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131 notes en janvier 2012

L'usage des livres électroniques

SondageA lire les résultats du sondage organisé par La Feuille en octobre dernier sur l'usage des livres électroniques. 518 personnes ont répondu, tous les résultats sont commentés. Très instructif, je vous conseille de prendre le temps de le lire. Compliments à Hubert. Peu de femmes ont répondu, dommage. Il faudrait le refaire à partir d'un site plus fréquenté par les très gros lecteurs, surtout des lectrices d'ailleurs. Surtout que les choses risquent d'évoluer très fortement dans les mois à venir. Un site comme Babelio par exemple serait parfait pour réaliser un sondage à plus grande échelle.

PS: en complément, le billet de Jean-Michel Salaün qui revient sur des études sur les pratiques de lecture des français notamment celles publiées sous la direction d'Olivier Donnat.


Bernard Pivot et la pagaille à venir

Bernard-Pivot_pics_180"Robert Dubois déjeune avec ses auteurs dans de petits bistrots de Saint-Germain-des-Prés. Son favori vient d’être acheté par des Chinois pour en faire un japonais. Il boit du brouilly. Il aime l’artichaut, légume de patience et de solitude. Il y a encore beaucoup de livres que, faute de temps, à cause de son métier, il n’a pas lus. Il va les lire. Sur papier, évidemment. Mais je parie que le directeur financier, les stagiaires et les représentants liront La Liseuse sur une liseuse." A lire l'article de Bernard Pivot dans le JDD qui revient sur la pagaille qui s'annonce et sur "La Liseuse" de Paul Fournel paru chez POL.


L'après MegaUpload

BannerMegaUpload fermé, les questions se posent, lire par exemple le billet de ZDNet. C'est aussi beaucoup de sites de téléchargements illégaux de livres qui sont à la peine. Petit tour d'horizon ce soir sur les sites les plus connus. C'est à mon avis plus des 3/4 des liens qui disparaissent. Pans entiers de forums en friche, migrations vers d'autres serveurs, reposes des liens. Un travail très important sur des catalogues de plusieurs centaines de livres. Un peu comme recataloguer pour les bibliothécaires, réétiqueter pour les libraires, jusqu'à la prochaine fois. De quoi aussi en faire réfléchir beaucoup sur la pratique des bibliothèques dans les nuages. Revenir au bon vieux P2P? En tous cas avec Hadopi, le vilain méchant courrerait toujours, c'est sûr. "Bref, MegaUpload a fermé".

PS: d'autres sites comme Filesonic décident de jeter l'éponge.


BPI Centre Pompidou : Des livres aux machines

BpiA signaler le lundi 13 février prochain à 19h à la petite salle, niveau -1, Centre Pompidou, un débat "Des livres aux machines". Cette séance sera filmée et retransmise en temps réel sur la page des débats en direct.

"Aujourd'hui, le livre n'est plus seulement un objet, c'est aussi une machine électronique.
Bien sûr, lire c'est encore progresser mot à mot, mais c'est aussi rechercher, surfer, scroller.... Les mots sont aussi des contenus enrichis, des liens, des hypertextes. Nous sortons des mots pour passer aux images et aux sons, nous allons du texte au réel qu'il documente, nous rejoignons l'univers des discussions associées.
Le numérique a t-il changé la nature même de la lecture? "Lirons"-nous encore demain ou faudra-t-il trouver un autre terme?"

Programme

Ce débat sera animé par Xavier de La Porte, journaliste, producteur de l'émission Place de la toile (France Culture)

Avec:

Alain Giffard:directeur du Groupement d'intérêt scientifique "Culture -Médias & Numérique". Ses travaux portent sur la lecture numérique. Il a été le concepteur de la bibliothèque numérique de la BNF et président de la mission interministérielle pour l'accès public à l'internet.

Frédéric Kaplan: ingénieur et spécialiste de l'intelligence artificielle et des nouvelles interfaces. Après dix ans de recherche au laboratoire Sony, il supervise aujourd'hui une équipe dans le domaine du mobilier interactif et des objets robotiques à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). 

Étienne Mineur: designer, professeur à l'ENSAD (École Supérieure Nationale des Arts Graphiques), chercheur, cofondateur et directeur de création des éditions volumiques


La vie, mode d’emploi - n°45

MagritteC'est dimanche, la chronique de Thierry, bien sûr!

«La vie très privée de Mr Sim» de Jonathan Coe (version epub)

Si la crise, basse et lourde, pèse comme un couvercle sur votre esprit gémissant en proie aux longs ennuis (merci Baudelaire), si le dernier Sollers vous a provoqué des migraines ophtalmiques, si le dernier Delphine de Vigan vous a impulsivement précipité dans l’impérieux bouillonnement des soldes, si vous pensez que le dernier Marc Levy ne vaut pas un triple A, si la dernière cuvée de Jacques Attali vous a donné des nausées (j’vois pas bien le rapport mais tant pis, ça me fait du bien!), alors, éteignez télévision, ordinateur, GPS et téléphone et ouvrez grand la dernière livraison de Jonathan Coe.


SimSuivez les extras aventures ordinaires de Monsieur Sim. Prononcez «sim» comme la carte SIM de votre mobile. Mr Sim, Maxwell Sim, c’est, tenez-vous bien, tous à la fois et tout à la fois: Mr Hulot (non pas le Nicolas mais le Mr Hulot de Tati), Laurel et Hardy, les Monty Python et Donald Crowhurst.
Donald Crowhurst? Un homme d’affaire anglais qui participa à une course autour du monde à la voile en 1969, le Sunday Golden Globe Race. Il est l’acteur de la plus grande escroquerie de la navigation de compétition. Il écrivit un faux journal de bord qui prétendait avoir effectué le tour du monde alors qu’il avait à peine entamé le parcours. Devant cette supercherie qui le plaçait premier de la course, il paniqua, sombra dans la folie et se suicida (histoire vraie relatée dans le livre «L’étrange voyage de Donald Crowhurst»). Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous!
Et pourtant... et pourtant...
Cet émouvant et attachant personnage, tout droit sorti de l’imaginaire de Jonathan Coe, vit, plus vrai que nature, la vie sans mode d’emploi. Ou plutôt, ou peut-être lit-il le mode d’emploi (mais en existe t-il vraiment un? si oui, faites moi signe!) à l’envers et contre tous, en sautant des pages, dans le désordre ou bien dans une langue étrangère. Mr Sim ne sait pas s’il doit reculer ou avancer, tourner à droite ou à gauche... bref, la vie comme un indécis voyage solitaire au long-cours...
«Les voitures, c'est comme les gens. On va, on vient dans le grouillement du quotidien, on passe à deux doigts les uns des autres, mais le vrai contact est très rare. Tous ces ratages de peu, tous ces possibles irréalisés, c'est effrayant quand on y pense. Mieux vaut éviter soigneusement d'y penser.» nous confie Mr Sim. La vie comme une interminable et monotone autoroute... où personne ne se croise vraiment. Où tout le monde se croise sans vraiment se voir. Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous!
Et pourtant... et pourtant...
Mr Sim se sent seul. «Il y a quarante ans, Donald Crowhurst avait apparemment pu se cacher au cœur de l'océan l'Atlantique, grain de poussière dans l'océan, entouré par l'infini de la haute mer et dérobé aux yeux de tous les habitants de la planète. De nos jours, une quantité de satellites en orbite étaient braqués sur nous en permanence et pouvaient établir nos coordonnées avec une rapidité et une précision inimaginables. L'intimité ça n'existait plus. Nous n'étions plus jamais seuls.»
Alors le Mr Sim il tombe facilement amoureux: d’une inconnue voisine de table dans un restaurant, de la douce et rassurante voix féminine de son GPS. GPS qu’il va surnommer Emma en hommage à Jane Eyre.
Mr Sim: sa femme le quitte avec sa fille, il est VRP en brosses à dents, sa mère est morte depuis longtemps, son père inexistant vit en Australie et pour achever le tout il n’a pas d’ami. Hum, hum, pas gai tout ça me direz-vous!
Et pourtant... et pourtant...
Prenez la route au côté de Mr Sim pour un voyage désorganisé de Londres aux îles Shetland au nord de l’Ecosse. Vous n’avez pas fini de vous dérider!
Ce roman est hilarant. Lu à gorge déployée! Les seconds rôles sont de première classe: Emma la dame du GPS, Poppy l’ange gardienne des maris volages, Trevor le collègue vendeur de brosses à dents et j’en passe... Du grand Jonathan Coe! Je me suis surpris à rire en lisant. Et que dire de mes proches qui commençaient à s’inquiéter!
Jonathan Coe nous dépeint un monde désenchanté, nous brosse dru et dur une société anglaise déliquescente, nous observe drôlement en mordant là où ça fait mal mais sans blessure, nous regarde de travers en rigolant mais sans nous pointer du doigt, nous pousse dans nos derniers retranchements mais sans nous juger.
Une magistrale (auto)dérision!
Une fin (d)étonnante... Préparez vos mouchoirs!

Lu dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques

«Testament à l'anglaise"
«La pluie, avant qu'elle tombe"
«Bienvenue au club" (très très recommandé!)
«La Maison du sommeil»
ces quatre livres de Coe sont disponibles au format epub

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Auguste : troisième tour de piste

AugusteJe vous avais parlé de la revue Auguste, disponible gratuitement dans tous les formats. Le troisième numéro vient de sortir. Des textes de nouveaux auteurs sélectionnés avec soin, l'ensemble avec un "caractère imprimé" et revendiqué. A découvrir absolument pour votre week-end.

Vous pouvez également les retrouver en piste:
Auguste sur Twitter ici
Auguste sur Facebook ici


MegaUpload: c'est fermé!

The bestCoup de tonnerre. Le site MegaUpload, dont on avait suivi les provocations depuis quelques semaines avec la fameuse MegaSong et l'aventure "mafieuse" au Sénat, vient d'être purement et simplement fermé par la justice américaine. Le communiqué sur le site du FBI. Des inculpations sont en cours à l'encontre des dirigeants. Lire le détail sur MacGénération. On parle même de date historique à l'échelle du web. Beaucoup de sites de téléchargements qui se retrouvent orphelins aujourd'hui.

PS: Beaucoup de détails sur Numérama ce matin. On est quand même très loin du partage altruiste envers la communauté, de Wikipédia!


LibFly: MobiLitté sur iPhone et Android

Mzl.uwkrnovf.320x480-75A signaler que MobiLitté, l'application mobile de Libfly, est désormais disponible gratuitement sur iPhone et Android. A tester! Communiqué de presse:

L'application MobiLitté pour iPhone et Android vous permet de:

  • Consulter des informations et des critiques sur plus d'un million et demi de livres, en effectuant votre recherche par saisie du titre et de l'auteur ou par une lecture directe du code barre du livre avec votre iPhone.
  • Mémoriser les livres que vous voulez lire et ceux que vous avez lus.
  • Suivre les prêts et les emprunts que vous faites à votre famille, vos amis.
  • Localiser la médiathèque la plus proche de chez vous.
  • Vous connecter à votre compte lecteur en médiathèque, quand celle-ci est partenaire de Libfly, pour connaître les exemplaires disponibles, vos emprunts déjà effectués, vos retards de restitution.

Avec MobiLitté, vous emportez vos coups de cœur partout, dans votre poche!


Le Motif : la bande-dessinée au top du piratage

Www.lemotif.frLe MOTif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France) dévoile aujourd'hui un premier extrait de son observatoire sur le téléchargement illégal; le document complet paraîtra pour le prochain Salon du Livre. L'occasion d'un focus sur la bande-dessinée:

La BD est la catégorie éditoriale la plus piratée sur Internet. De nombreux sites et forums agrègent des liens de téléchargement, classés par ordre alphabétique et/ou chronologique. Dans le cas de sites généralistes proposant musiques, jeux ou vidéos, la BD y constitue presque toujours une sous-rubrique de la catégorie «Ebooks», parfois même répartie entre comics et mangas.

Notre estimation compte de 35.000 à 40.000 titres de BD piratées, dont 8.000 à 10.000 réellement accessibles (liens de téléchargement et sources P2P actifs, à la portée d’un internaute moyennement averti).


iBooks s'ouvre à l'auto-publication

AppleAvec la rumeur on attendait une évolution de la plateforme iBooks d'Apple en direction de l'auto-publication, on est servi. Avec la conférence de presse qui a eu lieu aujourd'hui, en plus d'une nouvelle version iBooks 2, Apple lance iBooks Author, son complément logique puisqu'il permet de créer des livres numériques et interactifs. Cette application, disponible gratuitement sur le Mac AppStore, est présentée comme très intuitive pour faciliter la création d'ouvrages numériques, tout en se situant entre Keynote et Pages. Le programme emploie un système de glisser-déposer pour les différents éléments –vidéos, photos, textes et autres interactions– et accepte les objets en Javascript et HTML5 (via Clubic). Les fichiers construits sont bien entendu "à la sauce" Apple. Encore une nouvelle évolution "propriétaire" qui pose bien des questions. Voir le billet de MacGénération qui pointe sur les restrictions d'usages imposées par Apple, merci à Fabien.


JetBook Color est disponible à l'international

JectacoUne date importante, le papier électronique couleur est désormais en commercialisation. Le JetBook Color d'Ectaco, le grand livre électronique avec l'encre électronique couleur (eInk Triton) est désormais vendu sur le site d'Ectaco, au prix de 499,95$. Il est disponible tout de suite à l'international. Le prix peut sembler encore élevé. On rappellera seulement pour mémoire que l'Illiad d'Irex Technologies (basé aux Pays-Bas) était vendu 649€ à sa sortie l'été 2006. Souvenirs, souvenirs... Je devais bien être l'un des premiers particuliers français à sauter le pas à l'époque, il faudrait que je recherche mon numéro de facture. Et ce n'était pas un modèle 9,7 pouces comme le JetBook Color. Le prix du Kindle DX (équivalent en taille) est actuellement à 379$ sur le site d'Amazon. C'est donc un écart d'un peu plus de 30% seulement pour "passer à la couleur"! Une petite révolution en soit. On sait où l'on en en est aujourd'hui cinq après sur le marché des livres électroniques noir et blanc avec des prix entre 79 et 149€ selon les modèles. L'aventure du livre électronique couleur commence à s'écrire! (via CNet).


eInk au CES 2012

Comme d'habitude Charbax a eu l'exclusivité d'une interview très complète du directeur marketing d'eInk au CES 2012. L'occasion de comprendre les prochains développements, résolutions, annotations, couleur, les chantiers ne manquent pas avec beaucoup de partenaires. Joint également la fameuse bobine, pas du directeur marketing mais du papier lui-même! La photo avait déjà circulé mais la vidéo de la bobine de papier électronique est très impressionnante!


Editions Leduc.s : un catalogue numérique

LogoplatPetite visite aux Editions Leduc.s à Paris, à deux pas de Montparnasse, où j'ai rencontré Stéphane Leduc (directeur et fondateur) et Aurélie Scart (responsable numérique) que certains d'entre vous connaissent peut-être, car elle a travaillé avec Bruno Rives. Une observatrice avertie du numérique, de longue date!

LeducCréées en 2003, les éditions Leduc.s ont dès le départ marqué une ambition très précise: accompagner au quotidien dans des domaines aussi variés que la famille, le travail, la santé, la minceur ou l’humour. Une équipe de dix personnes, travaillent à la création et à la promotion des huit à dix guides pratiques, documents et même romans qui paraissent chaque mois. Quatre grandes thématiques dans les collections: santé préventive/ naturelle, développement personnel, vie professionnelle/ business et des rééditions de livres à contre-courant comme "Capitalisme et liberté" de Milton Friedman par exemple. Des livres imprimés bien sûr, mais aussi depuis un an maintenant, des versions numériques qui étoffent une offre de plus en plus large. L'occasion de revenir avec eux sur le déploiement du numérique.

Est-ce que le numérique a été très tôt au centre de vos préoccupations, de votre veille?

Bien entendu, cela fait partie de mes gênes! J'ai débuté en tant que concepteur/rédacteur dans la presse télématique. Cela démarrait à l'époque, il n'y avait pas encore d'internet. J'ai participé à l'aventure du minitel, on peut dire que j'ai été "webmaster avant l'heure" pour des titres dans la presse  comme Marie-Claire, Libération, etc. Ensuite dans les années 90, je me suis consacré à la photographie.
Mais en fait, depuis que je suis enfant j'ai toujours été baigné dans l'édition. Mon père était éditeur chez Marabout. C'est en échangeant avec lui que le projet de créer ma propre maison d'édition a mûrie au début des années 2000. Et je gardais bien entendu toujours un oeil sur le numérique, sur le développement du web, comment il impactait mon travail d'éditeur.

L'élement déclencheur est venu quand?

C'est lors d'un voyage aux Etats-Unis dans la Silicon Valley en 2009, quand j'ai participé au Stanford Publishing Course que j'ai compris qu'il fallait se lancer dans l'édition numérique. Nous avions déjà très tôt négocié les droits numériques dans nos contrats d'édition. Nos premiers livres ont été distribués par les pionniers comme Cyberlibris.

Comment s'est fait la mise en oeuvre?

Pour moi, il était indispensable de recruter une personne pour s'occuper à plein temps du développement numérique. Aurélie est venu intégrer notre équipe fin 2010. Nous avons réfléchi ensemble sur le choix de la plateforme de distribution. Nous voulions absolument garder notre indépendance. C'est pour cela que nous avons fait le choix de traiter en direct avec quatre plateformes : YouScribe, Apple, Amazon et Fnac/Kobo. D'autres suivront.

Pouvez-vous nous dire les choix que vous avez faits?

Il était évident pour nous que les DRM n'étaient pas le bon choix pour nos ouvrages. Mon expérience du numérique m'avait convaincu qu'elles étaient un frein à l'achat, comme dans la musique il y a quelques années. Nous avons opté pour des solutions de watermarks qui ne restreignent pas nos lecteurs, quand c'est possible. Concernant les prix, nous n'avons pas attendu la baisse de la TVA en pratiquant dès le début des remises de prix de 30 à 50% par rapport aux versions imprimées. En général, nous essayons au maximum d'être aux alentours de 10€.

AurelieQuelles sont vos premiers résultats de ventes?

Nous avons vendu à peu près 10.000 exemplaires au total l'année dernière, je n'ai pas encore fait le relevé total des ventes de fin d'année. L'accélération est très nette depuis l'automne dernier. Notre best-seller a bien évidemment été le livre sur Steve Jobs, avec plusieurs milliers d'exemplaires dans sa version numérique.

Comment s'organise la promotion?

Nous essayons d'être très réactifs pour arriver dans les têtes de gondoles d'Amazon et d'Apple. Nous relayons à chaque fois nos nouveautés au travers de notre blog, notre site, Facebook et Twitter.

Par exemple l'un de nos derniers titres, un livre sur le Konjac (plante coupe-faim japonaise) préfacé par Pierre Dukan, est sorti en avant-première numérique sur les 4 plateformes (9,99€ sans DRM). Le livre imprimé sortira en librairie début mars.
Nous avons lancé un blog dédié sur le livre et sur la thématique, animé par les 2 auteurs, ainsi qu'une page Facebook.

Comment voyez-vous le développement?

C'est une aventure qui démarre, c'est très stimulant. Nous avons de très bons retours de nos lecteurs, qui nous encouragent à avancer. Pour l'instant notre catalogue numérique comprend 65 titres sur les 250 au catalogue. Notre objectif est de proposer très vite la quasi totalité de notre fonds. Il faut repenser certains titres qui ne peuvent pas simplement être convertis au format ePub. N'oublions pas que nous sommes une maison de titres pratiques!


Hum... diabolique histoire ! - n°44

MagritteLa chronique du dimanche de notre ami Thierry:

«Une histoire sans nom» de Barbey d’Aurevilly

«Les plus grandes séductions peut-être que l’histoire des passions pourrait raconter ont été accomplies par des voyageurs qui n’ont fait que passer et dont cela fut la seule puissance.»

Jules_Barbey_AurevillyBarbey d’Aurevilly (1808-1889) est un habile, talentueux et trop méconnu conteur (baroque? gothique? allez savoir!) fasciné par le Mal, le secret et les passions diaboliques. Catholique tourmenté, monarchiste, outrancier anti-révolutionnaire, polémiste et dandy opiomane (au premier abord, pas très sympathique le garçon, dans les salons, on le surnommait Brummell II!), il aime tremper ses personnages dans le péché. «Les êtres heureux sont graves. Ils portent en eux attentivement leur cœur comme un verre plein, que le moindre mouvement peut faire déborder ou briser.»

Ici, dans cette «Histoire sans nom» (parue avec succès en 1882), le génial prosateur à l’imagination débordante, Barbey D’Aurevilly peint, avec un réalisme impitoyable lourdement chargé de symbolisme (le tout servi bien crémeux à souhait d’adjectifs, j’aime ça et j’assume!), les ravages d’une passion filiale entre une mère et sa fille. L’aristocrate Mme de Ferjol, originaire de Normandie (comme l’auteur) se marie, suit son époux et se retrouve «coincée», presque cloîtrée dans un trou perdu du Forez (pas très loin de chez moi!). Son mari qu’elle adore meurt trop tôt. Elle va alors se plonger, jusqu’à se se noyer, dans la prière. Entièrement vouée à Dieu, elle va même jusqu’à délaisser sa fille Lasthénie qui va, en silence, cruellement souffrir d’un manque de tendresse maternelle. La belle, fraîche et innocente Lasthénie...


Une histoireLorsqu’un maudit jour un énigmatique et ténébreux prête capucin arrive dans le village pour célébrer le carême. Il sera logé chez Mme de Ferjol, reconnue figure généreuse du village. Pendant quarante jours, le temps du carême, cet obscur et taciturne capucin va inquiéter les trois femmes qui l’accueillent: Mme de Ferjol, sa fille et la fidèle servante Agathe. Pas aimable, pas causant le capucin! Toutes les trois semblent craindre, sans raison apparente, cet impénétrable passager. Puis, le dernier jour du carême, il disparaît comme par enchantement... comme par désanchantement... Plus aucune nouvelle de lui! Volatilisé ce diable de capucin!
Les jours passent et le souvenir du «fugitif» trépasse. Oui mais voilà que l’éclatante Lasthénie dépérit de jour en jour. Elle ne parle plus et s’automutile. (Lasthénie de Ferjol a donné son nom à un syndrome décrit en psychiatrie: le syndrome de «Lasthénie de Ferjol» qui est un type de pathomimie au cours duquel le patient se provoque intentionnellement une anémie par des saignements qu'il occasionne lui-même délibérément.) Coup de tonnerre chez les Ferjol, sans le savoir, Lasthénie serait enceinte! «Muette comme une tombe» (ou comme une carpe mais c’est moins romantique!), jamais elle ne dira le nom du père (ni du saint esprit!). Mme de Ferjol bannit sa fille et décide de retourner dans sa Normandie natale avec sa fille et sa servante afin de cacher cette grossesse inavouable dans ce village refoulé. Mais cher fébrile lecteur, je ne vous en dis pas plus...
La fin de cette histoire est étonnante, époustouflante... du Hitchcock vous dis-je!
Ce roman est noir, très noir mais tellement bien écrit!

«Connétable des lettres», Barbey d’Aurevilly influencera Proust, Bernanos et Mauriac. Un auteur oublié qui mérite d’être lu. Lui qui se voit ni au-dessus, ni au-dessous mais à côté des groupes littéraires, se dit «stylite» (non pas styliste mais stylite qui signifie ermite) et «fakir de la solitude». Il se brouille avec presque tout le beau monde littéraire de son temps: Flaubert, Zola et Victor Hugo qui le traite de «formidable imbécile». Tout de même, il sera un des seuls à défendre Baudelaire lors de son procès d’accusation à la publication des Fleurs du Mal.
Baudelaire, Walter Scott et Balzac seront épargnés par ces virulentes aristaques.

Le jeune Léon Bloy qui vénère Barbey d’Aurevilly comme un maître écrit: «L’enfer n’est jamais si effrayant que lorsqu’il est montré par un trou de d’aiguille.»

Version epub gratuite téléchargée sur ebooksgratuits.com lue dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques.

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D-Fiction : Les Corps culinaires à découvrir

DfictionA signaler l'expérience de lecture tout à fait originale que nous proposent les Éditions D-Fiction. A découvrir Les Corps culinaires, le dernier ouvrage numérique de Isabelle Rozenbaum, récemment primé au Festival International de la photographie culinaire 2011. J'ai beaucoup aimé ce mélange des univers à la fois au niveau des thèmes abordés (gastronomie, vins, littérature, arts visuels) que des médias mis en oeuvre. Isabelle Rozenbaum nous entraine dans une expérience numérique grobale très intéressante. Je vous laisse découvrir le communiqué de presse:

Actu-Corps-culinairesAvec Les Corps culinaires publiés aux Éditions D-Fiction, Isabelle Rozenbaum retrace son parcours de photographe depuis plus de vingt ans. Considérée comme photographe ethno-culinaire, elle a introduit en France -au début des années 2000- le reportage «en cuisine», c’est-à-dire les prises de vue favorisant la pratique et le savoir-faire des chefs dans leur propre lieu de travail, concept inauguré par les anglo-saxons et qui, en une décennie, est venu bouleverser la représentation culturelle de la cuisine illustrée jusqu’alors par les sempiternelles «natures mortes». L’auteur nous expose, ici, ses choix de photographe indépendant, sa conception de la photographie culinaire ainsi que les enjeux, pour elle, de l’utilisation d’un nouveau médium: la vidéo. De l’univers gastronomique au monde du vin en passant par les milieux littéraire et artistique, Isabelle Rozenbaum évoque ce métier de photographe et de vidéaste, complexe, ambitieux et passionnant qui ne cesse d’évoluer avec les développements des nouvelles technologies et nous explique comment l’image, souvent par des voies détournées, peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes et sur le monde que nous traversons.

Les Corps culinaires d'Isabelle Rozenbaum marque un véritable événement en cette rentrée éditoriale 2012 puisque ce livre publié au format numérique, utilise les ressources propres à cette nouvelle ère éditoriale. En mariant texte, photographie, vidéo et son, il s'agit de reconstituer l'univers de la créatrice et son approche inédite de la cuisine. Loin d'être le duplicata d'un livre papier, Les Corps culinaires jouent sur les possibilités encore peu exploitées commercialement des développements de l'ePub qui offre une lecture "augmentée" d'images animées ou non- et sonorisées.

Les Corps culinaires
Auteur : Isabelle Rozenbaum

Texte : +/-100 p.
Illustrations : 78 photos couleurs & 12 photos N&B
Vidéos : 10

Distribution : immateriel.frepagine.fr

Parution aujourd'hui 15 janvier 2012. Tous les détails ici avec une vidéo de découverte. Deux versions seront disponibles à la vente en librairie à 5,99€ jusqu'au 15 mars, 9,99€ ensuite, également disponible sur l'ibookstore d'Apple et le Kindle Store d'Amazon.


Lecture numérique : 400.000 lecteurs potentiels?

LectureAvec les 50.000 Kobo vendus à la Fnac, sans doute autant du côté d'Amazon et de son Kindle, si l'on rajoute les ventes de Cybook, Sony et autres, c'est entre 130 et 150.000 personnes qui découvrent la lecture en mode reader. Avec sans doute une proportion très forte de gros lecteurs, auquel il s'agit de rajouter ceux qui étaient déjà équipés. 200.000 au total? Si l'on rajoute la proportion de ceux qui ont préférés le mode tablette iPad et autres (ventes 1,5 milllion de tablettes en France en 2011), qui ont une prodigalité de lecture sans doute beaucoup moindre, c'est quand même je pense un peu moins d'un demi-million de lecteurs qui vont s'essayer "sérieusement" dans les prochains mois à la lecture numérique en France. Un vrai changement de paradigme, non?


Fnac : 50.000 Kobos vendus

BompardSur fond de restructuration difficile à la Fnac avec l'annonce de 510 licenciements, Alexandre Bompard a aussi précisé dans l'interview que les ventes de Kobo s'élevaient à 50.000 exemplaires depuis la sortie (six semaines). Le produit le plus vendu après l'iPad2. Un beau succès pour le démarrage, qui je crois va se poursuivre avec un bouche à oreille très positif (via LeFigaro).


Alina Reyes s'édite en ligne

AlinaUn autre auteur qui suit les pas de Marc-Edouard Nabe (avec le succès que l'on sait) dans la voie de l'anti-édition, c'est Alina Reyes qui ouvre un site où elle propose à ses lecteurs les versions numériques de ses livres. Depuis "Le Boucher" paru aux Editions du Seuil en 1988, elle a publié chez de très nombreux éditeurs. Quatre premiers titres sont déjà disponibles. Je pense que, comme elle, beaucoup d'écrivains vont retrouver le contact avec leurs lecteurs sur l'espace numérique. Nabe a un coup d'avance, lui qui propose les versions imprimées, il va sans doute décliner les versions numériques bientôt, l'offre complète! En parlant de Nabe, il vient de vendre les 2000 premiers exemplaires de son dernier livre "L'Enculé", il a réimprimé à 4000 exemplaires, et toc. Deux ans maintenant qu'il a lancé sa plateforme de vente avec ses petits bras, certains ne donnaient pas cher de l'aventure, et bien ça marche! (via Wrath).


Sabine Wespieser : une offre numérique sans DRM

Sw_edietur_numVoilà une bonne nouvelle ce soir, de voir s'ouvrir l'offre numérique des Editions Sabine Wespieser, ces si jolis livres imprimés reconnaissables entre tous sur les tables. Deux premiers titres pour démarrer, distribués par la plateforme EdenLivres, et très bonne surprise sans DRM, avec des réductions de prix substantielles. Comme je vous l'ai déjà dit, ils doivent se sentir de plus en plus esseulés les éditeurs indépendants à s'accrocher au virus Adobe! (via le blog ePagine).