Michel Tournier entre dans la Pléiade demain 23 février. Décédé au printemps dernier, il n'aura malheureusement pas vu cette consécration de son vivant. Avec Georges Perec en mai prochain, ce seront respectivement les 57, 58ème auteurs français du XXème siècle à entrer dans la célèbre collection. A lire le dossier de France-Culture.
Amusant de rappeler que Michel Tournier n'aimait guère La Pléiade: "Et puis, je n'apprécie guère l'objet, peu lisible, trop lourd. Je préfère le poche, l'anti-Pléiade par excellence, qu'on emmène en voyage, qu'on oublie dans le train. A mes yeux, mes livres ne sont véritablement publiés que lorsqu'ils paraissent en poche". (via BibliObs).
Aucun volume de la Pléiade n'est disponible au format numérique malheureusement. Les Editions Gallimard ne souhaitent pas numériser ce catalogue prestigieux.
Un passeport pour la postérité donc mais avec des auteurs tous décédés sauf un, Jean d'Ormesson, qui entrent dans le domaine public au fil des années. Un domaine public heureusement disponible dans l'espace numérique pour les francophones du monde entier. C'est l'occasion de faire un petit point:
Sur les 59 auteurs, 8 sont entrés dans le domaine public en France (Ramuz en plus cette année), 16 de plus dans le domaine public au Québec (Marcel Aymé en plus en fin d'année) où la durée est inférieure -50 ans contre 70 ans en France-. En 2020, ce seront 3 autres auteurs de plus qui les rejoindront au Québec, De Gaulle, Giono et Mauriac. A signaler le cas particulier de Saint-Exupéry qui bien que décédé en 1944 (dans le domaine public dans le monde entier) n'entrera dans le domaine public en France qu'en 2032 du fait de son statut d'écrivain "mort pour la France".
Le 15 février 2010, la Wikimedia Foundation a reçu une demande des Editions Gallimard de retirer certaines pages du Wikisource en langue française, avec pour motif qu'elles sont en violation de copyright. Cette demande s'appuie sur l'affirmation des Éditions Gallimard que le site Wikisource vise un public français et que, par conséquent, d'après les règles françaises de conflit de lois, le droit d'auteur s'applique à ce contenu. Voir ici.
Je remercie Fabien de m'avoir communiqué le tableau ci-dessous (cliquer pour l'agrandir).
Des précisions de la part de Jean-François Cusson de Prêtnumerique.ca que je remercie: "La progression du prêt numérique se poursuit, au Québec. En 2016, le prêt a augmenté de 22%, alors que les collections offertes aux usagers ont été enrichies à hauteur de 23%. Le service, lancé officiellement en 2012, avait alors enregistré un peu moins de 100.000 emprunts. En 2016 seulement, c'est près de 1.500.000 de prêts numériques qui ont été réalisés. Aucun signe d’essoufflement à l'horizon! Il s'agit maintenant d'un service de base offert par pratiquement toutes les bibliothèques publiques du Québec et du Nouveau-Brunswick." A l'heure où certains bibliothécaires sont encore dans la défiance par rapport à un tel service en France, les nombreux retours de nos voisins francophones (Québec, Belgique, Suisse) devraient les interpeller...