130 notes dans la catégorie "Droits"

Richard Stallman est à Paris

ImagesRichard Stallman, le gourou du libre, est à Paris, vous pouvez le rencontrer demain soir ou jeudi. Communiqué de presse reçu aujourd'hui de la part d'Eva Joly:

 

Communiqué de presse d'Eva Joly / Rencontre avec Richard Stallman

Paris, le Mardi 13 Décembre 2011

 

En France, en Europe et dans le monde, le numérique est un levier clef pour la transformation écologique de la société. La redéfinition de nos libertés collectives et individuelles sera déterminant pour le développement économique, social et culturel de nos sociétés.
 C'est indéniable, la connaissance et le numérique sont un réel enjeu dans le développement économique, social et culturel de notre pays autant que dans le développement des libertés collectives et individuelles, qu'il est indispensable de redéfinir à l'heure d'internet pour faire face aux défis de notre temps....
"Le numérique est un levier clef pour la transformation écologique de la société. Le logiciel libre doit en être une source d'inspiration pour le développement de la recherche collaborative et libre" rappelle Eva Joly.
Richard Stallman, militant historique du logiciel libre et des droits numériques est de passage à Paris.
Ce mercredi 14 décembre Eva Joly, qui souhaite faire de la question numérique un enjeu majeur de la Présidentielle de 2012, sera présente à la conférence "Vers une société numérique libre" à laquelle intervient Richard Stallman à 19h45 au Lavoir Moderne Parisien.
Le lendemain, jeudi 15 décembre, après une réunion de travail entre la candidate à l'élection présidentielle et Richard Stallman, l'équipe de campagne d'Eva Joly vous invite à venir débattre avec le créateur de la licence publique générale (LPG) au QG de campagne de la candidate dès 15h45, au 6 rue Chaudron, 75010 Paris. Entrée libre.

Editions Métailié : un éditeur qui voit juste

Montage_metailieA lire absolument sur le blog ePagine l'interview de Lise Belperron, éditrice chez Métailié et responsable des versions numériques (29 titres au catalogue pour l'instant). Absence de relais et de visibilité, difficulté à négocier les droits, elle revient également sur la politique sans DRM suivie par la maison:

"Pour moi, quelqu’un qui achète un fichier numérique fait déjà un gros effort. Partir du principe que ce lecteur va sans doute filouter et prêter son livre ou le diffuser sur des plateformes de téléchargement illégales, c’est soupçonner son lecteur. C’est la dernière chose à faire pour un éditeur. Il y a un minimum de libre circulation pour l’utilisateur à garantir. Poser des DRM, alors qu’elles sont rapidement «crackables», c’est comme si on se faisait peur et qu’on cherchait à se rassurer avec un outil qui ne marche pas, et qui pénalise le lecteur. Je trouve ça exagéré; il me semble qu’on peut lutter contre la piraterie par d’autres moyens, en soignant l’offre, en ayant une politique de prix raisonnable, en responsabilisant les lecteurs."


Wolters Kluwer : offre numérique en librairie

WoltersKluver Le groupe Wolters Kluwer, leader mondial dans l'édition professionnelle (juridique, santé, transports, tourisme), commence une distribution numérique chez les libraires. Déjà une trentaine de titres depuis cet été sur le catalogue ePagine. Clientèle professionnelle, prix élevés, comme chantier c'est du lourd comme on dit. On regrettera la présence de DRM pour des livres qui s'échangent beaucoup sur les réseaux, une solution de marquage bien meilleure et facile à mettre en place dans les entreprises. Pour les libraires, c'est peut-être aussi l'occasion de reconquérir certains clients qui ne les attendaient plus sur ce terrain là.


La Martinière - Google : partenariat

Books222 Les Editions La Martinière, principal artisan de la rebellion en France contre Google et son programme GoogleBooks, viennent d'annoncer qu'elles mettaient fin au litige au travers d'un partenariat sur la numérisation des oeuvres qui ne sont plus en vente, mais encore protégées par des droits d'auteur. Une position qui n'est pas sans rappeler celle qu'Hachette a entériner avec le géant américain dans le courant de cette année. La position du SNE devrait évoluer rapidement. De facto, Google n'est plus considéré comme un contrefacteur de livres en France (via NouvelObs).

PS: Hervé de La Martinière revient sur ce changement de cap sur Challenges.


Olivier Cohen : pêcher en terres américaines

Cohen A lire sur l'Express, l'interview d'Olivier Cohen (fondateur et directeur  des Editions de l'Olivier) qui revient notamment sur la pêche au gros, les négociations difficiles avec les agents, les auteurs de best-sellers américains. Pas d'indications sur le numérique mais elles transparaissent en filigrane (via l'excellent site Envie d'Ecrire).


Google Books : la fin d'un paradigme

Twways La fin de l'opt-out pour Google Books, cette stratégie qui consistait à numériser sans obtenir l'autorisation des ayant-droits, la seule façon pour lui d'assurer une numérisation de masse. A lire absolument le billet de Silex qui fait point sur la question.

"Le retour à l’opt-in est à l’évidence un coup dur porté au programme Google Books qui va considérablement limiter l’usage que Google pourra faire de la masse des livres numérisés. L’opt-in va tout d’abord avoir pour première conséquence que Google devra faire face à d’importants coûts de transaction pour obtenir le consentement des éditeurs et des auteurs en vue d’exploiter leurs oeuvres. En novembre 2010, Google a déjà conclu un premier accord fonctionnant sur la base de l’opt-in avec le groupe Hachette en France, pour la numérisation et la commercialisation de 50 000 oeuvres épuisées. Or depuis, nous n’avons plus de nouvelles de ce partenariat annoncé et je suis prêt à mettre ma main au feu que c’est notamment en raison des difficultés rencontrées pour rassembler les autorisations des auteurs sur ce corpus. Qu’en sera-t-il alors pour les millions d’oeuvres de Google Books?

L’autre conséquence, c’est que par définition dans un système impliquant le consentement explicite des titulaires, Google ne peut plus espérer obtenir le droit d’utiliser les oeuvres orphelines numérisées à partir des fonds des bibliothèques américaines. Or celles-ci représentent une part considérable des fonds sous droits numérisés par Google (largement plus de la moitié). Une perte sèche pour Google, en dépit des investissements déployés pour leur numérisation…

Dans ces conditions, les prétentions hégémoniques de Google me semblent sérieusement remises en cause, même s’il lui reste toujours les moyens de jouer un rôle important, par le biais de ses programmes Google Books et eBooks. Mais ce retour à l’opt-in ouvre aussi de nouveaux espaces au profit d’autres acteurs, agissant sur la base d’une logique différente."

Il s'agit bien d'un changement de paradigme pour Google Books. Un lab de plus à reconstruire!


Stallman : les livres et nos libertés

Stallmann Intéressant article proposé par la librairie Monet, au Québec, qui revient sur les propos de Richard Stallmann autour des ebooks et de nos libertés. Posent beaucoup d'interrogations en effet. Pour lui le livre électronique constitue un "recul sur le livre papier en regard de nos libertés individuelles", et tant qu'il n'y a pas d'évolution sur le sujet, son conseil est de continuer à acheter des livres imprimés. J'avais soulevé le problème avec la librairie Dialogues notamment, qui m'avait dit s'engager qu'ils ne communiquaient hors de l'entreprise aucunes données confidentielles sur la nature des livres achetés par leurs clients. La lutte contre les DRM, bien évidemment, fait partie intégrante de la réflexion.


Richard Stallman : la lutte a déjà commencé

Staalman Richard Stallman, le pape et gourou du libre bien connu (Président de la FreeSoftwareFondation), s'élève contre le système actuel des ebooks. Son texte "Le Danger des ebooks" ici, dont je donne une traduction (via l'Express):

"Dans une époque où les entreprises dominent nos gouvernements et nos lois, tous les technologies en avance offrent aux entreprises la possibilité d'imposer de nouvelles restrictions sur le public. Les technologies qui en ont le pouvoir nous habituent à nous enchaîner toujours un peu plus.

Avec un livre imprimé:

  • Vous pouvez l'acheter avec de l'argent, de façon anonyme.
  • Ensuite, il vous appartient.
  • Vous n'êtes pas obligé de signer une licence qui limite votre utilisation de celui-ci.
  • Le format est connu, et aucune technologie brevetée est nécessaire pour lire le livre.
  • Vous pouvez, physiquement, numériser et copier le livre, et il est parfois licite au regard du droit d'auteur.
  • Personne n'a le pouvoir de détruire votre livre.

 Voilà qui contraste avec les ebooks d'Amazon (entre autres):

  • Amazon oblige les utilisateurs à s'identifier pour obtenir un ebook.
  • Dans certains pays, Amazon indique que l'utilisateur ne possède pas l'ebook.
  • Amazon oblige l'utilisateur à accepter une licence restrictive sur l'utilisation de l'ebook.
  • Le format est secret et propriétaire, restraiyant l'utilisateur à un logiciel pour pouvoir le lire.
  • La copie de l'ebook est impossible en raison de "Digital Restrictions Management" dans le lecteur et interdite par la licence, qui est plus restrictive que le droit d'auteur.
  • Amazon peut supprimer à tout moment à distance les ebook en utilisant une porte dérobée. Il a utilisé cette porte en 2009 en supprimant des milliers d'exemplaires de 1984 de George Orwell.

Même une seule de ces infractions fait des ebooks une régression par rapport aux livres imprimés. Nous devons boycotter les ebooks jusqu'à ce qu'ils respectent notre liberté.
Les entreprises de livres numériques entendent nier nos libertés traditionnelles sous le prétexte de continuer à rémunérer les auteurs. Le système du droit d'auteur actuel fait un mauvais travail en cela, il est beaucoup mieux adapté à soutenir ces entreprises. Nous pouvons soutenir les auteurs bien mieux, par d'autres moyens qui ne nécessitent pas des restrictions à notre liberté, et même légaliser le partage. Deux méthodes que j'ai proposé sont:

  • distribuer les revenus aux auteurs avec une taxe basée sur un calcul de la popularité de chaque auteur (voir http://stallman.org/articles/internet-sharing-license.en.html.)
  • comme dans le cas des jeux, les utilisateurs peuvent envoyer aux auteurs, mêmes anonymes, des paiements volontaires.

Les ebooks n'ont pas besoin d'attaquer notre liberté, mais ils feront si les entreprises le décident. C'est à nous de les arrêter!

La lutte a déjà commencé.

Copyright 2011 Richard Stallman
Paru sous Creative Commons Attribution NoDerivs 3.0

PS: en complément, à lire un entretien avec Actualitte.


SF: des auteurs se rebiffent

Ayerdhal Ayerdhal, l'auteur français de SF et de polars bien connu des amateurs, a profité du Salon Imaginales ce week-end pour annoncer la création prochaine d'une maison d'édition numérique qui proposera 50% du prix de l'ouvrage aux auteurs. Les livres numériques seront disponibles sans DRM et à des prix très bas (environ 50% du prix d'un poche d'occasion). "Selon Ayerdhal, l'auteur n'a plus besoin de la plupart des intervenants de la chaîne du livre (éditeur, diffuseur, distributeur et libraire) qui récupèrent la majeure partie du pourcentage de la vente d'un livre. L'écrivain précise qu'il n'est pas contre le fait de travailler avec un directeur d'ouvrage (editor en anglais), mais certainement plus avec un vendeur de livres (publisher en anglais). Il invite tous les auteurs a stopper les négociations avec les éditeurs classiques pour se tourner vers lui et lutter contre ce système capitaliste de la gestion du droit d'auteur" (via Fantasy).


Place de la Toile: auteurs et éditeurs

Culture_place_toile Si vous avez raté l'émission en live de Place de la Toile consacrée aux relations auteurs et éditeurs, vous pouvez retrouver le podcast ici. Avec Hervé Le Tellier, Jean-Claude Bologne, Alban Cerisier et Lionel Maurel.

PS: petit clin d'oeil dans le cours du débat à mon étude pour le Motif réalisée il y a maintenant un an! :)


BD numérique: on fait le point

Bd Alors, la BD numérique, on en est où? Est-ce que le Salon du Livre a été l'occasion d'avancer? Un intéressant petit point aujourd'hui du côté de BDActu. A lire également l'interview de Régis Habert, directeur de la nouvelle Bande Numérique qui accompagne le développement d'Iznéo. La visibilité sur le secteur reste encore incertaine. Une clientèle encore très éloignée de la clientèle de bande-dessinée imprimée. Les ventes sont faibles, les modèles économiques se cherchent, il n'y a pas eu encore d'"Amazon de la bande-dessinée" pour défricher le marché. Le manga numérique n'est pas non plus là pour tout de suite du côté asiatique. Si la volonté des éditeurs est bien réelle pour avancer ensemble et proposer un vaste déploiement de l'offre numérique de la bande-dessinée en France, est-ce que les auteurs vont être enfin impliqués?

Les points de désaccord sont fondamentaux et nombreux :

-  Refus de la part des éditeurs d’un contrat séparé pour le numérique
-  Refus également d’une durée de publication limitée avec une clause de réexamen sur la base de la performance des ventes
-  Désaccord sur le mode de rémunération (les éditeurs veulent appliquer le taux « papier » ce que les auteurs refusent)
-  Désaccord sur le mode de d'édition des comptes, notamment sur leur transparence totale.

 

On assiste visiblement à une sorte de pourrissement de la situation sur le thème, "pas de numérique, pas de papier" comme le résume bien le dessin. Mais est-ce bien différent de la situation de la littérature générale sur le sujet? Mais qui elle, avance bien à marche forcée compte tenu des enjeux à très court terme? (merci Vincent).


GoogleBooks doit revoir sa copie

Stop C'est curieux je sais pas, mais je sentais le boulet arriver, question de climat avec les différents procès en cours contre Google et sa propre philosophie sur les contenus culturels. "L'ambition de Google de créer la plus grande bibliothèque/librairie numérique du monde vient de se prendre de face un principe vieux de 300 ans: le droit d’auteur". C'est en ces termes que commente aujourd'hui le NewYorkTimes à propos de la décision de la justice américaine de débouter l'accord entre Google et les associations d'auteurs et d'éditeurs. Cet accord prévoyait le versement de 125 millions de dollars pour le financement du Registre des droits sur les livres afin que les ayants droit dont les œuvres ont été mises en ligne via Google Books sans leur accord explicite puissent être rémunérés. Ce même accord a par la suite été remanié pour prendre uniquement en compte les œuvres enregistrées auprès de l'US Copyright Office ou publiées au Royaume-Uni, en Australie et au Canada. Un accord, tout le monde le sait, qui avait valeur de peau de chagrin, légitimant le fait que les associations étaient incapables de suivre financièrement les différentes procédures judiciaires en cours. Le juge a tranché. C'est pas "équitable, adecquat ou raisonnable", ça c'est pas une surprise. Il a certainement lu attentivement les textes de Robert Darnton sur la question, notamment celui-ci qui a deux ans presque jour pour jour et qui reste d'une clairvoyance absolue. Un coup d'arrêt à la stratégie de Google, avec des conséquences forcément en Europe pour bientôt. Vilain temps pour Google. Alors, un retour à l'"Opt In" version Hachette? A suivre... (via LeParisien/AFP).

PS: en attendant Affordance, à lire le spécialiste juridique SILEX qui pointe sur pas mal de questions en suspens; propulsé par Google, le communiqué de l'AFP, la réaction de Frédéric Mitterrand qui se dit satisfait pas cette décision.

PS: voilà, c'est fait, Affordance nous livre son billet ce soir (27/03).


Mitterrand: loi sur le prix unique pour les auteurs de demain

Mitterand A lire aujourd'hui l'interview de Frédéric Mitterrand dans les Echos. Il revient notamment sur la descente de Bruxelles et la loi sur le prix du livre numérique: "Il vaut mieux une loi que pas de loi du tout dans ce secteur en devenir qu est le livre numérique. On est au seuil d'un vaste débat en Europe entre les tenants d'une position très libérale et les partisans, dont je suis, d'une position plus régulée, respectueuse des équilibres de toute la filière, éditeurs, libraires, auteurs. La discussion va se poursuivre, la proposition de loi devant encore être soumise au vote du Sénat puis à nouveau à l'Assemblée nationale. Ce qui est sur c'est qu'il nous faut dialoguer avec Bruxelles sur cette question stratégique. Je rappelle également que le prix unique du livre physique est en vigueur dans près de la moitié des pays de l'Union européenne. Renoncer au contrôle du prix par l'éditeur dans l'univers numérique serait désastreux. Il suffit de voir les conséquences d'une politique de prix cassés aux Etats-Unis: la guerre des prix mène droit à la catastrophe pour la création littéraire et la diversité. Qui nous permettra alors de découvrir les Julien Gracq de demain? Que restera-t-il du réseau de libraires qui fait notre richesse? La vraie protection du consommateur, c'est de lui permettre d'accéder à une offre légale large et diversifiée et non seulement à quelques bestsellers. Je vais me rendre à Bruxelles et à Strasbourg pour porter notre vision du livre numérique."


Publienet: l'aventure se dessine

Publie_logo_cartouche Bragelonne avait communiqué un chiffre de 10.000 ventes de livres numériques, c'est maintenant François Bon qui m'a fourni ses chiffres de ventes sur Publienet: "Depuis le 1er janvier 2011, 2141 téléchargements payants (dont seulement 34% via ventes directes du site), et 94 176 pages lues (via 2894 sessions utilisateurs) par nos abonnés particuliers et bibliothèques, l’aventure se dessine. En ces temps de débats au Salon du livre, pas indifférent de rappeler que le principe de notre contrat d’auteur (à votre disposition si souhait) c’est le partage de 50% des recettes nettes (30% des recettes abonnements, par péréquation des pages lues) entre l’auteur et la structure.
    Nous sommes plus résolus que jamais aussi à maintenir cet équilibre d’une diffusion sans DRM (tatouage discret par l’email du client, et “lecture seule” en bibliothèque), et d’un prix très modique (3,49 TTC, 2,92 hors UE) qui permette la découverte, et l’élargissement constant de nos distributeurs (merci spécial à ePagine et son réseau de libraires indépendants, à FeedBooks et ses téléchargements “one click” sur téléphones Androïd, à Apple France pour la solidité des résultats iBook Store... et bien sûr à nos partenaires de l’Immatériel-fr)."

Et tout cela, sans Patrick Deville et Didier Daeninckx qui viennent d'entrer à son catalogue cette semaine!


DRM: les bibliothèques dans la danse

Biblio_DRM Des acteurs que l'on a tendance à sous-estimer dans les débats mais qui sont décisifs auprès des lecteurs (notamment les plus jeunes), ce sont les bibliothécaires qui rejoignent la lutte. Notre ami Bibliobssession en tête qui relaie aujourd'hui. Conversation l'autre jour avec KotKot qui me dit que beaucoup de bibliothèques vont arrêter les expérimentations en cours avec des solutions qui défendent des solutions DRM, qui se révèlent absolument ingérables au quotidien sur les lecteurs dédiés. Il faut arrêter le cirque. L'appel du 12 novembre de Charles Kermarec (Librairie Dialogues) s'étend et vous savez pour les combats, toute proportion gardée bien sûr, il a bien souvent raison!

PS: les logos pour tout le monde sur eBouquin (pourquoi pas des tracts à distribuer au Salon!). La 3ème journée mondiale contre les DRM, c'est le 4 mai prochain.


Je promets de ne jamais télécharger illégalement un livre...

Promise Lu avec intérêt hier ce billet d'Etienne Mineur. Il pointe sur ce site dontmakemesteal qui propose une pétition dans le domaine de la vidéo. "La seule réponse au piratage est de proposer quelque chose d’aussi bien et de facile techniquement pour l'usager (et pas trop cher)".

Je me suis amusé à transposer cette même pétition dans le domaine du livre:

"Je promets de ne jamais télécharger illégalement un "livre" s'il y avait une alternative légale respectant les critères suivants :

1 Prix

En général, je veux que la tarification soit simple et transparente. Les nouveautés peuvent être légèrement plus chères que le reste.

La prix en location ne devrait pas dépasser 1/3 du prix d'un "livre imprimé grand-format", 1/2 du prix d'un "livre imprimé poche" s'il est disponible.
Le prix d'achat ne devrait pas dépasser 1/2 du prix d'un "livre imprimé grand-format", 3/4 du prix d'un "livre imprimé poche" s'il est disponible.
Un abonnement illimité annuel ne devrait pas dépasser le prix de "10 livres imprimés" (150/200€?).
Je paie pour le contenu, pas la bande passante.

2 Langages
Je peux obtenir la "traduction" dans n'importe quelle langue qui a été produite.
Après l'achat d'un "livre", toutes les langues restent disponibles.

3 Convenance
Le contenu que j'achète est disponible immédiatement. Le contenu est acheté et diffusé sans pub ou avertissement contre le piratage dérangeant.
Je peux trouver les "livres" par catalogues, éditeurs, auteurs, langues disponibles, pays, formats, etc.

4 Choix et dates de disponibilité
La disponibilité est mondiale. Il n'y a aucune limite quant au pays où je réside.
Je peux télécharger presque n'importe quel "livre" jamais créé.

5 Droits
Je peux "lire le livre" indifféremment sur n'importe quel appareil, smartphone, tablette, reader, ordinateur, etc.
Les "livres" ne sont pas restreint à un distributeur de contenu et doivent être dénués de DRM (verrous numériques) s"ils ont été achetés.
Je peux facilement comprendre mes droits vis-à-vis des "livres" que je loue, achète ou stream avec un abonnement illimité."

Qu'en pensez-vous? Vous signeriez? Bien entendu, on peut encore rêver sur pas mal d'aspects, non? On y viendra sans doute, deux ans, cinq ans, dix ans? Ils en disent quoi les prospectivistes? Prenons date!


DRM et livres: nos droits de lecteurs

Readers Nouvelle pierre à la lutte contre les DRM, ce texte publié par la  bibliothécaire blogeuse Bibliomancienne, fin février: "La déclaration des droits et de l'utilisateur de livre numérique (ebook)". Comme elle le souhaite, je reproduis ce texte dans son intégralité, je vous invite à faire de même autour de vous pour le diffuser au plus grand nombre:

"La Semaine de la liberté d’expression vient de s’achever à l’enseigne de Libre de lire. Personne ne s’est encore publiquement affiché pour revendiquer le droit de lire sans DRM lors de cet événement. Il est toujours temps de le faire. Comme lecteur/lectrice, nous sommes nombreux à considérer comme acquis le droit de décider de l’usage que nous entendons réserver aux livres que l’on achète, que l’on emprunte en bibliothèque et que l’on souhaite partager notamment pour favoriser la circulation la plus libre et la plus démocratique des idées et de la littérature.

De manière tout à fait opportune dans ce contexte, Sarah Houghton-Jan a proposé cet énoncé que j’ai traduit dans son intégralité:

La déclaration des droits de l’utilisateur de livre numérique

La déclaration des droits de l’utilisateur de livre numérique est un énoncé des libertés  fondamentales qui devraient être reconnues pour tous les utilisateurs de livres numériques.

Tous les utilisateurs devraient avoir les droits suivants :

  • le droit d’utiliser les livres numériques suivant les conditions qui en favorisent l’accès et avant celles qui sont associées à des contraintes propriétaires;
  • le droit d’accéder aux livres numériques sur n’importe laquelle plate-forme technologique, indépendamment de l’appareil et du logiciel que l’utilisateur choisit;
  • le droit d’annoter, de citer des passages, de partager le contenu des livres numériques dans l’esprit d’un usage équitable et du droit d’auteur;
  • le droit  d’étendre la doctrine de la première vente au contenu numérique lequel permet au propriétaire d’un livre numérique de conserver, d’archiver, de partager et de revendre un livre numérique acquis;

Je crois en la libre circulation des informations et des idées.

Je crois que les auteurs, les écrivains et les éditeurs peuvent prospérer lorsque leurs oeuvres sont immédiatement accessibles à travers l’éventail le plus large possible de médias. Je crois que les auteurs, les écrivains et les éditeurs peuvent s’épanouir et  profiter avantageusement du fait d’accorder aux lecteurs le maximum de liberté pour accéder, annoter, et partager les contenus avec les autres lecteurs; ce faisant, ils aident ces contenus à trouver de nouveaux publics et de nouveaux marchés. Je crois que les fournisseurs de livres numériques devraient apprécier les droits associés à la doctrine de la première vente parce que les livres numériques constituent une pierre angulaire de la culture en contribuant au développement de la littéracie, de l’éducation et de l’accès à l’information.

Les DRM (Digital Rights Management), à la façon d’un tarif, agissent comme un mécanisme qui fait obstacle à la circulation libre et gratuite des idées, de la littérature et de l’information. Ainsi, les accords actuels concernant les licences signifient que les lecteurs ne possèdent jamais le contrôle final sur leur propre matériel de lecture. Ces dispositions ne constituent pas des conditions acceptables pour les livres numériques.

Je suis une lectrice. En tant que consommateur, je suis en droit d’être traité avec respect, et non comme un criminel potentiel. En tant que consommateur, je suis en droit de prendre mes propres décisions concernant les livres numériques que j’achète ou j’emprunte.

Je suis préoccupée par le futur de l’accès à la littérature et à l’information dans le contexte des livres numériques. Je demande aux lecteurs, aux éditeurs, aux développeurs et aux fabricants de supports de lecture d’appuyer les droits de l’utilisateur de livre  numérique.

Ces droits sont les vôtres. Prenez position. Faites circulez. Copiez ce billet en entier. Ajoutez vos commentaires, réutilisez-le, et distribuez-le autour de vous. Bloguez-le. Tweetez-le (#ebookrights ou avec le mot-clic #libredelire), partagez-le via Facebook, via le courriel, les téléphones"

PS: Bibliomancienne a fait plusieurs mises à jour de sa traduction, dernière version ici; à lire également un bilet sur Actualitte qui signale un site anglais pour illustrer la lutte.

PS: avec son opportunisme habituel, eBouquin propose des versions françaises des logos ici.


Antoine Gallimard en haut de fourchette

Gallimard Preuve que cela n'était pas forcément clair, Antoine Gallimard a envoyé un rectificatif vendredi à propos de sa lettre parue dans Le Monde du 21 janvier dernier sur laquelle j'avais fais un commentaire. Haut de la la fourchette, on l'avait tous compris; par contre le doute subsiste sur la mention "en l'asseyant sur le prix public" (HT ou TTC?), ce qui est bien différent en ce moment avec une TVA de 15 points suppérieure à celle des livres imprimés. On attend Le Monde du 4 février?


Albert Camus libre au Québec

Avertissement_droit_auteur Pour nos amis québécois, les oeuvres d'Albert Camus disponibles en téléchargement sur le site de l'Université du Québec à Chicoutimi. Nous autres, "pauvres français", devront patienter encore un quart de siècle. Pour information, L'Etranger, c'était encore près de 170.000 exemplaires vendus l'année dernière dans la collection Folio chez Gallimard (dans la liste des 50 livres les plus vendus en France -source GFK).

PS: tiens je suis lu du côté de LivresHebdo, malheureusement, pas demain la veille qu'ils daigneront mentionner leurs sources "non officielles"...

PS: également disponibles sur le site EbooksGratuits.


Gallimard: fourchette haute sur prix public

Gallimard A lire l'intervention d'Antoine Gallimard (PDG des Editions Gallimard et président du Syndicat Nationale de l'Edition) publiée dans le Monde sur les rapports éditeurs/auteurs en réaffirmant la chaîne de valeur: "Malgré le contexte d'incertitude du marché et les investissements qu'ils font, les éditeurs proposent à leurs auteurs des taux de rémunération au moins égaux à ceux du livre imprimé, en retenant de plus en plus fréquemment le "haut de la fourchette" de ces taux et en l'asseyant sur le prix public (et non sur leur chiffre d'affaires net). Les éditeurs font ainsi un vrai pari et prennent un risque réel. La réalité de cette nouvelle économie sera connue de tous dans quelques années. Si des vérités stables se font jour, les auteurs et les éditeurs devront s'y adapter ensemble. Face à des modèles d'intégration exclusifs développés par des grands opérateurs technologiques, les auteurs et les éditeurs ont un intérêt partagé à faire respecter la chaîne de valeurs communes au livre imprimé et au livre numérique. Dans la perspective proche d'une coexistence de ces deux marchés, l'équilibre de notre secteur ne se conçoit sans que la librairie y joue son rôle.". En relisant plusieurs fois, j'ai essayé de décripter avec des chiffres réels, prix public (papier ou numérique?). Cela ferait pour un livre à 15€ TTC (12€ dans sa version numérique) un passage de 1,42€ pour l'auteur sur les droits papier (10% en moyenne) à 1,2€ pour la version numérique. Soit 11% du prix hors-taxe de la version numérique. 1% de rémunération supplémentaire, c'est cela? La notion de fourchette haute est à prendre en compte, sur les contrats cela peut être 12% au delà d'un certain seuil, ce qui ferait 14% de la version numérique dans ce cas-là. Vous comprenez cela aussi?


Piratage en téléchargement direct

Logo Les comportements des internautes sont en train de changer par rapport au piratage. Mais ce n'est pas encore ce que l'on croit! Beaucoup moins d'échanges P2P au profit de téléchargements directs vers des sites basés à Hong-Kong qui échappent à Hadopi et qui en plus (c'est le comble) se rémunèrent sur le débit de téléchargement. C'est notamment le cas du site Megaupload, le plus populaire d'entre tous. 7,4 millions de français sont concernés, une paille! Et de plus en plus d'ebooks dans tout cela, bien évidemment! (voir l'article du Figaro).

PS: à propos de piraterie toujours et de son nouvel âge d'or, lire l'excellent billet publié sur Owni hier.


Hachette-Google : plus de détails sur l'accord

Mains Plus de détails sur le fameux accord entre Hachette et Google sur le site de Légipresse. Vianney de Boulay, directeur juridique de Hachette Livre donne les grandes lignes de cet accord. "Les dispositions principales ont vocation à être étendues à tous les éditeurs français qui le souhaitent". Une date importante pour le développement de l'édition numérique dans notre pays. Le PDF ici pour les archives.


Houellebecq et Wikipedia

Wikipedia On parle beaucoup de l'emprunt de passages par Michel Houellebecq dans son dernier livre au site Wikipedia. A signaler aujourd'hui une mise au point officielle de Wikipedia lui-même qui se désolidarise du blogueur qui avait mis en ligne une version du livre. Celui-ci a d'ailleurs accedé à la demande des Editions Flammarion en supprimant le lien.


Le Goncourt 2010 en version numérique

Carteterritoire Comme il avait été annoncé ce week-end, le prix Goncourt 2010, le livre de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, est désormais disponible en version numérique sur le réseau ePagine. A noter le prix de 14,90€ qui représente une réduction de 30% par rapport à la version papier. C'est plus que les remises proposées par beaucoup d'éditeurs, Hachette en tête. Bravo Flammarion!

PS : petit détail qui est loin d'être anodin, la mention de copyright "@Michel Houellebecq et Flammarion", bien différente de celle habituelle alignée sur les copyrights des livres imprimés, comme sur le dernier livre de Michel Rocard par exemple!


L'Harmattan intégre les catalogues

Harmattan Les Editions L'Harmattan verse leur catalogue dans l'offre d'ePagine. C'est plus de 23000 titres qui s'ajoute d'un coup. Même si les méthodes de l'éditeur sont très discutables (on se rappelle du billet de Pierre Assouline il y a quelques années), le vent du numérique souffle en effet, l'offre de titres d'ePagine a ainsi doublé en quelques minutes avec plus de 52000 titres au catalogue. On reste cependant discret sur le blog. Hormis pour Google/Amazon/Apple, on ne semble pas très regardant en cette période d'expansion des catalogues numériques. Est-ce que les librairies numériques et les syndicats des auteurs sont maintenant plus "bienveillants" sur des livres publiés avec de faux contrats d'éditeur, mais de vrais contrats à compte d'auteurs, comme on le lira du côté de l'oie plate? Quid des clauses numériques? On attend (ou pas) un appel à la vigilence de ce côté-là? Le numérique lave t'il plus blanc par chez nous?