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Pays-Bas : deux groupes d'édition avec des offres d'abonnement

Pays-basDeux grands groupes d'édition néerlandais vont proposer un accès illimité à leur catalogue, en échange d'un forfait mensuel. Ces deux groupes occupent presque la moitié du marché du livre numérique néerlandophone. Une offre qui devrait être proposée à la fin de l'année. Une initiative qui vise à lutter contre le piratage des livres numériques, que l'on peut rapprocher de celle du groupe Planeta en Espagne avec le site de streaming Nubico (via Courrier International).


Economie du livre : le poche résiste-t-il?

Livres_de_pochesA lire François Bon sur Tiers Livre qui nous fait part de "réflexions pensives sur l'économie du livre". Beaucoup d'éléments intéressants. J'ai tout particulièrement repéré des indications qu'il donne sur le livre de poche, un marché qui marquerait le pas selon ses informations, il parle même de "black-out".

Le black-out est mis sur un fait essentiel: depuis deux ans, l’effondrement soudain des poches et d’un facteur frôlant les 20% pour certaines des maisons. Black-out parce que ça laisse visiblement le monde professionnel les yeux écarquillés et le moral blême: le «poche», c’est:

1/ une innovation technologique récente et considérable.
2/ une valeur stable assurant un socle économique reconductible et aux maisons d’édition et aux libraires (aux auteurs par contre les noyaux de prune, mais le plaisir d’avoir ça dans les mains et de les retrouver en lycée ou dans des endroits totalement imprévus).
3/ une valeur symbolique énorme pour la reconduction du socle littéraire lui-même: tout ce que nous avons lu adolescent ou étudiant pour nous approprier le patrimoine, c’est à nos poches que nous le devons.

Le poids des livres de poche en 2011, c'était 17,9% de la production en titres, 21,0% de la production en exemplaires, 23,8% des exemplaires vendus, 13,0% du chiffre d'affaires ventes de livres des éditeurs (source: SNE, enquête de branche, échantillon 2011 ici). Derniers chiffres disponibles. Combien aujourd'hui? Est-ce que le livre de poche marquerait le pas, voire même "s'effondrerait" pour reprendre les propos?

Comme le rappelle François Bon, depuis plusieurs années en France les groupes d'éditions ont organisé une défense du livre au format de poche en maintenant une politique de prix élevé du livre numérique. Revoir les éléments il y a un an. Les choses n'ont pas évolué. Dans le meilleur des cas alignement des prix chez Folio-Gallimard, +20% dans le groupe Hachette et éditeurs diffusés, +50% ou plus encore pour d'autres groupes. Avec l'incompréhension palpable chez les lecteurs. Revoir l'enquête récente réalisée par Babelio qui montrait que le format numérique est déjà perçu comme une alternative au livre de poche pour 30% des répondants, le prix élevé du livre numérique restant le frein principal. La situation mériterait d'être aussi analysé en distinguant les nouveautés et les ouvrages de fonds à rotation lente. Des collections de poche avec plusieurs milliers de titres sont de plus en plus difficiles à maintenir dans leur intégralité dans l'imprimé. Combien de fois avons-nous fait l'expérience en librairie d'un poche indisponible chez l'éditeur, obligé de se reporter sur le marché de l'occasion? La politique actuelle de rétention des groupes d'édition est-elle la bonne pour maintenir artificiellement le livre de poche? Est-ce que dissuader les lecteurs d'accéder au numérique, c'est forcément les "inciter" à continuer d'acheter des livres au format de poche, même s'ils sont de plus en plus indisponibles?


Harlequin : la littérature sentimentale de plus en plus numérique

HarlequinIls étaient jusqu'ici assez discrets sur leur activité numérique. Changement de cap confirmé aux Editions Harlequin. Après nous avoir donné un chiffre de 10% l'été dernier, ils revendiquent aujourd'hui une part impressionnante de 14% de leur chiffre d'affaires en numérique. La littérature sentimentale est bien en train de réaliser sa mutation digitale (via Actualitte).


Lagardère/ Hachette : pas de chiffres pour le numérique en France

LagardereLe groupe Lagardère/Hachette a publié ses résultats 2013 par voie de communiqué de presse, confortant les résultats du troisième trismestre de l'année dernière. Pléthores de chiffres sur les marchés anglo-saxons. Par contre comme d'habitude, les chiffres du numérique pour le marché français ne sont pas donnés, c'est bien dommage que le premier acteur bloque ainsi la compréhension de notre propre marché:

"Le livre numérique représente 10,4% du chiffre d’affaires de la branche Lagardère Publishing en 2013 (contre 7,8% en 2012). La transition numérique demeure pour l’instant cantonnée essentiellement aux marchés anglo-saxons. Aux États-Unis, dans un marché en stabilisation, le chiffre d’affaires numérique de Lagardère Publishing affiche une solide croissance (+33%) grâce au nombre élevé de best-sellers publiés et représente désormais 30% des ventes Trade contre 24% en 2012. Au Royaume-Uni, où le marché est toujours en progression, le chiffre d’affaires des ebooks croît de 42% et représente 27% des ventes Adult trade contre 20% en 2012.

Aux Etats-Unis, le livre numérique représente 27% du chiffre d'affaire du trade au 4ème trimestre 2013 contre 23% au 4ème trimestre 2012. Au Royaume-Uni (où l'ebook avait décollé deux ans après les Etats-Unis) le chiffre d'affaire du numérique poursuit égalements sa croissance (22% du CA Adults trade contre 19% l'année précédente). Au quatrième trimestre 2013, le numérique représente ainsi 9,6% du total des ventes de Lagardere Publishing contre 8,4% l'année précédente."


ENI : catalogue numérique gratuit

EniA signaler du 11 au 13 février, les Editions ENI, spécialisées en livres d'informatique, proposent leur catalogue de livres numériques en accès gratuit. Le lien est ici. Je me demande si c'est bien légal, une telle offre devrait être proposée sur les autres librairies, pas seulement sur leur propre site. Merci à Emilie sur twitter.

PS: pas de téléchargement, en accès seulement sur quelques jours, donc pas d'ambiguités par rapport à la commercialisation des livres numériques. En tous cas une excellente idée pour se constituer un fichier clients.


Etude Xerfi : livre numérique à 4,5% du marché du livre

XerfiUne information donnée aujourd'hui qui relaye des données d'une étude Xerfi "La distribution de livres face aux enjeux du numérique" disponible depuis quelques jours. La pénétration croissante des liseuses et tablettes aurait permis aux ventes au détail d'e-books de s'élever à 190 millions d'euros l'an dernier pour représenter 4,5% du marché français du livre. Le cabinet anticipe pour ce segment une croissance moyenne de 20% par an jusqu'en 2017. Soit un peu moins de 10% du marché du livre d'ici quatre ans. Rappelons que le SNE (Syndicat National de l'Edition) avait donné un chiffre de 2,65% pour l'année 2012, ce qui représenterait une augmentation de 70% en un an. Nous devrions avoir d'autres chiffres au prochain Salon du Livre (via JournalduNet). [Le communiqué de presse de l'étude Xerfi est ici].

Xerfi


Eyrolles : l'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée

Picture-1157-1355740059A lire l'interview de Marie Pic-Pâris Allavena, directrice générale du Groupe Eyrolles, sur le site Actualitté. Elle revient sur les DRM: «Pour nous, c'est simple: pas de DRM. Nous proposons des fichiers avec un watermarking: c'est, pour l'utilisateur, plus souple en termes d'utilisation. Et il est vrai que l'on n'apprécie pas beaucoup les diktats des monopoles». Elle exprime aussi sans langue de bois la déception actuelle sur les livres enrichis: «L'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée: concevoir les fichiers coûte cher, les commercialiser aussi.» Et de citer l'exemple d'un ouvrage intégrant des vidéos, ayant coûté quelques dizaines de milliers d'euros, pour des ventes qui n'avaient pas dépassé quelques exemplaires seulement. «Désormais, nous ne faisons plus les mêmes erreurs, mais il faut prendre en compte que le livre numérique ne représente que 8% de notre chiffre d'affaires. Et les meilleures ventes concernent souvent les livres de management».


Editions Métailié : le polar comme moteur du numérique

MétailiéAprès Philippe Picquier en début de semaine, je vous propose d'en savoir plus aujourd'hui sur le catalogue numérique des Editions Métailié, l'une des maisons d'édition de littérature étrangère les plus réputées. Evénement aujourd'hui, puisque sort le dernier roman d'Arnaldur Indridason "Le Duel", un polar sur fond de guerre froide dans l'univers des échecs en 1972 à Reykjavík, où se déroule le championnat du monde opposant l’américain Bobby Fischer et le russe Boris Spassky.

DuelUn nouvel Indridason qui s'annonce déjà comme l'un des titres incontournables de ce début d'année.

Je remercie vivement Lise Belperron, chez Métailié, qui a bien voulu répondre à mes questions autour du catalogue numérique:

Pouvez-vous nous présenter rapidement la maison d'édition?

Créée en 1979, les Editions Métailié publient essentiellement de la littérature étrangère, beaucoup de Latinos, mais aussi des Italiens, des Ecossais, des Portugais, des Espagnols; un fort penchant pour le roman noir aussi, d’où qu’il vienne, et quelques ouvrages de sciences humaines.

Quelle est votre politique en matière de numérique? Numérisation, distribution, DRM, prix, part du catalogue imprimé?

Nous avons commencé assez tôt à produire des titres en numérique, en février 2011. Dès le départ nous avons choisi de faire systématiquement un format ePub pour toutes les nouveautés (pour peu qu’on nous autorise à le faire!), mais aussi de numériser le fond –par exemple, la première année, toute l’œuvre d’Arnaldur Indridason, et tous les livres de Luis Sepúlveda. Nous sommes en train de numériser des titres importants du catalogue, mais nous devons également nous préoccuper de leur commercialisation (comment faire pour qu’ils ne tombent pas tout au fond des vitrines numériques, qui privilégient la nouveauté). Nous vendons nos titres via EdenLivres, ce qui nous permet d’être présents facilement et efficacement dans toutes les librairies numériques.

Tous nos titres sont sans DRM. Nous sommes à un maximum de -30% du prix papier pour les grands formats (mais il nous arrive d’être nettement en dessous pour les titres du fond) et un prix équivalent pour les poches. Nous avons actuellement 110 titres disponibles en numérique, soit environ 15% de notre catalogue papier, ainsi que 43 «Petites Suites», chapitres ou nouvelles que nous vendons à l’unité.

Actuellement notre catalogue numérique est composé de nouveautés à 70%. Nous tentons de numériser progressivement toute l’œuvre d’un auteur quand un nouveau roman est prévu; nous nous penchons aussi sur nos «classiques» (nous avons ainsi numérisé dernièrement toute l’œuvre de Quiroga, immense écrivain uruguayen).

Comment voyez-vous l'articulation du numérique par rapport au poche?

A l’heure actuelle il nous semble important de ne pas cannibaliser le marché du poche, c’est pourquoi nous pratiquons un alignement des prix. A terme, je pense qu’il y a une place pour le poche et pour le numérique; cela se jouera sans doute en termes de priorité (plus d’exhaustivité en numérique, plus de visibilité en poche). En numérique, nous manquons cruellement de médiation, on a la sensation d’envoyer certains de nos livres au casse-pipe –c’est un problème que nous avons moins sur le poche car il y a des libraires! Et assez de diversité parmi eux pour faire passer des auteurs un brin moins connus…

Quelle sont les difficultés avec les droits? Beaucoup de traductions chez Métailié, comment réagissent les auteurs et les éditeurs étrangers?

Il faut tout négocier et ce n’est pas toujours facile; tout le monde croit que le marché du numérique, c’est la poule aux œufs d’or. Il faut souvent expliquer qu’en France on n’en est pas encore là, que c’est un marché balbutiant, dans lequel chacun doit trouver sa place.

Les auteurs sont relativement indifférents à la question du numérique. Ils sont contents d’y être mais pas toujours très au courant (comme beaucoup de professionnels d’ailleurs, y compris journalistes, libraires). Ils s’inquiètent beaucoup des prix très inférieurs pratiqués sur le numérique dans certains cas (comment vivez-vous si vous vendez des livres à 2,99€??)

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes? Des indications sur les différentes plateformes et la répartition des titres?

Nous avons vendu 22.000 exemplaires l’an dernier, dix fois plus qu’en 2011, deux fois plus qu’en 2012. Les cinq livres les plus vendus sont tous des polars signés Arnaldur Indridason: Etranges Rivages, Betty, La Muraille de Lave, La Cité des Jarres et La Voix. D’une manière générale, le noir se vend beaucoup mieux que la littérature –on peut atteindre 4% des ventes papier dans ce genre; pour la littérature, ça ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, les 2%.

IndridasonEn termes de plateformes, on constate cette année un très net recul (en pourcentage) d’Apple, au profit de Kobo et d'Amazon, qui sont clairement et de très loin nos plus gros revendeurs. On atteint plus de 80% des ventes avec seulement 4 librairies numériques. Malheureusement, je crains que la partie soit très inégale pour les libraires.

En ce qui concerne la répartition nouveautés/ best-sellers/ ouvrages plus anciens du fond, pas vraiment de surprises de ce côté-là. Ce qui fonctionne en papier fonctionne en numérique, avec une très nette «prime à la visibilité» (et du coup à la nouveauté), les librairies numériques étant peu nombreuses et mettant souvent en avant les mêmes titres. Il est très difficile de faire vivre le fond sur le web. Même des titres emblématiques, très connus, qui se vendent plutôt bien en papier, à des prix abordables, ont du mal à se faire une place dans les vitrines.

Vous avez fait le choix du sans-DRM. Certains de vos confrères ont beaucoup de défiance envers le piratage et hésitent à se passer de verrous numériques. Quel est votre sentiment?

En réalité, ce qui fait qu’on pirate plus tel ou tel livre, c’est surtout son succès en papier. Quoiqu’il en soit c’est un risque mineur. Nous ratissons régulièrement le web, nous faisons retirer très facilement tous les fichiers illégaux, et dans ce cas le watermarking nous permet de détecter l’origine du fichier. En outre, les sites de piratage sont de plus en plus commerciaux (il faut s’inscrire, payer quelque chose, ou esquiver des tonnes de publicité –je le sais, je pirate systématiquement mes livres, pour vérifier!) et donc de moins en moins attractifs. Ce qui me gêne c’est qu’en réalité seuls 20% de nos lecteurs achètent des livres vraiment sans DRM, en s’écartant des plus gros revendeurs dont l’écosystème est fermé. Et oui, les agents et éditeurs étrangers ont peur à la fois du piratage et des baisses de prix.

Quels sont vos projets, axes de développement, promotions?

Progressivement, nous allons numériser une grande partie de notre fonds; nous ne pourrons pas numériser systématiquement (il faudrait renégocier trop de contrats, et nous relisons tout systématiquement, ce qui prend tout de même un certain temps) mais nous essaierons d’avoir un catalogue complet sur les titres qui tournent encore en librairie.

Nous sommes très attirés par de nouveaux modèles de publication (offre couplée papier+numérique, prêt en bibliothèque, abonnements, vente de chapitres) mais il faut reconnaître que tout est très compliqué et très artisanal dans ce domaine: entraves législatives et techniques innombrables, relations avec les agents (qui par contrat nous imposent de respecter certaines clauses strictes), visibilité limitée (j’ai dû renoncer à plusieurs opérations faute de partenaires). Sans compter qu’on doit faire avec tout un tas d’acteurs dont les décisions influencent très directement nos livres sans que nous puissions faire quoi que ce soit (par exemple, nous ne mettons pas de DRMs, mais Amazon et Apple en mettent dans tous les cas!). Ce n’est pas toujours facile d’avoir aussi peu de maîtrise. Parfois, on aimerait être plus libre!

En tout cas nous allons continuer à proposer des nouvelles à l’unité, ainsi que des opérations de baisses de prix (sur les Suites au printemps, les polars à l’été), et tenter de valoriser notre fond sur les réseaux sociaux. Nous proposerons aussi, comme pour Quiroga, des petites nouvelles gratuites -d’ailleurs j’en profite pour les recommander, ce sont de petits bijoux littéraires, cruels, cyniques, exotiques! Pour nous, numérique ou papier, peu importe, tant que les gens lisent!

Pouvez-vous nous parler de votre actualité du mois?

Reig Couv-1516Le nouveau Indridason est bien entendu le grand événement du mois de février. Si vous aimez le genre, il y a aussi Rafael Reig, avec Ce qui n’est pas écrit, un super polar par un Espagnol qui n’avait jamais été traduit en France. Et la semaine prochaine, tout Agualusa, un écrivain angolais absolument génial, avec son nouveau roman, Théorie générale de l’oubli. Ou comment survivre à Luanda enfermée pendant trente ans dans un appartement. La femme en question pêche des poules chez ses voisins du dessous et cultive des légumes sur son balcon tout en écrivant sa vie sur les murs!


Editions Philippe Picquier : un éditeur qui vit bien le numérique

PicquierSi l'on commence à avoir quelques chiffres de la part de grandes maisons d'édition avec des best-sellers (comme ici dans le groupe Hachette), en revanche nous n'avons pas encore beaucoup de retours de la part de maisons d'éditions indépendantes de plus petite taille. Un focus aujourd'hui sur les Editions Philippe Picquier. Je remercie Harmonia Mundi, son diffuseur papier/ numérique, qui en accord avec l'éditeur m'a communiqué des éléments sur le développement de son catalogue numérique. Spécialisée dans les littératures asiatiques depuis 1986, cette petite maison d’édition pionnière a su comprendre, avant les autres à l'époque, que le lecteur français s’ouvrait enfin à la littérature étrangère. Elle est devenue, avec un catalogue de plus d'un millier de titres, des auteurs asiatiques aujourd'hui prestigieux et une cinquantaines de nouveautés par an, une vraie référence dans l'édition de littérature étrangère. A lire l'excellent article sur le site hypotheses.org.

Pouvez-nous décrire le catalogue numérique des Editions Philippe Picquier?

Démarré il y a bientôt trois ans, le catalogue compte, au 1er février 2014, 139 titres représentant 20% de son catalogue exploité en papier. Nous essayons systématiquement d’avoir toutes les nouveautés papier également en version numérique mais il demeure des problèmes sur la négociations des droits numériques avec plusieurs auteurs (notamment japonais) car les agents sont parfois trop «gourmands» par rapport à la réalité du marché du livre numérique en France et/ou qui ne veulent pas aller vers le numérique.

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes?

Sur l'année 2013, l’activité numérique (téléchargements) représente 1,6% de son CA PPHT (prix public hors-taxes) en papier. Philippe Picquier est notre premier éditeur avec près de 6.800 téléchargements payants en 2013.

Les 5 meilleures ventes en 2013 ont été 5 titres de fonds (dont seul Funérailles Célestes est également dans le top 5 des meilleures ventes Picquier papier)

BAGUETTES CHINOISES

XINRAN

janv.-11

MEMOIRES D'UN EUNUQUE

DAN Shi

sept.-95

MEMOIRES D'UNE DAME DE COUR

JIN Yi

août-96

FUNERAILLES CELESTES

XINRAN

janv.-12

CHINOISES

XINRAN

janv.-05

Pour quelques titres de fonds, les ventes numériques sont aujourd’hui supérieure aux ventes nettes papier (à périmètre égal sur année civile 2013) et pour les meilleures ventes papier poche, les versions numériques représentent au minimum 10% des quantités physiques.

85% des ventes se font en France, puis pratiquement 12% pour les zones francophones Canada-Belgique-Suisse.

En ce qui concerne les plateformes de ventes, les quatre principaux acteurs du marché comptent pour quasiment 90% de nos ventes. Selon des accords de confidentialité, je ne peux vous donner les chiffres précis, mais sachez qu’Amazon est très loin devant les autres, qui joue à fond sur la synergie papier/numérique en poussant les versions Kindle quand la version papier est en rupture de stock.

Quelle est la politique de l'éditeur en matière de numérique?

Picquier a été notre premier éditeur à se lancer dans le numérique en mars 2011 (avec Indigène et Allia) lors du lancement de cette nouvelle activité chez Harmonia Mundi.

En ce qui concerne la politique de prix, toujours au moins 30% de décote sur le prix du grand format et au moins 10% sur les titres en version poche. Jamais de DRM (comme tous les éditeurs diffusés par Harmonia Mundi) uniquement du tatouage numérique.

Quels sont les projets?

Pas encore de livres enrichis chez Picquier (mais on y réfléchit pour des livres d’apprentissages du chinois et japonais). En ce qui concerne le secteur jeunesse 4 titres ont été lancés au format epub fixed lay out à la fin de l’année. Les résultats de vente sont malheureusement très décevants.

Comme pour tous les 31 autres éditeurs e-diffusés par Harmonia Mundi -bientôt vont arriver aussi Bruno Doucey (poésie), Rouge Profond (cinéma) et Joie de Lire (romans ado)– nous informons systématiquement sur le contenu de nos programmes de nouveautés et sur nos opérations de mises en avant numérique (comme on le fait également pour le papier!).

Pour Picquier, le nouvel an chinois 2014 semble doper les ventes en numérique (comme pour 2013 où les ventes avaient été multipliées quasiment par 10 pendant le mois de l’opération spéciale). Cette opération a été relayé cette année par quasiment toutes les librairies en ligne: prix unique de 4,99€ sur 99 titres Picquier du 24 janvier au 9 février.

Nous allons aussi lancer la semaine prochaine du 7 au 16 février une opération sur 24 titres érotiques des éditions Allia et Philippe Picquier au format ePub sans DRM proposés à -50 % de leur prix catalogue.


Le Bélial donne ses chiffres de ventes 2013

BelialIls sont peu nombreux les éditeurs qui acceptent de communiquer leurs chiffres de ventes sur le numérique. Merci aux Editions du Bélial qui nous dévoilent leur année 2013 avec des résultats intéressants. 13% du chiffre d'affaire pour eux, un lectorat fantasy/ science-fiction qui les suit résolument sur ce nouveau format, sans cannibalisation de leurs ventes imprimées. Près d'un tiers des ventes chez Amazon. Un élément que j'ai aussi relevé, Google dépasse désormais Apple.


Getty Publications : 250 livres en libre accès

GettyL'éditeur de livres d'art américain Getty Publications a mis en ligne une bibliothèque virtuelle avec l'ouverture en libre accès de 250 de ses titres, à consulter en ligne ou à télécharger en PDF. Un fond prestigieux de titres anciens avec des oeuvres du Getty Museum, dont la publication est antérieure à 1966. La consultation en ligne se fait dans le cadre d'un partenariat avec GoogleBooks (via PublishersWeekly). Lire le billet sur OpenCulture.


Editions Philippe Picquier : 99 titres à 4,99€

PicquierPour tous les amoureux de littérature asiatique, à signaler dans quelques jours à l'occasion de l’année chinoise du Cheval qui commence dans la nuit du 31 janvier, 99 titres du fonds des éditions Philippe Picquier passeront au prix unique de 4,99€ dans leurs versions numériques (ces baisses de tarif pourront parfois dépasser les 50% par rapport aux prix habituels du catalogue numérique). Cette opération exceptionnelle se déroulera du 24 janvier au 9 février. Pour faire connaissance avec ce fonds incroyablement riche de littérature et de culture asiatiques, retrouvez un catalogue numérique en ePub. Tous ces titres comme d'habitude sans DRM chez l'éditeur. Merci à Harmonia Mundi pour ces informations.


Donna Tartt en numérique sans DRM

Donna tarttA signaler la sortie du nouveau roman de Donna Tartt "Le Chardonneret" dans la collection Feux Croisés aux Editions Plon. C'est aussi l'occasion de la parution au format numérique de ses deux précédents livres, notamment le célèbre "Le Maître des illusions". Incohérence des prix pour ceux-ci puisqu'ils sont tous les deux disponbles en poche avec un prix deux fois moins cher. En revanche une bonne surprise de voir proposer les trois titres sans DRM avec un marquage numérique seul. Une ouverture certaine chez Little, Brown and Company filiale d'Hachette Group aux Etats-Unis qui possède les droits. Une volonté spécifique de l'auteur qui aura prévalue?


E-Fractions Diffusion : 5 éditeurs indépendants au clic ou à la carte

DiffA signaler en ce début d'année l'arrivée de E-Fractions Diffusion, une nouvelle plateforme dédiée à la diffusion et la vente de l’offre de livres numériques de plusieurs éditeurs indépendants. Pour l'ouverture sont proposés 12 titres de 5 éditeurs différents: Quidam Editeur, Snow MoonNeowood EditionsCadex Editions et E-Fractions Editions. Tous les livres numériques disponibles sur cette plateforme sont proposés dans plusieurs formats et garantis sans DRM. Achat en ligne bien sûr mais aussi téléchargement à partir de cartes postales vendues dans des librairies indépendantes. Grâce à un simple mot de passe fourni, vous accéderez à votre livre. Jusqu’au 15 janvier prochain, choisissez votre livre, téléchargez-le, indiquez une adresse postale, l’ebook-carte vous sera envoyé gracieusement. A suivre de près le développement de cette nouvelle offre dans les librairies partenaires.


Une année 2014 sur la lancée de 2013

EreadersRassurez-vous, pas de grandes prédictions de ma part pour 2014, je ne vais pas jouer les devins, d'autres s'en chargent très bien je leur laisse cette posture. Juste revenir sur les grands traits qui auront marqués cette année 2013 qui s'achève. Il y a bien plus d'enseignements à en tirer pour appréhender ce que sera l'année qui vient:

- 2013 aura été l'année du réel démarrage du marché en France. Deux ans après l'arrivée d'Amazon qui aura marqué le départ comme dans tous les pays européens, la vente de livres au format numérique commence à se développer de manière significative pour les éditeurs de littérature générale. Comme l'a rappelé Arnaud Nourry (PDG d'Hachette Livre) l'idée reçue que la France serait "réfractaire" au numérique est en train de tomber peu à peu; le village gaulois n'existe pas, confirmation que les pratiques d'achats sont en train d'évoluer en France comme ailleurs en Europe. Tous les acteurs du livres -auteurs, éditeurs, diffuseurs, libraires, bibliothécaires- l'ont désormais bien compris. Il ne s'agit pas de surjouer mais de prendre en compte ce nouveau format.

- Les liseuses/ livres électroniques sont là plus que jamais. Certains les disaient "mortes-nées" en début d'année, leur présence en 2013 n'a jamais été aussi dynamique, y compris aux Etats-Unis. Plus d'une quinzaine de modèles disponibles en France avec des prix compris entre 70 et 150€. Toutes les enseignes les ont adoptées, Fnac, Chapitre, France-Loisirs, Relay, Cultura, Decitre, Furet du Nord. Elles entrent même cette année chez les acteurs de la grande distribution, Carrefour, Auchan, Casino... Seul Leclerc ne s'est pas encore positionné. GfK prévoyait un chiffre de 500.000 exemplaires vendus sur l'année 2013 au printemps dernier, nous serons sans aucun doute très largement au-dessus. Les liseuses très largement plébiscitées par les lecteurs, confirmation chez Kobo et avec le succès de Tolino en Allemagne.

- Une offre de livres au format numérique qui aura dépassé les 100.000 titres disponibles cette année (près de 140.000 en cette fin d'année). Tous les éditeurs ont aujourd'hui engagé des programmes de numérisation de leurs catalogues avec le soutien du CNL, les nouveautés sortent pratiquement en même temps que les versions imprimées. Du côté des prix malheureusement, une offre qui a du mal à séduire comme le confirmait récemment l'enquête Babelio. C'est la grande déception de cette année pourtant inaugurée avec une baisse de la TVA sur le livre numérique de 19,6 à 5,5%, une baisse qui aurait dû être répercutée mécaniquement sur les prix des livres. Aujourd'hui des prix trop peu attractifs sur les nouveautés (-20 à -30%), des prix trop souvent supérieurs sur les versions de poche; l'incompréhension s'installe chez les lecteurs qui s'équipent avec des tentations vers l'offre illégale. Finalement une situation que l'on ne connait que trop bien pour l'avoir déjà vue sur le marché de la musique.

- Si les éditeurs de littérature générale y voient aujourd'hui plus clair, pas encore de signes encourageants malheureusement du côté de la couleur. Malgré la très grande diffusion des tablettes cette année, les éditeurs de jeunesse et de bande-dessinée sont encore à se demander s'il y a un réel marché en France. Un format ePub3 qui tarde à venir, un store Android très décevant (proche du nul), des coûts élevés de développements pour des applications et des livres enrichis, des prix de ventes tellement dégradés pour seulement exister sur les stores. L'énigme écononomique reste encore bel et bien là en cette fin 2013 pour des éditeurs qui lorgnent beaucoup sur les modèles de la presse pour tracer la voie.

Pas grand chose de nouveau sous le soleil d'hiver, un livre numérique qui va doucement s'installer dans le paysage du livre, une année 2014 qui devrait être calquée sur la précédente. Finalement le principal intérêt va être de suivre les marchés de la musique et de la vidéo qui eux sont engagés dans de grandes évolutions dans l'année qui vient avec des offres d'abonnement en streaming qui devraient s'étendre. A suivre de très près aussi l'offre illégale, un livre numérique lui aussi bien concerné comme le montre mon récent sondage.

En vous remerciant pour votre fidélité à me suivre, je vous souhaite à tous une belle et heureuse année 2014!


Open Edition Books : 1000ème livre

OpenUn cap symbolique à saluer, la plateforme OpenEditionBooks vient de mettre en ligne cette semaine son 1000eme livre, avec l’arrivée de quatre nouveaux éditeurs. 31 au total à ce jour. Une visibilité et un accès plus importants pour des catalogues de livres en sciences humaines et sociales. Plus de la moitié d'entre eux sont en libre accès. Des services complémentaires sont proposés via les bibliothèques et institutions abonnées.


Mark SaFranko chez E-Fractions

SafrankoA signaler chez E-Fractions, "Minable" une première pièce de théâtre inédite de l'écrivain américain Mark SaFranko, dont vous avez peut-être déjà apprécié les livres chez 13ème Note. Cette pièce est accompagné d'une musique originale. E-Fractions prépare une diffusion de ses livres numériques sous forme de cartes postales à retrouver dans des librairies partenaires. En attendant, vous pouvez bien entendu vous procurer les livres sur le site.


San-Antonio : la compil des années 70 en numérique

Sant antonioEvénement. Une intégrale des romans de San-Antonio parus dans les années 70 en version numérique. Les Editions Bouquins ont entrepris depuis plusieurs années la réédition complète des San-Antonio, 12 volumes imprimés à ce jour. C'est la filiale du groupe Editis, 12-21 qui nous propose aujourd'hui pour la première fois réunies en un seul "volume" numérique, les vingt-neuf enquêtes du célébre commissaire San-Antonio parues entre 1970 et 1979 sous la plume de Frédéric Dard. De "Ma langue au Chah" à "Tire-m'en deux, c'est pour offrir". Plus de 5000 pages au total au prix de 49,99€. A retrouver dans toutes les bonnes librairies numériques.


Capricci : l'univers du cinéma en numérique

CapricciSi vous aimez le cinéma, magnifique série d'ouvrages du côté des Editions Capricci qui nous proposent déjà un catalogue d'une vingtaine de titres en version numérique: Quentin Tarantino, Werner Herzog, Ed Wood, George Cukor, etc. Des prix intéressants, sans DRM. A signaler particulièrement la sortie aujourd'hui d'une série "Actualité Critique", sept premiers titres à 4,99€ pour démarrer (voir la liste sur EdenLivres).


CLIL: une nouvelle classification thématique des livres en France!

ClilUn important chantier en train de se terminer au sein de la CLIL (Commission de Liaison Interprofessionnelle du livre). Celui de la commission FEL numérique qui a planché depuis trois ans pour revoir de fond en comble les "thèmes CLIL", les catégories sous lequelles tous les professionnels du livre rangent les ouvrages imprimés comme numériques en France. Sous ces acronymes obscurs, un enjeu fondamental, celui de la recherche des livres sur les réseaux de demain. Près d'un millier d'entrées (916 exactement) sont maintenant prêtes, visant à classifier les différentes catégories de livres imprimés comme numériques. L'enjeu du catalogage et de la qualité des métadonnées est majeur dans les datacenters de demain. Il s'agit maintenant à l'ensemble des éditeurs de s'emparer de cette nouvelle classification pour bien référencer leurs livres en amont, de façon à ce qu'ils émergent dans toutes les recherches qui pourront être faites demain sur n'importe quelle plateforme de vente. Lire le communiqué de presse ici. La dernière version de la classification est ici. A signaler qu'un outil collaboratif pour faire évoluer cette base sera bientôt disponible sous la forme d'un wiki. Tout professionnel pourra ainsi proposer des changements de manière simple qui seront ensuite rapidement validés ou non. Un "work in progress" pour l'avenir des livres!


Tolkien toujours au purgatoire des Hommes Mortels

HobbitUne année de plus, toujours la même situation. Alors que la deuxième partie du Hobbit sort au cinéma cette semaine, rappelons que la célébre trilogie de J.R.R. Tolkien "Le Seigneur des Anneaux" n'est toujours pas disponible dans sa version numérique en France. Disponible en version anglaise depuis avril 2009. Les versions allemande, espagnole, italienne, japonaise, etc. toutes disponibles. Il y a près de trois ans, j'avais signalé le très beau travail de numérisation qu'avait réalisé une équipe d'amateurs sur un site illégal bien connu. On la retrouvera heureusement sur les réseaux pour le plus grand bonheur des fans. Comment ne pas leur avoir donné raison à l'époque quand on voit cette situation lamentable pour un livre aussi emblématique.