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80 notes en janvier 2011

Gallimard: fourchette haute sur prix public

Gallimard A lire l'intervention d'Antoine Gallimard (PDG des Editions Gallimard et président du Syndicat Nationale de l'Edition) publiée dans le Monde sur les rapports éditeurs/auteurs en réaffirmant la chaîne de valeur: "Malgré le contexte d'incertitude du marché et les investissements qu'ils font, les éditeurs proposent à leurs auteurs des taux de rémunération au moins égaux à ceux du livre imprimé, en retenant de plus en plus fréquemment le "haut de la fourchette" de ces taux et en l'asseyant sur le prix public (et non sur leur chiffre d'affaires net). Les éditeurs font ainsi un vrai pari et prennent un risque réel. La réalité de cette nouvelle économie sera connue de tous dans quelques années. Si des vérités stables se font jour, les auteurs et les éditeurs devront s'y adapter ensemble. Face à des modèles d'intégration exclusifs développés par des grands opérateurs technologiques, les auteurs et les éditeurs ont un intérêt partagé à faire respecter la chaîne de valeurs communes au livre imprimé et au livre numérique. Dans la perspective proche d'une coexistence de ces deux marchés, l'équilibre de notre secteur ne se conçoit sans que la librairie y joue son rôle.". En relisant plusieurs fois, j'ai essayé de décripter avec des chiffres réels, prix public (papier ou numérique?). Cela ferait pour un livre à 15€ TTC (12€ dans sa version numérique) un passage de 1,42€ pour l'auteur sur les droits papier (10% en moyenne) à 1,2€ pour la version numérique. Soit 11% du prix hors-taxe de la version numérique. 1% de rémunération supplémentaire, c'est cela? La notion de fourchette haute est à prendre en compte, sur les contrats cela peut être 12% au delà d'un certain seuil, ce qui ferait 14% de la version numérique dans ce cas-là. Vous comprenez cela aussi?


Feedbooks en conquérant

Feedbooks Les petits frenchies de Feedbooks (site d'auto-publication) ont l'honneur des colonnes de Publishing Perspectives. Hadrien Gradeur revient sur le développement. Ils délivrent pas moins de trois millions de titres mensuellement à leurs lecteurs sur tous supports, ça ne vous rapellent rien? Cocorico! Ils entrent également sur le marché des éditeurs, on reconnait les titres, c'est facile, ils sont avec des DRM ici. Un petit retour en arrière avec Billaut (il y a deux ans et demi), ils ne sont pas encore le YouTube du livre mais ça avance bien quand même! (via Teleread).

PS: ils ont aussi les honneurs de L'Expansion et je ne l'ai pas fait exprès!


Le Kindle en rouleau compresseur

Kindle Amazon ne communique toujours aucuns chiffres sur les ventes de son Kindle. En fin d'année dernière, Amazon donnait son lecteur comme le produit le plus vendu de l'histoire de la société (voir LaTribune). Plusieurs analystes donnent des chiffres entre 7,1 et 8 miliions d'exemplaires vendus en 2010, des prévisions à 12 millions en 2011 et un prix à 80$ à l'horizon 2013. S'il ne les proposent pas encore moins cher avec des offres d'abonnements d'ici là! Une chose est sûre, Amazon reste bien leader sur le marché et de très loin, le Kindle (lecteur et contenus) représenterait 8% des ventes d'Amazon, une paille! (via SanFranciscoChronicle). Lire aussi comment Amazon a "sauvé" le Kindle sur BusinessInsider. On comprend que beaucoup ne soient pas trop pressés de voir le Kindle par chez nous! Alors, printemps? automne?, faites vos jeux!


SCAM: l'écrivain au coeur du numérique

Mise en ligne du débat qui a eu lieu à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) sur le thème "L'Ecrivain au coeur du numérique". Un code des usages à définir rapidement comme le réclame Benoit Peeters (via Tiers-Livre).


L'écrivain au cœur du numérique
envoyé par La_Scam. - Regardez plus de courts métrages.


Chroniques de lecture - 1

Plume En ce début d'année, je suis ravi d'ouvrir Aldus à des chroniqueurs qui nous feront partager leurs coups de coeur "numériques". Si vous me lisez et que vous vous sentez une proximité par rapport à Aldus, n'hésitez pas à nous rejoindre! Merci Thierry!

"Bonjour !
Je me présente. Je m'appelle Thierry Cousteix. Je suis professeur des écoles dans le Puy de Dôme, en Auvergne (c'est en France!)
Lecteur assidu de votre site, je suis aussi un passionné de lecture. Je lis en moyenne 1 livre par semaine, tout style, tout genre confondus: de Maupassant au dernier Philippe Sollers, en passant par Cendrars et jusqu'au dernier polar américain sorti en epub.
Je viens de découvrir la lecture électronique sur le petit Cybook Opus de Booken (très agréable, ma foi!).
J'avoue que je suis assez enthousiasmé par ce support de lecture!
J'ai déjà pratiqué la critique littéraire au sein des jurys des Prix des lecteurs de l'hebdomadaire l'Express et du mensuel Lire (je peux vous joindre, si vous le souhaitez, quelques uns de mes articles publiés sur ces revues).
Aussi, je me permets de vous proposer mes services (bénévoles, cela va de soi!) en vous suggérant pour publication sur votre site des critiques littéraires de livres électroniques (formats epub ou PDF).
Chaque semaine, je peux vous envoyer un article à mettre en ligne.
Ceci afin de motiver vos visiteurs à la lecture de livres... électroniques!

Je vous joins, ci-dessous, un article sur le 1er livre électronique que je viens de terminer. C'est tout frais d'aujourd'hui!
Le prochain pourrait être "La parure" une petite nouvelle de Maupassant en format epub en téléchargement gratuit.

LaurentBinetHHhH «HHhH» de Laurent Binet. Prix Goncourt du 1er roman en 2010.

Livre acheté (15,99 €) et téléchargé au format epub sur le site starzik.com

Une chose est sûre: Laurent Binet, astucieusement, sait nous raconter une histoire.

"Au début, ça m'avait semblé un histoire simple à raconter. Deux hommes doivent en tuer un troisième."

Cette histoire c'est celle de 2 parachutistes résistants tchèques qui vont, en 1942, commettre un attentat à Prague contre Heydrich, planificateur de la solution finale et bras droit de Hitler. Tous les personnages de ce livre ont existé. Mais est-ce vraiment un roman comme annoncé sur la couverture? "HHhH" signifiait chez les SS: "Le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich." ("Himmlers Hirn heiβt Heydrich" en allemand). Après le très, très, très (trop?) discuté, "Jan Karski" de Yannick Haenel (prix Interallié et prix FNAC 2010) qui raconte l'histoire de Jan Karski, résistant polonais chargé par la résistance du ghetto de Varsovie d'alerter les pays alliés des massacres des juifs, voici donc "HHhH". Deux jeunes auteurs. Deux histoires "vraies"... romancées. Deux procédés romanesques très différents pour raconter l'histoire de l'Histoire.

J'apprécie beaucoup le style limpide, de Yannick Haenel et je me range du côté de ceux qui ont défendu son "entreprise romanesque" de prise de l'histoire à son compte... à notre compte. Laurent Binet est très (plus?) malin. Il raconte son histoire, "en direct live". Avec ses bafouillages, ses bégaiements, ses mensonges, ses ratures. Il nous raconte son histoire comme on la lit. Il écrit au fur et à mesure qu'on lit. Je vais citer quelques extraits significatifs de "la technique Laurent Binet". "Les fantômes, il faut s'en occuper, et cela demande beaucoup de soin mais cela, je le savais. En revanche, j'ignorais, et j'aurais dû m'en douter pourtant, qu'un fantôme n'aspire qu'à une seule chose: revivre." Et Laurent Binet sait très bien faire revivre les fantômes de l'Histoire. Le jeune auteur fait référence à Flaubert qui à propos de son Salammbô écrivait : "C'est l'Histoire, je le sais bien, mais si un roman est aussi embêtant qu'un bouquin scientifique..." Et Laurent Binet n'est surtout pas embêtant. "Je dis qu'inventer un personnage pour comprendre des faits d'histoire, c'est comme maquiller les preuves." Et puis, avec modestie et humilité face à "ses" héros de la résistance, "C'est un combat perdu d'avance. Je ne peux pas raconter cette histoire telle qu'elle devrait être." Un autre exemple. La dernière scène qui relate la tragique fin des résistants tchèques, en réalité, dure 8 heures. "Il est midi, il a fallu près de huit heures aux huit cents SS pour venir à bout de sept hommes." L'auteur mettra 18 jours pour écrire cet assaut fatal. (les étapes de l'écriture sont datées du jour: du 1er au 18 juin 2008)

Et on y croit. On écoute jusqu'au bout. Malgré le suspens inexistant. Son "truc stylistique" marche. Alors on marche avec lui dans la divine Prague, au côté de héros magnifiques et d'ignobles nazis. Ce livre a aussi le mérite, comme celui de Yannick Haenel, de nous rafraîchir la mémoire, si besoin, sur cette barbarie humaine qu'était le nazisme. Où se trouve la vérité ? Le mensonge ? Le suspens se situe peut-être là. Caché derrière ces deux questions. En tout cas, Laurent Binet sait raconter les histoires. C'est déjà beaucoup... pour un livre...

4ème de couverture

A Prague, en 1942, deux hommes doivent en tuer un troisième. C’est l’opération « Anthropoïde » : deux parachutistes tchécoslovaques envoyés par Londres sont chargés d’assassiner Reinhard Heydrich, chef de la Gestapo, chef des services secrets nazis, planificateur de la solution finale, « le bourreau », « la bête blonde », « l’homme le plus dangereux du IIIe Reich ». Heydrich était le chef d’Eichmann et le bras droit d’Himmler, mais chez les SS, on disait : « HHhH ». Himmlers Hirn heiβt Heydrich – le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich.

Tous les personnages de ce livre ont existé ou existent encore. Tous les faits relatés ont été vérifiés. Mais derrière les préparatifs de l’attentat, une autre guerre se fait jour, celle que livre la fiction romanesque à la vérité historique. L’auteur, emporté par son sujet, doit résister à la tentation de romancer. Il faut bien, pourtant, mener l’histoire à son terme.

La 1ère phrase

"Gabcik, c'est son nom, est un personnage qui a vraiment existé."

Sur l'auteur

Né en 1972, il est agrégé de Lettres modernes, enseigne dans la région parisienne et est chargé de cours à l'Université Paris III


Voilà, en attendant votre avis, cordialement et dans tous les cas, bonne continuation à ALDUS...

TC


Blog pourquoi faire?

J'aime beaucoup lire le blog d'Eric Mainville toujours très pertinent sur l'activité de blogueur. En début de semaine il revenait sur le "curator" dont on entend beaucoup parler ("Le secret du curator c’est une idée géniale qui s’incarne dans une sélection pertinente de contenu web"), il revient aujourd'hui sur les trois critères de succès d'un blog: communauté, vente et audience. Bref à mettre dans vos flux, s'il n'y est pas déjà!

PS: J'ai oublié de mentionner qu'Eric propose depuis fin novembre un guide du blogging "101 trucs pour améliorer votre blog", je vous le conseille!


Sony PRS-650 trouve son public

Prs650 Signe qui confirme que le livre électronique Sony PRS-650 trouve peu à peu son public, après le Japon il y a quelques semaines, il est en rupture chez Pixmania par chez nous et ce malgré sa sortie relativement confidentielle chez les grands distributeurs. Les chaînes "Pearl" de PVI entre ce modèle et le Kindle d'Amazon doivent être sollicitées!


Liquavista avec Samsung

Liquavista Si Samsung s'est désengagé des livres électroniques embarquant la technologie eInk en bradant les modèles fabriqués en 2010, il ne compte bien entendu pas quitter le marché prometteur de modèles couleurs spécifiquement conçus pour la lecture. Pour preuve l'annonce du rachat de la société néerlandaise Liquavista qui développe une technologie couleur innovante qui pourrait bien, avec l'appui du géant asiatique, concurrencer très fortement Mirasol et eInk. Rappelez-vous, les derniers prototypes présentés l'été dernier; la couleur décidément, ça bouge! (via Liliputing, merci Blogeee).


Période des soldes

Etiquette Logique des prix, toujours dans une spirale descendante. Publienet baisse ses prix à 2,99 et 3,49€ maxi. Le pari sur le volume des téléchargements: "On n’achète pas un fichier numérique comme on achète un livre. Ce qui compte, de notre côté, les auteurs, c’est que le texte circule et diffuse, qu’il vive. Qu’on puisse découvrir sans arrière-pensée, ni le sentiment d’être taxé comme au péage de l’autoroute. En baissant de façon conséquente ce prix standard de 5,99 à 3,49 (et 2,99 pour les formes brèves), j’ai l’intuition que ce ne sera pas pénaliser les auteurs –au demeurant, même sur un téléchargement à 3,49, une fois enlevés les 57 cts de TVA, reste 1,46 à l’auteur en vente directe, et 0,85 en vente avec intermédiaire-, mais au contraire déplafonner notre distribution, passer à une autre échelle. Et, surtout, inaugurer une relation différente avec nos visiteurs. Tout cela, on ne l’apprend qu’en marchant, à mesure que deviennent peu à peu visibles les critères de ce métier neuf. Métier, parce que le ticket d’entrée technique est bien plus complexe, et que c’est désormais – de notre côté – un ensemble complexe aussi de personnes chacune dans leur rôle (ou la nouvelle répartition décloisonnée de ces rôles!)." (lire sur TiersLivre). Jusqu'où s'arrêter à la frontière du gratuit, attention cependant à la perception négative, "cela ne vaut rien"...


Etats-Unis : les ventes ne faiblissent pas

Pw Le magazine Publishers Weekly confirme la tendance très forte du marché en fin d'année dernière aux Etats-Unis. Les ventes de livres numériques ont augmenté en novembre de 129,7%, à 46,6 millions de dollars, parmi les 14 éditeurs qui communiquent leurs résultats de ventes mensuelles à l'Association of American Publishers. C'est mieux que l'augmentation de 112,4% enregistré en octobre, lorsque les ventes de livres électroniques ont été 40,7 millions de dollars. L'augmentation de 165,6% sur les 11 premiers mois de 2010 met les ventes ebooks des 14 maisons d'édition à 391,9 millions de dollars. J'espère que ma traduction est correcte. Les prochains chiffres de l'IDPF devraient tomber d'ici quelques semaines (via Teleread).


La Martinière et son offre numérique

Logo-lamartiniere Des éléments fournis par le groupe La Martinière sur son offre numérique (Olivier, Seuil, La Martinière, Fetjeine, Bourgois) sur le blog ePagine. Plus de 300 titres numérisés et des ventes en hausse de 343% par rapport à 2009, chiffre qui en soit ne veut pas dire grand chose quand ça démarre! Les cinq meilleurs ventes aussi sont donnés. Les prix restent très élevés, on va rarement au-delà des 20%, dommage.


Et si le livre était une technologie d'avenir!

Toutes ses vieilleries technologiques que les plus de quarante ans ont connus et que les enfants d'aujourd'hui sont incapables de comprendre... Passionnante vidéo qui me fait penser que le bon vieux livre ne prend pas une ride et reste finalement une technologie d'avenir qui résiste bien au temps! Nous verrons dans quarante ans! (vue sur eBouquin merci).

PS: ce n'est pas sans rappeler cette vidéo espagnole de l'année dernière! (vous trouverez tout dans la rubrique Humour)


BD: le numérique par les blogs

Acbd_logo L'ACBD (Association des Critiques et des Journalistes de bandes-dessinées" dresse son bilan 2010 sur le secteur. Tassement du marché avec une production encore accrue. Côté numérique, encore peu de chiffres, elle est rapidement évoquée en fin de rapport. «Aucune statistique officielle n’est disponible, précise l’observateur, mais en consultant les annuaires des deux principaux hébergeurs de blogs en France, on peut constater que 6021 blogs sont classés «BD» chez Overblog, et 4268 chez Canal Blog. Un nombre largement sous-estimé au regard de la multitude d’hébergeurs et de plateformes internationales (…). Le blog est donc le média dominant pour la création de bande dessinée numérique, même si on note quelques mises en activité d’éditions de BD numérique originales, parmi lesquelles Les Autres Gens et Caramba!Publishing ou des éditeurs communautaires comme Sandawe et Manolosanctis. (…) Pourtant, le lectorat potentiel de la BD numérique ne cesse d’augmenter, 2010 ayant vu apparaître sur le marché des appareils nomades.» (via Bodoï merci).


KPMG: défis pour les éditeurs

EtudeKPMG A signaler du côté du cabinet de conseil KPMG une étude "Maisons d'éditions: les défis à relever pour 2011" (5ème édition): "La révolution numérique est en marche dans le monde de l’édition, cette cinquième édition met en lumière les actions concrètes que les maisons d’édition auront à mener pour bien prendre le virage du numérique. Elle analyse les indicateurs financiers, établis à partir d’un panel de près de 200 entreprises, qui permettront aux éditeurs de comparer leurs tendances à celles du marché et de se préparer à l’impact des nouveaux modèles économiques sur leurs données financières." L'étude peut être téléchargé ici.


Le Motif: prix unique en attendant la TVA

Motif Le Motif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile de France) revient sur le prix unique acté bientôt pour le livre numérique en droite ligne de la loi Lang qui va avoir trente ans cette année. Jérôme Lindon aurait été de ce combat-là aussi! Réaffirmer que le débat se joue également sur le terrain européen. Lire également, Vincent Monadé sur son blog: "C'est aussi la raison pour laquelle, avec d'autres, le MOTif est favorable à une loi sur le prix unique du livre numérique, 30 ans après la loi Lang. Non comme une panacée qui suffirait à préserver les métiers du livre, mais comme un instrument temporaire de fixation du marché. J'ai la conviction que cette loi permettra, le temps que s'installe l'économie du numérique, de limiter l'intrusion anarchique de multinationales dont le livre est le cadet des soucis. Certes, le numérique peut être l'espace pour inventer de nouvelles façons d'écrire, d'éditer et de vendre le livre. Mais ne pas légiférer, c'est faire le jeu d'acteurs qui n'ont rien à voir avec le livre. Ne pas légiférer, c'est favoriser le renard libre parmi les poules libres." Comme lui, je regrette que la baisse de la TVA vienne seulement début 2012, c'est bien tard, mais rien n'empêche les éditeurs de jouer le jeu en diminuant provisoirement leurs marges, ce serait un signe fort pour le marché!