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70 notes en janvier 2014

Québec : l'iPad à l'école

IpadecolePassionnante étude réalisée au Québec sur l'usage des tablettes iPad en milieu éducatif. "L'iPad à l'école: usages, avantages et défis" est l'aboutissement d'une enquête réalisée auprès de plus de 6000 élèves et 300 enseignants. Sans surprises parmi les principaux avantages, la recherche d'information, la portabilité, les aspects collaboratifs, l'adaptation au rythme de l'élève, etc. Parmi les désavantages le principal bémol reste la source de distraction suivi des difficultés à écrire. Je mets quelques tableaux synthéthiques. L'étude complète est ici. Machines à lire les tablettes pour les enfants? Pas vraiment. Il y a un sous-usage complet des livres au format numérique, ce qui est pourtant "à priori", l’une des principales fonctions des tablettes tactiles. L'étude révèle que moins de 3% des élèves indiquaient lire des livres à l’écran de leur tablette tactile. Merci à Jean-Michel Salaun pour le lien vers cette étude qui fera référence et dont on attend un deuxième rendu bientôt. Le Facebook ici. Il serait à mon avis intéressant de confronter ces résultats avec des enquêtes similaires sur le déploiement d'ordinateurs portables dans les classes.

Je vous joint également une vidéo de Thierry Karsenti de l'Université de Montréal sur "iPads et tableaux blancs interactifs à l'école".

Avantages

Enseignants

Satisfactions

 


Un vrai succès le Troudic!

PalmesIl en est où le bouquin de François Troudic? Rappelez-vous, au mois d'octobre dernier je vous parlais de cet OVNI littéraire, "Les Harengs de Ploucamor", qui déboulait crânement sur quelques forums, un site illégal et le site légal EbooksGratuits. L'auteur m'expliquait la genèse de son texte au Bar du forum T...Z, puis, de fil en aiguille, la propagation ici et là. Plusieurs critiques sur des blogs l'ont signalé depuis, vous trouverez sur Google. Trois mois après j'ai regardé les téléchargements sur EbooksGratuits. 3204 en octobre, 3683 en novembre, 3093 en décembre, 818 en janvier encore à ce jour. Vertigineux, près de 11.000 téchargements! Le Troudic en janvier est devant "Crime et Chatiment" et "Le Rouge et le Noir", à talonner "Anna Karenine"! Il a même pris le large sur Goodreads et chez les celtes. Qu'on se le dise, on attend la suite de pied ferme du dénommé Troudic. Gratuit ou payant, on l'attend. Si vous l'avez raté en octobre, vous connaissez désormais le chemin, il est pas trop tard, croyez-moi!


EInk au CES Las Vegas

E_ink_logo_051111L'inamovible Charbax était sur le stand eInk au récent CES de Las Vegas. Tour d'horizon des nouveautés, montres, dispositifs d'affichages, horloges murales et bien sûr, les liseuses "best-sellers". Le Sony DPT-S1 en attraction principale, pionnier des grands dispositifs annotables avec un stylet attendus par beaucoup d'entre nous. Nicolas Charbonnier enthousiaste. On imagine les applications professionnelles ainsi que dans l'éducation. Bientôt disponible aux particuliers japonais au prix de 1.000$, c'est lé début. Gageons qu'avec Sony les choses avancent bien. J'ai repéré aussi nos amis de Bookeen présents sur le stand, à vous de les chercher.


Editions Philippe Picquier : 99 titres à 4,99€

PicquierPour tous les amoureux de littérature asiatique, à signaler dans quelques jours à l'occasion de l’année chinoise du Cheval qui commence dans la nuit du 31 janvier, 99 titres du fonds des éditions Philippe Picquier passeront au prix unique de 4,99€ dans leurs versions numériques (ces baisses de tarif pourront parfois dépasser les 50% par rapport aux prix habituels du catalogue numérique). Cette opération exceptionnelle se déroulera du 24 janvier au 9 février. Pour faire connaissance avec ce fonds incroyablement riche de littérature et de culture asiatiques, retrouvez un catalogue numérique en ePub. Tous ces titres comme d'habitude sans DRM chez l'éditeur. Merci à Harmonia Mundi pour ces informations.


Ayerdhal : Bastards en épisodes

9782846268325_episode1Un nouveau thriller déjanté "Bastards" d'Ayerdhal au Diable Vauvert. C'est aussi l'occasion d'une publication fractionnée, déjà expérimentée lors de son précédent livre. Cette fois-ci en 12 épisodes, s’étalant du 6 janvier au 6 février (les deux premiers proposés gratuitement). La publication de la version complète et du format imprimé suivront. Lire l'interview que lui consacre le blog ePagine.


Médiathèque du Grand Troyes : un bilan des prêts de livres et de liseuses

MédiathèquetroyesEchanges la semaine dernière avec Anthony Regley de la Médiathèque du Grand Troyes, l'un des tout premiers établissements en France à avoir intégré à la fois une offre de livres numériques mais aussi le prêt de liseuses. C'était en 2006 pour les livres et en 2010 pour les liseuses. L'occasion de faire un retour en arrière mais aussi de nous donner des renseignements sur la situation actuelle du dispositif de prêts. Je remercie vivement Anthony de m'avoir donné autant d'informations susceptibles d'intéresser des établissements qui souhaitent intégrer des offres.

Pouvez-vous nous rappeler le contexte général de prêt de livres numériques et de liseuses dans l'établissement?

La Médiathèque du Grand Troyes propose le prêt de livres numériques par l’intermédiaire de Numilog depuis 2006. Les usagers peuvent emprunter les ouvrages chronodégradables pour 21 jours (le quota d’emprunt est actuellement de 5 ouvrages simultanément).

La Médiathèque prête également des liseuses depuis mars 2010. D’abord des Cybook Gen3 puis Fnacbook, Sony Reader PRS-T1, T2 et T3 d’ici quelques jours. Le parc est actuellement de 30 machines (les anciens modèles, autres que les Sony Reader ne sont plus prêtés, trop obsolètes).

L’objectif est de faire découvrir aux usagers la lecture numérique sur un appareil spécifiquement conçu pour cela; de leur permettre de tester sur une longue durée des appareils qui, il y a encore peu de temps, étaient peu présents dans les magasins et donc assez difficile d’accès; et de promouvoir notre service de prêt de livres numériques.

Auriez-vous des statistiques sur les prêts?

Pour les prêts de livres numériques, près de 1700 ouvrages sont disponibles à l’emprunt au 1er janvier 2014 (en très large majorité des fictions). 350 nouveaux titres achetés en 2013.

Plus de 5600 livres numériques prêtés en 2013 (en hausse de 35% par rapport à 2012). Plus de 400 personnes ayant empruntés au moins un livre en 2013 (en hausse de 31% par rapport à 2012).

Maximum de prêts par mois: 650 en décembre 2013

Maximum d’emprunteurs par mois: 150 en décembre 2013

Les 10 titres les plus empruntés en 2013: polars et érotisme en tête

  • Mauvaises fréquentations- CLARCK Marcia (Albin Michel) 21
  • Tout ce qu'il voudra, l'intégrale- FAWKES Sarah (Marabout) 21
  • 10ème anniversaire- PATTERSON James (JC Lattès) 21
  • Délivrance- ADLER-OLSEN Jussi (Albin Michel) 21
  • Le Message du pendu- ASPE Pieter (Albin Michel) 20
  • Dame d'atout- LECAYE Alexis (Le Masque) 20
  • Cinquante nuances de Grey- JAMES E.L. (JC Lattès) 19
  • Voile rouge- CORNWELL Patricia (Ed. des Deux Terres) 19
  • Les Deux Messieurs de Bruxelles- SCHMITT Eric-Emmanuel (Albin Michel) 19
  • Cinquantes nuances plus claires- JAMES E.L. (JC Lattès) 19

75% des ouvrages du catalogue ont été empruntés au moins une fois en 2013 (l’attrait principal va vers les nouveautés mais les ouvrages plus anciens sortent malgré tout, en partie grâce à la mise en avant de certains titres par le biais de propositions de lecture envoyées par mail aux usagers).

Pour le prêt de liseuses, plus de 430 liseuses prêtées depuis mars 2010.

Les liseuses sont prêtées pour 4 semaines à la Médiathèque centrale et dans les 2 annexes de quartiers. Elles contiennent une large sélection de grands classiques de la littérature mondiale (environ 150 ouvrages libres de droit). Les usagers peuvent ensuite y télécharger des ouvrages empruntés sur la bibliothèque numérique Numilog.

Les liseuses ne sont pas en prêt direct. Les personnes, majeures, souhaitant découvrir ce nouveau mode de lecture doivent remplir un formulaire sur le site de la médiathèque. Quand une liseuse est disponible, l’usager est contacté, un rendez-vous est pris pour lui expliquer le fonctionnement de l’appareil et enregistrer le prêt. La première année, la durée d’attente pour emprunter un appareil pouvait atteindre 3 mois. Aujourd’hui, le parc étant bien plus fourni, l’attente dépasse rarement une semaine.

Pouvez-vous nous parler des liseuses, sont-elles robustes à l'usage?

Nous avons eu 3 problèmes d’écrans cassés sur plus de 430 prêts, aucune perte (mis à part 2 stylets et quelques câbles USB), aucun vol, donc à ce niveau-là les gens sont très respectueux du matériel fourni. Nous avons fait réparer un des écrans à nos frais et une des personnes a racheté une liseuse (la troisième était un ancien modèle que nous n’avons plus prêté).

Pour avoir un cadre strict quand ce genre de problème arrive, nous faisons signer (depuis 2012) à l’emprunteur un règlement de prêt (avec les modalités de prêt, la liste du matériel prêté, quelques règles à respecter…) par lequel il s’engage à suivre ces recommandations et à rembourser ou racheter l’appareil en cas de problème.

Ce règlement ainsi que le fait d’être reçu par un agent qui lui explique ces règles et le fonctionnement de la liseuse (avoir un vrai contact et un échange entre deux personnes et pas seulement une transaction de prêt) responsabilise l’emprunteur je pense.

Autre point: nous prêtons à une personne mineure si un parent est présent pendant le prêt de l’appareil et qu’il signe le règlement.

Comment se passe le retour?

Concernant le retour, il se fait comme un document normal, l’agent récupérant l’appareil vérifiant juste que tout le matériel est bien là.

Ensuite, je vérifie le bon fonctionnement, nettoie, recharge, supprime les documents mis dessus par l’usager, supprime l’historique, les cookies, les identifiants et mots de passe que la personne a pu entrer en utilisant le wifi.

Le fonctionnement est bien expliqué dans les documents fournis dans la boite mais il arrive que des usagers me contactent par mail ou par téléphone (ou ils reviennent me voir), nous faisons alors la manipulation ensemble et en général tout fonctionne bien. Ils me posent aussi beaucoup de questions sur les différents modèles de liseuses existant, s’il peuvent emprunter les livres de la médiathèque avec tel appareil.

Est-ce que l'année 2013 a marqué un tournant selon vous?

2013 a été l’année de la confirmation d’un vrai développement de la lecture numérique à la Médiathèque du Grand Troyes. Si les chiffres sont en fortes hausses, la marge de progression est immense et 2014 doit être l’année de la conquête de nouveaux lecteurs.

En effet, l’utilisation, bien qu’en très forte augmentation, demeure encore modeste. Actuellement, seule une petite partie des personnes (moins de 30%) qui s’inscrivent à ce service empruntent effectivement un livre.

Forte progression liée à l’arrivée croissante dans les foyers d’appareils de lecture nomade: liseuses, tablettes multimédias, smartphone… D’ailleurs de nombreuses personnes ayant empruntés une liseuse ont ensuite acheté leur propre appareil.

Concernant l’offre de Numilog, si on peut se féliciter de la compatibilité du service avec les différents supports de lecture (PC, Mac, liseuse, tablette multimédia, smartphone) on peut également regretter certains manques:

 - L’absence de nombreux auteurs et éditeurs (Actes Sud, Robert Laffont, Gallimard, Flammarion…). A titre d’exemple, sur les 100 meilleures ventes de l’année 2012 (enquête Ipsos/Livres Hebdo, publiée dans le n°938 de Livres Hebdo), seuls 29 titres étaient disponibles pour les bibliothèques sur Numilog. Le chiffre devrait être quasi identique pour 2013.

 - L’absence d’outils de médiation sur le site pour les bibliothèque de Numilog (avis des lecteurs et des bibliothécaires, recommandations, listes thématiques…) qui permettent de faire vivre le service et de susciter la participation et la curiosité du public.

Pour le moment, la Médiathèque a fait le choix pour des raisons budgétaires «d’acheter» un seul exemplaire par document au lieu de louer plusieurs exemplaires pour un an. Cela engendre une moins grande disponibilité des titres mais permet de proposer un catalogue étoffé et pérenne sur la durée.

Quels sont vos objectifs pour l'année à venir?

En voici quelques-uns:

- Mise en place, fin 2014, d’un salon de lecture numérique au sein de la médiathèque avec présentation et mise à disposition de différents appareils (tablettes et liseuses), ateliers pratiques et aide au téléchargement, afin de donner une meilleure visibilité (physique) à nos services numériques.

- L’intégration des livres numériques dans le catalogue informatique de la médiathèque (au côté des livres papiers) pour leur donner, là aussi, une plus grande visibilité. A l’heure actuelle, un lecteur qui fait une recherche sur le catalogue de la bibliothèque ne peut pas trouver que tel ouvrage lui est également proposé en version numérique. A court terme, l’intégration des collections dématérialisées dans le catalogue de la bibliothèque est une nécessité et constitue le seul moyen d’obtenir un réel développement.

 - Un rapprochement avec les autres bibliothèques du réseau du Grand Troyes pour élargir le public touché.

- La mise en place, si possible en 2014, du projet PNB pour compléter notre offre de livres numériques avec de nombreux éditeurs auxquels nous n’avons pas accès pour le moment et pour donner à la librairie le rôle qu’elle doit avoir dans la fourniture de livres numériques aux bibliothèques.

A signaler que la Médiathèque propose également à ses usagers un autre service de lecture numérique, BiblioVox. Les lecteurs peuvent consulter en ligne un catalogue d’environ 10.000 titres composé en très large majorité, à l’inverse de Numilog, de documentaires. Les deux services sont donc complémentaires même si celui n’a pas encore véritablement rencontré son public.


Tolino : et maintenant quelle suite?

TolinoIntéressant débat en Allemagne autour de Tolino. Si l'alliance entre Deutsche Telecom et des grandes chaines partenaires autour d'une liseuse aura bien permis de sortir ces acteurs de l'ornière avec une part significative du marché du livre numérique allemand, quid de la suite, notamment de l'omnipotence financière et technique (qualité de service du cloud) de l'opérateur sur le modèle entier. La récente faillite du groupe d'édition Weltbild fragilise la chaine Hugendubel (partenaire en joint-venture), rendant celle-ci plus fragile dans Tolino. C'est le magazine Boersenblatt qui revient aujourd'hui sur les interrogations actuelles. Deutsche Telekom n'est pas un coffre-fort permanent et Tolino peut difficilement se passer de nouveaux partenaires pour consolider le modèle maintenant que le démarrage est réussi. L'échec des négociations l'année dernière avec le réseau des libraires indépendants MVB pourrait très bien être redébattu rapidement. Les conditions commerciales proposées aux libraires n'étaient pas économiquement viables. L'enjeu est de taille, l'important est bien de ne pas laisser le Kindle être synonyme de lecture numérique outre-Rhin.


Marché américain : les liseuses boostées par les tablettes

PewinternetLa première étude de l'année, c'est l'institut américain PewInternet qui nous la propose. Un baromètre désormais traditionnel de la lecture numérique aux Etats-Unis. Si 28% des américains lisent au format numérique, ils sont seulement 4% à ne plus lire de livres imprimés. Un imprimé qui résiste bien. Désormais un américain sur deux possède soit une tablette, soit une liseuse. Contrairement à ce que beaucoup pensaient il y a un an, le marché des liseuses (e-readers) ne fléchit pas du tout, il est même conforté par celui des tablettes. Une étonnante progression de plus de 30% en un peu plus d'un an, de 24 à 32%. Confirmation des discussions que j'avais eu avec plusieurs fabricants, une très grande majorité des lecteurs possède désormais les deux, tablette et liseuse selon l'occasion. Pour un marché de niche, on repassera. Sur trois années, désaveu désormais pour la lecture sur ordinateur en chute importante, une bien timide avancée pour les smartphones dont le marché a pourtant explosé sur la période (via DigitalBookWorld).

Liseuses
Tablets

Pew-device-ownership-among-americans

Ereaders

Le document complet est ici.


Les auteurs les plus vendus en 2013

PocketA découvrir le palmarès Le Figaro-GFK des dix auteurs français les plus vendus en 2013. En tête Guillaume Musso avec 1,4 million d'exemplaires devant Marc Lévy, 1,2 million d'exemplaires. L'importance du format poche une nouvelle fois mis en valeur. «Même s'ils n'ont pas eu d'actualité en “grand format”, des auteurs sont présents dans ce palmarès grâce à leurs ventes “poche”. D'ailleurs, pour les deux romanciers en tête de ce classement, le format poche représente autour de 70% de leurs ventes totales», souligne Sébastien Rouault chez GFK. Pas d'indications sur les ventes numériques; heureusement Feedbooks nous donne quelques indications sur le blog avec un nuage associé. A remarquer que Marc Lévy est le seul auteur de cette liste à gêrer ses droits numériques sans son éditeur Robert Laffont.

Feedbooks


Hadopi et l'offre illégale en France

73578-logo-hadopi-ministere-de-la-culture-664x356Hadopi est-elle efficace? Une récente enquête anglo-saxonne montre que le téléchargement illégal (musique, films, jeux vidéo…) aurait reculé dans l’hexagone. La baisse serait même importante avec 71% des téléchargements illégaux en moins. Cependant l’étude révèle également que si les téléchargements diminuent, à l’inverse, le nombre de fichiers mis à disposition sur les réseaux peer to peer lui augmente de 18%. Si la loi s’applique sur le territoire français, en revanche rien n’empêche les «pirates» étrangers de télécharger des données hébergées depuis la France. Personnellement quelques observations. En ce qui concerne les livres numériques, l'offre semble en effet s'accélérer sur les sites de torrent. Si l'heure est au streaming pour musique et vidéo, il reste assez peu adapté pour la lecture de livres. Les livres illégaux qui apparaissent en download sont tout de suite répliqués dans la journée en peer to peer et inversement; les fichiers, plus légers que leurs homologues, sont téléchargés. Aucun livre sur les sites illégaux de streaming les plus populaires pour l'instant, ni non plus de plus de sites dédiés (via Softsonic).


Oyster lève des fonds

OysterLa société new-yorkaise Oyster a annoncé une levée de fonds de 14 millions de dollars aux Etats-Unis pour assurer son développement. Oyster propose un accès à toute sa librairie pour 9,95$ par mois. Le service se présente sous la forme d'une application gratuite, disponible sur l'iPhone et l'iPad d'Apple. En revanche Oyster n'est pas disponible sur Android, le système d'exploitation de Google, qui équipe pourtant plus de la moitié des smartphones vendus aux Etats-Unis. Côté éditeurs, pour l'instant seul Harper et Collins des Big 5 du marché américain est présent dans l'offre d'Oyster. Le "NetFlix du livre" exerce décidément bien des fantasmes chez les investisseurs (via Techcrunch).


Créer un fichier epub avec Sigil et Calibre

EpubUne belle initiative de lAlliance internationale des éditeurs indépendants qui nous propose avec la complicité de Valérie Ferrière, spécialiste de l'édition numérique et fondatrice de la société Flexedo, deux tutoriels. Ils vous permettront de réaliser simplement vos livres numériques en ePub grâce soit au logiciel libre Sigil, soit au très populaire Calibre. A vous de choisir en toute connaissance de cause, bons ePubs!

 


De Marque choisi par les Bibliothèques de Grenoble

DeMarque_Logo2La société De Marque a annoncé aujourd'hui son partenariat avec le réseau des Bibliothèques municipales de Grenoble dans le déploiement de l'offre PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque) porté par Dilicom en France. Un acteur de taille qui va apporter son savoir-faire technique développé au Québec. De Marque a remporté l’appel d’offres de la Ville de Grenoble en partenariat avec Feedbooks. «Il s’agit d’une opportunité incroyable pour De Marque, qui offrira dès ce printemps une solution sur mesure aux quelques 41.000 utilisateurs des bibliothèques municipales de Grenoble en s’appuyant sur un modèle similaire à la plateforme québécoise pretnumerique.ca», explique M. Marc Boutet, président-directeur général et cofondateur de De Marque.

A lire le communiqué complet ici.


Michel Tournier au format numérique

TournierPlusieurs livres de Michel Tournier sont désormais disponibles au format numérique. Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Le Roi des Aulnes, d'autres sans doute à suivre. Un auteur lu dans le monde entier, ses livres traduits dans près de trente-cinq langues. A découvrir une récente vidéo sur le Fonds Michel Tournier constitué à la Bibliothèque Universitaire d'Angers.


Prêt numérique en bibliothèque au Québec : interview avec Jean-François Cusson

PretnumériqueCe week-end je vous parlais du succès du prêt de livres numériques dans les bibliothéques du Québec. Je vous propose d'en savoir plus sur le service PretNumerique.ca avec Jean-François Cusson qui en est responsable chez Bibliopresto et qui a bien voulu répondre à mes questions: 

- Pourriez-vous revenir sur les éléments fondateurs du projet et la mise en place de celui-ci?

BIBLIOPRESTO.CA émane de la volonté commune de l’Association des bibliothèques publiques du Québec, du Réseau BIBLIO du Québec et de Bibliothèque et Archives nationales du Québec de se doter d’un organisme chapeautant le développement et l’accès aux ressources numériques pour les bibliothèques publiques. Les premières discussions autour du projet remontent à 2010. À l’époque, les bibliothèques publiques envisageaient le prêt de livres numériques, mais il n’y avait, d’une part, aucune plateforme qui répondait vraiment à leurs besoins et, d’autre part, très peu d’offres de contenu.

Ayant structuré et défini nos besoins, nous avons travaillé de concert avec De Marque, notre partenaire technologique, pour mettre sur pied l’outil qui allait répondre à nos besoins présents et futurs. La collaboration avec De Marque fut exemplaire, et cela nous permit de rapidement mettre sur pied une première mouture de la plateforme. De Marque demeure le partenaire essentielle de ce projet; nous collaborons avec leur équipe sur une base quotidienne.

En parallèle, des discussions importantes eurent lieu avec l’ensemble des partenaires du milieu du livre québécois (éditeurs, distributeurs, auteurs, libraires, agrégateurs, bibliothèques et l’état) afin de définir les paramètres et le cadre d’un projet pilote.

Le projet fut officiellement lancé en décembre 2011 par 6 bibliothèques. Des résultats préliminaires furent présentés au printemps 2012 et dès l’automne suivant, la plateforme fut ouverte à toute bibliothèque désirant intégrer le service.

- Au démarrage, avez-vous bénéficié de l'appui des collectivités locales et d'organismes publics?

Oui. Le ministère de la Culture et des Communications du Québec a octroyé à BIBLIOPRESTO une subvention pour aider au démarrage de l’organisme. De même, la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) nous a appuyé financièrement dans le développement initial de la plateforme.

Il s’agissait là d’aide au démarrage. BIBLIOPRESTO ne bénéficie plus maintenant d’aucune aide gouvernementale.

- Comment initiez-vous les partenariats avec les bibliothèques? Quelles interfaces et quelle articulation avec les portails de celles qui en ont?

BIBLIOPRESTO est un organisme à but non lucratif créé par et pour les bibliothèques publiques québécoises. Le conseil d'administration de BIBLIOPRESTO est composé de gestionnaire de bibliothèques de toute taille, ce qui lui donne une certaine représentativité. Partant de là, il est fort aisé de contacter directement les bibliothèques (quand ce n’est pas elles qui nous contactent en premier). De même, nous travaillons beaucoup en collaboration avec nos partenaires du milieu, en particulier l’Association des bibliothèques publiques du Québec, les réseaux BIBLIO régionaux du Québec et Bibliothèques et Archives nationales du Québec.

Les bibliothèques participantes intègrent la plateforme sur la base d’un abonnement de trois ans. Le système est complètement en infonuagique (cloud); il n’y a donc rien à installer localement et les bibliothèques n’ont pas à se doter d’infrastructures lourdes (ex. serveur). La plateforme a été conçue pour pouvoir être utilisée par toutes les bibliothèques, peu importe leur taille.

Les bibliothèques peuvent, si leur système intégré de gestion le permet intégrer finement la plateforme PRETNUMERIQUE.CA à même leur catalogue conventionnel (nos API sont publiés sur notre site web, libre à chaque fournisseur de s’y brancher). Jusqu’à maintenant, quelques fournisseurs ont développé les passerelles nécessaires, mais c’est loin d’être encore la norme. Généralement, les bibliothèques utilisent PRETNUMERIQUE.CA comme une plateforme externe.

En plus de l’interface utilisateur, nous fournissons un module administrateur complet qui permet de suivre ses statistiques, d’exporter des données en chiffrier Excel et de configurer ses paramètres de prêt (durée des prêts, nombre de prêts maximum, durée des mises de côté, alerte de réservation, etc.)

- Quel catalogue proposez-vous aux bibliothèques, nombre de titres, secteurs éditoriaux? Les éditeurs français ont-ils rejoint vos offres?

Nous ne proposons pas de catalogues directement aux bibliothèques. En effet, il s’agit là du rôle des libraires. En mettant sur pied notre système, nous avons convenu en concertation avec l’ensemble des acteurs du milieu du livre au Québec de conserver et de mettre en avant le rôle des libraires dans la chaîne du livre numérique.

Le rôle de BIBLIOPRESTO est alors du côté des négociations avec les éditeurs et distributeurs. À l’heure actuelle, une très grande partie des éditeurs québécois ont signé une entente avec nous qui définit les modalités de vente et d’usage des livres numériques. Dimedia, un distributeur qui diffuse au Québec, entre autres, les titres de Volumen et du groupe Le Seuil, a de même signé une entente similaire, nous permettant ainsi de donner accès au catalogue de plusieurs éditeurs européens.

Actuellement, environ 15.000 titres sont disponibles à l’achat pour les bibliothèques québécoises. Globalement, les collections des bibliothèques québécoises représentent un peu plus de 85.000 exemplaires, chiffres qui ne cessent d’augmenter.

Les livres adultes représentent environ 85% des collections. L’offre jeunesse est encore limitée, et le prêt tarde à décoller de ce côté (à peine 5% du prêt total). Les romans représentent les 3/4 des emprunts.

- Quel modèle économique pour les éditeurs? Les mêmes pour streaming et téléchargement?

Pour le moment, le streaming n’a pas été développé. Tout le système repose donc sur l’emprunt, via téléchargement, de livres numériques équipés d’un DRM (le fameux DRM d’Adobe, dont le coût est ici assumé par les bibliothèques, à l’usage). Lorsqu’une bibliothèque acquiert un exemplaire (c’est-à-dire une licence d’utilisation sur un titre), un accès vers ce contenu est synchronisé dans son compte, et automatiquement rendu disponible à ces usagers. Les livres numériques demeurent ainsi dans leurs entrepôts d’origine. L’emprunt est chronodégradable et la durée du prêt est déterminée localement par chaque bibliothèque (règle générale, il s’agit d’un prêt de 14 ou 21 jours).

Les licences acquises par les bibliothèques sur les titres numériques sont de 55 prêts, et le prix de vente doit être le même que celui pour la vente grand public. Il n’y a pas de plafond temporel aux licences, et les bibliothèques ont le droit de créer des copies de sauvegarde advenant le défaut d’un éditeur ou de son agrégateur.

- Où en êtes-vous par rapport à vos objectifs de démarrage, quelles perspectives pour 2014?

Les objectifs de départ ont été largement atteints puisque nous avons une plateforme fonctionnelle implantée dans la majorité des bibliothèques québécoises. En 2014, nous nous concentrerons sur une bonification de l’offre disponible (négociations de nouvelles ententes avec des éditeurs québécois et européens, intégration de livres anglais et/ou en autres langues). De même, nous souhaitons mieux connaître les besoins des usagers de bibliothèques afin de pouvoir leur offrir un produit qui répond, de façon très concrète, à leurs usages.

- Pouvez-vous décrire le protocole de téléchargement et l'implémentation sur les liseuses en prêts ou celles des usagers?

Je vous inviterais à consulter cette section de notre site Web, ou tout le processus est décrit : http://www.pretnumerique.ca/aide/startup

Peu de bibliothèques québécoises prêtent des appareils à leurs usagers. Quelques expériences ont eu lieu, mais à ma connaissance, les résultats n’étaient pas concluants, et la gestion matérielle des appareils donnait lieu à certaines lourdeurs et complexités que la plupart des bibliothèques ont préféré éviter. Toutefois, la majorité des bibliothèques québécoises offrent des séances de formation, des cliniques d’aide, des conférences sur le livre numérique, etc.

Nous mettons de l’avant un système interopérationnel qui permet aux usagers de consulter leur emprunt numérique sur la plupart des appareils, exception faite des Kindle d’Amazon.

- Avez-vous des statistiques sur la fréquentation?

Comme je le disais plus tôt, nous n’offrons pas le mode streaming. Voici nos dernières statistiques pour les téléchargements, les membres et la fréquentation du site :

  • 513.435 emprunts
  • 1.152.408 branchements au site
  • 102.336 membres uniques
  • 136.287 réservations
  • 61 bibliothèques membres (à noter, un réseau comme celui des bibliothèques de Montréal ne représente qu’un seul membre, alors qu’il comporte 45 succursales. Ainsi, au total, c’est environ 600 points de service qui donnent accès à PRETNUMERIQUE.CA, au Québec).

- Avez-vous des retours sur les taux de satisfactions des usagers?

Rien de structuré pour le moment, même si nous recevons beaucoup de commentaires par l’entremise des bibliothèques participantes.

Je vous invite par ailleurs à visiter notre site web: www.bibliopresto.ca


Labo de l'Edition : nouveaux modèles d'accès

StreamingA vos agendas, le jeudi 30 janvier prochain au Labo de l'Edition, pour une table-ronde autour des "nouveaux modèles d’accès au livre numérique: cloud, plateformes de streaming et services d’abonnement". Trois acteurs seront représentés StoryPlay'r, Youboox et la plateforme espagnole 24Symbols pionnière dans le domaine. Tous les renseignements ici. Pour défricher la question en avance, à signaler également un excellent article "Le Livre au siècle du nuage" de Frédérique Roussel dans Libération hier, qui revenait sur ces différents modèles. Je mettrais le PDF en fin de semaine.


Poitou-Charentes : deux ans de prêt de liseuses

Pret liseuse pcLa Région Poitou-Charentes, une région dynamique pour ses initiatives autour du livre. Depuis 2012, le Centre du livre et de la lecture propose d'expérimenter la lecture numérique. Une trentaine de liseuses chargées de nouveautés et de textes d'auteurs du patrimoine régional ont circulé dans 17 établissements de la région: 4 bibliothèques inter-communales, 1 BDP, et 12 bibliothèques municipales. Environ 300 lecteurs ont pu emprunter des liseuses, en général pour une durée de 3 semaines. On attend une restitution au printemps prochain. Voir sur le site. Merci à Bruno pour le relais sur notre carte de France, qui a franchi le cap des 200.000 visites en fin d'année. Nous approchons bientôt des 500 établissements référencés. N'hésitez pas à me signaler ceux qui manquent dans les commentaires.