Un blog pour suivre l'actualité du livre et de la lecture au format numérique.
Avec un clin d'œil à Alde Manuce, éditeur-imprimeur à Venise pendant la Renaissance.
17 ans du blog aujourd'hui, c'est en effet le 20 septembre 2006 que je démarrais, souvenirs, souvenirs...
Coïncidence des dates, ce billet est le 8.000ème, avec près de 4.999.000 pages vues selon le relevé Typepad aujourd'hui.
Si les textes se diffusaient déjà sur les réseaux à l'époque, le livre numérique tel que nous le connaissons aujourd'hui, n'existait pas. Son format, ses catalogues, ses dispositifs de lecture, ses librairies, ses bibliothèques, ses pratiques de lectures sont venues au fil des années. Aujourd'hui le livre numérique est passé dans le paysage du livre, toutes les bêtises que l'on a pu raconter à son sujet sont loin derrière nous. Malgré les freins imposés par les éditeurs majeurs, il a fait son chemin peu à peu; il représente même (tout format et secteurs confondus) plus de 10% du marché du livre.
17 ans de ce blog donc, ma passion intacte pour le livre au format numérique. Est-ce que le blog a toujours un sens aujourd'hui, à l'aulne des youtubeurs, instagrameurs et autres tik-tokeurs? Au milieu du bazar technologique (un choix pour certains, mais est-ce raisonnable quand on veut parler de lecture et de livres?), je me cantonne à la ligne qui était la mienne au tout début. Cela me convient bien: une certaine idée de la liberté du lecteur, une prise de distance par rapport à des acteurs "toxiques", une économie de moyens, une sobriété technologique et écologique, l'esprit du web, le fil de la conversation, tout cela maintenu au fil des années.
Bien sûr les billets se sont espacés, des déceptions du côté de X-Twitter (eX-Twitter devrait-on dire). Mais c'est toujours l'opportunité de donner, de temps en temps, un peu de visibilité à de belles initiatives qui restent bien souvent invisibles. Les échanges et les commentaires me reboostent aussi bien sûr, merci à tous les fidèles qui me lisent, à ceux qui découvrent le blog. Je réfléchis aussi à un complément en mode podcast.
Une pensée aussi à ceux qui nous ont quitté, je pense plus particulièrement à Jean-François Gayrard et François Gèze plus récemment. Ils militaient tous les deux pour un livre numérique plus ouvert, souvenons-nous en...
PS : je retrouve aussi cette carte de 2009, du temps des blogs...
Deux nouvelles liseuses en prévision du côté de chez Vivlio, qui vont venir renouveler la gamme début octobre. Quelques semaines après la grande Vivlio InkPad 4 au format 7.8 pouces (voir mon test ici), c'est deux modèles Vivlio Light et Vivlio Light HD qui arrivent bientôt. Deux liseuses 6 pouces qui vont s'aligner sur le design avec les écrans bord à bord. Elles vont remplacer les Touch Lux 5 et Touch HD plus. Vivlio n'a pas encore publié les spécificités précises. J'aurais l'occasion de vous en reparler prochainement.
La BnF (Bibliothèque nationale de France) ouvre en cette rentrée une offre de prêt de livres numériques. C'est un premier catalogue de 13.000 titres, voir ici. "Cette offre vient compléter celle des ouvrages en libre accès de la bibliothèque tous publics. Ce catalogue est appelé à s'étoffer dans les prochains mois" explique Anne Pasquignon, adjointe à la directrice des collections. (via Archimag). L'offre est accessible aux détenteurs du Pass-BnF. La BnF s'est appuyé pour ce site sur le savoir-faire de DeMarque. J'espère que des livres du domaine public enrichiront cette offre, ce serait quand même la moindre des choses, compte tenu de la vocation de la BnF.
Rappelons que les bibliothèques de Paris proposent une offre de plus de 20.000 titres. Paris, toujours Paris, sinon rien... Si de nombreuses bibliothèques ont ouvert également du prêt de livres numériques sur l'ensemble du territoire (grandes métropoles, BDP départementales, bibliothèques municipales, etc.), l'offre reste malheureusement toujours très insatisfaisante quand elle existe. Un seuil de 10/15.000 titres est à mon avis indispensable pour les lecteurs.
Vous retrouverez l'offre numérique en bibliothèques sur cette Google Map.
Une nouvelle liseuse qui était particulièrement attendue chez Vivlio. Au printemps dernier le fabricant partenaire PocketBook avait sorti une nouvelle version de son InkPad 3. Nous nous demandions si Vivlio allait nous proposer sa version française, puisqu'il ne suit pas forcément toutes les versions de PocketBook. C'est désormais fait en cette rentrée de septembre.
Voici donc une Vivlio InkPad 4 qui sort dans quelques jours, je remercie Vivlio de m'avoir donner la primeur pour mon test. Toujours un grand modèle 7.8 pouces bien entendu. J'avais eu l'occasion de tester les versions 2 et 3, sorties respectivement en 2014 et 2018 (revoir le dernier ici). Vous retrouverez tous les détails de ce nouveau modèle avec les caractéristiques techniques sur le site de Vivlio. Vivlio propose depuis de nombreuses années un environnement solide pour ces partenaires libraires (Decitre, Cultura, Furet du Nord, etc.) avec des solutions de lecture numérique complètes (applications, sites, interfaces web, etc.). Le fer de lance de Vivlio reste bien sûr les liseuses de la marque, vendues dans ces enseignes.
L'avantage réel d'une liseuse grand format 7.8 pouces est désormais bien établi pour moi au fil des années. Un excellent compromis entre mobilité et grand écran réellement plus confortable. En effet, la taille de l'écran permet une proximité avec une mise en page de livre imprimé, sans intermotage trop important (espace entre les mots) en mode justifié. Personnellement je reste aussi très sensible à la mobilité au quotidien. Un écran plus grand que 7,8 pouces se révèle lourd à prendre avec soi, surtout avec la couverture indispensable. Hormis pour une utilisation semi-professionnelle bien sûr. Même si le prix d'un tel écran 7,8 pouces reste un investissement plus important de quelques dizaines d'euros, il se révèle très appréciable dans la durée, pour des liseuses que l'on garde très longtemps.
C'est parti pour un test complet de ce nouveau Vivlio InkPad 4:
Design, prise en main: un packaging simple mais très réussi, avec une coque tout en rondeurs; à l'intérieur de la boîte, juste comme d'habitude le traditionnel petit câble USB, standard désormais classique avec un mode d'emploi bien fait. A signaler que le câble est désormais avec une fiche USB-C universel qui s'adapte dans les deux sens. Finies les hésitations de sens, les forçages plus ou moins forts qui finissaient par abimer prématurément l'entrée sur la liseuse, très appréciable. Plus d'autre cordon supplémentaire puisque la liseuse possède des haut-parleurs à l'arrière, nous y reviendrons.
Première sensation, cette Vivlio InkPad 4 est vraiment fine et légère, 265g sur la balance, 8mm d'épaisseur. 50g de plus que la version 3, négligeable. Le design a été complètement repensé. PocketBook expérimente toujours beaucoup à travers ses différentes séries de liseuses. Tout en rondeurs, les plastiques mats sont d'excellentes qualité, un dos rainuré original et bien fait. Un revêtement légèrement soft-touch très agréable et peu sensible aux traces de doigts. Mais c'est surtout la dalle tactile bord à bord qui présente le plus grand changement par rapport aux versions précédentes. Le fabricant avec ce nouveau modèle adopte le standard actuel sur les liseuses.
La finition est parfaite, on a vraiment le sentiment d'une liseuse de qualité premium. Le bord extérieur alu, les boutons physiques en bas sont très réussis. Autre bonne surprise, le bouton marche/arrêt en sur-épaisseur sur la tranche a été supprimé. Il a été reporté logiquement vers la touche en bas à droite. Souplesse, réactivité et retours, les 4 touches bien connues, menu, arrière, avant, accès aux paramètres/pause et marche arrêt donc. J'ai beaucoup aimé le très léger bosselage sur les deux touches centrales, on les repère instinctivement pour tourner les pages. On pourra aussi affiner les fonctions dans les paramètres, toujours très complètes chez le fabricant. Le fabricant doit toujours avoir de bonnes remontées de ses utilisateurs puisqu'il poursuit résolument les boutons physiques qui le distingue de certaines autres marques. Bref, un compromis boutons/ compacité excessivement réussi je trouve, ce qui n'empêche pas d'utiliser l'écran tactile bien évidemment, à chacun de choisir ce qui lui convient.
Bonne surprise, c'est désormais une mémoire de 32 Go de stockage interne qui est installé. Elle fait de cet InkPad 4 la plus généreuse des liseuses en termes de capacité. Vous aurez de quoi faire, croyez-moi, 15.000 livres selon le fabricant. Les amateurs qui ont des bibliothèques copieuses pour une utilisation en mode déconnecté apprécieront. En revanche pas d'emplacement supplémentaire pour une SDCard. Néanmoins, bien pratique en mode déconnecté, la fiche USB-C permet de connecter la liseuse à une clé USB avec la fonction OTG; il vous suffira d'acheter un câble à petit prix.
Bon point aussi, j'aime beaucoup le logo Vivlio qui a été placé à gauche en bas, vous le recouvrirez aisément avec votre pouce à la lecture. Un petit détail, mais c'est dans les petits détails que se logent le confort. Des bords de chaque côté réduits mais encore suffisamment larges pour tenir la liseuse d'une seule main de manière agréable. Rien à redire. Un très beau modèle sans fautes dans son design, sa fabrication et sa finition. Franchement, j'ai fait le tour de manière attentive, rien à redire. Même l'étanchéité en norme IPx8 apparaît aujourd'hui sur ce modèle, bravo.
Allumage maintenant, avec un bel écran E Ink Carta™ 1200, de 7,8 pouces, avec une résolution de 1404×1872 et 300 PPP. Magnifique écran, un contraste et une définition excellente. Vous savez comme je suis sensible à la qualité de l'écran au fil des années. C'est ce qui se fait de mieux en terme de contraste et de définition. On peut désormais aller sans problème dans des caractères plus fins avec un contraste sans égal. Cette Vivlio InkPad4 est irréprochable, le meilleur standard actuel. D'excellentes sensations, voyons la suite.
Lumière intégrée avec le dispositif Smartlight: une fonctionnalité désormais plébiscitée par beaucoup d'entre vous. J'ai toujours tendance à la relativiser mais je me rends compte que je l'utilise désormais très régulièrement tant la qualité est désormais parfaite. Comme quoi on peut changer ses habitudes.
L'éclairage intégré est excellent. Cette liseuse haut-de-gamme dispose bien évidemment toujours du dispositif Smartlight. Le fabricant Pocketbook avait ajouté cette fonctionnalité il y a plusieurs années, c'est devenu un standard. Une fonction très agréable si vous lisez le soir sans lampe de chevet. Vous pouvez régler précisément la tonalité orangée qui supprime la lumière bleue pour un meilleur confort de lecture, une tonalité moins agressive avant de s'endormir. L'échelle de réglage est très importante, vous pourrez trouver précisément la lumière qui vous convient le mieux. En mode automatique, ce réglage se fera tout seul de manière optimisé. Autre point intéressant, vous pourrez régler l'intensité de la lumière directement avec le doigt à l'écran, sur la droite l'intensité, sur la gauche la tonalité Smartlight, c'est très réussi. Bref, un must pour les grands lecteurs de la nuit.
Navigation: Je reprend ici les remarques que j'ai déjà pu faire sur le software des modèles Vivlio qui progresse toujours régulièrement dans les détails. Cette Vivlio InkPad 4 propose toujours beaucoup de paramétrages possibles, une grande force des modèles du fabricant depuis de longues années. Le tactile avec la dalle est très bon. Les temps de latences supplémentaires que j'avais observé sur la version précédente sont désormais gommés avec un processeur 1Ghz double-core, on sent que ça booste.
Vous apprécierez l'excellente fonction d'agrandissement de la page avec les deux doigts (pinch and zoom), un mouvement que nous connaissons tous sur smartphones et tablettes. Le réglage se fait de visu, ne pas s'inquiéter du temps de recalcul nécessaire qui devient rapide. Pour un réglage précis on passera par le menu, très facile et rapide. Navigation rapide aussi en bas, dix pages par dix pages si on laisse les touches appuyées. En appuyant au milieu de l'écran, on accède à des fonctionnalités complètes, paramètres, pivoter, note, dictionnaire et voix qui apparait sur ce modèle. Simplicité de l'écran d'accueil que l'on personnaliser à son goût, excellente ergonomie générale de la navigation. L'application Adobe Viewer très complète a été choisie depuis quelques années par le fabricant. Des polices étendues (une vingtaine au choix). Manquent cependant les indispensables Caecilia et CharisSL (et d'autres encore comme Veleka, Faustina, ma police préférée) que vous pourrez ajouter sans problème, voir la manip plus bas. Un petit bémol toujours, l'échelle des réglages de la taille des polices est toujours en point entier, 7, 8, 9, 10pts, etc. Il faudrait je pense proposer des fractions intermédiaires en demi-points. Pour le reste, gestion fine de l'interlignage, des marges, des césures. Tout y est.
Pour les notes, on peut "stabiloter" en gris très rapidement des mots ou des passages entiers pour les mettre en valeur, gommer facilement. L'interface est très complète. Intégrer des notes particulières aux endroits que l'on souhaite, les sauvegarder, y revenir facilement. Il n'y a plus besoin de confirmer la pose ou la dépose du signet, c'était agaçant, bon point également de ce côté-là. Pour le dictionnaire, un excellent Littré moderne mais c'est vrai que le dictionnaire Hachette se fait toujours désirer. La variété des autres dictionnaires possible est toujours impressionnante chez PocketBook qui capitalise sur son expérience internationale. On pourra regretter aussi l'absence de statistiques comme chez d'autres fabricants. Côtés réglages, la Vivlio InkPad 4 propose toujours d'aller aussi loin que possible, gestion du flash noir (jusqu'à 10 pages ou même suppression), programmation des touches, choix des logos de démarrage. J'aime beaucoup la faculté que l'on a de personnaliser au mieux les boutons de sa liseuse. Avec la grosse capacité mémoire, c'est aussi la facilité à gérer les dossiers qui se posent. Très pratique et intuitive, la gestion par dossiers et sous-dossiers à la carte, étagères, etc. Navigation et paramétrages excellents à l'arrivée, toujours la grande force de tous les modèles Vivlio/ PocketBook. Vraiment énormément de possibilités à explorer sur ce grand modèle dans cet environnement complet.
25 formats acceptés, la liste est très impressionnante. A signaler un petit espace bloc-notes pour écrire au doigt. On retrouvera aussi l'environnement Linux avec des petits jeux embarqués. Un accès pratique au cloud via Dropbox, les documents placés rejoindront automatiquement votre bibliothèque si vous êtes connecté, très bien pensé. Sans synchronisation, on pourra aussi accéder à des clouds personnels au travers du navigateur en favoris. Fonctionne très bien. A signaler une fonction PocketNews qui permet de synchroniser des flux RSS. L'accès wifi est très bon. La rapidité via le navigateur s'est accrue aussi, l'occasion d'y aller un peu plus pour récupérer des contenus ici ou là.
Audio: un plus incontestable sur ce modèle par rapport à la concurrence. On pourra embarquer des MP3, des livres audio pour les écouter mais aussi utiliser l'excellent mode de synthèse vocale sur ses livres. Vous pourrez écouter n'importe quel ePub avec une voix synthétique féminine excellente. La qualité en français est vraiment réussie. Réglage du son, de la vitesse de défilement. Comme je le disais plus haut, les haut-parleurs sont désormais intégré au dos de la liseuse, excellent son. Possibilité aussi d'écouter avec des écouteurs par le Bluetooth.
Autonomie: un petit mot sur l'autonomie. Une grosse utilisation de la capacité mémoire et du wifi entrainent, comme sur les autres modèles d'ailleurs, une perte d'autonomie de la liseuse. Même en usage intensif on sera quand même sur plusieurs semaines d'utilisation. Je conseille cependant de déconnecter systématiquement le wifi et de ne l'utiliser que si l'on en a besoin au cas par cas.
PDF: un grand écran c'est bien évidemment l'ouverture vers la lecture de fichiers PDF. J'ai essayé beaucoup de choses, toujours très satisfaisant. On repère assez vite tous les modes proposés selon les documents. Affichage pleine page ou pleine largeur, suppression des marges automatique ou manuelle, lecture par colonnes ou même reformatage complet en reflowable. Le processeur amélioré apporte un plus, tous les résultats sont bons, notamment pour les gros rapports, études, thèses, etc. Idéalement en homothétique pour des documents originaux jusqu'à 16x24cm environ. Le 7.8 pouces a bien sûr ses limites. Vous regarderez du côté de la lecture en mode paysage en fractionnant les pages. Cela donne quand même beaucoup de possibilités.
Librairie intégrée: c'est bien entendu l'apport d'une véritable librairie intégrée qui apporte un réel confort d'utilisation sur les modèles de chez Vivlio. Personnellement pour des raisons pratiques de gestion de ma bibliothèque, je n'achète jamais sur la liseuse elle-même, toujours depuis l'ordinateur. Mais je reconnais que beaucoup privilégie cet aspect intuitif et rapide d'accès aux livres. C'est aussi un formidable moyen d'accéder simplement aux premières pages des livres. Une fois votre wifi reconnu, les paramétrages de compte librairie et Adobe pour la gestion de la DRM se font très simplement. Mais c'est aussi l'intégration de la DRM Care qui apporte un plus, plus besoin de recourir à la fameuse DRM Adobe si vous souhaitez vous en passer. L'inscription à votre compte avec adresse mail et mot de passe, c'est fini. L'interface de la librairie est très lisible, beaucoup de soins ont été apportés. Un moteur de recherche très efficace, une sélection qui colle à l'actualité, nouveautés, meilleures ventes, livres gratuits, petits prix, tout y est. Si vous voulez aller encore au-delà un onglet catégories vous permettra d'en sélectionner d'autres. Sur chaque fiche de livre très claire, une fiche détaillée, livres du même auteur et la proposition de télécharger un extrait. Une proposition exactement identique aux standards américains qui fonctionnent de manière propriétaire. Les développements apportés au fil des années par Vivlio rejoignent une expérience-client de premier plan. Les récents partenariats de Vivlio à l'international en sont la preuve.
Verdict: En conclusion de ce test, cette Vivlio InkPad4 se révèle une magnifique liseuse, fine, légère, à la finition remarquable, bien complète et ouverte, avec tous les paramétrages possibles. Vraiment un modèle haut-de-gamme qui tient toutes ses promesses. J'insiste sur la qualité des matériaux, on est vraiment dans la sensation d'un modèle premium. Qualité de l'écran, boutons, étanchéité, audio et capacité mémoire en plus pour les grands nomades déconnectés. Vous prendrez beaucoup de plaisir à lire dessus avec son grand écran, généreux et bien contrasté. Le Smartlight est un vrai plus, les différents réglages possibles sont excellents pour les lecteurs du soir. Sincèrement, je ne vois pas trop où lui dénicher de défauts à cette liseuse, cette nouvelle version a gommé tous les petits bémols qui pouvaient rester sur la version précédente. Je n'ai pas eu l'occasion de voir la couverture que propose Vivlio mais en général c'est très bon, je doute que celle-ci fasse exception. J'ai aussi vu que Cultura propose en ce moment une promotion, une réduction avec en plus la couverture offerte.
Je conseille vivement cette liseuse Vivlio InkPad4 pour de grands lecteurs numériques déjà familiers de liseuses, peut-être moins pour ceux qui démarrent, encore que si le budget en plus ne les rebute pas ils gagneront du temps. Ce sera aussi une excellente liseuse en bibliothèque par son ouverture hors des environnements propriétaires des autres marques. Elle devient résolument un des tout premiers modèles sur le marché français.
Je l'ai déjà dit et je persiste, ce partenariat entre la société française Vivlio (qui vient de racheter Bookeen) et le fabricant reconnu PocketBook se révèle toujours au fil des années une excellente situation sur le marché français. Une telle liseuse devrait être vendue dans toutes les bonnes librairies.
Les plus:
finesse, légèreté, design réussi, qualité des boutons
prise d'une seule main agréable
plastiques mats de qualité, finition parfaite
étanchéité
magnifique écran eInk Carta, haute définition, contraste très réussi
large mémoire embarqué de 32Go, un processeur rapide 1Ghz double-core
fiche USB-C universelle ; fonction OTG pour connecter à une clé USB
hauts-parleurs, excellentes fonctions audio avec synthèse vocale embarquée
excellent mode Smartlight avec le réglage de la tonalité orangée pour le soir, réglage de l'intensité et de la tonalité possibles avec le doigt à l'écran
mode pinch and zoom très pratique
bonne ergonomie et navigation, qualité du tactile
fonctions très étendues et réussies pour la lecture de PDF
flash noir débrayable, ajouts de polices possibles
très grande ouverture, nombre des formats supportés, réglages, personnalisation des touches
petit espace bloc-notes réussi
environnement Linux, applications, jeux, etc.
accès extérieurs très complets
connexion directe avec Dropbox ou d'autres clouds, très pratique
nombreux dictionnaires embarqués, Littré moderne
réglages très complets, mises à jours fréquentes
excellente intégration de la librairie développée par Vivlio pour Decitre, Cultura, etc.
respect absolu du format ePub, simplicité d'accès avec la DRM Care
excellent rapport qualité/prix
Les moins:
quelques polices qui me paraissent "indispensables" manquent toujours, il faudra les ajouter par vous-même
pas d'emplacement SDcard
absence de statistiques
manque un dictionnaire moderne comme celui d'Hachette
budget un peu élevé pour des lecteurs occasionnels
Je remercie Vivlio pour ce modèle envoyé en test. A signaler également la page du support d'assistance chez Vivlio et chez le fabricant PocketBook ici. Les services sont très efficaces. Ne pas télécharger de nouveaux firmware, ceux de Vivlio sont mis à jour automatiquement sur vos liseuses.
Comme d'habitude, vous pourrez retrouver l'ensemble de mes tests ici, ainsi que sur la page Pinterest. Il s'agit de mon 58ème test de liseuses sur le blog, merci pour votre fidélité à me lire.
PS: J'ajoute également des précisions sur les polices supplémentaires que vous souhaiterez embarquer:
Pour pouvoir accéder au dossier "system", sur l'ordinateur il faut "afficher les dossiers cachés" et décocher la case "masquer les fichiers protégés du système d'exploitation de votre ordinateur). Un dossier fonts, dans system, est prêt pour y déposer vos polices supplémentaires (je vous recommande Caecilia, CharisSL, Veleka, Faustina, etc.). Je tiens à votre disposition un pack de polices, faites-moi signe.
Une excellente vidéo bien complète de la version PocketBook sur GoodeReader. Si vous avez des questions complémentaires, n'hésitez pas.
L'été qui se poursuit, toujours avec Pierre-Henri Simon. Un auteur et critique littéraire très injustement oublié aujourd'hui. De nouveaux titres (romans, essais) ont été mis en ligne gratuitement sur le site de l'Alca à l'occasion des expositions qui se poursuivent jusqu'à la fin de l'année en Poitou-Charentes, revoir mon billet ici. Dernières corrections sur ce "Parier pour l'homme" paru au Seuil en 1972 après sa mort et qui regroupe de très nombreux textes, notamment des fragments de son journal en captivité en oflag en Allemagne en 1940-41. Un ouvrage posthume émouvant, que Pierre-Henri Simon avait lui-même préparé. Tous ces essais, critiques littéraires sont traversés par une veine humaniste particulièrement profonde, qui résonne plus que jamais aujourd'hui.
J'ai le plaisir de coordonner le projet de numérisation de l'ensemble de l'œuvre de Pierre-Henri Simon. Ce livre était jusqu'ici proposé sur le site Fenixx des livres indisponibles du dispositif Relire. Si plusieurs de ces quelques livres récupérés ainsi ne présentaient guère trop de souci de numérisation, celui-ci en revanche comportait de très nombreux problèmes, des coquilles, des manques, impossible à corriger sans l'imprimé en regard. J'imagine la frustration et la colère de ceux qui l'auront acheté. On voit les limites d'une numérisation industrielle pour des textes exigeants et la nécessaire reprise en main par les ayant-droits; cette dernière se révèle absolument indispensable pour remettre en valeur ces livres aujourd'hui.
Soyez vigilent, bien d'autres titres sont encore à venir d'ici la fin de l'année. Sans doute un site dédié à Pierre-Henri Simon sera mis en ligne l'année prochaine, avec les fonds numérisés, présentés lors des expositions. Un chantier à suivre...
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Écrivain, essayiste, professeur de lettres, critique, romancier, journaliste, académicien français, Pierre-Henri Simon, natif de Saint-Fort sur Gironde, fut un témoin engagé de l’histoire tourmentée de la France au 20e siècle. Dans sa chair et par sa plume. C’est sa trajectoire exceptionnelle que cette exposition s’attache à retracer.
Actif sur la scène des idées dès les années 1920 et 30 alors que la guerre menace à nouveau, soldat pendant la "drôle de guerre", prisonnier 59 mois en Allemagne en "Oflag", il prépare dans les ténèbres de la captivité avec ses camarades le renouveau politique et moral d’un pays détruit. Durant la guerre d’Algérie, il montre à nouveau son courage en dénonçant le premier l’usage de la torture par une armée française dont il reste un officier de réserve et qu’il souffre de voir se déshonorer.
Ouvert à tous les courants de pensée en étant lui-même de forte culture catholique et compagnon du mouvement personnaliste d’Emmanuel Mounier, il use de sa vaste panoplie d’écrivain –essai, pamphlet, reportage, tribune, critique littéraire, roman, poème, pièce de théâtre –pour illustrer sa confiance dans la force et les vertus de l’esprit humain face à la violence, au mal,à la souffrance.
Intellectuel engagé, il est de l’envergure d’un Jean-Paul Sartre, d’un François Mauriac ou d’un Georges Bernanos. Collaborateur du Monde et de son fondateur Hubert Beuve-Méry qui lui confiera le prestigieux feuilleton littéraire du quotidien du soir, Pierre-Henri Simon est élu en 1966 à l’Académie française. Il est aussi cofondateur de l’Académie de Saintonge, ayant veillé toute sa vie à se ressourcer dans l’amour des paysages et des gens de sa région natale, qui est la toile de fond de son œuvre de romancier.
PS: Voici la liste des livres qui sont ou seront proposés d'ici la fin de l'année sur la page de l'Alca.
Romans :
Les Valentin, 1931
L'Affût, 1946
Les Raisins verts, 1950
Celle qui est née un dimanche, 1952
Les hommes ne veulent pas mourir, 1953
Elsinfor, 1956
Portrait d'un officier, 1958
Trilogie romanesque Figures à Cordouan
Le Somnambule (Figures à Cordouan I), 1960
Histoire d'un bonheur (Figures à Cordouan II), 1965
La Sagesse du soir (Figures à Cordouan III), 1971
Essais, critiques littéraires :
L'Homme en procès, Malraux, Sartre, Camus, Saint-Exupéry, 1950
Procès du héros. Montherlant, Drieu La Rochelle, Jean Prévost, 1950
Témoins de l'Homme. La condition humaine dans la littérature contemporaine, 1951
Contre la torture, 1957
Théâtre et destin, 1959
Présence de Camus, 1961
Le Jardin et la ville, 1962
Ce que je crois, 1966
Pour un garçon de vingt ans, 1967
Questions aux savants. Quel homme la science nous prépare-t-elle ?, 1969
Parier pour l'homme, recueil posthume de textes, 1973
En cette rentrée, je republie ce billet en l'actualisant. Comme vous l'observez depuis quelques années, malgré la fréquence ralentie de mes posts, mon intérêt pour les liseuses ne faibli pas au fil des années. La lecture numérique représente désormais les 3/4 de mes lectures, j'ai refait un petit point récemment sur l'année écoulée. Exclusivement sur liseuse.
Je ne reviendrais pas trop sur le sempiternel débat liseuses/tablettes/smartphones. Il semble désormais derrière nous. Les lecteurs ont bien compris. Les liseuses et les tablettes sont maintenant présentes dans nos usages de lecture, bien que depuis quelques années les tablettes semblent en net recul, elles ne sont pas forcément pas renouvelées; les ordinateurs hybrides sont en pleine ascension. Et puis les inévitables smartphones pour beaucoup bien sûr, les couteaux-suisses avec les applications dédiées. Les premiers smartphones dépliables apparaissent. Depuis plusieurs années les grandes enseignes les proposent les unes et les autres, chacun a pu les prendre en main et comprendre les différences.
Si vous êtes gros lecteur, vous comprendrez sans doute rapidement que ce sont les liseuses sans rétro-éclairage qui procurent toujours et de très loin le plus de confort de lecture en toutes circonstances, que ce soit mobilité, autonomie, plein air et confort/fatigue visuelle.
Si vous avez compris qu'une liseuse est bien la "machine à lire" qu'il vous faut, laquelle choisir?
L'offre est importante, pas moins de 14 modèles disponibles en France chez 3 acteurs différents. Tous renouvellent régulièrement leurs gammes: Amazon(4), Kobo/Fnac(6) et Vivlio/ PocketBook(4).
La marque Bookeen a été racheté l'année passée par Vivlio et se consacre désormais aux bloc-notes numériques haut-de-gamme.
10 thèmes repérés pour vous donner mon propre sentiment:
la marque: la technologie des liseuses est mature aujourd'hui, tous les modèles proposés par les trois marques sont robustes et éprouvés. Chez tous, efforts de design, de matières, d'ergonomie. Les petits problèmes de qualité ont été gommés peu à peu avec les nouveaux modèles et les mises à jour des firmware. Chaque marque propose des modèles avec la dernière technologie d'encre électronique au meilleur contraste, eInk Carta. Seul Amazon propose un environnement fermé avec des livres achetés au seul format d'Amazon. Il avait annoncé l'année dernière une ouverture vers l'ePub, c'est une plaisanterie, vous devrez passer obligatoirement par le serveur Amazon. Bref, toujours aucune polyvalence chez Amazon, exit les libraires, je déconseille. C'est un abonnement, les livres ne seront jamais à vous.
le prix: un argument important pour ceux qui ne lisent pas trop, moins si vous êtes gros lecteur, vous amortirez votre choix rapidement. La fourchette est large entre 99€ et près de 400€ pour de grands modèles avec des utilisations semi-professionnelles. A mon avis, au-delà d'une quinzaine de livres par an, l'amortissement d'une liseuse est bien réel. Ne pas hésiter à regarder autour de 200/250€, cela vaut la peine pour un appareil que vous garderez longtemps, vous verrez. 5, 8, jusqu'à 10 ans quand j'interroge les lecteurs autour de moi. Pas trop d'obsolescence, les liseuses font bien le job. Et croyez-moi, on observe bien souvent que l'acquisition d'une liseuse provoque rapidement des lectures en plus.
la taille de l'écran: les modèles 5 pouces compacts ont été abandonnés, c'est bien dommage, ils reviendront peut-être, complémentaires de nos écrans de smartphones, qui sait. Les modèles 6 et 6.8 pouces sont désormais les standards du marché. Pour les personnes souhaitant une mise en page plus grande (équivalente à un livre de poche) et avec un usage un peu moins nomade, je conseille de regarder attentivement les modèles un peu plus grands, 7.8 et 8 pouces. Ils apportent un vrai confort de lecture en plus, vous verrez. Pour PDF et BD/mangas, pas forcément un argument, tant les liseuses se révèlent assez décevante pour l'un et l'autre (hormis les très grands modèles bien sûr). Les amateurs, optez pour tablettes. Les liseuses, des machines à lire des romans/ essais au format ePub, ne pas oublier, c'est l'essentiel.
attendre la couleur?: j'ai répondu dans l'item précédent. Si vous voulez la couleur, pour l'instant ce sont les smartphones, tablettes et ordinateurs, avec l'inconfort d'une lecture immersive dans la durée que l'on connait tous. Un seul modèle eInk couleur chez Vivlio/PocketBook, encore un peu juste au niveau des contrastes, allez l'essayer par curiosité. La technologie sera réellement mature dans quelques années encore, patience.
l'éclairage intégré: Il est présent maintenant partout en standard. Si vous souhaitez lire le soir dans votre lit sans lampe de chevet, forcément indispensable. J'avoue que depuis quelques années je l'utilise de plus en plus, surtout dans les couleurs chaudes, un réglage que je vous conseille.
le catalogue et l'écosystème: voir le premier point. L'offre de livres numériques en France est la même partout, le prix est le même partout garanti par la loi. Si vous souhaitez absolument acheter directement sur votre appareil, tous le propose, Amazon, Kobo et Vivlio/PocketBook (avec Decitre et Cultura). Cependant, je vous conseille d'acheter depuis votre ordinateur pour gérer votre bibliothèque personnelle. Comme dans le cas de la gestion de votre musique en MP3, télécharger rapidement avec un cable usb, c'est très pratique, bien plus efficace pour gérer l'ensemble de sa bibliothèque et échanger des livres en famille ou avec des amis quand cela est possible sans DRM. 228 éditeurs en proposent à ce jour, la liste ici. Sachez les repérer. Si vous y êtes sensibles ainsi que sur l'utilisation de vos données personnelles, optez pour les modèles les plus génériques et ouverts, chez Vivlio/ PocketBook. Ils sont idéals pour vos achats chez des libraires. A signaler aussi, le prêt numérique en bibliothèque qui commence à se développer dans de nombreuses villes en France. Vous pourrez lire gratuitement sur toutes les liseuses, exception faite de celle d'Amazon toujours du fait de son propre format. Il y a aussi une excellente offre de livres gratuits du domaine public, c'est ici.
le wifi/3G: wifi sur tous les modèles bien sûr, pour mettre à jour, acheter, mais aussi pourquoi pas accéder à des clouds personnels (Dropbox, PCloud, etc.) pour récupérer ses livres dans sa bibliothèque et s'éviter les cartes SD. Avec l'accès par ses favoris, cela marche très bien. Seul Amazon propose un modèle 3G en France. Intéressant si vous êtes sans aucun accès wifi autour de vous. Bien cher, sans grand intérêt dans les autres cas.
l'aspect pratique: lire chez soi ou en mobilité? Un point très important à l'usage. Quand lisez-vous le plus, transports, chez vous, week-end, vacances pépère, vacances à crapahuter? En transport, la taille et la légèreté sont des éléments très importants surtout pour les hommes qui ne disposent pas de grands sacs à mains. Chez soi, on pourra tout à fait privilégier des grands formats. Tout à fait comme la pratique de livres en grands formats ou au format de poche. Ne pas hésiter non plus à investir dans une pochette qui les protègent bien en déplacement. Protégez-les, vous les garderez longtemps, longtemps.
les autres usages que la lecture: pour moi très secondaire. Même si beaucoup vous proposent un écosystème avec des contenus que vous pouvez récupérer sur le web, des fonctionnalités que vous oublierez vite. L'audio reste l'exception et se développe sur de plus en plus de modèles. Mais nous avons déjà tout ce qu'il faut avec smartphone et oreillettes. A retenir que les liseuses sont des machines à lire.
les prendre en main: fondamental pour moi. A chacun de juger, légèreté, taille, prise en main, écran d'accueil, navigation générale; absolument indispensable tant ces appareils touchent à une pratique intime, la lecture, le rapport affectif avec ces machines est très important, vous verrez à l'usage au bout de quelques semaines. Si vous aimez votre liseuse, vous l'aurez adopté et lirez de plus en plus avec.
Indispensable, à lire absolument: "Acheter un livre numérique? Pas plus compliqué qu'acheter un morceau de musique", c'est par ici.
Vous pourrez bien entendu retrouver tous mes tests depuis 2009 sur 57 modèles différents. Vous y trouverez aussi des petits détails qui peuvent vous intéresser, les réglages typographiques entre autres, un élément important à mon sens.
Petit conseil personnel, achetez vos livres numériques chez vos libraires indépendants s'ils proposent une offre numérique. C'est aussi chez eux qu'il sera le moins fait usage de vos données personnelles, c'est important. Si vous découvrez des livres sur leurs tables, leurs sites ou leurs Facebook/Instagram et autres, achetez-leur les livres au format numérique, les prix sont les mêmes partout, juste retour des choses, non?
Pour finir, ma liseuse, depuis des années maintenant, est toujours la PocketBook InkPad 3 (sous la marque Vivlio en France). Je l'apprécie beaucoup pour son grand format et sa polyvalence. Mais j'en ai aussi d'autres à la maison que je prend de temps en temps.
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires. Bon choix et surtout bonnes lectures en cette rentrée !
"Comment le streaming a mangé la musique?". Un documentaire sur Arte, il sera diffusé le 6 septembre prochain mais vous pouvez d'ores et déjà voir une série en 4 parties "Frankenstream, ce monstre qui nous dévore" sur le site d'Arte. Ce streaming, 82% du trafic internet, plus polluant que l'aviation, bientôt plus que l'automobile. Redécouvrir comment ce modèle s'est peu à peu installé dans les usages des contenus culturels, la musique, la vidéo, le cinéma, la presse ; même la bande-dessinée, le livre scolaire, les livres professionnels ont succombé aux sirènes, le livre-audio très bientôt. Le livre n'est pas encore passé au modèle, bloqué qu'il est au seul téléchargement. Plusieurs raisons: la volonté des éditeurs, la diffusion progressive des liseuses qui maintiennent des pratiques encore solides. Télécharger le livre numérique sera-t'il encore la pratique demain? Lui qui garde finalement un modèle vertueux aussi bien au niveau de l'environnement que dans la variété des acteurs présents en symbiose avec l'imprimé? Le streaming mangera t'il le livre?
Dans le segment des blocs-notes numériques, j'avais eu l'occasion de découvrir la Kobo Ellipsa il y a un peu moins de deux ans, revoir ici. Bien plus que de simples liseuses dédiée à la lecture numérique, ces modèles proposent une véritable expérience de lecture, d'annotations, d'écriture, de prise de notes, de dessins, de croquis, de formulaires, etc. Aujourd'hui je vous propose de découvrir avec moi la Bookeen Notéa qui était sortie déjà il y a quelques années et qui fait l'objet d'une nouvelle commercialisation depuis le début de l'été. Le récent rapprochement de Bookeen avec Vivlio donne une dynamique nouvelle sur le marché français, avec une réelle complémentarité entre les deux sociétés qui ont déjà toutes les deux une très large expérience dans le secteur. Rappelons aussi que Bookeen est l'un des pionniers de la lecture numérique et va désormais se consacrer dans les années à venir à ces modèles premium.
La Bookeen Notéa est vendu dans un coffret contenant la liseuse et le stylet. Un prix de 399,99€ en promotion actuellement. Le détail sur le site de Bookeen. Attention la couverture n'est pas incluse, il faudra débourser 29,99€ supplémentaire.
Depuis quelques années les modèles premium de ces blocs-notes numériques en papier électronique EInk se sont développés pour une clientèle avec une utilisation professionnelle ou semi-professionnelle. Tous les fabricants proposent désormais ces modèles haut-de-gamme, citons la Kobo Ellipsa, le Kindle Scrible et aussi le fabricant ReMarkable, pionnier sur ce segment. Des prix élevés donc mais justifiés semble-t-il par le format, le stylet et l'expérience globale dans son ensemble.
C'est parti pour un test complet de cette Bookeen Notéa :
Prise en main: un packaging très réussi, un beau coffret réalisé avec beaucoup de soin, on appréciera vraiment pour un cadeau par exemple; à l'intérieur la tablette, le stylet, le traditionnel câble usb pour recharger, standard désormais classique avec un mode d'emploi. Deux mines supplémentaires sont fournies. Il manquerait peut-être le petit adaptateur secteur, mais bon il nous en passe déjà pas mal entre les mains. Première sensation, cette Bookeen Notéa est vraiment très réussie. Le design avec le bord large pour la prise en main, le gris clair, le logo discret. La qualité des plastiques est irréprochable, au dos bosselé un noir mat, deux enceintes en bas. Sur la balance un poids de 460g, 8mm d'épaisseur. Je regrette de ne pas avoir eu en main la couverture, 160g supplémentaire, mais elle semble très réussie en vinyl tissé et pratique aux vues des photos. Je pense que la couverture est bien sûr indispensable pour ces blocs-notes qui vont être utilisé beaucoup en mobilité. Bien entendu avec la couverture, le poids est plus conséquent mais on ne saurait imaginer une liseuse de tel format sans une protection.
Les finitions de la Notéa sont parfaites, on a vraiment le sentiment d'une tablette de qualité premium. Seul bouton en haut à droite dans l'épaisseur, le bouton marche-arrêt (en surépaisseur ce qui est appréciable) et l'emplacement pour le câble usb en bas au milieu. Pas de boutons sur la face avant, tout se fait par le tactile. Je l'ai dit un bord élargi sur le coté pour la prise en main (rotation possible pour les gauchers). Seul bémol quand on n'a pas de couverture, le stylet ne se solidarise pas avec le bloc-note, aucun magnétisme que l'on cherche instinctivement sur les bords. Il faut donc obligatoirement la couverture.
Allumage maintenant, avec un écran 10,3 pouces eInk Carta 1200 avec une résolution de 1.404 x 1.872 et 227 ppp. Un magnifique écran de 26cm de diagonale, un contraste et une définition excellente. Des dimensions de 191,1 x 232,5 x 8,0 mm. Un format équivalent au A5 papier, c'est à dire la moitié du format A4. Vous savez comme je suis sensible à la qualité de l'écran, un confort de lecture vraiment irréprochable, en terme de contraste et de définition.
Coté processeur, il affiche 1,8 GHz à quatre cœurs. De quoi apporter de la rapidité notamment pour des fichiers lourds. Coté stockage 32 Go, suffisant pour ce que j'ai pu tester pendant ces quelques semaines. A signaler qu'il n'y a pas d'étanchéité sur ce modèle.
Stylet: un focus particulier sur la qualité du stylet. De la marque Wacom, c'est la rolls vraiment. Tant dans la prise en main que dans l'ergonomie d'utilisation. Sur la surface en encre électronique, on a réellement l'impression d'écrire sur du papier. La variété des réglages possibles dans l'épaisseur, le recours au Bluetooth, la réactivité est vraiment au rendez-vous. Bookeen a fait un excellent choix de choisir ce stylet Wacom qui en ravira plus d'un. Je ne suis pas graphiste, mes capacités dans le dessin sont très limités, je peux juste dire que l'expérience d'écriture est très satisfaisante pour un néophyte basique comme moi.
Lumière intégrée: une fonctionnalité désormais plébiscitée par beaucoup. L'éclairage intégré est excellent, les zones d'ombres sont derrière nous désormais. Il est bien complet du réglage bleu ou chaud si on le souhaite qui complète l'intensité de la lumière. Pas de réglage avec le doigt sur l'écran mais sincèrement ce n'est pas un détail bien gênant.
Navigation: Au contraire de ses concurrents qui ont conçu un environnement de lecture complet et plus ou moins fermé/ indépendant, Bookeen a fait le choix d'une tablette qui tourne sous Android 8.1. La Notéa, c'est d'abord cela : une tablette Android à encre électronique. C'est très important de le souligner, vous pourrez utiliser la Notéa comme vous utiliserez une tablette, la spécificité du papier l'électronique en plus. Par contre, pour des utilisateurs qui ne connaissent pas trop l'univers des applications, beaucoup de frustrations je pense. On se retrouve avec les mêmes problématiques que sur une tablette, quelle application plutôt que telle autre? Des gratuites pour essayer, des payantes pour des fonctionnalités en plus? Je tiens à insister particulièrement sur cet aspect pour des lecteurs qui auront toujours privilégier des liseuses aux tablettes, ils risquent d'être assez déboussolés. Pour la reconnaissance de caractères, pour les dictionnaires, vous devrez tout téléchargé au fur et à mesure sur le PlayStore de Google. A noter que ce accès au PlayStore de Google n'est pas directement installé, vous devrez réaliser une procédure, je vous la joint ici. On comprend que l'accès à Google avec une identification particulière ne permet pas à Bookeen de pré-installer quoi que ce soit directement. On regrette que Bookeen ne fournisse pas un tutoriel complet avec des applications conseillées.
La Bookeen Notéa est ouverte sur tous les formats possibles. Je ne décrirais pas tout ce que l'on peut faire sur une tablette vitaminée avec des applications que l'on aura sélectionné. Je me contenterais de décrire mon utilisation avec mon expérience de la lecture numérique.
Pas de boutique de livres numériques embarquée, il vous faudra rejoindre des applications pour vos achats et les accès.
Pour le format PDF, rien à redire même s'il reste assez basique au page à page. Les annotations suivent, pas de souci, vous annoterez parfaitement tous vos documents. Le pinch and zoom est un peu lent, je trouve. En revanche pas de navigation dans la page proposée comme chez d'autres concurrents, demi-page, reformatages, etc.
Pour l'ePub, c'est la grande déception. Je m'attendais à bien mieux de la part de Bookeen avec son expérience des liseuses sur ce format. 4 choix de caractères seulement, auto, serif, sans serif et cursive. Service minimum, rien d'autre, circulez. D'autre part un espace qui apparaît systématiquement après tous les apostrophes. J'ai regardé toutes les vidéos, est-ce que les textes sont seulement lus? Pas très sérieux. Alors vous devrez télécharger des polices depuis l'ordi en plus (il faudra chercher la procédure), mais si Aldus ne vous envoie pas un petit pack complet de polices, vous resterez en plan. D'autre part les réglages possibles sont limités, notamment l'interlignage incompréhensiblement bloqué si vous voulez le réduire comme sur un livre classique. J'ai été très surpris sur un matériel estampillé Bookeen, je dois le dire. Beaucoup de frustrations sans doute pour les amateurs de liseuses. Bref, pour l'ePub oubliez, vous devrez télécharger des applications de lecture complémentaires comme Vivlio, PocketBook, Aldiko, Kindle, etc. Quand même un peu bizarre de devoir se tourner vers la concurrence. C'est peut-être du côté de la complémentarité avec Vivlio que les choses évolueront peut-être bientôt, le chantier reste ouvert.
Coté des clouds de stockage même chose, rien n'est proposé nativement, la case application est obligatoire. Mais vous avez sans doute des bibliothèques stockées, vous les retrouverez bien vite sans sourciller.
Audio: bonne surprise sur la Notéa, deux hauts-parleurs à l'arrière, vous pourrez écouter musique et livres audio comme sur une tablette traditionnelle. Par contre, on regrettera l'absence d'une solution de text-to-speech installée.
Verdict: En conclusion de ce test, un sentiment mitigé. Il faut bien se dire que la Bookeen Notéa est une tablette Android à encre électronique et délibérément cela. Un choix fort et assumé. Vous ne tirerez pleinement tout son potentiel que si vous êtes déjà familiarisé avec l'univers des applications, tant applications de lecture, d'annotations, de clouds, etc. Il faudra vous y mettre si ce n'est pas le cas. En complémentarité évidente avec un smartphone. C'est évident que l'environnement Vivlio embarqué nativement serait un vrai plus. Une excellente liseuse grand format et une tablette Android ouverte en plus... Il serait sans doute souhaitable de clarifier rapidement cette synergie entre les deux entreprises sur les matériels avec les mises à jours futures.
Reste le prix élevé bien sûr de cette Bookeen Notéa. A ce prix-là, c'est un budget important pour une pseudo-liseuse mais à bien y regarder, moins pour une tablette Android avec stylet Wacom et l'écran à encre électronique. Vous pourrez faire le choix en toute conscience.
Les plus:
finesse, légèreté, design réussi
plastiques de qualité, finition parfaite
qualité du stylet Wacom, possibilités Bluetooth
magnifique écran eInk 10,3 pouces, haute définition, contraste très réussi
large mémoire embarquée de 32Go
qualité de l'éclairage en mode neutre comme coloré, pas de réglage avec le doigt sur l'écran
bonne ergonomie et navigation, qualité du tactile
expérience d'écriture très satisfaisante
musique, livres audio mais pas de text-to-speech.
environnement Android sans restriction pour obtenir tout son potentiel
très grande ouverture, nombre des formats supportés
bon rapport qualité/prix de ce pack si on considère l'environnement Android
Les moins:
pas de couverture intégrée, à prévoir en option
pas d'étanchéité
pas de boutique de livres numériques embarquée
le format ePub est le parent pauvre, les applications de lecture sont incontournables
pas de solution cloud proposée, case applications là-aussi
familiarité avec l'univers des applications est absolument nécessaire, à prendre en compte pour les amateurs de liseuses qui devront faire l'effort, changer de logiciel en quelque sorte
prix élevé pour une utilisation qui ne serait pas professionnelle ou semi-professionnelle
Je remercie Bookeen/Vivlio pour ce modèle envoyé en test.
Je suis à votre disposition dans les commentaires. Comme d'habitude, vous pourrez retrouver l'ensemble de mes tests ici, ainsi que sur la page Pinterest. Il s'agit de mon 57ème test de liseuses sur le blog, merci pour votre fidélité à me lire.
Je vous conseille aussi une excellente vidéo publiée par OutilsNumériques.
Le décès de John Warnock à l'âge de 82 ans a été annoncé. On ne dira jamais assez combien cet homme a compté. L'inventeur des formats Postscript en 1982 et Portable Document Format (PDF) en 1991, avait créé Adobe en 1982 avec Charles Geschke après avoir travaillé tous les deux chez Xerox, rappelle le communiqué de l'entreprise. John Warnock était aussi à l'origine, en 1986, du logiciel de dessins vectoriels de l'entreprise, Illustrator. Il a été le PDG d'Adobe jusqu'en 2000. Même si l'évolution de la société est devenue assez toxique dans son développement depuis, au fil des années, il faut se rappeler les formidables acquis pour l'industrie de l'imprimé comme du numérique qu'a apporté John Warnock.
Intéressant. La nouvelle InkPad4 de chez Vivlio est désormais proposée en pré-commande sur le site Cultura. Prix à 239,99€, vente uniquement sur le site en ligne, la couverture est offerte en plus. La livraison est prévue le 11 septembre prochain. Pas encore d'informations de la part de Vivlio, sans doute début septembre. Je me réjouis par avance de cette sortie, vous savez combien j'avais apprécié la qualité et le confort de lecture de la version 3, j'en avais fait ma liseuse préférée, revoir le test complet ici.
Désintégration de Twitter peu à peu. Nous avions déjà un goût amer depuis des mois et des mois, toute cette boue, difficile de garder les pieds propres, à patauger là-dedans. Quand vous rajouter la publicité invasive, les recommandations qui ne sentent pas très bon, sans parler du tôlier... Mais, bon, on continuait malgré tout, en essayant de feinter, se disant qu'il restait quand même une petite communauté resserrée avec quelques valeurs, qui était l'essentiel. Le passage sous X aura été la goutte d'eau, la laideur arrive même au niveau visuel et graphique.
Cet été désinstallation de l'application X de mon smartphone qui est déjà en noir et blanc depuis plusieurs mois, la continuité sans doute. Le comble est que le petit oiseau bleu est resté dans la procédure de désinstallation, comme un dernier au revoir. Le petit oiseau est mort, l'aigle X maintenant... Restera pour moi une petite veille de temps en temps sur le navigateur de l'ordinateur. Un petit filet de messages chuchotés avec mes 4000 abonnés et quelques, grapillés au fil des 15 années qui ont passé, du moins ceux qui restent réellement, sans doute pas beaucoup. En attendant des jours meilleurs peut-être, avec une réelle alternative, qui sait...
Un auteur français à redécouvrir assurément, c'est Pierre-Henri Simon (1903-1972). Publié au Seuil dans les années 50 et 60, on lui doit de très nombreux romans et essais, notamment "Contre la torture" en 1957, un texte courageux qui avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque. L'Alca propose en téléchargement ce livre, avec une biographie complète de l'écrivain. Une exposition va circuler aussi tout l'été dans sa région de prédilection entre Saintes, Jonzac et La Rochelle (voir la présentation de l'expo sur le site de l'Alca).
C'est assez incroyable qu'un romancier, essayiste et critique littéraire, aussi lu et reconnu à l'époque (puisqu'il était édité aussi en poche et en éditions de club), ait pu complètement disparaître de notre mémoire littéraire. Le redécouvrir, c'est bien sûr permettre à ses écrits de circuler à nouveau, maintenant que Pierre-Henri Simon est sorti des catalogues des éditeurs. Vicissitudes de l'édition, négligences des uns, faillites des autres...
Je suis très fier que les ayants droit de Pierre-Henri Simon m'aient proposé de coordonner le projet de numérisation de l'ensemble de son œuvre.
Nous avons déjà repris en main les livres qui avaient été numérisé dans le dispositif Relire, au travers de la plate-forme Fenixx. Très peu de corrections pour les premiers volumes, je dois dire. On a tellement décrié ce dispositif, il y a quelques années. C'est pourtant, pour les ayants droit de bonne volonté, une première pierre sacrément importante pour remettre en valeur des livres indisponibles.
Un chantier conséquent pour les autres livres, entre numérisation, relecture, correction et mise en forme des ePub. Tous les livres sont proposés en téléchargement gratuit au fur et à mesure, durant la période des expositions successives, jusqu'à la fin de l'année, sur une page dédiée.
Sept d'entre eux sont déjà disponibles, vous les trouverez sur le site de l'Alca.
J'espère que vous prendrez le même plaisir qui est le mien, à le lire et le faire découvrir autour de vous. Je vous conseille particulièrement ses romans. Pour reprendre la formule de l'écrivain portugais Miguel Torga : "L'Universel, c'est le local moins les murs." Une veine humaniste profonde et enrichissante, je retrouve beaucoup de proximité avec Nikos Kazantzaki. En France, ce serait Raymond Guérin, un écrivain de la même période, lui aussi bien oublié aujourd'hui.
Bref, Pierre-Henri Simon dans votre "pile à lire" de l'été, comme on dit...
Passionnante biographie de Franz Kafka de Reiner Stach qui vient de paraître au Cherche-Midi. C'est seulement le premier volume d'une trilogie pour l'instant. On est stupéfait qu'il ait fallu attendre plus de douze années pour découvrir une traduction en français. J'ai rarement pris autant de plaisir à lire une biographie, un texte littéraire d'une grande qualité, compliments au traducteur Régis Quatresous. J'ai voulu reprendre la lecture de l'œuvre de Kafka au fur et à mesure du texte, j'ai eu une riche idée je dois dire, tant les échos entre la biographie et les textes se renvoient dans un sens comme dans l'autre. Cela a été aussi l'occasion de me pencher sur une édition numérique digne de ce nom.
Il faut bien dire que ce n'est pas facile, Franz Kafka est loin de faire l'objet d'une attention particulière en la matière. En Allemagne, l'œuvre de Kafka est bien sûr disponible, elle est entré dans le domaine public depuis bien longtemps. On se procurera aisément une bonne édition complète (Gesammelte Werke) à petit prix. Même chose en anglais, en espagnol, en japonais, etc. En français, rien de tout cela. Les éditions dans la Pléiade chez Gallimard soigneusement privées de versions numériques, il ne reste que celles des poches dans des traductions plus anciennes, chez Folio et Garnier-Flammarion, complétés par quelles autres éditions ici et là. Alors que Franz Kafka est sans doute l'auteur qui bénéficie d'une immense bibliographie dans toutes les langues (peut-être même la plus grande), pour le lire en français en version numérique il vous faudra bricoler au gré du catalogue disponible. Plusieurs dizaines d'euros au total sans avoir fait le tour de son œuvre, loin de là, avec des traductions qui sont amorties depuis des décennies chez les éditeurs, que l'on trouve dans toutes les boites à livres du territoire. Pas de quoi être bien fier pour notre pays pour une œuvre aussi universelle aujourd'hui.
Comment faire alors pour lire tout Kafka? Désolé M. Gallimard de ne pas me pâmer devant vos pléiades en coffrets à prix élevés, de préférer des versions numériques pour lire tout à mon aise, pour bénéficier d'un moteur plein texte pour naviguer dans les volumes. Peut-on légitimement ne pas espérer cela en 2023 pour un auteur comme Franz Kafka? Une base de départ, les traductions d'Alexandre Vialatte des principaux romans et nouvelles, qui entreront dans le domaine public en 2041. Laissées en jachère par le même Gallimard, vous les trouverez aisément et gratuitement du côté d'Ebooks Gratuits. Comme d'habitude, ce sont d'ailleurs celles qui sont récupérées ici et là chez les pseudos-éditeurs sur les plate-formes. Certaines traductions plus récentes sont disponibles, celles de Bernard Lortholary par exemple. Pour le reste plus compliqué, Contemplation/Considération au Castor Astral ou G.-F., les différents récits chez Folio et G.-F. (soyez vigilent pour ne pas acheter deux fois), Le Terrier du côté de L'Herne, le Journal chez Folio paru heureusement il y a deux ans. Pour les traductions de Marthe Robert, de Catherine Billmann (Actes Sud), celles d'Alexandre Vialatte de La Muraille de Chine et surtout de L'Amérique, rien du tout. On se demande bien pourquoi la traduction plus récente de Amerika ou le Disparu n'est pas proposé au format numérique chez G.F. C'est insensé pour un livre de cette importance dans l'œuvre de Kafka. Et que dire des Lettres à Felice et à Ottla, indisponibles. Allez comprendre...
Il vous faudra patiemment reconstituer le puzzle, l'ordre des textes comme leur globalité. Stratégie qui semble bien assumée chez Gallimard, épuiser au maximum le "filon pléiade", puis les fragments en poche à petits prix. Surtout ne pas proposer des versions numériques dignes de ce nom, qui puissent contenter à la fois les chercheurs et les amateurs. Le groupe Gallimard (Flammarion en son sein) a la mainmise quasi exclusive sur Kafka, comme pour Proust. Peut-être que l'éditeur attend délibérément le centenaire de la mort de Kafka pour proposer enfin les traductions les plus récentes en poche comme en numérique? Réponse l'année prochaine...
En attendant, bon courage donc pour lire tout Kafka au format numérique.
PS: un an après la mise en ligne de ce billet, à signaler qu'une compilation complète de l'œuvre de Franz Kafka, dans des traductions variées, est apparue sur les réseaux.
“Toute l'œuvre de Franz Kafka, avec un index et des repères bibliographiques. Comprend : Les Aéroplanes à Brescia; Amerika ou Le Disparu; Blumfeld, un célibataire plus très jeune; Le Chasseur Gracchus; Le Château; Les Chevaux d'Eberfeld; Contemplation; Dans la colonie pénitentiaire; Description d’un combat; Discours sur la langue yiddish; Des enfants sur la grand-route; L’Instituteur de village; Joséphine la Cantatrice ou Le Peuple des souris; Lettre au père; Malheur; Le Malheur du célibataire; La Métamorphose; Le Monde de la ville; La Muraille de Chine; Le Passager du tramway; Le Premier grand voyage en chemin de fer; Première souffrance; Préparatifs de noce à la campagne; Le Procès; Recherches d’un chien; Richard et Samuel; Souvenir du chemin de fer de Kalda; Le Substitut; Tentation au village; Le Terrier; Un artiste de la faim; Un compte-rendu pour une académie; Un embobineur percé à jour; Un médecin de campagne; Une petite femme; Le Verdict. Joint également: Les Journaux, Derniers cahiers et Lettres à Milena.”
Cette relance attendue fait suite à la reprise de l’activité de Bookeen par Vivlio en novembre 2022. À signaler que c'est le "premier jalon des nombreuses synergies que crée la complémentarité des expertises de Vivlio et de Bookeen, pionnier des liseuses numériques en France".
Bookeen désormais le spécialiste français de ce type de liseuses grand-format, blocs-notes numériques, on ne peut que se réjouir de cette complémentarité et la continuité entre les équipes.
Bientôt 17 années de ce blog, démarré en septembre 2006. Une époque où les smartphones, les tablettes et les liseuses n'existaient pas. Bien sûr, nous lisions déjà beaucoup sur des ordinateurs, certains fondus même, sur des petits bidules électroniques comme les Palm qui servaient aussi d'agendas. Mais nous ne pensions pas que les supports électroniques auraient pu devenir une véritable alternative aux supports imprimés, d'une telle façon. Quand je dis supports imprimés je pense bien sûr aux livres en tout genre, mais aussi plus largement aux revues, journaux, magazines.
Aujourd'hui la lecture numérique est partout. Ce que je pressentais en cette année 2006 en ouvrant ce modeste blog pour échanger avec quelques-uns est arrivé. Technologies, environnements, pratiques de lectures, impacts sur la profession dans son ensemble, les aspects sont nombreux. La lecture est très largement en mutation vers des supports électroniques et ce n'est pas fini bien évidemment.
Plus qu'une mise en concurrence avec l'imprimé, nous vivons une période de complémentarité entre les deux supports, l'expérience de lecture numérique toujours plus satisfaisante. L'accélération est en cours dans la presse, la transition du livre plus lente selon les secteurs du livre.
En ce printemps 2023, il m'a paru intéressant de faire un point où nous en sommes aujourd'hui à propos du livre numérique. C'est aussi la lecture d'un excellent livre "L'Innovation, mais pour quoi faire ?" de Franck Aggeri paru au Seuil dernièrement qui m'a donné envie de réaliser cette synthèse.
Je vous propose dans les semaines à venir de balayer ensemble la question en six billets structurés : les technologies et les environnements de lecture, les pratiques de lecture, le milieu professionnel avec auteurs/éditeurs, libraires, bibliothèques, les perspectives à court et moyen terme. À très vite...
Parution la semaine dernière du traditionnel rapport du CNL sur les français et la lecture. Il parait tous les deux ans, c'est toujours en avril au moment du Salon du Livre. Intéressant de mesurer la situation de la lecture après la crise COVID. C'est globalement à un retour à celle d'avant 2019 que l'on observe. Malgré la confirmation que la lecture reste une activité importante pour les français, elle décroche toujours dans le temps passé au quotidien. Décrochage aussi chez les plus jeunes, chez les 15-24 ans. C'est aussi le livre d'occasion qui atteint un niveau record, c'est 14 points de plus qu'en 2015. Le format numérique progresse toujours: "La lecture au format numérique enregistre une importante progression, notamment chez les moins de 25 ans (+15pts), tandis qu’elle reste confidentielle au-delà de 50 ans, et 46% des moins de 35 ans ont déjà écouté un livre audio. Ces nouvelles pratiques de lecture, particulièrement importantes chez les générations les plus jeunes, se conforteront probablement dans les années à venir." Quand même très surpris que la lecture numérique reste "confidentielle" au-delà de 50 ans.
À signaler deux intéressants articles sur l'excellent "Carnets de lecture numérique". Tous les deux consacrés à l'évolution des technologies de lecture, rédigés par Frédérique Veilleux-Patry. La bascule étant la liseuse, ère pré-liseuse et ère post-liseuse. Complétés par une riche bibliographie. Le premier Sony Librié en 2004, cela fera 20 ans l'année prochaine. L'histoire va se poursuivre, E Ink a en effet dévoilé cette année un nouveau papier électronique qui peut afficher près de 50 000 couleurs CMYK à 300 DPI.
La start-up française Mobidys a ouvert une offre au Canada depuis quelques mois. Voir le site dédié. Déjà largement présente en France dans les collèges et lycées avec Sondo, dans les bibliothèques avec BibliOdyssée, Mobidys a franchi l'Atlantique pour proposer son savoir-faire dans le domaine de l'accessibilité pour les DYS et petits lecteurs. 10 éditeurs canadiens partenaires, 100 livres sont déjà adaptés. Avec une nouvelle levée de fonds, l'objectif est de commercialiser plus de livres dans une approche multilingue, grâce à des moteurs linguistiques.
Une nouvelle version de la Kobo Elipsa est proposée en ce mois d'avril par Kobo/Rakuten. Le modèle précédent était sorti il y a deux ans. J'avais eu l'occasion de le tester, tout le bien que j'en pensais en terme à la fois de fonctionnalités et de connectivité, revoir ici. Des liseuses grand format semi-professionnelles pour des lecteurs qui souhaitent annoter abondamment les livres, revues, articles, etc. Il y a une forte concurrence dorénavant sur ces modèles premium avec les reMarkable 2, Kindle Scribe et autre Bookeen Notea. Kobo annonce un nouveau stylet et une interface améliorée. C'est souvent dans les petits détails que viennent se nicher des améliorations probantes pour les lecteurs. La Kobo Elipsa 2E sera disponible à partir du 19 avril au prix de 399,99€. Un étui Sleep Cover est proposé pour 69,99€ de plus.
PocketBook annonce la sortie d'un nouveau InkPad 4. Vous savez sans doute comme j'avais apprécié le précédent modèle en version 3 sorti il y a déjà 5 ans. Vivlio (ex TEA) l'avait sorti dans sa gamme. Revoir mon test ici. Un format 7,8 pouces désormais idéal selon moi.
Une nouvelle version donc, avec des évolutions que j'ai pu glaner :
un écran en 7.8” E Ink Carta™ 1200 (1404 × 1872 et 300 PPI) avec 15% de contraste en plus, 20% en plus de rapidité de rafraîchissement.
un processeur plus performant, une amélioration de l'éclairage intégré
des hauts-parleurs et bluetooth pour lecture de livres-audio
l'intégration de nouvelles fonctionnalités en text-to-speech
l'étanchéité en IPX8
Très excitant tout cela, j'espère que Vivlio sortira ce nouveau modèle en France dans quelques mois.
A signaler, l'ALCA Nouvelle-Aquitaine propose quatre études distinctes couvrant l’ensemble de la chaîne du livre. "Conduites en 2022, ces études ont été menées de manière collaborative et participative. L’état des lieux ainsi établi permet aux institutions et aux professionnels d’appréhender plus finement les enjeux du livre et leurs évolutions."
Elles sont désormais accessibles en ligne sur le site.
Hommage à Roger Vinciguerra décédé quelques jours avant Noël dernier. Un grand professionnel de l'édition nous a quitté. Nous nous étions parlé au téléphone début décembre, il était rentré chez lui après de nombreux séjours hospitalisés. Sa voix était claire, il semblait aller mieux. Nous avions évoqué de nous voir en fin ou en début d'année, partager un repas dans le petit vietnamien à deux pas de chez lui, puis j'ai été souffrant à répétitions, reportant à plusieurs reprises ce déplacement sur Paris.
Nous nous étions rencontré avec Roger chez Bordas à l'époque de la rue Rémy-Dumoncel, notre chef de fabrication, apportant tous les soins que nous pouvions sur les livres illustrés de la maison. Durant près de trois années, il nous a fait partager au sein de notre petite équipe resserrée tout son savoir-faire professionnel. Roger avait connu l'époque du plomb dans les ateliers de Deberny-Peignot, dans laquelle il avait fait ses premiers pas après l'Ecole Estienne. C'est dire le soin qu'il consacrait à la typographie, le plomb puis le passage à la photo-composition qu'il avait suivi de très près dans les maisons d'édition de littérature. Mais c'était aussi un homme de couleurs, tant sa passion le tournait naturellement vers les beaux-livres. Son passage dans beaucoup d'entreprises, du groupe Hachette notamment, a laissé une marque durable pour tout ceux avec qui il a travaillé, collaborateurs comme professionnels en France comme en Europe, compositeurs, photograveurs, imprimeurs, façonniers. Un grand grand professionnel mais aussi un homme de partages, de convictions, d'amour de son métier qu'il partageait sans modération autour de lui. La droiture aussi, qu'il chérissait par-dessus tout.
Combien d'entreprises j'ai pu découvrir, de bons à tirer j'ai pu faire avec les précieux conseils de Roger. Les photo-compositeurs dans le Nord comme du côté d'Angoulème (ils se reconnaîtront), les imprimeries Jean Mussot, Mame, Aubin, Hérissey, les photograveurs André Fossard, Bussière, les relieurs Brun, SIRC, d'autres encore. Et puis les imprimeurs italiens vers lesquels son origine et son amour de l'art le tournait naturellement bien sûr, Pizzi, Milano Stampa, Canale... Avoir la confiance de Roger valait tous les sésames...
Les heures que nous passions à parler typographie, à corriger la photogravure, à rechercher des solutions techniques pour optimiser des collections de livres à venir et les maintenir en France, restent gravés dans ma mémoire. C'étaient aussi les innovations technologiques qui arrivaient, l'avancée de la PAO, la fin des bromures à coller sur les maquettes, les paquets de films à envoyer remplacés par disquettes et autres syquests, les montages chez les imprimeurs, les ozalids qui sentaient l'ammoniaque pour les bons à tirer. Je me rappelle précisément du premier livre que nous avons entièrement réalisé sans morceaux de films, de l'écran aux grands films imposés chez l'imprimeur, un modeste Modelages en pâte durcissante chez Dessain et Tolra. Le CTF comme nous l'appelions à l'époque, avant les CTP et DI. Nous tremblions un peu au moment de recevoir les bonnes feuilles. Roger n'était jamais passéiste, allait toujours de l'avant, avec son œil pétillant, c'est la qualité et l'exigence qui primaient.
Je pense que beaucoup d'entre nous dans l'édition sommes tristes aujourd'hui à l'annonce de sa disparition. Toutes mes pensées vont à sa famille. Nous gardons les traces durables de son amitié et des livres que nous avons partagés, façonnés ensemble avec passion. Elles et ils restent gravées à jamais...
Réaction après les propos de Brigitte Macron sur RTL qui aimerait lancer une plate-forme numérique gratuite donnant accès aux classiques de la littérature et du cinéma français. Pour le cinéma c'est plié et ce n'est pas faute d'avoir essayé, avec le désastre financier de la plate-forme Salto dont la fermeture a été acté en ce début d'année (lire cet article intéressant).
En ce qui concerne les classiques de la littérature française il s'agirait d'une plate-forme gratuite sur laquelle toute la population, et notamment les adolescents, pourrait avoir accès à ce que Brigitte Macron appelle les "incontournables" de la culture française. Parmi eux, elle cite pêle-mêle des écrivains comme Racine, Montesquieu ou Baudelaire. Beaucoup sur Twitter ont réagi avec l'offre Gallica qui existe depuis longtemps. Plus encore c'est la Bibliothèque Numérique de TV5 Monde qui m'a tout de suite frappé puisqu'il s'agit d'un site francophone à vocation pédagogique. Cette bibliothèque numérique regroupe aujourd'hui 642 titres, tous les fameux auteurs "incontournables".
Contrairement à Gallica, TV5Monde a fait un réel effort à la fois sur le catalogue des ePubs comme PDF, mais aussi sur l'ergonomie, les aspects graphiques avec les couvertures et des illustrations inédites d'auteurs. C'est quand même assez incroyable que Brigitte Macron puisse ignorer une telle offre, TV5 Monde détenue conjointement par des sociétés audiovisuelles publiques. Booster cette bibliothèque numérique avec des classiques sous droits chez les éditeurs serait une très bonne chose dans l'espace francophone. Alors, chiche Mme Macron?
Et l'on reparle de Jean-Pierre Martinet. Au fil des années, Le Dilettante, Finitude, L'Arbre vengeur, c'est aujourd'hui un autre éditeur L'Atteinte qui remet en lumière le dernier livre de cet auteur, L'Ombre des forêts paru à la Table Ronde en 1987. Autant de "petits" éditeurs qui ont essayé d'extirper des limbes Jean-Pierre Martinet, disparu en 1993, aujourd'hui bien confidentiel. Son dernier livre était indisponible dans sa version de poche à La Petite Vermillon parue en 2008. C'était d'ailleurs la seule version poche qui existait de ses livres. Martinet exclu des catalogues, du numérique aussi d'ailleurs, hormis quelques titres secondaires. Ses principaux livres comme Jérôme ou La Somnolence, découverts en leurs temps par Jean-Jacques Pauvert ou Le Sagittaire de Gérard Guégan, des crémeries passées dans les laiteries industrielles des groupes. Que peut bien peser Jean-Pierre Martinet dans leurs lignes de comptes, par compte même interdits de poche, pas question de libérer les formats numériques.
Martinet, un auteur qui compte pour tout ceux qui se sont plongés dans ses livres, un univers qui n'appartient qu'à lui. J'en fait même un signe de la qualité d'une librairie quand j'en découvre une nouvelle. Martinet est-il sur une étagère perdu autour de Martin du Gard, Maupassant, Mauriac, avant celle bien pleine de Musso? Pendant quelques semaines en ce début d'année il aura la primeur de quelques tables, se frottant aux piles de la rentrée littéraire et puis s'en ira, les purgatoires sont décidément bien verrouillés pour les auteurs qui ne rentrent pas dans les moules. Combien de lecteurs pour lui? Comment Martinet pourrait-il bénéficier enfin du statut qu'il mérite sans voir ses trois principaux livres passer dans des versions de poche et le numérique associé? On n'ose bien sûr pas évoquer une pléiade, vous imaginez bien, plus modestement une édition complète en Bouquins (comme récemment Jean-René Huguenin) ou autre qu'il mériterait amplement.
Les passages météores chez des petits éditeurs depuis une quinzaine d'années, dans des versions en grand format aux prix élevés le maintiennent soigneusement dans l'ornière qu'il ne devrait jamais quitter. Une stratégie de l'échec de l'auteur soulevé il y a bientôt dix ans dans cet article de Causeur, une même stratégie de l'échec éditoriale aujourd'hui. Le temps hélas n'y change rien...
Après "La Zone Verte" en janvier, je viens de terminer de numériser "Yvonne" d'Eugène Dabit, en collaboration avec la BNR. Un livre inédit paru chez l'éditeur Bernard Pascuito fin 2008. L'éditeur a malheureusement disparu quelques années plus tard, le livre indisponible depuis.
Si nous connaissons Eugène Dabit (1898-1936) par son livre "L'Hôtel du Nord" qui a connu une destinée cinématographique providentielle avec son histoire d'atmosphère, nous connaissons moins ses autres livres, c'est une véritable injustice pour un écrivain parti bien trop tôt. Beaucoup de plaisir et de fierté à sortir ce livre des limbes dans lequel il se trouve comme tant d'ouvrages indisponibles. On se demande bien pourquoi Gallimard n'a pas trouvé l'intérêt de le reprendre dans sa collection L'Imaginaire parmi les autres, d'autant plus qu'il n'est plus question de droits, l'écrivain dans le domaine public depuis bien longtemps.
"Yvonne" est un magnifique portrait de femme en recherche d'émancipation, un beau témoignage posthume envers le talent d'écrivain d'Eugène Dabit, dont l'action se situe dans le milieu des peintres et des modèles parisiens. Un milieu que l'auteur connaissait bien puisqu'il a longtemps hésité entre l'écriture et la peinture, sa compagne Béatrice Appia elle-même peintre, leur atelier installé rue Paul de Kock dans le XXème arrondissement de Paris (voir la page d'Eugène Dabit sur ArtNet).
L'équipe de la Bibliothèque Numérique Romande a décidé la publication de l'ensemble de l'œuvre d'Eugène Dabit. Les parutions vont se poursuivre durant toute cette année. Restez vigilent...
[llustration : Portrait d'Yvonne Chevalier au fauteuil d'Eugène Dabit.]