Les élèves et l'envie de lire
21 juin 2012
Il faut d'abord avoir envie de lire! Les élèves qui ne lisent pas de livres traditionnels ne lisent pas plus avec un livre électronique, le support papier ou électronique ne change rien à l'affaire! C'est le constat réalisé par le lycée Gaston-Bachelard de Chelles, qui vient de rendre quarante livres électroniques prêtés par le Motif (Observatoire du livre et de l’écrit de la région Ile-de-France) à deux classes de seconde. Une première qui visait à attirer les élèves les moins enclins à lire vers un nouvel outil. «La documentaliste du lycée Bachelard nous a contactés l’année dernière après avoir entendu parler de notre prêt de livres électroniques à une bibliothèque des Yvelines», raconte Elodie Ficot, chargée de projet au Motif. «La fréquentation dans la bibliothèque de notre établissement est en baisse constante et on s’est dit que, pour enrayer cette tendance, le numérique pouvait être utile, reprend Florence, la documentaliste de Bachelard. Parce qu’aujourd’hui on est confronté à des élèves attirés par les écrans dès le plus jeune âge.»
En janvier dernier, deux classes de seconde du lycée sont donc choisies comme cobayes et reçoivent trente livres électroniques, financées par le Motif. Dix autres appareils sont prêtés à la bibliothèque. «Chacun contenait une vingtaine de grands classiques, auxquels on a ajouté vingt titres différents, de la bande dessinée au documentaire en passant par des romans», précise Elodie Ficot. Utilisé en cours de français, le concept ne semble pas avoir séduit les élèves: «Seule la moitié des soixante élèves a lu un livre en entier», avoue Julie Girault, leur enseignante. Et du côté de la bibliothèque, c’est à peine mieux car si 45 prêts sur quatre mois (soit 8% des prêts) ont été comptabilisés, la documentaliste avoue que «les élèves empruntaient beaucoup juste pour voir ce qu’est cet engin».
Ceux qui adhèrent au livre électronique sont d'abord des lecteurs motivés. Très sincèrement, je crois qu'il y a quand même beaucoup de naiveté à penser que c'est un seul changement de support qui allait déclencher un changement de sensibilité par rapport au livre et à la lecture chez les élèves. Un peu l'énergie du désespoir, non? (via LeParisien).