155 notes dans la catégorie "Piratage"

Editeurs : le pillage des traductions continue dans les librairies

MelvilleLes éditeurs très attentifs aux versions piratées avec des retraits sur les sites serveurs, beaucoup moins aux éditions "sauvages" de classiques, payantes dans les librairies. C'est quand même un comble... C'est le constat que je me fais malheureusement régulièrement pour des traductions d'oeuvres tombées dans le domaine public dans leurs versions originales mais encore sous copyright des éditeurs.

Cet exemple parmi d'autres aujourd'hui:

La version de Moby Dick de Hermann Melville, dans la traduction de Henriette Guex-Rolle chez Garnier-Flammarion qui date de 1970, a été retiré du site EbooksGratuits (qui l'avait numérisé et la proposait gratuitement depuis plusieurs années) à la fin de l'année dernière:

Titre retiré le 18/09/2013 suite à une mise en demeure de l'éditeur Flammarion

Le même livre est toujours disponible de manière payante dans toutes les librairies numériques (Amazon, Kobo, Fnac, Google, etc.), proposés par des pseudos-éditeurs qui non seulement ont récupéré la numérisation mais en plus continuent leurs petits profits sans être inquiété aucunement par les éditeurs. Toutes ces versions "sauvages" distribuées par le peu regardant distributeur Immatériel, Culture Commune, Thriller Editions, parmi d'autres...

Il s'agit bien de la traduction de Flammarion, la première phrase pour s'en convaincre:

«Appelez-moi Ismaël. Voici quelques années — peu importe combien — le porte-monnaie vide ou presque, rien ne me retenant à terre, je songeai à naviguer un peu et à voir l'étendue liquide du globe.»

Gratuit, c'est enlevé. Payant, ça continue...

PS: tant que l'on y est, peut-être se pencher sur la version gratuite que propose Amazon, la traduction de Gallimard, de Flammarion? A moins qu'Amazon ait embauché un traducteur, mais cela j'en doute.


Piratage : Editis s'en prendrait à des livres libres de droits

EbookLe groupe Editis dresse à Google des listes de liens à retirer dans le cadre du Digital Millenium Act. Problème, des livres libres de droits dont Editis s'arroge le droit de censure. C'est NextInpact qui révèle le pot-aux-roses: "Si l’on regarde d'un peu plus près les fichiers litigieux, il s’avère que ce sont des ouvrages dont on ne voit pas le lien avec la société Editis. Ils sont en effet le fruit du travail de deux équipes manifestement bénévoles et spécialisées dans la réédition, sous forme électronique, de textes désormais libres de droits: le groupe Ebooks libres et gratuits et ÉFÉLÉ. Si Google n’a semble-t-il donné suite à aucune de ces demandes de déréférencement, les nombreux hébergeurs de fichiers qui stockaient les livres litigieux sur leurs serveurs se sont révélés moins sourcilleux. Certains de ces fichiers ont en effet été retirés pour des raisons de droit d’auteur, sans que l’on sache exactement d’où provenait la demande. Le groupe Ebooks libres et gratuits et ÉFÉLÉ plaident pourtant pour une diffusion maximale de leurs ouvrages, à partir du moment où cela ne se fait pas dans un but commercial. Cette demande n’était en outre pas un cas isolé (voir d’autres exemples plus récents ici ou ). Contacté, Éditis n’a pas souhaité s’expliquer sur cette affaire dans l’immédiat." Balzac, Dumas, Sade, Daudet, etc. Editis ferait un amalgame entre le piratage d'offres commerciales et la libre circulation de textes soigneusement scannés, relus par des bénévoles dans un cadre parfaitement légal. Fake ou pas fake, tellement c'est gros?


Piratage : Google déréférence, mais pour quel résultat?

84959-dmca-googleGoogle perçu comme la principale porte d’accès des internautes vers des sites de streaming, de liens torrent ou de téléchargement direct, les ayants-droits s’emploient donc à demander au célèbre moteur de recherche de faire le ménage. Nous avons vu les initiatives du SNE (Syndical National de l'Edition) en ce sens, la dernière en date présentée au dernier Salon du Livre. Depuis le début de l'année, Google aurait déjà reçu 100 millions de demandes de déréférencement DMCA (Digital Millenium Copy Act), c'est ce que révèle NextInpact dans un billet hier. Un chiffre vertigineux, l'année dernière il avait fallu attendre juillet pour atteindre un tel seuil. Malgré cela, toujours aussi facile de trouver grâce à Google, des livres numériques -parmi les meilleures ventes, mais pas seulement- de manière illégale. Un seul exemple pour un livre, avec le nom de l'auteur, le titre et les mentions "télécharger ebook", "ebook gratuit" ou seulement "torrent". Trois simples requêtes sur Google, c'est bien souvent bingo à chaque fois dans les résultats en tête de liste avec des sites qui ont pignon sur Google. Il y a quand même un "malaise Google", lui qui dans le même temps engrange un store complet de contenus numériques toujours plus grand. De quoi parlent le plus les éditeurs avec Google, marketing ou piratage?


Stephen King : le nouveau Joyland

Joyland"Joyland", le nouveau livre de Stephen King, vient de paraitre aujourd'hui dans sa version française aux Editions Albin Michel. A sa sortie, directement au format de poche aux Etats-Unis l'été dernier chez l'éditeur indépendant Hard Case Crime, Stephen King s'était refusé à proposer la version numérique. Une décision sur laquelle il est revenu en début d'année. "Joyland" suivra le chemin classique en France en grand format (avec le numérique à 14,99€), puis en poche. Sommet de l'horreur, mais aussi du piratage si l'on en juge par les dizaines et les dizaines de retraits "US Digital Millennium Copyright Act" sur Google.


"Central Park" de Musso : 7.500 téléchargements pirates

MussoLa une aujourd'hui avec le million de téléchargements du dernier "Game of thrones" sur les sites torrents. Toute la presse relaye, tous les records battus. Les usages sont peut-être aussi en train de s'installer sur le livre numérique. Très gros succès dans les librairies du dernier livre de Guillaume Musso, "Central Park". Il atteindrait déjà 150.000 ventes en seulement dix jours selon l'éditeur XO. Aucun chiffre des ventes numériques malheureusement, même si le titre est bien évidemment en première position sur toutes les plateformes. Malgré la volonté de GfK il y a quelques mois d'établir un top des meilleures ventes numériques, comme il en existe sur les livres imprimés avec l'Express notamment, c'est toujours le secret absolu sur les ventes en France. Seul indice disponible, le rythme des téléchargements sur un site de torrent, excellement référencé en trois clics sur Google depuis dix jours. 7.500 téléchargements à ce jour, la courbe ci-dessous. 7.500, c'est tout juste 5% des ventes avancées par XO. Si les 4 premiers jours il s'agit certainement d'habitués du site, les suivants sont peut-être bien de nouveaux lecteurs amenés par le moteur de recherche. Avec, sans doute aussi, beaucoup de partages du fichier derrière.

Téléchargements musso


Musso : son nouveau livre "Central Park" piraté le soir même

MussoLe nouveau livre de Guillaume Musso "Central Park", tout juste mis en vente hier. Il est déjà apparu le soir même sur les sites torrents, trouvable en quelques mots clés sur Google, merci à celui-ci. Déjà plus de 1.200 téléchargements. Ce titre vient même rejoindre un pack complet des livres de l'auteur, impeccablement référencé lui aussi.

PS: pour mémoire, à relire le billet de Clément il y a trois ans déjà. A l'époque l'“offre” pirate n’était pas à portée du néophyte (une simple recherche Google ne permettait pas encore de trouver l’ebook). C'est le progrès...


SNE : une solution contre le piratage de livres numériques

HologramLe Syndicat National de l'Edition et la Sofia ont présentés hier au Salon du Livre une solution interprofessionnelle pour répondre à la contrefaçon numérique des livres. Une solution basée sur le traçage des fichiers avec la technogie de Theraography développée par la société Hologram Industries. Une fois les fichiers repérés sur les serveurs qui hébergent les fichiers de manière illégale, une double action de demandes automatiques de retraits auprès de ses sites ainsi qu'à l'encontre des sites qui pointent vers eux avec les liens. Voir le site du SNE. Une solution qui est adapté aux téléchargements en download mais ne répond en aucun cas aux échanges peer-to-peer, comme l'a rappelé très justement une question de la salle en fin de présentation.


Le nouveau Pancol "Muchachas" très piraté

PancolLe piratage de plus en plus actif pour les auteurs de best-sellers. C'est évidemment le cas pour le dernier livre de Katherine Pancol "Muchachas", en tête des meilleures ventes depuis deux semaines. Paru le 12 février dernier, il est apparu dès les jours suivants sur les différents réseaux torrent et download. Une pleine page de références sur Google, encore aucun lien retiré. Ce qui est intéressant de constater c'est que ce dernier titre a été plus téléchargé en trois semaines seulement que les précédents titres du même auteur en plus de deux ans. Le livre numérique sur la même pente que la musique et la vidéo.


Hadopi et l'offre illégale en France

73578-logo-hadopi-ministere-de-la-culture-664x356Hadopi est-elle efficace? Une récente enquête anglo-saxonne montre que le téléchargement illégal (musique, films, jeux vidéo…) aurait reculé dans l’hexagone. La baisse serait même importante avec 71% des téléchargements illégaux en moins. Cependant l’étude révèle également que si les téléchargements diminuent, à l’inverse, le nombre de fichiers mis à disposition sur les réseaux peer to peer lui augmente de 18%. Si la loi s’applique sur le territoire français, en revanche rien n’empêche les «pirates» étrangers de télécharger des données hébergées depuis la France. Personnellement quelques observations. En ce qui concerne les livres numériques, l'offre semble en effet s'accélérer sur les sites de torrent. Si l'heure est au streaming pour musique et vidéo, il reste assez peu adapté pour la lecture de livres. Les livres illégaux qui apparaissent en download sont tout de suite répliqués dans la journée en peer to peer et inversement; les fichiers, plus légers que leurs homologues, sont téléchargés. Aucun livre sur les sites illégaux de streaming les plus populaires pour l'instant, ni non plus de plus de sites dédiés (via Softsonic).


Sondage livre numérique : téléchargement légal "et" illégal

LégalRésultats de mon sondage sur le téléchargement de livres numériques. En tout juste dix jours du 18 au 28 décembre, vous avez été plus de 300 à avoir répondu (304 exactement), je vous en remercie. Echantillon relativement modeste certes, mais sur une population ciblée de lecteurs numériques assidus, il permet de mettre en lumière des pratiques. Une situation sans doute plus complexe que laisse supposer le sondage GfK donné il y a quelques semaines. Les clivages moins marqués, légal et illégal sont pratiqués par la très grande majorité d'entre vous. Verre à moitié plein ou à moitié vide, à vous de juger:

Cammenbert

  • plus d'1 lecteur sur 4 télécharge uniquement de manière légale
  • 9 lecteurs sur 10 ont recours à l'offre légale
  • près de 2 lecteurs sur 3 téléchargent des deux façons, à la fois légalement et illégalement
  • près d'1 lecteur sur 2 télécharge majoritairement ou totalement dans l'offre illégale

Sur un marché qui démarre tout juste en France, l'objectif pour les éditeurs est d'ancrer la pratique légale, de faire remonter d'un cran tous les segments. Convaincre les irréductibles de télécharger légalement, ceux qui font les deux de favoriser peu à peu l'offre légale. Pour cela assurément la rendre plus attractive, il reste du chemin à faire. Plusieurs axes décisifs, nous le savons tous avec les exemples de la musique et de la vidéo: une offre large, mettre à bas la contrainte des DRM, rendre les prix plus attractifs qu'ils ne le sont aujourd'hui. C'est autant de ferments à la tentation d'une offre illégale chez tous ceux qui vont découvrir la lecture numérique cette année.

Lecteurs du blog, bonnes lectures cette année, sondage à renouveller fin 2014 pour mesurer le chemin parcouru!


Sondage : téléchargement de livres numériques

Quelles sont vos pratiques en terme de téléchargement de livres numériques?
Merci pour vos réponses, sans tricher promis?
PS: Résultats ici (28 décembre 2013)

GFK : le piratage de livres numériques

02640174-photo-logo-gfkGFK, en collaboration avec l'AFP, communique une étude sur le piratage en France. Lire le bilan complet sur le HuffingtonPost. Le piratage semblerait reculer en France. Côté lecture, le budget annuel en livres (papier comme numérique) est en baisse: les sondés indiquent avoir dépensé 81,20€ entre septembre 2012 et septembre 2013, contre 83,20€ entre 2011 et 2012, et 94,60€ entre 2010 et 2011. Du côté des livres en format numérique, ses adeptes sont 84% à les télécharger de façon légale, contre 9% qui le font de manière exclusivement illégale, et 8% qui font un peu des deux. La récente étude Babelio montrait que le principal frein à la lecture numérique était la politique de prix actuelle des éditeurs. A suivre si les nouveaux lecteurs adoptent aussi bien ce profil vertueux de consommation.

PS: petit sondage ici pour confirmer ou infirmer GFK, merci à vous.

PS: les résultats ici (20 décembre 2013)

Gfk


Hadopi lance un portail offrelegale.fr

Offre légaleHadopi a lancé hier un portail OffreLegale.fr déjà baptisé LOL sur les réseaux. Tous les détails ici. La volonté de donner une visibilité plus grande à l'ancien label PUR qui restait bien confidentiel auprès du grand public. Côté eBook, le site répertorie 146 sites qui proposent une offre légale, de AveComics à Zebook. Enjeux plus grands sur la musique et la vidéo, en essayant que les plus jeunes s'habituent à des noms moins familiers que ceux qu'ils s'échangent sur Facebook ou dans les cours de lycées! (via MetroNews).

PS: pas pressé qu'Amazon arrive car il sera en tête de liste. Petite question: est-ce qu'Amazon sera retoqué par Hadopi avec son format propriétaire?


GFK : la rentrée littéraire avec 4,5% des ventes en numérique

GfkCommuniqué de presse très intéressant de la part de l'institut GFK pour un bilan d'étape de cette rentrée littéraire. A la veille de la remise des prix principaux, aussi l'occasion de faire un point sur le versant numérique des meilleures ventes de cette même rentrée. C'est la première fois à ma connaissance que nous avons un premier baromètre des meilleures ventes avec des chiffres pour l'instant communiqués avec beaucoup de difficultés par les éditeurs. Des tendances qui se rapprochent des chiffres esquissés récemment par Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre, dans une interview:

"Désormais la majorité des titres de rentrée littéraire sont proposés par les éditeurs en version physique et version numérique. La part estimée des ventes numériques de ce top 10 est de 4,5% en moyenne, allant de 2,4% pour le titre de Jean d’Ormesson à 6,4% pour celui de Yasmina Khadra. Pour les meilleures ventes la part du numérique est donc bien supérieure à celle de l’ensemble marché, estimée par GfK Consumer Choices pour l’année 2013 à 1,5% du total des volumes vendus soit 5,4 millions d’unités."

Gfkchiffres

Le communiqué de presse complet est ici.

C'est le moment aussi d'appréhender le versant obscur de la force, le développement de l'offre illégale. A partir de cette liste, j'ai fait un relevé rapide sur un seul site peer-to-peer/ torrent bien connu pour les versions numériques qu'il met à disposition rapidement. On le trouve aisément en deux clics sur Google. 9 titres sur les 10 sont présents. En respect pour son grand âge, Jean d'Ormesson n'a pas la faveur du piratage. Le tableau ci-dessous avec les relevés de téléchargements et les pourcentages par rapport au légal:

Relevé

Si l'on rajoute les autres sites torrents, les multiples sites de téléchargements en download plus discrets, on mesure que les meilleures ventes de livres numériques sont désormais frappées par le même phénomène qui touche la musique et la vidéo. L'offre multipliée en peer-to-peer depuis plusieurs mois est frappante à cet égard. Le livre numérique n'est plus une exception à la règle, surtout avec des prix déconnectés des attentes des utilisateurs comme le montrent tous les sondages à ce sujet. A signaler aussi (légéreté des fichiers obligent) que circule depuis plusieurs semaines un seul fichier avec une trentaine de titres de cette même rentrée littéraire.

Tout ceci inquiétant pour un marché qui démarre à peine en France et qui risque d'être rapidement rejoint et dépassé par un autre modèle. Même s'il y a un écart générationnel (effet Jean d'Ormesson) dans les pratiques, celui-ci pourrait être rapidement comblé.

A suivre, pour la prochaine rentrée littéraire...


Amazon Kindle pour 79% des ebooks britanniques

AmazonOn savait déjà le monopole très important exercé par Amazon sur le marché du livre numérique au Royaume-Uni. Une récente étude de Kantar Media pour le compte d'Ofcom sur les usages des contenus numériques confirme de manière inquiétante cette tendance. L'enquête réalisée entre mars et mai 2013 a révélé que 79% des personnes interrogées ont utilisé la plateforme d'Amazon sur les trois derniers mois pour télécharger des livres numériques, très loin devant Apple (9%) et le moteur de Google (8%). Kobo et la chaine WHSmith ne représenteraient qu'un modeste 5%. Autre tendance, si l'on rajoute les différentes sources de téléchargements illégales, on arrive à plus de 10% des personnes interrogées. L'étude complète est à retrouver ici (via TheBookSeller)

Ebooks uk


Rentrée littéraire numérique : le bourbier français?

BourbierUn intéressant article sur le Figaro ce week-end qui revient sur le "bourbier" de la rentrée littéraire numérique française, entre prix élevés et drm qui freinent les conditions du développement. Cette rentrée littéraire n'aura jamais été aussi numérique, mais elle risque bien d'être aussi la plus piratée; pour preuve la réaction, sur le quotidien belge La Libre, d'un jeune auteur Thomas Gunzig, son livre paru il y a quelques semaines seulement et "fraichement" disponible sur les réseaux. Il est très loin d'être le seul. Le plus désolant c'est que le livre de Thomas Gunzig est paru au Diable Vauvert, un éditeur justement pro-actif sur le numérique avec des prix à 4,99€ et sans DRM. Mais voilà, ils doivent se sentir bien seuls les éditeurs dans cette position. Sur le Figaro, on retiendra particulièrement les propos d'Eric Lévy chez Editis: «Dans votre question, dit Éric Levy, chez Éditis, il y a l'idée qu'on voudrait que le marché se développe. On ne veut pas forcément. Enfin, si, mais on ne veut pas accélérer son développement». Des propos à mettre en parallèle avec ceux de Daniel Cladera, directeur des droits étrangers de Planeta -premier groupe espagnol du secteur de l'édition/ communication et propriétaire d'Editis- au récent forum sino-européen sur l'édition numérique à Beijing en Chine. Selon Daniel Cladera, parmi les livres téléchargés dans son pays seul un sur dix fait l'objet d'une transaction. Un sacré "cenagal" en effet. A lire ici. Des chiffres qui ne font que renforcer l'adage: «Si on ne cherche pas à développer, on freine, de fait», analyse Françoise Benhamou, professeur à Paris-XIII. Surtout dans un bourbier sacrément collant...


Offre légale : le cas Harlan Coben

CobenUn exemple parmi d'autres de l'incompréhension du lecteur moyen qui s'essaye à la lecture numérique et regarde du côté de l'offre légale. Un auteur bien connu du polar, Harlan Coben: tous ses livres disponibles en version poche entre 6,70€ et 8,10€ selon les paginations, des opérations 3 livres pour le prix de 2 même en ce moment. Face à cela, tous les titres en version numérique au prix de 13,99€, la nouveauté de cette année à 15,99€, sans parler d'un grand nombre de titres tout simplement indisponibles. Inutile de vous dire qu'Harlan Coben est très présent sur les réseaux, aussi bien en download qu'en torrent, une simple recherche sur Google pour s'en convaincre. "On tient pas le bon bout" comme on dit...


Piratage : un fichier de 6000 livres en circulation

6000livresLes fichiers de livres numériques (ebooks) sont très légers avec une conséquence malheureusement très concrète. Les compilations de livres circulent par auteurs, par thématiques sur les réseaux. Un fichier unique de 6000 romans en ePub (3 Go) est proposé sur les réseaux torrents depuis quelques mois. Une demi-heure de téléchargement avec une connection moyenne. C'est la première fois que l'on me signale un fichier de cette importance. On se rappelle qu'un fichier similaire circulait aux Pays-Bas à la fin 2011, provoquant l'inquiétude des éditeurs. A l'époque, l'auteur de ce fichier en download avait été pincé. Avec la problématique du peer-to-peer, bien plus compliqué de l'enrayer. Merci à Guillaume pour l'indication.


Dan Brown : Inferno des torrents

InfernoTout juste une semaine après la sortie du dernier livre de Dan Brown "Inferno" -celui-ci est apparu le jour même sur les sites de partages en réseaux-, il a été téléchargé plus de 5.700 fois sur l'un des torrents les plus connus. Avec toujours les mêmes questions récurrentes: Combien de personnes l'ont effectivement lu? Combien l'auraient acheté à un prix moins élevé que 15,99€? Une situation qui n'est pas sans rappeler celle de la musique, l'Enfer est-il à craindre pour le livre numérique?


Tor: un an d'édition sans-DRM

Tor-UK-logoL'éditeur de science-fiction et de fantasy britannique Tor avait décidé il y a un an de supprimer les DRM sur les titres de son catalogue, au profit d'un marquage numérique (watermark). Une décision unique en son genre, tant le marché anglo-saxon est dominé à la fois par Amazon qui ignore le "sans-DRM" de son modèle de distribution et des éditeurs américains toujours ancrés sur leurs positions de protection. Un an après c'est l'heure d'un premier bilan. Rappeler déjà que cette décision avait eu un formidable écho du côté de leurs auteurs. Certains avaient même parlé de "victoire pour les consommateurs, d'un jour mémorable dans l'histoire de l'édition". 
"Nous avons discuté avant avec nos auteurs en allant les recontrer pour considérer avec eux très attentivement les deux préoccupations majeures pour tout éditeur lors du retrait des DRM: la protection du droit d'auteur et de la territorialité des ventes. La protection des droits de nos auteurs sera toujours une préoccupation majeure pour nous et nous avons des contrôles anti-piratage très stricts en place. Mais les titres protégés avec une DRM sont soumis comme les autres à la piraterie, et nous croyons que la grande majorité des lecteurs sont aussi contre le piratage et comprennent l'impact du piratage sur la capacité des auteurs à tirer un revenu de leur travail créatif. Depuis près d'un an, nous n'avons vu aucune augmentation perceptible de la piraterie sur l'un de nos titres, bien qu'ils soient sans DRM."
"Cette décision a eu un énorme effet positif pour nous. Cela a aidé à établir Tor au  Royaume-Uni comme une maison d'édition à l'écoute de ses lecteurs et de ses auteurs quand ils nous approchent avec un souci mutuel d'ouverture. Nous avons acquis une quantité incroyable de soutiens et de témoignages au travers de notre communauté à travers le monde. Et un an après, nous sommes toujours heureux de constater que nous avons pris cette bonne décision du marquage et continuons à publier tous les titres de Tor au Royaume-Uni sans DRM."

Le billet complet à lire sur le blog de Tor.


Cinquante nuances sur les réseaux

Jameselfiftyshades1cinqNouvelle provocation de la part d'un site de piratage bien connu en France, qui propose depuis hier le téléchargement du premier volume de la série "Cinquantes nuances" de EL James. Malgré les actions du groupe Hachette et d'autres éditieurs, annoncées l'année dernière, le site continue son activité avec plusieurs plateformes qui hébergent les fichiers. Google déréférence systématiquement ce site de ses résultats de recherche avec des messages de ce type:

"En réponse à une plainte reçue dans le cadre du US Digital Millennium Copyright Act (loi de protection des droits d'auteur), nous avons retiré 1 résultat(s) de cette page. Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre connaissance de la plainte DMCA qui a entraîné le retrait de ce(s) résultat(s) à l'adresse suivante: ChillingEffects.org."

PS: comme d'habitude malheureusement, je coupe les commentaires pour éviter les insultes et les incitations au piratage. Désolé pour mes autres lecteurs.


Hadopi: stratégie contre streaming et téléchargement direct

HadopiIl était attendu, le voilà. A lire le rapport d'Hadopi sur les moyens de lutte contre le streaming et le téléchargement direct illicites. Réflexions, pistes à envisager qui visent à responsabiliser davantage les sites de contenus et de référencement mais également à impliquer l'ensemble des intermédiaires de l'écosystème streaming et du téléchargement direct. Voeu pieu. "Dans cette perspective est encouragée l'autorégulation sous l'égide de l'autorité publique plutôt que la recherche de nouveaux dispositifs contraignants". Voir le billet sur l'Express.

Dans ce rapport, je lis en page 26: "La société Google a développé un nouvel algorithme ("demotion") qui vise à faire baisser dans les résultats le classement des sites qui ne respectent pas le droit d'auteur. Parmi les critères pris en compte pour sous-référencer ces sites, figurent notamment le nombre de notifications auxquelles Google a donné suite pour un site. Dans ce cadre, Google publie un "Transparency Report" destiné à donner une visibilité au public sur les notifications reçues, qui comprend une section consacrée aux demandes de retrait faites sur le fondement d'une atteinte au droit d'auteur".

Simple petit test, une semaine après la sortie du dernier livre de Marc Lévy. En tapant "marc lévy un sentiment ebook gratuit" sur Google. Sur la première page, les deuxième et sixième résultats sont des téléchargements en download, le neuvième un téléchargement en peer-to-peer. Dans les trois cas, le fichier arrive en moins de dix secondes. 3/10. "Demotion", c'est démission en français?


Serge Brussolo: l'auteur le plus échangé sur les réseaux?

BrussoloQuel auteur français contemporain serait le plus échangé sur la toile? Discussion avec plusieurs adeptes des réseaux la semaine dernière. Si l'on pense tout de suite évidemment à Marc Lévy et Guillaume Musso, un autre nom revient constamment en tête de liste. Il n'est pas forcément connu du grand public. Auteur de science-fiction, de fantastique, de thriller (même de romans historiques et pour la jeunesse), c'est Serge Brussolo qui serait selon eux l'auteur français le plus présent sur les sites de téléchargement illégaux; ses livres faisant l'objet désormais de fichiers avec des compilations complètes. Des fichiers que l'on peut se procurer en trois clics avec les moteurs. Du côté de l'offre légale, seul 13 de ses livres sont disponibles, dont 4 au-delà des 10€, alors que tous ses livres imprimés sont présents dans des collections de poche. Cherchez l'erreur... (Merci à Franck et Guillaume pour leurs réflexions).

PS: Serge Brussolo s'est exprimé récemment sur le numérique, voir sur ce site; je reproduis ses propos. Deux de ses livres sont distribués sur Amazon par ses soins depuis décembre.

"Le numérique, un mal? un bien?

Beaucoup de lecteurs pestent actuellement contre la publication au format numérique de certains de mes romans et affirment leur attachement farouche à la version «papier». Sans vouloir me faire l'avocat du diable, je me sens obligé d'éclaircir les choses. A l'heure actuelle, il semblerait que le numérique soit la seule chance de survie de genres dits «mineurs» comme la SF et le Fantastique. En effet, tous les éditeurs spécialisés que j'ai rencontrés m'ont avoué que seules les stars anglo-saxonnes tirent leur épingle du jeu au niveau des ventes. Pour tous les autres, les sorties restent médiocres. Là, il convient de définir ce que la plupart des éditeurs entendent par «médiocre». Le terme, dans leur bouche, ne signifie nullement que le livre a fait un bide, mais qu'il n'a pas rapporté assez d'argent au goût des actionnaires. On sait, depuis toujours, qu'en France, le public des fans de SF et de Fantastique est réduit (et s'amenuise un peu plus chaque année!). C'est un genre marginal, suspect, qui ne touche pas les masses, et ne parvient à s'épanouir que sous la forme du roman pour la jeunesse, c'est-à-dire en se censurant à l'extrême. Dès lors publier de la SF et du Fantastique relève du militantisme... voire du masochisme, car on se sait condamné à plus ou moins brève échéance. Beaucoup de collections spécialisées se déplacent en équilibre au bord du gouffre et peuvent disparaître du jour au lendemain à la faveur d'une décision éditoriale. Il faut en être conscient. Aujourd'hui, si l'on veut que survivent ces genres, il est nécessaire de trouver une astuce... un autre chemin. Le numérique, qui coûte bien moins cher aux éditeurs, pourrait faire fonction de canot de sauvetage. J'invite donc chacun à considérer ces arguments avant de condamner sans appel ce nouveau moyen de diffusion.

Serge Brussolo."


Bragelonne: un succès marketing?

BragelonneSuccès marketing de l'opération Bragelonne avec 100.000 téléchargements à 0,99€. C'est ce que relaie le site Actualitte. Commissions déduites, c'est un peu moins de 40.000€ pour l'éditeur à l'arrivée, selon les accords. Même si l'on prend un prix de 4,99€, c'est un manque à gagner de plus de 90.000€ pour les auteurs et les ayants-droits. On ne sait pas le détail des négociations sur l'opération, surtout avec les éditeurs et agents américains, dont les titres sont très nombreux dans le catalogue Bragelonne. Sans doute le reversement intégral à l'arrivée. Une opération marketing d'une valeur de 40.000€ pour l'éditeur mais qui aura servi à la fois au buzz et à l'entrée dans les charts des grandes plateformes de ventes. Bien entendu gros succès sur les forums pirates qui font des gorges chaudes sur le "juste prix" de l'opération, on s'en douterait. Le livre au prix de la baguette. Selon certains commentaires, les livres commencent déjà à circuler sur les réseaux, sans doute bientôt un pot commun sur les torrents. Dégradation insupportable de la valeur, le prix de 0,99€ assimilable à du gratuit comme le rappelait fort justement une discussion aux Etats-Unis en décembre: "Un ebook gratuit est un don et un ebook qui coûte une somme substantielle est un investissement dans le livre. La tarification d'un ebook à 0,99$ pourrait être considéré comme rien de plus qu'une tentative pour maintenir le prix assez bas pour que les lecteurs l'achetent sans y penser, mais il est encore une façon détournée d'essayer d'entrer dans le classement des livres achetés. Le consensus s'est établi soit de le céder gratuitement soit de le faire payer pour un prix réel." Claire Deslandes, l'éditrice de Bragelonne, a confirmé qu'il n'y aurait pas de suite à une telle opération; il sera intéressant de voir son influence sur l'ensemble de l'année 2013. A suivre...


Android MT: tout est-il bon dans le gratuit?

MtA découvrir le magazine Android MT qui publie sous un titre bien évidemment accrocheur "Trouver et télécharger des ebooks gratuits" une liste de 10 sites pour se servir sur les réseaux. Le problème est qu'il amalgame des sites qui respectent le droit d'auteur, d'autres qui pillent allègrement les ayants-droits. "Grâce à votre liseuse, votre tablette ou même votre smartphone, vous avez désormais accès à la plus grande bibliothèque du monde, et tout ça gratuitement! Le tout est maintenant de savoir où chercher. Des ebooks, il y en a partout, et pour les smartphones et tablettes Android, Google Play demeure une source plutôt satisfaisante. Le fond français cependant est encore un peu maigre, en particulier en ce qui concerne le gratuit (on n’y trouvera que les grands classiques libres de droits). Google Play d’autre part n’encourage pas vraiment à la découverte, avec des recommandations assez limités et peu dignes d’un vrai libraire. Les dévoreurs de livres devront donc bien souvent aller chercher ailleurs, et c’est pour leur faciliter la tâche que nous avons fait cette sélection." C'est la fête. La petite astérisque sur la copie privée n'arrêtera personne. De la part d'un éditeur de presse, allez piller dans les kiosques, c'est Google qui finance.

PS: le journaliste qui signe l'article semble d'ailleurs travailler aussi pour le quotidien La Provence.

PS: bingo bien sûr sur Google, encore 2ème page, on attendra la 1ère page demain. "Google reste votre meilleur ami".