Aldus - le blog du livre numérique, depuis 2006

Une opération commerciale durant le Festival d'Angoulème, celle de BDBuzz qui fête son 2ème anniversaire. Elle débute aujourd'hui et se déroulera sur la période du festival jusqu'à dimanche. 100 BDs numériques normalement vendues entre 4,49€ et 9,99€ passeront donc à 0,89€. Une bonne façon de découvrir ce libraire, tous les détails sur BDBuzz.

Un focus particulier sur les 18 bibliothèques du Puy-de-Dôme qui sont engagées dans une expérimentation tablettes et/ou liseuses. Ce dispositif s'intègre dans des projets co-élaborés par les médiathèques participantes et les membres de la MD63 (Médiathèque départementale du Puy-de-Dôme) qui ont vu le jour et permettent non seulement la formation des publics mais aussi l'évaluation des degrés de satisfaction et des attentes dans ce domaine. Ces actions autour des ressources et supports numériques concernent, selon les territoires, la petite-enfance, les seniors, le patrimoine local, l'auto-formation, etc. Je remercie Renaud Aïoutz, qui coordonne le projet. Les bibliothèques complètent évidemment notre carte.

C'est parti aujourd'hui pour le Festival de la bande dessinée d'Angoulème, pour sa 40ème édition. Benoît Mouchard, son directeur artistique, s'exprime notamment sur le numérique sur RMC:

"Le numérique a pourtant du mal à s'imposer en France. Face aux 200 millions d'euros de chiffre d'affaires de la BD numérisée au Japon, avec une montée en puissance du manga sur smartphone (15% du marché en 2010) et un chiffre d'affaire estimé à 9 millions de dollars en 2011 aux Etats-Unis pour les web-comics, la France fait figure de parent pauvre. Les plateformes Izneo et Avecomics, parmi les premières à avoir cru à la dématérialisation de la BD, n'ont pas encore réussi à inonder le marché.

"Lutter contre l'écran en se disant que ça va passer, c'est un combat perdu d'avance. La seule difficulté qui existe c'est que la bande dessinée numérique n'a pas encore de modèle économique viable, mais ça viendra", souligne Benoît Mouchard.

Les plateformes se multiplient et de plus en plus d'auteurs se tournent exclusivement vers la dématérialisation.

"Dans peu de temps, il y aura beaucoup de créations conçues uniquement pour l'écran. Il y a des collectifs d'auteurs qui travaillent sur cette question mais cela coûte très cher et ça ne rapporte pas assez. C'est un complément. Ce qu'il faut éviter c'est que ces BD digitales ne soient captées par les géants du numérique, Amazon ou Google, ce qui serait très dommageable", estime Benoît Mouchard.

"Beaucoup d'auteurs se sont fait connaître grâce à internet mais certains de ceux qui publient sur leur blog s'en servent comme d'un marchepied vers l'édition papier", ajoute le directeur artistique du festival."

Francis Esménard, PDG des Editions Albin Michel, a révélé dans le magazine Livres-Hebdo vendredi dernier, que les ventes numériques réprésentait d'ores et déjà 3% du chiffre d'affaires de la maison. "C'est ce que nous avons prévu et qui nous convient, d'autant que cela ne se fait pas au détriment du papier". Un chiffre d'affaire global d'Albin Michel en hausse de 3,5% en 2012. Au sujet du taux minimal que la maison verse sur les droits numériques aux auteurs, il s'est exprimé: "Nous commençons entre 15 et 17% avec des paliers en fonction des ventes, comme dans le papier. L'auteur touche plus que l'éditeur sur le numérique! L'objectif est de maintenir la même structure des marges entre le numérique et le papier, car il va bien falloir que le numérique prenne sa part de frais généraux, lesquels ne changeront pas (33% du CA)." Avec un catalogue important de plus de 1500 titres, Albin Michel a été l'un des tout premier à contracter avec les différents libraires en ligne, Numilog d'abord, puis Apple dès la sortie de l'iPad en mai 2010 (un article dans le JDD qui avait particulièrement marqué les esprits).

En tant qu'éditeur, Francis Esménard a également confié qu'il utilisait aussi un livre électronique pour ses lectures: "Entre Noël et le jour de l'an, j'ai quand même pu lire 3000 pages, la moitié sur un Kobo et le reste sur manuscrit. Je dois reconnaître que cet appareil est assez pratique quand on voyage. Mais je préfère le papier. J'avais d'ailleurs emporté beaucoup de livres avec moi: j'ai toujours peur que cette machine tombe en panne."

A signaler les Editions Philippe Picquier qui profitent du nouvel an chinois pour mettre en avant 49 titres au format numérique du fonds Picquier poche, au prix unique de 4.49€. Cette opération est proposée du 1er au 18 février (soit des baisses pouvant aller jusqu'à 50% par rapport au prix au catalogue numérique). L'occasion de découvertes littéraires venues d'Asie. A suivre chez vos libraires préférés, des titres sans DRM, bien entendu.

Comme d'habitude chaque début d'année, le traditionnel communiqué de presse d'Amazon. Pas grand chose à se mettre sous la dent comme d'habitude, en tous cas à décrypter:
«Nous voyons maintenant la transition, nous avons eu raison d'attendre», a déclaré Jeff Bezos, fondateur et PDG de Amazon.com. "Après 5 ans, le livre numérique est une catégorie de plusieurs milliards de dollars pour nous et à la croissance de plus en plus rapide - jusqu'à environ 70% l'an dernier. En revanche, nos ventes de livres physiques a connu le taux de croissance le plus faible en décembre depuis nos 17 ans d'existence comme vendeur de livres, en hausse de 5% seulement. Nous sommes très heureux et très reconnaissants envers nos clients pour leur intérêt pour nos Kindle et notre écosystème en perpétuelle expansion dans l'innovation et le choix."

"Pour la deuxième année consécutive, la tablette d'Amazon a été le produit le plus populaire pour les clients -Kindle Fire HD a poursuivi sa course en tant que N°1 best-seller, le plus offert et le plus souhaité parmi les millions d'articles disponibles sur Amazon à travers le monde. En fin d'année, Kindle Fire HD, Kindle Fire, Kindle et Kindle Paperwhite ont occupés les quatre premières places dans les charts du monde entier "Amazon best-seller" depuis son lancement." Jeff Bezos a également confimé que le Kindle PaperWhite n'avait pas pu être produit en quantité suffisante pour faire face à la demande en fin d'année. 

Ceux qui croient encore qu'Amazon "rangera" les 3ème et 4ème produits les plus vendus de son catalogue...

Petite vidéo clin d'oeil à nos amis brésiliens, un marché qui s'ouvre grandement chez eux avec l'arrivée du Kindle et du Kobo. L'occasion de découvrir que sous le soleil du Brésil, les tablettes ne sont pas si formidables que certains voudraient bien nous le faire croire. Un argument "culturel", à tenir compte si vous partez en voyage bientôt. Au lieu de les ranger, sortez-les! (via le blog PontoGeek qui cherche le point G)

Le Kobo Mini en test sur le site américain Cnet. Ses principaux handicaps? Son format, ce qui est quand même un comble, mais surtout son prix sur le marché américain à 75$, qui ne le différencie pas suffisamment de ses concurrents directs au format plus grand. Son juste prix plus sûrement à 49 ou 59$, comme on le voit en France en ce moment. A suivre dans le courant de l'année.

Un mois jour pour jour après sa mise en place, c'est plus de 25.000 visiteurs qui ont consulté la carte de l'offre. Preuve que les internautes sont intéressés pour les trouver localement. Plus de 200 bibliothèques référencées à ce jour, nous en ajoutons avec Thomas et Michel chaque semaine. Un grand merci à tous les bibliothécaires qui ont participé et l'ont relayée.

On nous l'avait annoncé en novembre, cela semble s'être confirmé, le livre aurait "gagné la bataille de Noël". Dans un secteur du e-commerce qui représente désormais 8% de la consommation avec 45 milliards d'euros (+19% de hausse sur un an), le livre aurait été l'achat le plus plébiscité sur internet par 39% des internautes, selon les chiffres donnés par la Fevad en fin de semaine dernière. La librairie en première ligne donc, avec une captation par un acteur américain qui ne joue pas avec les mêmes cartes, rappelons-le. Cela bouge en Europe, des libraires britanniques avaient lancé un appel au boycott d'Amazon en décembre: "We pay our taxes and so should Amazon!". Notre couple de libraires de Coventry a recueilli plus de 87.000 signatures et provoqué une réelle prise de conscience de l'opinion britannique, en ouvrant très largement un débat éthique dans la sphère publique. Lors de l'annonce des chiffres à la Fevad, Sylvia Pinel, notre propre ministre du Commerce, s'est déclaré décidé à revoir la fiscalité du numérique. 

La société PlasticLogic vient de publier une nouvelle vidéo d'un prototype de livre électronique noir et blanc, qui s'ouvre en deux panneaux de 9 pouces chacun. Grand format, contraste, flexibilité. On imagine aisément le même dispositif demain en couleurs.

Deux vidéos un peu anciennes mais qui me font toujours beaucoup rire, l'une française, l'un américaine; une pensée à tous les amis qui utilisent des produits Mac, ils se reconnaîtront. Bon week-end!

Intéressants chiffres donnés par Livres-Hebdo sur le prix des livres numériques:

"Sur les 50 titres des meilleures ventes de 2012, 37 sont disponibles en version numérique, soit 74% de l’ensemble. A 12,46€, le prix moyen de ces livres numériques est inférieur de 17% à celui des livres papier (14,99€). Ce tableau des meilleures ventes tous rayons confondus mêle toutefois grand format, poche, BD et quelques titres jeunesse.
Lorsque la version poche existe, le tarif du livre numérique est souvent plus cher, ou au même niveau que le papier: les groupes d’édition qui contrôlent les grandes maisons du poche veillent à ne pas les déstabiliser et se gardent de fixer des prix d’ebook à des prix inférieurs à ceux du petit format. C’est d’autant plus facile qu’ils contrôlent souvent l’ensemble des droits sur une œuvre. Mais les titres de Marc Levy, représenté par un agent qui conserve les droits numériques, témoignent de la même volonté de ne pas fragiliser la chaîne des différentes éditions: leur version numérique, publiée chez Versilio, est plus chère que l’édition de Pocket.
En comparant les seuls grands formats, la différence de prix moyen atteind 28% (13,11€ contre 18,33€), plus proche de la décote que les lecteurs attendent d’un livre numérique.
Quant aux chiffres des ventes, il n’existe pour le moment aucun panel permettant de les restituer."

Prix, concurrence avec le poche, on reverra le reportage sur Capital/M6, il y a un an déjà. Depuis les baisses de TVA sur le prix du livre numérique, on peut se demander si l'objectif est atteint. Espérons que Pierre Lescure est abonné à Livres-Hebdo, en papier ou sur twitter.

Succès marketing de l'opération Bragelonne avec 100.000 téléchargements à 0,99€. C'est ce que relaie le site Actualitte. Commissions déduites, c'est un peu moins de 40.000€ pour l'éditeur à l'arrivée, selon les accords. Même si l'on prend un prix de 4,99€, c'est un manque à gagner de plus de 90.000€ pour les auteurs et les ayants-droits. On ne sait pas le détail des négociations sur l'opération, surtout avec les éditeurs et agents américains, dont les titres sont très nombreux dans le catalogue Bragelonne. Sans doute le reversement intégral à l'arrivée. Une opération marketing d'une valeur de 40.000€ pour l'éditeur mais qui aura servi à la fois au buzz et à l'entrée dans les charts des grandes plateformes de ventes. Bien entendu gros succès sur les forums pirates qui font des gorges chaudes sur le "juste prix" de l'opération, on s'en douterait. Le livre au prix de la baguette. Selon certains commentaires, les livres commencent déjà à circuler sur les réseaux, sans doute bientôt un pot commun sur les torrents. Dégradation insupportable de la valeur, le prix de 0,99€ assimilable à du gratuit comme le rappelait fort justement une discussion aux Etats-Unis en décembre: "Un ebook gratuit est un don et un ebook qui coûte une somme substantielle est un investissement dans le livre. La tarification d'un ebook à 0,99$ pourrait être considéré comme rien de plus qu'une tentative pour maintenir le prix assez bas pour que les lecteurs l'achetent sans y penser, mais il est encore une façon détournée d'essayer d'entrer dans le classement des livres achetés. Le consensus s'est établi soit de le céder gratuitement soit de le faire payer pour un prix réel." Claire Deslandes, l'éditrice de Bragelonne, a confirmé qu'il n'y aurait pas de suite à une telle opération; il sera intéressant de voir son influence sur l'ensemble de l'année 2013. A suivre...

Merci à Michel Fauchié qui nous propose un petit guide pour se repérer dans l'offre gratuite légale, notamment pour les bibliothèques les invitant à mener des ateliers sur le repérage de livres numériques du domaine public et sous licences libres de droits.

Dans toutes les bibliothèques!

Amazon profite de l'ouverture de sa boutique Kindle dans le pays pour rendre disponible son nouveau modèle PaperWhite. A signaler qu'Amazon impose désormais aux canadiens d'acheter sur la boutique canadienne et non plus sur la plateforme amazon.com qu'ils utilisaient jusqu'ici. Le livre numérique est désormais très populaire chez nos amis canadiens, près de 16% du marché selon une étude donnée à l'automne dernier. Pour les québecois, une offre désormais très importante en livres français (via Les Affaires).

Quel format/ dimension idéal pour son livre électronique? C'est la question à laquelle il vous est proposé de répondre sur le site GoodeReader. A titre personnel, mon avis a peu à peu changé sur la question. Depuis plus de six ans que je les utilise au quotidien (ils me sont tous passés dans les mains pendant des périodes plus ou moins longues), c'est le format 5 pouces qui me parait le plus intéressant, parce qu'il est plus pratique, c'est aussi simple que cela. Des centimètres et des grammes qui font la différence quand il s'agit de l'emmener avec soit dans une poche, un sac. Il trouve sa place naturellement avec les autres objets, portefeuilles, porte-cartes, étuis de clés, chéquiers, téléphones, etc. Sans parler pour les femmes qui ont quantité d'autres choses dans leurs sacs. Plus de mobilité c'est bien, ils sont faits pour cela, ne l'oublions pas. Le nombre de caractères affichés suffit grandement et n'a absolument aucune incidence sur le confort de lecture au bout de quelques heures d'utilisation. Le Cybook Opus, le PocketBook 360, le Sony PRS-350, maintenant le Kobo Mini, autant de modèles que j'ai toujours affectionné et je ne suis pas le seul quand j'interroge autour de moi (ils se reconnaîtront). La relève sera prise dans le futur, certains commencent déjà à poindre. Comme un iPad Mini (ou une tablette 7 pouces) suffit bien dans l'usage d'une tablette pour accéder à des contenus multi-médias, un livre électronique au format 5 pouces remplit formidablement bien son job de "machine à lire". Avec les années, les progrès constants dans l'affichage, l'ergonomie, la suppression des boutons, il ne reste plus que l'essentiel en deux mots: la lecture en mobilité. C'est un jugement bien entendu totalement subjectif, et puis comme la mode est au mini! Et vous 5 ou 6 pouces? Merci de vos retours.

Pendant que Kobo entend bien renforcer sa position en Europe, où en est Barnes and Noble? C'est la question que se pose justement TheDigitalReader. En juin dernier, B&N annonçait un déploiement sur 10 pays en l'espace d'un an. Après une arrivée très retardée en Angleterre en fin d'année avec l'échec des négociations avec Waterstones, rien ne se profile depuis. Assez inquiétant quand on sait que le marché américain ne suffit plus et que les places sont à prendre ailleurs.

Kobo renforce son management avec l'arrivée de Jean-Marc Dupuis, ancien directeur des ventes chez Apple, en tant que directeur en charge du développement de la marque en Europe. Il possède une expérience importante dans le high-tech. Il sera basé à Paris, voir son profil Linkedin. Kobo confirme ainsi son déploiement stratégique en Europe (via ZDNet et TheBookSeller).

La librairie Numilog profite du festival d'Angoulème pour ouvrir sa nouvelle offre de bandes-dessinées numériques: près de 1000 albums, à lire sur PC, smartphones, tablettes. Un catalogue avec entre autres les Editions Glénat, Delcourt, Soleil, Mad Fabrik, Pika, Foolstrip, Alter Comics, Tabou... Achat à l’unité pour du téléchargement et une lecture optimisée avec des applications de lecture conçus par Numilog. Cette offre devrait être déployée dans un deuxième temps dans le réseau des libraires utilisant les solutions de Numilog en marque blanche, près de 50 librairies parmi lesquelles Gibert Jeune, Librairie Ravy, Librairie Charlemagne, Carrefour, Darty, etc.

A lire l'entretien avec François Bon en "ultra-moderne éditeur" sur MediaPart, qui revient sur l'aventure Publienet, lancé fin 2007, et son pendant imprimé Publiepapier. Il revendique sa défiance par rapport à l'édition traditionnelle.

"Pour moi le moment essentiel c’est l’arrivée de l’iPad, en 2010: tout d’un coup l’ordinateur n’est plus posé sur une table, il se tient à la main. Le livre numérique n’est plus une transposition du livre classique, mais une aventure d’écriture avec les moyens du web."

Nos amis suisses l'avaient annoncé l'été dernier, la mise en ligne des oeuvres complètes de Jean-Jacques Rousseau est effective depuis la fin de l'année sur ce site RousseauOnLine. Des versions images, plein écran, PDF et ePub de tous les livres. Figure également un moteur de recherche et une carte. Un travail exceptionnel qui devrait servir de référence pour tant d'autres écrivains classiques.

A saluer l'initiative du site Ivres de Livres, qui a lancé une vaste cartographie littéraire collaborative "La France des écrivains". Vous retrouverez sur chaque site pointé une citation d'un auteur. Un voyage à travers les livres et les auteurs qu'avait aussi entrepris Feedbooks il y a quelque temps, entre autres pour Paris. Si vous souhaitez participer au projet, c'est par ici. Merci à l'auteur du site, libraire d'anciens à Strasbourg, de me l'avoir signalé.

Le phénomène avait été pointé il y a quelques semaines, confirmation une nouvelle fois de la baisse des prix des best-sellers aux Etats-Unis. Sur les 25 premiers titres cette semaine, 4 seulement dépassent les 10$, à 12,99$ La moyenne se situant maintenant au-dessous des 8$. Le livre numérique se positionne maintenant comme une alternative au livre de poche, y compris quand il s'agit d'une nouveauté (via DigitalBookWorld).

Un clin d'oeil à Christian Brugeron, formateur à l'Asfored, qui nous parle de son intervention sur le numérique auprès des professionnels.