Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006

Passionnante conférence "L'oeuvre et l'auteur à l'heure du numérique" d'Antoine Compagnon qui a eu lieu en novembre dernier à la BNF et au Cnam. Il nous parle de l'oeuvre de Marcel Proust et sa destinée dans l'univers numérique. A retrouver sur le site "Les Rendez-vous des Lettres" d'Eduscol, ne pas perdre l'url ici. Il fait référence au site Gutenberg et à de multiples autres éditions numériques; pour compléter, à signaler une excellente édition complète gratuite sur la BEQ disponible ici, qui mentionne parfaitement la source du texte proposé.

PS: deux autres interventions à signaler, celles de Milad Doueihi et Frédéric Kaplan ici. Il y en a bien d'autres aussi durant ces trois journées.

Beau travail sur le site SavoirsCDI qui propose un recensement des versions numériques libres et gratuites qui existent pour les oeuvres du programme de français en collège. Les qualités peuvent être variables.

A lire cet intéressant billet sur le blog DeMarque qui revient sur les modèles par abonnement adaptés au livre numérique. Ajouter aussi que les rémunérations pour les ayants-droits restent très en deçà de celles perçues sur les ventes à l'acte. On a vu le cas récemment avec des chiffres donnés dans l'univers de la musique. Dans un secteur comme la musique où l'on essaye désespérement de sauver le désastre (-58,4% de ventes en moins en dix ans et ce n'est toujours pas enrayé) et le secteur du livre, les conditions sont radicalement différentes. D'autre part, je ne suis pas si sûr que cela que les acheteurs de livres numériques soient enclins à abandonner leurs bibliothèques. Je le vois bien sur les modèles streaming proposés par les éditeurs, avec beaucoup de réticences de la part des acheteurs. Les prochains Netflix ou Spotify du livre sont-ils pour bientôt?

Les Editions Numeriklivres proposent gratuitement un plaidoyer pour la lecture intitulé "Plaidoyer pour le lire". Autour du célèbre texte de Marcel Proust "Sur la lecture", 14 auteurs de la maison ont été sollicités au travers de textes courts pour inviter à s'affranchir des supports, l'essentiel est bien la lecture. A découvrir sur le site et dans les bonnes librairies.

"Out of Print", c'est le nom d'un film-documentaire de Vivienne Roumani avec un commentaire de Merryl Streep, qui vient d'être présenté au Tribeca Film Festival. Est-ce que le livre tel que nous le connaissons est en train de mourir? Un vaste tour d'horizon de la dématérialisation des livres qui est en cours. Le site est ici. J'espère que nous pourrons le découvrir en France (via Appnewser).

Une nouvelle offre de livres numériques, celle du site de communautés de lecteurs My Boox du groupe Hachette, qui vient d'ouvrir une boutique du type corner Numilog. Après le groupe Editis, Hachette se lance donc dans des offres de ventes directes. C'est le premier site de communautés de lecteurs à proposer de la vente en ligne, bientôt Babelio, Libfly? A signaler que My Boox propose également des livres imprimés (tous éditeurs confondus), expédiés par la librairie Mollat à Bordeaux.

Tiens, les livres électroniques/ liseuses ne sont plus des dinosaures. A lire le billet de The Digital Reader qui relaie une vaste étude publiée par Pew research concernant les dispositifs mobiles adoptés par les américains. Les livres électroniques ont franchis en début d'année la barre symbolique du quart des américains. Si l'on rajoute plus près de nous le million de modèles vendus en Allemagne l'année dernière et les 500.000 prévus par GFK en France cette année, nous ne sommes pas prêts de les ranger. Une pensée à certains qui vont bien entendu s'empresser de retourner leurs vestes, mais j'ai l'habitude depuis tant d'années.

Vous vous rappelez sûrement du verdict de l'Académie des Sciences rendu sur l'usage des tablettes pour les enfants fin janvier, mon billet ici, les débats sont sur le site. Un peu plus d'un mois après, Libération a relayé cette semaine une remise en question de cette étude par un groupe de 60 spécialistes de psychologie sociale et clinique et de neurosciences. "On ne peut que s'interroger devant la méthode utilisée pour réaliser cet "avis de l'Académie des sciences" surtout qu'il a été utilisé comme un "argument d'autorité" par des journalistes peu familiers du fonctionnement de la science comme de l'Académie. Ce point est d'autant plus important que l'opinion publique attribue souvent une valeur d'indépendance, de crédibilité et de compétence à l'Académie des sciences". A lire sur Libération.

A découvrir cette présentation "Lire en numérique" proposée par Franck Queyraud, bibliothécaire et directeur-adjoint à la Médiatem, réseau des bibliothèques de Saint-Raphaël. Dans les avantages des livres électroniques/ liseuses, j'aurais ajouté les prix à partir de 50€ et l'autonomie de 1 à 2 mois, deux aspects importants. Vous trouverez également d'autres présentations sur le Slideshare.

Premier bilan du sondage de Feedbooks qui atteint les 500 réponses (501 exactement).

Au delà des 40% de suffrages:

• qui lit écroulé dans le lit (73%, 366 Votes)
• j'aime parler de mes lectures (72%, 360 Votes)
• il y a des bons et des mauvais livres (70%, 351 Votes)
• je suis un lecteur monotâche concentré sur ma lecture (67%, 334 Votes)
• par moi-même (64%, 319 Votes)
• absolument éclectique (61%, 306 Votes)
• papier et numérique, je m'en fous: l'essentiel, c'est de lire (57%, 288 Votes)
• souvent (56%, 280 Votes)
• dans le train coincé (55%, 276 Votes)
• je lis plusieurs livres à la fois (55%, 275 Votes)
• je n'hésite pas à refermer un livre s'il ne me plait pas (46%, 232 Votes)
• absolument partout (46%, 231 Votes)
• je considère que l'essentiel, c'est de lire (45%, 227 Votes)
• je lis un livre toujours jusqu'à la fin (45%, 226 Votes)
• par un réseau d'amis (41%, 205 Votes)
• sur liseuse (41%, 204 Votes)

Sous la barre des 15% de suffrages:

• je saute des pages (13%, 65 Votes)
• sur tablette (13%, 64 Votes)
• un lecteur ultraconnecté qui prend bien sûr des notes (11%, 54 Votes)
• mes lectures ne regardent que moi (9%, 44 Votes)
• un seul type de littérature (8%, 40 Votes)
• 100% numérique (7%, 33 Votes)
• de temps en temps (6%, 31 Votes)
• par ma grand-mère (3%, 14 Votes)
• de préférence des best-sellers (2%, 11 Votes)

Très bonne idée. Je ne sais pas si c'est mon petit sondage express qui a donné l'idée à Bernard de Feedbooks (je l'avais moi même récupéré de la Librairie La Griffe Noire). Un sondage bien plus complet, c'est sur le blog Feedbooks qui propose de cerner le profil de ses lecteurs. On devrait utiliser beaucoup plus souvent ce type de questionnaire pour savoir qui se cache derrière l'écran et la lecture numérique!

Résultats de mon sondage express, vous êtes près de 300 à vous être exprimés, je vous remercie.

Confirmation. Lecteurs du blog, vous êtes déjà lecteurs de livres numériques à 93%. Je sais que beaucoup de ceux qui hésitent encore viennent chez moi consulter les différents tests, sans s'exprimer malheureusement. Vous êtes très "livre électronique (liseuse)" à 78% et visiblement très content de l'être puisque 88% d'entre vous les plébiscitent soit seul à 63%, soit associée à une tablette à 25%. Personnellement je me situe dans cette dernière catégorie, le meilleur des deux mondes. Des lecteurs qui prennent du plaisir à lire et de plus en plus nombreux si je regarde mes statistiques de consultations.

Le sondage reste bien entendu en ligne pour les retardataires, c'est par ici. Très bon week-end!

PS: si vous hésitez, allez donc les essayer dans vos bibliothèques!

Je vous avez parlé du projet Tab en Bib dans les médiathèques de l'Albigeois lancé au mois de mai l'année dernière. Un vaste programme de prêts de livres électroniques et de tablettes. Aujourd'hui ils partagent un premier bilan d'étapes sur le blog. "Les liseuses et les tablettes ne touchent pas les mêmes publics, et ne sont pas abordées de la même façon. Les liseuses trouvent naturellement leur place chez les lecteurs sans forte médiation; les tablettes, sans médiation, ne sont pas utilisées, ou uniquement pour de la navigation Internet."

"What's in your bag?", c'est la slogan de groupes sur Flickr aux Etats-Unis, plusieurs milliers d'internautes, chacun déballant ce qui se trouve dans son sac. Beaucoup de livres électroniques qui fleurissent au gré des photos, une douzaine repérées sur EbookFriendly. Et vous, sont-ils dans vos sacs?

A découvrir les billets de Nathalia sur son blog. Depuis le mois de novembre beaucoup de livres électroniques lui sont passés entre les mains, Kindle 4, Kobo Mini, Kindle Paper White et Kobo Glo. Elles les testent quelques semaines puis les rend, un bon moyen de se faire sa petite idée!

PS: autre idée si vous voulez les tester, allez dans vos bibliothèques!

Le site My Little Paris vient de lancer My Little Book Club avec le slogan "Reading is the new sexy". Des sélections de livres sur des thématiques sont proposées par l'équipe rédactionnelle. A noter un "moteur d'envies" et une bibliothèque idéale en partenariat avec Le Livre de Poche. C'est le site Premier Chapitre qui propose de commencer à lire avec des PDF. Un programme d'affiliation a été fait avec Amazon et Decitre pour se procurer les livres. Un nouveau club de lecteurs qui surfe sur le succès de My Little Paris, qui annonce plus d'un million d'abonnés à la newletter, plus de 120.000 sur Facebook (via Livres-Hebdo).

Les bibliothèques actives sur le terrain de la lecture numérique. A saluer la médiathèque de La Grand'Croix dans la Loire, notre 200ème bibliothèque référencée sur la carte, bientôt 22.000 visiteurs sont venus la voir. A lire le billet de Jean-Michel Salaun qui revient avec des étudiants de l'ENSSIB sur les offres de prêts:
"Faut-il attendre que le marché idéal soit fixé pour prêter des ebooks? Pour nous, la réponse est non. Nous pensons qu’il est important pour les bibliothèques de prêter des livres numériques aujourd’hui, et les divers exemples cités plus haut démontrent qu’il est tout à fait possible de mettre en place un tel service. Si l’on attendait que le marché soit fixé (et il y en a peut-être encore pour longtemps!), la France serait beaucoup en retard sur ce point. Il nous faut donc essayer, prêter, pour améliorer le service public et faire évoluer notre offre selon les évolutions du marché."

Plusieurs billets fournis par notre ami Michel Fauchié sur son blog, l'offre Bibliovox, des initiatives dans la création, d'autres réalisations. Dernière chose en date, c'est une journée montée par le Conseil des Seniors de Toulouse, le 19 octobre dernier, à partir d'ateliers menés avec 10 seniors formateurs et les livres électroniques de la médiathèque de Toulouse. Ils ont reçu 400 personnes sur ce thème! Les premiers retours d'expériences ici. Michel nous prépare un billet récapitulatif, n'hésitez pas à prendre contact avec lui, il a des idées à la pelle!

Il y a plus de quatre ans déjà il ne les aimait déjà pas beaucoup notre ami LaFeuille, à relire cet article. Passivité, enfermement, ringardisme. Aujourd'hui, il les met purement et simplement au grenier de l'histoire, en vous demandant de les ranger, à la trappe. Ringardes les "liseuses"? N'en déplaise à ces afficionados du tout web, l'innovation est bien au rendez-vous de ces machines à lire et elles n'ont pas fini de nous accompagner. Je préfère ce type de témoignage qui traduit bien plus les attentes de millions de lecteurs à travers le monde. La logique de l'écran n'est pas tout, l'avenir de la lecture numérique se joue aussi du côté de l'affichage non-rétroéclairé, c'est une certitude.

PS: on peut rappeler aussi les récentes études aux Etats-Unis et le succès très concret de Kobo, très largement acquis sur papier électronique.

PS: réaction un peu énervée de Michel Fauchié (KotKot), pleine de justesse:

Pourquoi parler de la fin des livres électroniques (liseuses) semble tout à fait prématuré? Interessant billet de Juli Monroe sur Teleread que j'ai traduit tant il me parait sonner tout à fait juste, d'autant plus aux Etats-Unis où le marché est bien plus en avance qu'en Europe:

"J'ai lu des messages disant que "l'E-Ink est mort" depuis des années maintenant. L'argument général était à chaque fois quelque chose comme ceci:

"Les gens veulent vraiment des tablettes. Ils ne veulent pas d'un dispositif à fonction unique. L'E-Ink est trop lent pour se rafraîchir et n'est bon à rien d'autres, sauf à lire des livres. Et les gens ne lisent pas de toute façon."

Toutes ces choses sont vraies (enfin, sauf pour le dernier argument), mais il manque un point. Je suis actif sur Kindleboards, un forum en ligne pour les amateurs de Kindle, et la discussion, l'achat et l'amour pour les Kindles en E-Ink est bel et bien vivant.

Le Kindle Paperwhite a été beaucoup vendu pendant les fêtes, à la fois sur Amazon et dans les magasins de détail qui le proposent. J'étais à mon magasin local Best Buy juste avant Noël et j'ai remarqué quelque chose d'intéressant dans le présentoir d'occasion:  plusieurs iPads Mini, deux Kindle à 69$ et aucun Paperwhite (tant pis pour moi, j'avais un peu l'espoir d'en prendre un pour pas cher).

Dois-je penser que cela signifie que l'iPad Mini est un flop? Non, mais je pense que cela signifie que les gens aiment leur Kindle. Les ventes baissent, oui, mais en partie c'est parce que les dispositifs E-Ink sont robustes et durent longtemps. Ils ne sont pas aussi rapidement dépassés que les tablettes et ne deviennent pas obsolètes tout de suite. Je connais des gens qui sont toujours heureux avec leurs Kindle de première génération.

Si vous écoutez les lecteurs de livres numériques, un nombre important d'entre eux veulent un appareil qui ne soit bon à rien, mais qui leur permettent de lire des livres. Je suis l'un d'entre eux. J'ai un iPad et un Kindle tactile, et je lis sur les deux, en fonction de mon humeur et là où je suis. Je suis sûr qu'Amazon est à leur écoute, et ils vont continuer à produire des Kindles aussi longtemps qu'il y a un marché pour eux. Ce qui signifie que leurs concurrents feront de même.

Est-ce que l'E-Ink disparaîtra un jour? Bien sûr. Les disquettes ont disparu aussi. Mais je pense que ça va être assez loin dans le futur et que l'annonce de sa mort est pour l'instant ridicule."

Une nouvelle étude aux Etats-Unis qui vient corroborer celle du Pew Institut sur le développement du marché des livres électroniques/ liseuses (eReaders). Le site eMarketer propose une projection 2011-2016, bien loin de l'effondrement dont parlent certains. Selon le site, 50 millions d'américains les utiliseraient mensuellement, un taux de 44% en plus en 2012. Une évolution modérée mais toujours en croissance dans les années à venir. Une clientèle de grands lecteurs seniors et des offres d'abonnement des libraires, deux éléments à prendre en compte. D'ici 2016, nous aurons certainement aussi notre lot de surprises et d'innovations en la matière. Bien malin celui qui saura extrapoler sur les modèles que nous aurons dans les mains dans quatre ans (via Forbes).

Vous êtes beaucoup à me poser la question, en privé comme sur les réseaux. Un petit moyen très simple. Demandez-vous combien de livres vous lisez chaque année. Une règle simple à se rappeler, celle de la règle des 15-20. Si c'est moins de 15, les livres électroniques/liseuses ne sont pas par vous, des machines à lire que vous n'allez pas rentabiliser, les livres en plus que vous ne trouverez pas forcément en numérique. La tablette "universelle" ou le smartphone suffiront, une bonne alternative pour grapiller des lectures de temps en temps. Entre 15 et 20 la question peut se poser, surtout si vous voulez lire de plus en plus. Au-delà de 20, c'est un achat très pratique à considérer absolument, même si certains vous disent que la tablette suffit bien, passer 1h à 1h30 "en plus" par jour sur un écran va vite vous rebuter, croyez-moi. Surtout que les prix sont maintenant très attractifs pour des dispositifs qui vous apporteront plaisir et confort de lecture. Tous les témoignages et les relais que j'ai de grands lecteurs sont là. Lire des livres, ce n'est pas lire le web, même si certains veulent absolument s'en convaincre et entretenir la confusion.

PS: à lire le billet de Daniel, l'un des membres de notre club, ainsi que celui de Vagabondages.

Intéressante étude sur la lecture numérique aux Etats-Unis proposée par l'institut Pew Internet. Le pourcentage d'américains de 16 ans et plus qui lisent des livres numériques est passé de 16% en 2011 à 23% en 2012.

Du côté des livres imprimés, le pourcentage de lecteurs a baissé, passant de 72 à 67%. De manière générale, le nombre de personnes qui lisent a baissé de trois points pour s'établir à 75%, un recul que le centre de recherche juge statistiquement insignifiant.

L'adoption des tablettes est plus importante cette année par rapport aux livres électroniques "Ebook reader" mais celui-ci résiste fortement à 19%, il aura presque doublé en un an. La proportion des américains qui possèdent l'un des deux au moins est maintenant d'un tiers, c'est le double en seulement 18 mois. La lecture numérique concerne maintenant près d'un américain sur quatre. Paradoxalement, j'ai le sentiment que l'adoption des tablettes dopent aussi les livres électroniques, les américains achetant souvent les deux avec des usages différenciés. A suivre si cette tendance se confirme. A noter que le pourcentage de lecteurs qui savent que les bibliothèques proposent des livres numériques a aussi augmenté, passant de 24 à 31%.

Le sondage téléphonique a été effectué auprès de 2252 américains âgés de 16 ans et plus entre le 15 octobre et le 10 novembre.

A mettre en lien avec la récente étude Nielsen.

Initiative intéressante, celle des Editions OnLit qui ont interrogés leurs lecteurs sur leurs pratiques de la lecture numérique. Un appel à textes lancé au mois d'octobre dernier. Lecteurs, blogueurs, journalistes, écrivains, de tous âges, tous passionnés de lecture. Ils livrent leurs témoignages dans un livre numérique au format ePub à télécharger gratuitement ici.

Vous allez acheter un livre électronique pour Noël, pour vous-même ou pour l'offrir? Maïa, Christian, Sabine, Tilly, Jean-Charles, Franck, Gisèle ou moi-même. De qui vous sentez-vous le plus proche? A revoir les profils de lecteurs numériques mis en avant par France-Culture cet été.