que présence universelle (p.23)"
Il jette aussi les ponts entre lecture de l'imprimé et lecture en ligne: "Le changement de la nature de la lecture, incarné initialement par les outils numériques, a bien sûr d'importantes conséquences économiques; puisque que la lecture change, les professions qui lui sont liées changent aussi, l'écriture, la presse et l'édition, le commerce du livre. Si nous vivons actuellement une période de transition qui crée à ces métiers des difficultés sérieuses, il n'est pas évident, du moins pour l'avenir prévisible, que le livre traditionnel soit réellement en danger. Lire en ligne n'est pas la même chose que lire un livre: les deux opérations sont réellement différentes. La lecture en ligne permet d'accéder rapidement à des passages choisis; elle est souvent discontinue, fragmentaire et liée à la nécéssité de citer, elle est principalement décontextualisée et comparative. La plupart des lecteurs en ligne préfèrent posséder à la fois les versions imprimées et numériques de leurs livres, et cette dualité en dit long (p.50).
Une réflexion que je trouve particulièrement judicieuse: Le marché numérique va virtualiser le livre et non le dématérialiser: il le fera en partie à cause de la modification des habitudes de lecture, qui crée une demande... La virtualité, en l'occurence, fait partie intégrante de la matérialité de l'environnement numérique. La nature virtuelle du livre numérique n'implique pas la mort de la librairie ni la disparition du livre en tant qu'objet culturel (p.51).
Doueihi plaide pour une gestion légère des droits numériques fondée sur la personnalisation et non sur la protection contre la copie, système qui offrirait un équilibre raisonnable entre la sécurité, d'une part, et la facilité de maniement du contenu pour l'utilisateur, de l'autre. Il recence l'ensemble des initiatives de logiciels ouverts (wikis, licences Creative Commons, Floss) qui élargit le champ de la notion de protection de l'oeuvre au sens large. Il étudie aussi longuement le nouvel espace d'expression du blog au sein de la cité avec un parrallèle très pertinent dans la Rome et la Grèce Antique.
Son essai se termine sur la mise en oeuvre de l'archivage numérique, les difficultés considérables qu'il pose en terme de sécurité et de fiabilité (formats, pérennité des supports...) et sur les deux projets concommittents que sont Internet Archive et Google. Il met en évidence l'hégémonie en oeuvre: "On reconnait donc que la coexistence va se poursuivre, que l'archive restera hybride. Le rêve numérique de bibliothèque absolue où tout objet imprimé sera imprimé sera accessible n'est pas réaliste.
Reste que l'archive en ligne est l'agent d'une conversion radicale: celle du livre imprimé en un objet numérique dont l'interface première est la recherche et l'indexation.
Je citerais encore beaucoup de passages lumineux mais je vous laisse le soin de lire ce livre très important, j'attends vivement d'autres critiques de lecteurs pour échanger. A signaler aussi, pour Wolton, que l'on pourra rencontrer l'auteur chez des libraires (Ombres Blanches demain), j'espère d'autres rendez-vous à suivre...


Le port, c'est pas gratuit

Images Décision de justice très attendue mardi, celle qui opposait le SLF (Syndicat des Libraires de France) et Amazon sur la gratuité des frais de port pour le livre en France. Après la condamnation d'Alapage au printemps, Amazon est également condamné pour un contournement du prix unique du livre. "Condamné à 100.000 euros de dommages et intérêts, Amazon doit cesser les frais de port gratuits et la pratique des chèques cadeaux à peine d’astreinte de 1.000 euros par jour de retard, passé le délai de 10 jours à compter de la signification du jugement. Cette décision survient après le jugement de première instance et l’arrêt d’appel favorables au SLF dans son action contre le site Alapage.fr (qui s’est pourvu en cassation) pour les mêmes raisons: la condamnation de la pratique des frais de port gratuits. Le SLF a fondé ses actions sur le respect de la loi du 10 août 1981 sur le prix unique du livre (dite loi Lang), votée à l’unanimité par le Parlement. L’objectif du SLF est de veiller à l’organisation des pratiques nouvelles pour que les sites Internet respectent la lettre et l’esprit de la loi." Les détails sont sur Mélico ici. Réaffirmation de cette loi Lang de 1981 qui pour toute une génération d'entre nous signifiait que le livre serait cher en France. A l'époque, nous n'étions pas trop content (et nous ne pouvions pas nous procurer des livres d'occasion aussi facilement qu'aujourd'hui!). Mais avec le recul, force est de constater que cette loi Lang tant décriée a sérieusement limité l'extention hégémonique de la grande distribution dans le domaine de livre. Préserver aussi un réseau de librairies indépendantes et, à travers elle, une édition indépendante. Situation hégémonique, justement, sur Internet, où les grossistes en ligne sont les seuls à pouvoir jouer sur ce terrain. Aucunes librairies physiques en France, même les plus grandes, ne peuvent suivre. Reste à savoir aussi comment va évoluer le dossier sur les frais postaux sur le livre, cela est bien évidement lié. Donc, le prix unique sur le livre en France est intact, la loi doit être respecté (si nous sommes encore dans un état de droit) et, pour vos commandes, le cochon est gratuit dans toutes les bonnes librairies près de chez vous (une bonne carte ici).


Les Editions Arléa sur Abicia

Arlea J'ai l'immense plaisir de vous annoncer aujourd'hui le partenariat que je viens de conclure pour Abicia avec les Editions Arléa (qui viennent d'ailleurs d'ouvrir une nouvelle version de leur site). Nous allons mettre en ligne sur Abicia dans la semaine qui vient plus de 150 titres (fonds et nouveautés), à terme c'est l'intégralité de leur catalogue qui est prévu d'enrichir notre portail. Le concept est simple, je le rappelle; il s'agit de proposer la lecture de débuts de livres (jusqu'à 50 pages) pour un prix modique (forfait 300 pages à 2.99€) puis de relayer vers une librairie près de chez soi pour acquérir le livre complet "en papier". Près de 1000 librairies sont référencées sur le site (la base ne cesse de croître). Nous avons ouvert à la rentrée avec un fonds d'auteurs classiques, le portail est ouvert maintenant à tous les éditeurs dont les livres sont disponibles en librairie.
Arléa c'est: "Vingt ans d’existence et plus de sept cent cinquante titres au catalogue, en poursuivant son chemin, guidé par les exigences fixées lors de sa création: authenticité, qualité et originalité. Et rien de ce qui touche à la littérature ne nous est indifférent."
Je remercie M.Pinganaud pour la confiance qu'il nous a témoigné, non seulement en tant qu'éditeur mais aussi en tant qu'auteur et traducteur de nombreux classiques "libres de droits", textes auquel il redonne une nouvelle existence avec un enthousiasme inégalé. Parce que la littérature est sans cesse en mouvement, sur le net comme dans les librairies, découvrez pour votre plus grand plaisir les auteurs et les livres des éditions Arléa.


Où va le livre ?

9782843031519 Je ne saurais trop vous conseiller l'excellent livre "Où va le livre?" sorti le mois dernier sous la direction de Jean-Yves Mollier à La Dispute/Snédit. La 3ème édition de cet ouvrage entièrement refondue et mise à jour, la dernière datant de 2002-2004, que de changements depuis, n'est-ce pas? C'est une véritable synthèse prospective de la situation du livre aujourd'hui que les auteurs nous invitent à partager. Tous les aspects majeurs sont abordés: marché de l'édition, situation de la librairie, des petits éditeurs, le rôle de l'Etat ainsi que des domaines clés comme le livre de poche, le livre jeunesse, les clubs et la vente en ligne, l'avenir des bibliothèques. D'autres aspects aussi que l'on oublie souvent et qui sont au coeur des problématiques comme la situation de la lecture et le marché de la traduction. Bref, passionnant de bout en bout, que des spécialistes dans leur domaine, il faudrait tout citer. Je n'en citerais que deux parce qu'ils sont au coeur des développements de l'internet et de la diffusion électronique (c'est très injuste vis-à-vis des autres, mais bon). Les deux derniers du livre, donc, le premier de Antoine Compagnon (Virginie avait déjà cité son excellent travail sur Proust) "Un monde sans auteurs?" qui montre les enjeux de la cyberlittérature où le texte se modifie constamment avec des ajouts, des modifications, des suppressions... où les textes nous échappent de plus en plus dans cet espace de l'hypertexte. L'autre de Roger Chartier, toujours lui, qui en une quinzaine de pages magnifiques nous livre une synthèse étonnament pertinente du lecteur dans ce monde en mutation. Je le cite: "Devons nous penser que nous sommes à la veille d'une semblable mutation et que le livre électronique remplacera ou est déjà en train de remplacer le codex imprimé tel que nous le connaissons en ces différentes formes: livre, revue, journal? Peut-être. Mais le plus probable pour les décennies à venir est la coexistence, qui ne sera pas forcément pacifique, entre les deux formes du livre et les trois modes d'inscription et de communication des textes: l'écriture manuscrite, la publication imprimée, la textualité électronique. Cette hypothèse est sans doute plus raisonnable que les lamentations sur l'irrémédiable perte de la culture écrite ou les enthousiasmes sans prudence qui annonçaient l'entrée immédiate dans une nouvelle ère de la communication". Je ne sais pas si vous trouverez certains de ces articles sur le net, ils font chacun une quinzaine de pages, fatigant à lire, et 400 pages à l'imprimante... Le mieux est de foncer dans une bonne librairie (toutes les bonnes libraires doivent avoir ce livre indispensable) et de lire tout, je vous dit, tout est bon.


L'Oiseau-Lire est envolé...

L'Oiseau-Lire, une petite librairie de livres d'occasion dans le quartier piétonnier de le gare à Tours. Un petit arrêt obligatoire pour ceux qui aiment les livres à Tours. Entre les grands pôles de la Boite à Livre et de la Fnac, la grande maison de la presse de la rue de Bordeaux, c'était un petit coin bien sympa pour dénicher des livres en laissant la part belle à l'aventure, au hasard... Un jeune libraire très sympatique au caractère bien trempé comme on les aime, un rayon de bandes-dessinées fourni, des beaux-livres bien choisis issus des soldeurs parisiens, un rayon sciences humaines et littérature copieux (il avait récemment racheté une partie du fonds des Editions L'Age d'Homme), bref un petit coin préservé dans un quartier où les fripes, la bouffe et les agences immobilières ont peu à peu envahi l'ensemble du paysage. Au début de l'année, nous avions parlé ensemble de la situation, de la part grandissante de l'internet qui représentait jusqu'à 40% selon les mois de son activité entre Ebay, Amazon et PriceMinister. Il me disait qu'il gardait la librairie pour cette part de rencontres, d'échanges qu'il aimait par dessus tout. Mais qu'il se posait beaucoup de questions avec un emplacement aux charges importantes pour finalement une rentabilité très difficile à maintenir. Et puis, voilà, fin de l'été, rideau, l'Oiseau-Lire envolé, le libraire a plié boutique, parti certainement dans un entrepôt en campagne, on le verra plus. J'ai même pas pu lui dire au revoir. Qui va savoir qui il est sur Amazon ou Ebay dans ce MarketPlace anonyme. On me dira, c'est la longue traîne, c'est inévitable... Ouais, bof, moi, je m'y fais pas et vous? Combien d'oiseaux-lire envolés? J'aimerais aurant que d'autres commerces partent dans les entrepôts, vous me direz, ils finiront peut-être par y partir tous...


Des livres électroniques, de la librairie, de Diderot...

Editis01 Intéressant débat qu'a amorcé Hadrien sur la version française du blog de Feedbooks (bravo pour l'initiative). A partir de la vidéo mise en ligne par Editis sur les usages du livre électronique dans un futur proche, il revient point par point sur ce qui est déjà possible, probable ou de l'univers de la fiction... Si je rejoins son analyse sur ce modèle à deux écrans qui imite le livre traditionnel et qui n'a strictement aucune utilité, cela les fabricants l'ont bien compris (pourquoi pas faire une première et une quatrième, ou même plus, IOI!), en revanche je ne suis pas trop d'accord avec son interprétation sur le rôle du libraire. Je ne reviendrais pas sur le rôle de conseil, évident, mais c'était aussi le cas des disquaires, il y a quelques années. Non, c'est ailleurs. Tout d'abord, et le film ne le montre pas, la librairie n'est pas une seule pochothèque avec des couvertures en facing et c'est tant mieux, on trouve dans les librairies quantité de livres qui ne sont pas "digérables" facilement sur livres électroniques (excusez-moi ce mot, mais il veut bien dire la chose) et c'est tant mieux... Le livre d'art en fin de vidéo en est un très bon exemple. Et si le couple avaient des enfants, je pense aussi qu'ils trouveraient difficilement de quoi alimenter le livre électronique... D'autre part, c'est bien joli de vouloir cantonner le libraire dans un rôle d'hyper-spécialisation de niches, sempiternel refrain de ceux qui veulent du bien à nos chers libraires... Ce serait oublier qu'il y a des critères économiques incontournables à la rentabilité de la librairie (et cela Diderot le disait déjà à son époque, 1763, ce n'est pas d'hier, "Un fonds de librairie est donc la possession d'un nombre plus ou moins considérable de livres propres à différents états de la société, et assorti de manière que la vente sûre mais lente des uns, compensée avec avantage par la vente aussi sûre mais plus rapide des autres, favorise l'accroissement de la première possession. Lorsqu'un fonds ne remplit pas toutes les conditions, il est ruineux". Ah, si Diderot s'était penché sur le phénomène de la longue traîne, il aurait remis un certain nombre de choses au point...
Tout cela pour dire que je ne vois pas pourquoi les libraires se priveraient de fait, de la vente facile d'un certain nombre d'ouvrages en téléchargement sur livres électroniques comme on le montre sur la vidéo, c'est bien non? Cela en arrangerait quelques-uns et des très gros qu'ils n'y viennent pas, mais c'est pour moi une évidence que les libraires doivent aller dans ce sens. Cela vient faire échos d'ailleurs à la récente intervention brillantissime de John MacNamee (Président de la Fédération Européenne des libraires) lors du dernier colloque Alire/ Dilicom «Les libraires doivent démontrer aux éditeurs qu’ils sont capables de répondre à la demande quel que soit le support: papier ou numérique». Et vous? vous en pensez quoi en tant que lecteurs? Débat à suivre...


Quand je parle d'Abicia...

Au mois de mai dernier, lors d'une rencontre au Syndicat des libraires de France, Hélène Clemente (à l'occasion blogueuse sur librairie mutations) m'a demandé de présenter Abicia en quelques mots pour faire un enregistrement. Elle a eu la gentillesse de mettre cette petite interview en ligne, c'est ici. A signaler aussi une présentation de Cyberlibris par son créateur (sur le site, le même arbre que sur Babelio, curieux ces associations d'idées...). En l'écoutant, je me suis rendu compte que j'aurais dû parler un peu de moi. Ah, on se refait pas! A part ça, pour ce mois d'août, plus de 500 titres à découvrir sur le site, des classiques, mais leur compagnie est bien agréable... Et de bonnes nouvelles à venir pour cette rentrée. Je vous en dit pas plus pour l'instant, mais vous serez les premiers informés!


Le livre à l'heure du numérique

Scancahiersnumerique A l'heure où l'on sent bien que quelque chose est en train de se passer (c'est bien ce qui ressort notamment du congrès Alire-Dilicom, son grand mérite), je ne saurais trop conseiller la lecture de ce numéro 5 des Cahiers de la Librairie, édité par le SLF. Numéro qui est sorti il y a quelques mois maintenant, mais qui, je le pense fera date. Coordonné par Christian Thorel (Librairie Ombres Blanches à Toulouse), une excellente compilation d'articles écrits par des observateurs pertinents de la profession dans son ensemble. Auteurs, éditeurs, libraires, journalistes professionnels apportent un éclairage tout à fait judicieux sur les enjeux pour l'ensemble de la chaîne du livre. Manque le point de vue d'un imprimeur qui aurait pu éclairer où en est la réflexion sur le livre imprimé on-demand... Plus que faire un compte-rendu de l'ensemble sur un seul post, je préfère revenir sur chaque article dans les jours qui vont venir, l'avantage du blog sur la copie du journaliste, n'est-ce pas?


Mon libraire, c'est au Temps qu'il fait

Libraire Quel merveilleux livre qui vient de sortir au Temps qu'il fait. D'abord le choix de cette couverture mythique avec Gérard Philipe que j'avais aperçu dans l'histoire de l'Edition française depuis 1945 (p.605). Je n'ai pas pu m'empécher de retrouver la page en question et la description de la campagne, qu'en fait Pascal Fouché, je cite: "Dès novembre 1949, le Cercle de la Librairie et le Syndicat national des Editeurs lancent une campagne de publicité intitulée [Campagne de propagande collective en faveur du livre], soutenue par la Chambre syndicale des Libraires de France, pour promouvoir la lecture... Avec pour slogans chez les libraires "Un homme qui lit en vaut deux", "Lisez ce que vous ne pouvez vivre"; dans les bureaux de poste "Avec mes voeux, j'envoie un livre"; une pour les hôtels "Jamais seule avec un livre"; une aux boulangeries "Après le pain, le livre"; une aux agences de voyages et aux Philippe bibliothèques de gares "Bon voyage avec un livre"; une pour les écoles primaires "Amuse-toi aussi en lisant", et la dernière à l'enseignement secondaire et aux universités, "Pas de vraie culture sans lecture"... Un an plus tard, l'expérience est reconduite et on y ajoute une affiche, celle, célèbre, montrant Gérard Philipe et intitulée "Dévorez des livres". Convaincu par le publicitaire Henri Sjöberg, Gérard Philippe se rend au studio où, devant l'objectif de Lucien Lorelle, il cesse de jouer, entre dans la peau de son personnage et se met à dévorer le livre à pleines dents. L'affiche très présente en librairie, se retrouvera également dans le métro et sur tous les murs", ça c'est du bon marketing avant l'heure! Quel judicieux choix que cette couverture donc pour ce livre à entrées multiples (80 au total) qui vont de Amitié à Volatilité, en passant par Avenir, Bouquiniste, Chaînes, Colportage, Dépôts, Internet, Manga, Office, Retours, Rêverie et j'en passe... L'auteur, Patrick Cloux a été libraire pendant vingt ans, auteurs de nombreux livres, il est actuellement représentant pour les Editions Actes-Sud dans la région Rhône-Alpes. Remarques judicieuses sur le métier, humour, poésie, on se lasse pas de le suivre... Il vous donne carrément l'envie de pousser les portes des librairies, c'est bigrement contagieux son affaire. Un vrai livre  de service public, que l'on devrait diffuser partout. Allez, plus que de longs discours, je vous renvoie sur ma carte Abicia, tous les libraires l'ont forcément en bonne place, et pour longtemps j'espère, courez-y vite.