570 notes dans la catégorie "EtudesRessources"

Post-Digital Print : pour un livre post-numérique

PrintdigitalDes idées de livres cette semaine... Un excellent livre que je vous conseille absolument. "Print-Digital Print, la mutation de l'édition depuis 1894" de Alessandro Ludovico aux EditionsB42. Cet ouvrage propose un panorama historique très complet des interractions entre le médium imprimé et des nouvelles technologies qui le concurrence, avec un questionnement sur une autorité remise en question au fil des années. Il a le mérite de rappeler que les interrogations d'aujourd'hui ne sont pas nouvelles. L'auteur montre aussi que c'est dans le domaine d'initatives artistiques militantes que les frottements sont les plus intéressants dans le processus de création et d'innovation. Il est lui-même issu de cette mouvance puisqu'il est artiste et a animé une revue, "Neutral", imprimée depuis 1993. Il est aussi enseignant en Angleterre. Les références sont très nombreuses, une véritable mine qui excite la réflexion au fil des pages.

Ce qui ressort de la lecture, c'est que l'imprimé et le numérique ne s'opposent pas, que les hybridations entre les deux sont un terrain d'une richesse passionnante, le livre en tant que phénomène "post-numérique" vient de démarrer: "Il n'y a pas de voie à sens unique qui conduirait de l'analogique au numérique; il faudrait parler plutôt parler de transitions qui s'effectuent de l'un à l'autre, dans les deux sens. Le numérique est le paradigme du contenu et de la quantité d'informations; l'analogique celui de la fonctionnalité et de l'interfaçage... Le développement de futurs projets hybrides (post-numériques) reste un terrain largement ouvert à l’exploration." Un ouvrage qui va devenir une référence, j'en suis sûr. Dans toutes les bonnes bibliothèques. La version numérique n'est pas disponible, dommage, notamment pour les 300 hyper-liens présents dans l'ouvrage. L'éditeur devrait engager lui-même une mise en pratique de l'hybridation. Un grand merci à Antoine de m'avoir signalé ce livre.

PS: à signaler le site anglais avec de très nombreux compléments et la possibilité de télécharger une version PDF.


TEA : une intéropérabilité complète au service des libraires

TeaLa société TEA (The Ebook Alternative) a présenté hier au Centre National du Livre ses derniers développements. Née fin 2011 sous l'impulsion de Guillaume Decitre (Président des librairies Decitre), elle a créée un environnement exclusivement BtoB pour permettre à des libraires de vendre des livres numériques. S'appuyant sur un partenariat exclusif avec le fabricant de liseuses PocketBook en France, des acteurs importants comme Cultura et SuperU ont rejoint TEA en pionniers et sont entrés à son capital (Decitre 58%, Cultura 24%, SuperU 8%). Plus récemment, d'autres acteurs sont venus, Chapitre, France-Loisirs, Furet du Nord, mais aussi de petits libraires indépendants, la liste complète des partenaires est ici. La semaine dernière les Editions Harlequin annonçait également un partenariat pour des solutions complètes de vente. TEA, c'est désormais 20 salariés, 500.000 fichiers au catalogue (TEA dispose des fichiers à l'instar des géants anglo-saxons), 900 points de ventes des liseuses TEA, 300.000 utilisateurs, 20 sites internet affiliés, 4M€ de CA.

Etape décisive pour les clients pour améliorer l'expérience utilisateur, David Dupré, directeur général de TEA, et Rémi Bauzac, directeur recherche et développement, sont revenu très longuement sur la DRM CARE, la mesure technique de protection interopérable. Elle est destinée à remplacer la DRM Adobe et faciliter la lecture pour les lecteurs, faire dégringoler le service après-vente des vendeurs de livres numériques. Un gros point noir qui concerne tous les acteurs indépendants dans des environnements ouverts.

C'est bien l'interopérabilité complète des livres numériques qui est en vue. L'adoption de CARE et l'abandon de la DRM Adobe a eu une conséquence très positive pour les clients. TEA a donné une courbe probante sur l'évolution du chiffre d'affaire suite à l'adoption de CARE en octobre 2015. Les clients libraires présents hier ont aussi confirmé la baisse très significative du SAV en magasins. Plus de compte et d'identifant Adobe, plus de téléchargement d'ADE, plus de synchronisations avec les liseuses et applications, etc. Bref, tout ce qui handicape l'expérience de lecture d'un client sur des sites indépendants. Sans parler de données clients qui vont vers Adobe...

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CARE s'appuie très étroitement sur le standard LCP (Lightweight Content Protection) dont les spécifications définitives seront bien proposés dans les premiers mois de 2017. C'est ce qu'a confirmé hier Laurent Le Meur, directeur technique de l'European Digital Reading Lab en charge du projet. Tous les environnements de lecture numériques pour l'instant étanches avec des DRM propriétaires ou sous DRM Adobe pourront s'emparer de ce nouveau standard libre, "y compris Amazon" a t-il ajouté malicieusement. CARE n'a pas vocation à remplacer LCP. Ayant un coup d'avance, il le rejoindra naturellement une fois LCP en phase de lancement.

TEA a proposé une série de démonstrations très probantes. Premier cas, un client retrouve tous ses achats (tous supports) dans sa bibliothèque et dispose d'une lecture également tous supports (ordinateur, smartphone, tablette et liseuse connectée en wifi). Deuxième cas, un client d'un libraire dans l'environnement TEA peut actuellement acheter ou recevoir un livre-cadeau qui vient d'un autre libraire toujours dans TEA. La bibliothèque unique du client se met à jour avec les nouveaux livres téléchargés. Dernier cas qui parlera à tous ceux qui ont eu à gérer la DRM Adobe sur leurs liseuses, un livre numérique acheté dans l'environnement TEA et donc crypté avec CARE peut s'exporter sur une liseuse "compatible CARE" et cela indépendemment d'un compte client particulier à renseigner au cas par cas. TEA l'a montré en démonstration hier. Le fichier ePub exporté sur la liseuse s'ouvre tout seul sans la demande d'un mot de passe supplémentaire quelconque. Nous sommes bien dans une expérience utilisateur équivalente aux acteurs anglo-saxons.

Très concrêtement à terme dans un environnement LCP, le lecteur pourra indifférement passer d'une liseuse à l'autre sans contraintes supplémentaires. Les éléments d'identifications sont interne au fichier. Il suffira que les fabricants ou les grands libraires concernés intègrent les spécifications et procèdent aux mises à jours sur les liseuses. Le problème se pose évidemment pour les parcs de liseuses les plus anciens. Chapitre et France Loisirs par exemple y sont confrontés avec un très grand nombre de leurs clients posseseurs de liseuses Sony. Pas d'autres solutions que de fournir les livres sous DRM Adobe. TEA a annoncé dans sa roadmap une mise à jour des applications et des liseuses PocketBook en janvier 2017 et le déploiement chez tous leurs clients libraires. David Dupré a également annoncé le lancement en ce mois de décembre d'une application pour lecture offline sur ordinateur (PC, Mac, Linux) J'aurais bien sûr l'occasion d'y revenir.

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Bibliothèques : le livre numérique, un regard international

OffrelivrenumeriqueA signaler "L'offre de livres numériques à destination des bibliothèques de lecture publique: un regard international" aux Presses de l'Enssib. Une publication qui trouve son origine dans le séminaire qui avait été organisé entre mai 2014 et mars 2015 par l’Enssib (Hans Dillaerts et Benoît Epron), l'ARALD (Antoine Fauchié) et les laboratoires Dicen-Cnam (Ghislaine Chartron) et ELICO (Lyon); il avait bénéficié du soutien de l'ARC 5 et de la Région Rhône-Alpes. Sur le site de l'Enssib, en téléchargement gratuit. Cette étude complète permet de confronter les modèles pour les bibliothèques.


SIGIL améliorez vos ePubs - 01 Supprimer les polices

EpubJ'avais lancé l'idée à la rentrée, j'ai pris un peu de retard, pardonnez-moi. Je vais me rattraper et d'ici la fin de l'année vous fournir quelques petits tutoriels pour améliorer les ePubs que vous achetez ici ou là et qui ne vous donnent pas entièrement satisfaction. C'est souvent des défauts qui reviennent de manière récurrente. J'ai choisi d'utiliser le logiciel libre SIGIL qui me parait le plus facile et le plus complet pour bon nombre de petites modifications simples. Il propose également de fabriquer des ePubs de manière élaborée mais ce ne sera pas le sujet dans ces tutoriels. C'est en tout cas une première sensibilisation simple à ce logiciel très riche qui vous permettra d'aller plus loin si vous le souhaitez: 

01Premier tutoriel aujourd'hui, concernant les polices de caractères embarquées dans les fichiers ePubs. En effet, certains éditeurs s'entêtent encore à en fournir à l'intérieur des fichiers. Certaines sont complètement inadaptées (genre Garamond, Baskerville, Times, etc.). D'autres sont fournies déjà dans tous les choix des polices proposées dans les liseuses ou les tablettes avec les différents logiciels de lecture. Elles font doublon, c'est un non sens. Autre élément, elles alourdissent inutilement le poids des fichiers de manière très importante, souvent multiplié par deux, voir trois. De plus bien souvent, elles créées des conflits dans la gestion des polices sur vos liseuses. Attention, dans le cas de livres avec des mises en pages complexes (sciences humaines et sociales, livres pratiques, etc.), certains éditeurs font des choix très judicieux avec des polices différentes. Il convient de les conserver. C'est pour les romans, les essais, que le problème se pose pour des polices souvent inutiles. Voyons comment les supprimer très simplement:

  • Télécharger le logiciel libre sur votre ordinateur, c'est ici. Je vous conseille cet excellent manuel pour démarrer.
  • Ouvrez SIGIL depuis votre bureau, puis ouvrez dessus le fichier ePub du livre numérique que vous voulez modifier. Il faut bien sûr que celui-ci ne comporte aucune DRM, je vous invite à rechercher sur le web comment les supprimer. Des fichiers comportant des tatouages peuvent être modifié sans intervention supplémentaire (merci aux éditeurs concernés), c'est l'un de ceux-là que j'utiliserais ici. Vous pouvez cliquer sur les copies d'écrans pour les agrandir.
  • En haut à gauche: File, puis Open comme sur tous les logiciels classiques.

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  • Une fois le fichier ouvert sur SIGIL, c'est la zone à gauche qui nous intéresse, qui regroupe les différents fichiers, Textes, Styles, Images, Fonts.

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  • C'est ce dernier fichier Fonts qui nous intéresse. Allez repérer les différentes polices qu'il contient.

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  • Sélectionner toutes les polices à supprimer, clic droit puis Delete.

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  • Voilà, terminé, n'oubliez pas de sauvegarder votre fichier. File puis Save avant de sortir.

Votre fichier ePub peut être utilisé sur tous vos supports (liseuses, tablettes, smartphones) sans les contraintes de police inadaptée, de poids et de conflit. N'ayant pas peur d'avoir fait une quelconque bétise, tous les textes s'ouvriront correctement. Le logiciel de lecture embarqué sur votre matériel vous proposera une police par défaut et un large choix de polices, vous trouverez parfaitement votre bonheur.

Bonnes lectures, à bientôt pour un nouveau petit tutoriel !


Le livre au format de poche résiste bien au numérique

EtagereC'était la grande crainte des éditeurs français il y a quelques années. Le décrochage du livre de poche par rapport au livre numérique. La concurrence est frontale, tant sur les prix, sur les secteurs éditoriaux concernés que sur les usages des lecteurs, notamment les gros lecteurs. Mise à jour de mon graphique en fonction des chiffres de l'année 2015 qui ont été donnés cet été par le Syndicat National de l'Edition (SNE). Face au développement du livre numérique, le livre au format de poche fait mieux que résister. Il progresse même de 1,7% par rapport à 2014. Si l'on regarde la somme poche + numérique, c'est même 7% de plus que la meilleure année du livre de poche en 2006. Cette résistance du format poche, malgré sans doute une rentabilité moindre avec des efforts supplémentaires des groupes (campagnes marketing, specimens offerts, etc.), traduit bien la fidélité pour l'instant des lecteurs au format de poche. C'est aussi la stratégie de défense des prix des éditeurs qui est couronnée de succès.

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Web : le projet de l'archivage

ServeurLa fondation Internet Archive, pionnière dans l’archivage du Web, fête en 2016 ses vingt ans, tandis qu’en France le dépôt légal du Web célèbre ses dix ans. Si l’archivage du Web est donc jeune, le World Wide Web l’est aussi: c’est en effet seulement cinq années après sa naissance que le souci d’archiver la Toile commence à prendre forme. A lire le billet très complet que lui consacre la BNF dans ses Carnets.


L'ePub3 à la traîne

Epub3Le format ePub dans sa version 3. Une évolution du format qui supporte les enrichissements multimédias. On en parle depuis des années, ce ne sont pas les efforts qui ont manqué chez certains éditeurs, traditionnels comme pure-players numériques. Les premiers projets dès 2010-2011, on se rappelle de celui-ci par exemple... Aujourd'hui force est de constater que les résultats restent bien décevants. On en finit même par se demander si les lecteurs en ont vraiment besoin. La presse quotidienne comme magazine, notamment, ne s'est jamais intéressé à ce format sur des contenus souvent très proches de l'édition illustrée. A lire l'intéressant billet "Les 5 raisons pour lesquelles l'ePub3 est à la traîne" sur LettresNumériques. Proximité du web comme des applications, développements coûteux, limitations des supports de lecture et des plateformes de vente, applications de lecture insuffisantes, instabilité du format... C'est beaucoup de chantiers qui restent en jachère pour l'instant...


BVA : les français et la lecture

BvaA découvrir une étude sur les français et la lecture réalisée par l'institut BVA pour la presse régionale. 80% des français affirment aimer lire (contre 77% en 2015) et seulement 5% ne lisent aucun livre par an. Cela représente en moyenne 14 livres par personne et par an. Le sondage complet à retrouver ici. Comme d'habitude pour archives ici. Coté numérique, je retiens deux slides sur l'utilisation des liseuses et la lecture des livres numériques. La liseuse s'installe peu à peu dans les pratiques malgré les prix élevés des livres qui doivent en décourager sans doute beaucoup. 20% des personnes interrogés affirment avoir lu des livres numériques, un pourcentage qui aurait doublé par rapport au sondage de 2015. C'est même 3% des lecteurs qui disent ne plus lire qu'au format numérique. C’est une évolution forte des pratiques numériques (via ActuSF).

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IDPF : le rapprochement avec le W3C est voté

IdpfLes organisations membres de l'IDPF (International Digital Publishing Forum) ont largement approuvé, par une majorité de 72 voix (88%) contre 10 (12%), le plan proposé par le Conseil d'administration de l'IDPF pour fusionner l'IDPF au sein du World Wide Web Consortium (W3C). L'annonce a été faite par un communiqué:

"Le plan se poursuivra maintenant et l'achèvement du rapprochement est prévu d'ici janvier 2017. Il sera toujours assujetti à la finalisation des ententes définitives nécessaires.

86 voix ont été exprimées (dont 4 abstentions), ce qui équivaut à 66% des 130 membres IDPF en règle. Cela représentait le pourcentage le plus élevé de membres participant à un vote ou à une élection au cours des huit dernières années, dépassant de loin la condition de quorum de 25%.

Il reste encore beaucoup à faire pour rédiger et exécuter les documents finaux nécessaires à l'exécution de la combinaison envisagée, ainsi que pour entreprendre d'autres activités de transition. IDPF s'attend à partager plus d'informations au cours du mois prochain sur le statut et les prochaines étapes concernant la combinaison.

Nous espérons que tous les membres de l'IDPF et les autres membres de l'industrie, qu'ils soient ou non initialement en faveur de la combinaison proposée, se joindront maintenant et collaboreront pour maximiser le succès d'une communauté éditoriale considérablement accrue dans le W3C afin d'avancer efficacement vers un réseau ouvert et accessible, un écosystème interopérable de l'édition numérique."

Voir le communiqué ici.


Quaternum : un point sur le "livre web"

AntoineNotre ami Antoine Fauchié revient aujourd'hui dans un billet très complet sur les fameux "livres-web", ces livres numériques qui se présentent sous la forme de sites web. Un micro-phénomène défriché par quelques-uns depuis plusieurs années. Si on l'oppose souvent au format ePub qui dispose de modèles économiques et d'usages solides, c'est plus aujourd'hui en terme de complémentarité qu'il est envisagé.


Ina Global : le phénomème de l'auto-édition

InaLe site InaGlobal revenait la semaine dernière sur le phénomène de l'auto-édition. Un écosystème en plein développement aux Etats-Unis, encore balbutiant en France, dans lequel les auteurs ne sont pas forcément gagnants. Avec une offre qui se développe de manière exponentielle, figurer en bonne position dans les listes des meilleures ventes des principales plateformes et émerger de la masse devrait devenir plus difficile encore.


Revue de l'Enssib : les métiers du livre face au numérique

Enssib"Les métiers du livre face au numérique". C'est le dernier numéro de la Revue de l'Enssib. Une vingtaine de contributeurs ont participé à ce numéro. A lire en ligne sur le site du BBF (Bulletin des Bibliothèques de France). Dommage qu'une version au format ePub ne soit pas proposé, si je trouve le temps, je la mettrais en archives ce week-end.


Etats-Unis : l'ebook des éditeurs en forte baisse

NothanksCoup de semonce aux Etats-Unis où le marché du livre numérique est en forte baisse. Un chiffre de -21,8% sur le premier semestre 2016 par rapport à la même période en 2015. C'est le dernier décompte de l'AAP (Association of American Publishers) donné la semaine dernière. Raccourci facile de dire que les lecteurs se désintéressent du format numérique pour un "retour au papier". La politique de hausse de prix entreprise aux Etats-Unis depuis plus d'un an est en train d'avoir des résultats violents sur le marché américain. Passer d'un prix de 9,99$ à 13/14$ (deux fois les prix des livres de poche) est un signal fort pour le consommateur. Nous le connaissons bien par chez nous. Les lecteurs ne sont pas des veaux capables de tout encaisser. Voilà qui va donner des arguments supplémentaires à Amazon dans les négociations avec les éditeurs américains. D'autant que l'auto-publication semble très bien se porter outre-Atlantique avec des prix bien plus attractifs pour les lecteurs. Un enjeu crucial pour les éditeurs...


KPMG : baromètre 2016 de l'offre de livres numériques en France

KpmgLe cabinet d'audit et de conseil KPMG nous livre son traditionnel baromètre annuel de l'offre de livres numériques en France (3ème édition). KPMG a analysé 86 questionnaires remplis par 79 éditeurs indépendants et 7 groupes, de toutes tailles et de tous secteurs éditoriaux, répartis sur le territoire français, entre mars et juin 2016. Joëlle Tubiana, Associée KPMG, Responsable du secteur Edition constate: "Alors que les éditeurs étaient 18% en 2014 à prévoir une part du marché du livre numérique inférieure à 10%, leur nombre augmente sensiblement en 2016 (43%). A l’inverse, ceux qui estimaient à plus de 15% cette part étaient 62% en 2014 ; ils ne sont plus que 32% en 2016. De manière très nette, nous constatons, si ce n’est une remise en question du modèle, du moins une vraie prudence sur le marché, après l’engouement des années 2011 et 2012 et l’arrivée des tablettes, qui semblait annoncer alors un changement des paradigmes pour le monde de l’édition." Un marché français de plus marqué par l'attentisme des éditeurs, un réel décrochage par rapport à nos voisins européens observé au travers des différents chiffres donnés cette année. Revoir mon billet. Si les éditeurs italiens ont réagi l'année dernière, cela n'a pas été le cas en France.

Je retiens particulièrement les deux slides liés à la fixation des prix de ventes et la prise en compte par rapport au format poche.

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Le baromètre de KPMG à retrouver sur le site, pour archives ici.


Couperin : le bilan 2016 des offres d'ebooks

CouperinA signaler un document complet très précieux pour les bibliothèques proposé par le consortium Couperin. Un bilan des offres d’ebooks négociées pour 2016 au sein du consortium. Ce document accompagne le comparateur disponible sur le site ici. Vous ne trouverez dans ces documents que les offres proposant uniquement des ebooks et non pas les offres hybrides. Les offres d’ebooks stricto sensu peuvent toujours être réparties en 3 grandes catégories :

  • Les plateformes d’agrégateurs pluridisciplinaires
  • Les plateformes d’agrégateurs spécialisés
  • Les plateformes d’éditeurs

A retrouver sur le site, un PDF est également proposé.


Prêt numérique en bibliothèques : la solution BibliOnDemand

Logo-final-bibliondemand_color_Le prêt de livres numériques en bibliothèques se développe lentement mais sûrement depuis un an dans le cadre du dispositif PNB. Beaucoup de nouvelles villes devraient l'intégrer d'ici la fin de l'année. A découvrir l'entretien de Olivier Walbecq, Directeur Général d’Archimed pour l'activité "Bibliothèques et centres de documentation". Archimed est l'une des sociétés les plus actives dans le domaine avec la solution BibliOnDemand. C'est sur le site de l'Enssib.

PS: à signaler aujourd'hui le retour de la Bibliothèque départementale des Côtes d’Armor qui est entrée dans le dispositif depuis septembre 2015.


Suisse : les habitudes d'achats de livres

Carte_drapeau_suisse_svg_"Le livre papier résiste mieux que prévu au numérique. Mais pourquoi?" C'est le titre d'un très intéressant article proposé par le quotidien suisse LeTemps. En complément l’enquête réalisée en avril dernier sur l’initiative du Service cantonal de la culture du Canton de Genève, «Les habitudes d’achats de livres en Suisse romande», confirme l’état encore embryonnaire du marché numérique pour l’édition non spécialisée. Le document complet à télécharger ici. Merci à Vincent Chabault sur twitter.

PS: à lire également l'article de l'AFP publié aujourd'hui dans une bonne partie de la presse française et qui nuance la chute des ventes d'ebooks aux Etats-Unis.


SNE : les chiffres de l'édition 2015

SneDernier devoir avant les vacances. Le Syndicat National de l'Edition a communiqué la semaine dernière à l'occasion de son assemblée générale les chiffres du secteur de l'édition pour l'année 2015. Une grand messe traditionnelle, l'année dernière c'était ici.

L'année 2015 se révèle un bon cru, le marché du livre français est bien en train de repartir avec une hausse de 0,6%, soit 2,667 milliards d'euros de CA et 436,7 millions de livres vendus. Si les cessions de droits baissent de 1,5% à 133 millions d'euros, c’est bien la vente de livres qui a tiré le marché, avec 2,535 milliards d'euros.

Le livre de poche, plus spécifiquement, a progressé de 1,6% en valeur, à 348 millions d'euros, avec un infime recul de 0,1 en volume. La production a en revanche considérablement augmenté de 7,8%, à 20.516 titres. C’est la littérature qui est majoritaire dans ce secteur, représentant 59,03% du CA global.

En revanche le livre numérique serait en train de marquer le pas dans notre pays par rapport à nos voisins européens qui ont tous dépassés les 4% du secteur global des ventes grand public.

Toujours compliqué de savoir ce que l'on met dans le numérique. Au niveau global, le numérique représenterait en France 163,881 millions d'euros en 2015. «L’édition numérique continue sa progression et voit son poids augmenter dans les revenus des maisons d’édition, quoique de manière plus modérée que les années précédentes. La part entre l’édition numérique sur support physique et l’édition numérique en ligne est parfaitement identique à l’année précédente.»

L'édition numérique dématérialisée représente désormais 92,4% des ventes – 60,2% pour les abonnements et bases de données et 24,5% pour les achats unitaires. «Le marché est porté par l’édition professionnelle, notamment l’édition juridique, qui représente 90% des ventes de la catégorie sciences humaines et sociales.»

«L’édition numérique grand public (c’est-à-dire hors scolaire et hors édition professionnelle – notamment juridique), a généré, en 2015, un chiffre d’affaires de 63,2 millions d’euros. Cela représente 3,1% du chiffre d’affaires de l’édition trade, contre 2,9% en 2014. La littérature est en tête des ventes grand public, avec près de 20% de parts de marché, suivie par la catégorie des livres pratiques.» Voir le tableau ci-dessous.

Un rapport d'activité complet sur le secteur à télécharger sur le site du SNE et en archives ici.

A découvrir les résultats par rapport aux autres pays européens qui ont eux-aussi donnés leurs chiffres. C'est désormais un différentiel de 1,4% qui nous sépare de nos voisins allemands avec une structure du marché très similaire. D'après ces chiffres la France serait désormais à la traine du livre numérique européen et de très loin. Il n'y a pour l'instant aucun effort d'explication du côté du syndicat français.

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Europe : les chiffres du livre numérique en 2015

EuroLes chiffres pour l'année 2015 sont tombés dans les différents pays. Semaine de l'Euro oblige, j'ai compilé les résultats des cinq principaux pays du marché du livre numérique européen pour l'année 2015, dans l'ordre Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Italie et France. La part du livre numérique sur le marché grand public global. Je n'ai pas mis le chiffre anglais, celui-ci loin devant dans le marché anglo-saxon. Des résultats donnés en France en fin de semaine dernière par le SNE (Syndicat National de l'Edition) qui posent question. La France serait bonne dernière du peloton et de loin. Notre pays subirait un réel décrochage par rapport à nos voisins européens. Un différentiel de 1,4% avec l'Allemagne, un marché à la structure traditionnellement comparable, c'est énorme. Comment expliquer ces chiffres ? J'avoue que je reste très dubitatif...

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Espagne : le livre numérique à 5,1% des ventes de l'édition en 2015

EspagneEmbellie du secteur éditorial qui se confirme en Espagne après une série d'années noires. Le chiffre global de l'édition espagnole est en hausse de 2,8% en 2015 avec 2,257Mds d'euros. Le chiffre d'affaire du livre numérique espagnol a augmenté de 4,9% pour atteindre 115,44 millions d'euros, un chiffre modeste après la hausse enregistrée en 2014 (37,3%). Ce chiffre représente 5,1% du chiffre d'affaires total du secteur. Le catalogue de livres au format numérique a continué d'augmenter en 2015, avec 170.726 titres, en hausse de 1,7%.
Au cours de 2015 c'est 12,7 millions de copies qui ont été vendues, plus de 13% en plus par rapport à 2014. Le prix moyen a chuté de 7,1% à 9,1 € par exemplaire (via RTVE).

Pour mémoire, il y a quelques semaines, l'Allemagne a annoncé un taux de 4,5% toujours pour 2015.


CNL : une étude sur les jeunes et la lecture

CnlLes jeunes aiment la lecture ! Une étude qui manquait assurément pour le confirmer. Aujourd’hui a été présentée une étude du Centre national du livre, confiée à Ipsos, sur les jeunes, dans leurs rapports au livre et à la lecture. Menée à l’échelon national, elle porte sur un échantillon de 1.500 jeunes, âgés de 7 à 19 ans. Ils ont été interrogés en ligne, du 25 mai au 1er juin 2016, sur leurs pratiques en termes de lecture, leurs perceptions, leurs motivations ou leurs freins à lire des livres, leurs sources de prescription et leurs modes de procuration des livres, leurs loisirs.

Lecture

Cette étude est disponible sur le site du CNL. Plusieurs slides concernent la lecture de livres numériques chez les jeunes, je vous laisse les découvrir ci-dessous, cliquez sur les documents.

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La bande dessinée numérique dans le sable?

BdnumeriqueLa bande dessinée semble opposer une résistance singulière face au numérique. Des résultats au fil des années qui sont toujours guère convaincants par rapport à la littérature générale, malgré un catalogue très complet et des offres en streaming en abonnement peu chères. La fameuse "sandbox"... Un secret de polichinelle pour la profession. Le député Hervé Gaymard l'évoquait même à mots couverts le mois dernier lors d'une réunion autour de la licence globale dans le cadre de la proposition de résolution européenne. Pourquoi ce désaveu des lecteurs? A découvrir le billet sur TheConversation qui fait suite à une conférence à l'ENSSIB début juin. A signaler le premier ouvrage universitaire sur le sujet, "Bande dessinée et numérique" sous la direction de Pascal Robert aux Editions du CNRS.


SNE : le langage ONIX pour le métier d'éditeur

SneLes normes et les standards au cœur des enjeux pour l'édition de demain. Le groupe Normes et Standards de la commission numérique du Syndicat National de l'Edition a organisé le 15 juin dernier, à destination de ses adhérents, son atelier annuel de restitution des travaux effectués dans l’année. Cet atelier portait sur «l’adéquation du langage ONIX au métier d’éditeur». A découvrir les documents mis en ligne sur le site du SNE. Pour archives: présentation de l'atelier, description des balises ONIX et un répertoire des outils de gestion d'ONIX.


Belgique : les chiffres du numérique en 2015

BelgiumAprès l'Allemagne et la France la semaine prochaine, c'est le syndicat des éditeurs belges qui a communiqué hier ses chiffres 2015 pour le secteur en langue française. Après quatre années de baisse consécutive, le marché global s’est élevé à 245M€, soit une augmentation de 0,6% par rapport à 2014. Le numérique représente 9,66% du chiffre d'affaires total en langue française en 2015, contre 8,62% en 2014. Ces chiffres agrègent livre on-line (base de données professionnelles) et off-line. Toutes langues confondues (français et néerlandais), il grimpe même jusqu'à 19,3% du chiffre d'affaires total de l'édition. Un pourcentage qui s'avère nettement au-dessus de la moyenne européenne. L'étude précise que cela est lié à "la spécificité de notre édition avec une part importante référée aux sciences humaines (base de données juridique, fiscale, comptable...)". L'ensemble des données statistiques est à télécharger sur le site de Livres-Hebdo

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Bibliothèques : collections et innovation

Script"Collections et innovation: à la croisée des charnières". C'est le titre du billet de Olivier Legendre, directeur adjoint de la bibliothèque Clermont-Université. Il était invité début juin à contribuer dans une table ronde au congrès de l’Association des Bibliothécaires de France, qui portait sur le thème de l’innovation. Il propose le texte de son intervention sur le blog L'Alambic numérique ici.