570 notes dans la catégorie "EtudesRessources"

Ventes de liseuses en France? Plus de 500.000 sur l'année 2013

étéJ'ai profité du Salon du Livre pour aller interroger les acteurs sur les ventes de liseuses en France. GfK communiquait récemment un chiffre de 350.000 vendues en 2013. Je ne sais pas comment ils obtiennent un tel chiffre. Nous sommes très loin du compte. Toutes les conversations que j'ai pu avoir convergent toutes vers un chiffre au delà de 500.000 liseuses vendues l'année dernière. Confirmant bien les déclarations officielles de la Fnac, 200.000 dans cette seule enseigne. Un demi-million de lecteurs en France se sont équipés ou ré-équipés l'année dernière. Une tendance très forte et l'arrivée de nouveaux modèles, de gamme chez tous les acteurs (fabricants comme distributeurs). Signe aussi que la mise au placard des liseuses n'a jamais été très sérieuse sur le marché de la lecture numérique avec des modèles adaptés à chacun en terme de prix et d'usages. Les liseuses portent les ventes de livres numériques, tous les acteurs vous le diront.

PS: à signaler que GfK en février 2013 projetait ce même chiffre de 500.000 liseuses sur 2013. Je ne vois pas bien quels indicateurs ont motivés cette estimation à la baisse.


Vincent Monadé (CNL) : le numérique en relais de croissance

Vincent_monade_cnlA lire l'interview de Vincent Monadé, président du Centre National du Livre, sur le site Atlantico. Il revient sur les relais de croisssance pour le secteur du livre. Le livre numérique en tête et le rôle que pourrait avoir les libraires avec l'offre de liseuses. Le CNL désormais en réflexion avec les librairies indépendantes, de plus en plus nombreuses à ouvrir des offres de livres:

Le livre résiste à la crise, alors qu’il subit lui-même une crise du papier en général et de l’édition en particulier. Finalement, quels sont les relais de croissance?

Le numérique, évidemment! Il peine à se développer en France. Longtemps, on a cru, moi le premier, que l’offre n’était pas présente. Mais en fait, non! c’est l’équipement qui pose problème. Les grands éditeurs font du natif en numérique alors qu’il y a encore deux ans ce n’était pas le cas, c’est-à-dire que tous les livres papiers vendus le sont aussi en version numérique. On lit des livres dématérialisés parce qu’on lit également en papier. Les consommateurs gardent les deux usages. C’est vrai qu’avec une liseuse j’ai 350g dans la poche et pas toute ma bibliothèque.  Peut être les générations qui viennent, en travaillant uniquement sur les écrans, prendront le chemin du tout numérique. Mais pour celles d’aujourd’hui et d’avant, on développe ces deux usages. C’est entré dans les mœurs, l’offre est là, et pourtant, le marché ne décolle pas réellement. J’y vois deux raisons: d’une part, un très fort attachement dans ce pays au livre papier; et d’autre part, un taux d’équipement qui progresse énormément en tablettes, mais pas en liseuses. Or, on sait que sur tablette, la lecture est concurrencée par d’autres loisirs: le jeu vidéo, le film, ou les séries, sont plus faits pour la tablette, parce qu’un l’écran est rétro-éclairé, ce qui est particulièrement pénible pour simplement lire un livre. Il y a plus d’un jeune de moins de 19 ans sur 5 qui dispose d’une tablette pour son usage personnel, selon Ipsos. Et 37% des Français ont une tablette à la maison. Sur liseuse, on ne peut que lire, mais le taux d’équipements sur ce produit ne progresse pas. Est-ce que le réseau de librairies indépendantes est capable de fournir une offre de liseuses, contrôlées par les libraires évidemment afin d’acheter les livres numériques facilement dans ces enseignes et qui permettrait de développer ainsi l’équipement, plutôt que Kindle qui autorise uniquement de commander sur Amazon? C’est une question que je me pose et sur laquelle j’ai envie de travailler avec les libraires.

Publie.net : [lire+écrire], le livre

Lirete_crireA signaler un ouvrage collectif proposé cette semaine par l'éditeur numérique Publie.net: [Lire+Ecrire], un livre numérique sur l'édition, la lecture et l'écriture en réseau.

Un livre numérique sur le livre numérique qui articule réflexions (contributions d’auteurs ouvrant des perspectives depuis le point de vue du designer, de l’artiste, de l’enseignant-chercheur, du juriste-bibliothécaire, du médiateur du livre et critique littéraire) et «recettes» pratiques (retour d’expérience avec consignes et fragments d’atelier d’écritures numériques en écho aux contributions proposées).

[lire+écrire] est un partenariat entre la région des Pays de la Loire et l’éditeur publie.net. Cet ouvrage collectif est né des rencontres, réflexions et pratiques issues du cycle et du blog [lire+écrire]numérique conçus et animés en 2013 par Guénaël Boutouillet et Catherine Lenoble pour la région Pays de la Loire.

Le choix d’une édition sous licence Creative Commons en favorise la distribution et l’accès (en libre téléchargement) au plus grand nombre (via LivreAuCentre).

Le livre est à télécharger gratuitement sur Publie.net ainsi que chez tous vos libraires.


GfK : un marché du livre en mutation

GfkUn mois après une étude Xerfi, c'est aujourd'hui le cabinet GfK qui nous donne son appréciation sur la mutation du marché du livre en France. Côté livre numérique: "Le marché du livre numérique continue de connaître des évolutions très positives. Ce marché a doublé de taille entre 2012 et 2013 avec plus de 5 millions de téléchargements payants et un chiffre d’affaires de 44 millions d’euros. Sébastien Rouault, chez GFK, précise: "La part du numérique reste marginale si on la rapporte à l’ensemble du marché du Livre, soit 1,1% du chiffre d’affaires total du marché. Mais il convient de nuancer ce ratio en tenant compte du fait que tous les segments de marché physiques ne trouvent pas encore leur équivalent en numérique. Si aujourd’hui romans et essais paraissent de plus en plus souvent en physique et en numérique de manière simultanée, cela n’est pas le cas pour les livres illustrés, pratiques ou les albums jeunesse par exemple où le passage au dématérialisé est plus complexe à mettre en place. Si l’on restreint le périmètre d’analyse à la littérature générale, le numérique représente alors 4 à 5% des ventes totales avec pour certains titres, des pics compris entre 10 et 15%."
Stimulé par le niveau de développement des terminaux mobiles, la croissance du marché dématérialisé devrait se poursuivre en France pour atteindre 115 millions d’euros en 2015 et 180 millions d’euros en 2017, selon les prévisions du cabinet d’études GfK."

Le communiqué complet est ici.

On retiendra également ce schéma de l'évolution des dispositifs de lecture; "matériel de lecture numérique", la question est de savoir s'il y a un réel enjeu sur tous ces dispositifs...

équipement

Un chiffre de 350.000 liseuses vendues en France l'année dernière qui me semble comme d'habitude bien inférieur à la réalité, d'après les indications de certains acteurs. La Fnac annonçait en effet au début de l'année un chiffre de 200.000 Kobo vendus en 2013, on ne voit pas bien comment on obtiendrait ce chiffre avec Amazon, Bookeen, PocketBook, Sony et Carrefour. Revoir mes propres estimations 2013, un chiffre de 500.000 que je maintiens. J'essaierais d'en savoir plus au Salon du Livre.


SNE/ CNL : étude sur les français et la lecture

SneA la veille du Salon du Livre de Paris, le SNE (Syndicat National de l'Edition), en partenariat avec le Centre National du Livre, fait le point sur l’état des pratiques de lecture en France. L’étude, réalisée par IPSOS, dégage un paradoxe: moins de Français lisent des livres (baisse de 5 points en trois ans), mais leur attachement au livre reste exceptionnel. L'étude à retrouver ici. Elle est complémentaire de celle proposée par Livres-Hebdo la semaine dernière.


Livres-Hebdo: étude IPSOS sur les nouveaux lecteurs

Livres hebdoVaste étude "Les Nouveaux Lecteurs: Etat des lieux et évolutions des pratiques de lecture depuis 2011", publiée par le magazine Livres-Hebdo aujourd'hui, avec le concours d'IPSOS. Une étude menée en face à face au domicile des répondants début 2014. Des échantillons de 699 lecteurs (imprimés et numérique), 213 lecteurs au format numérique seul.

Une enquête qui révèle une désaffection lente mais réelle pour la lecture. Même si la lecture reste le deuxième loisir pour les français, le taux de lecteurs en France a en effet chuté de 5 points, passant de 74% en 2011 à 69% aujourd'hui. Un constat qui s'explique par de nombreux changements dans les habitudes des français. Le livre numérique n'a pas pris le relais selon IPSOS:

"La lecture numérique ne vient pas compenser le recul de la lecture de livres papier puisque, à 11%, le taux de lecture numérique n'a progressé que de trois points en trois ans en dépit de l'essor spectaculaire de l'offre éditoriale numérique et de l'équipement des ménages en tablettes et autres supports numériques. Seuls 1% des lecteurs lisent exclusivement sur support numérique et – c'est l'une des surprises de l'étude – 44% des lecteurs numériques se déclarent finalement peu ou pas intéressés par le lecture d'ebooks, jugés pratiques en terme de transport et de capacité de stockage, mais de lecture fatigante et privant le lecteur du contact physique avec le livre."

Téléchargeable sur le site de Livres Hebdo, l'enquête Ipsos/Livres Hebdo fournit encore de très nombreuses autres données sur les pratiques et les goûts des lecteurs, le profil des lecteurs de livres papier (typiquement une femme de 46 ans plutôt parisienne et diplômée) et numériques (un homme de 40 ans, moins parisien qu'avant), ainsi que sur les conditions et les lieux d'achat des livres. Cette étude est uniquement réservée aux abonnés de Livres-Hebdo. Elle est disponible gratuitement pendant 24h.

L'étude est disponible en archives ici.

A signaler qu'IPSOS m'a fait l'honneur de mentionner ma carte des libraires en page 6. Une carte disponible par tous sur Google et qui approche les 100.000 visites. Des libraires indépendants français qui proposent le format numérique de plus en plus sur leurs sites ou en magasins.

 
Afficher Librairies qui proposent une offre de livres numériques sur une carte plus grande


KPMG : baromètre sur l'offre de livres numériques en France

Barometre-numerique-2014Avec le Salon du Livre qui approche, c'est la saison habituelle des études sur le livre numérique. Celle du cabinet KPMG aujourd'hui, qui propose son premier baromètre de l'offre de livres numériques en France. Une analyse sur 56 maisons d'édition. Des éléments d'analyse intéressants, aussi bien sur les offres que sur les aspects techniques, commerciaux et contractuels. A télécharger ici. Pas besoin de donner son adresse mail chez moi. Comme d'habitude, je joins le document pour archives.


Thibault Mahé : Design et architecture de l'ebook

ThibaultPeu d'ouvrage sur le sujet, c'est d'autant plus intéressant. Je ne résiste pas à l'urgence de vous conseiller l'ouvrage de Thibault Mahé "Design et Architecture de l'Ebook". Hybride de l'essai et du manuel, selon ses propres termes. A lire gratuitement en ligne ou avec le format ePub dans une version béta; vous retrouverez les liens sur le site de l'auteur, spécialisé en architecture de l'information. Découvert ce soir, j'ajouterais un compte-rendu plus complet en fin de semaine, le temps de le lire, bien sûr sur ma liseuse. Merci à Jean-Michel Salaun sur twitter.


Smartphones : les livres en mobilité

MobilewLe Mobile World Congress 2014, qui s'est tenu la semaine dernière à Barcelone, aura permis de fixer les tendances en matière de mobilité et d'usages. Une illustration récapitulative intéressante envoyée par la Chaire Numérique de Paris-Dauphine dans sa newsletter, je les remercie. Un univers Android qui ne cesse de s'étendre sur smartphones, tablettes suivent la tendance, lire le billet de Presse-Citron. La lecture d'ebooks vient encore bien loin dans les usages par rapport à d'autres, 9ème position. Le Monde en parlait la semaine dernière. Même si le marché explose, la mobilité des smartphones ne fait pas encore tout pour les livres.

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La lecture numérique et ses tendances

Ipad-lectureMerci à Youboox qui nous gratifie d'une belle infographie sur la lecture numérique et ses nouvelles tendances. Une "orientation" tablettes de la part de la plateforme de streaming. Une évaluation de 5% du marché de la lecture numérique pour le streaming qui me parait bien optimiste. A l'approche du Salon du Livre, d'autres données sur le marché français devraient être publiées.

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Le livre numérique au Québec

LivreA lire une intéressante et complète étude sur le livre numérique au Québec: "Influence du livre numérique sur l'édition au Québec (2013), bilan et enjeux" de Amélie Coulombe-Boulet. Cette étude a été réalisée dans le cadre de la maîtrise en management d’HEC Montréal. Lire sur PressBooks, l'occasion aussi de découvrir cette plateforme. Merci à Clément Laberge pour l'info.


Chapitre.com : profil d'une lectrice numérique

ChapitrePendant que les salariés de Chapitre occupent les locaux parisiens d'Actissia pour réclamer des indemnités de licenciements décentes, le site Chapitre.com, non touché par le dépôt de bilan, communique aujourd'hui les résultats d'un sondage réalisé durant le dernier trimestre 2013 auprès de 1.414 clients de la rubrique eBook.

35% des lecteurs de livres numériques de Chapitre ont déclaré avoir lu entre 5 et 10 livres numériques entre janvier et octobre 2013 (soit entre 6 et 12 par an), 20% entre 11 et 20 et 17% plus de 20. 34% des sondés affirment lire bien plus depuis qu'ils se sont mis à la lecture numérique. En moyenne, ils dépensent entre 9 et 15€ par e-book, pour un budget annuel de 147€.

Chapitre.com dresse le portrait du lecteur type d'e-book: ce sont majoritairement des femmes (78%) entre 45 et 64 ans (51%). 85% des sondés disent avoir adopté la lecture numérique avant tout pour pouvoir lire dans les transports, mais 76% d'entre eux lisent désormais avant tout dans leur chambre. Les e-books sont principalement achetés sur ordinateurs à 69%, mais surtout lus sur liseuse à 82% contre 21% la tablette. Polars et romans sentimentaux en tête des catégories.

On rappelera que Chapitre a conclu un partenariat avec Sony depuis l'été 2012. Des résultats qui confortent le profil de grandes lectrices qui achètent du numérique. Les chiffres sur l'adoption des liseuses confirment tout à fait le sondage que j'avais lancé il y a un an (via JournalduNet).

PS: l'étude complète est ici.


Bibliothèques : le modèle allemand

StuttgartAu moment oû démarre le projet PNB en France, c'est aussi l'heure de le confronter à nos partenaires européens. Après le modèle suédois, c'est maintenant le modèle allemand du prêt de livres numériques en bibliothèque qui est présenté sur le site de l'ENSSIB. La photo ci-contre, la bibliothèque futuriste de Stuttgart.


Presse : top des ventes numériques des mag en 2013

Logo-PresseDes chiffres de ventes de magazines dans leurs versions numériques? Les éditeurs de presse sont très discrets à communiquer sur le sujet. Merci à Gilles Tanguy, journaliste au magazine Capital, qui a dévoilé sur twitter le "Top 50 des ventes numériques des mag en 2013". Même si les chiffres sont en augmentation sensible sur l'année, des ventes au numéro qui montrent que c'est très loin d'être la ruée vers l'or escomptée pour les éditeurs de presse. Lire les sites web certainement, acheter la version numérique du magazine est encore du domaine de l'exception, surtout avec une offre exponentielle sur les sites de partage de torrents (j'ai regardé, le numéro du Point de cette semaine a déjà été téléchargé près de 800 fois sur un seul site). Il serait intéressant d'avoir des chiffres sur les offres d'abonnements/ forfaits multi-quotidiens et magazines qui ne sont pas comptabilisées dans ce tableau.

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Lagardère/ Hachette : pas de chiffres pour le numérique en France

LagardereLe groupe Lagardère/Hachette a publié ses résultats 2013 par voie de communiqué de presse, confortant les résultats du troisième trismestre de l'année dernière. Pléthores de chiffres sur les marchés anglo-saxons. Par contre comme d'habitude, les chiffres du numérique pour le marché français ne sont pas donnés, c'est bien dommage que le premier acteur bloque ainsi la compréhension de notre propre marché:

"Le livre numérique représente 10,4% du chiffre d’affaires de la branche Lagardère Publishing en 2013 (contre 7,8% en 2012). La transition numérique demeure pour l’instant cantonnée essentiellement aux marchés anglo-saxons. Aux États-Unis, dans un marché en stabilisation, le chiffre d’affaires numérique de Lagardère Publishing affiche une solide croissance (+33%) grâce au nombre élevé de best-sellers publiés et représente désormais 30% des ventes Trade contre 24% en 2012. Au Royaume-Uni, où le marché est toujours en progression, le chiffre d’affaires des ebooks croît de 42% et représente 27% des ventes Adult trade contre 20% en 2012.

Aux Etats-Unis, le livre numérique représente 27% du chiffre d'affaire du trade au 4ème trimestre 2013 contre 23% au 4ème trimestre 2012. Au Royaume-Uni (où l'ebook avait décollé deux ans après les Etats-Unis) le chiffre d'affaire du numérique poursuit égalements sa croissance (22% du CA Adults trade contre 19% l'année précédente). Au quatrième trimestre 2013, le numérique représente ainsi 9,6% du total des ventes de Lagardere Publishing contre 8,4% l'année précédente."


Etude Xerfi : livre numérique à 4,5% du marché du livre

XerfiUne information donnée aujourd'hui qui relaye des données d'une étude Xerfi "La distribution de livres face aux enjeux du numérique" disponible depuis quelques jours. La pénétration croissante des liseuses et tablettes aurait permis aux ventes au détail d'e-books de s'élever à 190 millions d'euros l'an dernier pour représenter 4,5% du marché français du livre. Le cabinet anticipe pour ce segment une croissance moyenne de 20% par an jusqu'en 2017. Soit un peu moins de 10% du marché du livre d'ici quatre ans. Rappelons que le SNE (Syndicat National de l'Edition) avait donné un chiffre de 2,65% pour l'année 2012, ce qui représenterait une augmentation de 70% en un an. Nous devrions avoir d'autres chiffres au prochain Salon du Livre (via JournalduNet). [Le communiqué de presse de l'étude Xerfi est ici].

Xerfi


Editions Métailié : le polar comme moteur du numérique

MétailiéAprès Philippe Picquier en début de semaine, je vous propose d'en savoir plus aujourd'hui sur le catalogue numérique des Editions Métailié, l'une des maisons d'édition de littérature étrangère les plus réputées. Evénement aujourd'hui, puisque sort le dernier roman d'Arnaldur Indridason "Le Duel", un polar sur fond de guerre froide dans l'univers des échecs en 1972 à Reykjavík, où se déroule le championnat du monde opposant l’américain Bobby Fischer et le russe Boris Spassky.

DuelUn nouvel Indridason qui s'annonce déjà comme l'un des titres incontournables de ce début d'année.

Je remercie vivement Lise Belperron, chez Métailié, qui a bien voulu répondre à mes questions autour du catalogue numérique:

Pouvez-vous nous présenter rapidement la maison d'édition?

Créée en 1979, les Editions Métailié publient essentiellement de la littérature étrangère, beaucoup de Latinos, mais aussi des Italiens, des Ecossais, des Portugais, des Espagnols; un fort penchant pour le roman noir aussi, d’où qu’il vienne, et quelques ouvrages de sciences humaines.

Quelle est votre politique en matière de numérique? Numérisation, distribution, DRM, prix, part du catalogue imprimé?

Nous avons commencé assez tôt à produire des titres en numérique, en février 2011. Dès le départ nous avons choisi de faire systématiquement un format ePub pour toutes les nouveautés (pour peu qu’on nous autorise à le faire!), mais aussi de numériser le fond –par exemple, la première année, toute l’œuvre d’Arnaldur Indridason, et tous les livres de Luis Sepúlveda. Nous sommes en train de numériser des titres importants du catalogue, mais nous devons également nous préoccuper de leur commercialisation (comment faire pour qu’ils ne tombent pas tout au fond des vitrines numériques, qui privilégient la nouveauté). Nous vendons nos titres via EdenLivres, ce qui nous permet d’être présents facilement et efficacement dans toutes les librairies numériques.

Tous nos titres sont sans DRM. Nous sommes à un maximum de -30% du prix papier pour les grands formats (mais il nous arrive d’être nettement en dessous pour les titres du fond) et un prix équivalent pour les poches. Nous avons actuellement 110 titres disponibles en numérique, soit environ 15% de notre catalogue papier, ainsi que 43 «Petites Suites», chapitres ou nouvelles que nous vendons à l’unité.

Actuellement notre catalogue numérique est composé de nouveautés à 70%. Nous tentons de numériser progressivement toute l’œuvre d’un auteur quand un nouveau roman est prévu; nous nous penchons aussi sur nos «classiques» (nous avons ainsi numérisé dernièrement toute l’œuvre de Quiroga, immense écrivain uruguayen).

Comment voyez-vous l'articulation du numérique par rapport au poche?

A l’heure actuelle il nous semble important de ne pas cannibaliser le marché du poche, c’est pourquoi nous pratiquons un alignement des prix. A terme, je pense qu’il y a une place pour le poche et pour le numérique; cela se jouera sans doute en termes de priorité (plus d’exhaustivité en numérique, plus de visibilité en poche). En numérique, nous manquons cruellement de médiation, on a la sensation d’envoyer certains de nos livres au casse-pipe –c’est un problème que nous avons moins sur le poche car il y a des libraires! Et assez de diversité parmi eux pour faire passer des auteurs un brin moins connus…

Quelle sont les difficultés avec les droits? Beaucoup de traductions chez Métailié, comment réagissent les auteurs et les éditeurs étrangers?

Il faut tout négocier et ce n’est pas toujours facile; tout le monde croit que le marché du numérique, c’est la poule aux œufs d’or. Il faut souvent expliquer qu’en France on n’en est pas encore là, que c’est un marché balbutiant, dans lequel chacun doit trouver sa place.

Les auteurs sont relativement indifférents à la question du numérique. Ils sont contents d’y être mais pas toujours très au courant (comme beaucoup de professionnels d’ailleurs, y compris journalistes, libraires). Ils s’inquiètent beaucoup des prix très inférieurs pratiqués sur le numérique dans certains cas (comment vivez-vous si vous vendez des livres à 2,99€??)

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes? Des indications sur les différentes plateformes et la répartition des titres?

Nous avons vendu 22.000 exemplaires l’an dernier, dix fois plus qu’en 2011, deux fois plus qu’en 2012. Les cinq livres les plus vendus sont tous des polars signés Arnaldur Indridason: Etranges Rivages, Betty, La Muraille de Lave, La Cité des Jarres et La Voix. D’une manière générale, le noir se vend beaucoup mieux que la littérature –on peut atteindre 4% des ventes papier dans ce genre; pour la littérature, ça ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, les 2%.

IndridasonEn termes de plateformes, on constate cette année un très net recul (en pourcentage) d’Apple, au profit de Kobo et d'Amazon, qui sont clairement et de très loin nos plus gros revendeurs. On atteint plus de 80% des ventes avec seulement 4 librairies numériques. Malheureusement, je crains que la partie soit très inégale pour les libraires.

En ce qui concerne la répartition nouveautés/ best-sellers/ ouvrages plus anciens du fond, pas vraiment de surprises de ce côté-là. Ce qui fonctionne en papier fonctionne en numérique, avec une très nette «prime à la visibilité» (et du coup à la nouveauté), les librairies numériques étant peu nombreuses et mettant souvent en avant les mêmes titres. Il est très difficile de faire vivre le fond sur le web. Même des titres emblématiques, très connus, qui se vendent plutôt bien en papier, à des prix abordables, ont du mal à se faire une place dans les vitrines.

Vous avez fait le choix du sans-DRM. Certains de vos confrères ont beaucoup de défiance envers le piratage et hésitent à se passer de verrous numériques. Quel est votre sentiment?

En réalité, ce qui fait qu’on pirate plus tel ou tel livre, c’est surtout son succès en papier. Quoiqu’il en soit c’est un risque mineur. Nous ratissons régulièrement le web, nous faisons retirer très facilement tous les fichiers illégaux, et dans ce cas le watermarking nous permet de détecter l’origine du fichier. En outre, les sites de piratage sont de plus en plus commerciaux (il faut s’inscrire, payer quelque chose, ou esquiver des tonnes de publicité –je le sais, je pirate systématiquement mes livres, pour vérifier!) et donc de moins en moins attractifs. Ce qui me gêne c’est qu’en réalité seuls 20% de nos lecteurs achètent des livres vraiment sans DRM, en s’écartant des plus gros revendeurs dont l’écosystème est fermé. Et oui, les agents et éditeurs étrangers ont peur à la fois du piratage et des baisses de prix.

Quels sont vos projets, axes de développement, promotions?

Progressivement, nous allons numériser une grande partie de notre fonds; nous ne pourrons pas numériser systématiquement (il faudrait renégocier trop de contrats, et nous relisons tout systématiquement, ce qui prend tout de même un certain temps) mais nous essaierons d’avoir un catalogue complet sur les titres qui tournent encore en librairie.

Nous sommes très attirés par de nouveaux modèles de publication (offre couplée papier+numérique, prêt en bibliothèque, abonnements, vente de chapitres) mais il faut reconnaître que tout est très compliqué et très artisanal dans ce domaine: entraves législatives et techniques innombrables, relations avec les agents (qui par contrat nous imposent de respecter certaines clauses strictes), visibilité limitée (j’ai dû renoncer à plusieurs opérations faute de partenaires). Sans compter qu’on doit faire avec tout un tas d’acteurs dont les décisions influencent très directement nos livres sans que nous puissions faire quoi que ce soit (par exemple, nous ne mettons pas de DRMs, mais Amazon et Apple en mettent dans tous les cas!). Ce n’est pas toujours facile d’avoir aussi peu de maîtrise. Parfois, on aimerait être plus libre!

En tout cas nous allons continuer à proposer des nouvelles à l’unité, ainsi que des opérations de baisses de prix (sur les Suites au printemps, les polars à l’été), et tenter de valoriser notre fond sur les réseaux sociaux. Nous proposerons aussi, comme pour Quiroga, des petites nouvelles gratuites -d’ailleurs j’en profite pour les recommander, ce sont de petits bijoux littéraires, cruels, cyniques, exotiques! Pour nous, numérique ou papier, peu importe, tant que les gens lisent!

Pouvez-vous nous parler de votre actualité du mois?

Reig Couv-1516Le nouveau Indridason est bien entendu le grand événement du mois de février. Si vous aimez le genre, il y a aussi Rafael Reig, avec Ce qui n’est pas écrit, un super polar par un Espagnol qui n’avait jamais été traduit en France. Et la semaine prochaine, tout Agualusa, un écrivain angolais absolument génial, avec son nouveau roman, Théorie générale de l’oubli. Ou comment survivre à Luanda enfermée pendant trente ans dans un appartement. La femme en question pêche des poules chez ses voisins du dessous et cultive des légumes sur son balcon tout en écrivant sa vie sur les murs!


ADBS : l'information dans 50 ans

L'ADBS fête ses 50 ans. L'occasion, pour l'ADBS, de s'interroger sur le rôle des professionnels de l'information dans 50 ans et, de manière plus générale, sur le statut et la régulation de l'information. - See more at: http://www.adbs.fr/docsi-n-4-janvier-2014-br-dossier-l-information-quel-scenario-dans-50-ans--136825.htm#sthash.BPCJMAy1.dpuf
L'ADBS fête ses 50 ans. L'occasion, pour l'ADBS, de s'interroger sur le rôle des professionnels de l'information dans 50 ans et, de manière plus générale, sur le statut et la régulation de l'information. - See more at: http://www.adbs.fr/docsi-n-4-janvier-2014-br-dossier-l-information-quel-scenario-dans-50-ans--136825.htm#sthash.BPCJMAy1.dpuf

AdbsL'ADBS (Association des professionnels de l'information et de la documentation) fête ses 50 ans. L'occasion de s'interroger dans un numéro spécial de la revue sur le rôle des professionnels de l'information dans 50 ans et, de manière plus générale, sur le statut et la régulation de l'information. Tous les détails sur le sommaire ici.


Editions Philippe Picquier : un éditeur qui vit bien le numérique

PicquierSi l'on commence à avoir quelques chiffres de la part de grandes maisons d'édition avec des best-sellers (comme ici dans le groupe Hachette), en revanche nous n'avons pas encore beaucoup de retours de la part de maisons d'éditions indépendantes de plus petite taille. Un focus aujourd'hui sur les Editions Philippe Picquier. Je remercie Harmonia Mundi, son diffuseur papier/ numérique, qui en accord avec l'éditeur m'a communiqué des éléments sur le développement de son catalogue numérique. Spécialisée dans les littératures asiatiques depuis 1986, cette petite maison d’édition pionnière a su comprendre, avant les autres à l'époque, que le lecteur français s’ouvrait enfin à la littérature étrangère. Elle est devenue, avec un catalogue de plus d'un millier de titres, des auteurs asiatiques aujourd'hui prestigieux et une cinquantaines de nouveautés par an, une vraie référence dans l'édition de littérature étrangère. A lire l'excellent article sur le site hypotheses.org.

Pouvez-nous décrire le catalogue numérique des Editions Philippe Picquier?

Démarré il y a bientôt trois ans, le catalogue compte, au 1er février 2014, 139 titres représentant 20% de son catalogue exploité en papier. Nous essayons systématiquement d’avoir toutes les nouveautés papier également en version numérique mais il demeure des problèmes sur la négociations des droits numériques avec plusieurs auteurs (notamment japonais) car les agents sont parfois trop «gourmands» par rapport à la réalité du marché du livre numérique en France et/ou qui ne veulent pas aller vers le numérique.

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes?

Sur l'année 2013, l’activité numérique (téléchargements) représente 1,6% de son CA PPHT (prix public hors-taxes) en papier. Philippe Picquier est notre premier éditeur avec près de 6.800 téléchargements payants en 2013.

Les 5 meilleures ventes en 2013 ont été 5 titres de fonds (dont seul Funérailles Célestes est également dans le top 5 des meilleures ventes Picquier papier)

BAGUETTES CHINOISES

XINRAN

janv.-11

MEMOIRES D'UN EUNUQUE

DAN Shi

sept.-95

MEMOIRES D'UNE DAME DE COUR

JIN Yi

août-96

FUNERAILLES CELESTES

XINRAN

janv.-12

CHINOISES

XINRAN

janv.-05

Pour quelques titres de fonds, les ventes numériques sont aujourd’hui supérieure aux ventes nettes papier (à périmètre égal sur année civile 2013) et pour les meilleures ventes papier poche, les versions numériques représentent au minimum 10% des quantités physiques.

85% des ventes se font en France, puis pratiquement 12% pour les zones francophones Canada-Belgique-Suisse.

En ce qui concerne les plateformes de ventes, les quatre principaux acteurs du marché comptent pour quasiment 90% de nos ventes. Selon des accords de confidentialité, je ne peux vous donner les chiffres précis, mais sachez qu’Amazon est très loin devant les autres, qui joue à fond sur la synergie papier/numérique en poussant les versions Kindle quand la version papier est en rupture de stock.

Quelle est la politique de l'éditeur en matière de numérique?

Picquier a été notre premier éditeur à se lancer dans le numérique en mars 2011 (avec Indigène et Allia) lors du lancement de cette nouvelle activité chez Harmonia Mundi.

En ce qui concerne la politique de prix, toujours au moins 30% de décote sur le prix du grand format et au moins 10% sur les titres en version poche. Jamais de DRM (comme tous les éditeurs diffusés par Harmonia Mundi) uniquement du tatouage numérique.

Quels sont les projets?

Pas encore de livres enrichis chez Picquier (mais on y réfléchit pour des livres d’apprentissages du chinois et japonais). En ce qui concerne le secteur jeunesse 4 titres ont été lancés au format epub fixed lay out à la fin de l’année. Les résultats de vente sont malheureusement très décevants.

Comme pour tous les 31 autres éditeurs e-diffusés par Harmonia Mundi -bientôt vont arriver aussi Bruno Doucey (poésie), Rouge Profond (cinéma) et Joie de Lire (romans ado)– nous informons systématiquement sur le contenu de nos programmes de nouveautés et sur nos opérations de mises en avant numérique (comme on le fait également pour le papier!).

Pour Picquier, le nouvel an chinois 2014 semble doper les ventes en numérique (comme pour 2013 où les ventes avaient été multipliées quasiment par 10 pendant le mois de l’opération spéciale). Cette opération a été relayé cette année par quasiment toutes les librairies en ligne: prix unique de 4,99€ sur 99 titres Picquier du 24 janvier au 9 février.

Nous allons aussi lancer la semaine prochaine du 7 au 16 février une opération sur 24 titres érotiques des éditions Allia et Philippe Picquier au format ePub sans DRM proposés à -50 % de leur prix catalogue.


Les tablettes dans les classes

Ted-cf3ea-8f22dL’usage des tablettes en classe fait l’objet depuis 2010 de nombreuses expérimentations en France dans des classes de l’école primaire, du collège ou du lycée. A l’initiative des instances académiques ou de collectivités territoriales elles concernent un total de plusieurs milliers d’élèves. A découvrir un intéressant billet sur Educavox qui fait le point sur la question.


L'ebook en petite capsule du web

Monde_square_normalA lire ce bel éloge de l'ebook de la part de Thierry Crouzet. J'aime beaucoup l'expression "petite capsule de web". "Un ebook est en quelque sorte autosuffisant. Il est ce qui se rapproche le plus du livre papier. Il n’a plus besoin de son auteur, de son électricité, de son attention de mère poule. Il navigue seul dans l’hyperespace. ... L’ebook, comme le livre, est une façon pour moi de m’alléger. De dire «C’est terminé cette affaire, je passe à autre chose.» De dissocier le texte de l’écriture conduisant au texte. L’ebook, c’est un outil d’émancipation. Un sorte de balai numérique. Je fais le ménage dans l’atelier. Je range certaines choses dans les cartons, sans trop avoir envie de les rouvrir un jour (même si rien ne m’en empêchera)." Frappés du sceau du bon sens, ces réflexions.


Québec : l'iPad à l'école

IpadecolePassionnante étude réalisée au Québec sur l'usage des tablettes iPad en milieu éducatif. "L'iPad à l'école: usages, avantages et défis" est l'aboutissement d'une enquête réalisée auprès de plus de 6000 élèves et 300 enseignants. Sans surprises parmi les principaux avantages, la recherche d'information, la portabilité, les aspects collaboratifs, l'adaptation au rythme de l'élève, etc. Parmi les désavantages le principal bémol reste la source de distraction suivi des difficultés à écrire. Je mets quelques tableaux synthéthiques. L'étude complète est ici. Machines à lire les tablettes pour les enfants? Pas vraiment. Il y a un sous-usage complet des livres au format numérique, ce qui est pourtant "à priori", l’une des principales fonctions des tablettes tactiles. L'étude révèle que moins de 3% des élèves indiquaient lire des livres à l’écran de leur tablette tactile. Merci à Jean-Michel Salaun pour le lien vers cette étude qui fera référence et dont on attend un deuxième rendu bientôt. Le Facebook ici. Il serait à mon avis intéressant de confronter ces résultats avec des enquêtes similaires sur le déploiement d'ordinateurs portables dans les classes.

Je vous joint également une vidéo de Thierry Karsenti de l'Université de Montréal sur "iPads et tableaux blancs interactifs à l'école".

Avantages

Enseignants

Satisfactions