Nouvelle tentative à l'Assemblée Nationale pour faire ajouter un amendement à l’article 278‑0 bis du code général des impôts sur la tva du livre numérique, qui viserait à traiter différemment les livres numériques qui sont soumis à une licence d'exploitation contrayante pour l'utilisateur (via ZDNet).
"La vente de livres sous une forme dématérialisée est en pleine croissance. Le marché est encore réduit par rapport à celui des livres papier, mais les prévisions laissent à penser que ce secteur continuera à se développer. Les principaux acteurs ont profité de leur avance pour constituer des écosystèmes fermés. Lorsque l’on regarde les contrats de vente qu’ils proposent, on réalise facilement que ce ne sont pas des livres qui sont vendus, mais des licences de lecture. Ces licences contiennent bien plus de contraintes que celles entourant la vente d’un livre papier (notamment concernant l’épuisement des droits).
Alors que la majorité des acteurs concernés (auteurs, éditeurs, bibliothécaires, responsables politiques) appellent à un plus grand respect des droits des lecteurs, notamment en essayant de promouvoir l’interopérabilité des livres en format électronique, il nous paraît important de favoriser les vendeurs qui respectent ce principe.
Nous proposons donc que seuls les livres électroniques vendus en format électronique ouvert puissent bénéficier de la TVA à taux réduit. Les systèmes à base de licence de lecture qui enferment le client avec un logiciel spécifique n’en bénéficieront plus.
Cette incitation fiscale à la vente de livres permettra aux éditeurs de se recentrer sur leur métier principal, sans dépenser des fortunes en mesures de protection qui finissent toutes par être contournées.
Ce changement sera transparent du point de vue du client, puisque c’est l’éditeur qui fixe le prix final du livre.
Aujourd’hui, la TVA est payée dans le pays de localisation fiscale du vendeur en Europe. Cela changera au premier janvier 2015, lorsque la TVA sera payée dans le pays de l’acheteur. Il est donc important d’opérer ce changement dès maintenant, afin que les acteurs concernés puissent anticiper. C’est pourquoi nous proposons que cet amendement soit mis en œuvre à partir du 1er janvier 2015."
A titre personnel, je soutiens de manière inconditionnelle cet amendement. Il faudra bien faire un jour la différence entre deux modèles de distribution qui n'ont strictement rien à voir pour le consommateur. Un débat sur les DRM qui est ouvert également en Grande-Bretagne depuis le début de l'année. La sanction financière est la seule façon de lutter efficacement contre l'hégémonie des plateformes propriétaires pour qu'elles fassent évoluer leurs modèles en distribuant des livres ouverts, je m'en étais longuement expliqué il y a quelques mois avec le livre de Samuel Beckett, libérons Molloy!
PS: 27/06/14: amendement rejeté sans surprises, à lire le billet sur NextImpact.