130 notes dans la catégorie "Droits"

Droit d'auteur : écouter les auteurs

Mariesellier"Plutôt que d’étendre à l’infini le périmètre des exceptions existantes ou de les multiplier sans assurance pour les auteurs de percevoir une quelconque compensation « juste et équitable », plutôt que de vouloir détricoter les principes d’un droit d’auteur que nous avons mis des années à élaborer et qui a permis aux auteurs de créer librement et aux lecteurs d’avoir accès à l’ensemble de nos œuvres, plutôt que la politique d’un illusoire “tout gratuit” dont les seuls bénéficiaires seront les grandes plates-formes de diffusion et autres fournisseurs de contenus, l’Europe devrait nous aider à obtenir un meilleur partage de la valeur, notamment dans l’univers numérique et dans certains secteurs de l’édition comme la jeunesse, à lutter contre les clauses abusives de nos contrats, à favoriser la transparence et le contrôle des comptes que nous envoient nos éditeurs et à nous prêter main forte pour combattre efficacement le piratage de nos œuvres.

Notre liberté de créateurs en dépend."

En mars dernier, l'écrivaine et scénariste Marie Sellier s'exprimait ainsi sur la réforme du droit d'auteur dont on parle tant aujourd'hui. Des mots simples, une inquiétude partagée par beaucoup d'auteurs. J'avais trouvé le ton très juste à l'époque. Lire sa lettre complète à Julia Réda sur le site de Laure Limongi.


La gratuité, c'est le vol : gratuit le 10 septembre

2015-la-fin-du-droit-dauteur_couvLa gratuité, c’est le vol. 2015: la fin du droit d’auteur?, c'est le titre d'un ouvrage signé Richard Malka qui sera diffusé gratuitement en librairie le 10 septembre prochain. Le Syndicat national de l’édition et de nombreux auteurs ont en effet mandaté l’avocat-auteur, spécialiste du droit de la presse, pour "tirer la sonnette d’alarme auprès des décideurs". Plus d'explications autour d'un ouvrage qui ne manquera pas de susciter la polémique sur les réseaux: "Richard Malka alerte le public sur les risques que la gratuité débridée fait peser sur la liberté des lecteurs et l’offre culturelle. Il signe une critique documentée et précise de la régression démocratique proposée par l’étonnante association du Parti des Pirates avec les géants du web. Avec sa plume incisive, il éveille les consciences et rappelle la nécessité de se battre pour la survie du livre, numérique ou papier, et la libre rémunération des auteurs. Derrière les mirages du numérique et de la gratuité, c’est l’appauvrissement des auteurs et de la liberté d’expression qui guettent." Il est également téléchargeable en version numérique sur ce site. A lire le communiqué de presse complet sur le site du SNE.

PS: en téléchargement sur le site une seule version PDF. Pas de version ePub, vous en trouverez une ici.


Actes Sud : le principe des DRM réaffirmé malheureusement

Bertrand-pyA lire l'interview de Bertrand Py, directeur éditorial des Editions Actes Sud, sur le blog Tea. Il confirme un chiffre d'affaire du numérique à 2,5% pour l'année 2014, un pourcentage lui-même en progression de près de 50% par rapport à 2013. L’adaptation de la librairie à la vente numérique est selon lui "un enjeu important pour la profession mais aussi pour le maintien d’un pacte de confiance et d’une qualité d’échange avec le lectorat". Côté DRM, Bertrand Py maintient la position de les appliquer pour les titres du groupe (Actes Sud, Rivages, Rouergue, Gaïa) se réfugiant derrière l'éternelle position de "rassurer les auteurs": "J’entends dire que les DRM compliquent le téléchargement sans apporter par ailleurs de garantie fiable en matière de piratage… qui peut de toute façon se faire par d’autres biais. Je ne suis pas compétent pour en juger, mais ce que je puis vous dire, c’est que l’existence de DRM a pour principal mérite de rassurer les auteurs et qu’avant d’autoriser la diffusion numérique de leur œuvre ils font de ce type de protection une condition sine qua non pour la mise à disposition de leur texte." Depuis de nombreuses années, il est reconnu que les DRM compliquent infiniment la situation des libraires indépendants par rapport aux libraires anglo-saxons et leurs environnements (revoir seulement l'étude réalisée par Tea sur l'expérience-client en début d'année). Une position de principe du groupe Actes Sud bien incompréhensible quand on sait que plus de 170 éditeurs pour la très grande majorité indépendants proposent un tatouage numérique pour leurs clients. Pour certains avec les mêmes contraintes d'auteurs étrangers à "rassurer" comme Métailié, Viviane Hamy, Sonatine, Le Cherche-Midi, Michel Lafon, Plon ou même Robert Laffont pour n'en citer que quelques-uns. On ne doit pas avoir la même force de conviction chez Actes Sud malheureusement.


Relire les livres d'André Héléna

OupasRelire, vous vous rappelez sans doute de cet ambitieux projet de rendre disponibles en version numérique tant d'oeuvres qui ne sont plus rééditées depuis tant d'années. 500.000 titres concernés. 2013, 2014, 2015, les listes de livres tombent année après année sans qu'aucun livre ne soit toujours disponible au public. Une arlésienne... D'ailleurs, il n'est même plus question de dates sur le site, elles ont été purement supprimées, personne ne comprend plus rien à ce projet. Sortira, sortira pas. Tant de verbiages à propos desquels l'humble lecteur se contrefiche, lui qui veut savoir à quelle date il pourra effectivement retrouver tant d'auteurs et de d'oeuvres disparues depuis bien longtemps des étals des libraires. Face à ce projet englué dont personne ne sait vraiment s'il débouchera concrètement sur quelque chose, force est de reconnaitre le remarquable travail de nombreuses équipes qui numérisent, corrigent et mettent au format ePub avec passion des livres oubliés. Ils ne "volent" pas les offres commerciales des éditeurs mais entreprennent un travail original qui sera validé juridiquement un jour, puisque les livres sont oubliés de tous. Peut-on réellement parler de "pirates" pour ces équipes qui pallient à la fois à la paresse et au désengagement des éditeurs, à l'enfumage actuel de Relire? Au regard du droit d'auteur, certes. Mais qu'en est-il si celui-ci n'est jamais revendiqué par qui que ce soit. La question mérite d'être posée aujourd'hui.

HelenaUn cas emblématique parmi tant d'autres, celui d'André Héléna, auteur de près de 200 polars et livres érotiques publiés sur une vingtaine d'années des années 50 à 70. Il est reconnu par les spécialistes comme l'un des grands auteurs français du roman noir. Décédé en 1972 complètement oublié, son oeuvre est absente de l'édition française aujourd'hui. Plus aucun titre disponible. Tous les éditeurs de l'époque ont disparus, les rééditions épuisés au fil du temps, les quelques éditeurs qui l'avaient réédités depuis une vingtaine d'années ont eux aussi fait faillite (une très complète fiche ici). André Héléna est très présent dans les listes de Relire, combien d'autres livres sous les différents pseudonymes qu'il avait utilisé à l'époque. Certains de ses livres sont dans les premières listes, sans interventions des ayant-droits et des éditeurs. Aucune date de disponibilité n'est donné. Qui s'intéresse aujourd'hui à André Héléna? Grâce au travail de passionnés, deux excellents livres d'André Héléna sont apparus sur les réseaux au début du mois, donnant une nouvelle présence à cet auteur inclassable. Vous les trouverez en quelques clics. J'espère que d'autres titres suivront bientôt. En attendant Relire qui ne viendra sans doute jamais...

PS: autre cas parmi les collections populaires, un pack de la collection de science-fiction Fleuve Noir Anticipation (1951-1997) circule sur les réseaux. Plus de 2.000 titres numérisés, un travail absolument vertigineux qu'aucun éditeur n'entreprendra jamais.


La Fille du train : best-seller avec DRM et sans DRM

SonatineSortie le 7 mai dernier en France de "La Fille du train" de Paula Hawkins aux Editions Sonatine. Ce livre est un best-seller phénomène aux Etats-Unis, déjà vendu à 2,5 millions d'exemplaires depuis sa sortie au début de l'année. Il a été classé en tête de liste durant 13 semaines consécutives jusqu'à fin avril et continue puisqu'il est toujours deuxième cette semaine (imprimé et ebook confondus). Du jamais vu pour un premier livre. C'est l'occasion de mettre en valeur le traitement dont est l'objet ce livre dans sa version numérique en France par rapport à la DRM. L'éditeur Sonatine propose ce livre comme tout son catalogue sans DRM. Il préfère appliquer un simple tatouage numérique sans contrainte pour le lecteur. Un certain nombre de distributeurs/ libraires respectent ce choix, d'autres appliquent d'autorité une DRM contrayante pour le lecteur:

Si vous souhaitez vous procurer ce livre dans les semaines à venir sous sa forme numérique (comme le fait Kobo dans sa vidéo promotionnelle avec la valise qui ne ferme pas), je vous invite à choisir des libraires indépendants qui vous le proposent librement sans DRM et respectent ainsi à la fois leurs lecteurs et la volonté de l'éditeur. Pensez-y, vous pourrez le lire et le relire longtemps, ainsi que le partager en toute liberté dans un cadre privé!


6 mai 2015 : journée internationnale contre les DRM

DrmLe 6 mai, c'est traditionnellement depuis quelques années une journée d'information sur les dangers des DRM, des systèmes de gestion de contrôle d'usage des fichiers numériques. Nous n'en avons malheureusement pas terminés avec elles. Cette initiative est propulsée par l'organisation DefectivebyDesign. Les DRM sont présentes sur de nombreux fichiers comme une partie de la musique en ligne, les livres numériques mais aussi sur les supports physiques comme les DVD et les BlueRays pour la vidéo. Les DRM ont pour principal objectif d'établir un contrôle de l’usage dans le cercle privé, jusqu’ici impossible à mettre en œuvre. Mettre en valeur en cette journée les 171 éditeurs français qui ont décidés de ne pas utiliser les DRM, proposant un simple marquage sans contraintes sur les fichiers et les usages. Souhaitons-en beaucoup plus l'année prochaine, la lutte continue pour nos libertés!

PS: Il faut bien comprendre les enjeux qui sont derrière les DRM. Je vous invite à regarder l'excellente vidéo mise en ligne par le site April.


Pétition contre le piratage : déjà plus de 350 auteurs mobilisés

PiratagePlus de 350 auteurs ont déjà signé la pétition de mobilisation contre le piratage lancée il y a une semaine. On peut citer parmi tant d'autres Pierre Lemaître (Prix Goncourt 2013), Zoé Valdès, Marie Desplechin, Marin Veyron, Carole Martinez, Franck Thilliez, Andrea Japp, Régine Detambel, etc. Parce que télécharger illégalement des livres, c'est bien évidemment lire beaucoup sans rétribuer les auteurs. Alors que les responsables des sites en question touchent des sommes via la publicité et les dons sans limite de ratios. La semaine dernière le tribunal correctionnel de Besançon a condamné les deux administrateurs d'un site torrent à une peine de prison avec sursis. Ils devront aussi verser des sommes importantes de dommages et intérêts.


Droit d'auteur : les éditeurs européens font entendre leur voix

FeeLe Syndicat National de l'Edition relaie aujourd'hui en s'y associant une campagne à l'initiative de la FEE (Federation of Europeen Publishers). A l'heure où le droit d'auteur est débattu à Bruxelles, les éditeurs européens lancent "une campagne de communication pour défendre le droit d’auteur sous la bannière #CopyrightForFreedom, pour rappeler les fondamentaux du droit d’auteur, en tant que garantie de la liberté d’expression et créateur de valeur pour l’ensemble de l’écosystème du livre". Une pétition est ouverte ici.


Pétition : les auteurs se mobilisent contre le piratage

LivresLe piratage de livres numériques est de plus en plus préoccupant en France. Les derniers chiffres du Salon du Livre l'ont montrés. On a appris pas plus tard que la semaine dernière que l'action en justice à l'encontre du plus grand site de piratage francophone n'aura finalement pas de suite. Face à ce constat les auteurs se mobilisent. A signaler une pétition qui circule actuellement: "A l’heure où la question de «l’adaptation» des droits d’auteur est en passe d’être décidée au niveau du Parlement Européen, au moment où se prépare un projet de directives qui va renforcer et élargir les exceptions et en ouvrir d'autres, nous, auteurs et illustrateurs de livres, réclamons que le phénomène du piratage littéraire ne soit plus pris en compte de façon "artisanale" au coup par coup, mais que des dispositions rapides et efficaces soient mises en place par les autorités compétentes". Plus de 200 auteurs et illustrateurs ont déjà signés. A retrouver ici (via Scam).

PS: à relire le débat qui avait eu lieu il y a bientôt trois ans déjà autour de l'activité d'un site de piratage massif de livres numériques. Les éditeurs avaient réagi avec la fermeture du site. Face à eux, les habituels partisans de la licence globale, relire ici. Les mêmes radicalisations sont là aujourd'hui.


Le Petit Prince est belge jusqu'en 2033

PetitprinceDepuis le 1er janvier dernier Le Petit Prince de Saint-Exupéry est dans le domaine public chez nos amis belges et dans toute la francophonie, exception faite de... la France. Aberration du droit d'auteur européen à l'heure du numérique, le livre sera libéré en France en 2033. Un site belge propose désormais le téléchargement du Petit Prince. Voir le billet de Romaine Lubrique. Sans modération pour nos amis francophones du monde entier sauf en France, bien évidemment, c'est par ici.

PS: on rappellera pour mémoire que Le Petit Prince est toujours le livre préféré des français selon le dernier sondage organisé par La Grande Librairie en décembre dernier.


T411 va être bloqué en France

T411L'annuaire de liens T411 sera prochainement bloqué par les fournisseurs d'accès à internet français. La Société civile des producteurs phonographiques (SCPP), qui demandait le blocage de ce site très fréquenté, a obtenu gain de cause auprès du tribunal de grande instance de Paris. T411 est à l'heure actuelle le site de torrents le plus actif de l'espace francophone, 91ème site le plus visité en France mais aussi le premier dans sa catégorie. Sur les près de 500.000 références de contenus culturels, c'est plusieurs dizaines de milliers de livres en tout genre qui sont partagés de manière illégale sur ce site depuis sept ans (via HuffingtonPost).

Tatouage numérique : pourquoi est-il le grand oublié?

Flexlibris-logoLes DRM (Digital Rights Management) ou verrous numériques sont de plus en plus décriés et rejetés. On parle désormais de futures solutions de DRM "light", "pragmatique", sans doute "bio" ou "citoyen" bientôt...

Ces futures évolutions resteront de toutes façons complètement ignorées par les environnements propriétaires des GAFA. Les éditeurs tous embarqués là-dedans comme l'ont montré les récents débats au dernier Salon du Livre. Pas un mot sur le tatouage numérique, pourtant si agréable pour l'utilisateur, qui lui permet de lire son livre numérique sur tous les supports sans absolument aucune contrainte. Il est pourtant proposé par un très grand nombre d'éditeurs dans toute l'Europe. Silence assourdissant.

Et si à l'ombre de tous les services en accès que l'on nous imagine demain (faisons leur confiance), les solutions de watermark (tatouage) pouvaient "aussi" se développer pour le plus grand bonheur des lecteurs? La société Flexedo propose depuis fin 2012 une solution française innovante Flexlibris. Plus sûre pour les éditeurs, toujours sans aucune contrainte pour l'utilisateur final. Valérie Ferrière, PDG de Flexedo, sera à la Foire du Livre de Londres dans quelques semaines. Souhaitons qu'elle puisse défendre sa solution auprès des acteurs anglo-saxons. Porter une voix différente, la voix du lecteur, qui plus est européen demain...


Europe : imposer le tatouage numérique souhaité par les éditeurs

Drapeau-europAlors que le débat sur le numérique va s'ouvrir en Europe, le livre numérique doit en faire partie, il est crucial pour le lecteur de demain. A l'instar de ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni, instaurer qu'il est légal de pouvoir copier à usage privé. Acheter un livre au format numérique, c'est acheter un fichier dont on peut avoir une jouissance absolument totale pour un usage privé. Liberté de le lire sur tous les supports de son choix sans contraintes, liberté de le conserver sans limites, liberté de pouvoir le partager dans un cadre privé. Toutes ses libertés, celles que nous avons avec un livre imprimé. Acheter un simple accès dans le cadre d'un abonnement reste autre chose, le consommateur doit en être clairement informé.

La politique de la DRM reste le choix de l'éditeur, libre à lui de la définir ou pas. Par contre, il est anormal que le distributeur apporte des restrictions quelconques. La mainmise est actuellement  totale. Il n'est pas acceptable que les plateformes anglo-saxonnes ignorent le tatouage numérique des fichiers quand les éditeurs européens le souhaitent. Il faut l'imposer. Ce serait une première pierre avant l'abandon des DRM dans un futur proche, faut-il l'espérer.

Je vous propose ce tableau synthétique qui montre les différences actuelles qui existent chez les principaux revendeurs:

Libraires


Prix des Libraires 2015, un livre sans DRM ou presque...

AmoursLe Prix des Libraires 2015 vient d'être attribué à "Amours" de Léonor de Recondo chez Sabine Wespieser (via Livres-Hebdo). Un très bon livre, une belle surprise également de voir primer un éditeur indépendant qui défend une solution sans DRM avec un simple marquage numérique pour la version numérique de ce livre. Ils sont plus de 150 éditeurs en France. Malheureusement les quatre leaders anglo-saxons, ainsi que la FNAC, imposent les DRM à ces éditeurs respectueux de leurs lecteurs. Avec DRM, vous achetez des livres verrouillés sous licence avec un accès réglementé par le vendeur, sans aucune possibilité de le télécharger librement sur les matériels de votre choix, de le partager dans un cadre privé, à terme vous perdrez la possibilité de lire ce livre numérique. Sans DRM, vous êtes libre de télécharger le livre sur tout ordinateur, smartphone, tablette et liseuse de votre choix, sans aucune restriction d'utilisation ni dans l'espace, ni dans le temps. Si les plateformes anglo-saxonnes imposent ces restrictions d'usage, c'est bien entendu pour vous empêcher de lire librement hors de leurs environnements respectifs. Tracer vos achats, vos lectures, vos intérêts, plus généralement toutes les données personnelles qu'elles pourront utiliser. Maintenant vous avez toute l'information pour acheter ce livre chez le libraire de votre choix. "Amours" est un beau titre, il mérite le meilleur. Belle lecture.

Licence vendue avec DRM par: Amazon, Apple, Fnac, Google, Kobo,

Livre numérique vendu sans DRM par: Decitre, réseau librairies ePagine, réseau librairies LesLibraires.fr, Numilog, Cultura, Relay, Feedbooks, Bookeenstore, Chapitre,


Les auteurs mobilisés au Salon du Livre

BadgeLe Conseil Permanent des Ecrivains dont la SGDL est membre, a publié une Lettre ouverte et appelle à une mobilisation générale des auteurs lors du prochain Salon du Livre de Paris. Revenus dérisoires, protection sociale précaire, menace européenne avec une extension "alarmante" des exceptions au droit d’auteur. Les sujets d'inquiétudes ne manquent pas pour les auteurs. Plus de 120 écrivains ont déjà rejoint cet appel. Lire ici.


Le débat sur l'interopérabilité du livre numérique est relancé

Assemblée nationaleLa décision de la Cour de justice européenne aujourd'hui de retoquer la TVA réduite, adoptée par la France et le Luxembourg, relance les questions autour de l'interopérabilité du livre numérique. Des débats qui avaient été portés à l'Assemblée Nationale depuis plusieurs années, la dernière fois à la fin de l'année dernière sous la forme d'un amendement. Le gouvernement français avait jusqu'ici botté en touche, en prétextant que cela aurait brouillé la position de la France auprès de Bruxelles. L'argument tombe désormais aujourd'hui. C'est en effet maintenant le moment de faire fiscalement la distinction entre des offres qui peuvent être assimilées à des services, puisqu'à aucun moment le lecteur ne dispose réellement du fichier toujours soumis à une DRM contrayante qui en limite l'usage et des offres de livres numériques véritablement interopérables sur tous supports sans contraintes pour les lecteurs. Des offres toujours ignorées par les acteurs américains GAFA, on s'en doute. C'est en novembre 2013 que la députée Isabelle Attard avait posé cette excellente distinction entre des offres qui n'ont véritablement rien à voir entre elles. Revoir la vidéo du débat à l'Assemblée Nationale fin 2014 sur le site April. Le débat est ouvert au Royaume-Uni également, où il est légal de copier à usage privé. Rappelons que plus de 150 éditeurs en France ont choisis les simples solutions de marquages pour leurs livres numériques. Bien d'autres éditeurs sont sur les mêmes positions dans toute l'Europe. Défendons des livres numériques sans DRM avec une TVA réduite!

Drm


Livres numériques : ce qu'ils disent sur vous

IdentitéA lire le billet de Rue89 qui revient sur notre identité numérique au travers des livres numériques que nous lisons. Au même titre que votre navigation sur le web ou les différentes traces que vous laissez sur les réseaux sociaux (photos, textes, intérêts d'achats, etc.), les livres numériques achetés (même consultés) et vos lectures de ceux-ci peuvent bien évidemment en dire long sur vous. Une politique dans la collecte de données bien floue chez la plupart des acteurs Amazon, Apple, Google et même Kobo. Le témoignage du distributeur Immatériel en dit long sur la question: «Mettre des DRM (dispositifs qui contrôlent l’utilisation des œuvres numériques) sur les livres relève du choix des éditeurs. Nous préférons le simple “tatouage numérique”. On appose l’e-mail de l’utilisateur sur le fichier pour le lui attribuer et celui-ci en fait ce qu’il en veut. Quand on lit dans un environnement fermé et propriétaire comme ceux d’Amazon, Apple et Kobo, c’est différent. Même à nous qui sommes partenaires, ils ne nous disent rien». Une raison de plus pour militer pour le seul tatouage des fichiers.

Côté éditeurs/ distributeurs, à retenir le témoignage de Flore Roumens, éditrice numérique au Seuil, et Hélène Patrelle, responsable du développement numérique du groupe La Martinière: «Nous utilisons la plateforme de distribution et de diffusion Eden, et nous ne collectons que des données commerciales et aucune donnée de lecture. Le temps de lecture, le taux d’engagement [jusqu’où lisent les lecteurs, ndlr]... nous n’en savons rien. Ces données sont souvent payantes: Kobo les monnaie. Et nous n’en sommes pas à consacrer du budget à ça. Bien sûr, ces données peuvent être intéressantes et permettre de repérer des ouvrages sur lesquels on n’avait pas misé au départ. Aujourd’hui, tout le monde est très demandeur de données. Mais nous n’avons pas encore la capacité de les exploiter».

Dommage de n'avoir pas parlé des librairies indépendantes qui proposent strictement l'intégrité des offres des éditeurs sans ajouts de couches sociales supplémentaires qui traquent vos lectures. A lire les éléments des CGV du site LesLibraires.fr. Le responsable m'a confirmé: "Nous masquons l'identité des clients, nous ne transmettons aux distributeurs que notre ID interne pour tracer en cas de problème." La seule réserve est bien évidemment l'utilisation des données recueillies au travers de la DRM Adobe qui avait soulevé une vaste polémique l'automne dernier. L'étape ultime sera le streaming avec un flicage généralisé de ce qu'on lit, comme de ce que l'on écoute ou de ce que l'on regarde avec Spotify ou Netflix qui porte bien son nom. Une nouvelle fois, privilégions les livres numériques ouverts avec un seul tatouage numérique que les plateformes américaines ne veulent pas, ce n'est pas un hasard.


SNE : Kindle Unlimited est illégal en l'état

Sne-logoLe SNE (Syndicat National de l'Edition) a transmis sa position à la Médiatrice du Livre, Laurence Engel, saisie du sujet après le lancement du service Kindle Unlimited en France en décembre dernier, et qui doit remettre ses conclusions à la ministre de la Culture et de la Communication dans les jours qui viennent. Le SNE considère que "les offres d’abonnement dont les prix ne sont pas fixés par les éditeurs ne sont pas légales, hormis les exceptions prévues par la loi de 2011 sur le prix du livre numérique, à savoir les offres à usage collectif proposées dans un but professionnel, d’enseignement supérieur ou de recherche." Au moment de la loi sur le prix unique en 2011, le député Hervé Gaymard, qui avait beaucoup travaillé sur cette loi, avait bien précisé à l'époque que de nouveaux usages émergents (notamment les offres d'abonnements, les offres couplées, etc.) demanderaient une évolution de cette loi. C'est bien le défaut de n'avoir rien fait qui prévaut aujourd'hui. Le communiqué complet du SNE est sur Livres-Hebdo.


Piratage : entre répression et offre légale attractive

DownloadLa politique de Google à l'encontre du piratage paye selon les ayants-droit. Déréférencements, changement d'algorithme, Google semble avoir passé la surmultiplié. Selon la Société civile des producteurs phonographiques, la fréquentation des sites de liens vers des contenus illégaux aurait baissé d'un tiers. Lire les billets du côté des Echos et de ZDNet. Côté livres numériques, depuis quelques semaines plusieurs sites de torrents bien connus ont disparu des recherches de Google avec des mots-clés. Reste des sites de seconde zone. Au mois de décembre dernier les majors de la musique ont demandé le blocage d'un très important pourvoyeur de contenus piratés en France. C'est aussi le plus important catalogue de livres piratés sur les réseaux torrent. Le problème est toujours le même depuis longtemps, l'attractivité de l'offre légale est l'enjeu majeur. Intéressant de constater qu'en Italie, en même temps que les santions sont prises contre les sites illégaux, les prix deviennent bien plus intéressants qu'en France avec une baisse de la TVA réellement visible sur les prix publics. Se poser enfin les bonnes questions chez nous.


Le Monde des Livres : autour du piratage

LemondeLe piratage de livres n'est plus désormais une affaire de pieds nickelés. J'en parlais en décembre dernier. Avec les prix désespéremment élevés de l'offre légale, l'offre "alternative" s'organise. Le phénomène a fait la une de la presse ces derniers mois avec le livre de Valérie Trierweiler ou le dernier Houellebecq.

Mais ces "best-pillés" sont bien les arbres qui cachent la forêt. La phase "industrielle" est déjà bien là avec des sites très bien achalandés -plusieurs milliers de livres, plusieurs centaines de nouveautés chaque mois-, des classements dignes d'experts en bibliothéconomie, des référencements performants, des serveurs très variés. Torrents et téléchargements, les mêmes offres sont relayées rapidement dans les différents formats, voire même déclinées en packs par auteurs, par thèmes, etc. Visibilité maximale, les échanges sont rapides entre les différentes teams. L'agilité des pirates est grande. S'il s'agit pour la très grande majorité de l'offre commerciale des éditeurs piratée au fur et à mesure, il y a aussi de nombreux titres inédits en numérique, toujours scannés consciencieusement par certaines équipes discrètes.

A lire aujourd'hui l'article de Laure Belot dans Le Monde des Livres qui revient de manière complète sur un phénomène qui entre dans "L'Age de raison". Une prise de conscience dans un milieu germanopratin plus familier du Monde du vendredi que de NextImpact ou Numerama?

PS: j'ai recherché la fréquence des recherches sur Google Trends, plus que de longs discours...

Ebookgratuit


SGDL : contrat d'édition avec des commentaires

ContratComme promis, la SGDL (Société des Gens de Lettres) a mis en ligne hier le nouveau contrat-type d'édition, qu'elle a accompagné de ses propres commentaires. Ce contrat est conforme aux nouvelles dispositions légales entrées en vigueur le 1er décembre 2014, issues de l’accord-cadre signé le 21 mars 2013 entre le SNE (Syndicat national de l’édition) et le CPE. Les dispositions qui encadrent le numérique font l'objet d'une seconde partie entière, articles 19 à 27. Je mets ce contrat en archive ici. Merci à Neil Jomunsi sur twitter.


Domaine public : un calendrier de l'Avent

AventUne belle initiative à saluer. Tous les jours en décembre retrouvez sous forme de calendrier de l'Avent les auteurs qui entreront dans le domaine public l'année prochaine. A retrouver sur le site dédié. Le Calendrier de l’Avent du Domaine Public est réalisé par les membres du collectif SavoirsCom1, d’après une idée de Julien Dora (via Numerama).


Amazon Kindle : comment en sortir?

KindleDe plus en plus la question qui revient autour de nous. Le Kindle, comment en sortir? Format propriétaire, appareils verouillés, impossibilité de partager des livres à des proches, impossibilité de disposer de livres avec un seul tatouage numérique (plus de 150 éditeurs), impossibilité d'acheter ailleurs que sur Amazon avec son appareil, impossibilité de louer des livres numériques dans une bibliothèque, traçage et flicage de ses lectures. Clôturer son compte Amazon, c'est perdre tout. Il faut en prendre conscience, Amazon nous vend un accès, jamais des livres numériques. C'est bien le problème que posait la député Isabelle Attard devant l'Assemblée Nationale il y a un an déjà. Si les seuls geeks le savaient au début, c'est de plus en plus de lecteurs qui s'en rendent compte aujourd'hui. Sans oublier les aspects sociaux, juridiques et fiscaux d'Amazon qui interpellent de plus en plus de citoyens responsables dans toute l'Europe. Non, Amazon ne dispose pas des meilleurs appareils sur le marché, loin s'en faut. Pour sortir d'Amazon, il faut récupérer sa bibliothèque achetée en bonne et due forme. Puisque que rien n'est très clair en France sur le sujet et puisque qu'Amazon est une société basée au Luxembourg, se considérer comme un citoyen britannique. Là-bas depuis cet été, tout est très clair, vous êtes autorisés par le gouvernement britannique à rapatrier tous vos achats numériques en toute légalité chez vous. Il est tout à fait légal de copier ses achats à usage privé. Voir les détails ici. Tous britanniques donc, en attendant que la législation européenne évolue. Je vous conseille de télécharger le logiciel gratuit Calibre et de récupérer vos livres au format ePub en cassant la DRM avec une extension à ajouter à Calibre. Vous trouverez le mode d'emploi aisément en quelques mots clés sur Google. Bienvenue dans l'environnement du format ePub, toutes les machines liront vos livres numériques. Adieu Amazon...

PS: à découvrir également cette excellente vidéo sur Amazon mise en ligne récemment. Une situation bien sombre...


Contrat d'édition : le format numérique entre dans les dispositions

RfNon, le 13 novembre 2014 ne restera pas dans les annales à cause de l'accord commercial enfin trouvé entre Hachette et Amazon aux Etats-Unis, mais bien pour une toute autre raison. C'est en effet aujourd'hui qu'est promulgué au Journal Officiel l'ordonnance n°2014-1348 du 12 novembre 2014 modifiant les dispositions du code de la propriété intellectuelle relatives au contrat d'édition. C'est la première fois qu'apparaît dans un cadre légal les conditions d'exploitation du livre numérique. La SGDL devrait certainement remettre à jour d'ici la fin de l'année un modèle de contrat-type. Voir le détail ici d'un long processus qui aura mis plus de quatre ans de négociations. Il s’agit de la plus importante réforme depuis 1957 des dispositions du Code de la propriété intellectuelle régissant le contrat d’édition dans le secteur du livre. Au-delà des nouvelles dispositions propres au numérique, c’est l’ensemble des relations auteurs-éditeurs qui sont concernées par les mesures promulguées en cette fin d'année.

PS: lire le billet sur le site de la SGDL.


Protection des livres numériques

FiligraneA lire le billet sur le blog du distributeur DeMarque qui revient sur la protection des livres numériques par les éditeurs. Filigrane, DRM, LCP, des explications très claires sur le sujet. Mon relevé des éditeurs français qui utilisent le seul filigrane a dépassé les 150 maisons d'édition. "Les éditeurs qui en font le choix misent sur la bonne foi des lecteurs et sur un partage responsable des livres achetés: il s’agit ainsi d’une forme de dissuasion contre le piratage basée sur le sens éthique des consommateurs". Privilégiez leurs livres. Deux des prix littéraires qui viennent d'être décernés, le Prix Jean Giono pour "Les Tribulations du dernier Sijilmassi" de Fouad Laroui chez Julliard et le Prix Fémina pour "Bain de Lune" de Yanick Lahens chez Sabine Wespieser sont protégés par un seul filigrane. Des éditeurs qui sont respectueux de leurs lecteurs.

PS: un troisième prix toujours sans DRM aujourd'hui, avec le Prix Médicis Etranger pour "Lola Bensky" de Lily Brett chez La Grande Ourse.