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Les chiffres-clés du livre 2017

EconomieA découvrir la parution traditionnelle de L’Observatoire de l’économie du livre du Service du livre et de la lecture (Ministère de la Culture), des chiffres-clés annuels du secteur du livre. Un document synthétique bien fait, vous pourrez aussi retrouver les années précédentes. Attention, comme d'habitude les données sont celles de deux ans en arrière, en l'occurence celles de 2015.

Le numérique représente 163,9M€ HT (6,5% du CA ventes de livres) en 2015 dont numérique sur support amovible 12,4M€ HT (0,5% du CA)
Livres numériques et livres audio (en prix de cession éditeur) dont numérique dématérialisé (téléchargement, streaming, applications, licences d'utilisation de bouquets...) à 151,5M€ HT (6,0% du CA)

Comme d'habitude, dommage que ce dernier chiffre ne distingue pas les segments professionnel et grand public. Le schéma ci-dessous qui marque l'évolution sur cinq ans.

Numerique

Seuls chiffres 2016, celui du nombre de titres:

livres imprimés: 756.360 références (728.400 en 2015, +3,8%)
livres numériques: 225.810 références (178.960 en 2015, +26%)

L'offre numérique est aujourd'hui à 30% de l'offre imprimée.

C'est l'époque, beaucoup d'études depuis une semaine entre les usages de lecture, l'offre numérique, les chiffres d'affaires, etc. Pour les chiffres 2016, il faudra attendre le début de l'été. Nulle part n'est donné malheureusement la répartition des ventes par plate-forme. Le grand tabou. Intéressant pourtant pour les lecteurs d'en savoir plus sur la question. On donne bien ces chiffres pour l'imprimé entre les segments. Je redonne les ventes données par le distributeur Immatériel au début de l'année. Le seul qui communique de la sorte. Un schéma qui montre bien l'hégémonie des acteurs anglo-saxons sur le marché du livre numérique français...

Marche


Editeurs : le livre numérique en Europe

FepA l'occasion de son 50ème anniversaire, la Fédération des Editeurs Européens publie une étude sur l'état du secteur de l'édition européenne en 2017. Les chiffres remontés sont de 2015. Versant numérique, une courbe qui confirme le décrochement de la France par rapport à nos voisins. Je me suis étonné du niveau de l'Espagne par rapport au chiffre donné l'année dernière qui était de 5,1%, il semblait bien que c'était le niveau de l'ebook (voir ici). Le document de la FEE est à retrouver ici.

Europe


Foire de Londres : une étude Nielsen sur le piratage

BookpirateLa Foire du Livre de Londres s'est ouverte cette semaine sur fond de Brexit qui inquiète beaucoup le secteur de l'édition britannique. L'institut Nielsen et la société Digimarc proposent une étude sur le piratage de livres numériques. Une progression endémique avec toujours aussi peu de solutions pour l'endiguer. Une perte sèche évaluée par Digimarc à plus de 300M$ pour les éditeurs. Comme pour le piratage en général, toujours difficile de mesurer l'impact réel sur l'économie du secteur. Même si le marché de l'ebook est en recul de près de 4% au Royaume-Uni (voir GoodeReader), il semble que ce soit plus l'augmentation des prix qui impacte les ventes. Mais des prix plus élevés qui incitent sans doute plus de lecteurs à fréquenter les sites illégaux. Faut-il le rappeler, la limitation du piratage passe d'abord par une offre légale attractive. L'étude est a retrouver sur le site de Digimarc, pour archives: ici (via PRNewswire).


PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque) : la position du SNE

SneSuite au récent communiqué de l'ABF (Association des bibliothécaires de France) demandant l'application en France du rendu de la Cour de Justice de l’Union européenne en matière de mise à disposition des livres numériques pour les bibliothèques, le SNE (Syndicat National de l'Edition) a souhaité réaffimer sa position par rapport au prêt de livres numériques en bibliothèques publiques et donner des éléments chiffrés pour l'année 2016:

LE PRET DE LIVRES NUMÉRIQUES EN BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES - la position du Syndicat national de l'édition

La publication de commentaires erronés sur l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 10 novembre 2016 concernant le prêt de livres numériques en bibliothèque incite le Syndicat national de l’édition (SNE) à faire un point chiffré sur le dispositif «Prêt numérique en bibliothèque» (PNB).

Avec un catalogue de 130.000 titres, incluant ouvrages de fonds et nouveautés, et désormais accessible dans 2.000 bibliothèques, PNB répond d’ores et déjà aux attentes et pratiques des usagers.

130.000 titres au catalogue et 2.000 bibliothèques utilisatrices

• Acquises auprès des libraires par les 101 réseaux de bibliothèques ayant déjà adopté PNB, les licences de prêts pour les livres numériques rendent accessibles au public les ouvrages dans 2.000 bibliothèques.

890 éditeurs ont déjà rendu disponible 65% de leur catalogue numérique dans PNB.

Ces 130.000 titres disponibles représentent plus de la moitié de l’offre numérique grand public. Et ce catalogue augmente chaque mois.

• Ce choix est 9 fois plus vaste que celui des 15.000 fichiers acquis par les bibliothèques via PNB en 2016. C’est un fait: l’offre PNB actuelle dépasse largement la demande.

Des offres de prêts innovantes et diversifiées

• Mené sous l’impulsion du ministère de la Culture et en concertation avec les bibliothèques, les ayants droit et les libraires, PNB propose plusieurs modèles commerciaux.

• Dispositif innovant commercialement et techniquement, PNB tire avantage de la dématérialisation des livres, en rendant notamment possibles, selon les modèles commerciaux:

l’accès sécurisé aux livres numériques à distance, 7/7 jours et 24/24 heures;

— la lecture des livres sur les appareils de lecture personnels des usagers: liseuses, tablettes, smartphones et ordinateurs; 

— des modalités de prêts souples et adaptables en fonction des éditeurs, ainsi que le retour anticipé d’un titre ou à l’inverse le renouvellement du prêt.

Déjà 200.000 prêts effectifs en 2016

• Ce système a déjà été adopté par de nombreux usagers, comme l’atteste le nombre significatif des 200.000 prêts atteints en 2016 via les portails des bibliothèques.

• Confortées par ce succès qui témoigne de l’importance de la promotion de la lecture numérique pour les établissements et les collectivités, les éditeurs développent le nombre de titres disponibles dans PNB. Le nombre de titres a augmenté de 450% en un an et continue de croitre au fur et à mesure que les équipes éditoriales, techniques et commerciales s’organisent dans les maisons.

• La croissance des crédits d’acquisition, l’équipement des établissements et la formation des bibliothécaires et des usagers seront à l’avenir les principaux leviers pour le développement de cette activité.

Une rémunération juste et pérenne des ayants droits

• Cessionnaires des droits d’exploitation numériques des œuvres, les éditeurs confèrent dans un cadre contractuel des licences d’utilisation parfaitement adaptées aux conditions de mise en œuvre du prêt numérique. Cette voie est la seule à même de garantir une juste et durable rémunération des auteurs, évitant un recours à d’hypothétiques compensations financières liées à la mise en œuvre d’une nouvelle exception.

• Les ayants droit sont rémunérés à la première souscription au titre sur la base du prix de la licence octroyée, et à chaque renouvellement de cette licence. Le prix de celle-ci peut différer du prix public, prenant ainsi en compte les diverses possibilités de prêts proposées aux bibliothèques et rémunérant en conséquence les ayants droit.

Des investissements technologiques au service d'une expérience de lecture de qualité, y compris pour les personnes en situation de handicap

• Les éditeurs investissent pour améliorer continuellement l’expérience des lecteurs numériques. Ainsi, la mesure technique open-source de protection Readium LCP (Licensed Content Protection) qui rend possible la consultation de livre limitée dans le temps – c’est-à-dire le prêt numérique – sans dégrader l’expérience de l’usager, ni exposer ses données d’usage à un acteur tiers, sera déployée simultanément sur le marché grand public et dans les bibliothèques dès le printemps 2017.

• LCP est également lisible sur les appareils de lecture des personnes malvoyantes ou aveugles. De plus, conscients du fait que l’adaptation des ouvrages par des structures spécialisées peut parfois engendrer des délais longs d’accès aux livres, les éditeurs de littérature générale basculent leurs catalogues en format ePUB 3, nativement accessible.

Ainsi, en France, éditeurs, auteurs, libraires, bibliothécaires et prestataires techniques ont mis en œuvre un dispositif souple, efficace et inclusif, qui va bien au-delà de ce qu’envisage la récente décision de la CJUE.

Il est des combats plus profitables à la médiation culturelle, à la promotion de la lecture et à la diffusion des œuvres que celui visant à obtenir une exception qui ne correspond à aucun besoin réel. Toute exception non justifiée met à mal le droit d’auteur et l’équilibre économique de la filière du livre; affaiblir ainsi le marché du livre réduirait nos chances de remplir les bibliothèques du futur.

La création d’une nouvelle exception pour le prêt numérique en bibliothèques a été écartée à juste titre du projet de directive sur le droit d’auteur actuellement en discussion au parlement et au conseil européens. La performance indiscutable de PNB en France illustre la pertinence de cette décision.

Le communiqué ici.

J'en profite pour redonner le lien de la cartographie des bibliothèques et réseaux de bibliothèques entrés dans le dispositif PNB. Vous le trouverez dorénavant sur la page du blog, en haut dans la colonne de gauche. N'hésitez pas à me faire part des bibliothèques manquantes.


Lecteurs-correcteurs : un rendez-vous à Nantes

CorrecteursOn parle peu d'une profession indispensable dans nos métiers, discrète mais essentielle, celle de correcteur. Leur statut est tout à fait précaire comme l'ont rappellé l'année dernière plusieurs mobilisations. A signaler une intéressante journée professionnelle pour mettre en lumière ces travailleurs de l'ombre, organisée par Mobilis dans le cadre du festival Atlandide le 3 mars prochain à Nantes. Une 1ère journée professionnelle autour de la lecture-correction en Pays de la Loire. Sur inscription, tous les détails sur le site.


Le Livre Scolaire : de la page à la version web

LelivrescolaireDécouvrez les manuels scolaires collaboratifs de LeLivreScolaire.fr. Ils avaient déjà déclinés leurs versions numériques en versions imprimées pour les établissements qui le souhaitaient. Ils déclinent désormais leurs versions numériques à la page en véritables versions web interactives. Leçons, exercices, documents, iconographies en haute définition, cartes de géographie, fichiers audio: naviguez dans vos manuels numériques comme dans un vrai site Internet. Des applications mobiles pour tous les environnements de tablettes sont même disponibles sur abonnement. C'est par ici.

LeLivreScolaire.fr est en plein boom: "Avec 800.000 sessions mensuelles, l’audience du site a été multipliée par 4, ce qui en fait le site d’éditeur scolaire le plus consulté de France. "Entre 40 et 50% des professeurs de collège sont inscrits sur Lelivrescolaire.fr, ajoute Emilie Blanchard, enseignante et cofondatrice du Livrescolaire.fr. Notre objectif est de mettre nos outils à la disposition d’un maximum de professeurs, dans toutes les disciplines. Quand on ajoute nos livres papier et nos applications tablettes, nous touchons quotidiennement plus d’un million d’élèves. C’est notre plus grande fierté". LeLivreScolaire.fr enregistre aujourd'hui près de 20% de parts de marché sur les manuels scolaires numériques au collège (chiffres CICEM) et dans le domaine des manuels scolaires papier, il figure dans le top 3 des éditeurs en Français et en Histoire-Géographie. Les autres matières sont d’ores et déjà prévues pour la rentrée prochaine" (via LaVienumérique).


L'IDPF disparait au sein du W3C

Publishingatw3cC'est fait. Le 30 janvier dernier a été acté la fusion de l'IDPF (International Digital Publishing Forum) dans le W3C (World Wide Web Consortium). Le site de l'IDPF devient un site archives. Les informations et les publications seront désormais sur le site du W3C ici. Un peu d'émotion. J'ai retrouvé mon premier billet sur l'ePub le 22 mai 2008, revoir les 142 billets, une petite histoire de l'ePub. Longue vie au format ePub au W3C ! Revoir cette vidéo qui explicite ce rapprochement.

PS: A signaler qu'un groupe "Save the IDPF, save Epub" ne souhaite pas ce rapprochement, avec beaucoup d'inquiétudes sur le développement du format ePub avec des intérets qui ne sont pas forcément ceux du web. L'édition ne devait-elle pas conserver une structure indépendante? Voir sur TheDigitalBookWorld. L'avenir nous le dira...


Walrus Books : des livres imprimés à la demande

WalrusC’est fait. Les Editions Walrus Books proposent désormais leurs livres en versions imprimées. Les "pure-players" numériques basculent leurs productions au fur et à mesure. Après Publie.net, TiersLivre, Onlit, NumérikLivres, les livres sont désormais disponibles en papier chez votre libraire préféré en impression à la demande, en distribution Hachette. "Nous restons avant tout une maison numérique. Mais cela ne veut pas dire que nos deux mondes sont séparés. Au contraire : à présent, des passerelles peuvent être créées. Le but maintenant est de créer un cercle vertueux qui profite à tous les acteurs de la chaîne du livre, et peut être de relancer un peu la passion dans un métier qui a tendance aujourd’hui à sombrer dans l’ennui du nivellement." Tous les détails sur le blog. 13 premiers titres disponibles, par exemple sur le réseau Leslibraires.fr.


SNE : nouvelle formule des Assises du livre numérique

SneLe Syndicat National de d'Edition (SNE) revoit sa formule pour l'organisation de ses Assises du livre numérique. Il n'y aura plus de rendez-vous au moment du Salon du Livre de Paris au printemps. Une fois par an désormais, à l'automne. Joint le communiqué de presse:

Depuis leur création en 2008, les Assises du livre numérique sont un lieu de débat, de pédagogie et de prospective sur le développement numérique dans le domaine de l’édition.
Le succès de l’édition de novembre 2016, qui s’est distinguée par la présence discontinue d’un public de plus de cinq cents professionnels du livre, a confirmé l’importance pour la profession d’un rendez-vous majeur, valorisant la prise de parole d’experts internationaux.
Vous pouvez retrouver sur le site du SNE ici.

La commission numérique du Syndicat national de l’édition poursuit cette ambition en instaurant à partir de 2017 un rendez-vous annuel à l’automne, dédié à l’innovation dans le domaine de l’édition, mettant à l’honneur des invités internationaux venus partager leurs stratégies de développement.
 
Parallèlement, l’édition des Assises du livre numérique, qui se tenait en marge du salon Livre Paris, s’éclipse au bénéfice de deux manifestations soutenues par le SNE :  
Le salon Livre Paris poursuit sa rénovation et développe une programmation pour des publics professionnels en créant en 2017 une scène professionnelle et un Forum des métiers qui aborderont la place du numérique dans l’écosystème du livre.
L'Epub Summit organisé par EDRLab tiendra sa deuxième édition les 9 et 10 mars 2017, en tant que manifestation professionnelle européenne dédiée à l’innovation des formats pour inventer la lecture numérique de demain.
 
Le SNE a le plaisir de donner rendez-vous au public des Assises du livre numérique le 23 novembre 2017 pour un tour d’horizon annuel des opportunités de développement du numérique dans l’édition française et internationale.
 
Organisées par le Syndicat national de l’édition, avec le soutien de la SOFIA et du CFC, ces rencontres resteront entièrement gratuites, sur inscription, pour tous les professionnels du livre. 


Immatériel : les chiffres de ventes 2016

ImmaterielNous avons toujours aussi peu de chiffres de ventes en France. Le distributeur Immatériel a donné la semaine dernière la répartion de ses ventes 2016. Sans surprises, Amazon en tête avec 43,8% des ventes. Kobo/ Fnac derrière avec 21,9% (Kobo 17,4% et Fnac 4,5%), Apple et Google derrière avec respectivement 15,9% et 11,5%. Ces 5 acteurs représentent 93,1% des ventes en France, les seuls 4 anglo-saxons 88,6%. Quels enseignements? Tout d'abord Amazon plafonne désormais, s'érode même peut-être un peu avec les années avec une concurrence solide de Kobo qui dispose à la fois de l'enseigne physique de la Fnac et de son expérience internationale sur le marché (liseuses et environnement). Apple maintient sa position. Avancée significative de Google en quelques années. La grande surprise de ces chiffres, c'est l'effondrement des ventes de la Fnac. Alors qu'un partage vertueux des ventes entre Kobo et la Fnac était plus ou moins de mise il y a quelques années, la Fnac décroche, c'est 1/4 seulement des ventes de celles de son partenaire canadien. Les lecteurs achètent des liseuses Kobo à la Fnac, puis achètent leurs livres avec un compte Kobo. Grosse désillusion pour la chaine française. Si elle est confirmée chez les autres revendeurs, une situation qui pose bien des questions sur la stratégie future de la Fnac. Dernier point, aucun acteur français indépendant ne parvient à sortir véritablement son épingle du jeu malheureusement. Voir le détail sur le blog de 7Switch. Même si bien sûr ces chiffres ne sont limités qu'à Immatériel, ils sont quand même éclairants. Merci à Immatériel pour ces éléments.

PS: pour mémoire, Volumen avait donné des chiffres il y a deux ans, revoir ici.

Marche


Editions du Sonneur : Ma découverte de l'Amérique de Vladimir Maïakovski

MaiakovskiUne belle parution cette semaine aux Editions du Sonneur. Celle de Ma découverte de l'Amérique de Vladimir Maïakovski, le grand poète futuriste russe. "A travers le récit d'un voyage sur le continent américain. Maïakovski y déploie un large spectre stylistique, qui va de la gouaille à la solennité, pour louer cette Amérique industrialisée des années 1920, sa modernité et sa créativité, chères au futurisme. Il n’en décrie pas moins les injustices sociales engendrées par un capitalisme insensible. Le lecteur découvrira ici le talent de prosateur de l’un des plus grands poètes russes du XXe siècle."
Publié en 1926 en Russie, ce texte n’avait jamais été édité dans son intégralité en français.

L'occasion de signaler que Les Editions du Sonneur, créées en 2005, proposent un large catalogue numérique de leurs productions, dans leurs deux collections principales La Grande et La Petite collection. Tous les livres sont proposés sans DRM chez les libraires indépendants.


BD numérique : Tintin au pays des... américains

TintinPolémique autour de la version colorisée de "Tintin au pays des soviets". Même réussie sur le plan technique, la publication post mortem, sous le nom d’Hergé, d’un album qu’il n’a pas signé pose question pour les amateurs. D'autre part cette version est proposée au format numérique exclusivement sur iBooks d'Apple et sur le PlayStore de Google à partir d'aujourd'hui. Les droits numériques de l’œuvre d’Hergé sont exclusivement détenus par la société Moulinsart et non par Casterman. Déjà en avril 2013, l'exclusivité vis à vis d'Apple posait question, on s'en souvient. Bientôt quatre ans après, rien n'a changé. Le célèbre petit reporter est toujours absent des catalogues des autres vendeurs sur le marché au profit des seuls américains... Autre point à signaler, "le numérique ne représente que 1% du marché de la bande dessinée" selon Claude de Saint-Vincent, directeur général de Média Participations (Dargaud, Dupuis, Le Lombard…) et président d’Izneo. Un chiffre qui confirme le récent rapport publié par l'ACBD (via Le Monde).


La saga Elena Ferrante : le versant numérique

ElenaferranteSuccès sans précédent pour la série L'Amie prodigieuse de Elena Ferrante aux Editions Gallimard. Un phénomène mondial qui se décline en France également. Le premier opus, sorti en octobre 2014, s’est vendu à 407.000 exemplaires (dont 370.000 en format poche) selon le baromètre GfK. Le deuxième tome, Le Nouveau Nom, a été publié en France en janvier 2016 et s’est depuis vendu à 95.000 exemplaires. La version poche est sortie la semaine dernière en même temps que le troisième volume en grand format Celle qui fuit et celle qui reste. Un nouveau titre (mis en place à 100.000 exemplaires) qui devrait s'installer rapidement sans surprises dans les meilleures ventes de cette rentrée de janvier. Sortie concomitante, la technique est bien rodée. Presse, radio, le concert est général. Télé, cinéma devraient venir. Versant numérique, aucune information sur les ventes. Les prix sont très légèrement en deçà des poches, 7,99€/ 8,20€ pour le premier, 8,49€/ 8,80€ pour le deuxième. Gallimard joue le jeu. Le dernier volume à 16,99€ contre 23€ pour la version papier, soit 26% de réduction. C'est bien peu. Côté piratage, les deux premiers volumes sont depuis longtemps sur les réseaux peer-to-peer et download avec des téléchargements limités compte tenu du phénomène. Très loin des têtes de gondoles habituelles. Intéressant à constater pour cette série dont les lecteurs/ lectrices ne sont pas forcément des adeptes du piratage. Côté moteurs de recherche également, les résultats sont bien moins probants qu'il y a quelques années. Succès des grands formats et des poches, numérique contenu et piratage circonscrit. Bilan gagnant pour l'éditeur. A signaler que la série est également proposée aux bibliothèques avec des formules parmi les plus attractives du catalogue.

PS: impressionnante entrée des trois titres dans les trois meilleures ventes en France en ce début d'année selon Livres-Hebdo (12/01/17).


Cahiers de l'Herne : un catalogue disponible au format numérique

L'herneLes Editions de l'Herne proposent en ce début d'année un Cahier de L'Herne consacré à Michel Houellebecq. Près de 120 titres des Cahiers de l'Herne depuis leur création en 1961, la première livraison consacrée à René-Guy Cadou. A signaler que les Cahiers de l'Herne sont depuis quelques années disponibles au format numérique, en PDF avec une DRM, avec un catalogue presque complet. Plus d'une trentaine de numéros épuisés dans leurs versions imprimées sont disponibles seulement en numérique.


La bande dessinée numérique n'intéresse guère les français

BdLa bande dessinée numérique est encore dans le bac à sable. Rien à faire, année après année, le constat reste le même. Alors que le secteur de la bande dessinée est toujours aussi florissant, le numérique déçoit toujours autant. Les éditeurs concernés ne sont guère disposés à trop communiquer sur les chiffres décevants. Le député Hervé Gaymard confiait même en aparté au printemps dernier qu'"Iznéo n'était pas un franc succès". C'est peu de le dire. Le récent rapport 2016 de l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée) confirme que c'est encore moins de 1% du secteur:

"La bande dessinée numérique, quant à elle, peine toujours à trouver ses marques sur un marché francophone qui reste dominé par le papier. Si la part de la diffusion des livres digitaux est passée, en moyenne, de 4% à 5% entre 2015 et 2016, pour l’ensemble de l’édition (baromètre de l’offre de livres numériques en France, 3ème édition, KPMG, septembre 2016), elle ne dépasse guère 1% dans la seule bande dessinée, de l’avis de tous les professionnels interrogés.  Pourtant, ce genre est — avec les ouvrages pratiques et la littérature – l’un de ceux où l’offre est la plus disponible: 80% des nouveautés et 70% du fonds récent sont désormais accessibles en version digitale, même si le pourcentage tombe à moins de 50% pour le fonds ancien. Ceci témoigne d’une certaine prudence des éditeurs devant les investissements nécessaires à engager pour des perspectives de ventes aléatoires." A retrouver le rapport complet ici.

L'écart se creuse de plus en plus avec les autres secteurs. Et pourtant l'offre large de titres est là, les prix attractifs sont là par rapport à ceux de la littérature générale. Bizarre quand même. Alors? Si la bande dessinée numérique ne fonctionne pas c'est que le modèle proposé ne convainc pas. Plusieurs fois j'en ai fait le constat autour de moi auprès de grands lecteurs de bandes dessinées avec l'impossibilité de se (re)constituer des bibliothèques, de retrouver ses séries favorites sous forme numérique en toute liberté de manière déconnectée. Ce qu'ont compris certains éditeurs de fantasy par exemple comme Bragelonne, sur des publics de lecteurs souvent proches. Bragelonne doit être sans doute proche des 10% des ventes au format numérique. Un rapport de 1 à 10. Une stratégie radicalement opposée. L'impossibilité de disposer des fichiers est un vrai repoussoir. On a beau chercher toutes les formules, illimité, location, rien n'y fait... "On nous propose d'acheter du vent". J'ai plusieurs fois entendu ce genre d'expression. Tant que les éditeurs n'auront pas compris que les seules offres d'abonnements en streaming ne feront jamais décoller le marché français, pas de raison que cela change du côté des lecteurs. Si les éditeurs suivaient les autres secteurs, la bande dessinée numérique connaitrait un grand succès, aucune raison objective qu'il en soit autrement...


Post-Digital Print : pour un livre post-numérique

PrintdigitalDes idées de livres cette semaine... Un excellent livre que je vous conseille absolument. "Print-Digital Print, la mutation de l'édition depuis 1894" de Alessandro Ludovico aux EditionsB42. Cet ouvrage propose un panorama historique très complet des interractions entre le médium imprimé et des nouvelles technologies qui le concurrence, avec un questionnement sur une autorité remise en question au fil des années. Il a le mérite de rappeler que les interrogations d'aujourd'hui ne sont pas nouvelles. L'auteur montre aussi que c'est dans le domaine d'initatives artistiques militantes que les frottements sont les plus intéressants dans le processus de création et d'innovation. Il est lui-même issu de cette mouvance puisqu'il est artiste et a animé une revue, "Neutral", imprimée depuis 1993. Il est aussi enseignant en Angleterre. Les références sont très nombreuses, une véritable mine qui excite la réflexion au fil des pages.

Ce qui ressort de la lecture, c'est que l'imprimé et le numérique ne s'opposent pas, que les hybridations entre les deux sont un terrain d'une richesse passionnante, le livre en tant que phénomène "post-numérique" vient de démarrer: "Il n'y a pas de voie à sens unique qui conduirait de l'analogique au numérique; il faudrait parler plutôt parler de transitions qui s'effectuent de l'un à l'autre, dans les deux sens. Le numérique est le paradigme du contenu et de la quantité d'informations; l'analogique celui de la fonctionnalité et de l'interfaçage... Le développement de futurs projets hybrides (post-numériques) reste un terrain largement ouvert à l’exploration." Un ouvrage qui va devenir une référence, j'en suis sûr. Dans toutes les bonnes bibliothèques. La version numérique n'est pas disponible, dommage, notamment pour les 300 hyper-liens présents dans l'ouvrage. L'éditeur devrait engager lui-même une mise en pratique de l'hybridation. Un grand merci à Antoine de m'avoir signalé ce livre.

PS: à signaler le site anglais avec de très nombreux compléments et la possibilité de télécharger une version PDF.


Un Noël russe : un livre numérique à gagner

MoscouPetit cadeau cette semaine !

En partenariat avec le site La Bibliothèque russe et slave, je vous propose de gagner un grand classique de la littérature russe parmi les 4 titres suivants :

  • "Oblomov" de Ivan Gontcharov (la première traduction intégrale et la seule numérique)
  • "Les Récits de Sébastopol" de Léon Tolstoï
  • "Les Veillées d'Ukraine" de Nicolas Gogol
  • "Les Mémoires écrits dans un souterrain" de Fyodor Dostoïevski

Comment faire ? C'est simple, en trois clics. Il vous suffit de :

  1. Retweeter ce billet, ou relayer l'offre sur votre blog, votre facebook, votre instagram, etc.,  en me signalant le lien par mail ou en commentaire.
  2. Vous abonner au twitter du site de la BRS, ici (si vous disposer d'un compte twitter bien sûr)
  3. Puis envoyer un mail au site La Bibliothèque russe et slave (contact [a] bibliotheque-russe-et-slave [.com]) avec le lien toujours et votre choix du titre. Le fichier (ePub ou mobi pour Kindle) vous sera envoyé par retour.

N'hésitez-pas à relayer très largement, sincèrement je compte sur vous. La Bibliothèque russe et slave fait un travail éditorial formidable autour des traductions de ces classiques, ainsi que sur la mise en forme des livres. Vous verrez ils sont magnifiques. Ce catalogue mérite absolument une plus grande visibilité. Merci!

Cette offre sera disponible à partir du 22 décembre à 12h jusqu'au 26 décembre à minuit.

Tous les mails envoyés pour cette opération avec les contacts ne seront pas conservés. La Bibliothèque russe et slave et moi nous nous y engageons formellement. Je remercie Xavier.

Bonne lecture ! Le catalogue de La Bibliothèque russe et slave est disponible sur Amazon, Kobo, ePagine et toutes les librairies indépendantes de son réseau. N'hésitez-pas à compléter votre bibliothèque.


Salon de Montreuil : un secteur Jeunesse qui booste le marché de l'édition

SalonL'ouverture du Salon de Montreuil est l'occasion pour GFK France de faire le point sur le secteur Jeunesse avec des premiers résultats 2016. Un secteur qui se porte toujours aussi bien puisque sur les 12 derniers mois (novembre 2015 - octobre 2016), 81 millions d'exemplaires ont été écoulés sur le segment Jeunesse, soit 26% du total du marché du livre pour un chiffre d'affaires de 638M€. Ce qui en fait le deuxième segment du marché entre la littérature générale, 1er, et la bande dessinée, 3ème. Depuis le début de l'année, c'est même +3,3% en valeur et +1,9% en volume pour le secteur. Si le phénomène des BookTubers commence à être mentionné, en revanche aucune indication sur la part du numérique dématérialisé qui reste anecdotique. C'est même les livres CD-comptines en ventes complées qui restent solidement en place dans la répartition des segments 2012-2015.

Le communiqué de presse est ici.

Livre-jeuneesse-gfk-2016-


Mobidys : premiers titres avec les Editions Nathan

Buveur-dyscool-couvMagnifique démonstration de la plus value que le numérique peut apporter au livre, Mobidys propose des livres numériques pour enfants dyslexiques, des livres à lire sur tablette qui facilitent le déchiffrage et la compréhension. Le jeune lecteur découvre le plaisir de lire en toute autonomie, quelles que soient ses compétences en lecture. Marion Berthaut, présidente et co-fondatrice de Mobidys, a présenté en avant-première les premiers titres conçus en partenariat avec les Editions Nathan lors de la journée à StéréoLux Nantes sur le livre et la lecture dans cinq ans. Ils seront également présentés lundi lors du Mice au Salon de Montreuil. Ces livres sont réalisés sous la forme d'ePub3 lisibles sur Ibooks d'Apple mais aussi avec des applications de lecture à télécharger gratuitement dans les environnements Android ou ordinateurs. Voir la boutique. Mobidys avait sorti il y a tout juste un an un premier livre "Ali Baba et les 40 voleurs" et travaille désormais étroitement avec les éditeurs avec le moteur qu'ils ont développé. Vite, un catalogue de livres étendu pour les enfants dyslexiques !

PS: à découvrir le site proposé par les Editions Nathan et la collection Dyscool.


Europe : la TVA réduite confirmée par la Commission Européenne

EcLe retournement était en cours depuis plusieurs mois maintenant. La Commission européenne a entériné hier l'alignement de la TVA des livres numériques sur celle des livres imprimés dans chaque pays. Cette décision devrait être effective mi-2017 après le passage devant le Parlement européen. Fiscalement le livre numérique ne sera plus assimilé à un service mais à un livre avec les mêmes caractéristiques, seul variant son format. L'intention est bien de le rendre plus attractif avec une réduction de prix pour le consommateur européen. Espérons que cette décision sera suivie d'effet en France où les prix sont désespéremment élevés pour les lecteurs. Même si les groupes français pouvaient craindre un remboursement des sommes depuis la baisse de la TVA en France début 2012, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il n'y aura plus cette excuse-là. A suivre... (via TheBookSeller).


TEA : partenariat avec HarperCollins et Harlequin

TeaTEA, The Ebook Alternative, annonce par communiqué de presse aujourd'hui un partenariat avec HarperCollins France dans lequel le site internet et les applications des éditions Harlequin utiliseront la solution TEA pour la vente et la lecture d’ebooks.

En faisant le choix de la solution TEA, la maison d’édition prend une place de choix parmi les clients que la startup a déjà convaincus: France Loisirs, Chapitre.com, Cultura, Decitre, Le Furet du Nord, Système U, Auchan, Cdiscount, le groupe Bayard et plusieurs librairies indépendantes.

Emmanuelle Bucco-Cancès, Directrice Générale de HarperCollins France explique:
«Nous avons retenu TEA après une étude poussée des différentes solutions existantes. Au-delà de leurs compétences technologiques, le dynamisme et la réactivité de l’équipe nous ont convaincus que TEA était le partenaire qui pouvait nous accompagner dans nos futurs développements».
 
En choisissant TEA, HarperCollins opte pour la mesure de protection CARE. La solution CARE – Content & Author Rights Environment – qui se base sur la spécification Readium LCP, élimine les contraintes habituelles d’ergonomie de la DRM, sans diminuer le niveau de protection pour l’éditeur. Depuis sa mise en production il y a un an, CARE a démontré que son utilisation permettait de démultiplier le taux des ré-achats des consommateurs sur les fichiers protégés.
 
Pour Guillaume Decitre, Président de TEA, «Nous sommes heureux qu’une maison d’édition innovante telle qu’HarperCollins France  rejoigne l’écosystème CARE et nous permette de contribuer à son développement sur le marché de l’ebook en France».

Selon le planning de mise en place, le site harlequin.fr et ses applications mobiles devraient proposer la solution TEA au printemps 2017. Voir le communiqué complet ici.

Le site numérique des Editions Harlequin était pour l'instant développé par Numilog. Harlequin est sans doute le leader du livre numérique en France avec une part du numérique qui doit être entre 20 et 30% de son chiffre d'affaire global.


Le Salon du Livre Jeunesse de Montreuil 2016 sera aussi numérique

SalonLe projet européen TransBook est l'invité du Salon du Livre Jeunesse de Montreuil qui s'ouvre cette semaine. Il réunira beaucoup de professionnels du secteur avec un cycle de conférences sous le titre From Paper to Screen. Beaucoup d'acteurs du numérique seront également présents au traditionnel Mice numérique le 5 décembre prochain.


Jeunesse : la réalité augmentée chez les éditeurs

AlbinComplémentarité des univers de l'imprimé et du numérique. C'est le maître-mot désormais chez plusieurs éditeurs jeunesse dans l'orientation de leurs nouveaux projets. A lire aujourd'hui le billet chez LettresNumériques. La réalité augmentée avait déjà été décliné il y a de nombreuses années, je pense à Dokeo chez Nathan en 2009. Flammarion avec Dassault System et son Paris3D en 2012 également. Aujourd'hui Albin Michel Jeunesse avec la collection Histoires Animées et les Editions Margot renouvellent le genre. J'avais aussi parlé de la petite start-up Laplikili l'année dernière. En attendant les casques de réalité virtuelle pour les petits... 


Editions de l'EHESS : premiers titres en numérique

VernantLes Editions de l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) démarre un catalogue numérique. Trois premiers titres aujourd'hui, Jean-Pierre Vernant, Raymond Aron, Emile Durkheim, excusez du peu. Voir sur Feedbooks. Des prix très abordables à 5,99€ avec un simple tatouage, bravo. Ils sont également proposés dans l'offre PNB pour les bibliothèques avec des conditions favorables (25 prêts, 5 simultanés, 10 ans, prix à 10,99€).