3 notes dans la catégorie "IntelligenceArtificielle"

Quarto chez Gallimard : Jules Verne à la sauce I.A.

VerneDéjà ne pas payer de droits d'auteurs, mais en plus ne même pas faire appel à un illustrateur pour la couverture. C'est la dernière rapacerie du côté de chez Quarto qui nous propose une compilation de certains titres de Jules Verne à sortir au mois de mai, avec une couverture absolument hideuse réalisée avec de l'I.A.

Nous avons tellement d'excellents illustrateurs de S.F. en France tels que Manchu, François Baranger, Gilles Francescano, Marc Simonetti, Bastien Lecouffe-Deharme, pour n'en citer que quelques-uns.

Franchement c'est la honte. D'autant plus quand on sait tout le soin que Jules Verne et son éditeur Hetzel consacraient aux illustrations de ses romans à l'époque. Bien évidemment Quarto ne se gêne pas pour les illustrations à l'intérieur, "volume enrichi des illustrations originales et de nombreux documents retrouvés dans les archives personnelles de l’écrivain", tant que c'est gratos...

Merci à Padre Pio sur BlueSky pour le repérage.


Bernard Werber : "La Valse des âmes", une couverture fabriquée avec une IA

WerberVoilà, rentrée 2024. Il n'aura pas fallu attendre très longtemps pour voir un éditeur majeur avoir recours à l'intelligence artificielle pour générer la couverture d'un livre. Si le phénomène se développe rapidement depuis longtemps dans l'auto-publication et les essais de manière plus discrète, il paraissait théoriquement difficile qu'un éditeur comme Albin Michel verse dans le procédé, qui plus est pour un roman et un auteur qui figure dans ses best-sellers.

La couverture du dernier livre de Bernard Werber "La Valse des âmes", avec un copyright Shutterstock, a bien été créé par une IA, le doute n'est pas permis. Pas trop de publicité, vous pensez bien. J'ai retrouvé le fil de conversation sur son Facebook en juin dernier où l'auteur présentait la couverture. Dans les commentaires, plusieurs personnes le remarquaient et demandaient des explications, sans réponse. Un autre auteur Patrick Bauwen, s'étonnait lui-même que la maison d'édition utilise ce procédé. Alors? Décision de Bernard Werber? De son éditeur? Par la même occasion, nous ne pouvons que nous demander si l'élaboration du texte a lui-même été réalisé avec une intelligence artificielle; le doute est permis quand on écoute l'auteur sur FranceCulture en début d'année. Il serait intéressant de passer le texte dans un outil comme Lucide.ai par exemple. Si vous voulez creuser le sujet, dites-moi.

Pour la conception de cette couverture, c'est désolant pour les illustrateurs qui ont tant servi la maison d'édition dans ses succès dans le domaine de la SF, du polar, du thriller; pour le marché de l'édition en général - surtout pour un auteur et un livre qui génère des centaines de milliers d'euros-, pour la confiance des lecteurs enfin. Que nous vend-on exactement? Le 28 novembre prochain, le thème de la conférence SNE sera justement "Intelligence artificielle et métiers du livre : où en sommes-nous ?". Plusieurs responsables de chez Albin Michel seront présents, pourront-ils donner des explications sur le sujet?


Québec : livre et intelligence artificielle

AlqTom Lebrun, juriste en droit du numérique, était l'invité fin mars de l'ALQ (Association des libraires du Québec) sur le thème "Tirer parti de l'intelligence artificielle - perspective pour le livre et la lecture". Il travaille sur l'autonomie esthétique et légale des œuvres générées par l'intelligence artificielle. Une très intéressante intervention que je vous invite à regarder.