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121 notes en novembre 2009

Le prix du livre numérique en question

Tva Le Figaro revient aujourd'hui sur le différentiel de TVA entre livre papier et livre numérique. L'écart est important et plombe complètement le marché français (voir mon récent billet). Les 25% de remise annoncés pour le prochain livre de Marc Lévy à sortir le 2 décembre prochain correspondent pour l'éditeur à une remise de près de 35%. On est à des remises équivalentes à celles du marché anglo-saxon alors que cela échappe complètement au consommateur. Même si les éditeurs font l'effort, le consommateur a le sentiment d'être grugé. On ne comprend pas bien en effet qu'un même texte, qu'un même livre, soit logé à des enseignes différentes selon ses versions! On voyait la partie se jouer du côté de Bruxelles. On apprend "qu'Hervé Gaymard va porter l'affaire devant le Parlement en rédigeant deux propositions de loi dès le début 2010 pour soutenir son développement. La première vise à ramener le taux de TVA applicable au livre numérique à 5,5%, la seconde est, elle, relative au prix unique du livre. À l'instar de la loi Lang de 1981 qui imposait un prix unique du livre - un prix égal pour tous, quel que soit le lieu d'achat - pour soutenir l'édition française, il proposera la mise en place d'un dispositif similaire dédié au livre numérique. S'il s'avère délicat de toucher à la loi Lang, Hervé Gaymard a déjà trouvé la parade en proposant «le développement de la pratique du mandat qui existe par exemple dans la presse», souligne-t-il. Le mandat consisterait donc à assimiler les livres numériques à ceux imprimés sur papier pour leur faire bénéficier des mêmes avantages, à l'image de la presse qui publie des ouvrages considérés comme entrant dans son périmètre d'activité. «2010 sera l'année de la révolution numérique», prévient l'ancien ministre!". La loi française devra ensuite faire l'objet d'un accord communautaire pour entrer en vigueur. Double variable du prix unique et de la TVA réduite, l'une avant l'autre? les deux en même temps? Franchement, le consensus semble tel que l'on ne comprendrait pas une autre issue. Mais j'ai dans l'idée que l'on va rester encore un moment avec nos prix "spéciaux" français.

Sony PRS-600: test sur eBouquin

Ebouquin Test complet sur eBouquin, bravo. Avec la housse indispensable, un modèle bien cher à l'arrivée pour ceux qui privilégieront le tactile au confort de lecture. Le grand avantage reste la gestion du format PDF "made by Sony". On souhaite à ce livre électronique le même succès que le défunt PRS-505 qui est resté le modèle de référence durant deux ans mais j'ai quelques doutes à ce sujet tant la concurrence à venir dans les prochains mois va être relevée, surtout dans cette gamme de prix.

PS: j'ai eu aussi la surprise de lire dans les commentaires que les livres au format ePub n'étaient pas justifiés! J'avoue que les bras m'en sont tombés. Attention d'en tenir compte au moment de votre achat. Lire des romans au fer à gauche, cela ne me semble plus acceptable maintenant...

 


Vook : à l'épreuve de la critique

Intéressante analyse des fameux Vooks sur le site NT2 de l'Uquam au Québec: "Nous venons d’acheter puis de lire des vooks, soit ce qu’on nous a annoncé être des vidéo-books. S’il y a certes des vidéos, on peut toutefois s’interroger sur la part livresque du produit. En effet, un vook n’est pas un livre, il n’a rien de ce qui caractérise ce média. Un vook est une œuvre textuelle numérique, hypermédiatique dirions nous au NT2, qui, si elle reprend certains codes propres au livre comme la typographie et la mise en page, n’en est pas un pour autant. La conservation de certains traits du livre, la figuration du livre (ou transformation du livre en figure), possède un intérêt certain pour la maison d’édition, qui ne peut être dupe de ses propres procédés. En effet, ceci aura indéniablement un effet «rassurant» sur le lecteur non initié à l’hypermédia, ou plus largement à la lecture à l’écran. Le public-cible du vook est indéniablement «le grand public», les acheteurs et lecteurs de livres (peut être devrions nous ajouter «livres commerciaux») à qui on propose une «nouvelle» expérience, ou du moins une expérience annoncée sous les couleurs de la nouveauté. Mais pour un lecteur d’hypermédia, le vook n’est pas révolutionnaire, bien au contraire, il constitue un support hypermédiatique des plus rudimentaires." (via LaFeuille).

Hachette: un point sur l'offre numérique

Hachette Rappelons que la librairie Dialogues est la seule librairie numérique française à proposer une offre de livres qui soit mise en parallèle avec l'offre en papier. L'occasion est excellente de comparer l'offre numérique avec le catalogue disponible. J'ai retenu 15 éditeurs du Groupe Hachette qui a lancé son offre numérique il y a un an maintenant. Le contraste est frappant.

Tiercé gagnant: Editions n°1, Albin Michel et Musardine, bravo à eux.

Editions n°1: 96/ 190 soit 50%

Albin Michel: 779/ 1685 soit 46%

Musardine: 136/ 300 soit 45%

Grasset: 1273/ 5059 soit 25%

Fayard: 1473/ 7021 soit 21%

Calmann-Lévy: 346/ 2045 soit 17%

Lattès: 237/ 1631 soit 15%

Eyrolles: 446/ 3144 soit 14%

Armand Colin: 224/ 2277 soit 10%

Dunod: 607/ 7457 soit 8%

Vuibert: 152/ 3449 soit 4%

Hachette Littératures: 53/ 1444 soit 3,6%

Livre de Poche: 91/ 4727 soit 1,9%

Harlequin: 79/ 4391 soit 1,8%

Stock: 24/ 1860 soit 0,01%


Rupert Murdoch: halte à Google

Google Décidément, Rupert Murdoch, non content de retoquer le Kindle la semaine dernière, s'en prend à Google aujourd'hui dans un long interview accordé à SkyNews ici. Il envisage, ni plus ni moins, qu'un déférencement massif de ses sites de Google et d'empêcher ainsi la reprise de ses contenus sur internet. "Les internautes qui naviguent au hasard sur nos pages ont une faible valeur publicitaire (...) Nous allons probablement retirer nos sites de l'index naturel de Google" affirme Rupert Murdoch. Une menace à prendre au sérieux puisque le groupe de Rupert Murdoch, News Corp, est la maison mère de la Fox, de BSkyB, de MySpace et de très nombreux journaux comme The New York Post, le Daily Telegraph, The Sun ou encore The Wall Street Journal (via Neteco). Irréaliste, Rupert Murdoch? Et si beaucoup d'autres groupes de presse lui emboitaient le pas, mettant un terme à la spirale infernale dans laquelle ils sont embarqués. Sans oublier la fronde actuelle des éditeurs. A suivre de près...

Sony PRS-600: reflet, manque de contraste

Sony_prs600_glare"Suite de ma pratique du Sony PRS-600. Contraste vraiment nul par rapport aux anciens modèles... reflet hyper dérangeant pour moi et lenteur!". C'est Thierry Crouzet qui s'exprimait toute à l'heure sur Twitter après quelques jours de lecture. Mêmes remarques sur l'excellent test mis en ligne par Epubbooks hier et sur ebook-reader. Au moment où Sony s'apprête à lancer une version connectée de son livre électronique, c'est vraiment dommage de partir déjà avec un tel handicap par rapport à des modèles comme le Kindle et le Nook... En parfaite contradiction, selon moi, avec le récent Top5 de PCWorld qui a dû beaucoup minimiser cette dimension-là! Le petit modèle 5 pouces, rapidement en France, vite...

PS: quelques commentaires de lecteurs "avertis" sur eBouquin qui prépare un test complet.


Le Goncourt des lycéens, lui aussi en numérique

Guenaccia Après le prix Goncourt (Gallimard) et le prix Médicis (Grasset), le tiercé est complet avec aujourd'hui le prix Goncourt des lycéens qui vient d'être décerné à un livre disponible depuis cet été aussi en version numérique aux Editions Albin Michel. Je me réjouis que "Le Club des Incorrigibles Optimistes" de Jean-Michel Guénaccia soit ainsi récompensé, je vous en avais parlé au mois de septembre. Un livre formidable qui heureusement n'a pas échappé à l'attention des lycéens. Trois prix littéraires en numérique chez trois éditeurs différents!

Les collections de poche arrivent timidement

Pochothèque On parle des prix des livres numériques pour les nouveautés, beaucoup moins des livres plus anciens déjà disponibles dans des versions de poche. Nous sommes encore bien loin de l'offre de Penguin par exemple avec 2893 titres (dont 2111 au-dessous des 10£)! Si Le Livre de Poche est bien timide avec 91 titres seulement (le compteur est bloqué depuis six mois) et exclusivement des livres d'auteurs classiques libres de droits, d'autres éditeurs en revanche sont plus avancés. Mille et une nuits (246 titres), Harlequin (80 titres), La Musardine, Grasset (Les Cahiers Rouges), Fayard avec des polars, Flammarion avec la collection GF, La Petite Vermillon à la Table Ronde. Avec des prix oscillants entre 1,5 et 8€ plus conformes à ce que les "nouveaux" lecteurs recherchent. Alors, le petit livre pas cher encore pour longtemps en papier?

Le marché québecois en avance

Archam "Aujourd'hui, les ventes de livres numériques représentent déjà 10% des ventes de leur équivalent papier, ce qui représente trois fois la tendance actuelle sur le marché canadien. Donc, il y a déjà une très forte demande". C'est ce que révèle Philippe Laperle, directeur commercial chez Archambault, le libraire québecois qui vient d'ouvrir la plateforme de livres numériques Jelis.ca (via Infopresse).

Charles Kermarec : "You pay peanuts, you get monkeys"

Kermarec A lire absolument le billet de Charles Kermarec de la Librairie Dialogues sur les pratiques des éditeurs à l'égard des libraires pour le numérique. Pas de tabou, ça déballe (les libraires ont l'habitude), c'est du concret sur des choses concrètes: "Et, disons le tout net, alors que les éditeurs/distributeurs clament haut et fort, et il n’y a aucune raison de ne pas les croire, leur soutien aux libraires auxquels ils se disent (et je les crois) très attachés, les contrats de mandat proposés pour la vente de e-books disent très exactement ceci: la librairie est morte." On reste édifié. Rappelez-vous comment les disquaires avaient été lachés, il y a quelques années, avec les dégâts que l'on sait. A ce rythme-là, on en prend le chemin... 

La presse magazine sur GoogleLivres

All_magazines Google dévoile une grande sélection de magazines américains sur GoogleLivres. Feuilletage, anciens numéros, les mots plus fréquents à l'intérieur, jusqu'aux sites aux Etats-Unis référencés dans les articles. Prodigieux. Enfermer les collections dans des entrepôts sécurisés, c'est une chose. En faire cela, c'est mieux, non? Quelques essais parmi LifeMagazine, JazzTimes entre autres... A voir aussi des détails sur le blog de Google (via Teleread).

Place des éditeurs sur Dialogues

Librairie-dialogues Première offre élargie à plusieurs plateformes de distribution, c'est Dialogues à Brest qui accueille maintenant les livres numériques de Place des Editeurs (Acropole, Belfond, Convergences, Hemma, Hors Collection, Langue au chat, Le Pré aux Clercs, Omnibus, Presses de la Cité, Solar) avec ceux d'Hachette/Numilog. Ceux de Belfond par exemple. Quand les deux premiers groupes français se retrouvent pour amorcer un "Dialogues". On attend maintenant ceux en provenance d'Eden-Livres! La Librairie Dialogues, meilleure librairie numérique française, c'est plus que jamais d'actualité. Parce que c'est les libraires qui ont vocation à offrir la plus grande diversité possible de livres papier comme numérique (merci à Clément).

Sony PRS-300 disponible... sur Amazon

Sony_prs-300-big S'il n'est pas encore disponible en France, le petit modèle au format 5 pouces de chez Sony, le PRS-300, est disponible sur le site d'AmazonFrance. Il est bien vendu et expédié par Amazon.fr au prix de 173€ (port compris). Enfin un modèle qui s'approche de la barre psychologique des 150€! Un livre électronique au juste prix. Un Sony sur Amazon, ce n'est pas le moindre des paradoxes...

Table ronde à la Médiathèque de Rueil-Malmaison

M250-mediatheque-j-1245313532 La Médiathèque de Rueil-Malmaison organise le mardi 17 novembre à 20h30, dans le cadre de la troisième édition des «Rendez-vous du numérique», une table ronde intitulée: «Quel avenir pour le livre numérique?».
Elle réunira Loïc Roussel, co-fondateur de Feedbooks, Laurent Catach, Responsable des Editions Multimédias des Editions Le Robert, et Georges Hoyos, administrateur délégué du Groupe De Boeck. Entrée gratuite. Inscription au 01 47 14 54 54

Murdoch retoque le Kindle

Murdoch Malgré sa diffusion internationale, le Kindle d'Amazon n'a pas les faveurs de Rupert Murdoch, le magnat de la presse, dont les atermoiements sont suivis par tout le secteur. Bien que l'on trouve dessus "son" Wall Street Journal (et cela dans le monde entier), il n'est pas convaincu et le retoque purement et simplement:

“Le Kindle est une fantastique invention pour les livres mais ce n'est pas une expérience comparable pour les journaux”. Il est certain que la couleur est décisive pour redéfinir de nouveaux modèles économiques avec les différents annonceurs. A rapprocher des récents débats stratégiques au sein du New York Times (via Teleread).


Livres à bookstrapper

Logo_grd Le Bookstrapping, vous connaissez? C'est ce que propose ce site imaginé par Frédéric Kaplan (je vous avais déjà parlé de lui - revoir l'interview réalisée par Daniel Garcia notamment). Le principe est simple: transformer chaque  page d'un livre en autant de pages web où vous pouvez glisser vos commentaires comme de petits post-its collés. Mais aussi des liens, des vidéos, des photos. Conversations entre lecteurs, entre lecteurs et l'auteur, peuvent se superposer en suivant la trame du livre (qui reste essentielle), l'ensemble réparable ensuite avec la fréquence des commentaires. Vous pouvez ainsi "bookstrapper" n’importe quel livre. Il suffit d’entrer son IBSN pour le créer dans la base et discuter, page à page, entre lecteurs. Frédéric Kaplan propose l'expérience notamment sur son dernier livre. Tous les détails sur LaFeuille (merci) qui ajoute de manière pertinente : "Reste qu’il faudra imaginer des passerelles entre les différentes éditions pour que les pages des versions de poches correspondent à celle des éditions grand format, afin d’agréger tous les commentaires de plusieurs éditions de livres. Voilà qui sera techniquement peut-être un peu plus difficile. Enfin, il faudra que l’auteur se prête au jeu et apprenne à répondre. Ce ne sera pas nécessairement le plus simple. Or cette présence de l’auteur est essentielle au succès de l’opération, afin que ces systèmes ne montrent pas une édition d’éditeur, sans auteurs. Bookstrapping montre encore une fois, s’il était nécessaire, que ce sont les auteurs qui sont la pièce maîtresse du dialogue avec les lecteurs". Moi aussi, j'ai eu envie de démarrer une expérience avec le livre que j'ai commencé hier soir "N'espérez pas vous débarrasser des livres" de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco. Si vous voulez vous joindre à moi et que nous arrivions à éveiller la curiosité des deux auteurs, c'est par ici.