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65 notes en février 2011

Camus: cela me servira de leçon

Camus Un peu le sentiment d'avoir agi en censeur. Le premier a avoir vendu la mêche en public à propos de la mise en ligne par le site québecois Classiques des Sciences Sociales des textes d'Albert Camus; c'est Cristobal, l'ami du Québec, qui m'avait tuyauté. C'était le 24 janvier dernier, repris le surlendemain par LivresHebdo et Actualitte, censuré en France une petite semaine après avec le filtrage de l'adresse IP. L'avocat de Gallimard faisant preuve de diligence. Cela n'aura pas trainé. Désolé, Aldus trop lu par nos amis éditeurs. Cela me servira de leçon, ne comptez plus sur moi. A l'avenir, je saurais me faire discret...


Chroniques de lecture - 5

Plume «Les Carnets du sous-sol»
de Fedor Dostoïevski


téléchargé gratuitement sur feedbooks

Ce petit roman, d’une centaine de pages, est parfois titré «L’esprit souterrain».

Finkielkraut, dans son excellent essai sur la littérature «Un coeur intelligent» le surnomme «L’enfer de l’amour-propre».
Cette oeuvre noire fait partie de la bibliothèque idéale du philosophe.

Dostoievski «Je suis un homme malade, je suis un homme méchant» prévient le narrateur dès la première phrase. Réfugié dans un sous-sol, un homme sans nom, petit fonctionnaire (s’agit-il de Dostoïevski lui même?) monologue, peste contre la nature humaine, le monde entier et... lui même.
Haineux, il rejette tout... jusqu’aux promesses de l’amour... Les pages qui relatent la relation tumultueuse et désespérante de notre «héros» avec une prostituée sont remarquables.
«(...) mais elle avait parfaitement compris que j'étais un monstre, un homme incapable de l'aimer (...) c'est sa présence qui m'était odieuse, insupportable. Je voulais qu'elle disparaisse. "La paix", je voulais ça; je voulais rester seul dans mon sous-sol. "La vie vivante", par manque d'habitude, elle m'avait écrasé tellement que j'avais du mal à respirer.»

Un roman dérangeant qui, parfois, nous renvoie notre propre image.
Un livre anarchiste, véritable manifeste, qui a sûrement inspiré Céline ou Camus.

Selon moi, un premier chef d’oeuvre nihiliste et déjà sartrien du maître russe!

4ème de couverture
Réfugié dans son sous-sol, le personnage que met en scène Dostoïevski ne cesse de conspuer l'humaine condition pour prôner son droit à la liberté. Et il n'a de répit qu'il n'ait, dans son discours, humilié, diminué, vilipendé les amis de passage ou la maîtresse d'un soir.
Un monologue féroce et imprécatoire...

Les premières phrases
 "Je suis un homme malade… Je suis un homme méchant. Je suis un homme déplaisant. Je crois que j'ai une maladie de foie. D'ailleurs je ne comprends absolument rien à ma maladie et ne sais pas au juste où j'ai mal. Je ne me soigne pas et ne me suis jamais soigné. Si je ne me soigne pas, c'est par pure méchanceté de ma part. Je sais très bien que ce ne sont pas les médecins que j'embête en refusant de me faire soigner. Je ne fais tort qu'à moi-même; je le comprends mieux que quiconque. Et pourtant, c'est bien par méchanceté que je ne me soigne pas. J'ai mal au foie ! Tant mieux !!"

Avertissement
Dommage que cette traduction ne soit pas toujours à la hauteur.

T.C.


Daily en sauveur de la presse sur l'iPad

Rupert Murdoch, le dirigeant de News Corporation, a dévoilé mercredi dernier son nouveau projet, intitulé The Daily, un quotidien national imaginé spécifiquement pour l’iPad. «À nouvelle époque, nouveau journalisme», a déclaré le magnat de la presse lors d’une conférence de presse organisée au musée Guggenheim à New York. «Nous avons bâti The Daily totalement de zéro — sur le terminal le plus novateur de notre époque, l’iPad.» (via DesignersInteractifs). The Daily, disponible ici. Est-ce que ce nouvel élan impulsé par le magnat de la presse renversera la tendance des ventes médiocres des journaux sur l'iPad? On a mis la gomme. 30 millions de dollars pour le lancement du Daily avec 500000 dollars de frais de fonctionnement par semaine (via ZDNet). Lire des premiers commentaires ici. Pendant ce temps-là, les agrégateurs de news comme Pulse par exemple cartonnent. Finalement, je trouve que l'on n'est guère plus avancé qu'il y a un an, non?


Google: Android Market à l'assaut de l'AppStore

Android L'Android Market de Google, c'est parti. Des dizaines de milliers d'applications disponibles sur les supports Android, ils sont légions et ont le vent en poupe. Déjà des "livres et références". Une page qui fera sans doute sourire dans quelques années tant Google et Android sont bien là pour un moment!  On retrouvera bien évidemment des applications de lecture comme Kindle, Aldiko ou Kobo entre autres, avec les bibliothèques correspondantes. Des journaux et magazines aussi. A quelques jours seulement de la guerre de tranchée menée par Apple envers les applications-tiers, il va être intéressant de voir la politique de Google en la matière du côté de la presse et des éditeurs (via LesNumériques, voir également le récent article du Figaro).


Bientôt Demain Le Livre

Demain A signaler les Journées "Demain Le Livre" les 9 et 10 mars prochain à l'Automobile Club de France à Paris. Conférences, table-rondes entre numérique et imprimé, le détail ici. Ce n'est pas le nouveau face au vieux monde. L'imprimé évolue lui-même de façon tout aussi spectaculaire, on a trop tendance à l'ignorer. Il s'agit de fabriquer les livres de demain pour les deux canaux, sans frontières hermétiques. Demain le livre, tous les livres!


500.000 titres épuisés vont être numérisés

Scanner Un accord important vient d'être signé hier entre le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), qui va permettre de remettre à la disposition du public pas moins de 500.000 titres épuisés qui vont être numérisés et proposés d'ici 5 ans à la vente. Des livres sous droits du XXème siècle qui n'étaient plus commercialisés en librairie. Le soutien financier de l'Etat s'inscrira dans le cadre du programme "développement de l'économie numérique", doté de 4,5 milliards d'euros. Plus de détails dans le communiqué de l'AFP. Une façon de bien montrer que Google n'est pas "propriétaire" de la numérisation du patrimoine francophone. Ce que l'Etat américain n'a pas su faire, nous français, nous le ferons! 


Icarus Sense: test complet

100_8639Après le modèle Icarus GO la semaine dernière, voici aujourd'hui le deuxième modèle Icarus Sense toujours uniquement distribué par la société EbooksFrance et le site HighTechPlanet. Ce livre électronique se distingue résolument du précédent en faisant le choix de la technologie d'écran Sipix et du tactile. Vous verrez la différence de rendu très net entre les deux modèles dans les photos ci-dessous. Le tactile est à ce prix-là. Même choix que d'autres lecteurs comme le FnacBook et l'Oyo. Il surfe sur ce marché avec un prix actuellement de 217€, plus chers que ses concurrents directs. Côté finition, meilleur que le modèle GO avec des plastiques de meilleurs qualité, un peu plus rigides, un poids de 240g. On est proche des lecteurs SagemBinder, encore loin de la finition des lecteurs qui sortent de chez Foxconn comme les Kindle/PocketBook. Un écran Sipix 6 pouces gris, vous savez ce que j'en pense, si vous me lisez régulièrement. Gris sur gris, le monde est gris.

Coté design, j'ai bien aimé les rondeurs en bas, prise en main très agréable, les boutons assez discrets dans la partie inférieure, pas d'onglets sur le côté que je trouve trop proéminents. Du tactile, c'est quand même fait pour éviter des boutons, non? Bonne surprise au déballage, c'est la prise secteur et surtout la pochette qui sont fournies. Réserves sur cette pochette simili-cuir qui est de qualité assez moyenne dans la finition et le collage. Plus embétant, le dos de la pochette est trop petit, une fois le lecteur posé à plat, ça baille, c'est ballot. A revoir pour la suite. En tous cas, l'effort est louable, le lecteur bien protégé. Pour ma part, je préfère une pochette simple dans laquelle on glisse le lecteur, plutôt que ce type d'"emballage" que l'on ne peut pas enlever. On perd toute la légèreté et la finesse du lecteur qui est d'une prise en main très agréable sans.

Allumage par forcément évident, on sait pas toujours si on a bien allumé, il faut rester appuyé longtemps sur le bouton en haut à gauche pour le mettre en route, un peu long.  On ouvre directement sur une page avec des choix de menus. Passage des pages avec le doigt qui ne répond pas toujours forcément tout le temps, dans la durée on finit par se lasser pour lui préférer le bouton en bas à droite qui lui marche au doigt et à l'oeil, c'est idiot mais c'est comme ça, un peu embétant pour un tactile.

Côté réactivité, il fonctionne relativement rapidement, idem que FnacBook. Navigation extrèmement simple par menus successifs. Bonne surprise, on peut supprimer facilement les barres de navigation en haut et en bas de l'écran pour ne garder que le texte. Au niveau des formats, ePub, PDF et beaucoup d'autres. Pour la gestion des PDF, fonctions zoom uniquement, basique là-aussi. On regrettera l'absence de possibilté de polices supplémentaires. Autre chose, les choix de tailles de polices sont relativement limités, notamment dans les petites tailles qui privilégient un maximum de caractères par page. Ce qui est mon cas pour éviter les blancs et l'absence de césures. On est très loin de possibilités étendus comme avec FBreader sur le PocketBook! Accès wifi très simple, ça marche bien. Possibilité d'accéder à des flux, à des blogs pré-rentrés. Des mises à jours constantes sont prévues d'après le distributeur. Bref, bilan globalement positif pour ce lecteur si ce n'est son prix. A prix égal, il y a bien meilleur avec PocketBook 603 et Sony PRS-650. Son vrai prix se situerait à mon sens vers 170€.

Les plus:

  • écran 6 pouces avec tactile et accès wifi
  • design, prise en main agréable
  • pochette et prise secteur fournies
  • 2 GB de mémoire interne

Les moins:

  • technologie Sipix, écran gris
  • qualité de la pochette à améliorer
  • prix un peu élevé

PS: test qui vient enrichir la liste complète ici.

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PS: Je joins également la démo présente sur le site et bien complète.


Apple: choisir entre moi et... moi

Pomme-croque Face à la levée de boucliers des éditeurs devant le durcissement de sa politique d'achat in-app, Apple ménage la chèvre et le chou. Trudy Miller, porte-parole d'Apple, s'est exprimé dans la journée: "Nous n’avons pas modifié les termes et guidelines développeur. En revanche, Apple demande désormais que si une app propose aux consommateurs la possibilité d’acheter des livres en dehors de cette app, il soit également proposé d’acheter ce contenu à travers une boutique de micro-paiements intégrée à l’app". On voit mal les consommateurs faire la différence, ils se serviront bien entendu par le chemin le plus court, à savoir la boutique Apple! (via MacPlus).


Flammarion: le numérique en attente de rentabilité

Cremisi Teresa Cremisi, l'éditrice de Houellebecq et DG du Groupe Flammarion s'entretient du livre numérique sur LaTribune. "Il s’agit d’investir avec méthode sur ce marché en développement et de veiller à éviter les faux pas qui vont souvent avec les nouvelles aventures. Comment se développe le marché? Regarder aujourd’hui ce qui se passe aux Etats-Unis, et en général avec les livres de langue anglaise, ne donne pas nécessairement d’indication précise. Il est certain que les chiffres annoncés par les éditeurs américains par exemple, nous ne les obtiendrons pas de sitôt. Nous aimerions bien que quelques personnes compétentes dans nos maisons s’y consacrent à plein temps, mais tant que le chiffre d’affaires tournera autour de quelques dizaines de milliers d’euros, nous devons être circonspects". Je me rappelle d'un temps pas si lointain où Flammarion était plus proactif avec Flammarion Multimédia et le célèbre Livre de Lulu de Romain-Victor Pujebet, qui avait crée l'évenement dans le monde entier sur le marché du CDRom au milieu des années 90. C'est vrai que la rondelle était vendu 349F à l'époque (plus de 50 de nos euros). Maintenant avec des prix entre 2,99 et 5,99€. Pas facile de bâtir des comptes d'exploitation. Autres temps...


Apple: iTunes sinon rien

Pomme Restrictions de plus en plus virulentes de la part d'Apple à l'égard du reste du monde. La dernière en date à l'égard de la boutique en ligne de Sony dont l'application vient d'être retoqué. "Apple nous a dit qu'à partir de maintenant, tous les achats "in app" devraient passer par iTunes", a indiqué Steve Haber, président de la division lecture numérique de Sony. Pour le moment, les autres éditeurs concernés, notamment Amazon, n'ont pas fait de commentaire. Voilà qui devrait, en tout cas, renforcer les griefs de la presse française face à la Pomme." (via UberGizmo et Mac4ever). En complément l'article du NewYorkTimes.

PS: Lire également l'analyse très juste en 4 rounds de Florent sur ActuEbooks.


BD: marché à maturité

Logo-Mordus-De-Bede-light-copie-1 A l'occasion du Salon de la BD d'Angoulème, l'Expansion dresse un bilan annuel du secteur. Recul de 2pts sur l'ensemble du chiffre d'affaire de l'édition, recul très net du marché du manga, surproduction, augmentation des rééditions et des "one-shots", forte augmentation des ventes en ligne. Autant de signes d'un marché à maturité qui cherche de nouveaux relais de croissance, le numérique pourrait bien y participer!

@ copyright BabaOverBlog.


DRM: elles tomberont

Drm Comme d'habitude, tous les 1er de chaque mois, l'occasion de réaffirmer l'opposition de principe à vouloir imposer des verrous sur les livres à tous les vrais lecteurs, ceux qui achètent dans les librairies en respectant les droits des auteurs. A signaler ce mois-ci le coup de sang de Korben, des éditeurs qui ont tout compris comme Bélial, Bragelonne, AudiableVauvert, Publienet, beaucoup d'autres encore à découvrir sur Dialogues qui ne vend que des livres sans virus. A signaler que la Fnac commence à ouvrir ses propres rayons. Allez, l'Histoire avec nous, elles tomberont! Vivent les livres libres!