696 notes dans la catégorie "Auteurs"

Le fonds Simenon s'écrit en numérique

SimenonA lire l'intéressante interview sur IDBoox de John Simenon qui gère le patrimoine de son père Georges Simenon décédé en 1989. Saluer sa position très volontariste avec plus de 250 titres disponibles sur Simenon numérique et sur toutes les plateformes. "Le numérique est essentiel, il est directement lié au fait de faire vivre son patrimoine littéraire". Georges Simenon était un précurseur du marketing littéraire, il aurait nagé comme un poisson dans l'eau sur les réseaux. Son fils est convaincu que son père aurait "accueilli le numérique les bras ouverts".


Christophe Grossi : Ricordi

Ricordi-de-christophe-grossiChristophe Grossi était l'invité de l'émission "Un livre 2.0" à l'occasion de la parution de son livre "Ricordi" à L'Atelier contemporain. Un travail sur la mémoire. Il revient sur l'élaboration de son livre qui doit beaucoup au numérique et à l'utilisation de twitter. "Ricordi peut être lu du 1er au 480ème fragment mais aussi dans le désordre, via l’index, de manière aléatoire, à l’envers, de travers, l’Italie dans le dos". Une édition numérique augmentée est en préparation. Plus de détails sur le blog de Christophe Grossi.


Capitaine Conan : disponible libre de droit au Québec

VercelA signaler que Capitaine Conan de Roger Vercel est désormais disponible gratuitement sur le site eBooksGratuits, uniquement au Québec. Ce livre avait obtenu le prix Goncourt en 1934. Roger Vercel témoigne des horreurs de la Première Guerre mondiale qu'il avait lui-même vécues. Capitaine Conan avait été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier en 1996, avec Philippe Torreton dans le rôle principal.


David Forrest : entre auto-publication et édition

1410-promethium_3Sortie aujourd'hui aux Editions Bragelonne de Prométhium de David Forrest. Une rentrée sur les chapeaux de roues puisque sortait il y a quelques semaines seulement Légion chez le même éditeur. David Forrest, vous vous rappelez sans doute, cet auteur qui avait en 2011 obtenu ses premiers succès sur la plateforme d'auto-publication KDP d'Amazon. Le magazine Capital avait été le retrouver chez lui en région nantaise à l'époque. Je l'avais rencontré au printemps 2012 pour en parler avec lui. C'est l'occasion de reprendre contact aujourd'hui pour qu'il nous confie un regard rétrospectif sur son activité d'auteur, entre auto-publication et désormais édition.

Peux-tu dresser un petit bilan rétrospectif de ton activité d'auto-publication au fil des années?

J'ai commencé un peu par hasard et par curiosité en publiant un premier roman, En Série - journal d'un tueur, en mai 2011, d'abord sur iTunes. Deux mois plus tard, à ma grande surprise, le roman s'était installé dans le top 50 des ventes. Puis au lancement des liseuses type Kindle et Kobo, en octobre et novembre de la même année, le même miracle s'est accompli. Pendant des mois, En Série est resté en tête des ventes un peu partout, rejoint par d'autres nouvelles qui ont suivi (notamment Petit ange). Aujourd'hui, je totalise en autoédition un peu plus de 30.000 livres vendus, dont un bon tiers de En Série. Le reste est partagé entre une dizaine de nouvelles, notamment de SF et de fantastique. Un autre roman, Légion, a bien démarré, mais je l'ai retiré des ventes il y a plusieurs mois, pour le retravailler en vue de sa ressortie dans le catalogue Snark de Bragelonne, le mois dernier, juste avant la publication de sa suite encore inédite, Prométhium, qui sort ce mercredi 15 octobre, toujours chez Bragelonne. Une de mes nouvelles, Le Tunnel, a traversé les Alpes pour être traduit en italien et édité par Meme Publishers, qui devrait bientôt aussi en proposer la version anglaise.

En fait, depuis presque deux ans, je n'ai pas publié grand-chose, à part une poignée de nouvelles, même si j'en ai profité pour écrire trois romans (Prométhium et deux titres encore secrets). Pour plusieurs raisons. Avec le recul et l'expérience, j'ai voulu gommer les erreurs de jeunesse de mes premiers textes et les ai donc tous réédités, parfois en profondeur. Je ne supportais plus leurs défauts, imputables, j'imagine, à l'impétuosité du jeune auteur. Alors j'ai tout retiré des plateformes de vente, tout remis à jour et republié "en partant de zéro". C'était pour moi une question de respect du lecteur, quitte à perdre l'historique très flatteur de ces textes: leurs classements, leurs commentaires très largement positifs, etc.

Cette envie de toujours faire mieux, d'offrir le meilleur texte aux lecteurs m'a incidemment encouragé à tenter l'expérience de l'édition "traditionnelle". Après avoir été contacté par plusieurs maisons d'édition, j'ai franchi le pas avec Bragelonne, notamment pour de simples questions de feeling. C'est un éditeur qui s'est toujours investi dans le livre numérique et avec qui je partage globalement la vision du livre. Bref, on s'est trouvés.

Ce n'est pas pour autant que j'abandonne l'autoédition, car selon moi, les deux univers sont faits pour cohabiter.

Quel regard portes-tu sur l'auto-publication? Est-ce un seul moyen de démarrer avant d'aller vers l'édition traditionnelle? Peut-elle s'ancrer dans la durée?

On parle beaucoup de la poignée d'auteurs qui se distinguent, peu de ceux beaucoup plus nombreux, qui se perdent. L'arbre qui cache la forêt, ce n'est pas nouveau... Les médias en sont en partie responsables, tout comme les plateformes d'autoédition, qui l'ont présentée un peu facilement comme un Eldorado.

Il y a donc des désillusions. L'autoédition offre à chacun une chance, certes minuscule, mais réelle, de trouver un lectorat. Mais comme tout, cela demande du travail et de l'investissement... pour souvent, pas grand-chose. Il ne faut pas oublier que l'offre est tellement plus vaste qu'en librairie qu'il est logiquement encore plus difficile de se faire remarquer par les lecteurs potentiels. Ceux qui répondent aux sirènes des petites combines et arnaques qu'on voir fleurir un peu trop à mon goût pour essayer de sortir du lot font le pire des choix: celui de ne pas respecter le lecteur. C'est dommage, car les victimes sont les auteurs qui s'échinent à bien faire les choses et surtout les lecteurs qui risquent une indigestion bien compréhensible et vont rejeter à raison le modèle de l'autoédition.

Même si ça peut paraître paradoxal, j'ai toujours été très critique envers l'autoédition. Beaucoup d'auteurs se lancent un peu vite, un peu n'importe comment. On ne publie pas un livre à la va-vite, dès qu'on a mis le point final à son premier jet. Pour faire les choses au mieux de A à Z, il faut de nombreuses compétences, qu'une seule personne peut difficilement avoir. Je viens de la presse écrite, donc je connais assez bien ce système: des regards extérieurs critiques, objectifs (ce que ne sont pas les proches) et constructifs sont essentiels avant publication, tout comme un travail d'édition, de réécriture, de mise en forme du texte, d'élaboration de la couverture...

Encore une fois, c'est une question de respect du lecteur. Et par extension, par respect pour soi-même en tant qu'auteur.

Que penses-tu des plateformes d'auto-publication qui fleurissent actuellement et qui interviennent en tant qu'intermédiaires avec les librairies numériques? Un réel intérêt selon toi avec le recul?

Ces intermédiaires sont en effet arrivés en masse sur la toile ces derniers mois. Je me doute qu'il y a des services sérieux, mais aussi beaucoup qui profitent de la vague de l'autoédition... Certains diraient que ce sont les nouveaux "éditeurs à compte d'auteur".
 
Je ne juge pas, mais je pense simplement qu'il faut faire attention. Je peux comprendre que certains auteurs voulant se lancer sur le web mais n'ayant ni l'envie, ni le temps de se pencher eux-mêmes sur la question peuvent y trouver leur compte.
 
Encore une fois, si vous voulez vous autoéditer, impliquez-vous. Créer un epub, se débrouiller tout seul sur KDP, KWL, Smashwords et consorts, ce n'est pas très compliqué. Je conseille régulièrement aux auteurs de commencer tous seuls, sur une des deux grandes plateformes d'autoédition liées à des librairies numériques, appareils et applications de lecture: Kindle Direct Publishing ou Kobo Writing Life. Qu'ils prennent le temps de les découvrir et de s'y essayer: ils verront qu'ils peuvent souvent très bien s'en sortir par eux-mêmes. Et si ce n'est pas le cas, alors en effet pourront-ils envisager de s'adresser à ces intermédiaires -en faisant bien sûr attention aux conditions contractuelles. Il faut bien peser le pour et le contre. La rémunération de ces plateformes se justifie-elle? Que font-elle de plus que ce que vous pouvez faire vous-même? J'ai vu chez certains des conditions totalement aberrantes, pour des services qui ne sont qu'un vernis.
 
D'autres m'ont eu l'air plus sérieux, même si là encore, il faut savoir faire la part des choses: ce ne sont pas des éditeurs, juste des prestataires de service, même si certains essayent de brouiller les pistes. J'imagine que le temps permettra de faire le tri.
 
Tu commences maintenant avec Bragelonne, comment vois-tu les choses s'organiser avec l'auto-publication?

Nous verrons bien. Je n'ai aucun a priori, aucune consigne. L'important, quand on écrit, c'est l'histoire, pas de se demander comment on va la publier. Ensuite, c'est une question de goût et de sensibilité, si le roman ou la nouvelle mérite d'arriver au lecteur. On pourra en reparler d'ici quelque temps, avec le recul! Pour le moment, c'est une nouvelle aventure qui commence!

Plusieurs auteurs voient le web comme une alternative à l'édition traditionnelle. Pas simplement mode de communication et de publicité, mais comme véritable diffusion de leur travail d'écriture. Qu'en penses-tu?

C'est une vision un peu naïve, je crois. Au final, quand on y pense... Un autoédité, ce n'est pas juste un auteur, car il doit gérer tout ce qu'il y a autour de l'écriture proprement dite: édition, correction, technique, marketing. Ce n'est pas seulement quelqu'un qui écrit dans son coin, mais une vraie petite entreprise. En fait, un auteur indépendant n'est rien d'autre qu'une maison d'édition à échelle personnelle. Il faut savoir sortir de l'image manichéenne dont trop de monde se délecte. Soyons honnêtes un instant en arrêtant de diaboliser l'édition traditionnelle en portant aux nues l'autoédition. Et inversement.

Peux-tu nous parler de ton activité autour des couvertures?

Cela m'est venu en lisant de très bons titres autoédités (je suis curieux, je télécharge beaucoup d'extraits gratuits, qui permettent de juger sur pièces avant d'acheter -j'encourage tout le monde à faire de même systématiquement, d'ailleurs). Leurs couvertures étaient hélas si mal faites qu'elles ne donnaient pas du tout envie de voir plus loin. J'ai constaté que beaucoup d'auteurs autoédités avaient la volonté de soigner ce qui est après tout le premier contact avec le lecteur (quoi qu'on en dise, de prime abord, on juge un livre à sa couverture), mais n'en avaient pas la possibilité. Alors j'ai mis en place Kouvertures.com pour proposer mes humbles talents de graphiste et mes connaissances en communication visuelle à ceux que ça pourrait intéresser, à des tarifs très modestes. Apparemment, les auteurs qui ont fait appel à mes services en sont satisfaits, je n'en suis pas peu fier!

Un mot encore. A signaler que mes nouvelles sont également depuis quelques mois disponibles sur Youboox, dont j'apprécie particulièrement le principe. Parmi ces nouvelles, Lucie a d'ailleurs été sélectionnée dans la catégorie "Formats courts" du Prix du Livre Numérique 2014, voir ici. Donc si vous l'avez lue et appréciée, n'hésitez pas à voter pour elle!

Merci à David, succès à ses livres imprimés et numériques chez Bragelonne! A lire également l'entretien que lui consacre le blog Bragelonne. Le blog de David Forrest est ici pour le suivre dans sa nouvelle aventure.


Domaine public : interview d'Isabelle Attard

CopyTrès intéressante interview de Isabelle Attard (députée Nouvelle Donne à l’Assemblée Nationale depuis juin 2012) sur le domaine public, son image et sa vocation. Elle revient notamment sur le très controversé BNF-Partenariats, une numérisation avec des aspects restrictifs qui s'écarte de sa vocation d'ouverture au plus grand nombre. "Oui, ça fait mal mais on va partager..." (via Romaine Lubrique).


Patrick Modiano : un Nobel français qui ne refuse pas le numérique

ModianoPatrick Modiano a reçu aujourd'hui le Prix Nobel de littérature. 15ème auteur français à recevoir cette prestigieuse distinction, le dernier était J.M.G. Le Clézio en 2008. Tout un symbole, c'est Modiano lui-même qui avait inaugurée l'entrée de la collection Folio en numérique au printemps 2011, celle-ci avait aussi marqué de la part de l'éditeur un alignement des prix du numérique sur l'imprimé poche. Depuis cette date 25 livres de Patrick Modiano sont disponibles en numérique à petits prix. L'occasion de redécouvrir son oeuvre.

PS: cela n'aura pas tardé; à signaler qu'un pack entier de 20 de ses livres commence à circuler sur les réseaux torrents depuis cette nuit même. Google référence en tête de recherche avec trois mots clés.


Royaume-Uni : il est légal de copier à usage privé

Gov ukLe Royaume-Uni avance depuis plusieurs mois sur le terrain de la légalisation des copies à usages privés. Avec la multiplication des supports, il devient inacceptable pour le consommateur de ne pas pouvoir copier et transférer des contenus culturels achetés légalement. J'en avais parlé au printemps dernier. Des mises à jour ont été faite début octobre avec un certain nombre de nouveaux documents disponibles sur le site du gouvernement britannique. J'ai traduit ce court passage qui traduit bien l'évolution en cours:

Des orientations pour les consommateurs

Des copies personnelles pour un usage privé

Qu'est-ce qui a changé?
Le droit d'auteur a été modifié pour permettre de réaliser des copies personnelles des médias (ebooks, fichiers vidéo ou musique numérique, etc) que vous avez acheté, à des fins privées telles que le changement de support ou de sauvegarde.
Avant ce changement à la loi, il n'était pas légal de copier de la musique que vous aviez acheté sur un CD sur votre lecteur MP3. Les changements, qui s'appliquent à partir du 1er octobre, une mise à jour du droit d'auteur pour faire de ce droit, aussi longtemps que vous possédez ce que vous copiez, par exemple un album de musique, et que la copie que vous faites est pour votre usage privé.
Vous êtes également en mesure de copier un livre ou un film que vous avez acheté pour l'un de vos appareils sur un autre de vos appareils, sans contrefaçon des droits d'auteur.
Cependant, il est toujours illégal de faire des copies pour les amis ou la famille, ou pour faire une copie de quelque chose que vous ne possédez pas ou avez acquis illégalement, sans l'autorisation des propriétaires du droit d'auteur. Donc vous ne pouvez pas faire des copies de CD pour vos amis, copiez des CD empruntés à des amis, ou de copier des vidéos téléchargées illégalement sur des sites de partage de fichiers.
La loi vous permet de faire des copies sur n'importe quel appareil que vous possédez, ou sur un support de stockage personnel en ligne, comme un cloud privé. Cependant, il est illégal de donner à d'autres l'accès aux copies que vous avez fait, y compris, par exemple, en permettant à un ami d'accéder à votre stockage en cloud personnel.


Le Seigneur des Anneaux enfin en version numérique

TolkienEvénement bien entendu, c'est la publication hier d'une nouvelle traduction du "Seigneur des Anneaux" de J.R.R. Tolkien aux Editions Christian Bourgois. Le premier volume de la trilogie "La Fraternité de l'Anneau". Cette nouvelle traduction prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par Tolkien à l'intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien. Ce volume contient les 18 illustrations d'Alan Lee, entièrement re-numérisées ainsi que deux cartes (en couleur) de la Terre du Milieu et du Comté. L'éditeur propose également la version numérique, c'est une première pour la version française du livre qui était jusqu'ici indisponible.


NumerikLire : les coups de pouce littéraires

NumeriklireQuelle rentrée pour l'éditeur numérique NumerikLire? L'événement, c'est sans conteste la création des "Coups de pouce littéraires", une première dans l'édition "tout numérique". Plutôt que de chercher de nouveaux vecteurs de diffusion comme des cartes postales ou des versions imprimées à courts tirages voire à la demande, NumerikLire préfère rester sur le seul champ numérique et investir dans la création littéraire, s'assurer de mettre sur le marché des contenus exclusivement numérique de qualité. Toutes les infos sur le pourquoi du comment de ces "Coups de pouce littéraires" sont ici. L'effort est également mis sur la meilleure façon de promouvoir le catalogue sur le web, d'où une toute nouvelle présentation via Medium, en complète rupture avec le site d'éditeur traditionnel. Leur volonté est de mettre en avant ce contenu et de le rendre accessible aisément aux internautes que ce soit sur tablette, smartphone ou ordinateur.
 
PS: voir l'interview sur Livre 2.0.
 


BibeBook : près de 1500 titres gratuit du domaine public

BibebookPuisqu'il ne faut sans doute plus compter sur la BNF pour une offre de livres du domaine public libre et gratuite de qualité, un focus particulier sur nos amis de Bibebook qui nous reviennent en cette rentrée avec une mise à jour en téléchargement à l'unité et en pack de fichiers zippés. Près de 1500 titres au total tous formats, à lire en ligne, ePub, PDF, Kindle. Il y a même une bibliothèque Calibre prête à l'emploi. Il vous suffit de la télécharger sur votre ordinateur, puis depuis Calibre de renseigner le répertoire où se trouve cette bibliothèque. Vous avez ainsi une bibliothèque toute prête sans avoir à importer les ebooks. La provenance des numérisations (toutes de qualité) est très clairement signalée dans les livres, avec les mentions CC-BY-SA, les plus ouvertes en Creative Commons. Bref, tout ce que ne sait pas faire la BNF. A signaler notamment l'arrivée de livres de René Crevel, une première au format ePub. Pour toutes les bibliothèques, de quoi faire de bonnes sélections!


EpubtoTwitter : des ePubs dans les tweets

Embed-epub-twitterEmbarquer un fichier ePub dans un simple message sur Twitter? C'est ce que propose un site japonais pour tester. EpubtoTwitter, c'est par ici. Simple pour l'envoi. En aval, un cadre affiché en dessous du message où l'on peut visualiser la couverture et les métadonnées. Le fichier s'ouvrira directement sur le web à l'adresse du site, à lire en ligne. Une très intéressante dissémination possible pour les auteurs et les éditeurs, des livres complets comme des extraits promotionnels. On imagine aisément que Twitter pourait lui-même proposer ce service comme on télécharge une photo jointe à un tweet. A suivre... (via TheDigitalReader).


La Cour de justice européenne en faveur des bibliothèques

EuropeCommuniqué de l'AFP jeudi dernier à propos d'une décision importante à la Cour de justice de l'Union Européeene au Luxembourg: "Les États de l’Union européenne peuvent autoriser les bibliothèques à numériser, sans l’accord des titulaires de droits, certains livres de leur collection si c’est pour les proposer à leurs usagers sur leurs terminaux de lecture électronique, a tranché jeudi la Cour de justice de l’Union Européenne. Les autorités allemandes avaient saisi la Cour de Luxembourg pour qu’elle les aide à trancher un litige entre l’Université technique de Darmstadt et un éditeur allemand, Eugen Ulmer KG. La bibliothèque de l’université a numérisé un livre édité par Eugen Ulmer avant de le proposer sur ses postes de lecture électronique. Or, elle a refusé l’offre de la maison d’édition d’acquérir et d’utiliser sous forme de livres électroniques les manuels qu’elle édite, y compris le livre en question. Eugen Ulmer a alors cherché à empêcher l’université de numériser le livre et demandé que les usagers de la bibliothèque ne puissent l’imprimer à partir des postes de lecture électronique ni le stocker sur une clé USB. La Cour de justice de l’UE a estimé que les bibliothèques pouvaient se prévaloir d’une exception prévue par la directive européenne sur le droit d’auteur au profit des terminaux spécialisés. Si une bibliothèque ne pouvait le faire, argumente-t-elle notamment, elle «ne pourrait pas réaliser sa mission fondamentale ni promouvoir l’intérêt public lié à la promotion des recherches et des études privées». En revanche, rendre les oeuvres numérisées accessibles au public par le biais de terminaux de lecture «ne saurait permettre aux particuliers d’imprimer les oeuvres sur papier ni de les stocker sur une clé USB» à partir de ces terminaux, ajoute la Cour. Elle laisse cependant aux États membres la possibilité, «dans les limites et les conditions fixées par la directive», de prévoir des exceptions en permettant aux utilisateurs d’une bibliothèque d’imprimer les oeuvres ou de les stocker sur une clé USB à condition «qu’une compensation équitable soit versée aux titulaires de droits»." Le communiqué de presse est ici.


Beigbeder : son livre "Oona et Salinger" sur les réseaux comme les autres

BeigbederSeul contre tous, notre Don Quichotte du numérique, Frédéric Beigbeder, refusait de mettre son nouveau livre "Oona et Salinger" en version numérique sur les plateformes légales. Il l'avait réaffirmé à la parution fin août. Moins de quinze jours auront suffi pour voir son livre apparaître sur les réseaux torrent et download, celui-ci issu de la numérisation. Certes, c'est un peu plus long que de récupérer l'offre commerciale mais cela ne décourage pas les teams. Son livre rejoint la bonne cinquantaine de titres de la rentrée littéraire qui circulent déjà, individuellement ou en pack, tous bien référencés avec quelques mots clés sur Google, que l'on ne remerciera jamais trop. Hadopi a réaffirmé cette semaine sa bonne volonté de continuer la lutte dans le cadre actuel. Lire ZDNet. Rien de nouveau sous le soleil donc...


Alberto Manguel : Voyages de Mémoire

ManguelIl était annoncé au début de l'été, il sort finalement en cette rentrée. Le Centre du Livre et de la Lecture en Poitou-Charentes propose "Voyages de Mémoire" de l'écrivain Alberto Manguel. Un livre numérique enrichi en ePub3. Alberto Manguel, en grand amoureux des bibliothèques qu'il est, a exploré les trésors des bibliothèques et archives de la région, donnant accès à des collections, des objets, des manuscrits ou encore des livres inconnus du grand public (avec le soutien de la DRAC). Contenu très riche, textes, photos, cartes, plans, estampes, sons, vidéos. Ce livre comprend également les versions numériques disponibles des ouvrages mentionnés par Alberto Manguel. C'est le studio NeoLibris de la société IGS-CP qui s'est chargé du développement technique. A retrouver gratuitement sur iTunes, disponible pour l'instant uniquement sur la plateforme d'Apple.


Editions de Minuit : Koltès en numérique

KoltesLes Editions de Minuit viennent de verser à leur catalogue numérique 16 titres de Bernard-Marie Koltès. 261 titres sont disponibles désormais chez l'éditeur. Prix raisonnables, sans DRM. A signaler également les titres de Laurent Mauvignier à l'occasion de son dernier livre "Autour du Monde" qui est sorti cette semaine. Merci à Feedbooks pour l'information.


BNF : exploitation commerciale du domaine public

DoublureLa Bibliothèque nationale de France se lance dans l'exploitation commerciale de ses collections numérisées. Non, vous ne rêvez pas. "BnF partenariats", la filiale de la Bibliothèque nationale de France dédiée au développement des produits et services numériques, inaugure lundi 8 septembre une collection de livres numériques sélectionnés parmi les œuvres du domaine public issues des fonds patrimoniaux conservés par l’établissement. Baptisée “BnF collection ebooks”, cette offre est disponible en téléchargement ou en streaming sur toutes les plateformes de distribution. Prix entre 0,49€ et 3,49€ selon les titres. Une quarantaine de titres pour l'instant, Homère, Ronsart, Diderot, Dumas, Balzac, Zola, Flaubert, Vallès, Roussel, etc. Mission de service public? Alors que ces titres n'ont aucune visiblité gratuitement sur Gallica, ils sont vendus désormais sur les plateformes, Amazon en tête, à vils prix. "Grâce aux revenus générés par la vente, de nouvelles sélections viendront enrichir tous les mois la collection pour atteindre dans un an plus de 4000 titres". Tout Gallica bientôt sur Amazon? Le dépôt légal recyclé dans une offre marchande qui plus est au format propriétaire... Balzac doit se retourner dans sa tombe. De la petite épicerie, la BNF ne fait finalement guère mieux que les aigrefins qui piratent ses numérisations et les mettent en vente sur les plateformes. Le tampon "BNF collection" en plus. Décidément il ne faudra compter que sur Gutenberg, Wikisource, les bénévoles québécois de EbooksGratuits et la Bibliothèque électronique du Québec pour constituer des catalogues gratuits à destination de toute la francophonie. Sans parler des agrégateurs commes Bibebook ou NosLivres. Alors que des initiatives comme Malebooks se développent en Afrique, ce sont nos amis africains qui apprécieront l'offre de la BNF... (via Livres-Hebdo). On pourra relire le billet de France-Culture l'année dernière sur ces fameux partenariats public-privé, guère de réponses depuis. "Le public qui paie pour le public". La collection à retrouver chez vos libraires, payons pour le public, c'est parti pour dix ans. A oublier bien vite, bien sûr.

PS: "Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants, qui courez en bandes par les rues, manifestant au nom de vos colères et de vos enthousiasmes, éprouvant l'impérieux besoin de jeter publiquement le cri de vos consciences indignées? Allez-vous protester contre quelque abus du pouvoir, a-t-on offensé le besoin de vérité et d'équité, brûlant encore dans vos âmes neuves, ignorantes des accommodements politiques et des lâchetés quotidiennes de la vie?" Extrait de "Lettre à la jeunesse" de Emile Zola, un des deux titres gratuits. Profitez-en, plus pour très longtemps. "Travail de haute qualité technique"? Vous pourrez juger, aucune référence à l'édition originale, aucune mention d'édition, ni de date, degré zéro de l'édition, fuyons...


Lovecraft : un nouveau titre traduit par François Bon

AbimedutempsFrançois Bon vient de publier une nouvelle traduction de "Dans l'abîme du temps" de Howard Phillips Lovecraft, l'écrivain américain bien connu pour ses récits d'horreur, de fantastique et de science-fiction. Il complète un vaste chantier mis en ligne sur le site TheLovecraftMonument. Les détails sur TiersLivre. A retrouver tous les titres de la série chez vos libraires, en distribution Immatériel.


Amazon ouvre KDP Kids

KidsAmazon a annoncé hier par un communiqué de presse l'ouverture de sa plateforme KDP (Kindle Direct Publishing) aux auteurs de livres pour enfants. Après les auteurs de littérature générale et les comics (Kindle Comic Creator), le programme KDP "sans éditeurs" s'étend. Un vaste gisement pour les auteurs et les illustrateurs qui souhaitent accéder à l'auto-publication numérique. Rejoindre ainsi l'immense catalogue d'Amazon disponible sur son environnement propriétaire Kindle. Le portail d'accès s'appelle KDPKids. Il permettra aux auteurs de concevoir et de mettre en ligne leurs projets.


Le Petit Nicolas fait sa rentrée numérique

PetitnicolasJour de rentrée pour les écoliers aujourd'hui. C'est aussi une rentrée numérique pour Le Petit Nicolas. Retrouvez en ebook "La Rentrée du Petit Nicolas". 16 histoires de Goscinny illustrées par Sempé sur toutes les plateformes au prix de 4,49€. C'est IMAVEditions qui diffuse les titres, une impressionante déclinaison dans de nombreuses langues. A leur catalogue on retrouvera également les albums d'Iznogood, toujours de la plume de René Goscinny.


Thierry Crouzet : un Eratosthène enrichi en ebook

Couvbeta-400x582Thierry Crouzet nous revient en cette rentrée avec un nouveau livre "Eratosthène" publié chez l'Age d'Homme. On se souvient de l'homme qui avait débranché d'internet, pour y revenir plus que jamais. Aujourd'hui il nous propose un ouvrage sur Ératosthène, directeur de la bibliothèque d’Alexandrie, poète, mathématicien et surtout philosophe de la liberté. Tombé dans l’oubli pendant deux mille ans, nous le redécouvrons plus vivant que jamais dans un roman historique qui nous plonge dans l’Égypte et la Grèce antiques. "Ératosthène a cherché le bonheur dans un temps de grands bouleversements, siège d’inventions révolutionnaires et d’une barbarie sans nom. Toute ressemblance avec notre époque n’est pas involontaire. Cet homme de l’Antiquité nous initie à notre modernité". Thierry Crouzet a la bonne idée d'aller au-delà de la seule version numérisée pour l'ebook. Il l'enrichi avec plus d'une centaine de pages inédites. Tous les détails ici.


Frédéric Beigbeder : le numérique dans le sillage du poche

BeigbederLe nouveau livre de Frédéric Beigbeder "Oona & Salinger" est sorti chez Grasset. Ne le cherchez pas au format numérique. L'auteur a décidé qu'il ne serait pas sur les plateformes de téléchargement (amusant de voir que l'éditeur n'a pas supprimé la mention et les liens qui mènent vers des pages vides). Il s'en explique dans une courte vidéo postée sur Youtube la semaine dernière. Celui qui, on s'en souvient, avait mené la fronde contre le livre numérique lors de la rentrée littéraire 2011 à l'arrivée d'Amazon, celui-ci donc persiste et signe. Une certaine discrétion "numérique" aujourd'hui pour sa nouveauté alors que tous ses anciens livres sont disponibles au format numérisé. Posture battue en brèche, recul par rapport à la réalité financière et l'espace marchand? Beigbeder adopte résolument depuis le début la stratégie du format poche, décalé dans sa parution par rapport au grand format. On aura peu exploré cette seconde voie chez les éditeurs, une rentrée littéraire numérique décalée pour favoriser les grands formats. Poser à plat la chronologie du média. Ce décalage n'aurait finalement que peu de conséquences quand on voit les prix élévés pratiqués par les éditeurs. L'absence des nouveautés éviterait sans doute aussi un piratage massif des habituelles têtes de gondoles. Plus difficile de constituer dans la semaine un pack à télécharger quand les livres ne sont pas disponibles. Frédéric Beigbeder mène désormais la promotion de son dernier livre sur un terrain plus "consensuel" du côté du magazine Lui dont il a relancé la publication l'année dernière. A revoir également le débat qui l'avait confronté à François Bon à l'époque. Deux paroles d'écrivains aux antipodes l'une de l'autre. Trois ans après, ce débat doit-il rester aussi manichéen?


Frédéric Beigbeder face à François Bon: le... par LEXPRESS


EBK : concevoir des publications numériques à la carte

EbkA découvrir EBK qui développe des solutions logicielles de publications numériques pour les éditeurs et les auteurs. Issu de l'incubateur du Labo de l'Edition en 2011, l'équipe est basé aujourd'hui à la fois à Paris et à Montpellier. Tout est à la carte, depuis des premières formules simples pour structurer des livres numériques en ePub2, jusqu'à des versions plus complexes en ePub3 adaptés pour les bandes-dessinées et les illustrés. Les applications ne sont pas oubliées. En fonction de vos besoins, je vous invite à tester les versions de démonstrations et à prendre contact avec eux. J'ai remis une vidéo présentée l'année dernière dans le cadre de Paris Incubateurs.


EBK invente le logiciel universel pour créer... par ParisRegionInnovationLab


Libération et l'Apaj : reportages en livre numérique

LibérationDepuis sept ans, le journal Libération et l’Apaj (Association pour l’aide aux jeunes auteurs) organisent un concours de reportages sur le thème du voyage, réservé aux moins de 30 ans. Parrainé par Erik Orsenna et Tara expéditions, il se décline en quatre catégories: textes, dessins, photos et carnets sonores. En cette rentrée, ces reportages sont proposés également sous forme d'un livre numérique sur la boutique. A découvrir également le site de l'association.


Ray's Day : contribution autour de Raymond Guérin

Raymond GuérinPetite contribution personnelle en cette journée de la lecture sous le signe du hashtag #RaysDay sur Twitter, organisée en la mémoire de Ray Bradbury. Pour mettre en valeur un autre Ray, français celui-ci.

En collaboration avec le site québécois EbooksGratuits, nous vous proposions il y a plus d'un an L'Apprenti de Raymond Guérin. Paru aux Editions Gallimard en 1946, c'est le premier titre de la trilogie "Ebauche d'une mythologie de la réalité", l'oeuvre majeure de l'écrivain, multiforme à bien des égards où l'on retrouve l'influence entre autres de Proust, de Céline. Les deux premiers volumes ont été écrits en captivité en Allemagne entre 1940 et 1944 (les éditions Finitude avaient publié Retour de barbarie en 2005, aujourd'hui malheureusement épuisé). La version numérique de L'Apprenti est disponible uniquement au Québéc conformément au copyright. Je vous propose aujourd'hui ce premier livre et, un peu en avance par rapport à EbooksGratuits, en exclusivité le deuxième Parmi tant d'autres feux....

A signaler que Les Poulpes (publié en 1953), troisième livre et fin de la trilogie est déjà avancé, nous devrions le proposer avec EbooksGratuits en fin d'année. Un chantier total de près de 2000 pages, soigneusement numérisé, préparé, lu, relu et formaté à plusieurs mains. Raymond Guérin est mort en 1955 à l'âge de 50 ans. Son oeuvre n'est pas disponible au format numérique chez l'éditeur, le dernier volume d'ailleurs jamais réédité à ce jour par celui-ci.

Ces versions seront envoyées dans un cadre et pour un usage strictement privé. Envoyez-moi votre adresse mail (vous trouverez la mienne sur la page "à propos" du blog); je vous enverrais par retour ces deux livres ainsi qu'une option sur le troisième quand il sera prêt.

Joint ce texte de Raymond Guérin figurant en introduction de son dernier livre Les Poulpes:

  Je ne fais pas de littérature métier. Laudes, honneurs, profits, pain quotidien des professionnels, je vous ai toujours fuis. Une seule exigence: mon plaisir.
  Je ne sais guère me faire valoir. Comment serais-je pris au sérieux par les autres quand, déjà, je souris de moi-même? Je pouffe dès que je sens monter en moi la velléité d’une profession de foi ou d’un oracle. Jouer au prophète, au directeur de conscience, au grand prêtre, au porteur de message me semble tout de suite du dernier ridicule.
  Que dire de l’argument? Si je croyais pouvoir m’exprimer en dix lignes, pourquoi aurais-je écrit six cent pages? Ce livre ne se raconte pas; il a bien un sujet mais pas d’histoire. Au diable l’histoire!
  Le cadre? La captivité. Les personnages? Moins que des ombres. L’atmosphère? Fantomale. L’expression? Transposée dans sa crudité même ou ses artifices, son tragique ou son burlesque, par des emprunts au précieux autant qu’à l’argot, aux chansons des rues autant qu’au bagage des poètes.
  En fait, il faudrait quinze jours pour lire posément cet ouvrage et autant pour y repenser à loisir. Que ceux donc qui n’ont pas un mois à perdre passent leur chemin! Qu’y a-t-il à expliquer? Un livre se défend, se justifie ou se condamne lui-même. Ce qui compte, c’est la sincérité, c’est la probité de l’entreprise.
  Et pourtant…
  Je crois qu’on se méprendra sur Les Poulpes si on ne reconnaît pas qu’il s’agit là, avant tout, d’un livre de dérision. Dérision du sujet et dérision du style. Si on ne reconnaît pas, également, qu’il s’agit là d’un livre de parti pris. Parti pris du sujet et parti pris du style.
  N’étant pas de ceux qui s’obligent, pour faire carrière, à fabriquer et à proposer indéfiniment la même mouture (pour peu que la première ait pu être appréciée), je me suis vu amené, par humeur autant que par tempérament, à rejeter chaque fois mes précédentes acquisitions, à foncer dans une direction opposée à celle où l’on m’attendait, à changer d’instrument, de registre, de matière, de procédé, de vocabulaire et de ton, à me placer enfin dans une situation d’où il me faille repartir à zéro pour explorer une terre inconnue.
  Dans le mythe, Thésée sort miraculeusement du labyrinthe. Dans la réalité, la créature, vaincue d’avance, est jetée en pâture au Minotaure. Ce drame inscrit et impose une rhétorique de l’individu par la Société, en même temps qu’il inscrit et impose son inéluctable défaite. Il figure par l’absurde la machination du Minotaure acharné à dégrader tout idéal d’amour, de poésie et de liberté. Au héros légendaire se substitue l’Hermès à double face drapé dans la cape de l’Arlequin-Caméléon et hanté par la nostalgie de la beauté de la vie comme par le dégoût de ce qui l’enlaidit.
  De là que langage et fiction soient violentés. De là que soient avivés, le rythme, la couleur et les subterfuges du récit, que soit libéré le sens satirique le plus grinçant de notre permanence humaniste.
  Donc, un livre de dérision totale, dérisoire même dans sa plus abrupte inspiration.