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TVA réduite pour 2012

Assemblee La commission mixte paritaire députés-sénateurs a validé l'application de la TVA sur le livre numérique à 5,5%, mais en a reporté la mise en œuvre au 1er janvier 2012. Si on peut se réjouir de cette annonce en revanche le délai semble surréaliste. Il faudra attendre un an encore avant d'obtenir des prix en adéquation avec les attentes des consommateurs. A moins bien entendu que les éditeurs n'anticipent d'eux-mêmes en rognant sur leurs marges avec l'assurance d'obtenir la baisse pour 2012. C'est personnellement ce que je souhaite. A l'heure où le marché du livre numérique démarre en France dans le grand public, le signe serait fort pour faire face à un piratage qui risque invitablement de s'étendre sur les réseaux. Un an, c'est très long à l'ère du numérique et il se crée bien des habitudes... (via L'Express). A lire également le communiqué de presse du Ministère de la Culture mis en ligne sur le site du CNL.


Amazon plie

Amazon L'union fait la force et la pression intense pour le contrôle de la fixation des prix. Annonce importante du côté d'Amazon UK qui va étendre le modèle d'agence (à savoir un prix fixé par l'éditeur et non par le libraire lui-même) avec trois groupes d'édition et pas des moindres: Hachette, Harper et Collins et Penguin. La mention "le prix a été fixé par l'éditeur" figurera en toutes lettres sur le site (via TheBookSeller). Rappelons qu'Amazon est en passe de conquérir le marché britannique avec la même insolence qu'aux Etats-Unis.


Prix unique oui, TVA non

Sénat "Le Sénat a validé mardi la proposition de loi sur le prix unique du livre numérique afin de préserver la diversité de l'offre éditoriale. Seuls les livres homothétiques, c'est-à-dire pouvant être publiés sous une forme imprimée, sont concernés par la loi. Les ouvrages accompagnés de son ou de vidéos sont exclus.
Toutefois, un amendement du Sénat a proposé d'étendre le texte initial concernant les éditeurs établis en France à toute société qui édite un livre électronique dans le but de sa diffusion en France. Cette mesure vise à éviter le dumping commercial de groupes américains tels que Amazon ou Google.  
L'abaissement du taux de TVA sur le livre numérique à 5,5%, au même niveau que pour le livre papier, proposé par le député de Savoie Hervé Gaymard dans le cadre d'un amendement sur la loi de Finances 2011, a en revanche été rejetée" (via Journal du Net).


Le prix unique du livre numérique au Sénat

Logo Après la proposition de loi sur la baisse de la TVA qui sera défendue par Hervé Gaymard à l'Assemblée Nationale, c'est maintenant une autre proposition de loi sur le prix unique du livre numérique qui sera débattue  dans les prochaines semaines au Sénat cette fois. Prix fixé par l'éditeur s'appliquant à tous comme le livre imprimé sur l'ensemble du territoire. Le texte est apparu sur le site du Sénat dans la plus grande discrétion la semaine dernière. Une future loi Dumas-Legendre? (via Actualitte).

Des livres à quel prix?

Kindle-bookstore-Is-it-re-006 Sur la nouvelle boutique Kindle en Angleterre, quelques comparatifs de prix avec d'autres libraires anglais sur des livres réalisés par le Guardian. Pas de doute, Amazon pratique bien les meilleurs prix. Des différences très substantielles d'ailleurs selon les titres. Où l'on voit les limites de la politique des mandats pour un acteur qui représente près de 80% du marché du livre numérique. Il y aurait même des ententes aux Etats-Unis ce qui est interdit par la loi (voir LivresHebdo). On sait que les députés préparent une loi encadrant le prix en France. Si certains comme François Bon ne voit pas l'utilité du prix unique, d'autres comme Vincent Monadé s'inquiète avec raison: "Je plaide, pour ma part, pour cette loi. Je continue de penser qu'elle est vitale pour le tissu de librairies indépendantes, unique au monde, dont nous disposons en France qui soutient envers et contre tout l'essor d'une autre littérature, et une diversité culturelle menacée par le commerce mondialisé. Car il y a des chiffres, comme celui de la rentabilité moyenne d'une librairie (1,5%) qui disent la fragilité d'enseignes comme Mollat, Ombres Blanches, Sauramps ou Millepages. Les grandes librairies sont des colosses aux pieds de sable". Comme il le dit en conclusion de son billet, j'ai les mêmes doutes: qui fera en sorte que cette loi qui s'annonce n'ait pas un coup de retard? Prix unique et TVA réduite cela ne me semble pas pour demain, maintenant que des acteurs monopolistiques (Apple, demain Orange, Amazon, Google) arrivent, est-ce bien le rôle de l'Etat de conforter leurs marges? Les éditeurs feraient mieux de suivre des initiatives comme celles du Diable, offres intelligentes et petits prix...

Suisse: plateforme et nouvelle loi

Ereaders Une plateforme des libraires suisses devrait ouvrir d'ici la fin du mois. C'est l'Office du Livre de Fribourg (OLF) qui est à l'origine de ce projet avec une offre en trois langues différentes. Le site «e-readers.ch» devrait ouvrir avec 20 000 titres en anglais, 5000 en allemand et 5000 en français. «Gallimard et Le Seuil ont donné leur feu vert, j'attends encore une décision du groupe Hachette», souligne son directeur Patrice Fehlmann. Comme chez ePagine, un menu déroulant permettra d'attribuer son achat à une librairie de son choix, ou par défaut à la plus proche géographiquement. Problème de taille, c'est que la Suisse, contrairement à la France où existe la loi Lang sur le prix du livre, accuse un gros retard en matière de législation. "Non seulement la loi sur le prix réglementé du livre, initiée en 2004, n'est pas encore sous toit, mais le Conseil national, qui reprend le débat ce mercredi, hésite encore: faut-il intégrer à ce projet le commerce électronique? Dominique de Buman (PDC/FR), qui pilote le dossier résume la situation: «Trois possibilités: soit nous élargissons la loi à l'ensemble du commerce électronique, en Suisse et à l'étranger, soit seulement au commerce électronique à l'étranger, soit nous ignorons cette nouvelle forme de commerce.» Une valse-hésitation, qui inquiète Pascal Vandenberghe, directeur de Payot Suisse: «La France et l'Allemagne sont, grâce à leur loi, à l'abri d'un site qui, par exemple, s'installerait en Belgique pour faire du dumping. Sans appareil législatif, il y a longtemps qu'«Amazon.de» serait en France pour faire du dumping sur l'Allemagne, et Amazon.fr en Allemagne pour l'opération inverse.» Des dispositions visant une nouvelle réglementation devraient être prises ce mercredi par la Chambre basse du parlement suisse (via LeMatin).

La fin d'un prix unique et d'une tva réduite

Gerbe La stratégie de conquête en route pour l'iBookStore, c'est aussi la victoire du contrat de mandat passé entre les éditeurs et Apple. Qui aurait cru que le marché du livre, le plus «libéral» au monde, basculerait vers le «agency model» en trois mois ou à peu près aux Etats-Unis? De fait en France, quel besoin pour un prix unique maintenant que les mêmes règles sont en vigueur? Une gerbe donc, ce matin sur le prix unique du livre numérique en France qui devient bien accessoire, ainsi d'ailleurs que la baisse de la TVA sur le prix du livre numérique qui ne ferait que conforter les marges de quelques acteurs dominants. Allez, un peu plus d'un millier de personnes y auront cru!

Christine Albanel sur Tva réduite et prix unique

Albanel Christine Albanel, en charge d'une mission sur le livre numérique, s'exprime dans les colonnes du Figaro aujourd'hui: "La décision unilatérale prise à Noël par l'Espagne, qui exerce la présidence de l'Union européenne, de réduire à 4% son taux de TVA sur les livres numériques, est un signal fort. C'est peut-être le moment de leur emboîter le pas, d'autant que la baisse de la TVA sur les biens culturels est défendue depuis des années par le chef de l'État! N'oublions pas que la Suède avait abaissé sa TVA sur le livre audio, entraînant ensuite avec elle le reste de l'Europe… Sur l'extension de la loi sur le prix unique au livre «homothétique», version numérique du livre papier, j'y suis très favorable, et je pense même qu'il y a urgence pour que les libraires traditionnels, grands ou petits, trouvent leur place dans ce nouveau marché".

Le prix du numérique?

Très intéressant post relevé sur le site TheDigitalist (Via Alain Perrot par mail, merci à toi) qui revient sur le prix des livres dématérialisés -ou plutôt virtuels comme le souligne très justement Milad Doueihi-. Sortes d'avatars de livres papiers "réels"?
Donc combien, ça peut valoir le fichier numérique d'un livre? J'avais déjà essayé d'approcher la question il y a quelque temps, c'est vrai que pour l'instant on nage dans le flou total.
Les coéfficients multiplicateurs font partie des secrets de cuisine chez les éditeurs. Je me rappelle une confidence du regretté Jean Guéret, éditeur chez Dessain et Tolra, qui m'avait expliqué que le fondateur Monsieur Dessain (il y avait une demoiselle Tolra) avait dans sa maison d'édition une grande balance. Chaque titre, une fois fabriqué, passait sur la balance et le prix était fixé au poids! Pas si bête que ça finalement et sa petite économie se portait bien à l'époque!
Mais dans ce monde numérique, comment va t-on fixer les prix?
"Il y a l'instinct de protéger les revenus futurs, afin d'éviter une cannibalisation de l'impression. Que l'instinct conduit à la tarification qui flotte dans ou autour de la tarification des produits d'impression comparables, ce qui d'un point de vue du consommateur, apparait tout simplement absurde - ce n'est pas un "produit" palpable, pas de stock ou de distribution physique, alors pourquoi le prix élevé? Mais cet instinct ne va t'il pas se révéler insensé finalement pour les éditeurs?
Et cette remarque judicieuse de Seth Godin (Combien pour le digital?) qui concerne la vidéo mais que l'on peut aisément transposer aux livres:
«Il est important de faire payer quelque chose, parce que l'acte de payer modifie fondamentalement la dynamique de la relation. La question est la suivante: au départ, votre objectif est-il de maximiser le profit ou de construire une plate-forme avec des barèmes? Le fait est que le marché est trop petit pour le moment pour le prix à la matière. Ce qui importe est de savoir si vous pouvez construire un public qui est dans l'habitude de vous payer, un public qui veut entendre parler de vous, un public avec qui l'on peut bâtir une entreprise.
A cinquante cents la location, tout désir de la piraterie passe par la fenêtre, remplacé par la commodité, la facilité d'utilisation et une bonne conscience pour le lecteur. Plus important, la totalité des nouveaux services apparaissent, les habitudes sont construites et les studios de se retrouver avec une relation directe avec les consommateurs qui veulent bien les écouter. Tout cela s'ils ne sont trop gourmand au départ."

Je repense à la longue confession de Paulo Coelho (via Lafeuille) qui organise le téléchargement gratuit de tous ses livres sur BitTorrent pour maximiser (selon lui) ses ventes en papier. Mais est-ce vraiment bâtir un contrat de confiance dans une économie du numérique?


Quels prix pour les e-books ?

100_2886 Au moment où les livres électroniques entament une baisse des prix sensibles (vous me direz, ils sont partis de tellement haut qu'il y a encore du chemin à faire...), je crois qu'il est intéressant de s'interroger sur le prix des livres numériques, des contenus. J'ai repris l'intéressante analyse qu'a faite Hélène au moment où elle testait l'Iliad. C'est un débat qui va rapidement se poser en France, peut-être qui est même certainement déja en train de se poser chez les éditeurs. Avec les contrats d'auteurs, les prix de revient à repenser... D'un côté du curseur, les tout-gratuits libres de droits (Gutenberg et consorts avec les réserves sur la qualité), les tout-gratuits avec droits (Google avec l'accord ou "sans" l'accord des éditeurs, des sites-pirates à venir bientôt - rappelez-vous de l'exemple EbookFactory pour la presse). A l'autre extrémité du curseur des livres numériques récents au même prix que les versions papier (c'est le cas actuellement). On voit que l'éventail est large. Quand on regarde les librairies numériques actuelles, les ebooks sont vendus en moyenne aujourd'hui avec une réduction de 25% en moyenne par rapport au livre "papier" et ce malgré une TVA à 19,6% contre 5% pour le papier). Il est urgent bien sûr que l'on accorde le même taux de TVA à la version numérique, c'est quand même bien la même démarche culturelle, non?
Maintenant, est-ce suffisant pour faire décoller le livre électronique et "rentabiliser" l'achat d'un livre électronique?
C'est un calcul que le lecteur va faire, un simple petit ratio et si les livres numériques sont chers, il ne verra pas l'intérêt, à moins bien sûr d'un vaste choix de version-pirates et il faut lui faire confiance pour les trouver! Si la qualité des livres électroniques est au rendez-vous, c'est cela qui peut se passer rapidement...
Tout le monde a en tête l'exemple de la musique, les éditeurs accrochés à leurs prix de vente pendant que le téléchargement illicite s'étendait inexorablement. La longue agonie, DRM, chutes de prix sur les CD, puis finalement sans DRM et ce n'est pas encore fini, les modèles se cherchent encore...
DRM pour le livre bien sûr, il en va de la protection de tout un secteur, déjà suffisament fragile sans le livre numérique. Des auteurs, des éditeurs, des diffuseurs-distributeurs, des libraires... La contrefaçon sur le livre... on évalue bien le manque à gagner dans l'industrie du luxe, pour le livre ce serait bien plus grave, Gallimard, ce n'est pas Hermès.
Bon, imaginons, le best-seller de l'été:
L'Elégance du Hérisson :
- version papier-grand format: 20€ (19€ avec la remise éditeur)
- version numérique: 19€
- version papier-grand format (dans six mois): 19€ (prix unique du livre)
- version papier-poche (dans six mois): 6,5€ (prix unique du livre)
- version numérique (dans six mois): 4€
(disons que la version numérique perdrait 0,5€ tous les six mois, avec un prix plancher de 2€)
Je suis dans le vrai? Le e-book, concerné par le prix unique?
Soit lire tout de suite au prix fort, soit attendre pour un prix plus light, c'est ce que nous faisons déjà sur du poche, pourquoi ne pas l'envisager sur le livre numérique? Si le poche n'a pas tué le livre grand-format, c'est bien que les éditeurs ont pensé et organisé cette double vie d'un même livre. Il va falloir se résoudre à organiser la vie d'un cousin supplémentaire...
Bon, tout cela semble idéal, le meilleur des mondes. La seule préoccupation serait de trouver l'année prochaine sur un serveur chinois, l'ensemble des nominés pour les prix littéraires de la rentrée 2008, soit une cinquantaine de livres au grand maximum (15000 pages au total), mais qui représentent en terme de chiffre d'affaires, une bonne partie de la rentabilité sur l'année de tout un secteur. Et alors là, mon petit raisonnement, patatras... Et le cousin, il va se faire appeler Arthur...