371 notes dans la catégorie "Lecture"

Fill: projets numériques repérés

FillLa FILL (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) a réuni en juillet 2011 un comité de pilotage afin de concevoir un outil de veille collaboratif sur les projets numériques stimulants ou innovants dans le secteur du livre et de la lecture. "Constitué d'une base de données des initiatives numériques et d'une plateforme de veille et d'échanges en ligne, cet outil a pour objectif de permettre aux acteurs du livre comme aux financeurs publics (collectivités territoriales, établissements publics, services ministériels centraux et déconcentrés) de comprendre les mécanismes de développement de ces projets, d’identifier les partenaires hors champ du livre et de connaître les nouveaux dispositifs d’accompagnement financier." Tous les détails et les projets repérés (plus d'une cinquantaine à ce jour) sont ici.


Youboox: premières critiques

YoubooxA lire le billet de l'éditeur québecois NumerikLire qui a décidé de suspendre le partenariat avec le site Youboox, un site qui propose gratuitement de la lecture en streaming. Expérience de lecture et modèle économique sont en ligne de mire:

"La première erreur de base de cette application: elle ne prend en charge que le format PDF. Une aberration: le format PDF n’est pas un format qui offre la meilleure expérience de lecture. Depuis plus d’un an, nous avons complètement abandonné le format PDF, nous ne produisons que du format ePub parce que c’est ni plus ni moins le format de lecture le plus confortable. Les lecteurs qui ont choisi le numérique et qui sont équipés d’une liseuse en grande majorité, savent combien lire un PDF est absolument épouvantable. Youboox ne vous permet pas d’annoter, de copier/coller, ne comprend aucune fonction de partages sur les réseaux sociaux. Bref, le minimum syndical pour ce type d’application n’est même pas là. 

Quant au modèle d’affaires, la rémunération par la publicité, je n’y crois pas. Quoiqu’on en dise et je suis bien placé pour le savoir, la littérature n’a pas un pouvoir d’attraction suffisamment fort pour fédérer les annonceurs. En octobre, 4000 pages de nos titres ont été lues via cette application, ce qui a généré un chiffre d’affaires de 10€! 10€ que nous allons répartir entre tous les titres sélectionnés. Les auteurs vont rire de moi assurément." (via le blog NumerikLire).


Chapitre: portrait des lecteurs numériques

ChapitreLes librairies Chapitre avancent avec Sony depuis cette rentrée. Le Sony PRS-T2 est vendu en boutique et sur le site. Une librairie numérique est proposé sur le livre électronique. Chapitre vient de presenter par un communiqué de presse le profil des lecteurs numériques. Une étude réalisée du 26 octobre au 17 novembre 2012; 888 clients Chapitre eBook, possédant une adresse email ont répondu à une enquête online d’une dizaine de questions:

"La lecture numérique fait de plus en plus d’aficionados. En septembre 2012, d’après le baromètre des usages du livre numérique d’Opinion Way, 14% des français déclaraient avoir lu au moins un livre numérique, soit deux fois plus qu’en mars 2012.

Chapitre.com, réseau multicanal de distribution, spécialiste du livre, a interrogé ses consommateurs qui ont adopté la lecture numérique pour identifier leurs motivations, leurs préférences et leurs attentes.

Il en résulte que le lecteur type d’e-book est un nomade, défenseur de la littérature française et fan de romans policiers. Amateur de nouvelles technologies, il est aussi à l’affut des économies et aimerait partager ses lectures numériques avec ses amis …

Les raisons qui font le succès du numérique

Premier atout salué par les lecteurs, la facilité de transport pour 82,5% d’entre eux. La facilité de stockage et de rangement permise par les livres numériques et le stockage proposé par les tablettes et les liseuses est également un argument pour 79% des sondés.

Sans surprise, on note que le troisième point apprécié par 40% des lecteurs est le prix des livres. Vient ensuite la facilité d’acquisition pour 38,5% d’entre eux.

On note aussi que certains arguments ne font pas encore mouche auprès du plus grand nombre: seuls 5,2% des sondés apprécient la possibilité de prendre des notes pendant la lecture et 9,6% le choix des livres proposés.

Enquêtes policières et récits contemporains plébiscités

Parmi les genres littéraires les plus prisés, c’est incontestablement le roman policier qui réunit le plus d’adeptes, avec 71,3% d’entre eux. Arrivent en seconde position les romans contemporains pour 56,5% des sondés, puis la littérature classique (41%), les romans de science-fiction (30,5%) et les romans sentimentaux (25,9%).

Fait intéressant, on note que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à lire des romans policiers (74% contre 66%), tandis que les hommes sont plus nombreux à lire de la littérature classique (52% contre 36%), des romans de science-fiction (39% contre 27%) et des livres d’histoire (28% contre 11%).

Férus de lecture numérique… mais à quel prix?

Sur le plan des finances, la majorité des consommateurs interrogés par Chapitre.com déclare dépenser entre 9 et 15€ pour l’achat d’un livre numérique. Ils achèteraient environ entre 5 et 10 livres par an (39% des sondés) et on estime leur budget annuel moyen à environ 145€.

De l’ordinateur à la liseuse en passant par la tablette

Les amateurs de lecture numérique sont plutôt bien équipés, puisqu’ils déclarent posséder environ 2,3 supports différents (sur un choix proposant le smartphone, la tablette, la liseuse et l’ordinateur).

On note toutefois deux fortes tendances en matière d’usage:

- Lorsqu’il s’agit d’acheter des ebooks, 62% des sondés préfèrent avoir recours à leur ordinateur, tandis que 45% d’entre eux affirment le faire de leur liseuse ou tablette.

- Pour ce qui est de la lecture, 99% ne jurent que par leur liseuse, tandis que ceux qui n’en sont pas encore équipés sont 77% à lire leurs ebooks sur une tablette multimédia.

«Le fait qu’une majorité d’acheteurs de livres numériques préfère encore passer leurs commandes via l’ordinateur est révélateur des progrès en termes d’intuitivité et de facilitation de l’expérience utilisateur qu’ont encore à réaliser les constructeurs. Toutefois, il ne faut pas oublier que ce marché en est encore à ses débuts, les habitudes de consommateurs sont donc encore en train de se créer» ajoute Corentin Bergeron, spécialiste du livre numérique pour Chapitre.com

Des exigences en termes de contenu et de facilité d’accès

La lecture numérique, certes de plus en plus attractive, est l’objet de plusieurs attentes pour les consommateurs.

En tout premier lieu, les lecteurs d’ebooks sont plus de 60% à réclamer une plus grande richesse de titres français.

53,5% des sondés regrettent de ne pas pouvoir prêter leur livre numérique à un ami. Ce point soulève un sujet sensible relatif à la DRM (gestion des droits numériques), qui, à date, en fonction des différents formats téléchargeables et des supports de lecture commercialisés, ne permet pas au lecteur le prêt d’un ebook qu’il a payé.

Très loin derrière, 22,4% des lecteurs d’ebooks réclament davantage d’interactivité (recherche de définitions, renvoi du texte sur le web…) et 15% sont demandeurs de plus de contenu multimédia (animation, vidéo, audio…).  

Pour Corentin Bergeron, «Les français sont définitivement en train de s’approprier le livre numérique. A mesure que le marché se développe, l’ebook devrait gagner en succès, les français étant de plus en plus conscients et séduits par les avantages de la lecture numérique. Reste à lever certains freins relatifs au prix ou à la DRM»."

(via Wellcom).


Le livre numérique vit-il son crétacé?

DinosauresLes livres électroniques subiront-ils le sort des dinosaures? Le cabinet iSuppli pose la question aujourd'hui en faisant état de la baisse des livraisons de modèles à 14,9 millions contre 23,2 millions l'année dernière. Une projection à 10,9 millions seulement en 2013, 7,1 million en 2016. La concurrence des tablettes bien présente cette année qui rebat aussi les cartes sur le marché des ordinateurs. Est-ce pour autant sonner le glas du livre électronique? J'aimerais bien connaître l'avis d'Amazon et de Kobo sur la question, eux qui renouvellent les modèles et ouvrent de nouveaux marchés notamment en Asie. Ce serait faire aussi abstraction des modèles économiques (prix qui vont arriver sous la barre des 50$ et qui permettent des offres d'abonnement) et des avancées technologiques que nous réservent ces supports notamment dans le domaine du contraste, de la couleur. Les perspectives sont très intéressantes pour l'affichage non-rétroéclairé basse consommation. Les dinosaures sont morts en une fraction de seconde. La tablette n'est pas l'astéroide que l'on croit, la situation est bien plus nuancée. Bien malin qui peut préjuger du marché en 2016. Les lecteurs de livres sont-ils aussi les derniers dinosaures? A suivre, l'ère crétacé du livre numérique n'est peut-être pas finie.


Futur: des textes à l'oeil

LentilleDans un futur proche, nous n'aurons peut-être pas besoin des lunettes de Google. A regarder ce prototype d'une lentille de contact capable d'afficher des informations, textes et images directement sur l'oeil. Le 1er avril on aurait pu croire à un poisson, mais c'est le très sérieux The Telegraph qui relaie les premiers travaux d'un groupe de chercheurs belges. Des premières applications commerciales d'ici cinq ans selon eux. Quand la réalité s'apprête à rejoindre la fiction... (via LesMobiles).


eInk: just reading...

Amusante vidéo proposée par eInk pour comparer la lecture sur tablette et livre électronique, Charles Dickens convoqué pour l'aventure. Certains se reconnaîtront sûrement. Peut-être un peu caricatural, mais c'est vrai que se concentrer sur la lecture de livres n'est pas du tout la même expérience sur l'une et l'autre. Just reading...


Les livres électroniques et les enfants

Gros livresTémoignage intéressant sur le site Parents3.0. Fabienne et Eléonore, sa fille de 9 ans, racontent comment elles découvrent le plaisir de lire en mode électronique. Pour celles et ceux que rebutent l'épaisseur des livres. Sans parler de s'immerger dans la lecture, sans zapping constant sur d'autres propositions, un point sans cesse souligné par ceux qui observent les pratiques.


Presses Universitaires de Bordeaux: Les Mutations de la lecture

Cv_mutations_bat_2A signaler la parution cette semaine d'un ouvrage intitulé "Les Mutations de la lecture" sous la direction d'Olivier Bessard-Banquy aux Presses Universitaires de Bordeaux (collection Les Cahiers du Livre). Nos pratiques de lecture changent avec les nouveaux supports, d'où la nécessité de se pencher sur la réalité de ces changements. 

L’essor des tablettes et des livres électroniques offre de nouvelles perspectives pour lire sans limite des pages et des pages du patrimoine intellectuel numérisé. Qu’en est-il exactement? Qu’est-ce que cela change pour les professionnels du livre? L’écran est-il appelé à remplacer le papier? Peut-on espérer que le charme glacé des tablettes fasse un jour venir aux textes les «livrophobes» de toutes sortes? C’est à ces questions et bien d’autres que répondent les spécialistes des pratiques culturelles, Olivier Donnat, Bernard Lahire, Martine Poulain, Nicole Robine, les éditeurs François Gèze et François Laurent.

À ces réflexions sur les mutations de la lecture sont ajoutées en annexes des études sur le rôle du club France Loisirs dans l’acquisition de la culture, sur la féminisation du lectorat, sur l’évolution des publics en librairie, sur la lecture numérique et les différentes formes de la littérature dans l’univers électronique par Bernadette Seibel, Joanna Thibout-Calais, Jean-Pierre Ohl, Hervé Bienvault et Alexandre Gefen. Ainsi ce recueil collectif espère-t-il présenter un panorama riche et complet de l’évolution de la lecture du papier vers l’écran.

Je remercie Olivier Bessard-Banquy de m'avoir demandé de participer à cet ouvrage. Après un rappel historique sur les développements technologiques et le contexte américain, j'ai essayé de porter un regard prospectiviste sur l'évolution des différents supports de lecture. Si nous n'avons malheureusement pas les données d'Amazon sur ses lecteurs, d'autres signes peuvent nous aider à comprendre la réalité du marché. Travail éditorial oblige, ce texte a été écrit il y a un an maintenant ce qui parait bien loin dans l'univers numérique si rapide. Les évolutions et les études de cette fin d'année vont dans le sens de ce que je livre dans cet ouvrage.


Baromètre du livre numérique: en direct sur twitter

LogoEn direct des Assises du Livre Numérique/SNE

Baromètre Sofia/ Sne/ SGDL sur usages du livre numérique:

  • 6% des français avaient lu un livre numérique en 2011, 14% en 2012 = progression de 250% en six mois
  • 4 français sur 5 n'envisagent pas de lire en numérique, par habitude, par principe
  • la lecture numérique se démocratise, le profil du lecteur numérique est de moins en moins le profil du lecteur jeune, masculin et diplômé
  • 37% des lecteurs numériques possèdent une tablette
  • 41% des livres numériques achetés chez Amazon / Apple / Google
  • 31% des acquéreurs de livres numériques achètent aussi la version imprimée: argument pour les offres couplées.
  • achat livres numériques: 28% grandes surfaces spécialisées, 18% sites de libraires
  • 60% des livres numériques achetés sont des livres de littérature générale
  • 73% des lecteurs de livres livres numériques ont déjà acheté. La moitié ne sait pas si ces livres ont des DRM
  • les Français passent 57 minutes/jour à lire des textes numériques (hors SMS et mails), les lecteurs de livres numériques 67 mn
  • livre num préféré pour: facilité de stockage (79%) pour son prix (58%) facilité transport mobilité (57%) facilité d'acquisition (49%)
  • liseuse reste support privilégié 85%, devant tablette 82%, loin devant ordi portable 59%
  • 41% des lecteurs numériques acquièrent leurs livres numériques gratuitement (offre légale gratuite comprise)
  • 63% de lecteurs numériques qui ne piratent pas
  • avantages du numérique: facilité de stockage, transport et achat, prix
  • 17% ont déjà eu recours à offre illégale. Offre légale trop chère, offre légale non disponible, pb DRM
  • lecture num: on pirate car 1)trop cher 2)pas dispo 3)verrouillé (DRM): idem 2011?
  • 53% pensent que l'usage du livre numérique va augmenter, 58% pensent que leur usage du livre papier va rester stable, 11% qu'il va diminuer
  • c'est l'arrivée des supports adaptés à la lecture numérique qui permet le développement des usages
Merci à Virginie, Mélanie, Claire, Actualite et quelques autres qui m'ont servi de secrétaires sur Twitter!
Le communiqué de presse ici et la version complète de la présentation ici.

Le livre, la bibliothèque, la collection

Fichier_xpJe voudrais mettre en évidence un fait qui me semble important dans l'usage et la pratique du livre numérique. Comme Philippe Aigrain l'a très justement rappelé lors de la conférence à la SGDL la semaine dernière, certains voudraient nous faire croire que la logique de l'accès est inévitable par rapport à la possession des fichiers, une nouvelle terre promise pour les lecteurs. Je le cite:

"L'important est la reconnaissance de droits véritables des usagers. J'entend des discours sur le streaming ou sur le prêt d'oeuvres fongibles, auto-destructrices au bout d'un certain temps. Je suis désolé, j'étudie dans le détail la capacitation culturelle. Qu'est-ce qui fait que les gens deviennent un peu meilleurs à ce qu'ils font, qu'il s'agisse de recommander, de choisir, de critiquer, de produire au niveau amateur, d'interagir socialement à propos des oeuvres. La condition fondamentale qui a fait que le numérique a contribué extraordinairement à cela, c'est la possession d'un fichier. C'est pour cela que c'est la première chose -c'est même pas pour le partage-, vous avez un nombre incalculable de gens qui enlèvent les DRM des livres numériques simplement parce qu'une collection cela compte. L'importance de la collection n'a pas changé, les gens en ont besoin; l'importance de la possession n'a pas changé contrairement à ce que tous les grands esprits vous disent que l'on passe dans une logique de l'accès. L'accès, c'est séduisant, cela attire les gens, cela les capture et le jour où ils ont bien compris qu'ils étaient capturés, il y a une partie d'entre eux qui essayent de s'enfuir mais cela devient très difficile."

Ce sont des questions dont ne parlent pas du tout certains "papes" du livre numérique, faisant l'apologie de leur iPad ou autre Kindle, alors que ces dispositifs reposent précisément sur des modèles verticaux sans interopérabilité, qui vous capturent, qui vous donnent un droit d'accès en niant la possession de vos livres. Sans parler bien entendu des aspects de confidentialité sur ce que vous achetez, ce que vous lisez, etc. Posséder ses livres, construire sa bibliothèque, organiser ses collections, les partager avec de la famille, des amis. Des principes qui sont très importants dans l'univers de l'imprimé et que les lecteurs ne sont pas prêts à sacrifier dans l'univers numérique. Posez-vous ces questions, réfléchissez-y à l'heure où vous allez commencer à acheter des livres numériques et constituer votre bibliothèque.


Bibliothèques: la Savoie cherche sa voie numérique

BiblioLa bibliothèque départementale de prêt de Savoie et de Haute-Savoie (SavoieBiblio) a lancé l'année dernière un programme de prêts de livres électroniques avec une enquête liée. Les résultats sont donnés sur le site Territorial.fr

Les lecteurs sont très majoritairement contents d'avoir participé à cette expérience et  d'avoir ainsi utilisé une nouveauté (ils sont même 82% à dire qu'ils recommanderaient cette expérience à d'autres), même si 19% expriment des réserves, notamment sur:

- le confort d'utilisation: «il est plus facile de feuilleter les pages d'un livre papier»
- la fonction sociale de la bibliothèque: «je suis satisfaite mais je préfère aller à la bibliothèque, la notre est bien achalandée et on est bien conseillé»
- l'idée que la capacité de stockage est limitée, avec le sentiment que «les ouvrages ne me convenant pas représentent de l'espace perdu» («manque de nouveautés»; «sélection trop importante d'ouvrages classiques ou en langue étrangère».
Un certain nombre de difficultés actuelles (lenteur de l'appareil, changement d'orientation trop sensible, écran non auto-éclairé mais aussi titres tronqués, couvertures illisibles, absences de couleur et de résumés) seront sans nul doute résolues dans l'avenir par les fabricants et les éditeurs, les choses évoluant très vite.

De cette enquête il ressort pour le responsable du projet quatre types de profils:

- les partagés-convertibles: pour eux ce qui manque, c'est le contact physique avec le livre, les pages à tourner, l'odeur du livre, l'illustration de la couverture... mais qui sont prêts à essayer à nouveau lors d'un voyage pour son côté pratique et léger

- les pragmatiques: ils trouvent peu convaincant au final le bilan avantages/ inconvénients

- les déçus: ils estiment par exemple que la liseuse ne tient pas la charge (batterie), ce qui peut être très frustrant si ça arrive au mauvais moment...

- les enthousiastes: ils mettent en avant les avantages, soit par rapport au smartphone (confort de lecture plus grand), soit par rapport au livre papier (on peut tenir la liseuse d'une seule main).

Les lecteurs ayant fait l'objet d'un accompagnement initial (aide au démarrage) ne rencontrent pas moins de difficultés à manipuler la liseuse... mais sont satisfaits de l'aide sur les contenus. Est confirmée là le fait que l'on vient en médiathèque avant tout pour du conseil humain...
Le confort de lecture, ou encore le fait d'avoir terminé entièrement un livre... participent à la satisfaction globale. Pour autant il y a de grands lecteurs (plus de 20 livres/an) qui restent réticents à la lecture sur liseuse.

(via le scoop.it Djébalé, merci).


Sommeil et mélatonine

Melatonine_tablettesA lire le billet d'Actualitte qui pointe sur une étude américaine qui vient de mettre en évidence les effets de la lecture sur écran le soir sur la qualité du sommeil. En cause, l'influence des écrans sur une hormone, la mélatonine, responsable de notre bien-être nocturne. Bref, l'iPad dans son lit, c'est à envisager avec prudence et modération si l'on ne veut pas tomber dans l'insomnie. Les tablettes à regarder différemment pour la lecture le soir. Bien entendu, les livres électroniques et la nouvelle génération à venir avec un éclairage incident intégré ne sont pas touchés par le phénomène. La lecture et le sommeil sont d'or!


16% des français ont téléchargé un livre numérique

DownloadOn essaye, on essaye. 16% des français se sont déjà "procurés" un livre numérique. C'est ce que révèle le baromètre REC+/ GFK publié par l'AFP hier:

"Au cours des douze derniers mois, 91% des Français indiquent avoir acheté des biens culturels physiques, que ce soit des livres papier (80% d’entre eux en ont acheté au moins un), des CD audio (64%), des supports vidéo (64%) ou des jeux vidéo (49%), selon ce sondage qui porte sur 2311 interviews en ligne effectuées du 10 au 29 février. Mais dans le même temps, 58% des sondés avouent s’être également «procuré» - de manière légale et/ou illégale - des biens dématérialisés, tels la musique (pour 45% d’entre eux), les livres numériques (16%), la vidéo (30%) ou encore des applications et jeux pour téléphone mobile (31%). 

Et au final, résume GfK, «en termes de volume, les biens dématérialisés dépassent de loin les biens physiques», à 62% contre 38%, selon la répartition publiée par l’institut.

Le livre papier reste largement majoritaire face à son équivalent numérique (98% contre 2%)." (via Ouest-France).


Le bon polar des vacances, bientôt en numérique?

PlageAh ces vacances! L'occasion de lire plus que d'habitude. Merci à Feedbooks qui nous propose avec l'IFOP une étude sur les français et la lecture en vacances, réalisée auprès de plus de 1000 personnes. Quelques extraits:

"Les Français déclarent lire en moyenne 11 livres par an, et 3 livres pendant les vacances, accentuant donc sensiblement leurs lectures au rythme des congés. Parmi les lecteurs les plus assidus se distinguent notamment les retraités (14 livres en moyenne). On relève que les femmes (12 livres) lisent un peu plus que les hommes (10). La lecture apparaît également plus régulière à mesure que s’élèvent le niveau de diplôme et l’âge des personnes interrogées. Les jeunes âgés de 18 à 24 ans, qui lisent en moyenne 10 livres par an, sont toutefois les plus gros lecteurs pendant les vacances (5 livres en moyenne), et les hommes, qui lisent moins pendant l’année, lisent autant que les femmes pendant leurs congés (3 livres)."

"Côté numérique en vacances, le livre papier apparaît sans conteste comme le support privilégié des Français (93%). Bien que parfois encombrant, il prime aujourd’hui sur la lecture sur ordinateur (3%), sur tablette (2%), et plus encore sur les liseuses (1%) et les smartphones (1%). Le livre classique convainc donc l’immense majorité de toutes les catégories interrogées, même si les jeunes âgés de 18 à 24 ans (85%), les hommes (89%) et les diplômés des grandes écoles (86%) y ont sensiblement moins recours.

Invités à se prononcer sur les avantages du livre numérique, une majorité de Français met en avant le faible encombrement (52%), moins d’un tiers des interviewés reconnaissant en outre que le livre numérique offre une disponibilité de contenu immédiate (32%). Le choix immense qu’offre le catalogue en ligne convainc 16% des interviewés, 10% évoquant enfin le prix de l’offre numérique comme un atout. Notons que sur cette question, 8% des personnes interrogées ont insisté sur l’absence d’avantages de la lecture numérique. Dans le détail, le faible encombrement séduit principalement les jeunes de 18 à 24 ans (70%) et les femmes (57%), les hommes mettant davantage que la moyenne en avant la disponibilité immédiate des contenus (35%). Il convient enfin de noter que l’avantage du prix du numérique ne suscite pas de réel clivage au sein de la population."

"Dans ce contexte, le livre numérique trouve progressivement sa place. Il séduit par son faible encombrement et la disponibilité immédiate des contenus. Si les Français restent quasi-unanimement attachés au livre papier pour leurs lectures de vacances, la diversité des supports (liseuse, tablette, smartphone) laisse entrevoir un développement probable des achats numériques et un attrait croissant des Français pour la lecture dématérialisée, du fait des nombreux avantages pratiques qu’elle comporte."

L'étude complète Feedbooks-IFOP est ici.

Trois polars/thrillers pour l'été et quelques autres? On se penche sur la question avec l'ami Thierry pour vous faire chacun une petite sélection avant les grands départs!


La lecture numérique très largement dans les bibliothèques américaines

Bebook76% des bibliothèques américaines proposent le prêt de livres numériques et 39% proposent des livres électroniques. Des chiffres fournis par l'American Library Association, en augmentation de dix points en un an. On ne peut qu'encourager les éditeurs a prendre la mesure de cette demande en bibliothèque et de proposer des offres de plus en plus adaptées (via TheDigitalReader).


Les élèves et l'envie de lire

ElevesIl faut d'abord avoir envie de lire! Les élèves qui ne lisent pas de livres traditionnels ne lisent pas plus avec un livre électronique, le support papier ou électronique ne change rien à l'affaire! C'est le constat réalisé par le lycée Gaston-Bachelard de Chelles, qui vient de rendre quarante livres électroniques prêtés par le Motif (Observatoire du livre et de l’écrit de la région Ile-de-France) à deux classes de seconde. Une première qui visait à attirer les élèves les moins enclins à lire vers un nouvel outil. «La documentaliste du lycée Bachelard nous a contactés l’année dernière après avoir entendu parler de notre prêt de livres électroniques à une bibliothèque des Yvelines», raconte Elodie Ficot, chargée de projet au Motif. «La fréquentation dans la bibliothèque de notre établissement est en baisse constante et on s’est dit que, pour enrayer cette tendance, le numérique pouvait être utile, reprend Florence, la documentaliste de Bachelard. Parce qu’aujourd’hui on est confronté à des élèves attirés par les écrans dès le plus jeune âge.»

En janvier dernier, deux classes de seconde du lycée sont donc choisies comme cobayes et reçoivent trente livres électroniques, financées par le Motif. Dix autres appareils sont prêtés à la bibliothèque. «Chacun contenait une vingtaine de grands classiques, auxquels on a ajouté vingt titres différents, de la bande dessinée au documentaire en passant par des romans», précise Elodie Ficot. Utilisé en cours de français, le concept ne semble pas avoir séduit les élèves: «Seule la moitié des soixante élèves a lu un livre en entier», avoue Julie Girault, leur enseignante. Et du côté de la bibliothèque, c’est à peine mieux car si 45 prêts sur quatre mois (soit 8% des prêts) ont été comptabilisés, la documentaliste avoue que «les élèves empruntaient beaucoup juste pour voir ce qu’est cet engin».

Ceux qui adhèrent au livre électronique sont d'abord des lecteurs motivés. Très sincèrement, je crois qu'il y a quand même beaucoup de naiveté à penser que c'est un seul changement de support qui allait déclencher un changement de sensibilité par rapport au livre et à la lecture chez les élèves. Un peu l'énergie du désespoir, non? (via LeParisien).


Livre numérique: petit voyage en compagnie

Jurassic_disquette21991, la société Voyager Company (l'un des fondateurs était Bob Stein) publiait aux Etats-Unis une série de livres vendus sur disquettes lisibles sur ordinateurs Mac, puis PC. Une collection Expanded Books avec une soixantaine de titres, parmi lesquels Jurassic Park de Michael Crichton.

"Ces livres sur disquette étaient vendus 19,95 ou 24,95$. Pour justifier ce tarif, un soin particulier était porté sur la lisibilité du texte à l’écran, les livres contenaient une table des matières interactives et il était possible d’y effectuer des recherches et même de les annoter. Le texte pouvait être accompagné de quelques illustrations en noir et blanc (sans niveau de gris). Pour rappel, une disquette 3,5 pouces contenait 1440 kilo-octets, c’est à dire le poids d’une minute de son au format mp3 à un taux de compression banal, ou la moitié du poids de la moindre image produite par un appareil photo numérique actuel."

Après les disquettes, Voyager Company s'est rapidement tourné vers les CDRom, devenant l'un des pionniers dans le domaine. Certes, à l'époque on parlait déjà de la concurrence avec le papier, on était loin d'imaginer cette situation-là (via LeDernierBlog).


L'information sur internet

Couv_LabyrinthePour affuter son esprit critique dans un web de plus en plus touffu et livré aux dérives d'influences (publicitaires et autres), à signaler le livre d'Alexandre Serres "Dans le labyrinthe: évaluer l'information sur internet" publié chez CFEditions. La version epub devrait suivre durant l'été. Avec ce message de notre ami Hervé Le Crosnier:

"Après une analyse des pratiques informationnelles en ligne, Alexandre Serres présente les divers critères qui permettent de situer une information ou un document dans une carte mentale qui justifie la lecture, la citation ou l'usage d'une information pour chaque lecteur particulier. Une lecture qui devrait aider toutes celles et ceux qui ont pour mission de transmettre des compétences documentaires."


Les livres enrichis pour les enfants en question

Child-with-ipadLes livres enrichis pas forcément si bons que cela pour les enfants. C'est ce que tendrait à prouver une étude réalisée par le Joan Ganz Cooney Center à New York auprès de 32 couples de parents d'enfants de 3 à 6 ans. Contrairement à des livres imprimés ou à des versions de livres numériques simples, les livres enrichis distraient les enfants de l'histoire et les empêchent de se souvenir des détails narratifs.

Le livre enrichi invite plus vers du non-contenu, des interactions connexes (par exemple lié au comportement ou à la parole, au mouvement des mains, etc.) pour les enfants et les parents que les livres simples. Toutes les fonctionnalités supplémentaires peuvent être sources de distraction. Les livres simples sont plus avantageux pour la construction à l'alphabétisation et la lecture à deux, les livres enrichis incitent à la participation et à l'interaction physique.

Les chercheurs avertissent que les concepteurs doivent faire preuve de prudence lors de l'ajout des fonctionnalités, en particulier lorsque ces fonctions ne se rapportent pas directement à l'histoire, et conseillent aux parents, aux enseignants de se démarquer des livres enrichis lorsque la priorité est l'alphabétisation, le renforcement des expériences qui vont au-delà du «juste pour le plaisir», parce que les fonctionnalités supplémentaires peuvent distraire petits et grands de l'histoire, affecter la nature de la conversation et la quantité de détails à se rappeler pour l'enfant.

Les livres enrichis trouvent malgré tout leur place. Les enfants semblent les aimer. S'ils peuvent engager des enfants qui pourraient ne pas être intéressés par la lecture, ils permettent d'atteindre un objectif important. "Dans notre étude, nous avons surtout cherché à mesurer la lecture des livres avec un accent sur l'apprentissage et la compréhension. C'est seulement l'une des nombreuses fins pour la lecture. Si le but est tout simplement de s'amuser ou d'explorer un conte classique d'une manière nouvelle, les livres enrichis sont intéressants."

Les chercheurs espèrent maintenant étendre l'étude avec un plus grand nombre de participants. La synthèse de l'étude est ici (via TheGuardian).