Aldus se met au vert
28 juillet 2012
Mise au vert du blog pour quelques semaines. Je vous souhaite à tous de belles lectures de vacances. Au plaisir de vous retrouver à la rentrée!
Mise au vert du blog pour quelques semaines. Je vous souhaite à tous de belles lectures de vacances. Au plaisir de vous retrouver à la rentrée!
Pour ceux qui sont sur Paris cet été ou les autres pour le découvrir en littérature, ne pas manquer la carte littéraire que nous propose Feedbooks avec des classiques à télécharger gratuitement, les détails par ici. Une belle idée, compliments.
Afficher Paris littéraire sur une carte plus grande
Une arrivée intéressante chez Primalinéa, l'agence de production de films et de livres enrichis à qui l'on doit notamment les très remarqués "Herbier des Fées" et "Zarafa", qui sont des références dans le domaine. Celle de l'éditeur bien connu Jacques Binsztok, dont la réputation dans l'édition jeunesse n'est plus à faire, tant chez Albin Michel Jeunesse, au Seuil que chez Panama et Hugo&Compagnie plus récemment. Nul doute que son arrivée va être le point de départ de nombreux projets avec des auteurs et illustrateurs bien connus sur la place. A suivre tout particulièrement.
Après la commercialisation décevante de plusieurs modèles notamment du Kyobo en Corée, Qualcomm a décidé de suspendre le programme Mirasol, se réservant la possibilité de vendre désormais des licenses. Plus que l'écran lui-même, c'est tout ce qu'il y avait autour qui pêchait. Il faut désormais séduire un leader sur le marché. Même si l'avenir est incontestablement à des supports réfléxifs, le coût est certainement un frein majeur pour l'instant sur des tablettes low-cost, il faudra encore attendre (via eInkInfo).
Petit nettoyage discret mais efficace de la part d'Amazon qui déréférence un certain nombre de livres gratuits qui prennent de la place sur ses serveurs:
"Les «contenus non pertinents» sont supprimés sans vergogne, notamment dans le domaine des livres du domaine public où les doublons d'une même œuvre sont devenus indésirables. Une lutte contre la profusion non rentable, l'objectif étant clairement énoncé depuis longtemps." (via Actualitte).
Après les sites, les blogs, les tweets? Sans doute bientôt beaucoup de livres de tweets! Twitter travaillerait sur la récupération de l'ensemble de ses tweets en un fichier unique. De quoi donner des idées à certains. Et alimenter un peu plus les bibliothèques numériques!
"Plus de 400 millions de tweets sont envoyés quotidiennement à partir de 140 millions utilisateurs actifs. Lorsque l’on sait que Twitter et la bibliothèque du Congrès Américain ont officiellement scellé l’accord, en décembre 2011, sur le fait d’archiver les fameux messages de 140 caractères au maximum apparus pour la première fois en 2006, et si l’on considère que le réseau est en perpétuelle croissance, la quantité de données récoltées par la bibliothèque va être faramineuse!"
Tous les détails sur le blog des NouvellesTechnologies.
Pour les auteurs studieux cet été, plusieurs concours proposés par WeLoveWords avec des contrats d'éditeurs à la clé. Tous les groupes sont là, Livre de Poche, Univers Poche, J'ai Lu, entre l'Apocalyse et les parties fines, pour toutes les imaginations! A vos plumes!
30 librairies sont maintenant connectées au service eBookSurf d'ePagine. La liste complète est ici. Vous achetez chez l'une, chez l'autre, vous retrouverez toute votre bibliothèque sur eBbookSurf, si par mégarde vous égarez vos livres. Un service très intéressant, une raison de plus pour acheter chez vos libraires.
Beaucoup de retours négatifs la semaine dernière à propos de la mise à jour du firmware 2.0 pour le Kobo Touch. Notamment sur le changement de page. A découvrir ci-dessous les différences entre un ePub simple, un ePub optimisé et un KePub (format vendu par Kobo). Des différences très importantes (du simple au double) qui ne militent pas à se fournir sur d'autres boutiques que Kobo, c'est le moins que l'on puisse dire. Toujours ces mêmes interrogations sur les modifications propriétaires d'un format ouvert et interopérable. Sous couvert de fonctionnalités sociales, Kobo ne semble pas jouer le jeu malheureusement dans un débat qui n'est pas fini. Personnellement, je n'ai jamais vu de telles différences sur des livres électroniques chez Sony, Bookeen ou Nook, où tous les ePubs réagissent de la même façon. Mais que bricole donc Kobo avec le format ePub et son livre électronique?
Je vous avais parlé il y a quelques semaines de Livrada, ces cartes pour offrir des livres numériques aux Etats-Unis. Le concept débarque en Allemagne avec eBookCards. Avec un QRCode ou un code à taper directement sur le site, vous pouvez accéder à l'achat. Beaucoup d'éditeurs sont déjà partenaires (via TheDigitalReader).
Joli cadeau pour l'été que fait le site ePagine avec un livre à télécharger gratuitement pour les lecteurs inscrits à la newsletter, "Les Dimanches de Jean Dézert" de Jean de La Ville de Mirmont. Avec un soin tout particulier sur le choix et la maquette:
"Ce livre numérique, qui pourra être lu sur différents supports (ordinateur, smartphone, liseuse, tablette), a été entièrement préparé, conçu et réalisé par l'équipe ePagine dans l'esprit des Clubs des libraires. Nous avons ainsi apporté un soin tout particulier à la maquette, à la mise en page ou encore au choix de la typographie. Par ailleurs, le roman, Les Dimanches de Jean Dézert de Jean de La Ville de Mirmont, n'a pas été choisi par hasard. Nous espérons qu'il vous permettra de découvrir un auteur encore trop méconnu tout en parcourant la ville de Paris."
C'est Christophe Grossi, libraire sur le site, qui est à l'origine du choix de ce livre, il nous en dit plus:
JEAN DÉZERT OU LA « SINGULIÈRE BANALITÉ »
Peut-être parce qu'il n'a pas cherché à «faire carrière» en littérature, Jean de La Ville de Mirmont, mort au front en 1914 à quelques jours de son vingt-huitième anniversaire, est aujourd'hui beaucoup moins connu que Louis Pergaud, Alain-Fournier ou Charles Péguy, victimes eux aussi de la Première Guerre mondiale. Et pourtant, pour tous ceux qui l'ont lu, Les Dimanches de Jean Dézert figure parmi les romans les plus surprenants du début du XXe siècle. Remis au goût du jour par Bernard Grasset en 1929, puis redécouvert par Michel Suffran dans les années 60, il a traversé le temps, passant de bouche à oreille et de main en main.
C'est dans les années 90 que j’ai repéré ce roman dont la douce ironie et la politesse du désespoir m'ont rappelé certains personnages d'Emmanuel Bove, ou encore le Bartleby de Melville. Quant à l'écriture simple voire minimaliste de ce livre, la «singulière banalité» de Jean Dézert, le lyrisme discret et le regard distancié de l'auteur, je les ai vus d'emblée comme précurseurs de l'œuvre de Robert Pinget ou des premiers romans de Jean-Philippe Toussaint.
Alors que je travaillais à la librairie Les Sandales d'Empédocle à Besançon, je conseillais souvent aux clients de partir à la rencontre de Jean Dézert, ce jeune homme solitaire, cet employé sans épaisseur ni fantaisie, qui a toutefois une passion dérisoire dans sa vie ordonnée: attendre le dimanche et, en suivant les prospectus publicitaires amassés la semaine, traverser le Paris de la Belle-Époque, à pied ou en métro, en tramway à vapeur ou en train électrique. De Saint-Michel à la rue de la Gaîté en passant par la Gare du Nord, Jean Dézert fera toutes sortes d'expériences et rencontrera sur son chemin une fantasque jeune fille qui viendra bousculer ses notions et ses habitudes... Je n'en dirai pas plus. Je vous laisse maintenant entrer dans la chambre au plafond bas de la rue du Bac et rejoindre la communauté des "dézerteurs"!
Une initiative dans l'esprit des fameux clubs des libraires qui apportaient leur créativité, avec entre autres Pierre Faucheux et Massin, à partir de la fin des années 50. Et si le plaisir bibliophilique s'installait aussi du côté du livre numérique?
Si vous voulez recevoir ce livre "collector", je vous invite à vous inscrire à la newsletter d'ePagine.
Publiepapier, c'est parti. Une nouvelle aventure qui démarre avec déjà plus d'une cinquantaine de titres. Amusant de relire les propos de François Bon en février 2010, à la question "Pourquoi je publie en numérique?":
"Je publie en numérique parce que j’ai du plaisir à lire en numérique, que c’est par la machine sur laquelle j’écris ce commentaire que j’ai mon lieu d’écriture, mais aussi une large part de mon expérience du monde, et une large part de ma vie sociale – c’est un lieu d’expérience esthétique, un lieu de langage et d’écart aux lois ordinaires du langage - je publie en numérique parce que j’ai plaisir à lire les autres en numérique, et j’oublie même que c’est du numérique, c’est plutôt ces vieux machins de papier désormais qui m’embêtent: on ne sait pas où les mettre, c’est lourd, ça se salit et surtout c’est pauvre, c’est de la lecture qui s’arrête à la consommation des mots, pas chez nous."
Tiens, un autre vieux machin prévu pour la rentrée!
Walter Isaacson, l'auteur de la biographie de Steve Jobs, refuse de venir s'expliquer devant le tribunal à propos de la class action en cours à l'encontre d'Apple et de cinq éditeurs aux Etats-Unis. Le bonhomme doit pourtant en savoir beaucoup sur les réflexions de Steve Jobs sur la question. C'est bien écrit dans son livre, comme je le signalais en novembre dernier (via Publishersweekly).
Une pensée ce soir à Paul Biba, l'"Editor-in-Chief" de Teleread, qui va prendre de la distance par rapport au site bien connu. Une retraite bien méritée tant l'activité à été soutenue, 6092 billets depuis juillet 2007, excusez du peu. Bon sang, cela va me faire bizarre, tellement j'ai pu lire le bonhomme durant toutes ces années. Une petite page qui se tourne. On sera tous un peu orphelin de Paul Biba, il met les gaz à moto. Merci à vous, mon cher Paul, bonne route!
Ce qui est bien avec le marché de la musique, c'est qu'il balise le terrain pour notre marché du livre. A lire sur Ecrans toujours, les frictions entre Google et les producteurs de musique britanniques:
«Après avoir dit à Google 100.000 fois qu’un site est illégal, nous pensons que ce site ne devrait pas arriver avant iTunes et Spotify dans les résultats [fournis par Google], a estimé Geoff Taylor, le représentant public de la British Phonographic Industry. Si Google sait qu’un site est illégal... alors ce site devrait être bloqué. Mais ils le conservent dans leurs résultats de recherche.»
«Ce n’est pas à Google d’arpenter le web pour juger ce qui est ou n’est pas légal, et je ne pense pas que les internautes voudraient que nous le fassions, a expliqué Theo Bertram, responsable de la politique de Google pour le Royaume-Uni. Lorsqu’on nous dit “c’est mon contenu sur cette page”, nous l’enlevons rapidement [du moteur de recherche, ndlr]. Nous faisons cela près de deux millions de fois chaque mois.»
Ambiance...
PS: en même temps, on annonce en France qu'un accord historique entre Youtube, la plateforme de Google, et la Ligue de football professionnel a été conclu pour diffuser dans le monde entier, comme quoi.
L'éditeur numérique 12-21, la filiale numérique d'Univers Poche, a ouvert sa propre boutique sur le Kindle, plus de 700 titres sont déjà disponibles. Visibilité importante avec une accroche en haut à droite sur la page d'accueil qui préfigure l'installation des éditeurs à l'ombre d'Amazon.
A signaler également qu'à partir du 11 juillet dernier et pour tout l'été, des "offres éclair Kindle" sont proposés, un titre chez Editis justement aujourd'hui "Les Ames traquées" de Martin Michaud:
"Cet été, à partir du 11 juillet 2012, découvrez chaque jour un ebook en français à prix exceptionnel - valable 24 heures seulement (voir conditions). L'offre du jour commence à minuit et s'achève à 23h59".
Les offres de baisse de prix ne sont pas répercutées chez tous les autres libraires: oui sur ePagine, leDivan ici et pas ici, Virgin, Kobo, Bookeen, pas sur Fnac et Feedbooks, etc. Quand il est répercuté, le livre est impossible à repérer sur les sites. C'est Amazon qui a le talon de la banque avec un coup en plus. A ce rythme-là, le prix unique du livre numérique va tenir jusqu'à quand?
PS: message de Feedbooks sur twitter "c'est un bug de dilicom du jour qui a fait que la MAJ n'est pas passée. On pourrait très bien mettre aussi ce titre en avant ce J."
A l'heure où les premiers modèles de streaming dans le livre commencent à pointer le bout de leur nez, à lire le billet sur Ecrans consacré aux revenus qu'engrange un site comme Spotify. Ce n'est pas encore l'euphorie:
"Spotify affirme reverser 70% de son chiffre d'affaires à la filière musicale à partager entre distributeurs et ayants droit. Concernant ces derniers, certains contrats signés à l’époque du CD n’attribuent aux artistes que 10 à 15% des royalties perçues, le producteur conservant le reste. Les contrats récents, ou ceux qui ont été renégociés, répartissent pour leur part les royalties du streaming à 50/50. Les montants qui vont finalement aux artistes restent faibles, comparativement à ceux versés pour un téléchargement sur iTunes (0,71 dollar par titre). Globalement, et même en tripatouillant toutes les hypothèses disponibles, Spotify n’arrive pas à la cheville d’iTunes, qui aurait versé 3,2 milliards de dollars aux ayants droit en 2011. Pour en arriver là, Spotify devrait générer aujourd’hui près de onze fois plus d’argent.
Le modèle du streaming est donc loin de s’être imposé durablement, mais la renégociation à venir (en 2014) des premières licences conclues avec les majors au lancement de Spotify pourrait rééquilibrer un peu la situation au bénéfice du streaming."
Les petits cours d'eau ne font pas encore les grandes rivières...
Huit ans après le lancement du Sony Librié (premier modèle de livre électronique) sur le marché japonais, le Kobo continue son expansion internationale et arrive au pays du Soleil-Levant. C'est fait depuis la semaine dernière sur une boutique dédiée, damant ainsi le pion à Amazon, qui avait annoncé l'arrivée du Kindle dès avril dernier, mais la date repoussée, une page promotionnelle tout juste intégrée depuis quelques semaines (lire AllThingsDigital).
"Je veux révolutionner la lecture au Japon et dans le monde avec Kobo", s'est exclamé lundi le PDG de Rakuten, Hiroshi Mikitani, en présentant le Kobo développé par la société canadienne dont l'entreprise nippone a récemment fait l'acquisition. Une belle histoire, comment un projet, conçu en 2009 du côté de Toronto, devient l'un des enjeux d'un géant mondial du e-commerce. A lire le billet de Livres-Hebdo.
A voir si Rakuten dépassera Sony dans son propre royaume; les derniers modèles tactiles s'étaient bien vendus depuis quelques années, sur un marché qui tarde à percer par rapport au marché anglo-saxon. A suivre.
Confirmation que nos amis anglais s'y mettent de plus en plus. 10% des adultes britanniques posséderaient un livre électronique et 41% d'entre eux déclarent lire plus depuis qu'ils l'ont. C'est le livre de poche qui subit la concurrence frontale dans la perception des consommateurs. C'est ce que révèle une vaste étude sur le marché de la communication au Royaume-Uni. A lire ici.
A découvrir la Bibliothèque numérique romande. Animée par une équipe de passionnés suisses qui ont décidés de proposer des textes libres de droits ou contemporains ayant trait de près ou de loin à la région:
"Les Bourlapapey ont le plaisir de mettre à disposition leurs premiers livres numériques. Nos débuts sont modestes, une vingtaine d’ebooks pour l’instant. Notre domaine: la littérature suisse romande (d’expression française), mais aussi, sans esprit régionaliste, les régions voisines, la France, la Suisse, ou carrément ailleurs. Nos livres vous sont proposés en téléchargement libre et sans restrictions dans différents formats: epub, pdf, Kindle-Mobipocket, Sony Reader et parfois eReader. Nous ne sommes – de loin! – pas les seuls: vous trouverez sous «liens», les adresses d’autres sites d’ebooks gratuits, des sites partenaires, amis ou que nous vous recommandons.
De nombreuses collections prévues. Ils échangent avec le groupe eBooksGratuits. Je vous conseille particulièrement les "Notes de route" d'Isabelle Eberhardt.
Un livre dont les pages tournent parce qu'on les fait tourner sur une tablette connectée. Excellente démonstration que ce "Codex" développé par un étudiant toulousain. Dévoile toute l'absurdité de notre technologie bien souvent déifiée et galopante. A méditer! (via l'excellent Graphism).
A signaler les Editions Verdier qui proposent désormais les "Carnets de notes" de Pierre Bergounioux au format numérique en trois volumes. Un voyage dans l'écriture. Des fortes paginations avec des prix élevés et une réduction de prix modeste par rapport à l'imprimé. Mais ceux qui apprécient l'oeuvre et souhaitent ce format pratique soutiendront sans doute l'initiative avec militantisme. Pas de DRM, mais un marquage filigrane via le distributeur EdenLivres, compliments à l'éditeur. Une résonance particulière quand on voit la position de Milan Kundera.
Le site Gutenberg, référence depuis 1971 dans le domaine des livres numériques gratuits libres de droits avec 40.000 références, propose désormais une plateforme d'auto-publication pour les auteurs qui souhaitent diffuser leurs oeuvres, toujours avec les mêmes principes de partage et de gratuité. C'est SelfGutenberg, pour l'instant seulement en anglais avec le seul format PDF (via CNetFrance, merci Florent).
La petite tablette Google Nexus7 commence a faire une razzia aux Etats-Unis. Du souci à se faire chez Amazon et sa prochaine Fire 2... (via PopHerald).
Les livres en danger, la disparition de la bibliothèque, c'est la conviction de Milan Kundera qu'il a exprimé à la Bibliothèque Nationale de France, se refusant à la numérisation de ses livres. "Il est la dernière personne à qui l’on pourrait faire comprendre que le livre et le texte ne font plus un mais deux. Ce n’est pas grave mais son discours vaut par son côté pathétique, dans l'acception la plus noble du terme, et crépusculaire." [Pierre Assouline].