GoogleBooks doit revoir sa copie
23 mars 2011
C'est curieux je sais pas, mais je sentais le boulet arriver, question de climat avec les différents procès en cours contre Google et sa propre philosophie sur les contenus culturels. "L'ambition de Google de créer la plus grande bibliothèque/librairie numérique du monde vient de se prendre de face un principe vieux de 300 ans: le droit d’auteur". C'est en ces termes que commente aujourd'hui le NewYorkTimes à propos de la décision de la justice américaine de débouter l'accord entre Google et les associations d'auteurs et d'éditeurs. Cet accord prévoyait le versement de 125 millions de dollars pour le financement du Registre des droits sur les livres afin que les ayants droit dont les œuvres ont été mises en ligne via Google Books sans leur accord explicite puissent être rémunérés. Ce même accord a par la suite été remanié pour prendre uniquement en compte les œuvres enregistrées auprès de l'US Copyright Office ou publiées au Royaume-Uni, en Australie et au Canada. Un accord, tout le monde le sait, qui avait valeur de peau de chagrin, légitimant le fait que les associations étaient incapables de suivre financièrement les différentes procédures judiciaires en cours. Le juge a tranché. C'est pas "équitable, adecquat ou raisonnable", ça c'est pas une surprise. Il a certainement lu attentivement les textes de Robert Darnton sur la question, notamment celui-ci qui a deux ans presque jour pour jour et qui reste d'une clairvoyance absolue. Un coup d'arrêt à la stratégie de Google, avec des conséquences forcément en Europe pour bientôt. Vilain temps pour Google. Alors, un retour à l'"Opt In" version Hachette? A suivre... (via LeParisien/AFP).
PS: en attendant Affordance, à lire le spécialiste juridique SILEX qui pointe sur pas mal de questions en suspens; propulsé par Google, le communiqué de l'AFP, la réaction de Frédéric Mitterrand qui se dit satisfait pas cette décision.
PS: voilà, c'est fait, Affordance nous livre son billet ce soir (27/03).