Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006

Le débat était lancé depuis quelques années avec l'arrivée des tablettes. L'Académie des Sciences rend un verdict aujourd'hui en n'excluant pas l'utilisation des tablettes dès les six mois de l'enfant. Avec bien entendu des réserves d'usage, qui paraissent de bon sens: "Il ne s’agit surtout pas de laisser un bébé seul, et trop longtemps, devant une tablette. C’est l’excès qui est négatif. Voilà pourquoi nous conseillons aux parents de multiplier les stimulations. Garder, bien sûr, des vrais jouets comme les cubes en bois, les hochets ou les tables d’activités multisensorielles. Mais introduire aussi les tablettes tactiles numériques, qui stimulent également le cerveau des bébés, à condition que l’usage soit accompagné d’un parent, d’un grand-parent, d’un frère ou d’une sœur. Dans le cerveau des bébés, les premières régions matures sont les zones sensorielles et motrices. Lorsque le nourrisson apprend à observer le mouvement de son doigt sur un écran, il fait un lien entre l’image et le mouvement. C’est très bien pour son éveil cognitif. Le priver de cet accès précoce au numérique serait une façon de le couper de son présent et de son avenir." Préconisation aussi avec des journées sans écrans, le conseil serait bien valable pour nous adultes. L'ensemble de leurs conclusions est à paraître en fin de mois sous le titre "L'Enfant et les écrans" aux Editions du Pommier, l'éditeur de Michel Serres, le plus jeune d'entre tous (via FigaroMadame).

PS: à lire le billet d'une enseignante qui revient sur un an d'utilisation dans une classe de primaire.

PS: le rapport est téléchargeable ici (conservé en archive).

Longtemps que nous n'avions plus de nouvelles de la technologie d'affichage couleur "Electrowetting" développée par les néerlandais de Liquavista, désormais filiale de Samsung depuis deux ans. Une nouvelle vidéo de présentation a été publiée récemment. Des couleurs contrastées prêtes à rivaliser avec les écrans LCD, la lumière du jour "friendly" et la consommation en plus. La mise en production reste encore à régler. Des rumeurs circulent sur l'intérêt d'Amazon, à mois que Samsung ne se gardent l'exclusivité du bébé. Lire le billet de Florent sur CNet (via ExtremTech).

A découvrir le magazine Android MT qui publie sous un titre bien évidemment accrocheur "Trouver et télécharger des ebooks gratuits" une liste de 10 sites pour se servir sur les réseaux. Le problème est qu'il amalgame des sites qui respectent le droit d'auteur, d'autres qui pillent allègrement les ayants-droits. "Grâce à votre liseuse, votre tablette ou même votre smartphone, vous avez désormais accès à la plus grande bibliothèque du monde, et tout ça gratuitement! Le tout est maintenant de savoir où chercher. Des ebooks, il y en a partout, et pour les smartphones et tablettes Android, Google Play demeure une source plutôt satisfaisante. Le fond français cependant est encore un peu maigre, en particulier en ce qui concerne le gratuit (on n’y trouvera que les grands classiques libres de droits). Google Play d’autre part n’encourage pas vraiment à la découverte, avec des recommandations assez limités et peu dignes d’un vrai libraire. Les dévoreurs de livres devront donc bien souvent aller chercher ailleurs, et c’est pour leur faciliter la tâche que nous avons fait cette sélection." C'est la fête. La petite astérisque sur la copie privée n'arrêtera personne. De la part d'un éditeur de presse, allez piller dans les kiosques, c'est Google qui finance.

PS: le journaliste qui signe l'article semble d'ailleurs travailler aussi pour le quotidien La Provence.

PS: bingo bien sûr sur Google, encore 2ème page, on attendra la 1ère page demain. "Google reste votre meilleur ami".

Les bibliothèques actives sur le terrain de la lecture numérique. A saluer la médiathèque de La Grand'Croix dans la Loire, notre 200ème bibliothèque référencée sur la carte, bientôt 22.000 visiteurs sont venus la voir. A lire le billet de Jean-Michel Salaun qui revient avec des étudiants de l'ENSSIB sur les offres de prêts:
"Faut-il attendre que le marché idéal soit fixé pour prêter des ebooks? Pour nous, la réponse est non. Nous pensons qu’il est important pour les bibliothèques de prêter des livres numériques aujourd’hui, et les divers exemples cités plus haut démontrent qu’il est tout à fait possible de mettre en place un tel service. Si l’on attendait que le marché soit fixé (et il y en a peut-être encore pour longtemps!), la France serait beaucoup en retard sur ce point. Il nous faut donc essayer, prêter, pour améliorer le service public et faire évoluer notre offre selon les évolutions du marché."

Plusieurs billets fournis par notre ami Michel Fauchié sur son blog, l'offre Bibliovox, des initiatives dans la création, d'autres réalisations. Dernière chose en date, c'est une journée montée par le Conseil des Seniors de Toulouse, le 19 octobre dernier, à partir d'ateliers menés avec 10 seniors formateurs et les livres électroniques de la médiathèque de Toulouse. Ils ont reçu 400 personnes sur ce thème! Les premiers retours d'expériences ici. Michel nous prépare un billet récapitulatif, n'hésitez pas à prendre contact avec lui, il a des idées à la pelle!

Un an après avoir sauté le pas, Delphine, qui anime notre Club des lecteurs numériques, nous livre un petit bilan. C'est sur le Club bien sûr, merci à elle!

Il y a plus de quatre ans déjà il ne les aimait déjà pas beaucoup notre ami LaFeuille, à relire cet article. Passivité, enfermement, ringardisme. Aujourd'hui, il les met purement et simplement au grenier de l'histoire, en vous demandant de les ranger, à la trappe. Ringardes les "liseuses"? N'en déplaise à ces afficionados du tout web, l'innovation est bien au rendez-vous de ces machines à lire et elles n'ont pas fini de nous accompagner. Je préfère ce type de témoignage qui traduit bien plus les attentes de millions de lecteurs à travers le monde. La logique de l'écran n'est pas tout, l'avenir de la lecture numérique se joue aussi du côté de l'affichage non-rétroéclairé, c'est une certitude.

PS: on peut rappeler aussi les récentes études aux Etats-Unis et le succès très concret de Kobo, très largement acquis sur papier électronique.

PS: réaction un peu énervée de Michel Fauchié (KotKot), pleine de justesse:

Conséquence directe de l'accord entre Bookeen et Numilog, 35.000 titres distribués par Hachette rejoignent d'un coup les Cybooks de Bookeen. Sur le Bookeen Store désormais Lattès, Grasset, Fayard, Stock, Albin Michel ou encore Harlequin.

Le Labo de l'Edition proposait cette semaine une rencontre "Printisnotdead" avec Flore Roumens, éditrice au Seuil, et François Bon, éditeur de Publienet. Si vous ne pouviez en être, le podcast de la soirée est en ligne.

A découvrir l'interview de Philippe Colombet, directeur des partenariats Google Livres en France, sur le blog SansPapier. La librairie numérique de Google sur le portail GooglePlay est la dernière arrivée en France des majors américains au milieu de l'année dernière et réprésente encore moins de 5% du marché français. C'est encore très peu face aux positions d'Amazon et d'Apple. Le potentiel est évidemment immense avec les tablettes et smartphones qui nous entourent. A décrypter les ambitions de Google sur le marché du livre: "On ne reste pas au stade de la recherche bibliographique, même si elle est faite sur Internet, le but est d’aller aussi vers une dématérialisation de la lecture." Il revient également longuement sur la notion de cloud et d'accès, à l'encontre de la logique du fichier et de la bibliothèque personnelle: "Nous ne sommes pas dans un fichier, qu’on ne fait simplement que télécharger, et qu’on perdrait avec la machine qui l’a porté. Nous sommes vraiment dans un droit d’accès au livre numérique permettant toujours de savoir qu’une instance de ce livre est liée à mon compte dans le nuage numérique. C’est une très grande sécurité de savoir qu’un livre n’est pas attaché à un appareil particulier. Il m’arrive souvent de commencer un livre sur ma tablette Nexus 7, et ensuite, dans les transports en communs, de continuer le même livre – en synchronisant au niveau de la page – sur mon téléphone. Il y a donc un caractère très fluide et synchronisé de ce que nous pouvons faire d’un produit à l’autre. C’est assez efficace, et ça représente une nette évolution. Nous ne sommes pas les seuls à offrir ce type de service synchronisé. Mais ça représente un progrès très important par rapport au simple fait de télécharger un e-pub ou un pdf, et de l’avoir une fois sur un pc. Notre service justifie l’investissement dans un livre numérique." Ce n'est plus le fichier ePub qui est interopérable en tant que tel, c'est la logique de la bibliothèque sur Google, croisée avec ce que Google sait déjà de vous. Des propos qui prennent un relief particulier bien entendu.

J'avais oublié de le signaler, pour ceux d'entre-vous qui ne l'aurait pas déjà lu, l'article dans Libération consacré au marché français. Bravo pour les photos et les infographies originales, notamment la projection faite par GFK de 2011 à 2016. A confirmer dans les prochains mois pour 2012, sans doute au prochain Salon du Livre. "Les ventes d’eBooks ont à peine frémi en 2012". Les éditeurs ont dû être très diserts sur le sujet envers la journaliste. Même si l'on part de loin, en coulisses elles ont plus que doublés sur l'année, plusieurs échos à la récente journée au CNL.

Le Kindle PaperWhite d'Amazon est à nouveau disponible sur le site français d'Amazon, avec quelques semaines d'avance sur ce qui avait été annoncé. Pas de changement sur les prix dans la gamme pour concurrencer les prix soldés de Kobo à la Fnac. Le Kindle 4 de base sans tactile à 79€ parait bien daté maintenant (via Gizmodo qui propose un test).

Comme à son habitude, Kobo n'est pas avare de communication sur ses chiffres de ventes. Michael Serbinis, PDG de Kobo, a révélé que Kobo a augmenté ses ventes mondiales de livres électroniques de 150% en décembre, ce qui en fait le «meilleur mois» pour l'entreprise à ce jour. Il a déclaré que, contrairement aux suggestions que les livres électroniques à base d'eInk diminuaient en popularité au cours de Noël, les ventes de ces modèles ont augmenté de 150% donc, conduisant la société a détenir maintenant, selon lui, 20% du marché mondial de la lecture numérique.

Au cours des six derniers mois, Kobo a attiré plus de 4 millions de nouveaux clients au niveau international, en prenant le total de ses consommateurs enregistrés il serait 12 millions. Il a également presque doublé le nombre de livres numériques vendus l'année dernière.

La fiction est bien sûr le genre le plus populaire. Les clients achèteraient 20% de plus de livres numériques en 2012 par rapport à 2011.

Michael Serbinis a également déclaré: "En décembre, nous avons célébré le troisième anniversaire de Kobo ainsi que le plus grand mois pour l'entreprise. Des millions de nouveaux utilisateurs enregistrés avec Kobo en décembre seulement, les ventes annuelles d'appareils ont grimpé avec des millions de livres numériques achetés, les ventes de livres électroniques ont presque doublé depuis l'année précédente. 2012 a été vraiment exceptionnel pour notre société et notre réseau de libraires/ distributeurs dans le monde entier."

Le jour de Noël,  un total de 22 millions de pages auraient été lues, le Canada avec la lecture la plus élevée (une moyenne de 200 pages par utilisateur), tandis qu'en Amérique une moyenne de 160 pages et 93 pages en Grande-Bretagne.

En 2012, Kobo a lancé trois nouveaux modèles de livres électroniques et de services au Brésil, Portugal, Italie, Japon, Espagne, Afrique du Sud et Pays-Bas. En 2013, Kobo devrait s'implanter sur la Russie, la Chine et l'Inde (via TheBookSeller et Sacbee).

A suivre l'évolution du marché de la vidéo en France, 2ème secteur des biens culturels après le livre avec 1,3 milliard d'euros en 2012. En France comme en Allemagne, le support physique résiste bien. Le DVD reste le produit préféré des français avec 85% des ventes. La vidéo en ligne (VOD) a représenté un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros en 2012, soit une multiplication par six du marché en cinq ans. La France offre le catalogue le plus large d'Europe avec 29.000 programmes disponibles. En 2013, l'offre en VOD devrait être augmentée grâce à l'arrivée de nouvelles plateformes accessibles dans l'Hexagone. Une année qui va sans doute marquer un tournant avec les ventes de tablettes et les stores des principaux acteurs anglo-saxons AGAK (via LeMonde).

Bragelonne, toujours en habitué des campagnes promotionnelles, annonce 300.000 téléchargements payants sur le site. Pour enfoncer le clou, il renouvelle pendant trois journées (du 18 au 20 janvier), 100 titres chaque jour à 0,99€. De quoi compléter les collections pour les amateurs de fantasy. L'opération est bien entendu disponible chez tous les libraires numériques.

A lire sur Les Numériques un test du nouveau Cybook Odyssey HD Frontlight de chez Bookeen. Des réserves concernant l'affichage et surtout l'éclairage intégré qui manquerait d'homogénéité. A l'arrivée un verdict assez sévère par rapport à ses deux principaux concurrents: "Sur le papier, cette liseuse présente à peu près toutes les qualités: rétroéclairage, wi-Fi, tactile, multitouch, librairie associée, format ouvert... En pratique c'est un peu décevant. L'affichage est altéré par des effets de rémanence et la réactivité rappelle les liseuses de l'ancienne génération. De manière générale, la Cybook Odyssey HD Frontlight n'atteint pas la qualité et le confort d'utilisation de la Kobo Glo ou de l'Amazon Kindle Paperwhite." A titre personnel, je vais essayer prochainement de me faire ma propre opinion.

La mode est au mini et prend le chemin du maxi. La petite tablette d'Apple, l'iPad Mini, en passe de devenir un standard et de renverser l'adhésion pour le grand modèle, notamment chez les plus jeunes sur le marché américain. A voir les graphiques mis en ligne sur le site TechCrunch.

Au salon, au lit, dans la cuisine, à la salle de gym, dans la voiture, trop lourd à bout de bras la tablette? La solution avec "Monkey Kit", une levée de fonds en cours. Un projet darwinien...

A revoir les pionniers, c'était dans la petite commune rurale de Méré dans les Yvelines, il y a deux ans déjà. Les prix ont baissés, la technologie a progressé, l'offre de livres est plus étendue. Beaucoup d'autres bibliothèques s'y mettent. Près de 200 adresses aujourd'hui en France, testez!

Nos amis de GoodeReader nous délivrent un test du nouveau Cybook Odyssey Frontlight HD. Une note de 8,5/10 à l'arrivée, très près du 9/10 obtenu par le Kobo Glo en octobre dernier. Ce nouveau Cybook est encore trop confidentiel en France, uniquement distribué par le réseau ePagine, Decitre et Cultura. Comme moi, vous aurez peut-être cherché sans succès des tests en français avec les librairies associées. Arrivé début décembre, il n'aura pas bénéficié d'une communication suffisante pour la fin d'année, c'est dommage. Espérons que le retard sera comblé bientôt.

Kobo débarque au Brésil. Kobo Mini et Kobo Glo sont désormais proposés dans la chaine des librairies Livraria Cultura. Un marché très important, bien évidemment convoité par Amazon en tête, qui a ouvert son store en décembre dernier (via Telecompaper).

Le réseau Carel, qui après des recommandations le mois dernier, a décidé d'entrer en campagne pour solidariser les bibliothèques autour de l'offre numérique et entrer dans une phase de négocations actives avec les éditeurs (lire sur Enssib).

A signaler l'initiative du distributeur numérique De Marque qui lance deux journées de formation pour les éditeurs québécois. De quoi optimiser leurs ventes numériques au travers du fonctionnement de l'entrepôt. Tous les détails ici.

Une annonce intéressante. Celle du Livre de Poche, la filiale d'Hachette, qui va fêter son 60ème anniversaire dans quelques semaines. C'était le 9 février 1953 avec "Koenigsmark" de Pierre Benoit comme premier titre. Plus de 5000 titres au catalogue aujourd'hui, un bateau amiral du groupe Hachette. L'évolution du modèle se pose bien évidemment en première ligne pour eux. Le Livre de Poche va développer dans les mois à venir une large offre numérique à partir de ses collections. Au sein d'une offre des éditeurs du groupe Hachette déjà très large (Fayard, Grasset, Lattès, etc), il va être intéressant de suivre la stratégie adoptée à travers la nouvelle marque qui va être créée. Dillution des marques des éditeurs du groupe comme c'est le cas de la marque 12-21 chez le concurrent Editis (la fronde risque d'être grande en interne) ou une voie indépendante avec des contenus originaux? Un site où l'on fera son panier sans avoir besoin des libraires comme chez Editis? A suivre de très près en tout cas, ce ne sera pas annodin (via Actualitte).

A lire l'article de Stéphane Dreyfus dans La Croix qui revenait la semaine dernière sur le démarrage du marché en France. A signaler que comme Le Monde et MediaPart, La Croix propose une offre numérique avec deux titres en ePub de ses journalistes pour démarrer.

Après le site Lulu il y a quelques jours seulement, une annonce importante sur le front des DRM. C'est du côté des Pays-Bas que la nouvelle est venue. Le distributeur Central Boek Huis, le plus important distributeur numérique du pays, a annoncé que près de 8500 titres sont passés sans DRM en accord avec les éditeurs, ce qui représente près de 3/4 de leur catalogue de livres payants. Une avancée significative d'un pays les plus avancés en Europe dans l'édition numérique. L'Europe avance et peut tracer son chemin sans l'hégémonie américaine (via TheDigitalReader)