695 notes dans la catégorie "Bibliothèques"

Bayard Jeunesse et Milan au Centre Pompidou

Sur votre agenda la semaine prochaine, ce sont les équipes de Bayard Jeunesse et Milan qui vous invitent avec vos enfants au Centre Pompidou à l'Atelier des Enfants. C'est le mercredi 11 janvier. Venez découvrir le numérique pour les plus jeunes, le secteur le plus créatif. Un enfant repartira même avec son iPad!

Attention: réservation indispensable au 01.74.31.65.77 ou [email protected]

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L'Observatoire du numérique est en ligne

Actu-observatoireA signaler que l'ENSSIB (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques) a mis en ligne un certain nombre de ressources sur un site "Observatoire du numérique dans l'enseignement supérieur":

"Créé en 2010 dans le cadre de la plateforme de collaboration entre le Syndicat national de l'édition (SNE) et le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR), l’Observatoire du numérique dans l’enseignement supérieur - piloté par l'Enssib - a vocation à recueillir des données pertinentes pour permettre l’évolution des offres éditoriales en ressources pédagogiques numériques pour l’enseignement supérieur, selon des modèles satisfaisants pour tous les acteurs.

Le site Internet vise à le situer dans son environnement institutionnel, à valoriser les ressources documentaires qu'il est chargé de signaler et à présenter ses missions et travaux."

Il est désormais accessible à l'adresse: http://www.observatoiredunumerique.fr


Bibliothèque de Rennes Métropole: un salon de lecture numérique

Salonlecturenumerique

Une initiative "cosy" très intéressante: la bibliothèque de Rennes Métropole propose désormais un salon de lecture numérique au coeur du pôle Sciences et Vie pratique au niveau 3 de la bibliothèque. "Qu’est-ce que le salon de lecture numérique? Selon ses promoteurs: «un espace pour découvrir la lecture de demain! (…) Un espace de détente et de découverte des nouveaux outils de lecture». Au sein d’un espace cosy pourvu de fauteuils, chaque lecteur-usager peut manipuler des liseuses, tablettes (et d’autres outils numériques!) pour mieux appréhender leur fonctionnement.

Une douzaine d’appareils électroniques sont mis à disposition des publics dans le cadre du salon de lecture numérique comme des liseuses (Sony Reader, FnacBook, Bookeen…), des tablettes (iPad et Samsung Galaxy Tab) et aussi des lecteurs mp3 (iPod touch) et consoles (Nintendo DSi). Ce «showroom» permanent propose également des livres thématiques sur l’univers numérique mobile d’aujourd’hui et des écrans LCD de consultation. L’innovation est de pouvoir tester ce matériel (avec contenu: livres numériques, applications mobiles…) in situ en toute quiétude et dans un univers dédié aux livres.

En parallèle, la bibliothèque de Rennes Métropole accueille les rendez-vous livre & numérique: des conférences, tables rondes et ateliers sur la thématique du livre et du numérique avec des partenaires locaux. Ces rencontres traitent des aspects techniques, économiques et juridiques de l’univers du livre numérique."

Le petit flyer à faire circuler est ici. Qu'on se le dise à Rennes!

(via NetPublic).


Le numérique aime les grosses cochonnes

1-FRey-APP-déc11Les livres érotiques se vendent particulièrement bien en numérique. Discrétion des petits lecteurs oblige! Numilog essaye même de glisser en catimini ses métadonnées par l'Enfer de la BNF. Vite repérés par nos vertueux conservateurs. Vous connaissiez déjà l'inévitable librairie La Musardine, à signaler également les Editions Dominique Leroy qui ont choisi la plateforme Izibook et proposent entre autres les livres de Françoise Rey à petits prix, ainsi que des versions cultes de la bande-dessinée érotique, Pichard, Lévis, etc. L'Enfer de la BNF existe toujours ici et ici. De nouvelles formations dans la médiation à l'ENSSIB...


Lecture numérique à la Bibliothèque d'Arcachon

Bibliotheque_arcachonNouvelle mise en place en bibliothèque, c'est la Bibliothèque Municipale d'Arcachon qui propose désormais cinq lecteurs eInk en prêt:

"Prêt de liseuses électroniques
Depuis le 1er décembre, la bibliothèque met à disposition de ses usagers 5 liseuses électroniques qu'ils peuvent emprunter sur place ou à domicile.
L'objectif de ce nouveau service est de permettre aux abonnés de tester une pratique de lecture différente et de se familiariser avec un support innovant.
Chaque tablette a été chargée de 200 ouvrages du domaine public (70 ans après le décès de l'auteur) de la littérature classique française et étrangère.

Le prêt est accessible à tout abonné adulte de la bibliothèque, sur place ou à domicile pour une durée de 3 semaines contre le dépôt d'une caution de 100 € (uniquement en chèque).

Lors du premier emprunt, un membre du personnel de la bibliothèque se tiendra à disposition de l'emprunteur pour l'aider à découvrir la manipulation de la liseuse.
Au retour du prêt, le lecteur sera invité à répondre à un questionnaire qui permettra d'apprécier son expérience d'utilisation de la liseuse, ses remarques sur la pratique de lecture et les oeuvres proposées."

via Sud-Ouest.


Trois livres chez Publie.net

Dans le cadre du Congrès des milieux documentaires du Québec 2011, Lionel Dujol, bibliothécaire responsable de la médiation numérique des collections aux Médiathèques du Pays de Romans dans la Drôme (il anime aussi le blog La Bibliothèque apprivoisée), nous recommande trois livres numériques chez Publie.net. Un polar, un classique méconnu, un recueil de nouvelles. Ils nous parlent bien des livres ces bibliothécaires!


Des livres classiques de qualité

Thumb_bibliotheque_electroniqueVous qui découvrez la lecture numérique avec un petit lecteur fraichement acquis, vous recherchez peut-être des textes classiques pour démarrer vos bibliothèques. Je ne saurais trop vous recommander deux références incontournables: la Bibliothèque Electronique du Québec (1355 titres à ce jour), tous les mois de nouveaux titres, ainsi que Ebooks Libres et Gratuits (2321 titres). Tous les livres sont gratuits dans tous les formats. Dans les deux cas, un travail formidable, les textes sont relus et corrigés avec beaucoup de soins par un réseau de lecteurs bénévoles. Le tout en respectant scrupuleusement les règles des droits d'auteurs. Ne mettez pas vos euros dans des textes libres de droits sans d'abord aller y faire un tour!


Kindle: le camelot en bibliothèque

Boniment«Amazon se fait une belle pub en étant le seul fournisseur le livres pour le Kindle. Mais leur attitude agressive («ne le rendez pas, ACHETEZ-LE!») dépasse les bornes.»

Petit relais d'un commentaire sur l'offre Kindle dans une bibliothèque américaine sur MarlènesCorner.

«Ma première expérience d’emprunt d’un ebook pour Kindle à la bibliothèque m’a laissé comme un mauvais goût dans la bouche. Ca ne donnait pas l’impression d’emprunter un livre à la bibliothèque. J’ai plutôt eu l’impression qu’un commercial m’avait proposé un ebook avec une «offre d’essai gratuite et sans engagement» et me harcelait pour l’acheter à la fin de la période d’essai.
Je trouve la promotion commerciale d’Amazon excessive et inappropriée pour des usagers de bibliothèques publiques. Autoriseriez-vous le représentant d’un fournisseur à rester dans l’entrée, essayant d’attraper les lecteurs sur le chemin de la banque de prêt pour leur dire «Stop! Pourquoi rendre cet ebook alors que vous pouvez l’acheter immédiatement pour seulement 12,95$?» 

C'est vrai que la méthode de vente parait quand même bien étrange, les bibliothècaires en concurrence avec les camelots dans leurs propres locaux!


Amazon Kindle : prêt de livres numériques

Wall._V163808457_Libraire, éditeur, maintenant bibliothécaire. Amazon lance aujourd'hui son service de prêts de livres numériques aux Etats-Unis. Le communiqué de presse ici. Accès avec le Kindle à 5000 titres dont une centaine de best-sellers figurant sur les listes du New York Times. "Le service, qui permet d'emprunter un livre par mois maximum, est lié au service Amazon Prime, un abonnement coûtant 79 dollars (57 euros) et qui donnait jusqu'ici accès à des contenus diffusés en flux continu et à diverses promotions. En France, un service similaire existe, mais il ne donne pour l'instant pas accès au prêt de livres numériques" (via Le Monde).


Google en Tour de Babel

BabelBelle animation de la part de Google, dans son programme Chrome Experiments sur son navigateur Chrome, pour sa bibliothèque qui n'est pas sans rappeler le mythe de celle de Babel. On connait tous le tableau de Brueghel, un peu moins celui de Lucas Van Valckenborch qui se trouve au Louvre. Je vous laisse le soin de découvrir cette bibliothèque du futur ici avec Chrome bien sûr. A placer bientôt dans les halls de toutes les bibliothèques physiques avec des jukeboxes? Je crois que Jorge Luis Borgès aurait apprécié! (via ActuEbooks, merci).

PS: Fiction, Twilight arrive en deux clics!


La nature du fonds GoogleBooks

Google-books-logoA lire absolument le billet de Frédéric Kaplan sur la constitution de Google Books. Comme lui, c'est la première fois que j'en sais moi aussi un peu plus sur la nature de ce fonds. Un choix judicieux de Google au départ avec un recoupement relativement réduit entre les bibliothèques et seulement 20% des livres seraient libre de droits. "Le coeur de la base de Google Books est donc bien constitué par des livres récents, exploitables commercialement. Pour reprendre les expressions d’Alain Jacqueson, viendra bientôt le temps de la «grande négociation» où Google Books devra monnayer globalement ce «trésor de guerre fabuleux», engrangé grâce à la bienveillance des bibliothèques."


Lekti bibliothèque numérique, c'est parti!

Lekti_logoLekti.net bibliothèque numérique, c'est parti! Dérivé du site Lekti-écriture, c'est un nouvel espace pour les éditeurs indépendants défendu par Lekti. Un petit rappel sur le projet Lekti dans son ensemble.

Ouverture donc du site Leki.net aujourd'hui avec le communiqué ci-dessous:

"Nous sommes heureux d’accueillir les lecteurs et les bibliothèques sur le nouvel espace de lecture en ligne de livres, la bibliothèque numérique Lekti.

Le principe de la bibliothèque numérique Lekti est le suivant:
les bibliothèques et collectivités, en France et à l’étranger, peuvent s’abonner à la plate-forme. Cet abonnement permet à leurs lecteurs de disposer d’un compte personnel et d’un acccès illimité à la liseuse Lekti, dispositif de lecture de livres en ligne.

Lekti a choisi de travailler avec plusieurs dizaines d’éditeurs en littérature, sciences humaines, théâtre, poésie et jeunesse pour ce projet. Les éditeurs associés l’ont été en raison de la qualité de leur catalogue. Nous avons la prétention de croire que le catalogue proposé à la lecture ne propose aucun déchet. Notre approche est qualitative, et nous ne voulons pas proposer à la lecture des livres dont l’intérêt reste médiocre.

Si vous êtes lecteur, vous pouvez signaler ce projet à votre bibliothèque, afin qu’elle rentre en contact avec notre équipe, et se faire établir un devis.

Lekti reverse 70% des sommes collectées via les abonnements auprès des éditeurs et des auteurs.

Il est très important, pour nous, de pouvoir soutenir les éditeurs indépendants associés, dans un contexte extrêmement difficile pour ces derniers. Les bibliothèques qui s’abonnent à ce service jouent donc un rôle majeur de soutien à la création littéraire française, tout en offrant à leurs lecteurs des possibilités de découvertes majeures dans le domaine de la littérature ou des sciences humaines.

Si votre bibliothèque n’a pas encore ouvert de compte auprès de Lekti, vous pouvez tout de même prévisualiser entre 10 et 40 pages des livres proposés par les éditeurs.

Les bibliothèques intéressées par notre projet peuvent contacter Delphine Giard, chargée des relations bibliothèques, à l’adresse courriel suivante: [email protected], ou par téléphone au 06 13 70 08 62 (00 32 613 700 862 à partir de l’étranger)."

Nous espérons vous permettre de faire de belles découvertes avec votre bibliothèque Lekti.


Bibliothèques: le Québec en avance

Arto «L’arrivée du numérique a beaucoup d’impacts, surtout sur l’espace», note Hélène Roussel, directrice de la diffusion à Bibliothèque et Archives nationales Québec (BAnQ). Cette institution propose dorénavant une collection numérique comptant plus de 50 000 ouvrages numériques pouvant être empruntés par le biais de son site web.

Il suffit d’être résident du Québec pour y accéder, puis télécharger les livres disponibles dans leur format numérique. Le nombre d’emprunts simultanés est limité.

«Ils ont une chronologie dégradable. Après la durée de l’emprunt, le livre disparaît du support de l’usager qui l’a emprunté», explique-t-elle.

Dans les bibliothèques, plus d’espace est désormais dédié aux ordinateurs, aux lieux de lecture et de travail.

«On revoit la configuration des bibliothèques», renchérit Guylaine Beaudry, directrice de la bibliothèque de l’Université Concordia, qui s’est procuré 25 tablettes de lecture dans le cadre d’un projet pilote (via le site de la CdC).


Bibliothèques: retour d'expériences et nouvelles offres

Bibliothèque Intéressante journée la semaine prochaine (mardi 4 octobre) à la bibliothèque de Viroflay dans les Yvelines. L'occasion d'un retour sur les expérimentations depuis plus d'un an et les nouveaux modèles d'offres numériques en bibliothèques qui s'esquissent. J'aurais le plaisir de participer à cette journée professionnelle (via LeMotif).


Bibliothèque du Québec et Ebooksgratuits

Bibliothèque La Bibliothèque du Québec, 1340 titres à ce jour, des classiques du domaine public avec des parutions tous les mois, tous proposés gratuitement dans tous les formats. Des livres relus et corrigés, un vrai travail éditorial de qualité. Vous qui allez peut-être acheter dans les mois qui viennent un nouveau lecteur, faites-en votre bibliothèque de départ pour trouver des livres. Sans vous faire entourlouper pour quelques euros ailleurs! Un travail bénévole formidable. Vous pouvez aussi regarder du côté de Ebooksgratuits, les deux sites travaillent en partenariat. Les deux bibliothèques références en français!


En hommage à Michael Hart

Hart A signaler le beau papier que vient de faire Hervé Le Crosnier en hommage à Michael Hart, le fondateur du Projet Gutenberg, décédé en début de semaine. Un texte diffusé en Créative Commons, une belle façon d'apporter la pierre de la francophonie reconnaissante. Je le reproduis ci-dessous:

"Le projet Gutenberg est orphelin: décès de Michael Hart

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l'âge de 64 ans. Il restera dans l'histoire de la culture numérique comme le fondateur du «projet Gutenberg», un projet coopératif majeur datant des débuts de l'internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.

Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l'ordinateur Xerox de l'Université d'Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu'il pourrait bien faire d'utile à la société à partir d'un tel outil, limité, n'utilisant qu'un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d'aujourd'hui. Il utilisera son temps pour recopier la «Déclaration d'Indépendance» des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les «pères fondateurs» de l'informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d'envoyer le texte à la centaine d'usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n'existait pas il y a quarante ans). Même s'ils ne furent que six à profiter de l'offre, on considère que le premier «livre électronique» du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d'ailleurs le livre numérique le plus cher de l'histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l'évaluant à 1 million de dollars.

Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,... il n'a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres disponibles à tous. Pour cela, il s'appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique: la reproduction et la diffusion via le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l'écrivait encore en juillet dernier, «à part l'air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l'analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l'établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l'ordinateur.

Longtemps son credo fut celui du «plain vanilla ascii», c'est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques: l'universalité passait dorénavant par le balisage, et l'utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d'écrire dans la plus grande partie des langues du monde.

Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l'organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l'accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d'un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme: «il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d'autres. C'était tout simplement inimaginable auparavant».

La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S'il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd'hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,...) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n'est alors qu'un des aspects de l'accès aux livres du projet Gutenberg: ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l'enseignement ou en activités diverses... Le «domaine public» prend alors tout son sens: il ne s'agit pas de simplement garantir «l'accès», mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l'accès «gratuit»: parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu'elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd'hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux... qui souvent offrent une meilleur «réhabilitation» d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de «propriété» sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica... un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d'actualité.

Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de «créateur du premier livre électronique». C'est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C'est la pleine conscience qu'il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n'a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture."

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commons


La Martinière - Google : partenariat

Books222 Les Editions La Martinière, principal artisan de la rebellion en France contre Google et son programme GoogleBooks, viennent d'annoncer qu'elles mettaient fin au litige au travers d'un partenariat sur la numérisation des oeuvres qui ne sont plus en vente, mais encore protégées par des droits d'auteur. Une position qui n'est pas sans rappeler celle qu'Hachette a entériner avec le géant américain dans le courant de cette année. La position du SNE devrait évoluer rapidement. De facto, Google n'est plus considéré comme un contrefacteur de livres en France (via NouvelObs).

PS: Hervé de La Martinière revient sur ce changement de cap sur Challenges.


Babelio prépare la rentrée littéraire

Vous le savez si vous me lisez régulièrement, j'aime beaucoup Babelio que je suis depuis leurs débuts. Ils atteignent maintenant une masse critique avec des statistiques impressionnantes et accueillent depuis peu des critiques professionnelles. Pour cette rentrée littéraire, ils intégrent déjà l'intégralité des titres et vont également faire de même pour l'offre québecoise. A redécouvrir cette interview de Pierre Frémaux, l'un des fondateurs, qui détaille l'ensemble des services, notamment à l'usage des bibliothèques (via Christian Liboiron).