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121 notes en novembre 2009

Top 5 selon PCWorld

Pcworld_logo Le magazine PC World vient de donner son classement Top 5 des livres électroniques. Surpris de constater que l'avantage va à l'écran tactile du dernier modèle haut-de-gamme de Sony en détriment du grand écran, de la connection au réseau mobile et de la lisibilité supérieure des modèles d'Amazon. Dommage aussi de ne pas trouver le CybookOpus, il a largement sa place dans ce classement "américain" pour sa légèreté, son design et son ergonomie.

Alex: l'autre livre électronique sous Android

Marvell_06_full-150x150 Le site MaximumUmpc nous donne des détails et plein de photos sur le livre électronique Alex qui défraie la chronique en ce moment car ses concepteurs (la société SpringDesign) sont en train de faire un procès à Barnes and Noble pour son Nook bien ressemblant (voir Telegraph). Amusant revers de l'histoire, quand les libraires passent pour des faussaires de projets technos! Alors, air du temps ou réelle copie de la technologie? A suivre... (via Korben).

Les auteurs et la BD numérique

ComptoirBD Si vous êtes amateur de bande-dessinées, vous connaissez sans doute l'excellent blog Comptoir de la BD. A lire absolument le billet d'hier (et les commentaires) où l'auteur Joseph Béhé revient sur les interrogations des auteurs par rapport à une utilisation spécifique de la publication numérique. L'auteur du blog ajoute: "Un préalable simple et fondamental à avoir en tête quand on est auteur pour BD numérique : quel est le mode de format et de narration qu’il faut plébisciter? Et là, au risque de décourager tout le monde, il n’y a rien de fixé! Cela implique donc qu’il faut penser l’histoire et les personnages indépendamment du support final, du moins au début. Artistiquement parlant, il me paraît de prime abord évident qu’il faut rendre le trait simple et lisible. Ne perdons jamais de vue que le marché de la BD numérique va sans doute se développer sur des écrans nomades et donc avec des dimensions modestes. Deuxièmement, il ne faut plus penser un projet en BD numérique comme un projet en BD papier. Le dialogue entre un dessinateur et un scénariste, dans l’hypothèse où et l’un et l’autre peuvent s’offrir le temps de développer un projet et surtout dans l’espoir que l’un des deux a une maîtrise claire des outils techniques de montage, doit se jouer à un autre niveau." Surtout ne faites pas l'économie de la lecture de ce billet passionnant et indispensable pour une recherche sur le sujet [merci à Guillaume pour sa veille].

PixelQi au coeur du réacteur?

Pixelqi Pas de nouvelles de la tablette Crunchpad. Si les prototypes nous avaient emballés cet été, depuis c'est le silence radio. Le site Umpc se demande si l'attente d'une date de sortie de cette tablette n'est pas lié à la fabrication des écrans PixelQi? D'autres se demandent même si ce ne serait pas carrément Apple qui attendrait les dits-écrans...

Actualitté refait son look

Logo A signaler qu'Actualitté vient de refaire son site et "s'engouffre dans les univers du livre". Avec plus de 9500 lecteurs par jour revendiqué. Un groupe de jeunes journalistes professionnels qui a obtenu dès le début une visibilité très importante sur GoogleNews. La clef c'est bien cela, Google. Maintenant que Google s'ouvre aux informations locales, on ne peut que conseiller aux libraires "locaux" de s'y intéresser de près. [A noter aussi qu'un nouveau décret définit désormais le statut d'éditeur de presse en ligne (via LeMonde)].

Des ivres électroniques Sony à Beaubourg

Beaubourg A partir du 4 novembre, des auteurs français contemporains pourront être lus sur dix livres électroniques Sony, consultables sur place à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou à Paris. Il semble que ce soit des modèles PRS-505 achetés à prix bradés récemment. Il y en a un d'ailleurs en plus à gagner si vous répondez au questionnaire sur le site.

L'Iphone: de plus en plus de livres

181142-iphone_kindle_original De plus en plus de livres sur la petite "téléphoneuse" d'Apple, c'est ce que révèle un nouveau rapport paru ces jours-ci aux Etats-Unis:

"L'Iphone d'Apple devient rapidement le lecteur d'ebooks de choix pour beaucoup et pourrait voler des parts de marché au Kindle d'Amazon, selon un rapport du cabinet spécialisé Flurry.

Il semble qu'aujourd'hui c'est au tour du Kindle d'Amazon d'être fortement concurrencé car les demandes de livres pour l'iPhone ont dépassé la popularité des applications de jeux au cours des quatre derniers mois, selon le rapport Flurry. En septembre, les livres iPhone (certains cours pratiques sur le Kindle pour iPhone) a dépassé les jeux pour la première fois, tandis qu'une sur cinq des nouvelles applications dans l'App. Store en octobre sont des livres.
La société prédit qu'Apple pourrait voler des parts de marché au Kindle d'Amazon alors que les éditeurs sortent de nouveaux livres Apps pour l'iPhone "à des taux record." Amazon n'a pas révélé combien d'unités Kindle il avait vendu, toutefois, l'institut Forrester estime que trois millions de lecteurs seront vendus aux États-Unis en 2009.
Il y a plus de 57 millions d'iPhone et iPod Touch à travers le monde. Les Kindle sont infiniment moins nombreux que les appareils à écran tactile d'Apple, en dépit que l'iPhone à un 181142-flurry_chart_iphone_books_original écran beaucoup plus petit que le Kindle d'Amazon (6 pouces). Cela rend la plate-forme iPhone une passerelle idélae pour les plus grandes maisons d'édition. Les spéculations sur la nouvelle tablette Apple, si elles ne sont pas confirmées, pourraient également constituer une menace future pour le marché déjà bien encombré de lecteur comme ceux d'Amazon, Barnes & Noble, et Sony." (via PC World).
 

 


Le prix Goncourt en numérique

Trois femmes Roman français Les prix Goncourt et Renaudot viennent juste d'être annoncé et c'est un verdict idéal pour surveiller le marché français du livre numérique. D'abord parce que le prix Goncourt "Trois femmes puissantes" de Marie N'Diaye est disponible en version numérique sur la plateforme ePagine, d'autre part parce que le prix Renaudot "Un roman français" de Frédéric Beigbeder n'est, lui, pas disponible mais figure parmi les auteurs les plus téléchargés illégalement, comme je le rappelais la semaine dernière. Un poste idéal d'observation dans les prochaines semaines, non?

Apple et les éditeurs

Logo apple L’édition ne semble pas être en odeur de sainteté dans les bureaux de Cupertino, c'est ce que révèlait vendredi ElectronLibre: "Devisant sur l’avenir des contenus culturels virtualisés, Eddy Cue, David Moody et Peter Oppenheimer, respectivement vice président iTunes, marketing monde et patron des finances, se sont montrés optimistes quant à la percée de la vidéo. Celle-ci est clairement donnée par la direction d’Apple comme le prochain gros virage après celui de la musique. En revanche, l’édition ne semble pas être en odeur de sainteté dans les bureaux de Cupertino. Un signe peut-être que les négociations avec les éditeurs de livres ou de magazines ne se passent pas forcément comme Apple le souhaiterait." Déja Google, Amazon, les éditeurs n'ont pas besoin d'un autre loup dans la bergerie! Jouer la carte Barnes and Noble est beaucoup plus judicieux pour l'instant pour les éditeurs américains!

La Tva fausse la donne

On parle beaucoup des livres numériques trop chers en France surtout si on les compare à nos voisins anglo-saxons et allemands. Ne parlons pas du cas Amazon qui casse les prix en vendant à perte les livres qu'il achète aux éditeurs pour doper son Kindle. Même si on regarde les prix pratiqués par les autres grands libraires anglais, il faut vraiment avoir en tête que le différentiel de Tva en France (5,5% sur le papier et 19,6% pour son équivalent numérique) fausse complètement la donne et qu'il va bien falloir trouver rapidement une solution.

Ci-dessous un petit tableau récapitulatif pour bien apréhender les remises effectivement consenties par les éditeurs, à Tva constante:

  • une remise de 10% sur le prix public = une remise de 20,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 15% sur le prix public = une remise de 25% effective pour l'éditeur
  • une remise de 20% sur le prix public = une remise de 29,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 25% sur le prix public = une remise de 34% effective pour l'éditeur
  • une remise de 30% sur le prix public = une remise de 38,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 35% sur le prix public = une remise de 42,5% effective pour l'éditeur
  • une remise de 40% sur le prix public = une remise de 47% effective pour l'éditeur
  • une remise de 50% sur le prix public = une remise de 56% effective pour l'éditeur
Les éditeurs les plus hardis (Seuil, Flammarion) en ce moment font un effort très  significatif, qui est à saluer sans démagogie. Antoine Gallimard revenait sur ce problème dans son article de vendredi: "Dans cette perspective, il est urgent que les éditeurs puissent être assurés de la maîtrise des prix et des fichiers dans l'univers numérique; il est urgent que le livre dématérialisé puisse bénéficier d'une TVA réduite. Il faut aussi veiller à ce que l'économie du numérique ne vienne pas mettre en cause les équilibres que la loi sur le prix unique a permis de tenir, en particulier la pluralité des réseaux de vente. Il semble que ni Bercy ni Bruxelles ne partagent une telle lecture de ces enjeux. C'est une faute grave: faut-il considérer que le taux de TVA réduit, adopté pour le livre traditionnel, vise à protéger le papier et non les oeuvres elles-mêmes?". Beaucoup pensent que rouvrir le débat sur le prix du livre en France reviendrait à ouvrir une boite de Pandore; mais ne rien faire serait pire à moyen terme. Et quand je dis moyen, ce n'est pas si loin que cela à l'échelle du numérique. Si les lecteurs n'ont pas d'offres intéressantes, ils iront chercher ailleurs et vous savez où...

Le blog ePagine: des détails

Je vous avais parlé du blog ePagine. Un peu plus de détails de la part de Christophe Grossi:

"Bonjour

Je participe actuellement à un projet expérimental avec ePagine dont l'ambition est de permettre:

- aux libraires d’être des acteurs essentiels de la vente de livres numériques sur Internet et en librairie.
- aux éditeurs de participer à la constitution d’un catalogue de livres numériques vendus par les libraires.

Mes chroniques ("Le Livre-Avenir") sont consultables sur le blog qui vient d'ouvrir ses portes.
J'explique le projet dans les deux premières ici et ici.
Les chroniques seront postées plusieurs fois par semaine et vous pourrez vous abonner aux flux RSS si vous le souhaitez.
Je vous remercie d'avance de l'attention que vous porterez à ce projet et accueillerai avec plaisir toutes vos remarques.
Et si cette aventure vous semble intéressante, n'hésitez pas à relayer l'information.
Au plaisir de vous lire, de vous voir, de vous entendre!

Christophe Grossi

PS: le week-end du 6-8 novembre, la ville de Thionville organise son premier festival: Des frontières et des Hommes; j'y animerai là plusieurs rencontres (en compagnie de Christophe Fourvel, Nedim Gürsel, Thierry Hesse, Olivier Rolin, entre autres)."

Bienvenue Christophe!


Pratiques et bonheurs de lectures

"Billet envoyé par Thierry Berton, lecteur:"

Pour illustrer les bienfaits de la lecture sur tablette numérique, voici quelques lignes rédigées il y a quelques temps, en espérant que tout cela incitera nos éditeurs de France et de Navarre, comme par exemple M. Gallimard, de tester la chose, de prendre en main ces objets étranges, et de découvrir un plaisir nouveau dans la découverte de nombre de textes.

Voici quelques considérations d'ordre général.

1. Saint-Simon: Je n'avais jusqu'à présent jamais lu une seule ligne de Saint-Simon. Je me souviens que nous avions à la maison une intégrale de belle facture, que mon père lisait de temps en temps, dorée sur tranche, cuir, avec des gravures en couleur que je regardais surtout. Il y a bien eu un volume en poche, plus tard, mais que je n'ai jamais vraiment lu, tant le texte, sa mise en page était oppressante, touffue et indigeste. Mais il a fallu, sans doute des années de maturation aussi, mais surtout le format électronique, et l'existence des tablettes de lecture, pour rendre ce texte intéressant, voire même passionnant. Pour Saint-Simon, je crois que je vais privilégier le petit écran de 5 pouces de mon EZ Reader Astak. Le texte s'y prête. Le Verbe de Saint-Simon, la chronique d'un journaliste génial et assidu, l'effervescence de sa pensée et de ses écrits, permettent une lecture au creux de la main (= écran 5 pouces).

2. Proust: par contre, la complexité de Proust, la richesse infinie aussi, me semblent dédiées aux écrans plus larges, comme celui de l'Iliad (8.1 pouces). Là, dans ce grand format, on ouvre le texte, ou lui offre de l'espace, une bordure blanche, un texte pdf en majesté, le plaisir tout nouveau et inédit d'une présentation luxueuse. En effet, c'est là le support idéal qui me permettra de dépasser sans aucun doute les premières 200 à 300 pages. Maturité sans doute là encore, qui me permet de mieux appréhender et vibrer avec les tonalités multicolores et multi-sonores du Verbe proustien, mais aussi importance primordiale pour moi de la mise en page et en espace. Même l'édition de la Pléiade apporte cette impression d'étouffement et d'oppression, tant le texte est ici aligné au plus près, au plus dense, occupant la totalité du papier bible. Il y a aussi cette édition intégrale, en un volume, aux éditions Quarto Gallimard :))), mais, si le livre est magnifique, il reste imposant, lourd et volumineux : il faut s'installer, s'attabler pour lire, comme on le ferait d'un travail, d'une tâche, d'une besogne. Quant aux éditions de poche, même constat: papier de mauvaise qualité, texte bien trop dense, et qui ne rend pas hommage à la splendeur des écrits de Proust. En somme, lire sur une tablette électronique, c'est bénéficier d'un outil presque pédagogique d'aide à la lecture. Avec l'espace ainsi retrouvé, la légèreté du lecteur, je vais enfin pouvoir me régaler de Proust, puisque la complexité des longues phrases se trouve comme portée et allégée par le confort de l'oeil, à l'aise vraiment, et toujours respirant à grandes bouffées.

3. Melville (Moby Dick): là encore, la tablette électronique permet une mise en page idéale, et qui surclasse toutes les éditions papier (j'en ai 4 : deux anciennes, avec illustration, mais lettres trop petites, et texte trop oppressant et dense, plus en poche, mais là encore, mêmes problèmes, mêmes obstacles pour aller jusqu'au bout du livre). Ici, le lecteur de 5 pouces semble parfait: dans sa version ePub, c'est un régal.

Bonne lecture à tous.


Gutenberg, Aldus Manutius, certes, mais aussi Bill Hill...

"Billet envoyé par Alain Pierrot, business manager, société I2S:"

Que l'invocation (parfois) incantatoire des grands inventeurs d'"outils de lisibilité" à propos du livrel et des liseuses puisse agacer est bien compréhensible. Il ne faudrait pourtant pas passer plus longtemps sous silence le travail de réflexion, discussion et invention que le monde de la typographie et de la mise en écran fait depuis des années, sans soutien ni participation explicites de l'édition française.
Écoutez la trop brève intervention d'Inès Secondat de Montesquieu (CLEO) sur Place de la Toile (50ème minute) et voyez le compte-rendu (et liens vers enregistrement) lors de l'exposé qu'elle avait fait lors de l'université d'été du CLEO.
Ceux que ne rebute pas le robuste accent écossais, que Bill Hill ne dédaigne pas dans ses communications publiques, trouveront plein d'informations intéressantes sur l'histoire des efforts engagés pour tirer le meilleur parti du savoir-faire de quelques siècles de typographie et des opportunités — et difficultés — de l'affichage sur écran (liens déjà signalés ici sur Aldus)

J'aimerais voir les grands éditeurs français, le SNE, afficher leur solidarité avec les historiens de l'édition, typographes, maquettistes qui œuvrent de leur côté à faire avancer les "arts de la lisibilité" dans le monde numérique. Organiser et soutenir une conférence, un forum sur ce thème?

A revoir "The Future of reading on the Web", Part1 et Part2.